Disclaimer (rappel) : Kuroko no Basuke et son univers ne m'appartienne pas. Je ne fais aucun bénéfice sur cette fiction.

1, Le cas de Takao : Coordination

S'il avait bien une chose a laquelle Takao Kazunari ne s'y attendait pas, c'était la requête du vert. Lui, qui d'habitude, en profitait pour tournée en dérision Shintaro Midorima, il n'a eu le courage de le contredire. La scène de voir l'effort de ses aînés s'intensifier à l'approche de la Winter Cup ne cessait de hanter son esprit. Tout comme Shintaro, celui qu'on surnommait l'homme au regard d'aigle, cherchait un moyen de se rendre plus utile à l'équipe de Shutoku.

Bien évidemment, réfléchir sur le sujet et n'avait pas été facile. Chaque membre de l'équipe avait leur propre talent qui se démarquait des autres et aucun ne restait en reste. Même si leur meilleur joueur se situait au poste arrière, il était pour lui, hors de question de lui laisser le beau rôle sans y participer. Or, intérieurement, il doutait que sa présence soit utile en quelque chose.

Pourtant, Shintaro lui avait rétorqué que s'il avait bien quelqu'un qui saurait trouver la solution, c'était bien lui, Takao Kazunari, et pas un autre. Et en somme, cette marque de confiance apporta une certaine fierté.

Ce fut presque un miracle quand la solution vint à eux. Ce fut lors d'un de leur match d'entraînement. Bien qu'il fût concentré sur la vision d'ensemble du terrain, Kazunari s'était retrouvé déconcentré à l'instant où il envoya le ballon à l'arrière. Cette passe dévia légèrement vers la hauteur, bien qu'il fût bien positionné sur la verticale. Quand il s'était retourné, il crut que son camarade de classe allait lui reprocher son erreur. Pourtant, il vit dans les yeux de Shintaro une lueur d'étonnement, avant qu'il ne marque un panier avec une courbe parfaite. Le silence s'était installé dans la pièce, tous les joueurs, ainsi que le coach et les managers, étaient resté bouche bec pendant de longues minutes. Ce fut Taisuke Ōtsubo, le capitaine de l'équipe, qui bougea en premier.

— C'était quoi cette coordination tous les deux ? Demanda-t-il d'une voix calme.

— Euh… C'était… Du pur hasard, répondit Kazunari avec stupeur.

Kazunari n'en croyait toujours pas ses yeux. À la tête que faisait Midorima, il comprit que son camarade était également dans le même état. Puis, il le vit remonter ses lunettes, le regard déterminé.

— On la recommence, déclara l'arrière en reprenant sa position.

Le meneur l'observa un moment. Ensuite, il souffla par dépit. Par moments, il ne comprenait pas le comportement de son ami. Comme si ce joueur lui refusait de dévoiler le fond de son être. Il continuait le match d'entraînement, essayant de réaliser cet exploit. Cependant, le timing et les conditions de réalisation n'avaient pas été au rendez-vous.

La fin du club s'était terminée sous un goût amer. Kazunari sentait qu'il avait mis le doigt sur une bonne base, mais ses compétences avaient été limitées. En se couchant, il ne cessait de repenser à l'action, cherchant à décortiquer leur action. Son camarade de classe occupait toutes ses pensées, au point qu'il avait fait un rêve des plus étranges. Quand il se réveilla au sursaut, il ne se souvenait plus de la teneur de son rêve, mais il ne pouvait pas non plus dire que c'était un cauchemar.

Les jours suivants, Kazunari se leva de plus en plus tôt afin de se rendre au gymnase parmi les premiers. Il constata la présence matinale de son camarade, toujours à ses exercices de shoots à longue distance. En l'observant, il s'était toujours demandé pourquoi est-ce qu'il n'essayait pas d'autres techniques. Quand il eut marre, il se posa sur un coin de la pièce tout en portant son attention auprès du vert.

Au début, il ne faisait que l'observer sans réelle conviction. Et soudainement, il se mit à détailler l'action de ce dernier. Chacune de ses positions lors du lancer se trouva analysée par ses yeux experts. Au bout de dix paniers, Kazunari put déterminer qu'elle sera la position de son ami, l'instant ou tel muscle sera sollicité et quand cela commença. Quand ils étaient sur le terrain, il n'avait jamais fait attention à ce genre de détail.

Par dépit, il se releva et s'étira. Il prit un ballon à son tour avant de se positionner à côté de l'arrière avec un sourire.

— Mon petit Shin, je pense avoir trouvé le truc, annonça le meneur avec gaîté.

— Vraiment. Tu en as mis du temps.

Kazunari fit une grimace à la réplique de « son ami ». Cet orgueil et cette insuffisance chez le membre de la génération miracle le rebutaient. Surtout, quand il se comportait comme s'il avait déjà la réponse. Parfois, il se demandait si Shintaro se comportait de cette manière afin de cacher ses faiblesses. Et si c'était le cas, il trouvait adorable ce comportement. Et cela le poussait à le taquiner de temps à autre.

Kazunari s'amusa à lancer légèrement le ballon, jusqu'au niveau de son menton. Il plaça son regard vers le panier de basket sans le quitter des yeux.

— Je ne sais pas si ça sera utile contre le petit Kagami, mais au moins, ça va les surprendre au début.

Shintaro le fusilla du regard à ses mots. Kazunari cessa de jouer avec le ballon et le regarda avec malice.

— Parle, Takao, trancha Shintaro, sans détour.

Le premier année fit un sourire, voyant qu'il avait toute l'attention de son camarade. Puis, il souleva le ballon, signe qu'il allait lui lancer le ballon.

— Bah, ça sera difficile à te le dire comme ça. Prends position, comme si tu faisais un shoot, et sans ballon. Je m'occupe du reste.

Un raclement de la gorge s'échappa de son camarade. Ensuite, il se positionna comme on lui avait suggéré et il réalisa l'action. Sans ballon, il se trouva un peu débile. Et quand ses pieds retouchèrent le sol, un rire moqueur parvint à ses oreilles.

— Tu te moques de moi, Takao, s'irrita Shintaro.

— Désolé. Mais c'était trop tentant, pouffa Kazunari, tout en se pliant le ventre.

L'arrière ne trouva pas cette situation rigolote, d'ailleurs, il ne comprenait jamais l'attitude de ce dernier. Et pourtant, malgré son caractère étrange et vivant, il s'était surpris à apprécier cette camaraderie. Surtout, depuis qu'il avait commencé à le voir comme un ami et non un simple membre de classe.

Kazunari essuya une larme naissante et il reprit position. Son regard se mua dans une détermination semblable à ce qu'il avait déjà vu lors des matchs, surtout face au fantôme de Seirin.

— Bon, et si on faisait cette coordination parfaite, mon petit Shin, annonça-t-il avec malice.

— C'est toi qui retardes tout, je te signale, rétorqua Shintaro, agacé.

Shintaro reprit sa position. Il s'attendait à nouveau une plaisanterie de son camarade. Cependant, il lui faisait confiance. Il leva ses mains tout en tenant un ballon fantôme entre elles. Il l'imaginait parfaitement. Il fléchit ses jambes avant de sauter. Soudain, une pression apparut à la place de la balle chimérique. Cela faillit le déstabiliser un instant avant qu'il soit à l'apogée de son saut. Il lança le ballon afin de réaliser cette courbe en cloche qui le caractérisait. La balle toucha l'arceau avant qu'il terminât sa chute au centre de celui-ci.

Un claquement de la gorge démontra sa désapprobation avant qu'il ne touchât le sol. Même si c'était une réussite, Shintaro le prenait pour un échec, car jamais sa courbe ne devait toucher l'arceau. Et quand son regard se tourna vers Kazunari, il vit sa fierté.

— On dirait bien qu'on aura du travail jusqu'à la Winter Cup, mais on tient le bon bout, déclara ce dernier.

Il connaissait le fond des pensées de son ami sans même l'observer. Cette capacité s'était installée entre eux progressivement, depuis que Shintaro lui ouvrait lentement son cœur. Dans un sens, ses mots le réconfortèrent dans la direction à venir. Il remit ses lunettes à leur place, pensant qu'il devrait retourner au magasin afin de les régler à nouveau.

— C'est une évidence. Je montre toujours le meilleur de moi-même. Aide-toi, et le ciel t'aidera, conclut Shintaro Midorima.