Bonsoir !

Je n'ai jamais osé publier sur ce site et j'avoue que j'ai effectué énormément de corrections avant de me laisser tenter.

Je me lance, mais j'ai énormément d'appréhensions sur la qualité de ce que je peux écrire alors j'espère être à la hauteur.

Toute remarque constructive sera la bienvenue.

Chaque chapitre aura le titre d'une chanson, parce que je ne me vois pas écrire sans un bon fond.

Quand au genre, même si ça démarre dans le drame, l'histoire varie entre le suspens, la romance, l'humour...Mais avec une fin heureuse, histoire de ne pas traumatiser mon petit cœur.


Oh darlin, darlin
What have I done?
Now I do my talking with a gun
And blood will spill into the gutters
And it will stain the morning sun

Oh Darlin' What Have I Done - The White Buffalo


C'est d'un pas décidé qu'Emma Swan entra dans l'établissement bancaire.

Elle avait garé sa voiture jaune fluo près de l'entrée pour limiter son nombre de pas.

Enceinte de six mois, la jeune femme avait le souffle bien court quand il s'agissait de marcher longuement et l'avancée de la grossesse se promettait chargée de complications.

La réceptionniste attrapa la carte d'identité de la blonde enveloppée de cuir rouge, avant de lui demander la raison de sa venue.

- En quoi puis-je vous aider Mademoiselle Swan ?

La concernée apposa son index sur l'écran, pointant un numéro de compte.

- Je dois retirer la totalité de la somme ! clama-t-elle, sur un ton ferme.

Il y a deux ans plus tôt, Emma avait donné une liasse conséquente de billets à l'agence pour la faire fructifier.

L'argent provenait de montres volées en collaboration avec le père de son futur enfant, qui l'avait lâchement délaissée en apprenant l'arrivée du bébé non désiré.

Ce pécule accumulé pour l'avenir de sa progéniture allait malheureusement servir à payer de nombreuses dépenses, notamment des frais importants liés à la santé de sa mère adoptive.

- J'en ai besoin rapidement ! précisa la blonde, qui ne pouvait attendre trop longtemps face aux relances des taxes.

La réponse de la conseillère fut coupée par le bruissement d'un moteur.

Une Mercedes au vitres teintées venait de s'engager sur le parking et de se stabiliser sur le trottoir jouxtant le seuil.

Une magnifique brune à la peau hâlée et au tailleur noir s'extirpa du siège conducteur pour se diriger vers la conseillère qui s'occupait d'Emma.

- Madame Hood, quel plaisir de vous revoir ! s'exclama l'employée, consciente que la majorité des bénéfices provenait de la fortune de la brune et de son poste de mairesse.

La blonde grommela, consternée par la scène qui l'excluait.

La banquière oubliait complétement son cas pour se concentrer sur la personne qui osait pousser son sac à main vermillon sans ménagement pour y déposer le sien.

- Je rêve ou vous me passez devant ?! s'écria Emma, contrariée par le manque total de respect et de politesse.

Non seulement l'habituée avait positionné son véhicule au milieu de la chaussée, mais elle n'était guère réceptive aux plaintes.

- Je viens seulement déposer un chèque ! expliqua l'inconnue, en donnant le morceau de papier à l'origine de son déplacement.

La salariée accepta la contribution financière sans rechigner, accentuant la colère naissante de celle arrivée en premier.

- Et ça vous donne le droit de ne pas faire la queue ?! hurla Emma, révoltée par autant d'incivilité.

La bureaucrate encaissa le montant, puis se justifia auprès de la délaissée pour taire tout scandale :

- Je m'excuse Miss Swan, mais Madame Hood est une cliente privilégiée !

La blonde écarquilla les yeux à l'entente de cette phrase sordide.

Elle était évincée parce que ses ressources étaient inférieures à cette bourgeoise bien trop maquillée.

Ce sentiment d'exclusion lui était trop familier pour qu'Emma demeure passive.

- C'est Regina Mills maintenant ! précisa l'intéressée, soulagée d'être enfin divorcée après ce que Robin lui avait fait subir.

L'honnêteté n'avait jamais été un principe de son époux qui l'avait trompé de nombreuses fois.

Elle faisait pourtant de son mieux pour conserver la ligne et de l'attrait à travers une collection de talons aiguilles, de sous-vêtements en dentelle.

- Poussez-vous ! cria soudainement la future mère, alarmée par le point clair qui se dessinait sur la veste obscure de l'agaçante privilégiée.

Depuis qu'elle travaillait au commissariat de la ville, Emma avait l'habitude de ce genre d'attaque inopinée qui lui imposait souvent de projeter la proie visée sur le carrelage froid.

La blonde ne comptait plus le nombre de fois où une personne avait été la cible d'un détraqué.

Malheureusement, son arme de service lui avait été retiré à cause du repos forcé que son médecin lui avait prescrit.

- Ceci est un braquage ! Mettez vos mains en évidence ! ordonna une voix féminine, menaçant les deux personnes confinées au sol avec son révolver.

Regina obtempéra, se focalisant sur la chevelure rousse qui dépassait légèrement du tissu foncé et les yeux bleus de l'agresseur.

La teinte lui rappelait étonnamment une autre familiale.

- Occupe-toi du coffre ! décréta un timbre bien plus bourru, qui appartenait au complice masqué et fraichement arrivé.

La rouquine empoigna férocement la guichetière pour lui soutirer l'argent.

L'attention étant focalisée sur la victime qui se débattait pour échapper au canon, Emma en profita pour extirper son portable d'une poche.

La blonde déverrouilla l'accès pour trouver le contact qui l'intéressait.

- Qu'est-ce que vous faites ? chuchota Regina, qui avait reconnu l'auteur du cambriolage.

L'homme qui accompagnait la personne qui subtilisait les économies ne lui était pas étranger.

Elle avait côtoyé ce ton grave et remarquable pendant des années.

- J'envoie un message à ma supérieure ! répondit Emma, qui cherchait du secours avant que la situation ne dérape un peu plus.

La mairesse fronça les sourcils, ne comprenant pas en quoi une innocente âme pouvait constituer de l'aide.

L'intervention d'un autre individu pouvait nuire à la transaction.

Les voleurs deviendraient incontrôlables et les tirs ne feraient pas qu'effleurer leurs proies.

- Je suis l'adjointe du shérif ! spécifia Emma, sachant pertinemment qu'une patrouille circulait régulièrement à cette heure dans une rue adjacente.

Regina scruta le ventre arrondi de son interlocutrice, ses hanches généreuses et sa poitrine volumineuse.

Elle avait un peu de mal à imaginer ce corps à la poursuite de délinquants.

- Laquelle de vous deux a appelé les flics ? s'enquit le malfaiteur, alors qu'une sirène se faisait entendre à l'extérieur.

L'index de la blonde se posa immédiatement sur son cœur pour se désigner.

Le pouce de la brune s'immobilisa sur son propre cou pour se dénoncer à son tour.

Devant un pareil dilemme, l'homme attrapa les boucles dorées pour traîner leur propriétaire sur plusieurs mètres.

La douleur allait engendrer un aveu.

- Je suis sûre que c'est toi, n'est-ce-pas ?! hurla-t-il, en frappant l'arcade de la policière.

Emma grimaça, mais elle ne se confessa pas pour autant.

L'impact lui avait ouvert le sourcil, déversant une flopée de sang sur son visage déjà si pâle.

Regina écarquilla les yeux, ébahie par tant de brutalité.

Le geste faisait écho à toutes les cicatrices qui striaient son épiderme.

- C'est moi ! concéda-t-elle, pour éviter tout mal au bébé.

La mairesse ne pouvait pas avoir d'enfant.

Si la brune s'était accommodé de cette privation, elle ne souhaitait à personne de connaître la même destinée.

L'assaillant lâcha la blonde pour diriger son révolver sur la tempe de Regina.

Cette idiote l'avait défié.

Et, même s'il avait aimé passionnément les yeux noisette, c'était une époque aujourd'hui révolue.

- Comme c'est dommage…Je trouvais que tu étais la plus belle des deux ! déclara le voleur, en ricanant.

Le cran de sécurité s'enclencha.

L'embout métallique s'abaissa jusqu'à effleurer la clavicule de la mairesse, envoyant une série de frissons dans toute sa colonne vertébrale.

La gâchette fut pressée et la balle se logea dans l'épaule de Regina.

- Mais vous êtes cinglé ou quoi ?! jura Emma, qui se précipita auprès de la martyre.

Les doigts blêmes s'accrochèrent désespérément à la lésion abondante, pour minimiser l'écoulement sanguin.

C'était la première fois qu'on se sacrifiait pour assurer sa protection et Emma trouvait cet acte tellement courageux.

- Si tu l'ouvres encore une fois, tu en recevras une aussi ! informa l'usurpateur, sur un ton nonchalant.

Il s'apprêtait à tirer une nouvelle fois sur la mairesse affaiblie lorsque la rousse qui s'était évaporée dans une autre pièce apparue.

- Qu'est-ce que tu as fait ?! accusa-t-elle, dévastée par le macabre spectacle inattendu.

Leur plan n'incluait pas d'éliminer les otages, encore moins Regina.

Elle leur était bien trop précieuse.

- Tu as le tout ? quémanda l'organisateur de l'opération, en mentionnant les liquidités recherchées.

Son alliée hocha la tête, les iris clairs focalisés sur la personne qui balbutiait difficilement à l'oreille d'Emma.

- Oui, mais on avait dit…commença l'acolyte, qui s'était contenté de ligoter celle qu'elle détenait après avoir eu certaines données.

Le forcené harponna le biceps de son subalterne pour sortir avant de se faire interpeller.

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Regina luttait pour ne pas s'évanouir et se concentrer uniquement sur les caresses prodiguées sur sa chair meurtrie.

- Ça va aller…L'ambulance sera bientôt là ! susurra la blonde, qui contenait son effroi et les larmes qui lui brûlaient les paupières.

L'attente semblait interminable.

Les constantes vitales de la mairesse s'amenuisaient au point que l'adjointe avait retiré sa veste pour couvrir la brune qui se plaignait du froid.

- Henry…balbutia la mairesse, qui peinait à articuler correctement sous l'effet dévastateur du plomb.

Emma berçait à présent un poids immobile, un gabarit emporté par une bataille perdue.

La blonde ne le savait pas encore, mais elle venait de trouver le prénom idéal pour son petit garçon.