Ce recueil de vignette se déroule dans un UA de la septième année d'Harry & Co dans l'idée que Voldemort fut vaincu en sixième année et donc, par conséquence, Harry, Ron et Hermione passent leur septième année sans devoir se préoccuper de survivre. J'aime bien l'idée qu'ils aient une année « normale ».
Disclaimer : Je ne possède bien sûr pas Harry Potter, ce mérite revient à JK Rowling !
Une dispute pour une révélation
« Ah bon ? C'est ça que tu penses, Ronald ?
— Parfaitement ! Je ne vois pas du tout de quoi tu parles.
— Très bien ! Dans ce cas-là, je pense qu'on n'a plus rien à se dire.
— Très bien ! »
Harry soupira. Sept ans. Sept ans déjà qu'il supportait les disputes incessantes entre Ron et Hermione, sans que celles-ci ne s'améliorent avec le temps. Ses deux meilleurs amis étaient encore pires qu'un Griffondor et un Serpentard enfermés dans la même salle et Merlin savait comment cela pouvait quand même mal finir !
Harry posa son exemple du Quidditch à travers les âges sur la table tandis qu'il vit Ron s'affalé à côté de lui sur le canapé, Hermione ayant préféré partir vers le dortoir des filles.
« Je comprendrais jamais les filles, déclara Ron. Un instant, tout va bien dans le meilleur des mondes, et le moment d'après, c'est comme si rien n'allait. C'est insensé ! Tu comprends ça, toi ?
— Depuis que je sors avec Ginny, oui, plaisanta Harry en évitant un cousin envoyé par son meilleur ami. Bon, d'accord, j'arrête de me foutre de toi. Mais tu dois admettre, qu'en sept années à vous supporter toi et Hermione, cela devait un peu lassant.
— C'est bien de voir qu'on peut compter sur un pote qu'on considère comme son frère. Merci d'être toujours présent quand c'est nécessaire, Harry.
— Tu es la bienvenue. »
Il évita un nouveau cousin envoyé par Ron, ce qui ne le déstabilisa nullement puisqu'il continua de sourire béatement, très amusé par la situation actuelle, contrairement à Ron qui paraissait désemparer. Cela devait sans doute avec un lien avec sa brusque séparation avec Lavande Brown, l'année dernière, et peut-être des sentiments jaillissant pour Hermione. Mais bon, après, ce n'était qu'une hypothèse. Hypothèse partagée avec pratiquement tous les membres du ménage Weasley, comme Fred et George qui n'arrêtaient pas de taquiner Ron à ce sujet, ou les plaisanteries sur le mariage de la part de Bill puisque ce dernier c'était justement mariée l'été dernier, ou encore Ginny, qui répétait souvent en avoir assez de Ron et Hermione qui agissaient comme des aveugles quand ça concernait leurs sentiments.
Pour sa part, Harry n'avait jamais vraiment tenté de persuader ses deux meilleurs amis de leur amour, mais cela l'amusait grandement quand ceux-ci venaient le voir pour se plaindre de l'autre, pour au final comprendre par eux même qu'ils ne devaient pas en vouloir à l'autre, sans que Harry n'ait besoin de dire quoi que ce soit. De toute façon, réconforter, ce n'était pas vraiment son point fort.
Mais pour une fois, il était prêt à faire une exception.
« Plus sérieusement, dit-il, pourquoi elle t'en veut ?
— Je ne sais pas ! Je ne sais jamais pourquoi elle me crie dessus, s'exclama Ron. Elle a sûrement du parler à Ginny ou une des filles de son dortoir pour m'en vouloir sans que j'aie rien fait, pour une fois !
— Cela n'aurais pas par hasard un lien avec le fait que tu lui ais proposé d'aller ensemble à Pré-au-lard et que vous venez tout juste d'y revenir.
— Hein ? Bien sûr que non. Pourquoi ça aurait un lien avec ça ? On a passé un bon moment là-bas et... Oh ! Maintenant que j'y pense, c'est vrai qu'elle avait l'air bizarre quand on est revenu.
— C'est-à-dire ?
— Eh ben, avant qu'on rentre, elle paraissait heureuse et, quand on est revenu devant la Salle Commune, et que je lui ai proposé qu'on te rejoigne, elle s'est énervée. Tu vois, c'est ce que je disais, les filles c'est trop difficile à comprendre ! »
Sa voix ayant prise une tournure aigue, Ron se leva et commença à faire les cent pas dans la Salle Commune de Griffondor, marmonnant dans sa barbe sous le regard amusé d'Harry, qui avait parfaitement compris où était le problème. Bon, en partie grâce à Ginny, agacé de voir son petit-ami sans cesse dans l'incompréhension de la situation entre Hermione et Ron, lui avait fait un long monologue sur les « attentes féminines » et, bien que cela avait beaucoup lassé Harry, maintenant il voyait une utilisé à cette discussion interminable. Mais pourvu que cela soit la dernière.
« Ron, appela-t-il, arrête de faire les cent pas, je sais pourquoi Hermione t'en veut.
— Ah bon ? s'écria Ron en s'arrêtant immédiatement pour venir se placer devant Harry, le regardant avec beaucoup d'espoir. Vas-y Harry, dit !
— Tu devrais t'assoir, ça risque d'être loin. »
Ainsi Harry passa une vingtaine de minutes à expliquer à Ron les raisons qui poussaient Hermione à être énerver contre lui. Lorsqu'il termina, Ron paraissait incrédule, les yeux grands écarquillés tandis que ses oreilles se tentaient de rouge, signe distinctif chez Ron qui annonçait une certaine gêne.
« Attend... Mione m'en veut car... Car je l'ai invité à Pré-au-lard ? conclua Ron.
— C'est ça. Elle s'attendait à quelque chose de plus... Romantique que simplement y aller en ami.
— Attend... répéta Ron alors que sa voix recommençait à aller vers les aigues. Elle est... Amoureuse de moi ? Comment c'est possible ?
— Où est le problème ? demanda Harry. Tu es bien amoureux d'elle, non ?
— Oui, mais ce n'est pas la même chose ! Imagine que, comme tu le dis, j'aille me faire pardonner auprès d'elle et que je lui propose qu'on sorte ensemble. Elle va me rire au nez !
— Je suis sûr que non. Vous l'avez sans doute jamais remarqué, mais ça fait des années ta famille et moi on attend que vous soyez ensemble.
— Comment ça, des années ?
— Des années. Mmh, au moins depuis notre troisième année à Poudlard, du moins du moi. Mais, disons qu'à la quatrième année, c'était certain pour tout le monde. »
Ron attrapa un cousin et enfouit son visage dedans pendant qu'Harry, en bon ami, lui tapota le dos, faisant des efforts surhumain pour ne pas exploser de rire.
« Enfin, tout ça pour dire que tu devrais aller lui dire ce que tu ressens. Je suis sûr que les elfes de maisons seraient ravis de te préparer un bouquet de fleur à lui donner.
— Un bouquet de fleur pour lui dire ce que je ressens... récapitula Ron en se redressant. Mais si elle me rit au nez, et qu'elle n'est pas vraiment amoureuse de moi ?
— Elle ne le fera pas. Elle t'aime, je t'assure. Y'a que vous qui l'avez jamais remarqué. Tout le monde autour de vous est au courant.
— T'es certain de ça ?
— Certain.
— ... Bon, d'accord, accepta finalement Ron, bien que cela paraisse un peu à contrecœur. Mais si elle s'esclaffe devant moi, je te jure que tu me le payeras, Harry. D'ailleurs, on peut savoir comment tu en sais tellement sur les filles ?
— Je fréquente trop ta sœur. »
Harry évita de nouveau un cousin envoyé par Ron. Si cela continuait ainsi, peut-être qu'il pourrait tenter d'établir un record. Ou Ron le record du plus rapide envoi de cousin.
Un peu plus tard dans la soirée, après un diner quelque peu froid sur les bords à cause d'un mutisme mutuel entre Hermione et Ron, ce dernier arpentait les escaliers prêts du dortoir des filles sans s'arrêter, tournant en rond en serrant fortement le bouquet de rose dans ses mains, son cœur battant la chamade alors qu'un rouge qui ferait pâlir ses cheveux de jalousie s'emparait de tout son visage.
Quelques minutes auparavant, il avait réussi à convaincre sa sœur de faire sortir Hermione des dortoirs pour qu'elle le rencontre ici et, malgré le sourire narquois de Ginny, celle-ci avait acceptée et disparue à travers la porte de son dortoir, laissant Ron s'inquiéter inutilement dans devant les escaliers des filles, ces mêmes maudits escaliers qui refusaient de laisser passer les garçons. Ron avait naïvement pensé qu'Harry serait à ses côtés en attendant l'instant fatidique mais ce traitre de meilleur ami avait mystérieusement disparu dès la fin du diner.
« Elle arrive, annonça Ginny en sortant du dortoir. Au fait, Ron, tu devrais cacher ça. C'est mieux de faire la surprise tu comprends ? Amusez-vous bien.
— Hein ? fut la réponse très éloquente de Ron tandis qu'il observa sa sœur partir.
- Ron ? »
Ron cacha rapidement le bouquet de fleur dans son dos alors qu'il se retourna pour faire face à Hermione qui descendant les escaliers. En la voyant, il ne put s'empêcher de sourire. Elle était si jolie avec ses cheveux en pagaille et sa petite moue énervée qu'elle affichait en croisant les bras.
« Eh bien, Ron ? Ginny m'a dit que tu voulais me parler ? commença Hermione, l'interrompant dans ses pensées.
— Euh... Oui... Je... bégayai Ron en cherchant ses mots, tout en étant certain que ses oreilles devaient être aussi écarlates que ses cheveux. Je voulais te dire que... euh...
— Ron, si tu es juste venu pour bégayer devant moi, je pars.
— Non, attend ! s'exclama le rouquin en attrapant Hermione par un bras pour l'empêcher de partir. C'est important, promis. »
Hermione soupira et roula des yeux.
« D'accord je t'écoute.
— Je... Je voulais m'excuser, déclara finalement Ron.
— Vraiment ? s'étonna Hermione en levant un sourcil interrogateur. Pourquoi ?
— Pour tout à l'heure, à Pré-au-lard. »
En réalité, Ron ne savait pas pourquoi il s'excusait ; il ne voyait vraiment pas ce qu'il avait fait de mal. Mais Harry lui avait conseillé de s'excuse : apparemment, les filles aimaient quand les garçons s'excusaient pour quelque chose de mal qu'ils avaient fait. Et comme Harry tenait ses conseils de Ginny, il valait sans doute mieux l'écouter.
« J'accepte tes excuses, dit Hermione. Même si je suis certaine que tu ne sais pas vraiment pourquoi tu t'excuses. Tu aurais parlé à Ginny dernièrement ? Elle a des idées étranges dans la tête ces derniers temps.
— Je ne sais pas de quoi tu parles, assura Ron, espérant que son timbre de voix ne change pas. Mais ce n'est pas pourquoi je suis venu te parler.
— Ah bon ? Alors pourquoi es-tu venu ?
— Je... J'ai un truc important à te dire. »
Il n'en revenait pas qu'il faire un tel discours niais, surtout que ça ressemblait aux affreux livres Moldus de romance que lisaient Ginny, mais il se lança :
« Cela fait sept ans qu'on se connait et... euh... on passe de très bons moment ensemble et tout ça... Et, depuis l'année dernière, je me demandais si... euh... Je... Je t'aime vraiment beaucoup ! Tu veux sortir avec moi ? »
Lorsqu'il finit sa tirade, il était pratiquement certain que son visage allait prendre feu et que son cœur allait arrêter de battre. Trop pris dans l'idée qu'il pouvait faire une crise cardiaque dans peu de temps, son cerveau n'enregistra pas la réaction d'Hermione. Il ne réagit qu'en sentant une paire de bras s'enrouler autour de son cou tandis qu'une paire de lèvres se posa sur les siennes et, instinctivement, il approfondit le baiser.
Lorsqu'ils durent se séparer, un grand sourire béat ornait leur visage à tous les deux. Heureux comme jamais, Ron demanda :
« Je suppose que ça veut dire oui ? »