Yo ! Ouais je sais ça faisait un bail avec ce recueil, mais je ne l'oublie pas 8)

Aujourd'hui c'est l'anniversaire d'Oikawa et comme je suis extra af, voilà une petite song fic de derrière les fagots.

Happy birthday my alien prince 8) Bonne lecture !

DRIVE

« My hands wrapped around the stick shift

Swerving on the 405,

I can never keep my eyes

Off this

My neck, the feeling of your soft lips

Illuminated in the light,

Bouncing off the exit signs

I missed »

Halsey, Drive.

Iwaizumi était parti sur un coup de tête.

Il était juste monté sur sa moto et avait parcouru les kilomètres qui séparaient son université de celle d'Oikawa, sans se préoccuper de l'heure qu'il était et du fait que ce dernier était probablement encore en cours.

Il n'était pas certain de ce qui l'avait fait craquer. Ça ne faisait que deux mois depuis la dernière fois qu'il avait vu son meilleur ami. Ils faisaient en sorte de se retrouver aussi souvent que possible – ce qui n'était toutefois jamais assez, pourtant. Mais cet après-midi en particulier, son absence s'était fait ressentir avec une intensité insupportable.

Iwaizumi avait tendance à nier quand on lui faisait remarquer qu'il pouvait se montrer impulsif, mais il fallait reconnaître qu'il s'était surpris lui-même, à ce moment-là. Il n'avait pas pris la moindre minute de réflexion avant de grimper sur sa moto et de partir.

« Et dire que l'année dernière je passais mon temps à lui dire de me laisser tranquille. »

Un millier de pensées parasites se bousculaient dans sa tête. L'autoroute avait pourtant un effet apaisant sur lui, d'habitude. Il lui suffisait de se concentrer sur sa trajectoire et sur la sensation du vent qui luttait contre lui. Tout était calme, il ne restait plus que lui et sa moto, entre l'asphalte et le ciel.

Seul.

« C'était pas une bonne idée. »

« T'as cours demain et lui aussi, bordel. »

« T'aurais dû l'appeler avant. »

Iwaizumi n'avait pas regardé l'heure avant de partir, mais il était certain que le trajet était censé durer plus longtemps. Il lui semblait qu'il ne s'était passé qu'un temps dérisoire entre le moment où il était parti et celui où il était descendu de sa moto, un peu hébété et le regard hésitant.

« À quel point il me manquait, pour que j'aille jusqu'à rouler trop vite ? »

L'arrivée d'Oikawa au portail de l'université dissipa ses questions idiotes. Iwaizumi eut le réflexe immédiat de vérifier qu'il n'avait pas l'air trop fatigué, comme c'était parfois le cas. Comme au bon vieux temps.

« Il a peut-être quelque chose de prévu avec quelqu'un d'autre. »

« T'es dingue de débarquer comme ça, t'es vraiment dingue, Hajime. »

Appuyé contre sa moto, Iwaizumi n'esquissa pas le moindre geste – par appréhension ? - mais Oikawa le repéra tout de même en peu de temps. Il plissa les yeux comme s'il était persuadé de se tromper, avant de finalement se rendre compte que c'était bel et bien Iwaizumi – son imbécile de meilleur ami qui avait décidé d'ignorer tout bon sens et de débarquer devant son université sans même lui envoyer un texto.

Le sourire d'Oikawa effaça tous les doutes qu'il avait pu avoir. Iwaizumi n'eut même pas le cœur de feindre l'agacement quand son meilleur ami se jeta dans ses bras.

Oikawa ne lui demanda même pas ce qu'il faisait là.

« Allez, Iwa-chan, emmène-moi faire un tour. »

Oikawa ne lui demanda pas non plus pourquoi il avait acheté un deuxième casque alors qu'il n'emmenait personne avec lui, d'habitude.

« Your laugh echoes down the highway

Carves into my hollow chest,

Spreads over the emptiness

It's bliss

It's so simple but we can't stay

Overanalyze again

Would it really kill you if we kissed? »

Rouler calmait Iwaizumi plus que n'importe quoi d'autre. Le vent, la vitesse et la concentration effaçaient tout le reste. Il ne pensait plus à rien, et la sensation était absolument parfaite.

Ce fut différent, avec les bras d'Oikawa serrés autour de lui et sa tête posée sur son épaule. La route ne lui semblait plus si vide et grise. La sensation d'engourdissement avait disparu, elle aussi. Iwaizumi avait beau rouler dans la même position, tous les muscles tendus par la concentration, il avait les nerfs à fleur de peau. Chaque endroit où Oikawa le touchait, ses cheveux contre sa nuque, ses bras autour de sa taille, chaque part de lui qui s'était réveillée au contact de son meilleur ami lui hurlait de ne pas le lâcher.

Absolument tout semblait lui dicter de prendre son courage à deux mains et de parler à Oikawa.

«Dis lui à quel point c'était insupportable de ne pas l'entendre t'appeler Iwa-chan toutes les cinq minutes. »

« Dis lui que tu l'aimes, que t'as été trop con pour le lui dire plus tôt, et que tu détestes habiter aussi loin de lui.»

Jamais Iwaizumi n'avait été aussi certain d'avoir pris la bonne décision, impulsive ou non.

– Je te manquais tant que ça, Iwa-chan ?

Iwaizumi se tourna vers lui. Son cœur pesa subitement une tonne dans sa poitrine. Ils s'étaient assis sur la pelouse quelques kilomètres plus loin, dans un parc désert sur lequel le soleil déclinait rapidement.

Est-ce que ça serait si terrible de le lui avouer ?

Est-ce que ça serait si grave de lui dire à quel point son sourire, son rire, ses « Iwa-chan » lui avaient manqué ?

Iwaizumi inspira.

– Ouais.

Oikawa s'attendait visiblement à ce qu'il l'envoie balader, et il ne trouva rien à y répondre. Iwaizumi se passa une main sur le visage et soupira.

– Écoute, Oikawa -

Oikawa ne le laissa pas parler, ne le laissa pas déverser des banalités sans intérêt faites pour briser ce silence insupportable – il ne l'autorisa pas à se chercher des excuses. Au lieu de ça, il se tourna vers lui, s'approcha plus près, encore plus près, beaucoup trop près. Iwaizumi détacha ses yeux de sa bouche et croisa son regard, le cœur à mille à l'heure.

– Oikawa, attends -

Il finit par lâcher prise, ses regrets et ses angoisses totalement consumées par l'intensité avec laquelle Oikawa l'embrassait. Iwaizumi soupira et le laissa faire ce qu'il voulait de lui, la poigne désespérée de son meilleur ami sur le col de son blouson lui murmurant des mots que ses lèvres ne prononçaient pas.

« Je sais ce que je fais »

« C'est ça que je veux, ça et rien d'autre »

Iwaizumi ferma les yeux et s'appliqua à rattraper le temps qu'ils avaient tous les deux perdu à avoir peur.

« All we do is drive
All we do is think about the feelings that we hide
All we do is sit in silence waiting for a sign
Sick and full of pride
All we do is drive »

Halsey, Drive.

ah je vous jure, ce qu'on ferait pas pour son OTP...bref j'espère que ça vous a plu ! J'ai eu l'inspiration subite pour cet OS au début du mois et je me suis dit que c'était l'occasion de le finir 8) Merci d'avoir lu et n'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé :)

Aeliheart974