Commentaire d'auteur :
Coucou les loulous :) On profite bien de ce pont de l'ascension j'espère ? :) En tout cas c'est le cas pour moi :D Alors, me revoilà encore avec une nouvelle fic ! Bon je sais, je n'en suis qu'à la moitié pour Time is out, et j'ai Golden Days qui a été relancé un mois plus tôt mais ça fait des semaines que je me retiens de publier le début de celle-ci et ça y est, je craque, j'ai aucun self-control ! XD
Mais il faut dire que c'est la première fois que j'écris sur ces deux-là alors que je les adore, donc je ne pouvais pas attendre plus longtemps ! :D J'ai toujours écrit sur Steve et Tony alors que j'adore énormément de ships dans ce fandom en réalité, et le FrostIron en fait partie :)
J'ai conscience que l'idée de base n'est pas très recherchée (il y en a des pelles des fics où Loki vient emmerder Tony pour avoir de l'aide! XD), mais c'est aussi parce que j'ai un très gros OS en cours dans mon ordi sur ces deux-là où le scénario est vraiment très original, donc je voulais compenser un peu :)
On remarquera aussi que c'est ma première fic en M, on fait péter le champagne ! XD A voir ce que tout ça annonce... ;)
Quoiqu'il en soit, je compte jongler entre les moments vraiment sérieux/tristes avec le délire le plus total, donc accrochez-vous bien :) Je m'applique vraiment pour cette fanfic qui me tient beaucoup à coeur, donc en espérant que ça vous plaise, je vous laisse avec ce premier chapitre, bonne lecture ! :)
Chapitre 1 : Où comment Tony gère sa dépression
Le silence de la tour Stark était écrasant en cette fin d'après-midi, pesant comme une chape de plomb sur le coeur déjà meurtri de Tony. Cela faisait plus d'un mois que personne ne venait ici et il n'y avait pas âme qui vive, hormis sa vieille carcasse abîmée, se trainant comme un fantôme dans les couloirs illuminés de leur lumière crue qu'il en était venu à détester. Il n'avait plus de nouvelles de qui que ce soit et se sentait comme un naufragé sur une île déserte, laissé à l'abandon sur une plage vide de vie. Dans un sens, il ne s'attendait pas à voir quelqu'un, puisqu'il avait lui-même chassé les gens qui venaient s'enquérir de sa santé, la première semaine après que Steve soit partit avec Bucky.
Il avait été particulièrement détestable avec Pepper, qui était venue le voir en remarquant qu'il ne répondait pas aux appels et SMS, l'air particulièrement inquiète. Il lui avait ouvert, seulement pour lui dire que tout allait bien, qu'elle pouvait repartir : mais elle avait insisté, et il s'était mis en colère, lui hurlant de dégager, qu'il ne voulait plus la voir. Résultat, il avait gagné, personne ne mettait plus les pieds à la tour.
Ceux qui avaient pris son parti à propos des accords de Sokovie étaient bien trop occupés par tout un tas de missions et d'autres choses et de toute manière, Jarvis ne laissait personne passer la porte d'entrée, ordre de Tony. Après avoir créé des jambes bioniques parfaites pour Rhodes, il lui avait également demandé de s'en aller, se renfermant sur lui-même, et le silence écrasant des grandes pièces vides le lui rappelait à merveille.
Les cauchemars avaient repris, mais à présent, ce n'était plus la mort de ses amis et de Steve qui lui retournait l'estomac, mais la vision terrifiante du blond au regard haineux qui frappait encore et encore contre son visage et son réacteur, jusqu'à ce que ce dernier ne vole en éclats et ne laisse les éclats de shrapnel s'enfoncer jusqu'aux tréfonds de son coeur et lui arracher un dernier souffle de vie tremblant. Il faisait ce même rêve avec parfois quelques différences, toutes les nuits sans exception, se réveillant dans un cri perçant, pour terminer blottit contre le mur, les oreillers remontés tant bien que mal dans son dos et les mains sur les oreilles, persuadé qu'il entendait encore le bruit du métal du bouclier aux couleurs de l'Amérique racler et briser son réacteur – son coeur.
On était en fin d'après-midi, et depuis le gigantesque salon, il avait une vue imprenable sur New-York et surtout le ciel qui se teintait d'un orange flamboyant, tirant sur un rouge de sang qui le mettait mal à l'aise.
Depuis les évènements survenus en Sibérie un mois plus tôt il n'était pas sortit, et après avoir fait le compte rendu tant réclamé par le SHIELD il avait engagé quelqu'un qui faisait ses courses une fois par semaine, lui permettant de resté cloîtré ici. Il s'était remis à boire, comme il faisait encore lorsqu'il était marchand d'armes. En fermant les yeux, il pouvait presque encore revoir avec exactitude les folles soirées qu'il organisait à l'époque, bien loin des problèmes qui l'écrasaient aujourd'hui.
Parce qu'on aurait pu penser qu'à force d'être trahi, Tony en avait pris l'habitude et se remettait plus vite, mais c'était l'effet inverse, et l'abandon de Steve avait été la fois de trop. Cela était arrivé un mois plus tôt et la douleur était toujours aussi vive, comme si cela s'était produit la veille. C'était peut-être aussi parce qu'il s'était vraiment attaché au soldat, jusqu'à le considérer comme son meilleur ami, et ce dernier s'était joué de lui, comme d'autres bien avant. Comme il avait été naïf de croire que ce serait différent cette fois-ci...
Tony essayait tout pour se sortir tout cela de la tête, et sa dernière idée en date était de regarder des films et des séries à la chaîne pour tenir son esprit occupé. Encore ce soir, il était allongé dans son canapé large et confortable, recouvert d'un délicat velours noir, juste en face du gigantesque écran qui diffusait de vieux épisodes d'une série qu'il regardait étant plus jeune.
- Monsieur, quelqu'un vient de sonner à la porte, fit remarquer Jarvis alors qu'il était en train de s'assoupir entre les coussins au tissu sombre.
Un grognement agacé échappa au brun qui se redressa tant bien que mal, frottant ses paupières rendues lourdes à l'approche du sommeil.
- Qui est-ce ?
- Natasha, monsieur. Elle semble assez impatiente.
- Dis-lui de s'en aller, répondit Iron man.
Il y eut un silence d'une poignée de secondes et Tony pensa que la jeune femme avait du quitter le pas de sa porte et fait demi-tour, mais la voix de Jarvis l'interrompit à nouveau alors qu'il allait se réinstaller plus confortablement devant sa télévision :
- Elle vient d'enfoncer la porte monsieur, elle monte les étages, l'informa l'IA.
- Pardon ?! s'écria Tony d'un air outragé. Pourquoi ne l'as-tu pas empêchée d'entrer de force ?!
- Je vous rappelle monsieur, que vous avez inclus les Avengers dans la liste de ceux sur lequel je n'ai pas le droit de tirer en cas d'intrusion dans la tour.
Un soupir las échappa à l'inventeur, qui passa une main fatiguée sur son visage. Il avait totalement oublié de modifier les paramètres durant le mois écoulé. Il faut dire aussi qu'il ne pensait pas avoir à le faire un jour, mais les faits étaient là... Comprenant qu'il ne pourrait échapper à la confrontation, il termina de se lever et épousseta un peu sa tenue froissée par son passage dans le canapé, et pensa un instant à se glisser dans son armure pour un accueil glacial, mais il savait que cela n'impressionnerait pas Natasha le moins du monde, alors il se contenta d'enfiler une veste pour cacher la maigreur de ses flancs ainsi qu'une paire de lunettes de soleil – oui, même à près de dix-huit heures du soir – pour qu'elle ne voit pas ses cernes, preuves évidentes de son mal-être. Récupérant rapidement l'un des gantelets de fer dont il ne se séparait jamais en cas d'attaque surprise, il l'enfila et prit ensuite le temps de se constituer un sourire de façade tandis qu'il cachait les cadavres de bouteilles trainant sur la table basse et se dirigeait vers le gigantesque bar pour se servir un whisky de qualité en l'attendant.
La jeune femme ne fit pas une arrivée en fanfare comme il aurait pu s'y attendre, mais se contenta d'entrer dans la pièce d'un pas calme et assuré, posant immédiatement les yeux sur lui. Elle l'observa durant de longues secondes, semblant l'analyser du regard, ce qui commençait déjà à l'irriter. Décidant de prendre sur lui, son sourire moqueur s'étira davantage sur ses lèvres et il s'exclama, jouant avec la bouteille qu'il tenait entre les mains :
- Natasha! Que me vaut ce déplaisir ?
La rousse ignora la remarque presque mauvaise et se contenta d'avancer un peu. Tony remarqua qu'elle portait sa tenue de mission, lui faisant froncer les sourcils, mais il n'ajouta rien et attendit qu'elle ne dise la raison de sa venue – certainement pas pour ses beaux yeux, il n'était pas stupide.
- Bonjour Tony, le salua-t-elle seulement du bout des lèvres.
L'ingénieur se contenta d'un vague signe de la main en guise de réponse, peu intéressé par des paroles aussi inutiles, lui signifiant ainsi d'aller au fait.
- Nous commencions à être inquiets, cela fait presque un mois que personne ne t'a vu sortir de la tour, ils en parlaient aux infos il y a quelques jours-
- Qui ça, "nous"? La coupa le brun, portant son verre rempli d'un liquide ambré à ses lèvres asséchées.
Il détestait la manière dont elle le fixait, prenant son temps pour répondre, comme si elle cherchait la meilleure réponse à donner pour qu'il soit satisfait - ne comprenait-elle pas qu'il lisait en elle comme dans un livre ouvert, en cet instant ?
- Eh bien, Fury, les Avengers-
Natasha fut une nouvelle fois coupée par l'homme de fer, mais cette fois ce fut un rire qui la stoppa. Elle regarda sans mot dire le brun rire aux éclats, un air presque mauvais plaqué sur son visage derrière ses lunettes aux verres fumé, visible à la manière dont ses lèvres étaient tordues en une grimace dévoilant ses dents.
- Les Avengers ?! Répéta-t-il d'un air faussement incrédule.
Retirant ses lunettes, Natasha eut presque un mouvement de recul en voyant son regard injecté de sang et les cernes noirs sous ses yeux :
- Les Avengers ne sont plus, tu ne l'as pas remarqué lorsque, un mois plus tôt, tu m'as trahi pour aider Steve à aller en Sibérie?! cracha-t-il, reposant violemment son verre sur le comptoir en bois, se redressant sur son tabouret.
La rousse n'était pas du genre à se laisser impressionner de la sorte, mais la vision de Tony dans un tel état de fureur et de quasi-folie commençait à lui faire peur. Le rappel de sa trahison lors de la bataille à l'aéroport venait d'être lancé sur le tapis, chose que le brun avait été loin d'oublier, évidemment - il n'oubliait jamais. Déglutissant avec difficulté, elle ouvrit la bouche pour tenter de se justifier mais son camarade la stoppa en levant une main, la même que celle qui portait le gant aux couleurs de feu qu'elle n'avait pas remarqué de prime abord.
- Tais-toi, assena-t-il, les lèvres pincées dans un sourire pâle, le regard plissé. Je t'assure que si je t'entends encore, je ne pourrais pas me retenir.
Natasha fixa la lumière bleutée qui pulsait entre les doigts de l'ingénieur, la gorge soudainement sèche.
- Qui t'envoie ? demanda-t-il finalement dans un souffle.
- Le SHIELD, avoua-t-elle du bout des lèvres, horriblement mal à l'aise.
Elle regarda avec stupéfaction Tony rire à nouveau, et se dit que, peut-être que cette fois, il avait bel et bien perdu la raison. Il semblait fou à lier en cet instant, totalement déconnecté de la réalité - de leur réalité, se complaisant encore dans son sarcasme et sa haine pour cacher la douleur lancinante de sa poitrine et qui lui écrasait le coeur.
- Évidemment! s'exclama-t-il, quittant son siège pour se lever et s'approcher, s'accoudant contre la surface de bois. Ces braves petits soldats veulent savoir si je peux encore être utile sans que je ne pète les plombs, n'est-ce pas?
Un sourire amer traversa le visage de Tony, et il continua en secouant la tête :
- Tu peux leur dire qu'ils n'ont pas à s'inquiéter, je rappliquerai au moindre problème, ils n'auront qu'à me siffler comme un vulgaire chien.
Natasha ouvrit la bouche comme pour protester, mais il la stoppa de nouveau, d'un simple regard cette fois-ci, et termina :
- Maintenant dégage, où je t'assure que tu ne ressortiras pas d'ici entière.
La rousse n'avait jamais eut peur de ses coéquipiers : même pas de Banner, capable de se transformer en monstre vert pouvant lui arracher la tête d'un seul geste. Pourtant, en cet instant, Tony lui faisait peur. Non pas parce qu'il était monstrueux, mais parce que ses menaces sous-jacentes et ses sourires cachaient une haine toute nouvelle, dirigée contre eux, contre ceux qui avaient, une fois encore trahi sa confiance, et elle savait que le brun mettrait sa menace à exécution si elle restait un instant de plus dans la tour Stark. C'est pour cela qu'elle préféra se détourner, murmurant seulement en quittant la pièce :
- Prends soin de toi, Tony.
Elle ferma les yeux en entendant le rire glacial de son ancien ami, qui cracha alors qu'elle tournait à l'angle du couloir :
- Ne t'inquiète pas, vous vous en êtes parfaitement occupé pour moi!
Aussitôt que Jarvis l'eut informé que Natasha avait quitté la tour, Tony avait laissé trainer ses lunettes de soleil sans s'en préoccuper davantage, s'écriant avec empressement à son IA :
- Jarvis, réinitialisation de tous les protocoles de sécurité. A présent, interdiction formelle de laisser passer le moindre Avenger, ainsi que Wanda, Fury, Pepper, les membres du SHIELD...
Il continua la liste durant un moment, tant et si bien que la tour Stark était inaccessible pour quasiment toutes ses connaissances, hormis peut-être Rhodes, la livreuse de pizza ou celui du restaurant chinois auquel il aimait passer commande une fois par semaine en se regardant un film. Une fois ceci fait, il poussa un long soupir défait et quitta son gantelet ainsi que sa veste pour cacher le fait qu'il flottait dans ses vêtements, et balança le tout sur la table basse avant de s'asseoir sur le bord de son canapé, prenant sa tête entre ses mains.
Il ne savait plus quoi faire. Il avait réussit à éloigner Natasha, mais il savait que cela restait provisoire et que même si les méchants semblaient se tenir tranquilles pour l'instant, ce n'était qu'une question de temps avant qu'on vienne le chercher à cause d'une mission qu'il devrait effectuer, et il ne pourrait y échapper. Il voulait pourtant laisser tout cela derrière lui, mais il en était incapable.
Se levant finalement, il décida de se rendre à son atelier pour bricoler un peu, sachant qu'il lui serait impossible de se remettre devant sa série et de suivre, avec ce qu'il venait de se produire.
Descendant quelques étages, il arriva enfin à celui consacré entièrement à toutes ses créations et bricolages en tout genre. Se plantant devant son bureau, il fixa les tout nouveau plans et calculs sur lesquels il travaillait depuis bientôt une semaine. L'idée lui était venue après avoir bu comme un trou des heures durant pour noyer, en vain, la peine qui ce soir-là c'était mise à le ronger comme jamais auparavant, le laissant amorphe, coincé dans un coin de son canapé, cachant ses sanglots brûlants au reste du monde, au creux de ses bras. Il s'était trouvé pathétique, assis là à hoqueter, le souffle coupé, et à cet instant, il s'était dit qu'il devait faire en sorte d'arrêter ça. Alors son idée était venue.
Les gens passaient leur temps à se créer un masque pour cacher leur émotions, une barrière, comme on l'appelait dans les livres, et il s'était soudain dit : pourquoi je ne pourrais pas rendre cette barrière réelle? Quelque chose capable de bloquer les émotions telles que la tristesse et la douleur, pour ne laisser que les sentiments positifs, et la colère qui s'avérait parfois utile ? C'était un projet totalement insensé, irréalisable peut-être, mais néanmoins il avait décidé de se pencher dessus dès le lendemain, quand bien même il s'était agit d'une idée d'ivrogne, sur le coup.
A présent assis sur sa chaise à roulettes, Tony bougeait en travers de son atelier, incapable de se concentrer sur ce nouveau projet. Même s'il aurait voulu être aussi insensible qu'il l'avait montré, c'était tout sauf le cas et cette entrevue l'avait chamboulé - raison pour laquelle il bossait sur une manière d'annihiler ses émotions négatives, d'ailleurs.
En roulant une énième fois vers la gauche, il s'arrêta soudainement devant son armure. Ce dernier mois, il l'avait encore améliorée, corrigeant les défauts qu'il avait pu repérer en combattant contre Steve. Il ajoutait également plus d'armes, la rendait plus aérodynamique, même s'il n'y avait plus grand-chose à améliorer, à vrai dire, elle était déjà parfaite. Néanmoins, en l'observant avec plus d'attention, il remarqua quelque chose de différent cette fois, qu'il ressentait au plus profond de lui :
- Je déteste sa couleur.
Le rouge et jaune presque or semblait le narguer, rutilant sous la lumière où l'armure était fièrement exposée. Il n'eut pas à chercher bien longtemps au fond de son esprit pour comprendre la raison : cela lui rappelait trop de souvenirs, de moments passés auprès des Avengers mais surtout, le plus récent et douloureux restait la trahison de Steve, qui semblait presque incrusté au feu dans le métal lisse et luisant de l'Iron man.
- Vous pourriez en changer la couleur, monsieur, intervint la voix de Jarvis.
- Hmm, pourquoi pas...
A vrai dire, il ne trouvait pas l'idée mauvaise, loin de là : c'était une manière comme une autre de se séparer de son passé, d'en faire table rase, tant bien que mal. Faisant tourner en rond sa chaise, le visage rejeté en arrière, il ignora le léger tournis que cela lui provoqua tandis qu'il réfléchissait à une meilleure couleur, quelque chose de nouveau.
- Du noir? proposa-t-il à son IA.
- Un peu trop sombre, monsieur. Si je puis me permettre, on pensera que vous êtes passé du côté obscur de la force.
Un rire violent s'échappa des lèvres de Tony qui se redressa sur sa chaise pour se plier en deux, se tenant les côtes. Depuis un mois, les remarques sarcastiques de Jarvis, ainsi que ses références stupides étaient bien une des seules choses capable de le faire rire - dieu qu'il était ravi d'avoir programmé son IA ainsi. Dans tous les cas, ce dernier avait raison.
- Ouais, le noir fait un peu trop mélodramatique, avoua-t-il avec un large sourire, amusé.
Il continua son manège faisant à nouveau tourner sa chaise.
- Vert ?
- A part si vous voulez qu'on vous confonde avec un sapin de noël lanceur de missiles, ce n'est pas non plus la meilleure des idées, contra Jarvis.
Le sourire de Tony se contenta de s'agrandir à ses mots et il termina à la suite :
- Et puis, le vert c'est moche. Imagine cette magnifique armure, en vert! Quelle horreur!
Continuant à réfléchir, il pensa un instant au bleu : il aimait le bleu, c'était une superbe couleur, mais cela ne lui rappelait que trop bien le regard d'un bleu furieux de Steve, un mois plus tôt, et il éloigna immédiatement cette possibilité. De toute manière, la tenue du Captain était déjà bleue, hors de question qu'il porte la même couleur!
Il réfléchit encore un moment, mais rien de ce à quoi il pensait lui plaisait : violet, orange, marron...il avait même songé au rose! Rose ! Quelle infamie!
C'est lorsqu'il commença à perdre espoir et qu'il fixait à nouveau son armure que l'idée lui explosa au visage, si soudainement qu'il ouvrit la bouche et la referma comme un poisson hors de l'eau. Finalement, le mot s'échappa d'entre ses lèvres :
- Blanc.
Oh que oui, il voyait déjà sa superbe armure, d'un blanc aux reflets nacrés, presque bleutés fendre les cieux comme il l'avait toujours fait : il s'était toujours sentit heureux et libre en ces instants, dommage qu'il ne puisse plus autant sortir sans se faire remarquer, surtout avec son armure. Il devrait penser à créer un filtre d'invisibilité, même si cela n'existait pas, il était persuadé d'en être capable. Quoiqu'il en soit, le blanc était une idée merveilleuse : bien que ce soit salissant, c'était bien le cadet de ses soucis. Ce serait beau, et surtout la symbolique derrière, comme une page blanche faisant place après le rouge et or couverts de l'écriture de son passé, était incroyable.
Finalement décidé, il retourna devant son ordinateur d'un bond, consultant sa base de données pour voir s'il possédait déjà la bonne couleur : il pensait tout particulièrement à ce blanc arctique qu'il avait réutilisé presque un an plus tôt pour retaper l'une de ses nombreuses voitures. Un sourire ravi lui échappa en voyant qu'il restait largement de quoi teindre son armure - il pourrait toujours en racheter pour faire ses armures de rechange plus tard.
- Jarvis, teint-là en blanc, s'il te plait.
Le lendemain après-midi, Tony avait décidé de se mettre à nouveau devant l'un de ses films préférés. il n'avait pas encore eut l'occasion de tester la nouvelle couleur flamboyante de lumière de son armure dans le ciel, mais il préférait réserver cela pour une occasion particulière, ce dont il manquait en ce moment, il devait l'avouer. De plus, il devait quand même se renforcer un peu et reprendre le poids qu'il avait perdu avant de se glisser à nouveau dans ce carcan de fer.
C'est pour cette raison qu'il avait décidé de regarder entièrement la trilogie du Seigneur des Anneaux, tout cela accompagné d'une quantité astronomique de friandises et sucreries apportées le matin même par la jeune femme qu'il payait pour faire ses courses, un peu ragaillardi et décidé à manger un peu plus. Confortablement installé au fond de son canapé de velours noir, devant son gigantesque écran s'étalant sur plusieurs mètres, il était bien décidé à se concentrer sur les films et ne pas se laisser parasiter par ses pensées bien trop souvent déprimantes.
Bien évidemment, cela ne se passa pas comme il l'aurait souhaité, et il était assis depuis une demie-heure à peine, que son esprit s'égarait déjà, encouragé par la lumière blafarde que le réacteur de Tony projetait sur son visage. Il avait fini par fermer les yeux, repensant bien malgré lui aux derniers évènements, se les repassant en boucle dans sa tête. La violence dont Steve avait fait preuve semblait encore ébranler chacun de ses os, et il finit par sentir des frissons courir sur sa peau,le faisant serrer des dents pour tenter de se calmer tout de suite.
Les dialogues du film lui paraissaient déjà lointains et il semblait déjà ailleurs, c'est pour cette raison qu'il ne remarqua pas tout de suite qu'il était en train de s'endormir, sa tête finissant par glisser sur l'un des coussins.
Tony faisait des cauchemars depuis tellement longtemps à présent, qu'il aurait presque pu être habitué s'ils n'avaient pas empiré après les évènements en Sibérie, et cette fois-ci non plus, il n'y échappa pas alors que les contours du cauchemar se construisaient sans qu'il ne s'en aperçoive, prenant déjà cela pour la réalité.
- Qu'est-ce que tu as fait ?!
Le cri s'échappa de la bouche de Steve qui le regardait avec incrédulité, comme s'il ne pouvait croire à ce qui se trouvait sous ses yeux. Il était au sol, tout comme Tony un peu plus loin, l'air tout aussi choqué. Son armure était dans un triste état, des morceaux de métal écrasés comme de vulgaires bouts de tôle sans parler de la lumière de son réacteur terriblement faible, et il respirait avec difficulté, le visage traversé d'une grimace. Le bouclier du blond était brisé en deux, à présent inutilisable et les rugissements inhumains des chitauris résonnaient autour d'eux tel une mélodie funèbre, s'engouffrant dans leur univers par une gigantesque porte, présente à l'endroit même ou s'était trouvée la tour Stark, à présent détruite par le souffle d'une explosion.
- Je...je voulais juste...commença le brun d'un air perdu.
- Qu'est-ce qui ne vas pas chez toi Stark bon sang ?! hurla le Captain, ayant à peine la force de faire autre chose que lui jeter un regard haineux, épuisé comme il était.
L'homme de fer ne répondit rien, se contentant de secouer la tête comme s'il souhaitait faire disparaître les horreurs autour de lui et effacer le visage accusateur de son vis-à-vis.
- Pourquoi faut-il que tu nous mettes tous toujours en danger ?!
- Non, non, je-
- Tu nous as tous condamnés! cria Steve à nouveau.
Tony ne parvenait à dire si les larmes qui dévalaient le visage du soldat étaient des larmes de rage ou de tristesse, peut-être même des deux, et dans tous les cas son coeur se serra dans sa poitrine à cette vision.
- C'est faux! s'écria-t-il finalement, tentant de se défendre, alors même que tout n'avait plus véritablement d'importance. Je voulais protéger ce monde!
- C'est réussi! cracha le blond d'un air devenu mauvais.
Le brun ne répondit rien, se contentant de se jeter sur lui pour lui faire ravaler son sarcasme à coups de poing, laissant ces derniers s'abattre sans scrupules sur ce visage qu'il avait appris à connaître et apprécier. La faible lueur de son réacteur éclairait leurs visages d'une lueur blafarde et presque maladive, donnant à la scène un air de vieux film d'horreur. Les sanglots de Tony s'étaient mués en cris de rage, et personne ne comprenait, personne ne comprenait jamais qu'il tentait de sauver le monde et de le rendre meilleur mais que c'était toujours un fiasco, que quelqu'un semblait avoir décidé qu'il raterait tout ce qu'il tenterait, les plongeant dans le désespoir et la fin de leur monde.
Tony ne se rendait pas vraiment compte des os qui craquaient sous ses poings d'acier et des dents délogées sous sa force. Faire taire le blond semblait être devenu son nouvel objectif, et il finit par y parvenir lorsque la tête de ce dernier retomba sans vie sur le côté, après un coup trop puissant porté vers le sommet de son crâne.
Tony se réveilla en sursaut de son canapé en poussant un hurlement, rejetant d'un même geste la couverture qui le couvrait et le bol de céréales qu'il grignotait devant son film, laissant ce dernier se briser en bris de verre sur le sol, éparpillant la nourriture un peu partout dans la pièce. Totalement paniqué, sa respiration devenue erratique, il plaqua une main sur son coeur qui tambourinait dans sa poitrine, lui arrachant une grimace de douleur.
Fermant les yeux, il tenta de se reprendre mais impossible, son coeur ne semblait vouloir ralentir, cherchant même à jaillir hors de sa poitrine. Un sanglot lui échappa alors qu'il serrait les lèvres pour le retenir, et il se sentit vraiment pathétique, sur le coup. Quand était-il devenu si faible, bon sang ?! Se pinçant violemment le bras pour se ressaisir, il inspira à fond, fermant un instant les yeux avant de les rouvrir, s'appuyant sur ses coudes pour cacher son visage entre ses bras - pour se cacher du monde qu'il en était venu à détester avec chaque parcelle de son être.
Il était assis là à se morfondre depuis un bon moment, tant et si bien qu'il ne sentit pas le souffle d'air frais qui glissa légèrement sur sa nuque, provoqué par l'une de ses baies vitrées à présent ouvertes.
- Je dois dire que je ne pensais pas vous trouver dans un état aussi pathétique, Stark, vous n'allez pas m'être très utile ainsi, fit soudain remarquer une voix suave, faisant violemment sursauter l'Iron man qui se redressa d'un bond avant de s'éloigner dans le fond de son canapé en reconnaissant nulle autre que Loki.
Ce dernier n'avait pas changé depuis la dernière fois qu'il l'avait vu, trois ans plus tôt alors que Thor l'emmenait, muselé et menotté en direction d'Asgard. Il portait toujours son armure d'un vert émeraude, sans le casque néanmoins, délicatement dorée par endroits - quoique, s'il y regardait de plus près, elle semblait neuve et légèrement différente. Quant au dieu, il semblait égal à lui-même, un éternel sourire moqueur ourlant ses lèvres alors qu'il se tenait au beau milieu de son salon.
- Monsieur, intrusion, fit alors Jarvis.
- Merci, je crois que j'avais remarqué, répliqua Tony en grimaçant.
Ce dernier posa son regard sur le dieu. Loki le considérait du regard, un peu surpris de ne pas voir le mortel se jeter sur la première arme à sa portée - soit l'avant bras de son armure toujours posé sur la table basse.
- Si tu veux me tuer dépêches-toi, je ne suis pas du genre à aimer attendre, fit remarquer Tony d'un ton infiniment las.
Il était épuisé de tout ça, de toutes ces batailles vaines, de ces abandons à profusion, alors si ce putain de Loki d'Asgard décidait de se pointer comme ça dans son salon après deux ans d'absence pour lui faire la peau eh bien soit, il accepterai son destin. Il ne manquerait sûrement plus à grande monde de toute manière, mis à part Rhodey peut-être.
- Je ne compte pas te tuer, stupide mortel, lâcha l'asgardien en fronçant légèrement les sourcils - décidément, quelque chose n'allait pas avec le génie midgardien, il semblait mort de l'intérieur...il lui semblait vide, s'en était déprimant - ou pathétique, il n'avait pas encore d'avis arrêté sur la question.
- Ah ouais ? releva seulement Tony, un peu surpris tout de même.
Semblant enfin réfléchir aux premières paroles du dieu, l'ingénieur se redressa un peu sur son canapé, ayant l'air un peu moins caché derrière les coussins et répéta :
- Et comment ça, tu as besoin de moi ?
A ces mots, Loki eut une grimace, l'air bien ennuyé que le mortel ne lui rappelle sa demande - lui, aller quémander de l'aide auprès de ce crétin de Stark ! Bon sang, il devait vraiment être désespéré pour avoir décidé de recourir à de tels choix. Il lui fallut quelques secondes de self-control admirable pour ne pas tuer l'impudent immédiatement et tirer sur le tissu de lin émeraude soigneux au bout de son bras gauche, dévoilant un bracelet doré gravé de motifs compliqués. Tony suivit le geste, observa un instant l'objet puis la lumière sembla enfin se faire dans son esprit - il sembla un peu reprendre contenance,laissant même un léger sourire moqueur traversait ses traits alors qu'il s'exclamait :
- Plus de magie, c'est ça chaton ?
Très bien...on inspire, on expire, on ne le tue pas tout de suite. J'ai besoin de ce crétin, ne pas le réduire, en poussière, j'ai besoin de ce crétin, ne pas le réduire en poussière...oh bon sang que ça risquait d'être long !
- Ferme-là espèce de sale insecte ! cracha l'asgardien d'un air mauvais, lui jetant un regard noir par-dessus le marché.
- Oh, c'est bien ça alors...constata simplement Tony, perdant presque aussitôt son air moqueur, déjà las de la conversation.
Oui, Loki en était certain à présent, quelque chose ne tournait par rond avec l'ingénieur de Midgard... En y pensant, il ne semblait pas y avoir le reste de ces crétins de mortels qui s'étaient soulevés contre lui. Intrigué, il reporta son regard sur le brun qui jouait avec son morceau d'armure posé sur la table d'un air distrait et demanda :
- Aucun de vos comparses stupides n'est ici ?
Il regarda avec une fascination presque morbide la manière dont les épaules du mortel se crispèrent, et la façon dont le reste de son corps se tendit, comme s'il venait d'essuyer une insulte. Très bien, l'air complètement amorphe du midgardien devait provenir de cela.
- Beaucoup de choses ont changé depuis que t'es allé croupir en prison, tu sais, fit Tony du bout des lèvres, le regard toujours obstinément baissé.
Il releva enfin la tête, fixant ses prunelles injectées de sang, de larges cernes violacés sous les yeux, dans les siennes et ajouta :
- Trois ans, ce n'est peut-être pas grand-chose pour un dieu comme toi mais pour nous...c'est une éternité. Et tu sais bien mieux que moi qu'il peut s'en passer, des choses, durant une éternité.
Ce n'était même pas avec moquerie que Tony prononçait ces paroles, non : il énonçait seulement les faits, et sa voix était teinté d'amertume, et soudain la curiosité naturelle de Loki exigeait de savoir ce qu'il s'était passé. Les autres crétins de camarade de l'ingénieur étaient-ils morts ?! Pourtant, il en aurait entendu parler de Thor, ce ne pouvait donc pas être aussi grave...alors quoi ?
- Je suppose que c'est pour que je retire ce bracelet que tu es venu ? continua Tony.
Loki aurait voulu en savoir plus sur les derniers évènements concernant ces imbéciles d'Avengers mais le brun semblait détourner le sujet avec aucune délicatesse. Plissant les yeux, il se promit de savoir tout ça plus tard et répondit :
- C'est exact, et il serait agréable que ce soit fait rapidement.
Le brun ne répondit pas immédiatement, fixant seulement la porte vitrée de son étage ouverte, passage par lequel s'était faufilé le dieu - et il ne voulait même pas savoir comment il était arrivé ici sans ses pouvoirs. Se contentant de se lever, il approcha de la porte et la referma avec lenteur pour empêcher les courants d'air. Du point de vue de Loki, le brun ne lui semblait plus aussi plein d'ardeur que trois ans plus tôt - il était semblable aux trois quarts des larves de cette planète à présent, c'était putain de minable. Et c'était à ça qu'il était venu quémander de l'aide ?! S'il avait su...
- Pour quelle raison est-ce que j'accepterai de t'aider, hein ? demanda Tony en le défiant d'un vague regard noir - pas ce qu'il avait de plus convaincant en stock, il fallait avouer.
- Parce que tu n'as rien de plus intéressant à faire ? supposa le dieu - "et merde", jura Tony, il avait raison ce con. Il n'avait rien à faire...voir rien du tout, à présent qu'il avait son armure d'un blanc étincelant, sa fortune, Jarvis et plus grand-chose d'autre qui avait de l'importance...il s'était tellement fourvoyé...
- Certes, lui concéda Tony en se dirigeant vers son bar pour se servir encore une boisson forte - il fallait au moins ça pour faire face à Loki, avec lequel il discutait depuis plus de cinq minutes en étant toujours en vie, putain de miracle que son cul bordé de rouge et or - blanc maintenant.
- Et qu'est-ce que ça pourrait bien m'apporter, de faire quelque chose d'aussi stupide, hein ? continua le milliardaire.
- Une faveur, quelque chose à quoi je devrais accéder à ta demande, dans la mesure de mes moyens, lâcha Loki - et il avait l'impression de manger des épines alors qu'il avouait cela.
Si Tony était surpris de sa proposition, il n'en montra rien, se contentant de le fixer d'un air un peu plus sérieux et terriblement calme qui ne s'accordait pas avec sa personnalité habituelle.
- Qui me dit que tu ne me tueras pas dès que j'aurai retiré ce foutu bracelet ? demanda-t-il finalement, portant son verre de whisky pur malte à ses lèvres abîmées.
- Contrairement à ce que vous, crétins de mortels semblent penser, je n'ai qu'une parole, si toutefois je décidé de le jurer, répliqua Loki immédiatement, l'air mauvais.
Ils se dévisagèrent pendant un moment, s'évaluant du regard et finalement, cela sembla suffire à Tony puisqu'il soupira lourdement, reposant un peu brusquement peut-être son verre sur le comptoir.
- Très bien, ce n'est pas comme si j'avais grand-chose à perdre, de toute manière...
Le dieu devait avouer être surpris en cet instant - il ne pensait pas que ça serait si simple de convaincre le mortel, qui semblait toujours aussi défait et las, comme si voir Loki apparaître dans son salon au beau milieu de l'après-midi après trois ans sans nouvelles pour lui demander de l'aide était tout à fait normal. Une chose est sûre, il était toujours aussi curieux. Voyant qu'il était décidé, Loki approcha, toujours prudent mais un peu plus confiant sur le fait que le brun ne tenterait rien contre lui, même dans son état réduit, sans magie, et s'exclama :
- Bon...dans ce cas, je jure te devoir une faveur à toi, crétin de mortel, et d'accéder à ce que tu souhaites me demander, dans la mesure de mes moyens évidemment.
Tony acquiesça, semblant satisfait. Il ne savait pas encore ce qu'il demanderait au dieu, mais là n'était pas l'important. Peut-être qu'en apprenant que Loki lui devait quelque chose, les autres reviendraient vers lui...non, ils le penseraient stupide d'avoir accepté un marché de la part de l'asgardien, évidemment. Soupirant à nouveau, il invita ce dernier à le suivre d'un geste de la main, délaissant définitivement son verre de whisky sur le bar.
- Jarvis, je t'interdis de parler de la présence de Loki ici à qui que ce soit, compris ? continua le brun.
- Oui, monsieur, répondit l'IA - et Lok était presque sûr d'entendre l'inquiétude dans la voix robotique, lui arrachant un sourire moqueur.
Ils étaient à peine arrivés dans l'atelier, et Tony essayait de ne pas penser au fait que le dieu regardait partout autour de lui, un air curieux sur les traits, et que ça le changeait agréablement de l'air perplexe et méfiant qu'affichaient ses anciens camarades la première fois qu'ils étaient entrés dans cette pièce.
- Assis-toi là, se contenta-t-il de dire à son improbable invité, désignant une place dans un coin, pas loin de son bureau.
- Je te conseille de ne pas me donner des ordres, mortel, siffla Loki en lui jetant un regard noir.
Tony se contenta de rouler les yeux, soupirant de manière exagérée tout en répliquant d'un ton faussement mielleux :
- Est-ce que sa majesté au cul bordé de cuir aurait l'obligeance d'asseoir son divin séant sur cette foutue putain de chaise ?!
C'était plus fort que lui, un sourire moqueur étira largement les lèvres du dieu, qui pensa intérieurement que, finalement, le crétin de milliardaire n'était pas encore totalement amorphe et inutile, c'était bon à savoir, peut-être pourrait-il le réveiller un peu à coups de piques bien sarcastiques.
Il consentit en tout cas à écouter le propriétaire des lieux et avança vers la chaise. A peine était-il installé que la tour se mit à trembler de manière brève et il jeta un coup d'oeil vers Stark - bon, c'était quoi cette merde encore ?!
- Monsieur, Thor Odinson vient de se poser sur le sommet de la tour, fit remarquer Jarvis quelques secondes plus tard.
Étonnamment, Tony fut le premier à jurer à ces mots - il n'avait plus revu le blond depuis des mois, bien avant son combat contre l'autre moitié des vengeurs, et ce n'était certainement pas le moment de l'accueillir.
- Est-ce que je dois tirer, monsieur ? continua l'IA.
Le brun eut un sourire amer - bien qu'il ait demandé à Jarvis de tirer sur tous ses anciens camarades qui tentaient d'entrer dans la tour de force, il lui avait tout de même posé la question. Peut-être parce que Thor n'avait pas été là lors des derniers affrontements, et qu'il méritait le bénéfice du doute...
- Non, répondit-il finalement, ignorant le regard mi-noir, mi-stupéfié de Loki. Je vais aller le voir...de toute manière, les tirs n'auraient fait que le chatouiller, contrairement aux autres, et je veux éviter de l'énerver, ou qu'il arrache mes armes planquées sur le toit, merci bien, leur design m'a pris des mois de travail.
Se tournant vers Loki, il lui jeta un regard un peu ennuyé, comme si sa présence l'incommodait et il fit :
- Bon, j'espère que j'ai pas besoin de te demander de pas te faire voir, n'est-ce pas ?
Le dieu se contenta d'acquiescer d'un geste sec, le regardant quitter la pièce par la suite - comme s'il allait faire ce que cet imbécile demandait ! Il n'avait certes plus de magie, mais lorsqu'il était encore très jeune et ne maitrisait pas cette dernière, il allait espionner, non pas en devenant invisible comme il le faisait maintenant, mais de la bonne vieille manière, la discrétion. Se redressant, il se dirigea vers le couloir que venait d'emprunter Stark quelques secondes auparavant, attiré par les éclats de voix de ce dernier et de son cher...frère.
- ...et donc, ça fait un moment qu'on ne t'avait pas vu dans le coin, fit la voix de Tony.
- C'est exact, mais il est arrivé quelque chose qui nécessitait que je vous prévienne. Loki s'est échappé de sa cellule à Asgard sans qu'on ne comprenne comment, avoua le dieu de la foudre d'un air ennuyé.
« - Non, sans rire ! » pensa Tony, son air moqueur bien visible sur ses traits - et bon sang, Loki était stupéfié de la bêtise de Thor, qu'il soit à ce point incapable de voir l'air ironique sur le visage du brun qui semblait de nouveau lui-même, étrangement, dans une posture le désignant maître des lieux, tellement différent de sa façade brisée que le dieu de la malice avait pu voir quelques instants plus tôt.
- Je vois...souffla seulement Stark sans épiloguer davantage.
- Je voulais donc te prévenir et, puisque les autres ne semblent pas ici, de les prévenir pour moi car je dois repartir rapidement, expliqua le blond.
- Je ne peux pas les prévenir, tu vas devoir le faire toi-même, fit remarquer le brun.
- Pourquoi ?
- Tu oses me demander pourquoi ? répéta Tony d'un air mauvais. Comme si tu n'étais au courant des derniers évènements ! Et ne tente pas de mentir, votre gourou magique sur votre foutu pont magique, Heimdall ou je ne sais quoi, doit l'avoir vu et te l'a dit, n'est-ce pas ?!
Thor baissa la tête, coupable, et Loki observa avec fascination la manière dont la rage semblait jaillir de Tony par vagues, le rendant presque - oh, presque, n'exagérons rien! - menaçant.
- Je suis au courant de tout ça, mais je pensais que vous aviez réussit à trouver un terrain d'entente et qu'ils vivaient donc tous encore ici...protesta faiblement Thor.
Loki adorait voir la manière dont Stark parvenait à faire apparaître cet air de chiot battu et mal à l'aise sur le visage de Thor - chose qu'il était normalement le seul à se vanter de réussir en lâchant des « Tu n'es pas mon frère, Thor ! » aussi souvent que possible.
- Eh bien, ce n'est pas le cas, coupa Tony d'un air sombre.
- Je pensais...
- Oh, tu pensais ? releva l'ingénieur. Tu pensais ?! Et moi, je pensais te voir toi ou cet idiot de Bruce Banner pour tenter de me soutenir ou encore, oh, je ne sais pas, empêcher Steve de tenter de me tuer, peut-être ?! Mais où étiez-vous ?!
La nouvelle figea les deux dieux d'un seul coup - ils ne pensaient pas que les choses avaient pu dégénérer à ce point entre les deux anciens amis - et tout à coup, Loki devait tout savoir, il en avait besoin - cela pouvait être utile contre Stark.
- Alors, où étais-tu Thor ?! répéta Tony avec fureur, ses yeux étincelant de rage - et, d'accord, juste cette fois Loki pouvait admettre que le mortel était impressionnant, tout en fureur vengeresse, un régal pour un dieu du chaos tel que lui.
- Je...
Thor était à court d'arguments, évidemment, parce qu'Heimdall l'avait prévenu mais qu'il n'avait rien fait, parce qu'il pensait que ses camarades se réconcilierait sans son aide, mais il avait eu tord.
- Tu devrais t'en aller, lâcha finalement Tony - et cela sonnait définitivement comme la fin de la conversation.
L'air peiné du dieu de la foudre n'atteignit pas le coeur du milliardaire, qui se contenta de se regarder passer à nouveau par la même fenêtre que Loki, disparaissant par le Bifröst dans les secondes suivantes. L'immortel regarda un instant la manière dont l'air fier de Stark se décomposa, fondant plus vite que neige et soleil, et il soupira, l'air las, prenant son visage entre ses mains.
- Tous des putain de traîtres, ria-t-il d'une voix amère, comme s'il était habitué, comme s'il savait quelque part que ça allait se finir comme ça, quoi qu'il ait fait.
C'est à cet instant que Loki se rendit compte à quel point le midgardien était seul - un peu comme lui.
Commentaire d'auteur :
Et voilà pour ce premier chapitre :) Il s'agit surtout d'un bon gros chapitre d'introduction mais j'espère que vous aurez tout de même aimé, les choses bougent dans le prochain chapitre :)
Je dois avouer m'être beaucoup appliquée sur la personnalité de Tony dans ce premier chapitre, que ce soit le plus naturel ( et déprimant, je l'avoue!) possible, et je suis vraiment contente du résultat :) Nous avons aussi notre cher dieu qui est arrivé, mais néanmoins, il ne faut pas croire que notre Tony va se laisser faire aussi longtemps...les coups de clé à molette vont pleuvoir ! XD
J'ai déjà deux chapitres en réserve (je viens de finir le trois aujourd'hui) et je ne sais pas quand arrivera la suite, dimanche si je n'arrive pas à me retenir, sinon ce sera le dimanche encore après! ^^ Dans tous les cas le prochain sera bien plus basé côté humour et bien moins déprimant que celui-ci, comme je l'ai dit je vais jongler :) La fic devrait également tourner à une douzaine de chapitres si tout va bien ! :)
Je pense avoir fait le tour, donc n'hésitez pas à laisser une petite review pour me dire si ce début vous plait et on se revoit vite pour la suite ! (avec beaucoup de clé à molette et un maid café ! XD)