Pour le dernier chapitre, je reprends les rênes de la publication, et comme d'habitude, je fais ça bien plus tard que ma Merveille Elie bien-aimée ! ^^Un immense merci à tous mes followers, revieweurs réguliers ou ponctuels, pardon de ne pas vous avoir encore répondu, mais je vous aime quand même, même si je ne peux pas tous vous citer ici ! Les reviews anonymes seront mises ici et updatés lorsque j'aurais le temps !

Bonne (ultime) lecture pour cette dernière bafouille qui, si elle n'a rien à voir avec le reste de la fic, explique certaines choses... ^^

UPDATE pour RaR des anonymes

SUR LE CHAPITRE 17 :

L : ravie que tu aies appréciée :) Tu as une excellente mémoire, la prochaine en janvier sera en effet le prof-élève ;p Merci pour la review :)

Ptianinymous : ce n'est pas vraiment de la générosité, ça ne me coûte rien de partager, j'aime écrire mes petites bêtises, et ce sont les retours des lecteurs, toujours si généreux, qui sont formidables ! Merci pour la review :)

S10 : Merci :)

Morganne-bzh : J'aiiiiiiime les faire souffrir, c'est tellement bon *-* Merci pour la review :)

Pearl : les ennuis persos portent bien leur nom. Ce sont des ennuis. Rien de grave, mais rien de très sympathique non plus, et qui conduit surtout à me refermer un peu sur moi-même et de n'avoir le temps de rien... Merci pour tes encouragements... Ce n'est pas moi qui vous gâte, c'est les lecteurs qui me gâtent avec toutes leurs reviews alors merci et continuez comme ça ! (Victor est un connard, oui, il croupira en prison, promis !)

Rhea : ravie de savoir qu'ils t'ont émue encore une fois et que tu as apprécié leur petite histoire ! Merci pour la review :)

SUR LE CHAPITRE 18 :

L : Vouiiii, le MyStrade c'est la vie, et puis ça explique le comportement de ce petit cachottier de Greg ;p Très en avance en effet, bonne rentrée avant toute chose xD

Alex : Eh bien ravie que tu sois tombée là par hasard, je suis très contente de savoir que mes écrits te plaisent, il y en aura d'autres par la suite, et sinon mon profil te tend les bras ;) Merci pour la review :)

Le Royaume de sa paume

BONUS

Chapitre 18

Greg avait reçu la note sous le même format que d'habitude. Un jour, une heure, une adresse. L'écriture était similaire à d'habitude, la manière dont il l'avait obtenu (à savoir livré par un parfait inconnu qu'il ne reverrait jamais de sa vie) aussi. Il n'avait donc aucune raison de s'inquiéter, si ce n'était cette mention étrange « entrer à l'intérieur ».

Greg n'était pas complètement idiot. Et il commençait à avoir l'habitude de ces petits rendez-vous, depuis deux ans qu'il durait. Il entrait toujours dans le bâtiment désaffecté et suivait son instinct pour aller retrouver son interlocuteur. Aussi avait-il trouvé vaguement insultante la mention supplémentaire.

Maintenant qu'il se trouvait devant le lieu de rencontre, il n'était plus très sûr de ce qu'il devait penser. Aucun entrepôt en vue, pas de chantier, d'échafaudage, d'usine. Une rue passante, et l'enseigne d'un restaurant chic.

Mal à l'aise, il passa sa main dans ses cheveux une énième fois et vérifia sur le bout de papier que c'était bien la bonne adresse. Il était bien devant le numéro 12, en tout cas. Perplexe, il arrêta même une passante dans la rue pour lui confirmer le nom de la rue, et l'arrondissement. Il lui aurait même demandé la ville, histoire d'être sûr qu'il se trouvait bien à Londres, si elle n'avait pas déjà eu l'air de le prendre pour un fou.

- D'accord. Merci, conclut-il.

Il était bien au bon endroit. Ce qui signifiait qu'il n'avait plus le choix. Il devait entrer.

Profondément gêné, il poussa la porte qui fit tinter une petite clochette et aussitôt un serveur en blanc et noir fondit sur lui.

- Je, euh, mmh, on m'attend ? répondit-il bêtement au « que puis-je pour vous ?» obséquieux.

Greg ne se sentait définitivement pas à sa place. Il était venu dans une tenue habituelle, vêtements confortables pour endurer l'entraînement physique de l'école de police et baskets aux pieds. Ce n'était clairement pas le genre de la clientèle.

- Bien sûr ! Suivez-moi !

Il ouvrit des grands yeux en se jetant sur les traces du serveur. Alors comme ça on l'attendait vraiment ?

L'employé le mena jusque dans une arrière salle presque déserte, et vers une alcôve chaleureusement éclairée, complètement à l'écart des autres, avec une table dressée pour deux, et en face de lui, son rendez-vous.

Greg en resta bouche bée, alors que le serveur se retirait en silence.

- Un restaurant ? Sérieusement ? C'est devenu plus discret que les usines désaffectées ? attaqua Greg.

Il avait conscience d'être impoli, mais il se sentait entièrement démuni et ne savait pas comment réagir autrement.

- Non, s'outra son interlocuteur. J'ai juste songé que pour notre dernière entrevue, cela apporterait un cadre plus... Agréable.

Dernière ? Greg sentit son estomac faire un looping incontrôlé et parfaitement injustifié.

- Dernière ? demanda-t-il.

L'autre hocha la tête, et de la main, l'invita à s'assoir en face. Sans même le réaliser, Greg obéit.

- Pourquoi ? interrogea-t-il. Après tout ce que j'ai fait...

- Et tu as bien fait. Mais tout cela n'est plus nécessaire maintenant.

Le tutoiement était quelque chose de nouveau, mais Greg ne s'en formalisa pas, bien au contraire. Il y avait un frisson de délice que d'être dans une alcôve presque sombre dans une pièce presque déserte avec un presque inconnu qui s'essayait subitement à la familiarité.

- Plus nécessaire ? Comment ça plus nécessaire ? Avec le mal que je me suis donné pour les séparer ?! Pour protéger John ! Pour l'éloigner de Sherlock ! Alors que ça crevait les yeux depuis le départ qu'ils étaient faits pour être ensemble ? Maintenant qu'ils le sont, mes pitoyables manigances ne sont « plus nécessaires ». « Oh ça n'a pas marché, tant pis, on laisse tomber » ? Sérieusement ? Je n'ai fait que les faire souffrir ! J'ai manqué de les tuer à cause de vous et ce n'est pas grave ?

La colère de Greg était un torrent en fusion qui se déversait comme de la lave hors de sa bouche sans qu'il puisse l'arrêter. L'autre ne cillait même pas.

- Parce que subitement vous l'avez décidé ce n'est plus grave ? Et ma conscience mise à mal dans tout cela, ce n'est pas grave non plus ? Vous voulez que je vous dise ? Vous êtes un beau salaud, Môôssieur Holmes !

Il insista sur le M de « Monsieur », la manière dont il signait toujours ses courriers (qui tenaient plus de la convocation qu'autre chose, au demeurant).

- Mycroft.

- Pardon ?

- Le M est mis pour Mycroft. C'est mon prénom. Pas Monsieur.

- Ah.

Subitement Greg n'avait plus rien à dire et face aux yeux clairs de son interlocuteur, il se sentait mis à nu. Mycroft, songea-t-il. Ça lui allait comme un gant.

- Et non, je ne moque pas de ta conscience bafouée. C'est même pour ça que je t'invite à dîner. Pour me faire pardonner. J'ai conscience de t'avoir mis dans une position délicate, de t'avoir fait jouer un mauvais rôle que j'aurais dû assumer seul. Mais j'avais de bonnes raisons. Vraiment. Écoute-moi s'il te plait, plaida-t-il.

Il n'y avait probablement plus un seul neurone en état de marche dans le cerveau de Greg parce qu'au lieu de s'insurger, râler, et crier encore un bon coup, sa main fut animée d'une volonté propre, se saisir du menu posé devant lui et l'ouvrir.

- D'accord, mais avant commandons, ordonna-t-il en parcourant la carte des yeux.

Il se rendit immédiatement compte que son menu ne comportait aucun prix. Il aurait dû s'en sentir vexé. Sauf qu'en fait il s'en fichait complètement.

- Je n'ai jamais mangé d'escargots ? C'est bon ? demanda-t-il sur un ton badin qui tranchait avec son énervement antérieur.

Mycroft avait l'air clairement surpris, et entièrement ravi. Un sourire lumineux éclaira ses traits, qu'il cacha bien vite, mais trop tard pour que Greg ne le remarque pas. Son estomac refit un looping sans raison et ses joues le chauffèrent.

- Moi j'aime beaucoup ça. Mais c'est très spécial. Si tu veux goûter je peux les commander et on partage ?

- Avec de la terrine de foie gras ? proposa Greg.

Mycroft sourit encore et Greg abandonna l'idée de cacher ses rougissements intempestifs. Il avait bien plus important à se préoccuper en face de lui.

Ils choisirent ensuite le plat, commandèrent, firent la conversation la plus badine qu'il soit (sur les langues que parlait Mycroft, les voyages qu'il avait faits, les plats qu'il avait mangés, le temps qu'il faisait quand on sortait de l'Angleterre...), et Greg se surprit à trouver cela agréable. Mycroft était loin d'être ennuyeux, au contraire. Il avait peu le droit de parler de son métier, mais quand il le faisait, c'était avec emphase. Parfois, il était gêné de se laisser aller à tant d'enthousiasme et il rougissait, comme incertain de son comportement. Mais Greg le trouvait juste adorable. Surtout quand il rougissait. Et en plus, il ne manquait pas de demander son avis à son interlocuteur, et lui demandait même de parler de lui.

Une fois qu'il fut entériné que Greg détestait les escargots (fussent-ils au beurre persillée), et préférait le foie gras, que la cassolette de homards de Mycroft n'était pas mauvaise, mais ne valait pas pour autant le filet de bœuf Rossini de Greg, leurs assiettes étaient vides et ils attendaient le fromage, que Mycroft avait insisté pour commander. Greg était plus mesuré. Après les escargots, il avait un peu peur de ce que les Français pourraient bien lui sortir.

Ce fut spontanément Mycroft qui reprit la conversation là où ils l'avaient laissée.

- Je voulais juste protéger Sherlock, autant que je voulais protéger John.

Du regard, Greg l'invita à poursuivre, faisant tourner au fond de son verre le vin rouge profond que Mycroft avait choisi pour lui.

- Je connais mon frère depuis toujours. Il n'a jamais aimé les autres, n'a jamais voulu se faire des amis. C'est John qui s'est imposé à lui. Mais ils ont grandi dans un village minuscule. Même au lycée, quand on ratissait toute la campagne environnante, on ne dépassait pas les trois cents élèves. Une goutte d'eau dans la mer par rapport à Londres. J'avais très peur... que John abandonne Sherlock. En découvrant le reste du monde.

- Mais c'est exactement ce que tu m'as demandé de faire ! Les séparer ! Faire découvrir à John de nouvelles personnes, l'ouvrir aux autres, le forcer à ne pas rester uniquement focalisé sur Sherlock !

Quelque part entre l'entrée et le plat, Greg avait fini par adopter le tutoiement de Mycroft.

- Oui... Sans doute pas ma meilleure décision. Je voyais ça comme un test. Je voulais les rendre plus fort. Soit John découvrait qu'il ne supportait plus l'ingérence de Sherlock, et que le reste du monde était beaucoup plus vivable, et cela libérait Sherlock rapidement, au lieu de passer encore cinq années d'étude à s'accrocher à John. Il aurait pu se retourner rapidement, et grandir seul, comme il l'avait toujours fait avant l'arrivée de John. Ou bien ils réussissaient le test, et ils trouvaient un équilibre entre leur relation, le caractère insupportable de mon frère et le besoin de sociabilité de John. Dans tous les cas, je voulais les aider. Peut-être contre leur gré, peut-être en forçant trop les choses, mais je voulais les aider. Vraiment.

Greg voulait bien le croire. Mycroft avait l'air tellement innocent. Pas étonnant qu'il soit resté si binaire dans l'analyse des sentiments de Sherlock et John.

- Pile ou face ? Ils gagnent ou ils perdent ? Tu n'as pas envisagé que tout cela pourrait être plus compliqué et inclure un certain nombre de variations dans leurs sentiments et l'expression de leurs sentiments... ? Que Sherlock pourrait tomber dans la drogue, et John manquer de mourir d'inquiétude pour ton frère ? J'ai l'impression qu'il a perdu dix kilos depuis la dernière fois que je l'ai vu.

- Non... grommela Mycroft en détournant le regard.

Le serveur revint avec les assiettes de fromage, et les joues écarlates de honte, Mycroft parvint à peine à le remercier.

- Je comprends, promit Greg. Tu n'as pas voulu mal faire. Mais tu as sérieusement manqué de discernement. J'apprécie sincèrement John, tu sais. Même quand tu m'as proposé de l'argent pour devenir un agent à ta solde en m'informant de qui serait mon futur colocataire, je l'appréciais déjà. Je le plaignais, en fait, de t'avoir dans les pattes ! Et quand je l'ai rencontré, il m'est devenu carrément sympathique. Ce n'était même pas difficile de lui faire rencontrer mes amis, il était tellement gentil !

- Oui, John est gentil, reconnut Mycroft. Mais j'avais peur qu'il ne le soit pas assez pour supporter Sherlock toute une vie... Parce que c'est bien de ça dont il s'agit. Sherlock ne fait pas dans la demi-mesure ou le temporaire. Il choisit uniquement des choses qui durent éternellement. La mort de Barberousse a déjà été assez difficile à gérer pour lui.

Greg n'avait pas la moindre idée de qui était Barberousse et il ne voulait pas le savoir.

- Je suis sûr d'une chose, affirma-t-il, c'est que John n'aurait jamais tenu une vie avec Mary. Elle est adorable, vraiment jolie, intelligente et tout ce qu'il faut... Mais je n'ai jamais vu John s'enthousiasmer autant que pour Sherlock. Il lui est aussi vital que l'oxygène pour le maintenir dans un état d'adrénaline permanent. Ce n'est que comme ça qu'il est heureux.

Mycroft hocha la tête, gravement.

- J'espère simplement qu'ils me pardonneront un jour.

Greg haussa les épaules.

- Ils n'ont pas besoin de savoir ce que tu as fait. John est éperdu de reconnaissance pour toi, à cause de la clinique de Sherlock. Quant à ton frère, je pense qu'en vouloir aux gens est son moyen de les apprécier. Sais-tu qu'il ne m'appelle jamais par mon nom ? Alors que d'après John, il le connaît parfaitement, mais quand il me croise il récite le dictionnaire des prénoms !

Mycroft rit doucement. Ça ressemblait en effet typiquement à Sherlock.

Leurs desserts arrivèrent (baba au rhum pour Mycroft, et œufs à la neige pour Greg), et ils dégustèrent en silence, avant qu'un serveur n'arrive avec la note, pliée face à Mycroft.

- Je voudrais... commença Greg.

- Laisse-moi t'inviter, supplia Mycroft en posant sa carte bleue sur la coupelle, sans même jeter un œil au prix final. Après tout, c'est notre dernier rendez-vous. Je n'ai plus besoin d'un espion dans leurs vies, j'ai promis d'arrêter de les surveiller. Nous n'avons plus de raison de nous voir.

Greg acquiesça, les jambes soudainement molles. Il en avait oublié cette histoire de dernier rendez-vous. Mais c'était vrai, sans la surveillance de Sherlock et John, ils n'avaient plus de motifs pour se croiser au coin d'un entrepôt.

Mycroft paya, et le serveur disparut de nouveau, les laissant seuls et désœuvrés dans l'arrière-salle vide.

- Bon, et bien, merci pour tout, déclara Mycroft en se relevant. Je... content de t'avoir connu.

Il bafouilla en récupérant ses affaires et en commençant à quitter sa place. Greg hésita une fraction de seconde. S'il avait tort, il se rendrait ridicule. Mais s'il avait correctement interprété le visage de Mycroft lorsqu'il avait mentionné que Mary était jolie, il avait toutes ses chances.

Il repoussa brutalement sa chaise alors que Mycroft passait près de lui, et l'attrapa par la taille. La seconde suivante, il rapprochait l'autre corps contre le sien, fermait les yeux et l'embrassait. Il fallut moins d'une seconde pour que Mycroft y réponde et ouvre la bouche, gémissant contre lui, brasier ardent pressé contre son corps. Il avait laissé tomber tout ce qu'il portait, de son manteau à son portefeuille en passant par son parapluie.

Greg le relâcha finalement, après un baiser passionné que le laissa aussi essoufflé et pantelant que Mycroft.

- Pour nous donner une bonne raison d'avoir d'autres rendez-vous ? proposa-t-il, presque timidement.

Pour toute réponse Mycroft l'embrassa à son tour.

FIN


(NB : tous les plats proviennent de la carte de Paul Bocuse. Parce qu'il m'arrive d'être très chauvine... Et pour info, je déteste ce que mange Mycroft et valide uniquement le menu de Greg !)

Bonne rentrée à tous, et je vous donne rendez-vous en 2018 pour la reprise de la publication, avec encore toutes mes excuses pour ce délai de silence... mais absolument nécessaire, j'vous jure !

Je vous aime tous, encore un IMMENSE MERCI ! *petit coeur*