Stay with me.

Chapitre 5 : Rien ne se déroule comme prévu. (partie 2) avec supplément révélation !

Oops, désolée pour le retard ! Mais j'ai un peu bloqué sur celui-ci, uh. J'espère tout de même qu'il vous plaira !

Je tiens à préciser aussi que si vous avez été victime de viol, d'attouchements ou de choses pour lesquelles vous n'étiez pas consentant(e), il y a toujours des gens avec qui vous pouvez en parler, que ce soit des professionnels ou des proches si vous ne vous sentez pas à l'aise avec ceci. Gardez à l'esprit que ce n'est pas normal, il n'y a pas de honte à ressentir, et vous avez la force de vous battre. Juridiquement ce serait préférable (n'allez pas vous battre physiquement hein). Enfin, voilà ! Si vous avez besoin de parler ou quoique ce soit, je suis ouverte à la discussion bien sûr. Et voilà pour le message de prévention !

En tant que féministe, je tiens aussi à préciser que, oui, il y a aussi des hommes qui se font violer, et on parle trop peu de ce genre de cas je pense.


Quand ils arrivèrent à l'appartement, Peter pleurait toujours. Wade déverrouilla la porte, la poussa en faisant attention au jeune homme contre lui. Il la claqua derrière lui. Peter n'avait pas remarqué les cartons à l'entrée de l'appartement. Ils s'en occuperaient, tous deux, plus tard.

Wade alla chercher une bouteille dans la cuisine, revint dans le salon. Il tira une boîte de mouchoirs blancs comme la neige sur la petite table, devant le canapé. Puis, il posa Peter sur ce même canapé, qui se décrocha de lui, à contre-cœur. Il renifla, le visage tout rouge, tandis que Wade lui tendait la bouteille remplie d'eau claire. Peter en but une gorgée, tandis que le mercenaire s'asseyait également. Sa vision était encore un peu trouble. Il lança sa tête en arrière, sa nuque appuyée sur les courbes du dossier, le regard perdu dans le plafond étonnament propre.

- Il y a longtemps... ouais, quelques années déjà...

Wade sembla calculer, alors que Peter se tournait vers lui, essuyant son visage avec un des mouchoirs.

- J'étais complètement raide dingue de cette fille. Siryn. J'étais encore bien jeune, mais j'étais déjà dans cet état-là. Physiquement.

Il fit un geste vers sonvisage saccagé, l'air un peu amusé. Peter ne savait pas où il voulait en venir, et quelque part, ça l'effrayait un peu. Que voulait-il dire? Qu'allait-il lui confier? Il semblait vaguement éviter son regard.

- Un jour... un jour elle est venue me voir. Elle est venue. Je peux encore voir la scène. Je peux encore voir ses traits.

Il s'arrêta, fit craquer ses doigts. Les sourcils de Peter se froncèrent doucement en reconnaissant ce qu'il pensait être de l'indifférence, mêlée à de la nervosité voire même de la honte. Il frémit.

- Elle était belle, comme toujours. Elle me disait tout ce que j'avais toujours rêvé d'entendre, Petey. C'était le Paradis. J'ai cru que ma vie commençait à s'améliorer. Que tout s'arrangeait, tu vois le truc?

Peter hocha doucement la tête alors que sa main hésitait entre se poser sur la sienne et rester à sa place. Il opta pour la seconde option.

- Elle m'avait rejetée, mais elle était revenue. J'ai vraiment cru qu'elle ressentait ça. Et c'était le coup de pied dont j'avais besoin, celui qui me propulserait et me motiverait à devenir un vrai héros.

Il ferma quelques instants les yeux, silencieux. Peter finit par tendre ses doigts pour prendre doucement ceux du mercenaire, qui réagit à peine, frémissant. Il rouvrit les yeux au bout de quelques secondes, fixant toujours le plafond, comme s'il était devenu terriblement intéressant.

- On a couché ensemble. Mentalement, je n'avais jamais été aussi bien. J'avais besoin d'elle. Et j'avais enfin obtenu confirmation de ses sentiments. J'étais sur une autoroute déserte, à 200 km/h. Mais... Mais je n'ai pas vu le mur. Et je me le suis prit.

De nouveau, il tressaillit de tout son être, si bien que Peter lui caressa le dos de la main avec son pouce. Il avait l'air toujours très sérieux, même si ses yeux et son nez étaient encore rouges de ses pleurs. Il semblait trop absorbé dans son récit pour pouvoir repenser davantage à ce qu'il s'était passé.

- Au réveil... Siryn... N'était pas Siryn. C'était Typhoïde Mary.

Peter parut choqué. Il l'était. Terriblement. Il n'avait jamais réellement réfléchi au viol. C'est vrai, il avait toujours été très droit dans ses chaussures, n'y avait jamais pensé et n'avait jamais été témoin de choses déplacées - peut-être était-il trop innocent et les gens se tenaient devant lui. Bien sûr, il avait vu les publicités, les campagnes, tout ce qui avait été fait pour aider les femmes victimes de viols. Mais la cause des hommes... était trop peu défendue. L'entendre, de la bouche d'un homme comme Wade, fut plus douloureux qu'un coup de poing. Si Peter était terriblement secoué par ce qui venait de lui arriver... Wade avait dû de sentir vraiment mal.

Quand Wade tenta un coup d'oeil vers Peter, il se pinça les lèvres en remarquant qu'il se remettait à pleurer, peut-être même plus fort qu'avant.

- J'voulais pas te rappeler...

Il ne put terminer. Peter se mit de nouveau contre lui, roulé contre ses côtes et son épaule, serrant le tissu de son costume dans ses poings. Wade passa un bras autour de lui.

- Ouais... Tout ça pour te dire que je comprends ce que tu ressens.

Il ne dit rien de plus, mais Peter savait qu'il pouvait lui parler s'il en ressentait le besoin. Il resta contre lui, sanglotant, pas seulement pour lui, mais en grande partie pour Wade.

- Je suis désolé, Wade. Tellement désolé..., sanglota-t-il au bout d'un moment, les yeux fermés mais débordant toujours de larmes.

- C'est du passé.

Il lui caressa les cheveux, toujours aussi maladroit. Il comprenait peu à peu les mécanismes du brun et essayait de s'y habituer.

- Je... je vais me laver.

Wade leva le bras pour que le jeune homme puisse aller vers la salle de bain. Il s'arrêta, se tourna vers lui, hésitant. Wade se redressa, sourcils haussés.

- Tu veux que je reste devant? Je dois me changer, de toute manière.

Peter hocha la tête en entrant dans la salle de bain, qui se situait dans la "chambre" de Wade (où il n'y avait qu'une commode, un bureau et 2 ordinateurs). Le mercenaire en profita pour enfiler un sweat quelconque et un jogging, avant de s'asseoir sur sa chaise de bureau, écoutant l'eau de la douche couler. Il ne savait pas comment réagir quant à sa propre confession, et le quasi-viol de Peter. Ce dernier semblait se raccrocher à Wade, comme à une bouée de sauvetage. Le soucis était probablement que Wade était une bouée trouée. Il se battait avec les voix dans sa tête - qui étaient étrangement silencieuses autour de Peter -, surmontait ses propres démons.

Peter, de son côté, avait arrêté de pleurer. Mais il s'appliquait désormais à se laver. Il frottait son propre corps avec ardeur, comme s'il voulait effacer tout ce qui l'avait touché. En même temps, l'idée d'être loin de Wade le faisait trembler. Quelque part, la présence du mercenaire le rassurait. Il ne saurait expliquer le pourquoi du comment. Il ne savait pas si c'était une question d'habitude, d'immortalité, de confiance ou de carrure imposante, mais il s'en satisfaisait. Il n'y pouvait rien, il était rarement plus à l'aise que dans les bras de l'autre homme. Il ne pouvait définitivement pas le nier. De plus, Wade semblait réellement prêt à changer. Peter savait, désormais, qu'avec son passé, c'était forcément compliqué pour lui d'essayer d'espérer de nouveau. Il avait probablement peur d'être laissé, de nouveau. Même d'être trahi. Peter ferait de son mieux pour être à la hauteur et ne pas le laisser tomber.

Quand sa peau devint rouge écarlate, l'araignée sembla se rendre compte qu'il s'était frotté un peu trop fort. Il s'arrêta donc, se hâta de terminer, enfila les vêtements qu'il avait attrapé, puis revint dans la chambre, les cheveux mouillés. Il regarda autour de lui, ne pouvant cacher l'air paniqué sur son visage, jusqu'à ce que ses yeux rencontrent ceux de Wade. Il le remercia du regard tandis qu'ils retournaient tous deux dans le salon. Peter sembla remarquer les cartons, dans un coin.

- Qu'est-ce que c'est?

- Un lit. Et un canapé. Je me suis dit que ce serait mieux. Comme ça on pourra en profiter, et je pourrais même mettre toutes mes peluches licornes dessus.

Il sourit, ce qui adoucit le regard de Peter. Ils passèrent donc le reste de la journée à monter les meubles. Peter ne savait pas si Wade l'avait prévu, mais cela eût pour effet de lui changer grandement les idées ; premièrement, parce que le mercenaire était très bavard et très bruyant, et deuxièmement, parce qu'il s'occupait les mains et l'esprit.

La télévision tournait en fond, pendant que les deux hommes, assis par terre, râlaient à propos des plans incompréhensibles.

La nuit tomba doucement sur les deux hommes, qui venaient de finir de monter le lit. Le nouveau canapé, qui avait juste eu besoin d'être vérifié, était désormais face à la télé. L'ancien avait atterrit dans la chambre de Wade. Il était trop nostalgique pour s'en séparer. Le lit, bientôt, arriva également dans la chambre. Wade était allé acheter, entre temps, tout ce qu'il fallait. Le lit était donc prêt, matelas et draps aussi.

Wade voulut céder le lit à Peter pour qu'il puisse - enfin - profité d'un vrai lit, mais la main du brun accrocha sa capuche. Il se tourna, sourcils haussés, croisant le regard quasiment suppliant de l'araignée. Il semblait tout de même refuser de lui demander de rester, comme s'il voulait rester digne, un minimum. Comme si tout allait bien. Wade souffla doucement tout en s'asseyant sur sa chaise de bureau, commençant à naviguer sur Internet. Il se mit à jouer, tandis que l'autre homme se glissait sous la grosse couverture, appréciant le confort du matelas, silencieux. Au bout d'un moment, la voix calme de Peter brisa le silence.

- Mon épaule va mieux.

- Il semblerait, oui.

- Mon corps entier va mieux.

- J'imagine. Tu as besoin que l'infirmière Wade te fasse un scan complet? Avec plein de bisous magiques?

Peter leva les yeux au ciel tandis qu'il roulait pour voir Wade, qui grogna quand il perdit sa partie. Il éteint l'ordinateur d'un rapide geste avant de venir s'asseoir sur le bord du lit. Il finit par s'allonger sur les jambes de l'autre, regardant le plafond - il y avait des étoiles fluorescentes collées un peu partout.

- May doit se sentir seule. Ca fait longtemps que je suis parti.

- Al ne se sentait jamais seule.

- Al se défonçait, Wade.

- Mh. Tu marques un point.

Peter serra un pan de la couverture contre lui, le visage vaguement triste.

- Je pense qu'il est temps pour moi que je rentre.

- Tu penses? Tu n'aimes pas être ici?

- Si, si. Juste... je sais pas. J'ai jamais vécu ailleurs que chez Tante May. J'ai toujours vécu avec elle, c'est la première fois que je la laisse seule si longtemps.

- Il y a un temps pour tout. Tu ne vivras pas éternellement chez elle, Petey.

- Ouais. Je sais. Tu me proposes une collocation, là, ou je rêve?

- Prends le comme tu veux. Tu sais que ça m'dérange pas que tu sois là. Ca fait... moins vide.

- Ce serait peut-être mieux. Que tu ne sois pas seul.

Wade se redressa, vint s'allonger, sur le côté, face à Peter. Il sortit, de derrière le lit, une petite peluche d'Elsa, de la Reine des Neiges. Peter haussa un sourcil amusé. Quelques secondes après, et Elsa était plaquée contre le visage fin du jeune homme.

- Elsa veut te faire un câlin.

- J'ai remarqué, oui.

Peter prit Elsa dans ses mains et la leva haut dans les airs.

- Je crois qu'Elsa vient de me proposer de vivre avec elle, et je crois que j'accepte.

- Elsa est tellement contente qu'elle te propose de faire un tour dans son lit, et pas pour jouer aux échecs !

Peter leva les yeux au ciel en envoyant la peluche plus loin. Il se tourna vers Wade, le poussa doucement et se cala contre son torse en silence. Wade ne dit rien, passant simplement son bras autour de lui, remarquant avec amusement les rougissements du jeune homme.