Un an déjà... Pour ce triste anniversaire, je voulais commencer à poster ma nouvelle fic. Elle est presque terminée, les publications seront régulières. J'ai commencé à l'écrire il y a tout juste un an, le soir de l'annonce de la mort d'Alan Rickman, en son hommage.
Comme vous le savez, rien n'est à moi... Je reviens à mes premières amours, une fic Severus/OC... J'espère qu'elle vous plaira. Pour aujourd'hui ce ne sera que le prologue, qui est tout petit, juste pour camper le décor...

Merci à Fantomette34 pour m'avoir soufflé le titre et à Eladora pour ses idées et ses corrections. Bonne lecture, ça me fait du bien de vous retrouver, je vous embrasse.

Prologue

Ces maudites femelles allaient me rendre fou ! Quelle idée avaient-elles eu de s'installer à Londres m'obligeant ainsi à transplaner deux fois par jour ! Comme si je n'avais déjà pas assez à faire avec les cours, les potions de l'infirmerie, celles de Sainte Mangouste…

Minerva Mc Gonagall avait pris sa retraite après la seconde guerre. Elle avait entraîné avec elle l'excentrique Sybille Trelawnay. Quant à moi, Severus Snape, je ne pus faire autrement que signer le contrat établi par le Ministère de la Magie et la vieille Ecossaise à ma sortie de Sainte Mangouste, après plusieurs mois de soins intensifs.

Ce contrat était ma seule échappatoire à une condamnation du Magenmagot. Quelque part, je resterais reconnaissant à vie à Minerva. Se porter garante de ma personne était une idée de génie. Malgré le « retour » d'Albus qui avait mis en scène sa propre mort, le ministère m'avait poursuivi pour mon rôle obscur dans le conflit. En dépit des explications du vieux directeur de Poudlard, et malgré mon acquittement, j'avais dû m'engager à garder mon poste de professeur de potions et, sitôt les cours terminés, transplaner à Londres chez Minerva.

Heureusement, l'appartement immense permettait à chaque habitant d'avoir son indépendance, sans quoi je pense que j'aurais préféré Azkaban. Un étage était dévolu à chacun, comprenant deux chambres et une salle de bain. Seuls le salon et la cuisine au rez-de-chaussée étaient communs, ainsi qu'une lingerie à l'entre sol. J'avais choisi d'occuper le quatrième palier, laissant libre le troisième.

Le fait que l'ancienne directrice de l'école vive avec Sybille ne posait aucun problème au ministère, contrairement à moi. Cette vieille chouette ressemblant à un épouvantail m'avait mené une vie infernale. Elle s'était mise en tête que je ne devais pas rester seul, sans compagne, et semblait bien décidée à me séduire…

Pour cela, elle invoquait régulièrement ses « visions », persuadée qu'elle seule pourrait faire mon bonheur. Il faut préciser qu'elle et Minerva s'étaient recyclées en « Mesdames Soleil » et rencontraient un joli succès dans le Londres de la haute, pas seulement sorcière. Les prédictions de Trelawnay faisaient fureur dans les salons et les grands de ce monde se les arrachaient. Leur renommée dépassait maintenant les frontières maritimes de la Perfide Albion.

Leur commerce ne m'aurait pas plus dérangé que cela si l'autre folle ne s'était mise un soir à trembler et ânonner des phrases décousues pour finir par l'affirmation suivante : « l'homme sombre de Poudlard trouvera sa félicitée par la femme qui viendra par la Manche ».

Sitôt cette prédiction gravée dans le verre, Sybille s'était empressée de rendre visite à un lointain cousin vivant à Quimper pour devenir « celle qui avait traversé la Manche ». Mais malheureusement pour elle, dégrisée par mon accueil « chaleureux », elle restait depuis plusieurs semaines loin de moi, sauvant ainsi sa vie. Il était largement suffisant pour moi d'avoir à supporter sa présence dans le salon et dans la cuisine.

Une autre personne faisait également l'objet de mon agacement. Hermione Granger, la « Miss Je Sais Tout » du trio d'or de malheur détenait des parts de l'entreprise des deux autres et, à l'occasion, mettait son grain de sel. Comme si la vieille Ecossaise et la vieille chouette n'étaient pas suffisantes à mon déplaisir ! Pour couronner le tout, Granger s'était mise en tête de trouver cette mystérieuse inconnue. Pour cela, elle sillonnait Londres à la recherche d'une Française pouvant correspondre à la prédiction. Bon courage…! Londres était la sixième ville française, en nombre de gaulois.

Seule Minerva me fichait une paix royale. La sagesse de l'âge, sans doute. Albus Dumbledore restait aussi loin de moi. Lorsqu'il a vu dans quel l'état m'avait laissé le Seigneur des Ténèbres, dans la cabane hurlante, il avait réalisé tout ce qu'il me demandait depuis des années. Selon Minerva, il était resté prostré pendant des heures à mon chevet, repoussant même Harry Potter. Mais je n'avais que faire des états d'âme du grand Dumbledore. J'avais trop souffert pour avoir de la compassion pour lui et son grand âge. Certes, il avait tout fait pour me disculper face au Magenmagot. Mais cela n'effacerait pas, pour moi, ces années de servitude et de renoncement à toute vie « normale ». J'étais devenu bien trop amer et sombre pour apprécier quoi que ce soit de différent à mon mode de vie. Je me complaisais dans les cachots de Poudlard et à l'étage qui m'était dévolu chez Minerva. Le dégoût que je ressentais m'empêchais de pardonner. Je ne me pardonnais pas à moi-même de n'avoir su résister aux deux hommes qui avaient mis ma vie sans dessus-dessous.

Cependant, trois ans après la fin de la guerre, j'appréciais cette vie calme, sans pouvoir me défendre d'un léger sentiment d'ennui.

Aussi, quand était parvenue jusqu'à moi la rumeur selon laquelle une prophétie de Trelawnay me concernait, n'avais-je pu m'empêcher de ricaner. Puis de m'y intéresser…

À force d'habitude, je réussissais à transplaner sans bruit. Je me désillusionnais alors pour tenter de surprendre les conversations animant mes deux colocataires dans l'espoir d'en apprendre un peu plus sur mon supposé avenir. C'est comme ça que j'avais eu connaissance de la fameuse prophétie et des efforts des différentes adhérentes de la société de mon ancienne collègue.

Depuis j'étais septique. Une femme pour moi ? Française ? Hum… Je n'envisageais déjà pas de partager mes jours avec qui que ce soit, alors imaginer ma vie avec une femme de ce pays considéré comme notre ennemi de toujours ! Il y avait des limites au supportable, même pour moi.

Bref, j'avais tout tenté pour en savoir plus, allant jusqu'à me déguiser en «Grand-mère de Neville Longbottom» pour les espionner jusque dans leurs promenades. Hélas, je n'appris rien de plus et décidai de laisser tomber. De toute façon, je ne croyais pas à la véracité de cette prédiction.

C'était tout au moins, ce que je voulais me faire croire. Il me fallait bien reconnaître que la folle était plutôt douée en prédictions puisque celles-ci se réalisaient neuf fois sur dix. Même sous la plus atroce des tortures je n'oserais avouer espérer…