Chapitre 4 : Le QG des phœnix.


En quelques heures, nous finissons par atterrir devant la grande maison des chasseurs du clan des phœnix. C'était immense, sombre et lugubre. Pourquoi tous les chasseurs vivent-ils toujours dans ce genre d'endroit ? Pourquoi ne vivent-ils pas dans une grande maison ensoleillée, avec des vitres partout, une piscine, un parc… Ici, on avait l'impression que les vitres avaient été peintes en noir. Je ne sais plus si c'est une bonne idée ou pas. Surtout quand, à l'intérieur, je sens tous ces chasseurs qui nous attendent.

J'ai bien envie de faire demi-tour et de quitter le pays, carrément. Malheureusement, il n'y a pas moyen de retraverser Londres sans nous mettre en danger, surtout Nicka. Draco me prend par les épaules et les serre pour me rassurer.

- Allons-y, murmure-t-il.

Je m'avance et toque à la porte. Une trappe bien haute s'ouvre et deux yeux nous guettent un instant. Je retiens mon souffle. Puis il la referme, on entend de lourds engrenages et la porte s'ouvre. L'intérieur n'est pas mieux, bien que propre et encore bien entretenu, nous pouvoir voir un long couloir peu illuminé, une moquette aux décorations vaseuses et des tableaux douteux.

- C'est pour quoi ? Nous apostrophe le géant devant nous.

Bien trop grand pour son propre bien.

- Albus Dumbledore nous a dit de venir, si jamais nous avions besoin d'aide… Je souffle, perturbé.

Je lui tends la carte roussie par les flammes et il me l'arrache presque des mains. Puis il se détend un peu et esquisse un sourire vraiment pas rassurant du tout. Sur lui, j'avais plus l'impression qu'il voulait nous manger tout cru ou en brochette.

- Entrez, dit-il alors en se poussant.

Je sus qu'on avait fait une énorme erreur à peine le pied posé à l'intérieur. Outre l'immense bête qui servait de portier, couvert de poil sur tout le visage, le reste de la maison n'en était pas plus accueillant. Il y avait beaucoup, trop, de pièces et je suis certain de ne pas les avoir toutes vues. Dedans certaines, des chasseurs s'activant de-ci de-là, puis un escalier en colimaçon qui montait, encore et encore, donnant l'impression de ne jamais s'arrêter. Quelques chasseurs sortaient pour nous regarder, et je faisais du mieux que je pouvais pour cacher ma petite sœur. On suit un tout petit monsieur cette fois-ci qui nous guide jusqu'un grand bureau, nul autre que celui du directeur.

- Attendez ici, nous dit-il d'une voix traînante.

Je regarde le vieux et petit homme. Il est à l'image de sa maison, vraiment horrifiant. Draco et moi nous installons sur le canapé, et j'ai un petit sursaut quand la porte se referme derrière nous. Mon blond se masse la tête et chuchote :

- J'ai l'impression qu'on s'est jeté dans la gueule du loup.

- Moi aussi, tout ça me fait froid dans le dos.

Draco rit et me prend la main. Il me montre d'un coup de tête la fenêtre et je comprends que ce serait notre porte de sortie. Juste au cas où. Dans mes bras, Nicka s'agite et commence à gémir. Je sens qu'elle va bientôt se mettre à pleurer de faim. Je suis triste, ce n'est vraiment pas une vie pour un bébé de trois mois. Nous n'avons plus qu'à croiser les doigts pour que tout ce passe bien.

Je sursaute comme un fou quand mon portable se met à sonner. Je le sors et décroche.

- Allô ?

- Eh, mon pote ! Me vient la voix de Ron. Qu'est-ce que tu fous ? Tu sais que tu rates pas mal de cours, là ? Une autre crise avec Draco ou quoi ?

Je me mords la lèvre alors que mon triton, qui bien sûr avait tout entendu, hausse un sourcil mécontent.

- Non, non. On… Je suis parti… Draco et moi avions besoin de se retrouver. On revient vite.

Le blond soupire. Eh bien !? Ce n'est pas de ma faute si je ne sais pas mentir. Ce que j'ai dit était la stricte vérité en plus. Nous nous sommes retrouvés. Et nous allons revenir… Enfin, normalement.

- D'accord. Dis, ce week-end, ça te dirait d'aller à la plage ? Marre de ce temps pourri. On prend la voiture, on file dans le sud. Il paraît qu'il va faire beau. Bon, pas assez pour se baigner, mais assez pour un pique-nique.

- Oui, je murmure. Oui, ce serait génial.

- Dis à ta sardine de venir aussi. Et de répondre à Blaise. J'en ai marre de l'entendre se plaindre.

- Je ne me plains pas ! Hurle la voix de Blaise au loin. Attend, Harry ! Il est là ? Passe le moi ! Mais passe !

Je souris alors que j'entends la demie bagarre pour prendre possession du téléphone. Finalement, c'est Blaise qui gagne et qui me demande Draco. Je lui tends et il le met à l'oreille.

- Oui ?

- Ah salut toi, espèce d'enfoiré ! T'es sérieux, là !? Tu me dis des trucs et puis disparais pendant deux jours sans donner de nouvelle !

- J'allais t'appeler… Marmonne mon triton.

- Tu as de la chance que c'était avec Harry parce que sinon, je t'aurais défoncé !

- Oh, tu te calmes, petite vipère, se mêle Ron. Il n'y a que moi qui aie le droit de te défoncer.

Blaise siffle hargneusement et je ris. Ces deux-là alors.

- Je vais raccrocher, Blaise.

- Non, attend ! Juste…

Il se calme tout à coup et prend une voix très sérieuse.

- Si tu as besoin de quoi que ce soit… Enfin, si vous avez besoin de nous. N'hésitez pas ! D'accord. On sera toujours là pour vous. Et appelez-nous.

Il raccroche soudainement et Draco me rend mon portable. Je suis plus ou moins perplexe à la douceur des mots de Blaise, c'était tellement rare de le voir si compatissant pour quelqu'un d'autre que lui-même. Je sais que ce n'est qu'une façade, tout comme celle de Draco, mais c'est étrange quand même. Draco a l'air gêné, il me regarde à peine.

- Ne dis rien, murmure-t-il.

Il n'a jamais été quelqu'un de très démonstratif, ni pour ses sentiments ni pour parler, encore moins de parler de ses sentiments. Il nous a fallu bien longtemps pour arriver à se dire qu'on s'aimait. Les révélations qu'il m'a faite hier… Je pense réellement qu'il a dû se dire : Soit je lui dis tout, soit je le perds. Et cela me rend heureux un peu plus. Je me penche et pose mes lèvres sur sa joue. Draco se tourne et m'embrasse avec douceur.

Je ne sais pas ce qui nous a réunis, lui et moi. Le destin ? Un petit ange, Cupidon ? Mais je me jure de ne plus jamais le laisser se refermer sur lui. Depuis que je suis à Londres, on a souvent fait éloge de mon courage, comment j'ai pu être assez bête pour le laisser dans un placard au moment où Draco avait le plus besoin de moi. Autant que moi de lui.

Finalement, la porte du bureau s'ouvre à nouveau sur le directeur de l'école. Il est tout souriant, très heureux de nous voir. Nous nous levons pour serrer sa main.

- Harry, tu as réussi à trouver nos quartiers. Que se passe-t-il ? Que pouvons-nous faire pour toi ? Quel magnifique bébé, c'est le tien ?

Il ne prend pas la peine de rejoindre son bureau, préférant s'asseoir dans le fauteuil qui nous fait face et nous priant de faire de même.

- Non, je rougis. Voici Nicka, ma petite sœur. Désolé de vous importuner, proviseur, mais nous aurions besoin d'aide. Des chasseurs du clan des mangemorts nous chassent.

- Encore eux, s'énerve-t-il quelque peu. Combien de temps vont-ils nous casser les pieds !

Je sens que Draco presse ma main. Je sais que ce n'est pas une bonne idée que de rester trop près d'eux, mais nous n'avons pas le choix. Nicka doit dormir dans un vrai lit, plutôt qu'entre ses vêtements dans un sac. De plus, si les phœnix peuvent nous aider à retrouver mes parents… J'espère qu'ils sont en vie, de tout mon cœur. Le directeur nous tend soudainement une boite remplie de bonbons jaune.

- Un bonbon au citron ?

Nous hochons négativement la tête et il hausse les épaules. Il en prend un.

- Monsieur, vous nous avez déjà aidés une fois… J'aurais pensé que vous le referiez… Après tout…

Je lui remontre la carte. Il fronce les sourcils en me regardant puis se remit correctement dans le fond de son fauteuil.

- Bon, commence-t-il en décortiquant le plastique. Sache qu'ici, tu es à l'abri. Il est impossible que les mangemorts se risquent à nous attaquer. Je vois que vous avez tous les deux l'air très fatigué et cette petite aussi. Je vous propose de passer la nuit dans une de nos chambres, que dites-vous ? Les mangemorts finiront par lâcher l'affaire, et vous pourrez retourner dans vos vies.

Je regarde mon triton. Doit-on lui dire ou pas qu'ils ne renonceront pas tant qu'ils n'auront pas récupérer Nicka ? Ou Draco et moi…

- C'est d'accord, répond Draco avant que je ne puisse parler.

- Bien, fait le directeur en se levant. Venez, je vous y conduis.

Nous le suivons, de nouveau à travers ses couloirs trop noirs et rustres. Il nous fait monter quelques étages. Dans les escaliers, je sens mes muscles crier scandales, éreintés et courbaturés. La chambre dans laquelle il nous fait nous installer est spacieuse et mes yeux se posent automatiquement sur le lit à baldaquin qui me fait envie. Je n'hésite pas plus d'une seconde à m'allonger dessus quand le directeur nous laisse enfin seul. Nicka juste à mes côtés tente vainement de bouger sans y arriver.

Draco fait le tour de la pièce, le visage toujours inquiet et suspicieux.

- Il n'y a pas de fenêtre, Harry…

- Je sais, je murmure.

Moi, je crois que je suis bien trop fatigué pour pouvoir m'inquiéter. Malheureusement, je n'ai pas le temps de m'assoupir que ma petite sœur commence à pleurer dans mes oreilles. Je me redresse et la berce doucement. Draco ressort de la chambre pour aller lui faire à manger et j'avise la salle de bain et ses vêtements sales. Il était temps de passer à la douche. Mes gestes sont plus sûrs, après l'avoir changé de nombreuses fois. Je mordille son petit ventre, la faisant sourire. La passe avec délicatesse sous l'eau, shampouine ses doux cheveux.

- Tu vois, je lui chuchote, ton grand frère est devenu un vrai pro.

Elle me regarde de ses petits yeux verts et je souris. C'est sûr que plus tard, elle sera magnifique. Je ferais tout pour qu'elle n'ait jamais à souffrir de quoi que ce soit. Draco revient quand je commence à l'habiller. Il est encore moins serein que tout à l'heure.

- Une nuit, et pas une de plus, me chuchote-t-il. Cet endroit est affreux.

Il me tend son biberon alors que j'hoche la tête, tout à fait d'accord avec lui. Je m'installe dans le lit, semi-allongé sur les coussins et il me rejoint rapidement. Je sens mes yeux se fermer en même temps que ceux de Nicka, bercé par ses petits bruits et les caresses de mon triton. Je me retiens pour ne pas m'endormir.

- Harry ?

- Oui ?

- J'aimerais… Est-ce que tu veux qu'on essaye de prendre une douche ensemble ?

Je le regarde, surpris. Il avait toujours refusé de le faire. Ne voulant pas me blesser sûrement. De l'eau plus de l'eau… Je me mords la lèvre. J'en ai vraiment très envie.

- Si, tu as trop mal… Tu peux toujours t'éloigner très vite et… J'ai l'impression que cela fait de moins en moins mal pour moi.

- Pour moi aussi.

Les picotements de ses doigts sur ma peau ne me font plus aussi mal qu'au premier jour. C'est comme des fourmillements. Qu'en sera-t-il une fois que je serais sous l'eau, complètement nu ? Mes ailes vont fondre sûrement, mais qu'importe, tant que je suis avec lui. Quand Nicka a fini de tout boire, elle s'endort paisiblement, le ventre plein. Je la place bien au milieu du lit, Draco vérifie que la porte est bien fermée à clef. Nous nous retrouvons dans la salle de bain et il faut bien dire que la peur me tiraille le ventre.

- C'est parti, je murmure en ouvrant le jet d'eau.

La chaleur de la douche monte très rapidement, tout comme la désagréable sensation de l'eau, dupliquée par la promiscuité de Draco. Je retire mon t-shirt et le jette à terre avant d'en faire de même avec le sien. Il ne faut pas réfléchir, exactement comme quand j'étais devant la piscine de Poudlard. Se jeter à l'eau tout de suite, et en l'occurrence, là, dans ses bras. Nos torses se collent alors que j'aspire ses lèvres entre les miennes. Il tremble un peu, mais cela ne dure pas. Moi je suis submergé par contre.

Mais ses mains sur mes hanches me rassurent, me rappellent combien il m'aime et s'excuse de me faire souffrir. Nous nous éloignons l'un de l'autre et nous déshabillons. Ce n'est pas la première fois que l'on se voit nus, mais comme nous n'avons encore jamais osé aller jusque-là, je ne peux m'empêcher d'être toujours gêné. J'entre le premier sous l'eau. Elle m'ensevelie, me colle à la peau. Mais l'impression de me noyer ne vient que quand Draco me rejoint.

- Est-ce que ça va ? Demande-t-il, très inquiet.

- Oui, j'hoche en cachant ma douleur.

Je dévore chaque parcelle de sa peau de mes yeux. Je sais que cette étape est une de plus pour que nous arrivons enfin à passer à la dernière. Celle qui nous permettra d'être enfin vraiment tout l'un pour l'autre. Il me tend une main que je prends avec lenteur.

- C'est toi qui guide, me dit-il.

Je le tire vers moi doucement, laissant à mon corps le temps d'assimiler la forte sensation qu'il dégage. Et puis il arrive sous l'eau et son élément reprend complètement le dessus. Je ne peux m'empêcher de m'affaisser légèrement, sentant mon cœur rater quelques battements. Ma respiration devient frénétique. Draco veut reculer mais je le retiens. Il est hors de question de flancher. Je passe mes bras autour de sa taille et le serre contre moi. Il entoure mes épaules des siens.

- Je suis désolé, me chuchote-t-il tout près de mon oreille.

Son souffle m'excite légèrement, et l'espace de cette seconde, je n'ai ressenti rien d'autre que cela. Je l'embrasse, rapidement et colle nos hanches. Je le sens tout contre ma jambe, il est dur. Je l'ai déjà senti ainsi mais cette fois-ci, complètement nu, ça ne peut que plus me plaire. La douleur se transforme peu à peu en un million de petite étincelle qui nous électrifie de part en part. Il m'embrasse la nuque, j'ai des frissons. J'attrape sa bouche de la mienne, c'est de plus en plus agréable. Je me sens tellement bête de ne pas avoir fait cela avant.

La peur n'est plus là, ne reste que la sensation intense de ses caresses, de sa bouche et de son odeur. Il attrape le gel douche posé sur la petite planche de bois et s'en met sur les mains avant de me l'apposer sur le corps avec douceur. Même ça me fait frissonner de plaisir. Ses mains descendent dans mon dos, sur mes fesses. Il les presse, me collant plus encore à lui. C'est tellement bon. Il me retourne à nouveau et frictionne mon torse, insistant sur mes tétons durcis, embrassant sous mon oreille. Un gémissement sort d'entre mes lèvres sans que je ne le veuille. Je le laisse faire, me laissant aller dans ses bras, sous cette flotte abondante.

J'en ressortirais les ailes collées, je le sais, mais qu'importe. Je ne veux plus qu'il s'arrête.

Surtout quand il commence à passer le savon sur mon pubis, puis empoigne ma verge tendue. Je ferme les yeux, profitant de ce premier moment de plaisir entre nous. Avant que mon plaisir devienne trop fort, je prends le savon à mon tour, me retourne et commence à lui faire la même chose. Je ne veux pas être le seul à profiter. Nous ne pouvons pas savoir si ce moment reviendrait ou pas. J'ai besoin de lui faire comprendre que je ferais tout ce qu'il faut pour le garder.

Le toucher n'est pas simple. Le toucher alors qu'il en fait de même sur moi est pire. Je pose ma tête sur son torse alors que je commence à haleter. J'ai tellement envie de plus. Devons-nous aller plus loin ? Que se passerait-il si on allait encore plus fort ? Beaucoup plus loin ? Avons-nous juste le droit ? Ou la possibilité ?

J'entends son souffle devenir rauque, cela me rassure, je lui fais autant de bien que lui m'en fait. J'ai envie de venir, mais je me retiens. Pourquoi ? Je ne sais pas, peut-être par orgueil. On s'embrasse à nouveau, mon cœur va exploser. Mais finalement, je ne fais que venir dans sa main, laissant échapper quelques soubresauts. Je suis heureux de voir qu'il en fait de même quelques secondes plus tard. On se nettoie puis je le prend dans mes bras et le serre, l'embrassant comme si c'était la dernière fois.

Enfin, il éteint l'eau et nous sort de la douche pour nous envelopper dans une grande serviette. Je ne peux plus m'arrêter de le regarder droit dans les yeux. Lui non plus ne me quitte plus. Je souris légèrement, il m'essuie le visage avec douceur.

- C'était bien ? Me demande-t-il avec une toute petite voix hésitante.

- Très humide, je ris.

Il rit avec moi. Je me sens bien, comme sur un nuage, comme quand je vole dans les airs. Je me mets sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Je n'arrive plus à me repaître de lui, comme aux premiers jours, comme les premières fois où nous nous retrouvions, tous les deux sur nos balcons.

- Et tes ailes ? S'inquiète-t-il.

Je pousse la serviette et les sors. Comme je l'imaginais, elles sont humides, mes plumes les tirent vers le bas et j'ai du mal à les lever. C'est douloureux et je ne peux même pas les agiter. Draco en attrape une et la relève.

- Ça va… Je me demandais… J'avais peur…

- D'aller plus loin ? Oui, moi aussi, j'ai hésité. Et puis je me suis dit qu'après tout, nous avions tout le temps. Mettons Nicka à l'abri et après… Nous ferons l'amour.

Il m'a murmuré ses mots à l'oreille, avec tant de sensualité que j'ai encore eu une érection. Je frissonne, j'ai encore envie de lui, même s'il a raison. Je me détache enfin qu'il ne voit pas que je bande encore et remet mes vêtements avec un poil de dégoût. J'aurais préféré avoir quelque chose de propre. Enfin dans le lit, on se serre avec la petite au milieu. Notre douche endiablée m'a encore plus fatigué, je glisse ma main dans la sienne et il me sourit.

- Essayons de dormir un peu, me murmure-t-il. On aura besoin de force pour nous enfuir, s'il le faut encore.

Je souris et hoche la tête. Mes yeux se ferment en même temps que les siens et je commence déjà à sentir le sommeil m'emporter.

- Ah, entends-je juste avant que les bras de Morphée me cueille, et je ne veux plus jamais t'entendre me dire de m'en aller. Je suis avec toi, à la vie, à la mort.

J'ai envie de lui dire que l'inverse est tout aussi vrai. Que rien n'arriva plus jamais à nous séparer. Ni les chasseurs, ni notre différence. Mais rien n'y fait. Je m'endors.


Je me réveille en plein milieu de la nuit, avec une grosse envie d'aller aux toilettes. Je me rassure d'abord en voyant Nicka et Draco dormir profondément. C'est tellement mignon que ça me laisse rêveur un instant. Puis ma vessie me rappelle à l'ordre et je me lève aussi discrètement que possible. Je n'ai pas envie de les réveiller et décide de sortir de la pièce. J'ai repéré des toilettes un couloir plus loin.

En revenant, je passe devant les escaliers et j'aperçois de la lumière en bas. Je me penche pour regarder et entends des voix. Qui pourrait être debout à cette heure-ci ? A part moi bien sûr. Sur la pointe des pieds, je descends et me cache dans l'entrée. Je jette un coup d'œil. L'intérieur ressemble à un laboratoire. Je m'accroupis et m'approche très lentement, espérant que personne ne me remarque. Heureusement, ils ont l'air plongé devant une immense cage de métal. Je n'arrive pas à voir plus. Cela a l'air très important car les trois phœnix dont le proviseur de Poudlard la regardaient avec des sourcils froncés d'impatience.

- Comment cela « un échec » ? Je croyais que nous étions sur le point d'y arriver ?

- Monsieur… Nous avions réussi… Mais les gênes ADN du sujet avaient subi de grosses lésions suite à la séparation de son entité.

- Ce n'est pas assez puissant… Murmure Dumbledore.

- Monsieur, s'entête le troisième homme. Ce n'est pas la machine qui a besoin d'un nouveau calibrage… Nous pensons que ce sont les sujets qui ne sont pas assez puissants. Treize échecs sur treize, malgré les dosages équivalents.

- Vous voulez dire que…

- Nous avons les cobayes idéaux pour cela. Trois qui pourraient sûrement fonctionner.

- Combien de pourcentage ?

- Celui-là était à quatre-vingt-trois pour cent. L'aigle royal, quatre-vingt-onze, la chasseuse, quatre-vingt-quatorze. Mais le mieux, c'est le triton. Un royal de pur-sang. Cent pour cent, cela est sûr.

Je reste choqué. Que veulent-ils nous faire ? De quoi parlent-ils ? Quelle séparation souhaitent-ils nous faire ? Je ne veux absolument pas savoir, l'adrénaline fait battre mon cœur à une vitesse ahurissante. Il faut que j'emmène mon triton et Nicka en dehors de cet endroit de fou. Draco avait raison, les chasseurs sont tous complètement barges. Que ce soit des mangemorts ou des phœnix, il ne faut jamais leur faire confiance…


A suivre...


Mais que prépare donc les chasseurs phœnix ? Est-ce qu'Harry arrivera à faire sortir son triton et sa petite sœur avant qu'ils ne les choppent ?

A bientôt,

Personne ne l'a jamais connue.