Et voilà un nouveau chapitre, avec près d'un mois d'attente quand même ._.

Pour commencer, réponse à la review :

USBurgerLover50 : Naaah il est pas méchant, Luddy. Amérique non plus d'ailleurs, mais faut connaître ses véritables intentions pour comprendre ;3 Lulu et Feli ne sont pas présents dans ce chapitre mais j'espère qu'il te plaira quand même ! Tu les reverras dans le prochain :3

Disclaimer : Bon ça va tg. Un jour ou l'autre, ils m'appartiendront ;w;

Personnages présents : Russie – ou plutôt URSS – et notre bon vieux France 3

Et oui, pas de GerIta pour ce chapitre. Mais c'est un moment très très important c:

Bonne lecture ~


Versailles, 9 juin 1963

« Gilbert est en vie ?! »

Le verre de vin tomba des mains de Francis et s'écrasa sur le tapis, répandant des morceaux de verre et du liquide rouge un peu partout. Mais le français n'y prêta pas attention. La nouvelle l'avait surpris, figé et blessé. Tout était chamboulé. Il avait à peine terminé de faire son deuil, et voilà qu'on lui annonçait que son meilleur ami était miraculeusement de retour.

« Da… Il est réapparu après la construction du mur de Berlin. »

Russie – ou plutôt URSS – était accoudé au balcon, admirant les jardins du château de Versailles, faisant tournoyer son propre verre de vin vide dans sa main. La réapparition mystérieuse du prussien alors qu'il n'avait plus de terres ni de peuple ne semblait pas le choquer plus que ça.

« Allemagne est au courant ?

- Niet. Amérique le sait mais il refuse de lui dire.

- Et toi… ?

- Ce n'est pas à moi de le faire. »

Francis serra les poings, furieux. Il savait déjà qu'Amérique n'agissait que pour ses propres intérêts et ne révélera rien à Ludwig si ça ne lui rapporte rien en retour. Mais Russie – ou plutôt URSS – … Pendant une seconde, une unique, une toute petite seconde, il avait placé tout son espoir en priant pour que le géant soviétique ne garde pas le silence.

« C'est horrible, ce que vous faites. Tu es horrible. Je pensais que tu étais différent d'Alfred mais j'ai eu tort. Il croisa le regard améthyste du communiste, qui avait tourné ses yeux des jardins pour le fixer, et y resta suspendu pendant un instant avant de détourner le regard. Et tu n'es même pas sensé être là. Va-t-en. S'il te plaît… »

Ivan haussa un sourcil. Il s'éloigna du balcon et, dans un bruit de cristal heurtant de l'argent, il posa son verre sur une petite table en soupirant. Grimaçant devant ce bruit et tout ce luxe qui lui donnait la nausée. Un si grand château pour une seule personne… Alors qu'il pourrait abriter tellement de monde…

Il se rapprocha de Francis, qui ne se méfia pas et garda les bras croisés, le regard ostensiblement fixé au sol. Ivan posa une main sur son épaule et le français releva brusquement la tête, les yeux écarquillés.

« Q… Qu'est-ce que tu fais ?

- Ne fais pas semblant d'être effarouché, ça ne me fait plus rire. Tu n'en as pas marre de faire semblant de tout ? »

Francis soupira sans répondre. Il se laissa faire quand les bras du soviétique entourèrent sa taille. Il posa même ses mains sur sa nuque en retour, caressant machinalement ses mèches de cheveux cendrées. Il avait oublié les bouts de verre par terre qui s'enfonçaient dans ses semelles, douleur dont il ne se souciait même pas. Ivan ne se démonta pas face à son silence et poursuivit.

« Souviens-toi la dernière fois que tu as été honnête, Frantsiya*. Tu étais en colère et tu as pensé absolument tout ce que tu disais. D'ailleurs, tu le penses toujours. Que tu es lessivé des dérapages d'Amérique, de l'hypocrisie d'Angleterre, de la dictature d'Espagne, de la disparition de Prusse et du fait qu'on te force à faire la paix avec Allemagne alors qu'il t'a fait tant de mal. Que la peur d'une troisième guerre mondiale te prend a la gorge. Que tu étais prêt à me suivre, voire à adopter mon régime. Mais aussi que tu es le pays des droits de l'homme alors tu as donné la parole à ton peuple – c'est très honorable, je ne te reproche rien – et il en a décidé autrement…

- Tais-toi…

- …Et pourtant, regarde-toi. Tu approuves toutes les décisions d'Allemagne sans même écouter de quoi il en retourne, tu courbes l'échine devant Alfred comme si tu acceptais sa domination, tu croises Espagne dans les couloirs lors des meetings sans oser aller le voir et personne ne sait l'affection que tu me porte, au risque qu'on te montre du doigt et qu'on te prenne pour un traître.

Les mains de Francis s'étaient crispées sur ses épaules. Ivan sentit son souffle dans son cou lorsqu'il soupira à nouveau, avant d'entendre sa réponse résignée.

- Je ne sais même plus qui dit vrai et qui ment. Je veux juste que ça s'arrête. »

Il posa sa tête sur l'épaule du soviétique. Il resta tel quel, et le silence se fit dans le grand salon pendant quelques minutes. Avant qu'il ne s'écarte de lui-même.

« Tu devrais t'en aller… Allemagne ne va pas tarder, on a une réunion de la C.E.C.A**

- Tu ne me dis même pas au revoir ? »

Francis fixa les lèvres gercées par le froid et le sourire d'enfant de son homologue. Il était jaloux de sa capacité à conserver un visage de façade, sans laisser transparaître la moindre émotion, comme si rien ne pouvait l'atteindre ni le toucher. Il ferma les yeux et posa ses lèvres sur les siennes. La grande main froide d'Ivan se posa sur sa joue et il pencha la tête pour approfondir, mouvant ses lèvres contre les siennes sans pour autant y mettre sa langue. Même si l'échange n'avait rien de chaste. Il ne l'était jamais, avec Francis.

Le communiste brisa finalement le baiser, lui adressa un dernier petit sourire et s'écarta de lui.

« Ne dis rien à Ludwig… A propos de Gilbert.

- Mais je…

- C'est important, Francis. »

Le blond resta en suspension. Il voulait répondre, se rebeller. Mais il laissa tomber. Il aura d'autres occasions d'annoncer ça à Ludwig. Et des moments plus appropriés qu'une réunion express dans un vieux bunker que la résistance française avait oublié de détruire.

« Do svidaniya***, Francis.

- Au revoir, Russie…

- C'est URSS.

- Pour moi, tu seras toujours Russie. »

Le soviétique haussa les épaules en rejetant un pan de son écharpe derrière son épaule. Il quitta la pièce, et France baissa la tête en sentant une douleur dans son pied, remarquant enfin les morceaux de verre qui le maltraitaient.

Mais la douleur n'était rien comparée à ce qui se passait dans sa tête, ce qu'on le poussait à faire. Le français n'en avait jamais voulu à Allemagne, il savait pertinemment que l'allemand n'était plus maître de lui-même pendant la Seconde Guerre mondiale, il l'avait même soutenu dans son procès. Mais était-il prêt à reconstruire quelque chose avec lui, lui accorder sa confiance pour maintenir la paix avec lui en Europe ? Il ne le savait pas. Il ne savait plus rien.

Et Ludwig n'était pas très coopératif non plus. Son procès était terminé sous la pression d'Amérique qui trouvait que ça traînait trop, le plan Marshall avait ravivé les tensions avec Ivan, le Mur de Berlin marquait déjà les premiers échecs de l'ONU.

Ils avaient trop joué à la guerre. Ils en avaient oublié ce qu'était la paix.

Même France, le pays de l'espoir, avait rendu les armes.


Traductions :

* : France en russe

** : Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier. Ancêtre de l'Union Européenne

*** : Au revoir en russe

Bon, je poste ce truc et je vais goûter. Et on se revoit je sais pas quand xD