Rendez-vous.


Enfin le temps pluvieux tire à sa fin. Shiho Miyano est contente d'enfin ranger son anorak pour le remplacer avec un beau manteau rouge, au col si doux et poches chaleureuses. Les feuilles sur les arbres virent aux couleurs d'automne: vermillions, dorés et bruns. C'est une saison qu'elle apprécie énormément, avec ses douces brises, ses tapis croustillants, l'odeur des chaumières que l'on allume. Cela lui permet de moins se plaindre de la raison pour sa sortie dehors, à une heure aussi tardive.

Kaitou Kid est en ville... et évidemment, Shinichi Kudo est de la partie.

Normalement... Normalement, elle l'aurait laissé à sa chasse au voleur. Normalement elle n'en aurait que faire, mais maintenant...

Elle soupir en regardant son téléphone. Neuf heures quarante... D'ici cinq minutes, il...

Il a vraiment fallu qu'il lui laisse une missive secrète. Elle fronce les sourcils. Cet insouciant... Dans ce sens, il lui rappelle vraiment trop le détective borné qu'elle accompagne.

"Je suis étonné de te voir m'accompagner," lui dit le détective en question. Shinichi Kudo n'a pas de manteau, à la place il garde ses mains bien enfoncées dans ses poches, sa veste fermée.

"Tu sais, ce n'est pas étrange de vouloir accompagner mon meilleur ami dans ses aventures de temps en temps..." Et pour la première fois depuis la confrontation finale avec les hommes en noir, elle trouve que l'appellation de meilleur ami vis-à-vis de Kudo sort de ses lèvres avec une honnêteté surprenante. Cette réalisation l'embarrasse un peu, et elle sent ses joues rougir. Au sourire tendre de Shinichi, elle sait qu'il a remarqué.

"Ouais, mais je ne t'ai jamais vu te porter volontaire pour une affaire avec le Kid." Son sourire prend un pli moqueur. Elle sait que ce n'est pas un reproche ou une accusation. S'il savait... "Pas que je m'en plaigne. Tu sais..."

Il y a une pause. Les policiers qui les entourent sont alertes. L'inspecteur en charge aboie ses ordres comme un chien de garde. Elle se rappelle pourquoi elle n'aime pas ces opérations. La main de Shinichi vient se planter sur le bras de Shiho, un geste rassurant.

"Je suis content de te voir trouver ton bonheur ces dernières semaines. Tu semblais si triste il y a quelques mois. J'étais inquiet."

Elle reste bouche bée. La main de Kudo lui quitte le bras. Il dit quelque chose qui se perds dans le chahut de la brigade. Il la laisse, quittant ses cotés pour prendre position. Elle se sent flotter, perdue dans ses pensées.

Elle est... heureuse? Elle...

Oui.
Shiho se rends compte qu'il a raison. Cela fait bien trois semaines qu'elle n'a pas ressenti d'angoisse, de remords ou eu des cauchemars. Cela fait trois semaines depuis qu'elle s'est remise de son rhume, trois semaines durant lesquelles...

Elle se remémore nombre de rendez vous au café du coin, des déjeuners cordiaux à l'université, des petits mots échangés par e-mail sur son téléphone portable. Elle ressent une chaleur tendre croitre dans son cœur. Kaito... Ce magicien lui a changé la vie.

Et évidemment, voilà qu'elle est là, forcée à le voir risquer sa liberté pour... elle ne sait pas pourquoi.
Un chagrin vient lui plisser les sourcils... Un chagrin altruiste qu'elle n'a jamais eu le loisir de ressentir avant. Oh, elle s'était inquiétée pour sa sœur durant des années mais... Il était possible de s'inquiéter pour quelqu'un sans avoir à se sentir coupable? Sans qu'il ne soit question de démons?

"Oh! C'est vous..." Une voix de jeune femme vient sortir Shiho de sa rêverie. "Mademoiselle Miyano, c'est bien ca?"

Elle se retourne et se retient de sursauter. C'est la jeune femme du car, celle qui accompagnait Kaito lors de sa première rencontre avec lui. Aoko, c'était bien ca?

"Vous êtes... Aoko?" Elle demande, hésitante... Comment connait-elle son nom?

Un remous traverse la place, les policiers courent, leurs pas rapides causant des secousses sous pied, la foule derrière le cordon applaudit. Les deux jeunes femmes se retournent pour voir un homme vêtu de blanc les saluer du devant d'un immeuble. Il se tient bien au troisième étage, la faible fente d'une fenêtre son seul support. Sa cape couleur de lune vole de son dos tel un drapeau.

"Kaitou Kid..." Ce n'est pas de l'admiration qui sort de ses lèvres, mais un accueil sardonique. Même avant qu'elle ne connaisse son secret, elle avait toujours trouvé le voleur fantôme ostentatoire... Mais elle ne peut pas nier qu'il a une certaine classe.

A ses cotés, elle entend Aoko huer, du coin de son œil elle la voit hisser une pancarte au-dessus de sa tête. Les mots 'rentre chez toi, Kid!' sont peints de façon colériques. L'inquiétude de Shiho s'évapore. Si même l'amie d'enfance de Kaito désapprouve activement de ses activités nocturnes, il n'a qu'à se plaindre à lui-même s'il se fait chopper. Elle viendra lui rendre visite en prison pour se moquer de lui et le rassurer. Ses crimes ne lui vaudront jamais la peine de mort, au moins.

Shiho avait presque oublié à quel point elle avait été prête par le passé à se voir jugée et exécutée.

Elle observe le magicien au dessus d'elle faire ses pirouettes, éviter de justesse le missile que lui envoie Kudo. La pierre qu'il convoite, qui jusqu'à récemment était tenu dans les mains d'une statue ornant le bâtiment au second étage, lui tombe des mains. Il peste, l'abandonnant aux mains du commissaire qui semble éberlué de voir le bijou lui être retourné si promptement, mais Shiho peut voir, malgré le monocle et chapeau plateforme qui lui cachent le visage, que le Kid n'en est pas vraiment déconfit. Elle s'attend à le voir déployer son deltaplane, mais, comme bien souvent, le jeune homme l'étonne. Il disparait dans un nuage de fumée pour réapparaitre multiplié par dix, tout autour de la place, sautant au sol tel un chat. Aoko, aux cotés de Shiho, laisse échapper un ouah d'appréciation avant de se couvrir la bouche. Shiho retient un petit rire.

Le tumulte qui s'ensuit, policiers et fans se ruant tous vers le Kid le plus proche d'eux, laisse la place vide, laissant Shiho et Aoko côte à côte, avec le silence nécessaire pour parler. Cette dernière toussote en déposant sa pancarte.

"Pardon. Je suis Aoko Nakamori. Le commissaire est mon père." Elle se présente enfin, offrant une main que Shiho prends avec plaisir.

"C'est un détail que Kuroba a oublié de me préciser..." Elle sourit, contente de revoir la jeune femme dont elle envie la fraicheur. "Il me parle souvent de vos confrontations au lycée. Tu le pourchassais vraiment avec un balai en pleins cours de mathématiques?"

"Oh, ça..." Elle roule des yeux. "Il a probablement oublié de te préciser qu'il était un vrai pervers, ado, et qu'il me soulevait la jupe d'abord. Heureusement il s'est assagi depuis. Tu sais qu'il déteste les poissons? Même en dessins imprimés sur coton?"

Les sourcils de Shiho disparaissent sous sa frange. Elle répond, mi-surprise, mi-amusée "Non, je ne savais pas." A ce rythme là, Kaito n'aura vraiment plus de secrets pour elle. "J'ai déjà du mal à l'imaginer entrain de regarder sous les jupes des femmes."

"Je crois qu'il ne le faisait qu'à moi..." Aoko fronce des sourcils, entrain de se remémorer son adolescence si turbulente. Elle secoue la tête. "Cela n'importe pas vraiment. Je crois qu'il était juste curieux, et c'est devenu un jeu quand il a vu ma réaction."

"Vraiment?" Shiho sourit. Cela a plus de sens ainsi. Elle est devenue familière avec le caractère taquin et curieux du jeune homme.

"En tout cas je suis contente qu'il t'ait rencontrée. Depuis qu'il a commencé l'université, il avait besoin de quelqu'un pour le tenir en haleine. Comme je ne le voyais que le weekend, il devenait invivable à toujours chasser de nouveaux défis." Le sourire béant d'Aoko surprends Shiho.

"Le... Le tenir en haleine?!"

"Tu n'as pas idée!" Un petit rire s'échappe des lèvres de la fille du commissaire. "Il est tout plein d'éloges à ton égard, tu sais? C'est la première fois que l'on se parle, mais grâce à lui j'ai déjà l'impression de te connaitre."

Shiho reste muette. Elle a des papillons qui lui volent dans l'estomac.

"Bon, vu que tu es ici et non parmi le club des fangirls, j'imagine que toi non plus tu n'es pas fan de Kaitou Kid?" Maintenant Aoko a un œil critique. Elle l'observe de façon déconcertante. Shiho voit maintenant la similarité entre Aoko et son père, ce commissaire énergétique qui pourchasse le Kid si assidument. Elle lui donne le regard d'un policier.

"Je pense qu'il est... bruyant." Il est insouciant, inconscient des risques qu'il prend et clairement imbu de lui-même... mais aussi charmant. Shiho se contente du mot qui décrit le plus clairement le trait du Kid qui lui parait le plus extraordinaire. Il adore attirer le regard des autres. C'est une attitude que Shiho trouve si extra-terrestre à son être. "J'avoue que normalement, je serai restée chez moi... Mais j'ai voulu accompagner mon ami Kudo pour changer. Le Kid a la manie de lui aiguiser son sens de la chasse. C'est toujours intéressant à voir." En pensant à Kudo, elle l'aperçoit au travers d'une vitre dans le bâtiment auquel elles font face. Il sourit comme un chat. Il a une piste. Shiho sourit aussi.

"Ah, tu es l'amie de Kudo? Excellent!" Shiho laisse échapper un son confus en sentant Aoko lui sauter au cou pour l'enlacer dans ses bras. Le câlin ne dure pas longtemps, heureusement, mais... pour une fois... Shiho est contente du manque de protocole de cette inconnue. Elle aussi a l'impression de déjà la connaitre. C'est peut-être le début d'une nouvelle amitié, qui sait?

"Oui, sur ce..." La phrase de Shiho est interrompue par celle d'Aoko, commencée en même temps.

"Je devrais..." Voyant que Shiho l'encourage à finir, Aoko reprends. "Je devrais aller voir mon père. Il est toujours extatique lorsque Kudo lui permets de mettre un bâton dans les roues du Kid. On se reverra bientôt, j'espère?"

"J'en suis certaine..." Lui réponds Shiho, hochant la tête. Elle est contente de la rencontre, mais est consciente aussi qu'elle prend du retard. Il est dix heures. Elle doit se rendre au point du rendez-vous donné.


Shiho s'en doutait un peu, mais évidemment, il a choisi le toit comme lieu pour leur rendez-vous. Elle sourit, grimpant les escaliers, ses mains glissant le long des balustrades froides, le ciel au dessus commençant à montrer le potentiel d'une myriade d'étoiles qui peinent à faire compétition face aux illuminations nombreuses de Tokyo. Elle aperçoit une silhouette sombre sur le toit. Pendant un court instant, elle croit voir Kaito, sans sa tenue nocturne. L'homme se retourne, pestant. Elle reconnait ce ton frustré entre milles. C'est Kudo.

Il ne semble pas surpris de la voir la.
"Il t'as encore échappé?" Lui demande-t-elle.
"Evidemment..." Shinichi Kudo retourne ses mains dans ses poches, haussant doucement les épaules. Il incline la tête. Shiho parvient à déchiffrer un sourire à la lueur de l'unique lampadaire sur le toit. "Ce n'est que partie remise, de toute façon. Il y aura une prochaine fois."

Faites qu'il y ait toujours une prochaine fois, pense Shiho. Elle incline la tête avec un sourire elle-même cependant. "Comme toujours, tu as au moins réussi à l'empêcher de chopper le joyau. Mes félicitations."

Il roule des yeux et ricane un peu. "Pas besoin de me donner ton sarcasme."

S'il veut du sarcasme... La jeune femme aux cheveux chatains lui tape le bras, son sarcasme plus apparent. "Rentre donc voir ta fiancée avant que le glas de minuit ne sonne, Cendrillon."

"Oui madame la fée!" Kudo la salue, les sourcils pliés comme son rictus qui s'adoucit en pensant à sa dulcinée. Il ne perd pas de temps à descendre les marches, trouvant la porte de l'ascenseur sans problème.

Shiho reste sur le toit. Elle est contente de voir Kudo heureux mais...

Les papillons sont de retour dans son estomac. Ses sens s'aiguisent au point de devenir distrayants. Elle entend le souffle du vent, sent la vague odeur émanant des tubes de ventilation, peut goûter sur ses lèvres la promesse d'une nuit sèche et fraiche. Tout le long, elle n'a qu'une pensée en tête...

Pourquoi?

Elle se rappelle de la missive, délivrée à la main dans une enveloppe marquée confidentiel et à son nom. Elle l'invite à le retrouver ici. C'est une missive montrant le monogramme du Kid, mais signée...

Une carte si compromettante! Pourquoi diable lui a-t-il laissé cela? Comment même? Ce foutu...

"Kaito..." Le prénom lui souffle des lèvres, son surnom oublié dans sa confusion. Il est là, devant elle. Il vient d'atterrir, ayant sauté du haut d'une cheminée. Il porte encore son costard blanc, luminescent sous la lune qu'elle aperçoit maintenant derrière lui. Son cœur bat la chamade.

Il sourit, un petit sourire hésitant, non celui qui lui sert à chaque prestation nocturne, ni celui du jeune étudiant qui aime lui montrer des tours pour s'amuser.

"Shiho." C'est la première fois qu'il l'appelle ainsi. Shiho ne va pas s'en plaindre, les deux syllabes prononcées ainsi sont comme de la musique. Elle en perd ses mots.

Le bruit de ses pas résonne tandis qu'il couvre la distance qui les sépare. Elle se tient les mains, effrayée, mais elle ignore pourquoi. Elle a peur de dire quelque chose de blessant, de briser cette magie qui semble les entourer à cet instant. Cela lui donne la chaire de poule et des frissons le long de la nuque...

Il s'arrête à deux pas d'elle. Shiho prend un grand souffle. Son odeur... Comment n'a-t-elle jamais remarqué son odeur avant?

"Tu sais, simplement parce que je connais ton secret, ce n'est pas raison suffisante pour m'inviter à te rejoindre sur les toits." C'est plus fort qu'elle, le sarcasme sort, son sourcil s'arquant avec aplomb. C'est une distraction pour l'orage qui rage dans son cœur.

Elle reconnait ces sentiments. Elle ne comprend pas tout à fait, mais elle sait ou cela mène. Elle se souvient de l'anecdote qu'Aoko a partagée avec elle. Elle n'a pas envie d'être blessée une fois encore.

Un doux son mélodieux s'échappe des lèvres du Kid. Il rit.
"Oui, peut-être," son amusement s'efface, tandis qu'il hoche la tête. Elle a du mal à déchiffrer l'expression sur son visage.

Il retire son chapeau. Il enlève son monocle.

"..." Cela lui fait drôle. Voici que devant elle, elle a le Kid au visage de Kaito. Bien qu'elle connaisse son secret, le voir ainsi confirmé devant elle, après avoir appris à connaitre l'homme sous le masque, c'est surréel.

Il prends évidemment son silence comme une invitation pour s'expliquer.
"Peu nombreux sont ceux qui se doutent de mon identité, encore moins ceux qui en ont la certitude..." Il a un sourire prédateur tandis qu'il contemple la cité en dessous d'eux. "C'est fou comment cela peut parfois être aisé de semer le doute dans l'esprit des gens... Mais tu le sais bien, après tout."

Le cœur de Shiho s'arrête net un court instant.
"Je... Tu... Quoi?"

"Ne t'inquiète pas. Je serai la dernière personne à te reprocher tes secrets..." Il secoue les mains, son chapeau et monocle disparaissant comme par magie. "Ce que je veux dire, c'est que c'est une chose que de connaitre mon secret, mais..."

Il s'agenouille devant elle, une main sur le coeur. Elle peut maintenant voir son visage clairement, ses yeux aux couleurs bleues sombres la captivant avec leur mélange de trépidation et vulnérabilité.

"Il n'y a que deux personnes à qui je l'avoues."

La curiosité l'emporte. Elle décroise ses bras. "Qui donc?"

"Mon assistant, qui me connait depuis l'enfance et assistait aussi mon prédécesseur..." Il a un sourire tendre en pensant à cette personne. Shiho a envie de la rencontrer. Kaito a clairement beaucoup d'affection pour elle.

"Et l'autre personne?" La voix de Shiho est timide. Elle se doute de la réponse, mais elle peine a comprendre tout à fait.

"C'est toi. » le visage du Kid, de Kaito, il s'illumine avec un sourire béant. Ce n'est ni le sourire moqueur du voleur, ni le sourire amusé de l'étudiant qu'elle a fréquenté ces derniers mois. C'est un sourire honnête, qu'elle a envie de revoir encore et encore.

"Eh bien..." Elle prend un instant pour se refocaliser sur la question. "Je suis honorée de faire partie d'un groupe aussi restreint, mais tout cela ne me dit pas... Pourquoi?"

Faites qu'il n'y ait pas une demande caché. Faites qu'il ne soit pas simplement à la recherche d'une taupe aux cotés de Kudo pour lui rendre la vie plus facile. Faites qu'il ne cherche pas une complice pour lui concocter des somnifères et autres gaz.

Il se lève d'un geste fluide, sa cape claquant dans le vent, un bruit dramatique tandis qu'il retire son gant pour lui offrir une rose apparue de nulle part.

"Parce que je t'aime, Miyano Shiho..." Il y a un soupçon du masque qu'elle a appris à reconnaitre, la face de poker, comme il le lui a expliqué une fois, mais elle ne doute absolument pas de l'honnêteté du sentiment exprimé. Son masque est un écho du sien qui s'effondre à ses mots, celui qui craint la réponse de l'autre, celui qui cherche à protéger le cœur tout en dévoilant ses sentiments. Elle prend la rose, lui permettant de continuer, timidement... "Et... Et si vous en avez le cœur, connaissant mes deux visages, ce dont je suis capable, je..."

Il lui prends la main libre d'une main gantée, y déposant un baiser chaste.
"Si tu le veux bien, j'aimerai que nous sortions ensemble."

Elle ne peut s'empêcher de sourire, le soulagement et l'exaltation la remplissant. Cela dit, elle ne va pas lui rendre la vie facile...
"Tu me dis tout cela," répond-elle, "mais tu m'offres une rose grise?"

Il souffle, faisant voler quelques unes des mèches de sa frange.
"Les roses rouges, j'en offre à la pelle aux jeunes dames ayant besoin d'un sourire. Non, une rose rouge ne te va guère. Pour toi… une rose rare et impossible, une rose qui reflète le mystère et la beauté qui t' entoure... Une rose argentée."

Elle rougit, se rendant compte de la nature du compliment offert, sans pour autant pouvoir répondre.

"Ai-je le droit à un verdict, oh juge de mon coeur?" Le roulement des yeux, le sourire un brin insolent et taquin. Revoilà le Kaito qu'elle connait. Elle inspire un grand coup.

"Embrasses-moi donc, voleur de coeur. La réponse est oui."

La réponse de Shiho étonne la jeune femme, mais, pour une fois, elle n'a aucun regret. Elle ne le regrette pas lorsque le jeune homme devant elle la prend dans ses bras avec une fougue qui la fait fondre. Ses bras sont tendres dans leur étreinte et ses lèvres timides tandis qu'elles trouvent les siennes. C'est magique.

La rose grise lui tombe des doigts, mais elle sera certaine de la récupérer après.


À continuer...?

Remerciements à ma sœur qui a vérifié l'orthographe de ce chapitre pour moi.