Bonjour à tous, je suis fan de la série The 100. Le couple Clexa, à l'évidence, m'obsède. J'avais cette idée dans la tête depuis longtemps, alors : la voilà.

L'univers est un peu surnaturel et fantaisiste mais ne vous attendez pas à des vampires ou des loups-garous : ce n'est pas vraiment mon genre.

J'espère que l'histoire vous plaira.

Bonne lecture.


Cela faisait trois mois qu'elle arpentait collines et montagnes : elle avait trouvé sa voie, sa liberté depuis longtemps. La seule chose qui lui manquait était sa vengeance.

Elle avait cherché, une semaine durant, cette ville maudite où l'objet de sa souffrance logeait. Les journées suivantes, elle avait élaboré un plan afin d'assouvir son envie de meurtre.

Mais en se retrouvant près de celle qui devait devenir sa victime, elle n'avait pu esquisser le moindre geste et avait fui.

Depuis ce jour, elle ne vivait plus que pour enfin trouver la force de tuer celle qu'elle haïssait plus que quiconque, de tuer celle qu'elle aimait dans le plus profond de son âme.

Depuis ce jour, elle voyageait très loin, revenant ensuite sur ses pas. Entre cacher son identité, fuir les menaces qui planaient sur elle, pouvoir en même temps survivre sur cette terre hostile, elle avait de quoi s'occuper. Oui, à présent elle n'était plus leader de son peuple : elle était crainte, redoutée et fuie. Elle était la commandante de la Mort, elle était Wanheda.

Les quelques personnes qui l'avaient connue avant ne pouvaient plus l'identifier. Elle avait énormément changé.

Son visage s'était affiné, devenant plus dur. Elle avait maigri de manière drastique, transformée peu à peu en une jeune femme bien plus athlétique qu'elle ne l'avait été.

Son territoire s'étendait sur des centaines de kilomètres, sur différents clans. Tous la craignaient davantage à chaque instant passé. Chaque enfant, chaque chasseur, chaque promeneur avait peur de la croiser s'il s'approchait trop de sa province. Elle terrifiait tout le monde, que ce soient les plus féroces guerriers ou les petit enfants.

Elle les effrayait tant que les échanges et le commerces ne passaient plus par cette partie du pays où elle errait.

Rares, pourtant, étaient ceux qui avaient eu l'occasion de la croiser. Mais tous racontaient avec effroi leur rencontre avec elle.

Nul ne savait, cependant, qu'elle était traquée. Azgeda, la nation des Glaces, ne la lâchait pas d'une semelle. Plusieurs fois, elle avait dû se battre pour sauver sa vie.

Ces trois mois de solitude l'avaient métamorphosée en guerrière et en chasseresse. Elle ne vivait plus au jour le jour, comme au début de son exil, non. Elle prévoyait dorénavant tout à l'avance, prenant en compte toutes les éventualités, prenant le moins de risques possibles, s'organisant au mieux pour survivre.

En ce qui concernait sa propre communauté, elle n'y faisait guère attention. Le peuple du Ciel envoyait souvent un petit groupe à sa recherche, bien trop facile à éviter. Il lui suffisait de se cacher convenablement pour leur échapper. Ces imbéciles étaient bien incapables de la trouver, encore moins de demander de l'aide aux Natifs. Aucun d'eux, à part Octavia, ne s'était donné la peine d'apprendre leur langue, le Trigedasleng. Wanheda, bien sûr, maîtrisait maintenant parfaitement leur langage. Elle pensait inutile de chercher la petite sœur de Bellamy puisqu'elle refuserait de suivre cette dernière. Quant à Lincoln, le seul véritablement apte à la repérer, il était dans l'impossibilité de quitter Arkadia : la commandante des Grounders, — c'est ainsi que les Natifs s'appelaient entre eux —, avait donné l'ordre de le tuer s'il avait le malheur de sortir du bidonville qui servait de refuge à son ancien groupe.

Bref, mise à part Azgeda, tout le monde la laissait tranquille.

Clarke revenait vers son logis, une grotte profonde. Tout en effaçant ses traces, elle avait tiré sur plus de deux kilomètres le fruit de sa chasse, un sanglier qui pesait son poids. La jeune femme blonde en avait désormais l'habitude : son physique le lui permettait amplement. Lorsqu'enfin elle arriva devant la falaise qui lui servait de maison, elle chercha l'entrée qu'elle avait cachée pour éviter les visites indésirables. Elle la trouva sans encombre, poussa la porte en branches tissées. Elle y rentra en prenant bien soin de ne rien endommager avec son butin.

Elle posa sa proie sur le sol rocheux, enflamma les diverses torches qu'elle avait placées dans toute la caverne. Quand cela fut fait, elle saisit son arc, ainsi que son carquois rempli de flèches, pour les poser dans un renfoncement prévu à cet effet.

Elle s'assit, commença à défaire ses cheveux, tirés en arrière. Elle les avait réunis en une tresse pour ne pas qu'ils la gênent. Elle prit son temps. Le soleil venait de se coucher. Rien ne la pressait. Elle finit de s'occuper de sa chevelure. Elle se consacra ensuite à son équipement dont l'entretien était vital à sa survie. Ses armes se composaient de dix couteaux de lancers attachés à sa ceinture. À ceux-ci s'ajoutait un poignard dans un fourreau, glissé dans une large lanière de cuir faisant le tour de sa cuisse gauche. Son armement se terminait par une épée, qui lui avait coûté une petite fortune au poste d'échange. Celle-ci ressemblait plutôt à un sabre. Elle comportait une fente qui s'allongeait sur toute la longueur de la lame. Le manche, ciselé finement, était en métal. Elle tranchait comme un rasoir.

Clarke prit le temps d'aiguiser et d'huiler chaque lame, de les ranger soigneusement dans leurs fourreaux, avant de les poser avec son arc et ses flèches. Elle garda uniquement son poignard, qui ne la quittait jamais.

Sa grotte se composait de deux parties : une grande et une petite, que séparait une cloison en bois. Elle passait la majorité de son temps dans la première : elle y mangeait, y pratiquait ses diverses occupations, y rangeait tout ce qu'elle possédait. Elle dormait dans la seconde. Elle était fière d'avoir fabriqué son lit elle-même, se procurant uniquement une couverture. Les deux pièces de la caverne n'avaient qu'un élément en commun : des fresques.

La jeune femme blonde les avait dessinées sur toutes les façades de la grotte, à l'aide de peintures qu'elle réalisait sans aide ou qu'elle achetait. Elle avait peint tout ce qui lui passait par la tête, tout ce que son passé lui avait offert. Elle avait représenté le vaisseau avec lequel elle avait atterri, elle et le reste des Cent : les visages d'Octavia, Bellamy, Jasper, Finn, Monty, Wells, Charlotte, Murphy, Raven se perdaient dans un ciel étoilé. Sur d'autres murs se trouvaient les hommes de la Montagne, le dortoir du mont Weather, TonDC, Arkadia…

Dans sa chambre figuraient les détails : Lincoln attaché dans le vaisseau, Anya en train de sauter du barrage, le Pauna combattu, sa main et celle de Bellamy sur le levier du Mont Weather…

Sa composition la plus réussie était tracée sur la cloison de bois, en recouvrant toute la surface.

Clarke avait reproduit la personne qui la gardait encore en vie, celle qu'elle devait absolument tuer, celle qu'elle ne pouvait plus regarder comme avant, celle qui avait détruit son cœur et sa vie.

Lexa.

La commandante des Grounders était dévoilée telle que l'avait vue la première fois celle qui n'était pas encore Wanheda : assise sur son trône, tenant son couteau, portant ses peintures de guerre, arborant ce regard glacial, hostile et magnifique.

La fresque lui avait demandé presque deux semaines de travail. La créer avait généré d'énormes difficultés imprévues : pas évident de peindre en pleurant ou en manquant d'exploser son pinceau sous la colère. Malgré cela, l'œuvre n'en restait pas moins réussie et ressemblante.

La jeune graphiste jeta un coup d'œil à sa création. Un rictus de colère prit violemment place sur son visage. Elle dégaina rapidement son couteau, l'envoya directement dans la figure peinte de Lexa.

La lame vint rejoindre les nombreuses fentes qu'elle avait déjà faites, toutes à environ deux centimètres de l'oreille de la dirigeante des Natifs. La jeune femme blonde, encore plus en colère, ne put s'empêcher de lâcher un cri de frustration. Elle manquait ce lancer à chaque fois, cela ne ratait pas : elle avait beau viser le mieux qu'elle pouvait, elle n'arrivait jamais à atteindre son but. Était-ce dû au hasard ? Non. Impossible.

Aucun des couteaux lancés par Clarke n'échouait.

Cela signifiait-il qu'elle ne pourrait jamais tuer Lexa ? Cette pensée lui fit froid dans le dos : il lui fallait cette vengeance.

Elle se leva doucement, s'avança vers la façade de bois. Elle resta à la regarder quelques instants, puis retira son arme de la planche. Elle jeta un dernier coup d'œil à son ennemie, comme si elle était vraiment là, avant de tourner les talons.

Elle grignota un morceau de viande séchée. La faim ne la tenaillait absolument pas. Elle se força : le monde des Grounders ne permettait aucune faiblesse.

La nuit, à présent, était complètement tombée. La jeune femme blonde décida que c'était le moment d'aller au poste d'échange. Lors de sa première visite, l'homme qui le tenait avait pris peur, la suppliant de partir. Une chance pour elle que celui-ci ait une fille d'environ son âge : cette dernière, à l'inverse des autres, ne la craignait pas. Celle-ci tenait la boutique les deux derniers jours de la semaine pendant que son père se ravitaillait à la ville. Elle ouvrait également la nuit aux voyageurs, surtout pour Clarke, en fait.

La commandante de la Mort remit ses armes autour de son corps. Elle prit son sanglier. Avant de sortir, elle veilla à bien éteindre toutes les torches. La lumière ne transperçait pas à travers le mur qu'elle avait bâti : elle préférait cependant être sûre.

Elle tira avec force son fardeau sur environ un kilomètre, toujours en effaçant ses traces et bien que cela la fasse progresser lentement, jusqu'à ce qu'elle aperçoive la lumière qui s'échappait des fenêtres du poste d'échange.

Elle poussa la porte sans hésiter, sachant le père à Polis. Elle traîna son pourceau dans la maison, referma derrière elle.

Elle avait toujours aimé cette bâtisse. Construite entièrement en bois, il faisait chaud à l'intérieur. Des bougies allumées sur les étagères lui donnaient un air chaleureux, mettant en valeur produits et objets à vendre. On y découvrait des vêtements, des armes, divers tissus, des cartes, du matériel de dessin… Toutes sortes de choses. Clarke ne se fournissait qu'ici.

En ces lieux surtout, se trouvait la seule native, en dehors de Lexa, qui ne la craignait pas.

La fille du négociant fit son apparition dans la pièce. Elle sourit en reconnaissant sa visiteuse. Elle était à peine plus âgée que Clarke, peut-être dix-neuf ans. Sa longue chevelure brun clair, parsemée de tresses, encadrait son visage anguleux, ondulant sur son corps magnifique. Elle se nommait Niahla.

La fille du Ciel lui rendit son sourire.

— « Bonne chasse, remarqua la commerçante en s'approchant pour prendre le sanglier.

— Merci. Mêmes provisions que d'habitude, répondit Wanheda.

La propriétaire du poste d'échange tira l'animal dans un local à l'arrière de la boutique. Elle en revint quelques minutes plus tard, portant une cagette emplie de viande emballée dans des tissus. Elle posa le tout sur le comptoir en disant :

— « Séchée et salée.

— Je te remercie. »

La jeune femme aux cheveux châtains lui servit un verre d'alcool, peut-être préparé à l'avance :

— « Pour le temps d'attente. »

Un sourire goguenard apparut aux coins des lèvres de Clarke. Elle fit le tour du comptoir, s'approcha lentement de la native, qui resta accoudée sans bouger. La blonde se colla à elle, plaça ses mains autour de ses hanches :

— « Je pense que tu as bien plus à offrir », murmura-t-elle dans son oreille.

Niahla se retourna, toujours dans les bras de son invitée. Elle souriait :

— « Oui, en effet. »

Elle se dégagea de l'emprise. Elle prit la direction de la chambre, suivie de près par la commandante de la Mort. Lorsque les deux furent arrivées dans la chambre et que la porte fut verrouillée, la jeune femme blonde plaqua la brune sur le matelas, s'attaquant directement à son cou.


Voilà, ce n'est que le début mais j'espère que vous avez tout de même accroché.

J'ai décidé de faire une Clarke en mode prédateur, mais cela vas changer.

Pour le coté strange cela arrivera plus tard.

Si vous avez des remarques ou des conseils, n'hésitez pas.