Bonjour tout le monde!

Me revoici avec un nouvel OS. Cette histoire est née d'un défi que j'ai relevé sur ficothèque ardente. Les reglès étaient les suivantes:

Thème: Le coup de fil

Genre: Romance

PWP refusé

1000 mots minumum.

Pour le nombre de mots, nul doute que j'ai réussi. Lorsque j'ai commencé cette histoire, je ne m'attendais pas à en écrire une aussi longue. Pour le reste, j'espère m'en être sortit. Dans le pire des cas, cela m'aura tout de même permis de vous donner une nouvelle fiction! ^^

Enjoy!


Harry observait la pluie tomber derrière la fenêtre de son appartement. Il fait chaud dans la pièce et il portait un pull, mais l'humidité du temps le transperçait de toute part. Il sentit un frisson lui traverser l'échine. Il détestait la pluie, elle le rendait morose et lui rappelait combien il était désespérément seul dans sa foutue vie. Il avait connu plusieurs relations, d'abord avec des filles, avant d'accepter qu'il préférait les hommes, mais jamais aucun de ses amants ou amantes n'avait réussi à le combler sexuellement. Avec les femmes, parce qu'elles ne pouvaient pas le baiser. Avec les hommes, parce qu'ils avaient peur de baiser une célébrité.

Il n'avait parlé à personne de son besoin d'être dominé au lit, d'être violenté. Il préférait tester ses amants avant cela. Il avait eu raison d'agir de cette façon vu le nombre de personnes qui était passé dans son lit. Certes, il aurait du mal à trouver un partenaire qui puisse le satisfaire s'il n'expliquait pas ce qu'il voulait, mais la population sorcière n'avait pas besoin de savoir que Harry Potter se faisait péter la rondelle par un gars qui l'avait saucissonné dans un lit et qui lui parlait avec des mots crus. C'est ce qu'il recherchait ardemment.

Bien sûr, il voulait ce genre de relation uniquement sur le plan sexuel et c'est là que se trouvait le vrai nœud du problème, car un dominant avait toujours tendance à vouloir avoir le dessus peu importe le moment. Il ne savait pas faire la différence entre la vie sexuelle et le couple. Mais il était tellement désespéré, qu'il avait envoyé une annonce dans une agence de rencontre spécialisée dans le BDSM. Maintenant, il devait juste attendre un coup de fil de leur part. Attendre LE coup de fil qui pourrait peut-être - enfin ! - changer sa vie.

Lorsqu'il avait envoyé sa demande d'inscription, il ne s'était pas douté une seule seconde qu'on allait l'appeler par la suite. Il se rappelait encore très bien la conversation qu'il avait eue avec la femme responsable de son dossier.

« Vous comprenez, monsieur Evans – il n'avait pas été assez fou pour donner son vrai nom – j'ai quelqu'un susceptible de correspondre à vos critères. Cependant, je ne peux pas lui en parler tant que je ne suis pas totalement sûr. » lui avait-elle expliqué. « Je vais donc vous poser des questions en rapport avec la fiche de mon autre client, si vous le voulez bien. »

Bien évidemment, il l'avait voulu.

« Bien. Sur une échelle de un à dix, en sachant qu'à un vous n'avez absolument pas mal et à dix vous souffrez le martyr, à quel chiffre situerez-vous votre besoin de douleur ? Vous pouvez donner une fourchette si vous le souhaitez. »

Il avait répondu, entre sept et neuf.

« Pour quel motif, le dominant pourrait-il utiliser le numéro neuf ? Vous avez le choix entre: petit un, pour me punir. Petit deux, pour pimenter de temps en temps nos relations. Petit trois, par pure méchanceté. Petit quatre, pour mettre fin à la relation. Vous pouvez choisir deux réponses maximum. »

Il avait pris la première et deuxième réponse.

« Est-ce qu'il y a des sex-toys que vous ne souhaiteriez pas utiliser ? »

Absolument pas. Il adorait les sex-toys. Surtout l'anneau pénien.

« Êtes-vous pour les relations à plusieurs ? »

NON ! Il voulait une relation exclusive, même si celle-ci semblait bizarre pour certains. Ron et Hermione ne comprenaient pas ses penchants. Il leur en avait parlé durant l'été après une trop forte cuite. Bien évidemment, Hermione avait été plus ouverte que Ron sur le sujet et ils en avaient reparlé par la suite. Quant à son meilleur ami, il lui avait fallu du temps pour digérer l'info, mais une fois le choc passé, il en avait rapidement plaisanté et discuté avec Harry.

« Bien, pour finir, désirez-vous une relation uniquement basée sur le BDSM ou plutôt une relation où le BDSM ne serait qu'un jeu sexuel ? »

Qu'un jeu sexuel. Il ne voulait pas non plus se faire martyriser tous les jours. Il n'avait jamais aimé qu'on le prenne de haut ou qu'on lui dise ce qu'il devait faire. C'est d'ailleurs pour cette raison que Ron et Hermione avaient du mal à comprendre son désir d'être dominé au lit. Pour lui, le sexe était un moyen de détente, un moment où il devrait pouvoir lâcher les rênes et oublier qui il était. Forcément, avec sa célébrité il ne tombait que sur des fans qui voulaient être dominés par le sauveur, alors que lui il voulait se faire baiser pour oublier qu'il était le Survivant.

« Très bien, monsieur Evans, je vais appeler mon client et lui faire part de vos attentes. Je vous tiendrai au courant dès que possible. »

Ça faisait maintenant trois jours et Harry n'arrivait pas à tenir en place. Pourquoi ne rappelait-elle pas ? Elle avait pourtant eu l'air confiante sur le fait qu'il plairait à son autre client. Est-ce que celui-ci avait répondu négativement et qu'elle n'osait pas le rappeler ? Alors qu'il commençait à se ronger les ongles, son téléphone sonna. Il se précipita pour décrocher, mais ce n'était que pour de la pub. Il raccrocha après avoir sèchement répondu que ça ne l'intéressait pas. En fait, il n'avait pas laissé le temps à la personne de parler. Lorsque la sonnerie du téléphone retentit presque immédiatement après qu'il ait posé le combiné, il crut que c'était eux qui rappelaient.

« Je vous ai déjà dit que je n'étais pas intéressé ! » cria-t-il.

« Monsieur Evans ? »

Il s'autoflagella en reconnaissant la voix de la femme de l'agence de rencontre. Il éloigna le téléphone quelques secondes, dans le but de retrouver son calme, puis dit :

« Bonjour, madame. Désolé pour cet… élan de colère, je pensais que c'était une agence de pub. »

La femme rigola. « Oui, je sais ce que c'est. Je vous appelle par rapport à la conversation que nous avons eue la dernière fois. »

« Oui ? » Harry avait le cœur au bord des lèvres.

« J'ai contacté le client dont je vous avais parlé. Il est difficilement joignable, d'où mon retard. Il a été fort intéressé par votre fiche et souhaite vous rencontrer. Il désire cependant que la rencontre se fasse dans un premier temps dans nos locaux. Cela vous pose-t-il un problème ? »

« Non. Du tout. »

« Parfait. Si cela vous convient, la rencontre aura lieu demain à 10h. »

Et il y était enfin. La journée et la nuit avaient été d'une telle lenteur, qu'il en devenait fou. Il regarda les portes du bâtiment dans lequel se trouvait la fameuse pièce où ils allaient se rencontrer. Comment était-il ? Allaient-ils s'entendre ? Serait-il son genre d'homme ? Comment allait-il réagir en voyant qu'il était Harry Potter ?

Il poussa la porte et entra dans un hall d'accueil très lumineux. Les murs étaient d'un blanc crémeux, le sol en bois veiné de rouge qui se mariait très bien avec les quelques sièges aux couleurs ocre. Harry s'approcha de la réception – un très beau comptoir fait de noir et blanc – qui se trouvait dans le fond de la pièce.

« Bonjour. » dit-il à la réceptionniste. « Je suis monsieur Evans. Je viens rencontrer monsieur Carrise. »

L'hôtesse – une jeune femme d'environ vingt-sept ans aux cheveux noirs et aux yeux marron – le regarda, de manière très déplacée, de la tête au pied avant de lui dire sèchement :

« Ça ne sert à rien de se faire passer pour ce qu'on n'est pas ! Une fois que vous aurez franchi la porte de la salle de rencontre, votre sort d'imitation disparaîtra. Franchement! » elle fit claquer plusieurs fois sa langue, le regardant avec un air dégoûté sur le visage. « Je trouve les gens comme vous plutôt pitoyables. »

Harry enrageait encore tandis qu'il se dirigeait vers la salle. Cette sale petite garce avait fini par lui donner la clé de la pièce et c'est avec la plus grande difficulté qu'il dut retenir le venin qu'il avait sur la langue. Une fois devant la porte de la salle de rencontre, il se donna quelque minute pour souffler. Il n'allait pas laisser cette idiote lui gâcher ce qui pourrait être la rencontre de sa vie. Il inséra la clé et ouvrit la porte.

L'intérieur ressemblait à un petit appartement. Il y avait un coin qui faisait office de salon, avec un canapé dans des tons crème et deux fauteuils assortis. Une table basse en bois avec une vitre en verre se trouvait devant eux. Il y avait également un lit de l'autre côté de la pièce. Il se trouvait juste à côté d'une porte ouverte qui laissait envisager une salle de bain. La personne qui venait voir était assise dans le canapé qui se trouvait dos à la porte. La seule chose que Harry pouvait voir était des cheveux d'un blond presque blanc qui lui firent immédiatement penser à quelqu'un. Un frisson lui traversa l'échine, mais il ne sut comment l'interpréter.

Tout en s'expliquant, il marcha vers le canapé. « Désolé pour le retard, mais la femme à l'accueil était particulièrement… » la fin de sa phrase mourût sur ses lèvres lorsqu'il constata qui était assis dans le fauteuil. « Malfoy ?! »

« Potter ?! »

Apparemment, il était aussi étonné que lui, mais son visage retrouva bien vite une expression neutre.

« Je peux savoir ce que tu fais là, Potter ? Tu ne vois pas que la pièce est prise et que j'attends quelqu'un. » Se faisant, Malfoy sortit une montre à gousset en or blanc que Harry avait déjà vu accroché à la veste de Malfoy senior.

Il semblait inquiet, comme s'il avait peur que son rendez-vous ne vienne pas, sauf qu'il était déjà là. Pour une raison qu'il ne comprenait pas, Malfoy semblait croire qu'il n'était pas le soumis qu'il attendait et cela convenait parfaitement à Harry qui décida de fuir le plus loin possible de la salle. Il ne pouvait certainement pas se laisser dominer par Malfoy, celui-ci y prendrait trop de plaisir et ne chercherait qu'à l'humilier.

« Oui… effectivement, j'ai dû me tromper de pièce. » bégaya-t-il.

Il ne savait pas pour quelle raison il était aussi nerveux, mais une chose était sûre, il voulait quitter cette pièce au plus vite. Il sortit de la salle de rendez-vous sans fermer la porte, ce qu'il regretta immédiatement, lorsqu'une jeune femme d'une trentaine d'années aux cheveux couleur chocolat l'apostropha.

« Bonjour, monsieur Evans. Avez-vous fait la rencontre de monsieur Carrise ? »

Harry jeta un rapide coup d'œil vers la pièce et blêmit en constatant que Malfoy savait désormais qui il était puisqu'il se trouvait juste sur le pas de la porte. À ce moment, le courage dont Harry avait fait preuve tout au long de sa vie… disparut. Il ne sut pas trop comment, mais il arriva chez lui le souffle court et le corps trempé de sueur d'avoir couru aussi vite. Il avait fui et il s'en voulait pour ça. Pour plusieurs raisons. Déjà, il avait montré une part de faiblesse à Malfoy et cela l'agaçait. S'il était resté pour affronter l'ancien Serpentard, alors ce dernier ne se retrouverait pas avec une carte digne d'un As dans sa manche. Ensuite, il avait peut-être laissé passer la meilleure chance de sa vie de trouver quelqu'un qui lui corresponde. Certes, il connaissait bien le blond pour savoir qu'ils n'étaient pas faits pour vivre ensemble, mais d'après l'agence, ils étaient compatibles à quatre-vingt-quinze pour cent. Il se demandait bien par quel miracle il pouvait exécrer la personnalité du blond, mais lui correspondre sur le côté sexuel. Il décida d'oublier sa mésaventure et de ne plus chercher quelqu'un durant un moment. Peut-être que le destin essayait de le mettre en garde à travers Malfoy. S'il s'entêtait à vouloir trouver quelqu'un, il ne tomberait que sur des hommes comme Malfoy.


Depuis trois, Harry passait son temps sur son nouveau roman. Il faisait des pauses uniquement pour manger et dormir. Même la douche était obsolète. Et tout ça dans l'espoir d'oublier ça rencontre avec Malfoy. Il n'osait même plus sortir de chez lui. Bref, il devenait ridicule et il se sentait ridicule. Il sauvegarda la progression de son histoire avant de commencer à se déshabiller pour aller prendre une douche. Premièrement, il en avait besoin et en plus, il commençait à être en manque. Un petit coup de pompe manuelle ne lui ferait pas de mal.

Il sortait de la douche quand la sonnette d'entrée se fit entendre. Il passa juste une serviette autour de ses hanches et se dirigea vers la porte. Hermione devait lui apporter les premiers chapitres de son roman corrigé. Il était presque arrivé devant la porte quand le téléphone retentit dans l'appartement. Il hurla à Hermione d'entrer avant d'aller décrocher le combiner.

« Allô ? »

« Harry, je suis désolé, mais je ne vais pas pouvoir venir aujourd'hui. Je viendrais te voir plus tard dans la semaine. »

« Hermione ? »

Harry était en train de réaliser que si son amie l'appelait pour lui dire qu'elle ne venait pas, alors ce n'était pas elle qui avait sonné à la porte. Un frisson lui courra le long de la colonne vertébrale et c'est le cœur battant qu'il se tourna vers la présence qu'il sentait derrière son dos. Lorsqu'il tomba sous le regard narquois de Malfoy, il comprit à quel point il avait fait une grossière erreur.

« Je te rappelle. » souffla-t-il à Hermione.

Il raccrocha sans faire attention à ce que son amie lui disait. Il fixa le regard gris qui semblait le transpercer de toute part, lui donnant le sentiment qu'il pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert.

« Malfoy… que puis-je faire pour toi ? »

Malgré son regard un peu rieur, il répondit avec sérieux. « Potter, je ne sais pas pour toi, mais je commence à en avoir marre d'être obligé de me servir de mon imagination et de ma main droite pour me satisfaire. Surtout maintenant que je sais qu'il y a quelqu'un dans cette fichue ville qui me correspond sexuellement parlant. »

« Malfoy, même si c'est vrai que je me lasse de mes jeux en solitaire, je ne coucherais jamais avec toi, même si tu étais le dernier homme sur terre. »

« C'est parce que je porte la marque ? »

« Quoi ? Non ! C'est juste que je ne t'aime pas, je te déteste et je n'ai pas envie de te laisser avoir le moindre contrôle sur moi. »

Malfoy s'approcha alors dangereusement de lui et bien que Harry ne l'avouerait jamais, l'aura du sorcier l'atteignait avec force. Il semblait ténébreux et sauvage. Cinq ans avaient passé depuis la fin de la guerre et s'il se doutait qu'ils avaient tous un peu changé, il ne se serait jamais attendu à une si grande transformation chez Draco Malfoy.

« Pourquoi ? Tu as peur, Potter ? »

Il n'y avait aucun défi dans sa voix, mais Harry ne put s'empêcher de répondre :

« Tu aimerais bien ! »

« Non, Potter. Ça ne me plairait pas du tout. Je voudrais qu'on essaye toi et moi et je ne suis pas le genre d'homme qui aime voir de la peur dans le regard de son partenaire. »

« Il est hors de question que je sois ton soumis, Malfoy. Tu ne prendrais ton pied qu'en m'humiliant ! »

« C'est donc ça qui t'inquiète ? Que je cherche plus à t'humilier qu'autre chose ? Écoute, je suis prêt, si tu le veux, à faire un serment inviolable avec toi. »

Harry sentit la pression dans ses nerfs redescendre lentement. Malfoy semblait tout ce qu'il y a de plus sérieux. Une part de lui voulait ardemment accepter la proposition du jeune homme, mais une autre restait toujours fixée sur ce qu'ils avaient été à Poudlard. D'incorrigibles rivaux. Cependant, ils n'étaient plus à Poudlard et chacun recherchait quelque chose chez l'autre.

« Je pense qu'il est inutile de faire un serment inviolable. » s'entendit-il murmurer.

Malfoy se contenta de hocher la tête. Il n'y avait aucune lueur de moquerie ou de triomphe dans ses yeux. Il avait toujours un air sérieux sur le visage, comme s'il réalisait que la situation était grave.

« Et si tu allais t'habiller, Potter. On pourrait alors discuter un peu tous les deux. » proposa Malfoy en regardant avec insistance sa serviette de bain, seul vêtement, qui se trouvait sur ses hanches.

C'est avec le rouge aux joues que Harry quitta précipitamment le salon pour filer directement dans sa chambre où il passa rapidement un tee-shirt, un caleçon et un jean. Lorsqu'il revint dans la pièce, Malfoy lui tournait le dos, il en profita pour le regarder plus attentivement. Malfoy n'avait pas changé sur ce point, il aimait toujours autant les produits de luxe. Il portait un pantalon à toile noir qui avait sûrement de l'être cousu uniquement pour lui. Sa chemise blanche au reflet argenté avait également été taillée sur-mesure par l'un des plus grands couturiers du monde sorcier et la qualité de ses chaussures pouvait se voir au premier coup d'œil.

« Humm… tu veux boire quelque chose ? » demanda Harry pour annoncer sa présence.

Malfoy le regarda avec intérêt. « Qu'est-ce que tu as à me proposer ? »

« Du jus d'orange, du thé ou du café. » Il regarda la pendule et constata qu'il pouvait proposer également quelque chose de plus fort. « Sinon il y a des bouteilles d'alcool dans la table basse du salon. »

Malfoy le regarda l'œil rieur. « Des bouteilles d'alcool. » répéta-t-il. « Pourrais-tu être plus précis ? »

« Il y a du whisky, du cognac, du pinot et du martini. Ne me demande pas, par contre, s'ils sont bons parce que je ni connais rien et je ne bois pas d'alcool. » déclara Harry en venant prendre place sur le canapé avec un verre de jus d'orange.

Il tendit à Malfoy un verre et lui dit qu'il pouvait faire comme chez lui. Le jeune homme ouvrit donc la table basse et sortit la bouteille de whisky. Apparemment, Ron devait avoir bon goût puisque le regard de Malfoy s'illumina.

« Tu ne bois pas d'alcool, mais tes choix sont excellents. »

« C'est Ron qui l'a acheté. »

Harry avait fait exprès de mentionner son meilleur ami, surtout parce qu'il savait que Malfoy ne l'aimait pas. Alors qu'il s'attendait à une remarque acerbe ou à une moue dégoûtée, Malfoy se contenta de le féliciter. Avait-il changé à ce point ? Harry sentit l'espoir chauffer lentement son sang. Si Malfoy était devenu un homme ouvert d'esprit et qui ne prendrait pas plaisir à le dévaloriser, lui ou ses amis, alors peut-être que…

Une fois de plus, il regarda Malfoy, mais cette fois, il essaya de faire abstraction de son ressenti. Il se retrouva alors avec un homme magnifique juste devant ses yeux. Il avait des cheveux blonds, presque blanc dont la longueur était juste parfaite, pas trop courte afin de pouvoir y glisser la main. Son visage était fin, mais ses traits marqués lui donnaient un côté viril plutôt qu'enfantin ou féminin. Ses yeux gris étaient sans aucun doute la pièce maîtresse de son physique. Il était également mince, mais pas dans le sens anorexique, plutôt du genre sportif. Ses vêtements mettaient en valeur sa silhouette et son pantalon encadrait à la perfection son cul ferme.

« La vue te plait ? » demanda Malfoy en prenant place dans un fauteuil en face de lui. Il avait un petit sourire moqueur au coin des lèvres. Puis, sans lui laisser le temps de répondre, il enchaina. « Comme l'agence a sûrement dû te le dire, je ne cherche pas juste un soumis. Ce que je veux, c'est une personne avec qui passer ma vie et qui partagerait mes penchants sexuels. Alors, la première question, c'est de savoir si toi aussi c'est ce que tu recherches et si tu es près à m'accepter comme ton amant et même plus ? »

« Je ne sais pas. Tu y arriverais toi, à me voir comme un petit ami ? Toi qui m'as haï pendant sept ans ? »

« Potter, la guerre s'est terminée en me laissant le goût amer de la défaite et de la honte. Mon père est toujours enfermé à Azkaban et ma mère n'a plus le droit de remettre les pieds en Angleterre. Quant à la maison – oui je sais, c'est trop grand pour être appelé maison – de mon enfance, je l'ai vue partir en flamme à cause de certains partisans de Voldemort. Je me suis alors retrouvé sans un sou et j'ai même dû dormir dans la rue durant un mois avant de réussir à me trouver un modeste – très modeste - logement. Par la suite, j'ai commencé à lire tous les livres sur le droit sorcier, aussi bien le pénal, que le financier ou le notoire et je me suis préparé – tout en travaillant à côté pour payer mon loyer – aux examens du barreau. Alors vois-tu, pour moi le passé et le passé et si j'étais resté focalisé sur lui je ne m'en serais jamais sorti. Pendant mes études j'ai entendu que la belette était sorti premier de sa promotion et que sa fiancée également et j'en étais ravie pour eux. Alors oui , je t'ai haï et non, ce n'est plus le cas. Donc finalement oui, je peux très bien t'imaginer comme étant mon compagnon. Tu es un homme très séduisant et en plus tu corresponds à ce que je recherche sexuellement chez quelqu'un. »

Harry regarda Malfoy en long moment et tenta de trouver une réponse à la question que le jeune homme lui avait trouvée. Il n'y arrivait cependant pas, car pour lui, il ne pourrait le savoir qu'en essayant et c'est ce qu'il dit à Malfoy.

« Ce n'est pas un problème, on peut procéder par étape. Peut-être, que pour commencer on pourrait se retrouvait dans des lieux publics où se donner des rendez-vous. Est-ce que tu as un portable, Po… Harry ? »

L'emploi de son prénom lui envoya une décharge qui était loin d'être désagréable. Il aimait la façon dont il l'avait appelé, sa voix avait été tendre et chaude, enveloppant son prénom comme une douce couverture qui aurait pu ensuite transmettre la chaleur à son propriétaire. Avait-il ce genre de voix durant ses ébats ?

« Oui, j'en ai acheté un en m'installant dans le monde moldu. »

« Parfait. J'en ai un également, je te donnerai mon numéro après. Pour le moment, je voudrais t'expliquer comment je fonctionne. Si à la fin cela te va toujours, alors on pourra peut-être convenir d'un rendez-vous. » Harry hocha la tête. « Bien. Comme tu le sais, je n'aime pas mélanger le sexe et la vie privée. Pour moi, le BDSM est un simple jeu sexuel et doit le rester. Cependant, il peut être amusant de s'immerger dans un jeu de rôle et pour cela, il faut quitter la chambre à coucher. C'est pour cette raison que j'ai imaginé un code. »

Malfoy sortit une feuille de la poche de sa veste sur laquelle étaient griffonnés différents signes. Il y en avait quatre. Le premier représentait deux flèches qui forment un cercle et Malfoy lui expliqua que c'était le signe pour les jeux de rôles. « Je peux te l'envoyer par texto, ou l'afficher sur le mur de ta maison ou la mienne. » Le second était le signe Bêta, il indiquait une envie de rapport sans jeu de dominance. Le troisième était la lettre Alpha et correspondait à des rapports très violents. Le quatrième, Harry ne put pas savoir de quoi il s'agissait, car il ne le voyait pas. Il était caché par un sort. Il savait qu'il était là, mais n'arrivait pas à le discerner. Lorsqu'il lui demanda de quoi il s'agissait, Malfoy se contenta de dire : « Pour l'instant tu n'as pas besoin de savoir. » Il se mit alors à lui demander s'il avait des limites à poser et à lui expliquer ses choix sur les sex-toys. « Je n'utilise que des lanières en cuirs pour le bondage. Pareil pour les menottes. Avec cette matière tu auras moins mal. Comme tu es un sorcier capable de faire de la magie sans baguette, je les ai ensorcelés pour brider ta magie. Sinon, tu serais capable de t'en défaire inconsciemment. Pour le reste, cela dépendra de mes envies. Par contre, il faudra qu'on revienne sur la fourchette que tu m'as donnée pour la douleur. » Harry demanda pourquoi. « Je me suis rendu compte que selon les personnes, la signification des chiffres n'était pas la même. Pour cela, j'aurai besoin que tu sois nu et les yeux bandés, mais ça peut attendre. »

Harry se massa le visage soudain las. Il n'arrivait pas trop à savoir dans quoi il s'était embarqué. Deux mains vinrent soudain lui masser le cuir chevelu le faisant gémir de bien-être. Il s'enfonça un peu plus dans le canapé, laissant Malfoy faire des merveilles. Il réalisa soudain que le jeune homme avait déjà commencé à l'appeler par son prénom et s'il voulait que cette relation fonctionne, il allait également devoir faire des efforts.

« Draco. »

Le prénom sonnait plutôt bien dans sa bouche et cela lui plus. Il ouvrit lentement les yeux lorsqu'il enleva doucement ses mains. Il tourna la tête pour voir Draco récupérer sa veste.

« Il est temps pour moi d'y aller, voici mon numéro. Appelle-moi. »

Il tourna les talons, prêts à partir, mais il fit demi-tour et s'approcha de Harry. Malfoy prit alors le menton du jeune homme entre ses doigts et le força gentiment, mais avec une certaine fermeté, à relever la tête. Il déposa ensuite ses lèvres sur les siennes. Il ne fit rien de plus et pourtant, ce baiser était loin d'être chaste. Il était chargé de sensualité et d'une promesse plus que tentante.

Après cela, Draco partit. Et depuis, plus rien…

Harry regardait son verre avec morosité. En face de lui était assis Ron et il regardait son ami avec dépit. Depuis trois semaines Harry n'arrêtait pas de se plaindre que Malfoy s'était moqué de lui, qu'il devait bien se foutre de sa gueule avec ses amis, blablabla… Bref, selon lui, son ami était juste un peureux incapable de prendre son téléphone pour appeler Malfoy et lui demander de lui défoncer le cul. La porte de la maison s'ouvrit avec fracas et Hermione entra dans son salon comme une tornade. Elle enleva chaussures, bijoux et veste avant de se servir un verre de vin blanc, qu'elle sirota pour se désaltérer, et de s'asseoir à côté de son compagnon.

« Il est en Louisiane. » déclara-t-elle soudain.

« Qui ? » demandèrent en chœur Ron et Harry.

« Draco. Il est là bas depuis trois semaines pour plaider l'une des plus grosses affaires du monde sorcier. »

« Le lynx du bayou. » souffla Ron avec fascination.

Harry ne savait absolument pas de quoi ils parlaient et leur demanda de bien vouloir éclairer sa lanterne.

« Il y a quinze ans, un certain Joris Kurk a été arrêté et jugé coupable de l'assassinat de quatre petites filles et six garçons entre huit et dix ans. D'après les journaux, il les auraient séquestrés durant plusieurs jours leur faisant subir diverses expériences de potion avant de les tuer. Cependant, beaucoup étaient contre son arrestation et affirmaient qu'il n'était pas le tueur en série. Joris Kurk a alors fait appel à Draco pour le défendre. »

« Pourquoi Draco et pourquoi maintenant ? » voulut savoir Harry.

« Parce qu'un autre corps d'un enfant a été retrouvé il y a peu et que Joris ne peut pas être l'assassin puisqu'il est en prison. »

« C'est même étrange qu'il ne l'ait pas eu dès la première fois. » répliqua Ron.

Hermione lui répondit qu'elle n'était pas autorisée à l'époque du procès. Elle enchaîna en disant qu'il s'agissait d'une très grosse affaire et que si Malfoy réussissait à prouver l'innocence de Joris, alors il pourrait accéder au rang de juge. Harry voulait bien la croire, mais il ne comprenait toujours pas pourquoi Draco ne lui avait pas téléphoné ou encore envoyé un message.

« Bordel ! » s'écria Ron. « Tu nous as dit que la fouine et toi vous seriez sur un même pied d'égalité dans votre relation et qu'il n'y aurait » il buta sur le mot « dominance que dans vos rapports sexuels. »

« Merci, Ron. De me rappeler les règles de notre accord. » cingla Harry.

« Et il ne t'est jamais venu à l'idée que c'était peut-être lui qui attendait ton appel ? Après tout, celui qui a fait le premier pas c'est Malfoy, pas toi. »

Harry médita longuement les paroles de son ami. Il y pensait encore alors qu'il était seul dans son lit. Minuit était passé, mais il n'arrivait pas à trouver le sommeil. Mu par un courage passager de la taille d'un vif d'or, il prit son téléphone portable. Seulement, le vif d'or lui avait échappé et l'angoisse revenait le hanter. Devait-il vraiment envoyer ce message ? Peut-être que Draco travaillait ? Peut-être qu'il l'avait complètement oublié ? Ou alors, il se moquait de lui, seul certes, mais comme Harry l'avait imaginé. Le vif d'or repassa devant lui et il se mit tout de même à écrire un message. Cependant, la petite balle sembla le distancer au moment de l'envoi. Quelle heure était-il en Louisiane ? Peut-être qu'il devrait attendre avant de l'envoyer. Mais le vif d'or était là, devant lui, et il savait que s'il ne l'attrapait pas maintenant, il perdrait le match. Il appuya alors sur envoyé en fermant avec force ses paupières, comme si le fait de ne pas voir ce qu'il faisait allait en minimiser l'impact. Son portable vibra pour lui signaler que son message avait bien était envoyé. Mais c'est quand il vibra une deuxième fois pour lui annoncer que son SMS avait été lu, que le cœur de Harry s'emballa. Pourquoi réagissait-il ainsi ? Depuis quand il se comportait comme une ado devant son premier flirt ? Et avec Malfoy en plus !

Il patienta un moment, attendant une réponse, mais rien ne vint. Il se rallongea avec défaitisme entre ses draps, l'esprit encore plus englué dans la déprime qu'avant. Draco ne voulait pas lui parler ! Il ne savait pas depuis quand il était devenu dépendant de Malfoy ni de quelle façon. Il avait vu le garçon qu'une fois en cinq ans et après une proposition de sa part pour faire basculer leur relation du cordial à «l'amour », voilà qu'il pensait à lui tout le temps et qu'il se désespérait de ne pas avoir de nouvelle de lui.

Soudain, la douce mélodie de Somewhere are there s'éleva dans la chambre. C'était la sonnerie de son portable. Il regarda l'écran et ses yeux s'écarquillèrent en voyant le nom de Malfoy s'afficher. Que faire ? Que faire ?! QUE FAIRE ?! Le temps qu'il réagisse, la sonnerie s'arrêta et son portable vibra pour lui annoncer qu'il avait un appel en absence. Horrifié d'avoir raté l'occasion de pouvoir parler avec Draco, il rappela aussitôt le jeune homme.

« Allô ? »

« Je suis désolé ! » s'écria Harry avec panique sans être capable de se contrôler. « Je voulais vraiment répondre, mais je me suis trompé de bouton… en faite non, j'ai eu le temps de décrocher… mon portable était trop loin. J'étais dans mon lit et lui sur la table de nuit… non de la salle à manger ! »

« Et tu m'as envoyé un message de ton lit avec ton téléphone dans la salle à manger ? »

« Oui ! Non… »

Il chercha un moyen de se dépatouiller de cette merde ambulante qu'il avait créé, lorsqu'un rire rauque résonna dans ses oreilles.

« Laisse, Harry, j'ai bien compris ce que tu tentais de me dire. Alors comme ça je te manque ? »

Harry repensa au message qu'il avait envoyé à Malfoy un peu plus tôt. Bonjour ou bonsoir, je ne sais pas vraiment quelle heure il est en Louisiane. J'ai appris que tu travaillais sur un dossier important pour ta carrière… j'espère que tout se passe bien. À bientôt... si tu le veux. Tu me manques. Il avait longtemps hésité à écrire ça. D'un côté il ne voulait pas donner l'impression à Malfoy qu'il avait de l'emprise sur lui, même si c'était le cas. Mais surtout, il trouvait que dire à quelqu'un, qu'il venait à peine de revoir, qu'il lui manquait c'était plutôt risible. Cependant, le revoir avait était comme ouvrir les fenêtres d'une chambre qui n'avaient pas vu l'extérieur depuis une éternité, ça avait été rafraichissant. Et il voulait que sa vie soit fraîche, piquante, vivante quoi. Il était sûr qu'avec Draco, sa vie ne serait pas une monotonie.

« Oui. » avoua-t-il. « Tu me manques, c'est bête n'est-ce pas ? »

« Non. Tu me manques aussi, Harry. »

Cela eut le don de faire rire le jeune homme. Pas un rire moqueur, mais plutôt comme un soulagement.

« Si j'étais aussi fou qu'à l'époque de Poudlard, je viendrais directement te voir en prenant le premier portoloin disponible. »

« Fais-le. »

Ce n'était pas un ordre, mais une requête. Cependant, Harry avait envie de jouer un peu. Est-ce que Draco serait d'accord pour le suivre dans sa démarche ? Quand il lui avait expliqué la signification des symboles, il ne lui avait pas dit si, oui ou non, Harry pouvait s'en servir. Il chercha le symbole sur internet et l'envoya à Draco.

« Qu'est-ce que tu entends par là ? » lui demanda le jeune homme après avoir reçu le message.

« Tu… » Harry inspira à fond pour se donner du courage. « Tu connais le téléphone rose ? »

« Le principe est de vendre du sexe par téléphone, non ? »

« Oui. Je me disais qu'on aurait pu… et bien… tu fais le client et moi la personne qui répond. »

La tonalité fut la seule réponse qu'il obtint. Il venait de lui raccrocher au nez. Harry regarda son portable avec peine, pourquoi avait-il proposé une telle chose ?! Sa sonnerie sonna une nouvelle fois, le sortant de ses pensées. Il vit apparaître le nom de Malfoy et décrocha d'une voix tremblante :

« A-Allô ? »

« Bonsoir, monsieur. »

« Bon-Bonsoir. »

« C'est bien le bon numéro pour les services en ligne ? »

La voix de Malfoy était basse, rauque. Elle envoya des frissons dans l'épiderme de Harry, faisant monter, paradoxalement, sa température corporelle.

« Oui. » souffla Harry. « C'est le bon numéro. Que désirez-vous ? »

« De l'honnêteté. Voyez-vous, monsieur, il y a un jeune homme qui me plaît beaucoup. Je ne le trouvais pas spécialement beau à l'époque du collège, mais je l'ai revu il y a peu et j'ai découvert que le garçon chétif était devenu un très bel homme. Pensez-vous que j'ai une chance avec lui ? »

« Comment s'appelle-t-il ? »

« Harry. »

Malgré lui, Harry ne put s'empêcher de sourire. Ce n'était pas vraiment ce qu'il voulait quand il avait proposé le jeu de rôle à Draco, mais il devait admettre que l'approche du jeune homme lui plaisait beaucoup. Il décida alors de rentrer dans le jeu de son compagnon.

« J'ai lu quelque part que les Harry étaient des hommes timides, mais d'une grande fidélité. »

« J'aime les hommes fidèles. »

« Ils sont très possessifs et jaloux. »

« Parfait, moi aussi. »

« Et ils ont un très gros appétit sexuel. »

Il entendit Draco ronronner à l'autre bout du téléphone.

« Moi aussi j'ai souvent ce genre de faim. Vous savez ce que je voudrais lui faire, là, maintenant, tout de suite, si je l'avais sous la main ? »

« Non, quoi ? »

La voix de Harry était chargée de désir. Il pouvait presque sentir le souffle de Draco contre son oreille et en fermant les yeux, il n'eut aucun mal à le visualiser allongé dans son lit, avec seulement un caleçon en soie noir qui lui moulait parfaitement sa queue en érection.

« Je commencerai par lui demander de se déshabiller. Une fois nu, il se pencherait en avant comme s'il voulait toucher ses orteils avec ses mains. Dans cette position, j'aurais une vue imprenable sur ses fesses. Et comme ses jambes seraient écartées, j'aurais une belle vue sur son anus. Je me dépêcherais de m'agenouiller entre ses jambes pour aller lécher ce petit trou qui palpite d'impatience sous mon regard. »

Harry gémit en imaginant la scène.

« Je ne suis pas sûr que ce Harry tienne le coup. »

« Vraiment ? Si c'est le cas, il aura qu'à se mettre à quatre pattes. Je ne lui en voudrais pas. Mais je n'arrêterai pas de le goûter pour rien au monde. Je me servirais du plat de ma langue pour enduire de ma salive toute sa raie, puis de temps en temps je banderais le muscle afin de pouvoir le pénétrer légèrement. Lorsque je le sentirais frémir sous mes caresses, je partirais à la rencontre de ses testicules que je prendrais en bouche pour les faire rouler sur ma langue. »

Harry gémit et il alla glisser une main dans son caleçon.

« Ne te touche pas ! »

L'ordre fusa avec tellement de force qu'il fit sursauter Harry, lui faisant lâcher le téléphone. Lorsqu'il le récupéra, ses doigts tremblaient légèrement, appréhendant la réaction de Draco.

« Harry, ça va ? »

Il avait immédiatement arrêté le jeu de rôle et sans qu'il ne sache pourquoi, cela rassura Harry.

« Oui, ne t'inquiète pas. »

« Imbécile, bien sûr que je m'inquiète ! J'ai entendu un gros bruit et comme tu ne répondais pas, j'ai cru que tu t'étais fait mal. »

« Non, ça va. J'ai juste fait tomber mon portable. »

"D'accord, tu veux continuer?"

"Oui."

Un rire chaud parvint à ses oreilles.

"Très bien, mais ne te touche pas. Donc je me ferais une joie de lui sucer les boules et pendant ce temps, mes doigts partiraient à la découverte de son cul."

"Qu'est-ce que tu ressens avec tes doigts?" demanda Harry d'une voix hachée.

"C'est chaud, serré. Très serré. Je voudrais pouvoir rester dedans durant des heures, mais la patience n'est pas le fort des Harry n'est-ce pas?"

"Parfaitement."

"Alors je vais passer à la vitesse supérieure." Harry gémit dans le combiné. "Je reviendrais avec ma bouche terminer mon travail sur ce magnifique cul qui va bientôt m'accueillir. Comme je n'ai pas de lubrifiant sous la main, je me permets de cracher dans l'orifice légèrement ouvert. Mais cela ne semble pas déplaire à mon amant."

"Draco..."

Harry n'arrivait plus à retenir ses gémissements. Il imaginait très bien la scène et cela le rendait fou. Complètement. Il sentait son sexe s'agiter contre son bassin et il avait une furieuse envie de se toucher.

"Non, ne te touche pas." répliqua Draco, comme s'il avait lu dans ses pensées. "Pas tout de suite. Ma queue est juste à l'entrée, prête à te pénétrer. Est-ce que tu la sens?"

Harry gémit.

"Est-ce que tu la veux?"

Il gémit encore.

"Dis-le. Dis-moi ce que je veux entendre."

"Draco... Prends-moi, baise-moi. Maitenant!"

"Hmm... je n'aime pas trop les ordres. Peut-être devrais-je attendre pour punir ton impertinence..."

"NON! Je suis désolé, je me suis laissé emporter."

"Très bien. Alors je pousse. J'entre dans cette cavité tellement chaude et étroite que j'en vois des étoiles dans les yeux. Oh merlin! Je dois me faire violence pour ne pas te besogner, pour ne pas penser qu'à moi."

"Ne pense qu'à toi, prends-moi. Ton plaisir sera le mien."

"Harry, touche-toi. Maintenant. Imagine mon allure. Je vais vite et fort et je veux que tu te branles de la même manière."

Harry gémissait de plus en plus fort. Sa main avait pris son sexe et elle s'activait avec force, faisant rougir la peau, lui faisant presque mal.

"Je viens. Oh merlin..."

"Jouis, Harry. Jouis pour moi."

Et il explosa. Il sentit ses testicules se contracter, sa queue se banda au maximum et de longs jets chaud atterrirent sur son ventre et sa main. Il était comblé et presque heureux. Il ne serait réellement satisfait qu'en ayant un vrai rapport avec Draco. Mais jamais, JAMAIS, il n'oublierait ce moment.

« Harry? »

« Oui ? » demanda ce dernier pour encourager le jeune homme à poursuivre.

« Si tu le souhaites, il y a un portoloin qui part de Londres pour la Virginie à six heures, heure locale. »


Lorsque Harry arriva en Virginie, la nuit était là. L'immense horloge en face de lui indiquait minuit. Dehors, la ville ne semblait pas s'être rendu compte de l'heure. Il avança dans le hall sans trop savoir où il devait aller. Soudain, une main se posa sur son épaule. Il se retourna pour tomber nez à nez avec Draco. Celui-ci semblait fatigué et ses joues creusent indiquaient qu'il ne mangeait pas beaucoup. Harry posa une main sur son visage qu'il trouva froid malgré la chaleur étouffante des lieux.

« Ça va ? »

« L'affaire est plus dure qu'il n'y paraissait. Mais je suis content que tu sois là. Viens. »

Draco prit la main posée sur sa joue pour en embrasser la paume avant de la serrer dans la sienne et de le conduire hors du hall. Dehors, des lumières de couleurs différentes défilaient devant ses yeux. Un mélange de bruit et d'odeur venait l'étourdirent et c'est dans un maelström de différentes sensations qu'il suivait Draco. Ils arrivèrent devant un immeuble dont la porte d'entrée avait été remplacée par une porte à tambour en plaqué or. Devant, il y avait un homme en costume noir qui s'assurait que les personnes à l'allure louchent ne pénètrent pas dans le bâtiment. Il n'en fallut pas plus à Harry pour comprendre que c'était un lieu pour personne fortunée et l'intérieur en marbre avec des colonnes aux moulures graciles confirma son opinion. Ils traversèrent le hall, pour se retrouver devant les portes d'un ascenseur. La montée jusqu'à la chambre de Draco fut rapide et lorsque celui-ci referma la porte derrière eux, Harry regarda partout autour de lui. L'appartement, car s'en était un, était grand, luxueux, aéré. Une immense baie vitrée donnait accès à une terrasse suspendue.

« C'est un bel appartement. »

« Et heureusement c'est temporaire, parce que vu le prix, je finirais à la rue avant d'avoir eu le temps de dire ouf . »

« Pourquoi l'avoir prit alors ? »

« J'avais une réduction dessus grâce à l'affaire. Tu veux boire ou manger quelque chose ? »

« Tout dépend ce que tu me proposes à manger. » répondit Harry avec malice en dévorant Draco des yeux.

Ce dernier le remarqua et un sourire carnassier ourla ses lèvres tandis qu'il se léchait la langue avec gourmandise. Il s'approcha lentement du jeune homme, son pas légèrement chaloupé faisant penser à celui d'un félin. Il passa un bras autour de sa taille et le ramena fermement contre son torse. Il approcha dangereusement sa bouche de celle de Harry lorsque des coups retentirent contre la porte.

Ils sursautèrent tous les deux en tournant la tête vers l'origine du bruit. Avant que Draco ne pousse un soupir en entendant la voix de l'Auror qui travaillait avec lui sur la découverte du nouveau corps.

« Draco, je sais que tu es là. Ouvre-moi chéri, j'ai des informations importantes pour toi. »

« Chéri ? » demanda Harry en regardant Draco droit dans les yeux.

Ce dernier allait répondre, mais Harry l'en empêcha en mettant une main devant sa bouche. Pas la peine qu'il s'explique, ses yeux parlaient pour lui. Il se dégagea gentiment des bras de Draco et se dirigea vers la porte, qu'il ouvrit pour regarder l'homme derrière la porte avec nonchalance.

« Bonsoir. » dit Harry au jeune homme.

Il était noir et petit, en tout cas plus petit que Harry. Il n'avait pas de cheveux et portait des lunettes blanches qui contrastaient un peu trop avec son teint, lui donnant un regard de chouette. Pour une fois, Harry ne regrettait pas ses montures basiques. Il avait de grandes narines et des lèvres charnues. Plutôt trapu, il se dégageait de l'homme une odeur très prononcée d'épice, ce qui n'était pas rare chez les personnes de cette couleur. Bref, il était l'opposé total de Harry.

« Je peux savoir qui vous êtes ? » demanda l'Auror avec hargne.

« Le compagnon de Draco. Et vous ? »

Harry se félicita de son calme olympien, il comprenait mieux pourquoi Draco l'utilisait si souvent à l'école. Rester maître de soi même tandis que l'adversaire bouillonnait était plutôt jouissif.

« Je suis l'Auror chargé d'enquêter sur le meurtre du petit Angelo. » répondit l'homme avec une moue boudeuse. « Si vous voyez Draco… »

« Il est ici. Entrez. »

Harry s'écarta de la porte pour laisser passer l'Auror. Lorsqu'il regarda Draco, celui-ci l'observait avec un petit sourire en coin qui l'agaça légèrement. Il était un peu jaloux et alors, pas la peine de se moquer ! Il se dirigea vers la cuisine, misant sur la première porte à côté de lui. Bingo ! Dans le salon, Draco et l'Auror semblaient absorbés dans une conversation importante. Il buvait un verre d'eau lorsque Draco le rejoint pour lui annoncer qu'il devait partir.

« Vas-y, ne t'inquiète pas pour moi. Je vais aller dormir un peu. »

Ils quittèrent alors l'appartement, laissant Harry seul. Mais ce dernier ne s'en plaignait pas. Draco avait une affaire à mener et jamais il ne l'empêcherait de faire son travail. De plus, il avait emporté son ordinateur afin de poursuivre son roman. Alors qu'il se glissait dans les draps, son odorat capta le parfum de Draco sur la taie d'oreiller voisine. Il attrapa le coussin et le pressa contre son nez pour en humer la délicieuse fragrance. Cela lui donna alors une idée. Il attrapa son portable et ouvrit l'onglet SMS, avant de sélectionner le nom de Draco.

Si tu veux, lorsque tu reviendras, je te ferais une gâterie.

La réponse ne fut pas longue à venir.

Quel genre de gâterie ? Soit plus précis.

Je te sucerais jusqu'à ce que tu jouisses dans ma bouche.

Ne compte pas là-dessus, je suis très endurant

.

Est-ce un défi ?

Qui sait… la seule chose qui pourrait me faire jouir, c'est de te voir à genoux devant moi, les mains attachées dans le dos, un collier en cuir autour de ton cou et ta bouche grande ouverte pour accueillir ma queue. Je me ferais alors un plaisir de limer cet orifice. Mais même avec ça, je ne suis pas sûr d'en jouir.

Je te ferais si peux d'effet ?

Le message de Draco l'avait un peu refroidi. Il ne savait pas trop comment l'interpréter. Il laissa au jeune homme le bénéfice du doute et attendit une réponse de sa part.

Ce n'est absolument pas ça. C'est juste qu'en générale, je dirais même tout le temps, je ne trouve mon plaisir que dans celui de mon partenaire. Et crois-moi, j'ai beaucoup rêvé de toi et je suis sûr que la chimère n'est rien comparée à la réalité.

Harry sourit comme un idiot en lissant le SMS. Alors comme ça, Draco avait rêvé de lui ?! Il lui écrivit qu'il comprenait et qu'il allait le laisser travailler.

Il n'empêche, que sucer ta queue sera tout autant jouissif pour moi, que de me faire limer le cul.

J'en prends note. De toute façon, laissons-nous le temps de nous découvrir.


Draco rangea son portable en poussant un soupir las. Il devrait être avec lui en ce moment même, au lieu d'être assis sur une chaise dans le bureau de Matthew.

« C'est vraiment ton copain ? »

« Je préfère le terme compagnon. Copain ou petit copain, c'était bon pour quand on était à l'école. Et oui, c'est bien mon compagnon. »

« Pourquoi tu as couché avec moi si tu sors avec lui ? »

La question de Matthew ne paniqua en rien Draco. Certains auraient pu avoir peur qu'il aille baver, mais lui, il savait qu'il n'en ferait rien. Pas après ce qu'il allait lui dire.

« Tu veux la vérité ? » questionna Draco.

« Oui. »

« Tu m'as servi de teste. »

« Pardon ? »

« Vois-tu, lorsqu'on a couché ensemble, j'ai été obligé de penser à Harry pour jouir. »

Draco regarda Matthew et sourit devant son visage furibond. Il adorait Matthew, parce que sur bon nombre d'aspects il était comme Potter. Sauf que Harry était mieux et il l'avait constaté en couchant avec Matthew.

« Potter a toujours fait partie de ma vie. » expliqua Draco. « Et je crois que mes sentiments pour lui ne datent pas d'hier. »

« Pourquoi sortir avec lui que maintenant alors ? » demanda l'Auror.

Draco soupira. Il n'avait réalisé qu'il y a peu que Harry avait été l'inconnu qui hantait ses nuits depuis bien des années. Au collège, il avait pris ses rêves pour des fantasmes et donc à ses yeux, le jeune homme n'était rien de plus qu'une illusion de son esprit. Heureusement qu'il n'avait pas cherché à comprendre de qui il s'agissait. Apprendre à cette époque-là qu'il rêvait de coucher avec Saint Potter aurait été pour lui la pire des humiliation et idiot comme il était à ce moment-là, il aurait très bien pu commettre une erreur monumentale. Et même si leur relation avait marché, même s'il avait admis avoir des sentiments pour Harry, tout cela n'aurait pas pu tenir à cause de la guerre. Son père n'aurait jamais quitté Voldemort pour rejoindre Potter. Non pas parce que ses pensées étaient sur la même longueur d'onde que celle du seigneur noir, mais parce qu'il avait trop de fierté pour rejoindre le clan d'un gamin en couche-culotte. Et comme Draco serait resté près de son père, par fidélité pour sa famille, Potter n'aurait jamais voulu continuer avec lui.

De toute façon, il ne servait à rien de ressasser tout cela, ce qui était fait, était fait. La guerre avait changé Draco, ou plutôt, elle lui avait ouvert les yeux. L'entêtement, le pouvoir, l'argent, l'orgueil. Toutes ces choses pouvaient faire autant de mal que de bien. Il fallait les gérer avec modération. Il avait donc refait sa vie sur ce concept et pour le moment il ne s'en sortait pas trop mal. Il savait faire preuve de tact et être respectueux envers les autres. Il n'étalait plus son argent comme s'il représentait ce qu'il était. Mais il ne se cachait pas d'être riche et d'avoir du pouvoir. Parfois, certaines personnes méritaient d'être remises à leur place.

Il regarda son portable une dernière fois avant de se reconcentrer sur l'affaire.


Harry mangeait un petit en cas qu'il s'était préparé, lorsque Draco rentra. Il était midi et il ne l'attendait pas si tôt. Il se dirigea donc vers la porte d'entrée et regarda d'un œil attendri et heureux, le jeune homme enlever sa veste de costard pour la pendre à un cintre. Il s'approcha doucement de lui.

« Vous avez avancé ? »

Draco releva la tête, surpris de l'entendre. Lorsqu'il l'aperçut, un sourire étira ses lèvres. Il accrocha le cintre dans l'armoire encastrée qui se trouvait près de la porte d'entrée et s'avança vers Harry. Il recommença le même mouvement qu'il avait fait plutôt dans la matinée. Son bras agrippa les hanches du jeune homme et le rapprocha fermement contre lui. Une fois leur torse collé l'un à l'autre, Draco se pencha pour embrasser avec force la bouche de Harry. Ce dernier passa les bras autour de son cou et ses mains vinrent s'agripper à ses cheveux blonds dans une poigne qui fit frissonner Draco d'anticipation. Il le voulait de cette manière. Sauvage et sans limites.

Son bras glissa un peu plus bas afin de se loger sous les fesses de Harry et il fit de même avec l'autre. Grâce à ses biceps, il souleva le jeune homme et le porta jusqu'à sa chambre. Ce dernier enroula immédiatement ses jambes autour de sa taille et commença à se frotter contre lui. Bien que Draco sentait le désir monter, il était hors de question pour lui que cette première fois se passe trop rapidement.

Il allongea le garçon sur le matelas et grâce à un sort lui attacha les mains au-dessus de sa tête. Il lui banda ensuite les yeux avec un fin tissu de soi. Puis il lui enleva tous ses vêtements avec un sort de déshabillage. Harry était nu et attaché devant lui, et il bandait déjà dur.

« Tu aimes être soumis, Harry. Tu aimes sentir mon regard, mais être dans l'incapacité de voir ce que je te fais. Mais ne t'inquiète pas, c'est loin d'être fini. »

Harry l'entendit descendre du lit et faire quelque pas. Le bruit d'une porte qu'on ouvre lui parvint, puis il perçut le son d'une serrure. Draco revint vers le lit et glissa quelque chose autour de son cou.

Un collier.

Il venait de lui mettre un collier et cette idée l'excita encore plus, le faisant se tortiller sur les draps.

« Arrête ! » L'ordre claqua avec force et il s'immobilisa immédiatement. « Bon chien. »

Une fois que Draco eut fini de lui mettre le collier, il libéra ses mains et lui demanda de se lever.

« Voilà comment les choses vont se passer. Lorsque je te mettrai ce collier, tu ne seras plus Harry mon compagnon, mais Potter mon chien. Tu n'auras pas le droit de parler et toute désobéissance sera punie. Si tu es d'accord avec ça, alors hoche la tête. »

Harry abaissa et releva lentement la tête, à plusieurs reprises. Il entendit ensuite Draco partir et bien vite après, quelque chose tira sur son cou. Potter haleta en se rendant compte qu'une laisse reliait le collier à la main de Draco. Il le suivit avec difficulté, sa queue bandée l'empêchant de marcher correctement. Le fait qu'il ne voit rien posait également problème. Soudain, Draco s'arrêta et Potter entendit des voix. Il venait d'allumer la télé. Des mains se placèrent sur ses épaules et le positionnèrent.

« Mets-toi à genoux. »

Potter obéit. D'autres bruits, en plus de ceux de la télé, se firent entendre et il sentit une main se poser derrière sa tête pour le forcer à avancer. Il sentit rapidement contre ses lèvres quelque chose de chaud et dur. Il ouvrit alors immédiatement la bouche et s'activa lentement sur la queue de Draco. Il pouvait l'entendre râler de plaisir et juste ce son lui donnait des frissons. Cependant, lorsqu'il voulut se servir de ses mains, il reçut une claque derrière la tête et la voix sèche de Draco retentit dans la pièce :

« Est-ce que je t'ai dit d'utiliser tes mains ? » Potter secoua la tête. « alors mets-les derrière ton dos. »

Il continua donc en faisant bien attention à garder ses membres loin de Draco. Il essaya alors de palper la queue de son amant grâce à sa langue, en dessina les contours. Il ne savait pas comment la décrire. C'était un sexe comme un autre, certes la taille n'était pas universelle, l'odeur pouvait également changer, mais ce n'était qu'une verge parmi tant d'autres. La seule différence venait du fait qu'elle appartenait à une personne qui lui plaisait et pour qui il avait des sentiments naissants. Alors il s'appliqua autant qu'il put. Non pas parce qu'il en avait l'ordre, mais parce qu'il le désirait. Il voulait donner du plaisir à Draco, il voulait lui montrer qu'il était capable de faire ce que personne d'autre n'avait réussi. Il voulait le faire jouir juste avec sa bouche.

Cependant, plus le temps passait et plus il commençait à fatiguer. Sa mâchoire lui faisait mal et il avait même fini par débander. Sa frustration augmentait de secondes en secondes et il sentait des larmes s'accumuler dans ses yeux. Il se sentait humilié. C'était un peu bête étant donné que pour beaucoup la position dans laquelle il se trouvait était avilissante, mais pour lui rien n'était plus dégradant que de ne pas pouvoir procurer du plaisir à un homme qui comptait pour lui. Il n'était même pas complètement dur dans sa bouche !

« Arrête. Relève-toi. »

Potter obéit. Il sentit alors Draco le guider afin qu'il soit assis sur le canapé. Le collier et le foulard qui lui bandait les yeux furent retirés et il papillonna un instant des yeux pour s'accommoder à la lumière. Draco le regardait avec un sérieux déconcertant.

« Je suis désolé si ce qu'il vient de se passer t'a fait du mal, mais c'est la seule solution que j'ai trouvé pour t'expliquer la situation dans laquelle je me trouve. » Voyant que Potter ne répondait pas, il ajouta. « Tu peux quitter ton rôle de chien. Je veux parler avec Harry. »

« Je ne comprends pas. » put enfin dire le jeune homme.

« Après la guerre, certaines personnes n'ont pas accepté ma libération et l'un d'eux me l'a montré en m'attaquant. Je ne sais pas s'il était au courant de l'effet de son sort ou bien si, au contraire, c'est vraiment ce qu'il recherchait, mais suite à cette attaque je me suis retrouvé impuissant. »

Harry écarquilla les yeux sous le choc. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais Draco le devança :

« J'ai dû vivre avec cette impuissance durant un long moment. Très longue, pour un jeune homme en plein développement sexuel. Mais comme je n'avais pas d'argent, je ne pouvais pas me payer de remède. Après quelque temps, j'ai enfin pu contacter un docteur pour me soigner. Malheureusement, les dommages étaient irréversibles. »

« Mais… ce que j'ai… sucé… »

« Tu es le seul qui arrive à me faire bander. Je m'en suis rendu compte le soir qui a précédé notre rencontre à l'agence. Cette nuit-là, je repensais à la raison de ta présence en ses lieux et lorsque je me suis mis à t'imaginer dans le rôle du soumis que j'aurais dû rencontrer, j'ai bandé. Pour la première fois en quatre ans, je bandais à nouveau. »

« Mais, pourquoi chercher à faire des rencontres, si tu ne pouvais pas leur donner ce qu'ils voulaient. »

« Je pouvais le faire, mais pas tout seul. C'est pour ça que je cherchais des personnes qui aiment être soumises, parce que c'était la seule façon de leur bander toujours les yeux et d'utiliser des sex-toys pour leur donner du plaisir. »

« Et toi ? Il était où ton plaisir à toi ? » demanda Harry plutôt sèchement.

« Contrairement à ce que beaucoup d'hommes pensent, nous sommes très bien capables de jouir sans bander. Harry, pourquoi tu es énervé ? »

« Je ne suis pas énervé. » souffla le jeune homme. « Je suis triste, c'est tout. Je me rends compte que tu souffres de ton impuissance malgré tout et que les messages ont dû être durs pour toi. »

« Je ne suis pas impuissant avec toi, Harry, et comme je te le disais, il y a plusieurs façons de faire jouir un homme. Le quatrième logo sur la feuille que je t'avais montré était celui de l'Omega. Il représente la soumission et la passivité. »

« Je suis déjà un soumis, Draco. »

« Ce symbole n'était pas pour toi. »

« Qu… Oh ! »

Harry en resta bouche bée. Il n'avait jamais voulu dominer qui que ce soit, ce n'était pas son tripe. Cependant, imaginer Draco sous lui à la merci de ses coups de reins le faisait terriblement bander.

« Comme je te l'ai dit. » poursuivit Draco. « je cherchais des soumis pour pouvoir assouvir mes besoins sans avoir à me justifier. Mais toi, tu sais tout maintenant. Donc la question que je vais te poser et la suivante. As-tu réellement besoin d'être un soumis au quotidien ? »

Harry regarda Draco droit dans les yeux, il pouvait y voir beaucoup de choses. De l'angoisse, de la gêne, de la tendresse, de l'amour. Il s'approcha du jeune homme, jusqu'à se retrouver sur ses genoux. Il passa ses bras autour de son cou et posa son front contre le sien.

« Je ne sais pas. Je me suis toujours connu soumis. Mais pour toi, je veux bien essayer d'être autre chose, parce que je crois que je t'aime. »

Un sourire ourla les lèvres de Draco et il embrassa avec force la bouche de son compagnon. Comme un peu plus tôt, il le souleva dans ses bras et le porta jusqu'à la chambre. Il comptait bien lui faire l'amour encore et encore et qui sait, peut-être que plus tard ce sera Harry qui le prendra…