Heeeello !

Alors cette fois ci ce n'est pas un OS mais un recueil d'OS que je poste (ouais, l'IwaOi me file beaucoup trop de feels.).

Quelques mots sur ce recueil : Tous les OS de ce recueil seront centrés sur Oikawa et Iwaizumi. Enfin, certains seront plus centrés sur l'un des deux ou sur l'autre, mais ça restera de l'IwaOi, même si parfois ça sera tellement angst que vous devrez plisser les yeux pour trouver l'IwaOi héhéhéhé.

Donc comme je le dis dans le résumé tous les OS seront inspirés d'une chanson de l'album Badlands de la chanteuse Halsey. Je ne sais pas si je les ferai toutes, probablement pas, parce que même si c'est une source inépuisable d'inspiration, je ne peux pas toutes les appliquer à l'IwaOi, et je finirai par me répéter à force :')

Sinon, je ne considère pas ces OS comme des song-fics, parce que je trouve que coller des paroles au milieu des paragraphes de l'OS a tendance à un peu gâcher la lecture (ceci dit ça m'arrive d'écrire des song-fics, donc vive la logique) et je trouve que ça n'aurait pas ça place ici.

J'ai déjà prévu de faire Colors, Castle, Control, Ghost et Young Gods, pour l'instant 8) (et peut être New Americana, si j'ai l'inspiration divine) et j'en posterai sûrement quelques uns dans la semaine :)

Bonne lecture !

Disclaimer : Haikyuu! appartient à Haruichi Furudate, et les paroles au début et à la fin de l'OS appartiennent à Halsey (ma queen, mon dieu, mon inspiration, ma raison de vivre).

PS : Je ne sais pas si vous aimez, ou même si vous connaissez Halsey (auquel cas je vais ma mission divine de vous convertir), mais je vous conseille d'écouter Gasoline en lisant cet OS :)

PS2 : Je ne sais hélas pas qui a dessiné le fanart qui sert de couverture au recueil (il était sur au moins 50 sites sans la source) mais si quelqu'un le sait dites le moi, que je puisse le mettre dans le disclaimer.


« Are you insane like me, been in pain like me ? »

« Do you tear yourself apart to entertain like me ? »

« Do the people whisper about you on the train like me,

saying that you shouldn't waste your pretty face like me ? »

Halsey, Gasoline


GASOLINE

Oikawa n'avait pas toujours été habitué à la douleur. Il y avait bien eu des moments – lorsque le volleyball n'était pas encore devenu sa conquête, son empire – où il avait joué pendant des heures avec Iwaizumi, et où rien d'autre n'avait eu d'importance que de s'amuser avec lui.

Parfois, ces moments éteints, disparus, révolus – indolores- lui manquaient.

Parce que maintenant, la douleur était inévitable – pire, elle faisait partie de lui. Il avait fini par se faire à l'idée qu'elle ne s'en irait jamais.

Elle était inévitable parce qu'Oikawa s'entraînait trop, beaucoup trop, mais que puisque c'était le seul moyen de marquer plus de points, il ne reculerait devant rien.

Et même si ses parents avaient essayé de le menacer, dans un espoir vain de le raisonner, il était hors de question qu'Oikawa arrête le volleyball, et au diable son putain de genou.

Ouais, la douleur faisait partie intégrante de sa vie, et parfois il en avait besoin pour savoir qu'il était capable de se dépasser, qu'il pouvait faire mieux que ça. Si bien que son raisonnement avait finir par devenir « si ça ne fait pas mal, c'est que tu n'as pas fait assez d'efforts. »


« Ça n'en vaut pas la peine » lui répétait Iwaizumi. « Ça ne vaut pas la peine que tu te détruises pour ça, Oikawa. »

Et Oikawa aimerait tellement le croire. Il aimerait bien que ça soit aussi facile, aussi facile que les bras de son meilleur ami autour de lui à chaque fois qu'il craque, aussi facile que de lui avouer qu'il en a marre et que c'est vraiment pas juste, bordel.

Il n'y a qu'avec Iwaizumi qu'il a l'impression d'avoir de la valeur, peu importe le score de l'équipe à la fin du match.

Ouais, Oikawa donne absolument tout au volleyball et à la compétition. Sa santé, son intelligence, sa passion – et ce n'est jamais assez. Et il espère bien que tous ces gens qui le regardent, à la télévision ou dans les gradins - tous ces gens qui se font avoir par ses sourires – prennent bien leur pied.

Le Grand Roi, qu'ils l'appellent. Les murmures n'ont cessé de lui coller à la peau depuis qu'il a obtenu ce titre.

Il a l'habitude que les gens chuchotent dans son dos, il sait très bien ce que certains pensent de lui.

« Il a plus la tête d'un mannequin que d'un joueur professionnel. »

« Quel dommage de se détruire de cette façon, avec un tel potentiel. »

Est-ce que ces gens-là savent quoi que ce soit sur la douleur de perdre le match le plus important de la saison, est-ce qu'ils imaginent ce que ça peut bien faire de s'incliner pour la troisième fois devant le même adversaire ?

Le Grand Roi, hein.

Si ça ne flattait pas autant son égo, si ça ne nourrissait pas cette part toxique et tordue de lui-même qui lui souffle qu'il le mérite bien, Oikawa leur dirait peut-être à quel point cette couronne est lourde à porter.


Parfois, Oikawa a l'impression que tout ça n'est qu'un vaste rêve. Après tout, peut-être qu'en fermant les yeux et avec un peu de volonté, ce bandage autour de son genou disparaîtra comme si la blessure n'avait jamais existé.

Mais ce n'est jamais un rêve, et il se réveillera encore et toujours dans la triste réalité où la chose qu'il aime le plus au monde est aussi celle qui a fini par le détruire de l'intérieur.

Oikawa se sent irréparable, par moments.

Et quand il s'élance pour frapper la balle pendant les services que redoutent tous ses adversaires, ce n'est pas seulement la passion qui donne toute sa force à la balle. C'est aussi sa rage, sa peine, sa rancœur, tout ce qu'il a accumulé après chacune de ses défaites – parce qu'il estime qu'aucun de ses adversaires n'a le droit à la victoire.

Parce que peu importe le nombre de fois où Ushiwaka lui prouvera le contraire, il ne s'arrêtera pas avant d'être le meilleur.

Parce que lui, Oikawa Tooru, il mérite de gagner.


- J'adore le volleyball, déclare Oikawa dans toutes ses interviews.

Ça n'est pas un mensonge. Il ne précise simplement pas qu'à force de vouloir être au-dessus de tous les autres joueurs, il a fini par se blesser – et que les pires blessures qu'il a récoltées sur le terrain ne guériront certainement jamais, même si elles ont invisibles.

Jamais son masque ne se craquelle, même lorsqu'il passe ses doigts sur les photos de lui dans les magazines.

Il a l'air tellement heureux, cet Oikawa qui prend des photos avec toutes ses fans, il a l'air si doué, cet Oikawa qui sourit aux caméras quand elles passent devant son équipe.

Il l'a tellement bien façonné, cet Oikawa.

La seule personne sur qui le masque ne fonctionne pas, c'est Iwaizumi. Parce qu'Oikawa le connaît depuis trop longtemps, qu'il passe tout son temps avec lui, et que c'est la dernière personne à qui il aurait envie de mentir.

Il sait que même si son côté narcissique et son incapacité à se montrer raisonnable exaspèrent Iwaizumi, c'est le seul qui sera toujours honnête avec lui et qui restera à ses côtés quoiqu'il arrive.

Et s'il peut rester honnête avec Iwaizumi, pleurer dans ses bras quand il en a besoin et lui avouer tout ce qui lui donne envie de hurler, il peut bien mentir à la terre entière sans ciller.

Alors, parce que les apparences sont bien trop importantes, Oikawa sort avec des filles qui ne l'intéressent pas, prend plus d'antidouleurs que ce qui serait raisonnable et ignore posément ses sentiments pour son meilleur ami.


Oikawa soupire devant son reflet. Quand il regarde ce visage parfait dans le miroir, ces grands yeux bruns pour lesquels presque toutes les filles de son lycée seraient prêtes à se damner, il songe que les apparences le dégoûtent.

Est-ce que les gens qui le regardent se doutent une seconde de ce qui se passe dans sa tête ?

Non, bien sûr que non.

« Qu'est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? » se demande Oikawa, les poings serrés contre le rebord de son lavabo.

Oikawa ne se pardonne absolument rien, et même s'il a bien trop souvent l'impression que le monde tourne constamment autour de sa petite personne, ça ne l'empêche pas de décider que chacune des défaites de Seijoh est de son fait.

Heureusement qu'Iwaizumi est là pour lui rappeler qu'il est loin d'être le nombril du monde. Heureusement qu'Iwaizumi est là pour tout, d'ailleurs.


- Ton problème, Oikawa, c'est que t'es bien trop dur avec toi-même. lui dit son meilleur ami, un soir où Oikawa ne cesse de répéter que tout est de sa faute.

Iwaizumi essuie inlassablement les larmes qui roulent sur ses joues. Oikawa n'a même pas besoin qu'Hajime prononce les mots qui lui viennent à l'esprit pour les comprendre.

« Qu'est-ce que ça change, d'avoir perdu ? Pourquoi ça ne suffit pas d'avoir été jusque là ?»

Les yeux d'Oikawa ont cessé de pleurer lorsqu'ils se posent sur le visage de son meilleur ami. Iwaizumi le prend dans ses bras, parce qu'il sait qu'il n'y a que ça qui fonctionne pour le calmer et que ça ne marche que quand c'est Iwaizumi, justement.

« Qu'est-ce que ça change, Iwa-chan ? On est les perdants. Et j'ai jamais réussi à le supporter. »

Oikawa lui rend son étreinte parce qu'il sait qu'Iwaizumi en a autant besoin que lui. Il a beau être égoïste, il est conscient qu'il n'est pas le seul à être tombé de haut, après cette défaite.

- Iwa-chan, il murmure contre son épaule. Iwa-chan.

Il n'y a que lorsqu'Iwaizumi le serre contre lui que ses démons veulent bien déguerpir.


« And all the people say : you can't wake up, this is not a dream

you're part of a machine, you are not a human being

with your face all made up, living on a screen

low on self esteem so you run on gasoline

I think there's a fault in my code

These voices won't leave me alone »

Halsey, Gasoline.


Et voilààà, j'espère que ça vous a plu ! Je vous avoue que je me suis creusé la tête un bon moment avant de trouver comment j'allais écrire cet OS parce que je ne voulais surtout pas faire Oikawa OOC, ni en faire trop dans l'angst.

Bref, je suis curieuse de savoir ce que vous en pensez, et si vous voyez Oikawa comme moi, n'hésitez pas à laisser une review !

PS : J'aurai trouvé ça plus logique de commencer par Colors, mais vu que je ne contrôle pas mon inspiration...8DDD