Joyeux Noël à tous ! Je suis heureuse de voir que vous êtes toujours fidèle au poste malgré le temps et je vous remercie de votre soutien. Ça me boost!

Ce chapitre marque un tournant dans la fiction, qui promet de grandes choses.

Les personnages ne m'appartiennent pas.

Merci à Kafouille pour ses conseils et à Mika pour sa patience lors des relectures.

Chapitre 26 - Les épreuves du passé

Pdv Lexa

Il y avait peu de chose qui me faisait vraiment peur. En fait la seule était de perdre l'une des personnes à laquelle je tenais. Alors quand je vis Anya s'approcher pendant que Kikio appuyait sur la gâchette, j'activais mon pouvoir pour maintenir l'ashianne loin de moi. Le cri de mon amie résonnait dans l'air quand la balle transperça ma peau dans une vive douleur. La magie me brûla puis je sombrais dans les ténèbres.

C'était un lieu que j'avais souvent côtoyé, un endroit entre la vie et la mort, sorti du temps. La première fois, j'avais été terrifiée. Il faut dire que j'avais cinq ans et être plongée dans de telles ténèbres après avoir vu mes parents se faire tuer. Ça avait été une expérience très difficile. Puis il y a eu cette petite lumière d'abord à peine visible puis plus forte, réconfortante. C'était ma première rencontre avec Xaphan. Aujourd'hui, ces ténèbres, je les connaissais par cœur. D'un geste calme, J'ouvris ma main et ma magie se manifesta. Xaphan apparut devant moi, visiblement très inquiet.

- Pourquoi as-tu fais ça ? demanda-t-il.

- Tu sais pourquoi. Elle avait aucune chance de survivre. Moi j'en ai une.

- C'est de la magie, Lexa, accusa-t-il. Ton cœur aussi fort soit-il ne peut pas se protéger de ça.

- Mais je suis ici, donc je ne suis pas morte.

Le dragon me fixa sans répondre et durant un instant la peur me gagna. Et si cette fois il n'y avait pas de retour possible ? À peine eu-je termine ma pensée que toute source de lumière disparut, je le retrouvais seule et ça c'était une première. Je ne sentais même plus Xaphan au fond de moi.

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Soudain l'odeur du feu et du sang me brûla la gorge et un flash lumineux m'aveugla. Des cris et des bruits d'armes se mirent à rugir autour de moi alors que la vue me revenait. Je me trouvais au milieu d'une bataille où soldats affrontaient des villageois qui se défendaient tant bien que mal, plutôt mal que bien au vue des nombreuses victimes. Soudain, une terreur qui ne pouvait m'appartenir m'envahit. C'était une sensation que je n'avais pas ressentie depuis des années, depuis… Je compris alors que je reconnaissais pas la scène qui se déroulait devant moi. Comment pouvais-je me trouver ici ? Je fis un mouvement vers un soldat mais je lui passais au travers, comme si je n'étais face qu'à des fantômes.

Avec précipitation, je me mis à courir, ignorant les images que je traversais. Arrivée devant la fontaine que je savais se trouver au centre du village, je tournais vers ma droite, courant aussi vite que je pouvais. Je dérapais et manquais de tomber quand je me trouvais devant une maison que je ne connaissais que trop bien. Je pris un moment pour la contempler, elle était exactement comme dans mes souvenirs, jusqu'à la porte bariolée de dessin d'enfant.

Je tournais ma tête, cherchant quelque chose, ou plutôt quelqu'un, derrière les caisses entreposées près de la petite cabane de jardin. Mon regard se posa vers une enfant apeurée. En grandissant, mon visage s'était durcit en même temps que mon corps, qui s'était parsemé de cicatrices mais me voir ainsi vulnérable me donna la nausée, me renvoyant avec force ma faiblesse passée. Je revivais ce jour maudit, tout y était, tout semblait réel, et cette fois encore je n'étais que spectatrice. Ces sentiments que j'éprouvais étaient ceux de la jeune moi, plus que des simples souvenirs, ils étaient aussi vrais qu'à l'époque.

Je me forçais à reprendre ma route pour me diriger vers deux hommes qui se battaient non loin. L'empereur d'Arkadia, Jack le Vertueux, qui ne méritait pas son surnom, était un soldat confirmé qui avait mené de nombreuses batailles, se tenant toujours au front aux côtés de ses hommes. Le voir "vivant" accentua ma nausée, après tout c'était à cause de lui que tout avait commencé, que j'étais devenue ce que j'étais. En le détaillant avec plus d'attention alors qu'il continuait ses assauts sans interruption, je pus voir quelques traits de ressemblance avec Clarke bien que discrets, elle était la fille de son père après tout.

Je portais ensuite mon regard sur l'homme qui se défendait honorablement, rivalisant avec la force de l'empereur. Mon père n'aimait pas se battre, je me rapellais qu'il m'avait un jour confié qu'il avait été un soldat par le passé mais qu'il avait fait le serment de ne plus jamais porter une arme, serment qu'il avait tenu jusqu'à ce jour. En prenant le temps d'observer l'échange et il me sembla qu'il avait le dessus et je me demandais quel genre d'homme il avait été par le passé. Je ne pensais que rarement à mes parents, mais d'un coup, l'envie d'en apprendre d'avantage sur mes origines me saisit. Cependant je savais comment ce combat se terminerait, le passé ne changerait pas, que je sois là où pas.

Un cri attira mon attention et je vis la petite version de moi sortir de sa cachette pour se précipiter vers une femme qui tomba à terre sur le seuil de la porte alors que derrière elle, la silhouette d'un homme tirait son épée de son corps. Les yeux pleins de larme de ma mère regardait ma jeune jumelle courir vers elle et elle murmura quelque chose. J'ouvris la bouche, perplexe, je ne me souvenais pas d'une telle chose. Mes souvenirs ne m'apprirent pas exactement ce qu'elle avait murmuré dans son dernier souffle mais mon cœur le savait. Je devais vivre.

Des larmes coulèrent sur mes joues, les émotions de la mini moi prenant le dessus et me submergeant. Mon père hurla le prénom de ma mère et je regardais impuissante Jack profiter de cet instant d'inattention pour le tuer en lui tranchant sèchement la gorge. Mon petit double s'immobilisa, son regard passant du corps de ma mère à celui de mon père. Elle se mit à trembler alors que les larmes s'intensifiaient. C'était la première fois que je faisais face à la mort, avant ce jour je n'avais perdu personne de mon entourage.. mais après ça, c'était devenu quelque chose de fréquent qui ne m'affectait que très peu. Un hurlement s'éleva de la petite Lexa que j'étais et elle s'évanouit. La vision se troubla peu à peu alors que je savais que le choc était dû à Xaphan qui liait nos âmes.

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Il ne fallut pas longtemps pour qu'un autre souvenir vienne prendre la place du premier. Cette fois pas de bataille, juste l'odeur de l'humidité et une faible lumière. Les geôles du château d'Arkadia. J'espérais ne pas revivre les visites du jeune Finn ou de son père… mais heureusement ce ne fut pas le cas, mon double était là, assise en boule dans un coin de la cellule sombre et froide, seule. Elle ne pleurait plus, il faut dire que je n'avais plus de larme à offrir depuis un moment, j'avais perdu toute envie de me battre, la vie ne m'ayant pas épargnée. Un bruit attira notre attention et une petite lumière s'approcha des barreaux.

J'avais oublié comme Raven avait changé en grandissant, de petite fille empotée, elle était devenue magnifique mécanicienne. Dans les yeux de la petite hispanique je trouvais cette lueur qui me calmait immédiatement encore aujourd'hui. Je me détendis légèrement malgré la situation déroutante et le vide qui occupait le cœur de la mini moi. Je pris un moment pour essayer de comprendre comment et pourquoi je revivais ces moments forts de mon passé. Le regard de Xaphan me revint et je me demandais si je n'étais finalement pas réellement morte. Après tout, se déroulait devant moi le résumé de ma vie. La petite Raven finit par s'éloigner de moi, la vision se troublant, mais je souriais car je savais que demain elle reviendrait et ce durant de nombreux jours, me redonnant peu à peu espoir.

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Lorsque le nouveau décor apparut, je compris exactement de quel moment de ma vie il s'agissait. Si comme tout à l'heure, je partageais les sentiments et sensations de ma version plus jeune… Non, non, non. La panique me gagna mais déjà je sentais des picotement dans ma main.

- Lexa !

Le cri attira mon attention et je me vis courir aussi vite que mes petites jambes me le permettait, de ma main irradiait déjà mon pouvoir. Sur mes traces, Raven suivait de près et quand la mini-moi glissa j'eu un mouvement vers Raven. Mais je ne pouvais rien faire, une fois encore je n'étais que spectatrice. Un jet de magie s'échappa de moi et se dirigea droit vers la jeune hispanique qui le reçut sur la jambe. Je détestais savoir que j'étais à l'origine de ses cicatrices, même si elle ne m'en avait jamais tenu rigueur.

Mais je n'eut pas d'avantage de temps pour y réfléchir car la douleur s'empara de moi alors que mon pouvoir s'échappait de la mini-moi. Je tombais à genoux alors que j'avais l'impression qu'on m'arrachait mon âme. J'avais oublié à quel point tout ça était douloureux avant que j'accepte Xaphan. Lentement le feu qui s'échappait de moi grossissant encore, brûlant tout ce qui m'entourais. Malgré la douleur, je me vis tomber au sol et me recroquevillée, réprimant le cri qui menaçait de s'échapper, tout comme je le faisais actuellement. Le sang me brûlait, ma peau me demangeais et je dû prendre sur moi pour ne pas faire comme la mini moi et me gratter jusqu'au sang. Revivre cette expérience était difficile, cette perte de contrôle avait été la plus forte que je n'ai jamais vécu, mais heureusement c'était aussi la dernière. Je me forçais à ouvrir les yeux pour voir la scène qui à l'époque m'avait échappée, aveuglée par la douleur.

Raven s'était relevée et elle s'approchait en boitillant. Du haut de ces huit ans, elle entra dans le cercle de feu sans crainte apparente. Elle aurait pu abandonner lorsque la chaleur lui fouetta le visage, elle aurait pu faire demi tour quand le feu attaqua ses vêtements et la pointe de ses cheveux, mais elle n'en fit rien. Elle accéléra autant le pas qu'elle put, attrapa mon bras en laissant échapper un cri de douleur avant de glisser ma main dans un gant. Instantanément, je me sentis apaisée, tout semblait normal, en ordre. J'avais oublié comme ce gant m'était vitale maintenant que mon lien avec Xaphan était si puissant. Raven m'avait encore une fois sauvé la vie, je m'en rendais maintenant compte. Ce gant m'avait offert un temps que je n'avais pas qui m'avait permis d'accepter qui j'étais devenue lorsque Xaphan m'avait pris comme réceptacle.

Malgré la douleur qu'elle devait ressentir celle qui était ma première amie me prit doucement dans ses bras et me berça le temps que je me calme. Après cet événement, ma relation avec Raven s'était renforcée malgré les séquelles qu'elle avait conservé sur le corps, bien que discrètes. Lorsque j'avais dû quitter l'hispanie parce que Jack avait retrouvé ma trace, cela avait été un réel déchirement, aimant sincèrement la famille de Raven. Mais j'avais fini par retrouver mon amie malgré les embûches sur nos chemins respectifs, elle etait ait aujourd'hui à mes côtés, partageant un peu de mon fardeau. La vision se troubla et j'appréhendais la suite des événements.

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Mais je fus rapidement rassurée quand je vis Lincoln au côté de la jeune adolescente de quatorze ans que j'étais.

- C'est risqué, remarqua Lincoln en regardant les soldats Arkadien qui patrouillaient.

- Crois moi, ça vaut le coup. Puis tu me protèges.

Le jeune homme bomba le torse et posa sa main sur son cœur.

- De ma vie, assura-t-il.

- Pas besoin d'être aussi dramatique, Link, s'amusa la jeune Lexa.

Mais je sais que c'était vrai. Cela faisait environ trois mois j'avais libéré Lincoln des arènes et notre lien n'avait fait que s'accroître durant cette période. Jusqu'ici nous avions été prudent, lui comme moi étions pourchassés, la menace de la mort planant sur nous. Mais ici, en Hispanie, c'était moi qui avait de plus gros risque. L'influence de l'Arkadia étant bien présente.

Je profitais de ce moment hors du temps pour observer avec plus d'attention la ville. L'hispanie était un pays étrange où folklore et technologie cohabitaient, les vieilles bâtisses colorées avaient des poutres d'acier qui les enlaçaient telle des squelettes, les chevaux étaient aux abonnés absents, remplacés par des engins appelés kariole. Un jour où je m'ennuyais, j'avais eu le malheur de demander à Raven leur fonctionnement. Cela avait prit presque deux heures et je n'avais strictement rien retenu hormis qu'ils se servaient de vapeur. Quoi qu'il en soit, j'avais toujours été fascinée par toutes cette technologie, j'aimais regarder Raven bidouiller son arme durant des heures, j'aimais la voir ajouter divers modules au navire… Oui, j'aimais la technologie.

Je me concentrais sur le moment présent alors que mon image et Lincoln se mirent en route, prenant bien garde d'éviter les soldats. J'étais impatiente de revivre ce moment qui était l'un de mes souvenirs les plus cher. Cinq ans, c'était le temps où j'avais été séparé de Raven. La maison de cette dernière était exactement comme dans mes souvenirs et je ressentis l'appréhension de la jeune moi quand elle frappa. Je savais que tout se passerait bien mais ses inquiétudes se répercutaient en moi.

Lorsque la porte s'ouvrit sur la mère de Raven je ne pus retenir un sourire. Helena était de loin la personne dans ma vie que se rapprochait le plus d'une figure maternelle et elle avait beau le nier mais son éducation avait eu une influence sur moi. Elle m'avait apprit l'honneur. Il ne fallut pas longtemps pour qu'elle me reconnaisse et me prenne dans ses bras avec tendresse. De mon nouveau point de vue, je pus voir l'intérêt de Lincoln. Lui aussi avait été privé jeune de parent et la vie l'avait abîmé. Il était méfiant les premiers temps mais se fiait toujours à mon instinct, ainsi il adopta très rapidement la famille de Raven.

- Rentrez vite, c'est dangereux, dit Elena en nous poussant à l'intérieur.

Je me précipitais à l'intérieur pour ne pas me retrouver exclue de la suite des événements, j'eu tout juste le temps de me glisser alors que la porte se fermait et qu'Elena la verrouillait.

- Un soucis maman ?

La voix de Raven me parvint et je me sentis immédiatement mieux, elle avait toujours eu cet effet sur moi, même ici, prisonnière de ce passé, elle m'apaisait.

- Il faudrait que tu viennes ma chérie.

Ni une, ni deux, j'entendis les escaliers craquer alors qu'elle descendait précipitamment. Rae ne faisait pas dans la demi-mesure

- Qu'est-ce que…

Elle se tut dès qu'elle me vit. Son visage était encore bien enfantin même si on commençait à deviner la femme magnifique qu'elle allait devenir.

- Lexa !

Elle me sauta dans les bras et mon cœur se gonfla de bonheur. Avec Lincoln et Raven, je me sentais prête à tout pour affronter le monde. Invincible. Sentiment qui avait grandit avec l'arrivée d'Anya et au fur et à mesure que l'équipage s'agrandissait. Mais je ne l'étais pas comme le prouvait ma présence ici. Les images se déformèrent et je devinais que j'allais quitter la chaleur du foyer des Rayes.

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Cette fois-ci aussi il ne me fallut que quelques secondes pour reconnaître le moment où j'avais été envoyé. C'était le jour où j'avais scellé mon destin, où j'étais devenue Heda. Celui où j'avais éliminé Nia, capitaine du Azgeda, mère de Roan. J'avais tendance à affirmer que je ne regrettais aucun de mes choix, pourtant s'il y en avait bien un que je devrais avoir, ça serait bien celui ci.

Je me trouvais devant la salle du conseil et les pas fermés qui approchaient me firent dire que la jeune moi approchait. J'avais dix-neuf ans, j'étais jeune et impétueuse, mon équipage commençait à être reconnu, je commençais à voir le chemin qui me guiderai jusqu'à ma vengeance et seul cela comptait. Ca avait été le cas longtemps encore après, jusqu'à ce que je rencontre Clarke. Penser à la blonde me serra le cœur et je me forçais à me focaliser sur le moment présent quand l'adolescente que j'étais entra avec véhémence, interrompant le conseil auquel je n'appartenais pas encore.

- De quel droit… gronda Gideon Sank, qui vieillissait déjà.

- Je ne veux pas t'entendre, vieux croulant, grondais-je.

Je m'approchais de Nia et me plaça en face d'elle, elle avait son sourire suffisant sur le visage.

- Lexa du Trikru, que me vaut la visite d'un capitaine de seconde main ?

- Tu n'aurais pas dû t'en prendre à elle…

- Elle est ma fille, dit calmement la femme, cela ne te concerne pas.

- Bien sur que cela me concerne !

Je sentais la colère m'envahir alors que le souvenir me revenait. Finalement je n'avais pas eu le choix, sans ça, Costia… je frissonnais.

- Tu n'es qu'un passe temps pour elle, affirma Nia.

- Quand bien même, vous n'auriez pas dû lever la main sur elle.

- Et que vas-tu faire ? Tu n'es qu'un bébé…

Tous les hommes autour de la table se mirent à ricaner et la Lexa adolescente serra les poings et ferma les yeux, quand elle les rouvrir, je sentis mon propre regard s'enflammer et je vis Nia tressaillir face à ce dernier. Et encore aujourd'hui, je pris plaisir à apprécier cela.

- Toi et moi, ce soir dans l'arène, je lâchais.

- Pardon ?

Je sortis mon couteau et le plantais devant elle. Sans un mot je tournais les talons et quittais la pièce. Encore aujourd'hui, j'étais persuadée que c'était la meilleure manière de sauver Costia même si ça l'avait conduit à son bannissement.

La vision se troubla et revint presque aussi instantanément. Le sable de l'arène de Polis m'était si familier, mais pas à l'époque. C'était la première fois que je me retrouvais devant cette foule, la première fois qu'ils entendaient parlé de moi pour la plupart. Bientôt, tous me craindrait. Dans les gradins je vis Lincoln, Anya, Raven et les autres, aucune peur dans leur regard. Evidemment, ils me faisaient confiance.

La foule s'exclama quand Nia entra dans l'arène, elle était une des rares femmes dans ce monde de pirate et elle s'y était fait une place de choix. Elle fit un discours qui, avec du recul, me rappela celui que j'avais réalisé quelques jours auparavant. Lorsque la jeune moi entra, les huées m'accueillirent et je les ignorais royalement. Je n'avais jamais prêté attention à ce que pensais les autres de moi, et même si aujourd'hui leur avis avait changé, j'y accordais toujours autant peu d'intérêt. Le combat allait être intense, tendu et ça ne se jouerait qu'à peu de chose. Et j'allais hérité de ma plus grosse cicatrice, celle qui me barrait le flan et qui encore aujourd'hui me brûlait.

Les combattantes se mirent en place et J'observais ma posture. En cinq ans, j'avais encore amélioré mes capacités, voyant déjà quelques erreurs. Erreurs que Nia remarqua immédiatement car elle m'attaqua sur ces failles. La première blessure j'ai reçu fut sur la joue, de cette dernière je ne conservait aucune cicatrice mais la douleur je la ressentis bien. Alors que je lâchais un grognement et portais ma main à ma joue que je savais intacte, je vis mon double se jeter à terre pour éviter un coup. Ce combat, en plus de marquer un changement radical dans ma vie, allait aussi changer mes approches futurs. Jusqu'ici, j'avais autant que possible dissimulé mes capacités, mais après ça, j'assumerais cette partie de moi, incluant mes pouvoirs à mes combats.

Ce que j'aurai dû faire plus tôt. Alors que je me maudissais, Nia me porta un coup que je ne pus éviter. Alors que la lame me perforait le torse, la foule hurla son appréciation. La douleur me tordit les entrailles, c'était profond et ça saignait abondamment. La jeune moi chancela et posa un genou un terre alors que Nia excitait la foule, leur offrant du spectacle. Elle me pensait affaiblie, évidemment je l'étais, mais j'étais surtout en train d'écouter Xaphan. Il essayait de me convaincre d'utiliser ses...non. Nos pouvoirs. Et il réussit.

Je n'avais jamais vu ce que donnait mon pouvoir d'un point de vue extérieur et je fus surprise. Raven m'en avait souvent parlé mais le voir… c'était définitivement autre chose d'y assister. Comme toujours, la puissance du dieu du feu se manifesta d'abord par mes yeux, le vert habituel qui les habitait vira d'abord au doré avant de devenir rouge, un rouge aussi incandescent que le feu lui même. Je ne prêtais pas attention à Nia qui recula, trop focalisée sur ce que je voyais. Une flamme apparut dans ma main, elle ne brûla pas le gant de Raven mais pourtant sa chaleur était bien réelle, puis cette dernière m'enveloppa. Sur mon corps, je sentis la douce chaleur fermer la plaie, c'était brouillon mais l'hémorragie s'arrêta bien que ma peau serait marquée à vie. J'entendis le questionnement de Nia mais je savais qu'à ce moment je luttais pour ne pas me faire dévorer par ce feu. Car c'était la première fois que je ne mettais volontairement aucune barrière.

Des murmures s'élevaient de la foule alors que le mot "amin" se faisait entendre ici et là. Je n'étais pas une amin, bien que pour des gens extérieurs cela y ressemblait, ma magie n'avait rien à voir avec la mana, c'était quelque chose de bien plus complexe et unique. De bien plus dangereux. Ce que Nia sentit car elle s'élança vers moi dans le but dans finir rapidement.

Malgré l'état second où je me trouvais, je réussis à parer l'attaque et à me redresser. Les échanges de coup qui suivirent raisonnement avec fracas dans l'arène, à chaque fois que mon sabre s'abattait sur la lame de Nia, des flammes s'élevaient et allaient caresser le visage de mon adversaire qui faiblissait. C'était infime, je pense que seule mon expérience des combats actuels me permit d'arriver à cette conclusion, mais mon adversaire faiblissait. Cela durerait encore de longues minutes durant lesquelles Nia ne me ménagerait pas mais le court du combat était scellé.

Lorsque ma lame entouré de flamme transperça le ventre de mon adversaire, un silence s'abattit sur l'arène. Alors que je retirais mon arme du corps de la femme qui s'effondra dans un bruit sourd, je pris la parole. Ma voix était forte et clair malgré la douleur, je devais me saisir de cette occasion, j'étais au centre de l'attention de tous.

- Ainsi voyez comment je traite mes ennemis, les prévins-je, n'oubliez pas Lexa du Trikru parce que je ne vous épargnerais pas si vous vous mettez en travers de ma route.

Et c'est comme ça que je devins Heda, tout simplement en ayant éliminé Nia. Par la suite, ma réputation n'allait que s'accroître et Roan, qui prêta le serment de me tuer, allait bannir Costia. Cependant jusqu'à il y a peu, il avait laissé sa soeur vivre sa vie et étant sous ma protection personnelle, personne ne toucherait la jeune voleuse. Costia n'avait pas la moindre affection pour sa famille, elle était maintenant libre de rester à Polis, pratiquer sa magie, vivre la vie qu'elle voulait. Pour me remercier, elle apposa grâce à son don ma marque sur mes hommes, offrant ainsi un lien entre moi et la personne qui m'était liée par le tatouage. Sans surprise se fut Raven et Lincoln qui furent les premiers, les autres suivirent rapidement et ça devint une coutume. Je caressais distraitement mon tatouage alors que la vision s'évapora peu à peu.

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Je me redressais et grimaçais sous la douleur avant de chercher autour de moi. Je trouvais Raven, endormie dans un coin. J'avais donc quitté le monde de mes souvenirs et me voilà de nouveau dans la réalité.

- Raven ? appelais-je doucement.

Cette dernière se redressa d'un bond avant d'épuiser son regard sur moi. Mon cœur se serra quand je vis la brune fondre en larme avant de se jeter dans mes bras. Elle pleura contre moi durant de longues minutes et je ne pris pas la peine de parler, elle avait visiblement besoin de lâcher prise.

Lorsqu'elle fut calmée, que sa respiration reprit un rythme normal, je lui demandais où nous nous trouvions.

- En Norden, m'apprit-elle en reniflant bruyamment. Aurora nous cache.

Je fronçais les sourcils. Il y avait deux informations que je ne saisissais pas. Pourquoi devons-nous nous cacher et pourquoi avoir fait appel à Aurora ? Raven dû lire ma surprise parce qu'elle reprit doucement.

- Lexa, ça fait 6 mois que tu es dans le coma…

La nouvelle me glaça le sang. J'entrepris de tester les liens qui m'unissait à mes membres mais rien. Je sentais uniquement Raven, Lincoln et Octavia.

- Ou sont-ils ? Ou est…

Je n'osais pas prononcer le prénom de Clarke et attendais la réponse de Raven avec anticipation.

- On a dû se séparer, m'apprit Raven en me fixant droit dans les yeux. La nouvelle de ta mort a rapidement fait le tour et Roan a entreprit de nous chasser et le combat avec le frère d'Anya et ses sbires nous avait déjà bien amoché… Sans parler de la perte de nos pouvoir, on te pensait perdue Lexa, ça n'était jamais arrivé… Pour survivre, on a dissout l'équipage.

J'encaissais la nouvelle avec difficulté quand une douleur me lança le bras. Je baissais les yeux vers ce dernier et je soupirais. La marque avait grandi durant mon temps inconsciente, le gant ne suffirait maintenant plus à la cacher. J'avais perdu un précieux temps qu'il me manquait déjà et sans mon équipage, tout allait encore être retardé. Je secouais la tête et me levais.

- Lexa tu ne devrais pas…

- Il est temps d'en finir avec tout ça, je dis d'une voix que je savais froide.

Ce n'était pas le moment de m'apitoyer sur mon sort, je devais réunir mes hommes et clôturer le dernier chapitre de ma vie. J'étais Lexa du Trikru et le monde allait trembler une dernière fois à cause de moi.

Et voilà, un chapitre très spécial comme prévenu mais qui sert de charnière pour la suite. Lexa n'est plus tellement un mlystère, cependant elle va devoir agir et vite, le temps presse.

À bientôt !

Des chabisous