Bonjour à tous et à toutes sur cette nouvelle histoire d'Harry Potter ! Comme l'une de mes précédentes, elle se déroulera sous la forme d'une pièce de théâtre et a pour principaux protagonistes, comme vous avez pu le constater par le résumé, les fondateurs de Poudlard et plus particulière Salazar Serpentard et les petits tracas de sa vie quotidienne. Alors j'annonce dès à présent : comme nous n'en savons pas beaucoup sur les fondateurs, je me permets de mettre les relations et les personnages à mon choix.

Déjà, pour faire un bref résumé, voilà les bases de l'histoire : Salazar et Rowena sont mariés et ont une fille, Helena ; Godric est également marié et a un fils, qu'on surnomme Gray le Baron (Le Baron Sanglant). Ainsi, comme l'indique le résumé, une grande partie des situations se déroulera entre les beaux-parents des jeunes amants.

Il y a aussi diverses informations par ci par là, par exemple pour Helga ou Merlin (eh oui, Merlin c'est l'époque des fondateurs, et d'ailleurs il était élève à Serpentard !) ou d'autres noms possiblement évoqués, avec quelques incohérences faites exprès (comme par exemple, vous le verrez, les contes de Beedle le Barde) mais tout sera préciser dans les chapitres.

Bref, voilà les bases sur lesquelles l'histoire est construite. J'espère que vous appréciez et bonne lecture !

Disclaimer, qui vaut aussi bien pour tous les chapitres suivants : Harry Potter ne m'appartient évidemment pas.


Scène I : Une annonce tragique.

Il est tard à Poudlard. Alors que tous les élèves sont depuis longtemps dans leur dortoir, dans leur chambre, les fondateurs de Serdaigle et de Serpentard veillent. La salle est ornée de bleu et de vert dans un mélange harmonieux alors que sur le lit à baladin, éclairé par la chandelle des bougies, Rowena Serdaigle, une jeune femme à la silhouette sublime dont les cheveux bruns ressemblent aux plus beaux et purs joyaux d'onyx, regarde avec amusement son mari, Salazar Serpentard, un homme aux traits durs et à la posture raide, faire les cents pas dans leur chambre.

ROWENA, souriante — Vous semblez troubler, mon cher. Qu'est-ce qui retient donc tant votre attention pour que le sommeil ne vienne pas à vous ?

SALAZAR — Une grande tragédie, ma chère, je le crains ! Une tragédie sans nom dont même Tristan et Iseult pâliraient de honte s'ils en avaient connaissance.

ROWENA — Ne pouvez donc pas m'en dire plus, sur cette tragédie ? Y a-t-il eu mort d'homme ?

SALAZAR — Non, loin de là.

ROWENA — Quelqu'un vous a-t-il donc trompé ?

SALAZAR — Par ma foi, ce n'est pas le cas, à mon plus grand soulagement !

ROWENA — Alors qui trouble autant votre conscience ? Vous êtes-vous encore disputé avec Godric ?

SALAZAR — Cela vous surprendra, mais pas cette fois. Au contraire. Ces derniers jours, Godric et moi nous montrons parfaitement neutre dans nos rencontres et cela doit bien en étonnant plus d'un, moi le premier. Il est stupéfiant pour nous deux de ne pas tenter de nous entretuez dans une joute rien qu'à la vue de l'autre.

ROWENA — Bien, si cela ne concerne pas Godric, il ne peut s'agir donc que de votre fille. Ai-je raison ou suis-je une nouvelle fois dans l'erreur ?

SALAZAR, soupir — Je crains que vous ayez toutes les bonnes raisons de croire à cela, ma chère. En effet, l'affaire qui me turlupine l'esprit concerne bien notre si précieuse Helena. Et il ne se passe plus un seul instant sans que je ne veuille la haïr de tout mon être sans pourtant y parvenir, puisque ma conscience de père m'y empêche fermement. Comment un père pourrait-il haïr son enfant, même quand celle-ci commet une faute irréparable ?

ROWENA, surprise — Vous parlez comme si notre Helena venait de donner la mort à autrui, Salazar ! Qu'a-t-elle donc fait de si grave pour vous mettre dans un état pareil ? Cela m'inquiète au plus au point et je me désole de vous voir dans ces sentiments envers votre fille, vous qui la chérissez tant !

SALAZAR — Comprenez bien que je sais parfaitement cela. Mais comment pourrais-je un jour lui pardonner une telle trahison envers moi, son père ? Non ! Une trahison envers nous, sa famille !

ROWENA — Mais parlez donc !

SALAZAR — Vous désirez de tout votre cœur le savoir ?

ROWENA — Si cela peut me permettre de compatir à votre sort, alors oui, je désire savoir.

SALAZAR — Bien. Mais la vérité est plus dure à admettre lorsqu'on ne la voit pas de ses propres yeux et, à mon plus grand malheur, j'ai eu la malchance d'y assister. Rowena, ma chère et tendre Rowena, notre adorable fille... trahit sa famille avec le bâtard de Godric.

ROWENA, perplexe — Attendez un instant. Êtes-vous en train de me faire comprendre que notre fille est... dans des sentiments amoureux avec le dénommé Gray, le fils de Godric ? Oh, vous m'avez fait peur ! J'ai cru, durant un court instant, que notre fille se servait de magie noire !

SALAZAR, outré — Comment ? Ne voyez donc pas que cela est une tragédie, ma femme ? Notre fille, héritière de deux sang-purs, amoureuse d'un sang-mêlé ! Qui plus est avec le fils de Godric et d'une moldue que je ne désire point mentionner tellement cette relation est outrageante pour tout sorcier digne de ce nom !

ROWENA — Admettez que vous exagéré tout de même.

SALAZAR — Je ne vois absolument pas en quoi.

ROWENA — Vous vous indignez d'un simple amour éphémère entre votre fille et un jouvenceau sous prétexte que ce dernier est le fils de Godric.

SALAZAR, outré — Ce n'est absolument pas cela ! J'exprime simplement mon désaccord pour les choix amoureux de ma fille, qui pourraient causer l'humiliation permanente de notre famille par la perte de notre sang de sorcier, resté jusqu'à présent immunisé au sang impur des Moldus. Cela ne concerne nullement Godric.

ROWENA — Votre mauvaise foi est tout à votre honneur, mon cher. Mais nous savons tous deux que le problème réside au-delà de la pureté de votre sang. Auriez-vous peur de devoir appelé le fils de Godric votre gendre ?

SALAZAR — Ma foi, point du tout ! Je vous le répète : je n'en ai que faire qu'il s'agisse de la progéniture de Godric. Cela m'indiffère et, contre tout ce que vous tenterez de me dire pour me faire changer mes paroles, vous n'obtiendrez que mon silence.

ROWENA, amusée — Votre silence et votre mauvaise foi, j'y prends bien garde.

SALAZAR, partant — C'est cela, prenez-y garde et tenez-vous bien de vouloir me faire parler.

ROWENA — Où donc allez-vous de si bonne heure ?

SALAZAR — M'assurer que toute cette histoire ne fut qu'un mauvais songe ! Je vais discuter avec notre fille et lui demander de reprendre la raison et d'oublier cette fâcheuse histoire. Il est hors de question qu'un sang-mêlé devienne mon gendre ! Il ne doit pas être difficile de la convaincre que cet amour n'est qu'illusoire. Après tout, elle est votre fille, et donc quelqu'un de raisonnable et pleine de bon sens. Du moins, je l'espère de tout cœur.

ROWENA — Arrêtez-donc de transformer cette simple histoire en une tragédie grecque. Vous parlez comme quelqu'un qui s'apprête à faire face à la mort elle-même.

SALAZAR — Je n'en suis pas loin, effectivement. Et si les choses viennent à mal se passer, que la Cape d'invisibilité me permette de sortir indemne de la conclusion de tout cela !

Salazar quitte donc sa chambre et marche d'un pas pressé dans les couloirs silencieux de Poudlard. Il arrive devant l'entrée de la Salle Commune des élèves de Serdaigle et, répondant sans difficulté à l'énigme placée par sa femme, pénètre dans la salle commune des érudits. Alors qu'il commence à se diriger vers les escaliers pour rejoindre les dortoirs, son attention est attirée vers la salle aux couleurs de l'étendard de Serdaigle. Assise sur un canapé en face du feu de cheminée, il y voit sa fille, Helena, celle-ci plongée dans la lecture d'un livre.

SALAZAR, parle doucement pour ne pas l'effrayer — Ma tendre enfant, puis-je savoir ce que vous faites debout à une telle heure, au beau milieu de la soirée ?

HELENA, surprise — Père ! Je vous ai entendu entrer mais je croyais qu'il ne s'agissait que d'un de mes camarades. Sans vouloir vous offensez, que me vaut l'honneur de vous voir dans notre Salle Commune ? Il est rare de vous croiser autre part dans l'école qu'en classe, dans les couloirs ou la Grande Salle.

SALAZAR — Je suis venu pour parler avec vous, ma fille.

HELENA — Ah bon ? Dans ce cas, laissez-moi juste déplacer quelques livres et prenez place sur le canapé. Vous y serez plus à l'aise. Alors, qui a-t-il de si important pour que vous décidez de me rendre visite à une heure si tardive ?

Salazar s'assoit près de sa fille et la contemple longuement, admirant l'air serein qu'affiche Helena. Il sourit et pose sa main sur la sienne.

SALAZAR — Ma fille, vous savez bien que je vous aime de tout mon cœur, de tout mon être, de toute mon âme, n'est-ce pas ?

HELENA, sourit — Evidemment. Vous êtes mon père. Pourquoi serait-il différent ? Sachez d'ailleurs que cette affection est réciproque. Vous êtes, avec mère, l'être qui compte le plus dans ma vie.

SALAZAR — Je suis soulagé d'entendre cela. Alors, en tant que ma fille, vous me devez obéissance et comprendrez parfaitement que...

HELENA, l'interrompant — Navré de vous décevoir, père, mais je n'en ferais rien.

SALAZAR, surprit — De quoi me parlez-vous là, ma fille ?

HELENA — De mon amour pour Gray. Inutile de le nier, je sais que la raison de votre venue le concerne. Je sais aussi ce que vous voulez que je fasse, mais je n'en ferais rien.

SALAZAR, suspicieux — Comment saviez-vous que je venais parler de lui ?

HELENA, amusée — Je suis votre fille, je vous rappelle. J'ai héritée de toute votre sagesse, à mère et vous. Il n'est pas difficile pour moi de comprendre vos pensées et votre attitude. Après tout, outre ce sujet, pourquoi seriez-vous venu me voir si tard ?

SALAZAR, soupir — Bon, je m'avoue vaincu. Vous m'avez démasqué. Je suis en effet venu vous persuader de ne pas faire une erreur que vous risquez de regretter, ma tendre enfant.

HELENA — Je vous remercie de vous souciez tant de moi, mais sachez que cela fait déjà de nombreux jours que Gray et moi savions qu'à un moment ou un autre, vous viendriez pour me convaincre de ne pas céder à mon amour pour lui. Et bien que je sache que cela vous fendra le cœur, je ne suivrais pas vos conseils, père, pas cette fois. Mes excuses.

SALAZAR, dévasté — Enfin ! Réfléchissez ! Ce garçon est...

HELENA, l'interrompt — Rien de moins qu'un sorcier dont le sang est devenu impur par la liaison de son père avec une Moldu. Je sais. Etiez-vous au courant que vous vous répétez beaucoup, père ? Sachez que cela est très drôle à remarquer.

SALAZAR — Je blâme votre mère pour vous avoir transmis sa clairvoyance et son observation. Vous connaissant, vous qui êtes aussi têtu que vos parents, vous ne changerez pas d'avis.

HELENA — Pas le moins du monde, je vous l'assure.

SALAZAR, sceptique — C'est bien ce que je craignais. Que Merlin me vienne en aide ! Maintenant, pardonnez-moi, il faut que j'aille avertir votre mère que ce sera son rôle de vous ramener à la raison. Aussi rusé suis-je, la conversation n'est pas mon fort. Je me sais impuissant face à votre détermination mais peut-être votre mère saura vous faire changer d'avis. Vous la connaissez : elle peut se révéler plus terrible qu'un dragon quand quelque chose ne va pas dans la direction qu'elle souhaite.

HELENA, ricane — J'en doute fort.

SALAZAR, s'exclame — Eh bien moi, je l'espère fortement ! Je vous souhaite donc une très bonne soirée, ma tendre fille et prie pour que la nuit vous porte conseil. Oh, et d'ailleurs, vous devriez arrêter de passer vos journées à lire, je suis certain que c'est la cause de votre amour idéaliste avec l'autre bâtard de Godric.

HELENA, sarcastique — Passez une bonne soirée vous aussi père. Au revoir.

Elle observe son père quitter la Salle Commune de Serdaigle et attrape le livre qu'elle lisait avant son arrivée. Elle sourit.

HELENA — Roméo et Juliette de Shakespeare, hein ? Il est étonnant de voir combien leur relation ressemble à la nôtre. Je suis ravi que Gray me l'ait fait découvert. Peut-être y a-t-il une chance pour réconcilier nos pères ? Enfin, qu'importe tout cela. Rien ni personne n'empêchera notre amour de vivre. Pas même un père au bord du désespoir à l'idée que sa fille épouse un sang-mêlé. Même si les prochains jours promettent de nombreuses difficultés...

Salazar retourne dans sa chambre, où sa femme l'attend patiemment.

ROWENA — Alors, qu'avez-pu tirer de votre fille ?

SALAZAR — Absolument rien ! Elle est plus tête qu'un centaure ! Elle ne m'a même pas laissé le temps d'expliquer quoi que ce soit qu'elle me déclarait clairement qu'elle n'en faire que faire de mes conseils avisés ! Vous rendez vous compte de cela, ma chère ?

ROWENA — Evidement, voyons. Cela est un véritable drame. Que dis-je, une tragédie !

SALAZAR, lève un sourcil — Pourquoi ai-je le sentiment que vous vous moquez de moi ?

ROWENA, prend un air faussement outrée — Moi ? Je n'oserais jamais, vous le savez bien.

SALAZAR — Croyez-moi, j'en doute des fois. Votre bon sens et votre fausse modestie m'étonnent plus qu'on ne peut le croire et, malheureusement, votre fille n'a pas hérité de ces qualités, semblerait-il. Enfin, quoi qu'il en soit ! Ma chère, vous devez me venir en aide. Réussissez à ramener notre Helena dans le droit chemin, je vous prie.

ROWENA, sourit — Oh, mais je ne crois pas qu'elle soit dans l'erreur.

SALAZAR, pâle — Vous aussi ? Vous vous liguez contre moi ? Malédiction ! Suis-je victime d'un vil sortilège pour que les deux femmes les plus chères à mon cœur réagissent à l'encontre de mes espérances ?

ROWENA, taquine — Bien sûr que non, très cher. Mais je refuse d'intervenir dans votre croisade contre Gray Gryffondor.

SALAZAR — Pourquoi tant de haine envers moi ? Je pensais que vous m'aimiez.

ROWENA — Ne vous inquiétez pas de mes sentiments envers vous, ils n'ont point changé après toutes ses années. Préoccupez-vous plutôt de ne pas vous faire haïr par votre fille, cela me parait plus judicieux.

SALAZAR, mortifié — Me faire haïr par ma fille ? Que la Mort vienne me fauché si cela arrive !

Il marche de manière théâtrale jusqu'à son lit et se laisse tombé sur celui-ci.

SALAZAR — L'amour est vraiment un mystère que même la magie ne saurait expliquer. Il serait tellement plus simple de se débarrasser de ce bâtard à l'aide d'un...

ROWENA — Salazar, je vous interdis de vous servir de la magie noire pour éliminer Gray Gryffondor, est-ce clair ?

SALAZAR — Je ne peux même pas me servir d'un sortilège interdit ? Juste un seul ?

ROWENA - Salazar ...

SALAZAR, lève les bras en signe de défaite — Bien, bien ! Je n'en ferais rien, voilà ! Vous êtes contente ? Sachez que, si jamais nous perdons notre fille, cela sera entièrement votre faute.

ROWENA — Mais oui, si vous le dites. En attendant, arrêtez de vous tracasser avec cela et dormez à présent.

SALAZAR, chuchote — J'espère que ce bâtard ne viendra pas hanter mes rêves. Si c'est le cas, j'espère au moins avec le plaisir de m'en servir comme cible pour un Avada Kedavra...

ROWENA — Avez-vous dit quelque chose, mon chère ?

SALAZAR — Rien ! Dormez en paix et bonne nuit !