Bienvenue pour cette saison 2 de Hadès Team et merci d'être au rendez-vous ! j'espère vous régaler autant avec cette saison qu'avec la précédente ! ^^

Du règlement de compte dans l'air... et nous découvrons ici le véritable prénom de Minos. Merci pour votre fidélité ! bonne lecture ! : ))


Chapitre 21 : La revanche d'un fils

Regulus errait à travers la ville, franchissant la foule d'un pas leste, paupières closes, se laissant guider par les auras et les cosmos, en phase avec ses talents de prédateur. Ses pas l'arrêtèrent devant la vitrine d'une certaine startup. Là, les appels se mélangeaient aux peurs, remuant le passé comme on fouille dans la boue des souvenirs.

"Il est ici. C'est certain."

Les poings de Regulus se serrèrent davantage ainsi que sa mâchoire, faisant saillir le muscle masséter. Le Lion inspira puis rouvrit les yeux.

"Les lieux sont imprégnés de quatre cosmos."

Il inspecta la place depuis le trottoir jusqu'à l'arrière-cour. Rien. Personne.


Kanon avait repris le cours de sa vie parisienne, errant parfois du côté de la startup malgré les avertissements sans équivoques de la Wyverne. Regulus le surprit.

"Toi aussi, Kanon ?..."

"Certainement pas pour les mêmes raisons que les tiennes, petit lion."


Minos leva le nez, yeux plissés.

"Faibles, camouflés mais bien réels."

En pleine réunion...

"Hem ! Minos ?..."

"Suis-je vraiment le seul à les ressentir ?..."

Aiacos se leva prestement. "Veuillez nous excuser." en récupérant Minos pour quitter la salle.

Échange de regards avec Rhadamanthys.


Souper chez les Juges avec Valentine.

"Cet Or ne tient absolument pas compte de mes avertissements." grognait la Wyverne, contrariée.

"Il y avait un autre cosmos. Plus... félin... dirons-nous..."

"Félin ?..."

"Oui."

Aiacos plaça sa main sous le menton. "Un autre Or ?..."

"Qu'ils rappliquent donc tous les douze, que ce soit amusant !..." ricana la Wyverne.


Minos se pose, cuisse sur le tranchant du bureau.

"Besoin d'une cavalière. Mariage d'un cousin à Oslo."

"Un... cousin ?..."

"C'est du moins ce qu'il croit."

J'ouvre le faire-part rose bonbon. Guimauve à souhait. "Et ton but est ?..."

"Notre Seigneur m'a chargé de lui faire notre meilleure offre."


Le vent du tarmac joue avec le pardessus que Minos porte sur les épaules. Je m'y glisse et partage un pan du manteau avec lui. Il sourit.

"Tu es soucieux ?..."

"Je me demande si notre offre sera acceptée ou refusée."

Nous récupérons une belle Rover 75 Coupé puis regagnons l'hôtel. Sitôt arrivés, je défais nos valises, faisant donner un petit coup de pressing à nos tenues de cérémonie : costume dans les tons bruns, à fines rayures espacées pour Minos, gilet assorti, cravate kaki. Chemisier fin à épaules dégagée et jupe crayon sombre pour moi.


Nous sortons ce soir, dans un des meilleurs étoilé de la ville : Maaemo. Plateau de fruits de mer. Minos adore décortiquer les carapaces et aucun crustacé ne lui résiste, doigts fins experts en manœuvres en tout genre !... le carpaccio de Saint-Jacques est succulent !...

Puis nous flânons encore un long moment en ville avant de regagner la suite.


Minos se glisse dans la salle de bains, entourant de ses fils mon fin poignet, le manipulant comme il le désire, montant la main jusqu'à sa chevelure, s'y laissant caresser, regard planté dans le mien par le biais du miroir, baissant un instant les paupières pour savourer la caresse forcée.

"Tu n'es pas obligé d'user de tes subterfuges pour obtenir tout ce que tu souhaites de moi."

"Laisse-moi imaginer un semblant de résistance de ta part."

Ses yeux se rouvrent et il sourit.

"Je dois donc te résister pour te plaire ?... ce soir ?..."

"A dire vrai, je ne suis pas encore totalement décidé."

"Tu es très étrange depuis notre arrivée, Griffon... quelque chose te tracasse ?..."

"Cette mission me pèse."

"Oh ?..." me retournant, venant caresser son visage. "Parce qu'il s'agit de ton cousin ?..."

"Nous avons passé une partie de notre enfance ensemble."

"Ah..."

"J'espère qu'il saura faire le bon choix."


La réception a lieu dans le vaste hall d'un hôtel de luxe. Le tout est fleuri, rose bonbon, ode au bonheur et les mariés arborent la couleur pastelle...

Notre entrée fait sensation.

"Sindre !..."

Minos sourit. Ce prénom... il avait bien failli l'oublier...

"Markus !..."

"Quel plaisir de te revoir et... merci pour le cadeau."

"Il est naturel de marquer l'occasion."

"Et... ta fiancée ?..." en me fixant.

Je rosis.

"Hmm... façon de dire."

"Tu n'as pas changé, dis donc !... toujours aussi énigmatique, haha !..." avec le poing qui s'abat amicalement sur l'épaule du Griffon. "Lovise !..." en avisant son épouse. "Lovise, voici mon cousin, Sindre."

"Enchantée, Sindre." serrant la main de Minos.

"Ces interminables parties de cache-cache dans la propriété de ton père !..." se rappelle Markus avec nostalgie.

"Tu étais très fort à ce jeu-là." concède Minos.

"Le nombre de fois où on t'a tapé sur les doigts par ma faute !..."

"Incorrigible. J'ose espérer que le mariage va t'assagir."

"J'y veillerai." réplique Lovise.

Les voilà alpagués par d'autres invités.

Je regagne le buffet avec Minos.

"Et cet homme va mourir ?..."

"Cardiaque. La noce lui a fait oublier son remède. L'acte se jouera dans exactement..." consultant sa montre "... 1h et 13 minutes. Il faudra que j'entre scène lorsqu'il se présentera sur le seuil des portes de la mort."

Minos se retourne, soupirant. "Je compte sur toi pour distraire les secours... raconte n'importe quoi."


Distraire les secours... facile !...

Minos s'approche du mourant.

"Tu n'en as plus pour longtemps, Markus. Malgré les efforts, ton corps va te lâcher. Mais j'ai une proposition à te faire..." l'ombre projette les ailes du surplis du Griffon sous les yeux effarés de l'homme sur la civière, mains crispés sur la poitrine "... mon Maître te propose de devenir l'un des nôtres."


Minos tire une cigarette longue du paquet, l'allumant, en la couvrant du vent, d'une main. Il est rare, voire même exceptionnel, qu'il fume. Markus a rejeté l'offre. Minos en est affecté.

"J'aurai préféré lui épargner de me voir en tant que Juge... tous ses péchés exposés à ma vue..." reniflant, las. Dans le but de se changer les idées, il laisse échapper des cercles de fumée de sa bouche. Je cherche un coin où nicher contre son épaule et il ouvre le bras, me calant contre lui, bras autour de sa taille.

"Je n'ai vraiment aucune envie de retourner sur Paris..." soupire-t-il.

"A ta guise. Nous avons le même employeur, après tout !..."

"J'ai bien envie de me faire un soleil de minuit."


A Paris pendant ce temps, Regulus tournait comme un petit lion en cage, arpentant de long en large l'appartement de Kanon.

"Tes allées et venues commencent à me taper sur les nerfs, Reg'." grogna l'ex dragon des mers, installé devant son poste 16/9ème, piochant dans un paquet de chips.

Regulus fit craquer les jointures du poing dans l'autre main, impatient d'en découdre avec la Wyverne. Kanon roula des yeux.


Je retiens mon souffle, toute au paysage, éclairé en pleine nuit comme s'il s'agissait d'une heure de jour !... le soleil découpe les hauts monts bordant le fjord. Magnifique. A couper le souffle.


Rhadamanthys fait la fermeture, descendant le lourd rideau de fer d'une main. Soudain, tous ses sens se mirent en éveil, détectant un cosmos ennemi. Sans se retourner, il termina la fermeture et longea le trottoir, suivi. Il stoppa son pas à quelques mètres de sa Maserati.

"Qu'as-tu à me suivre ?..."

"Je t'observe. C'est un problème, Wyverne ?"

La voix était celle d'un gamin. Rhadamanthys fit lentement volte-face. Un gamin... presque la moitié de la taille de Rhadamanthys.

"J'observe chaque pas, chaque mouvement, ta façon de respirer et de te mouvoir... j'observe dans le but de te surpasser."

"Tu t'es regardé, gamin ? tu es aussi haut que trois pommes !..." moqueur.

"Peut-être... mais j'ai un excellent mobile pour te surpasser, Wyverne."

"Ah oui ?..."

"Oui." en faisant des moulinets des bras, s'échauffant avant l'attaque. "Vois-tu, j'ai une scène qui repasse en boucle dans ma tête... un souvenir vivace... tenace. Et tu fais partie de cette scène, justement."

La situation se précisait. Rhadamanthys n'eut quasiment nul besoin de mots.

"Je n'oublierai jamais de quelle manière tu as assassiné mon père Ilias, avec la dernière des lâchetés !" hurlant, envoyant une salve d'énergie qui frôla la Wyverne sans pour autant l'ébranler. "Ce jour-là, tu aurais mieux fait de nous empaler tous deux sur tes cornes, Wyverne !..."

Les chiens du quartier se mirent à aboyer au vacarme, lumières s'allumant, silhouettes amassées aux fenêtres.

"Monte." en commandant l'ouverture des portes de son véhicule. "Nous n'allons pas régler cela en pleine rue."

Regulus ne se démonta pas et grimpa dans le véhicule, côté passager.


Sur le trajet, la Wyverne ne disait rien, laissant un vague sourire flotter sur ses lèvres pleines. Il arrêta le véhicule en bordure de forêt, descendant calmement, s'enfonçant dans les fourrés, Regulus sur ses talons.

Une lueur dorée surpuissante joua dans le dos de la Wyverne. Le jeune lion venait de revêtir son armure.

"Pressé d'en découdre, à ce que je vois. Soit. Ne te faisons plus attendre." laissant émaner son cosmos afin d'appeler le surplis de son Étoile protectrice.

Le lion tournait autour de lui, observant, cherchant la faille.

Wyverne lui décocha un coup, doublé d'un rugissement qui fracassa Regulus contre le tronc d'un arbre. Le jeune lion, un peu sonné, ricana.

"Attends un peu..."

Il imita son attaque, ce qui ébranla à peine la Wyverne.

"C'est avec ce genre d'attaque que tu comptes me terrasser ?"

Les ailes venaient de s'ouvrir au maximum et elles envoyèrent une bourrasque monumentale qui fit valser l'adversaire à plusieurs mètres de la Wyverne.

"Fini de jouer." attrapant le jeune lion par la gorge, lui faisant atteindre la cime d'un arbre avant de la laisser retomber.

"Aïe !..." gémit Regulus en se relevant, bras tordu.

La Wyverne se posa devant lui.

"C'est de la triche ! je n'ai pas d'ailes, moi !..."

Rhadamanthys ne laissa passer aucune expression, méfiant. "Bien. Finissons-en. Greatest Caution !" l'attaque ultime, à bout portant.


Les doigts fins de Minos pianotaient furieusement le rebord du hublot, regard dans le vague. Il refusa le plateau repas pourtant généreusement garni. Le beau Griffon était en train de déprimer. Il lui fallait se retirer un instant à Tolomea pour y réfléchir et prendre du repos.


Rhadamanthys vit le corps de son adversaire s'écrouler au sol. L'attaque ne pardonnait pas.

Il demeura un instant aux pieds du cadavre puis se retourna lorsque soudain une bourrasque imprévisible autant que puissante le frappa dans le dos, le mettant au sol. Il jura et se redressa sur un genou lorsqu'un nouveau coup le percuta sur le devant, réduisant son surplis en miettes à l'emplacement précis du cœur.

Le vent sifflait à ses oreilles, lui apportant une image nette.

"Plus nécessaire de se faire des politesses, à présent."

Le poing du jeune lion était enfoncé dans la poitrine du Juge.

Rhadamamthys cracha son pesant de sang alors que la poigne se raffermissait autour du cœur.

"Comm... comment est-ce... possible ?..." voulant se saisir du bras translucide qu'il traversa.

Le jeune lion eut un sourire.

"Tu es..."

"Mort, oui. Mais mon esprit souffle avec le vent à présent."

Rhadamanthys comprit que tardivement son erreur, devant s'incliner devant un adversaire qui parvenait à le toucher alors qu'il lui échappait totalement.

"Fé... lici... tations..."

Le jeune lion retira son poing de la poitrine du Juge. Ce dernier demeurait immobile, menton levé.

"Il est mort debout... quel panache !..."

L'Or observa un instant son poing puis sourit : "Papa..."