Disclamer : Once Upon a Time ne m'appartient pas. La série appartient à la ABC.
C'est encore une vieille fanfiction. Le plan détaillé est couché sur papier depuis 2014 mais je me suis laissée distraire par d'autres idées que j'ai eu en cours de route... La voici donc avec beaucoup de retard !
Bonne lecture !
Le pentacle était formé : l'épée du courage de David, le cerveau étincelant d'or et d'intelligence de Rumpelstilskin, l'innocence du nouveau-né des Charmings. Une tornade divine surgit au cœur du sceau. Elle se fait grandissante, infernale.
Zelena regarde ce fléau temporel avec gourmandise et admiration. Elle peut enfin changer son destin. Elle peut recommencer, avoir une nouvelle vie.
La cavalerie arrive. David arrive en compagnie de son insupportable sauveuse et fille. Regina est à leur suite.
« Adieu, sis ! » lança la Wicked Witch avant de sauter dans le vortex temporel.
Zelena songea alors à quel point sa réplique était doucereusement ironique : Regina n'existerait bientôt plus. Elle fut emportée dans le tourbillon, à des années de cela, au fin fond de l'Enchanted Forest.
Elle atterrit solidement sur ses pieds. Elle scruta la forêt. Elle devrait apprendre à connaître ce pays avant toute chose. Elle devait trouver le château du roi Léopold, avant que la princesse Eva ne vienne à lui révéler l'existence de la grossesse de Cora.
Un peu de magie suffit à faire disparaître ses vêtements modernes au profit de vêtements contemporains à cette époque. Une longue robe pourpre l'enveloppa. Les pans du tissus léchèrent le sol. Les manches se terminaient en une fine dentelle. Le décolleté était piqué de pierreries qui scintillaient au soleil, révélant ses atouts généreux. Ainsi vêtue, elle se mit en quête d'un village. Elle ne pouvait se présenter au palais sans avoir des sous-fifres elle se devait d'avoir un minimum de prestance...
Elle suscita une certaine curiosité, cela va sans dire. Elle dénota aisément avec ses riches vêtements immaculés de saleté au milieu de ces maisons boueuses. L'activité du village se figea. Tous la fixèrent avec inquiétude et fascination.
« J'ai besoin d'un valet de pied et d'un cocher. » déclara Zelena en parcourant son assistance du regard.
Les villageois se regardèrent les uns les autres, murmurant à esse basse. Cette inconnue était-elle sérieuse ? Devant leur méfiance, Zelena s'agaça. Sa précipitation la poussait à la générosité.
« Je donnerai de l'or. » dit-elle pour les appâter.
Les murmures se firent plus bourdonnant encore. L'offre était alléchante mais nul ne s'avança pour vérifier les dires de cette femme. Zelena les scruta du regard. Un jeune homme brisa le rang : il était grand et frêle, dans la fleur de l'âge. Ses cheveux blonds en bataille donnaient l'impression qu'il venait de tomber du lit. Un deuxième s'avança alors, suivant l'exemple du premier. C'était un homme d'âge mûr, rondouillard à la moustache grossièrement taillée qui descendait jusque sur sa lèvre supérieure.
« Bien, les félicita la fille de Cora. Tu seras le cocher. »
Elle désigna l'homme rondouillard qui marmonna faiblement quelque chose dans sa moustache.
« Tu seras le valet de pied. » termina-t-elle en point l'homme maigrelet.
Ce dernier hocha frénétiquement la tête, intimidé par sa propre audace.
Trois « pop » sonores se firent entendre, accompagnant l'explosion de petits nuages d'un vert intense.
Les deux hommes furent ainsi paré de costumes sur mesure, tout de blanc et d'or. Les deux hommes admirèrent leurs nouveau vêtements avec des yeux ronds. L'homme rondouillard tira fièrement sur les pans de son veston, la mine réjouie, prêt à jouer son rôle. Le village faisait des messes basses encore plus sonores. On percevait cette fois de l'admiration dénuée d'appréhension.
En effet, Zelena avait fait apparaître un grand carrosse. Sa forme carrée le rendait imposant et austère. De grandes portes vitrées paraient ses flancs. Il était d'un bois chocolaté et ses bordures étaient d'or. Le cocher se hissa à sa place.
« Je donne autant de pièces d'or que peut en contenir ses paumes à celui qui fera apprêter quatre chevaux. », clama Zelena.
Deux jeunes garçons partirent au pas de course et revinrent avec quatre chevaux. Ils étaient blancs et leurs robes pommelés de tâches grises, comme si la pluie avait laissé des traces de son passage.
Les deux garçons s'approchèrent, timides et curieux. Zelena leur ordonna de tendre leurs mains. Ils s'exécutèrent , formant un vague récipient de leurs mains. La Wicked Witch sortit une petite bourse de cuir de son décolleté. Elle renversa le contenu dans les mains tendues. Les pièces affluèrent, s'entrechoquant dans un bruit reconnaissable. Les pièces d'or tombèrent, plus nombreuses que ce que la petite bourse aurait pu contenir. On aurait pu croire qu'il s'agissait d'une bourse sans fond. L'or bientôt déborda et quelques pièces chutèrent sur le sol.
« Sur ce, je dois vous laisser. », leur dit-elle.
Son valet de pied était déjà prêt. Il lui ouvrit la porte en s'inclinant. Zelena monta. Une fois que la Wicked Witch et ses deux serviteurs furent confortablement installés, le carrosse partit. Il fila à travers la forêt, s'éloignant du village.
Le cocher demande où ils devaient se rendre.
« Le château de Léopold. »
Le cocher pressa les chevaux. Zelena regardait le paysage défiler sous ses yeux. Un sourire rayonnant illuminait son cœur : elle était sur le point de réussir.
Le carrosse s'arrêta dans la cour du château. Le valet bondit de son assise et ouvrit cérémonieusement la porte. Zelena fit son entrée. Sa robe écarlate attirait les yeux curieux des domestiques qui n'étaient pas au courant de l'arrivée de visiteur.
Zelena se dirigea vers l'entrée du palais.
« Annoncer au prince Léopold que la princesse Zelena vient lui rendre visite. » lança-t-elle sans préambule aux gardes qui tenaient la porte.
Le prince reçut cette invitée imprévue dont il n'avait jamais eu le plaisir de faire connaissance. A son bras, Cora jeune et éblouissante dans des tissus d'un blanc cassé qui rehaussaient sa peau blanche et ses lèvres rouges carmin. La fiancée du prince toisait Zelena d'un regard dur, lui faisant comprendre que le prince était chasse gardée.
- « Je vous invite à rester au château, dit Léopold.
- Je vais lui montrer ses appartements, se propose aussitôt Cora. Elle sera près des miens et je pourrais la recevoir dans mon petit salon pour converser avec elle. »
Elle sourit à Léopold qui se laisse duper par cette bonté de façade. Cora et Zelena montèrent les larges marches qui tourbillonnaient jusque à l'étage. Cora s'arrêta devant une grande et large porte qui les séparait de la chambre vide.
- « De quel contrée dites-vous venir ?, demanda la maîtresse des lieux.
- Du pays d'Oz, répéta Zelena.
- Je n'en ai jamais entendu parlé..., fit Cora avec une innocence feinte.
- C'est un pays lointain, là est peut-être la raison.
- Le prince est déjà engagé auprès de moi le séduire ne vous attirera que des déceptions.
- Je ne suis pas venue pour le prince. »
Cora plissa légèrement les yeux, comme si elle aurait pu fouiller d'un simple regard dans les véritables intentions de cette femme. Cette princesse d'Oz semblait sincère mais Cora était trop calculatrice pour se laisser attendrir par la vérité des gens.
- « Quel est votre nom par ailleurs ?
- Zelena.
-C'est un doux prénom, reconnut Cora avec une étincelle dans les yeux.
- Vous le pensez ?, demanda Zelena en tentant de paraître désintéressée de sa réponse.
- Oui. Pour tout vous dire, je songeais à appeler ma fille ainsi, s'il m'était donné d'en avoir une.
- Vraiment ? »
Cora hocha la tête puis se reprit :
« Bien qu'en tant qu'épouse du futur roi, je devrais être à la hauteur et lui donner un héritier mâle. »
Zelena retint un rictus de déception. Elle remercia Cora de lui avoir montré ses appartements et pénétra dans sa chambre. La journée se termina ainsi. Zelena était satisfaite : elle avait réussi à s'introduire dans le château sans attirer l'attention. Désormais, il ne lui restait plus qu'à observer sa proie et attendre que celle-ci commette une erreur qui la précipiterait à sa perte.
Cora arborait déjà ce chignon serré qui deviendrait sa signature capillaire. Elle traverse le grand hall. Il faisait nuit et un feu ronronnait dans une des imposantes cheminée. Cora était tout à son aide ses habits de fine soie et de pierreries. Une cape chaude couvrait ses épaules.
Face à elle, l'air grave, le prince Léopold, déjà si vieux, lui demandait des explications. Il désirait savoir si les rumeurs du château était vraies, si Cora était belle et bien enceinte d'un autre homme, si elle avait volé de l'or du château pour cet homme.
« Il n'y a a pas de bébé. Il n'y a que de l'amour pour vous. » étaya Cora.
La princesse Eva surgit d'un coin de la pièce, telle un oiseau de mauvais augure. Elle était toute immaculée dans sa robe blanche, symbole de sa pureté. Un châle rose tomait sur ses frêles épaules. Eva toisa sa rivale d'un air triomphant, quoique on put croire qu'elle resta impassible. Elle suggéra au prince de fouiller ses poches et que ce qu'il y trouverait suffirait à prouver ses dires. Léopold s'exécuta. Cora se sentit acculée au mur ce n'était qu'une question de temps avant que le prince ne découvre la vérité. Elle détourna le regard tandis que Lépold fouillait ses poches.
« Il n'y a rien. » révéla-t-il en se reculant.
Cora dissimula sa surprise. Elle apposa discrètement sa main sur une de ses poches et constata par elle-même que celle-ci était bien vide. Elle reprit contenance.
« Voyez, mon amour, comme j'avais raison sur sa véritable nature. » dit-elle avec dureté.
Se disant, elle toisa Eva du même regard donc celle-ci l'avait gratifié quelques instants plus tôt.
« Je ne comprends pas, commença Eva, je l'ai entendue, elle a dit que... »
Léopold fit volte-face vers cette dernière. Il se plaça symboliquement entre Cora et elle.
« Taisez-vous. C'en est assez, gronda Léopold Vous avez fait bien assez de mal. Je vous prierai de partir demain dès l'aurore. Je ne veux plus vous voir. »
Eva savait qu'il n'aurait servi à rien de tenter de plaider sa cause alors que tout était contre elle. Elle ravala ses larmes et quitta la pièce d'un pas pressé.
Le prince se tourna vers Cora, lui prit doucement les mains.
- « Je suis navré d'avoir été aveugle et d'avoir prêté attention à ces commérages de bonnes femmes.
- Il est normal que vous doutiez de ma sincérité, fit Cora, vexée. Je ne suis qu'une paysanne.
- Une paysanne qui sera ma reine.
- Dois-je m'attendre encore à ce que vous vous méfiez de moi ?
- Jamais », promit Léopold.
Cora le prit dans ses bras, scellant ses douces paroles. Sans qu'il ne puisse la voir, elle ferma les yeux, apaisée. Par ailleurs, un mystère planait toujours sur l'identité de son bienfaiteur...
Derrière les imposantes portes en chêne de la pièce, Zelena n'avait rien manqué de la scène. Dans ses mains, elle contenait la poignée de bijoux qui se trouvaient, il y a quelques instants encore, dans les poches de sa jeune mère. Elle avait apprécié assister à la décadence de la princesse Eva. Elle riait encore, sadique, du malheur et de la honte qu'elle avait causé à la princesse du royaume du Nord. Cette vengeance était pour Zelena quelque chose de bien plus réjouissant que sa mort.
Zelena attendit que sa mère eut fini d'adoucir Léopold et s'en soit débarrassé. Lorsque Cora sortit de la pièce, la Wicked Witch l'attendait, faisant s'entrechoquer les bijoux dans sa main. Ceci n'échappa nullement au regard avisé de la fille de meunier. Les traits de son visage se durcirent aussitôt.
- « C'est donc vous, ma bienfaitrice...
- En effet, confirma Zelena en soutenant son regard.
- Votre...bonté ne doit pas être une chose qui se voit attribuée sans compensation. Qu'attendez-vous de ma part ?
- Je souhaiterais discuter avec vous quelques instants.
- Fort bien mais si vous n'y voyez pas d'inconvénient, j'ai d'ors et déjà un rendez-vous cette nuit. Aussi, je vous rejoindrais plus tard. »
Cora arracha les bijoux des mains de Zelena et partit sans ajouter un mot. Elle partit rejoindre le jardinier comme cela était convenu. Elle lui donna tout les bijoux qu'elle avait pu dérober, soit autant d'or qu'il suffirait pour mener une vie aisée. L'escroc et père de Zelena partit dans la nuit et fit plus jamais entendre parler de nuit.
Cora rejoignit la princesse d'Oz dans ses appartements, comme cela avait été convenu. Zelena était déjà assise, une tasse thé à la main. Elle invita Cora à prendre place en face d'elle ce que cette dernière consentit à faire, non sans mauvaise volonté. Elle ne daigna pas toucher à la tasse que Zelena avait préparé à son intention, cela aurait trop s'assujettir à cette inconnue.
« Je suis votre fille. »
Cora passa de l'étonnement au rire, ce que Zelena coupa aussitôt.
« De ce que j'ai pu apprendre, Eva vous dénonce à Léopold. Il trouve les bijoux et renonce à son engagement. Eva l'épouse et vous, Mère, vous abandonnez l'enfant que vous portez. »
Cora n'y croyait toujours pas.
- « Je suis cet enfant. Je m'appelle Zelena, je suis votre fille mais aussi la plus puissante sorcière que ce monde ne connaîtra jamais.
- Pourquoi aurais-je abandonné une telle enfant prodige ?
- Pour vous donner de meilleures chances d'accéder aux hautes places du pouvoir. Vous avez épousé le prince Henry, le cadet des princes et vous n'avez eu qu'un petit comté misérable. Vous avez eu une autre enfant, Regina, confia Zelena non sans dégoût, qui est devenue reine mais vous a déçu à maintes reprises. »
Cora assimila cette biographie qu'elle n'avait vécue.
« Je suis ici pour vous empêcher de commettre cette erreur, conclut Zelena. Léopold croira qu'il est mon père. Vous aurez pour fille la plus puissante sorcière. Vous obtiendrez tout ce que vous méritez. Je vous ferais honneur. Je saurais être digne de vous.»
Zelena cachait derrière ce discours prosaïque et distant, une marque d'affection. Elle avait cherché à consolider sa puissante magie parce que sa mère avait désespérément cherché à ce que Regina soit à la hauteur. En étant digne par ses capacités, elle se rendait digne d'être aimée par sa mère.
- « Comment êtes-vous arrivée jusqu'à moi ?, demanda Cora.
- J'ai créé un sort pour voyager dans le temps, pour vous trouver et changer le destin.
- Si ce que vous dîtes est vrai, que dois-je faire à présent ?
- Rien, si ce n'est profiter de ce qui s'offre à vous. Nous devrions nous rencontrer sous peu. » conclut-elle en regardant le ventre, encore plat, de sa mère.
Zelena s'estompa. Elle disparut du passé, car ce qu'elle est, ce qu'elle était, ne sera bientôt plus. Elle avait réussi, elle avait changé sa mère, elle avait changé son destin.
Cora se retrouva seule. Il n'y avait que cette tasse de thé à présent refroidie pour prouver qu'une autre personne avait été dans cette pièce avec elle. Elle avait du mal à le croire et pourtant...
Elle caressa son ventre avec tendresse. Lorsque cet enfant viendrait au monde, elle pourrait vérifier les dires de cette Zelena... mais pour l'heure, elle avait des noces à célébrer.
Notes :
Le flashback entre Eva, Cora et Léopold est issu du 3x18.