Voici ma première fic, n'hésitez pas à me donner votre avis dans une review. ce chapitre est un prologue, les chapitres suivants sont écrits et un peu plus long.

Bonne lecture !


24 mai 1997, Poudlard

Lorsqu'il entra dans la pièce, il sut immédiatement que quelque chose avait changé. Les meubles étaient toujours à leur place, les livres étaient toujours rangés selon un ordre précis, l'ambiance elle-même était identique. Non, quelque chose d'imperceptible avait changé, et lui seul pouvait s'en rendre compte.

L'odeur ! C'était cela… son parfum qui flottait habituellement dans l'air avait disparu, rendant l'atmosphère triste et vide. Son départ, imprévisible et douloureux, n'avait jamais paru aussi réel qu'à l'instant où il avait pris conscience de la disparition de son parfum. Celui-ci, qu'il avait identifié comme en étant une association de fleurs et de musc blanc–vieille habitude de Maitre des Potions-, avait donné à la pièce une âme, vive et chaleureuse, toute à son image.

Il s'avança dans le salon, jusqu'à s'assoir dans son fauteuil. Tout ce qui lui avait paru rassurant pendant des années : le silence, l'ordre, le calme, lui apparurent d'un seul coup comme étant oppressants. Il ne souhaitait qu'une chose désormais : qu'elle revienne. Jamais il n'aurait pensé souhaiter une telle chose, mais il voulait qu'elle vienne faire du bruit, qu'elle lui parle de choses insignifiantes, qu'elle vienne jeter son blouson de cuir sur le dossier du canapé –il détestait ça-, puis qu'elle se jette elle-même en travers du fauteuil, les pieds sur l'accoudoir –il détestait ça aussi-. En un mot, il voulait que tout redevienne comme avant.

Avant, c'était cinq jours avant en fait. Il était arrivé chez lui le soir, après une journée épuisante à tenter d'inculquer les rudiments d'un art subtil et rigoureux à des enfants plus préoccupés par leurs histoires de cœur que par l'art des potions. Il l'avait trouvée debout, dans le salon, sa veste dans une main, en train de réduire la taille de sa valise pour la glisser dans sa poche.

« Tu vas quelque pars ? Avait-il simplement demandé

- Oui, je m'en vais. Je passais récupérer mes affaires, je te demanderai de ne pas chercher à savoir où je vis.

- Attend, que se passe-t-il ? Pourquoi… Où… Qu'est-ce que… Il ne parvenait plus à terminer ses phrases tellement la chose lui paraissait insensée.

- Je déménage, je te quitte. Je ne t'aime pas, je ne t'ai jamais aimé en fait.

- Ce n'est pas possible… Tu ne peux pas… Pourquoi ?

- Je devais tester ta loyauté à l'Ordre. Dumbledore m'a demandé de te surveiller. Je suis auror souviens-toi. J'ai appris à tout mettre en œuvre pour remplir ma mission. Quel meilleur moyen de te surveiller que de vivre avec toi ? J'ai pu tester ta loyauté en couchant avec toi. »

Elle avait prononcé les derniers mots avec un rictus méprisant sur les lèvres. Puis elle était sortie avec ses affaires, sans un regard en arrière.

Il était resté figé là, debout dans le milieu de son salon, pendant deux heures. Sonné par cette trahison qui lui semblait tour à tour incompréhensible, injustifiée, irréelle. Ses mots avaient résonné dans sa tête jusqu'à n'être réduit qu'à une litanie de sons, privés de sens et de leur poison.

Il avait vécu les jours suivant comme un somnambule, allant là où il devait aller, disant ce qu'il devait dire, mais n'en ayant absolument pas conscience. Cet état quasi hypnotique venait de prendre brutalement fin lorsqu'il se rendit compte que même son parfum, la dernière trace de son passage, était parti. Lui, Severus Snape, le fier, le terrifiant Maitre des Potions de Poudlard n'allait pas se laisser abattre par cette trahison. Il se reprendrait, et se vengerait de Nymphadora Tonks, la femme qu'il avait pensé aimer et qui comprendrait qu'on ne se moquait pas impunément de lui.