Me voilà de retour (pour vous jouer un mauvais tour... oups, je m'éloigne ) avec une réponse au défi de la page Severus ? Partez Miss Granger. Jamais. J'aurais pu publier cet OS beaucoup plus tôt mais je voulais attendre les résultats en cas de partage sur la page avant de l'ajouter ici. Au final, cette petite chose qui n'a pas mis longtemps à s'écrire est arrivée 1ère, ce qui m'a beaucoup étonné.

Je sais que certains m'attendent de pied ferme sur un projet "long", et malheureusement, ce n'est pas pour tout de suite ! À force, vous allez finir par croire que j'écris que pendant cette période et que des OS par dessus le marché ! Mais je peux vous garantir que j'ai un plus gros projet en cours qui me prend juste beaucoup plus de temps à écrire que ce que j'avais imaginé !

[EDIT : Cet OS n'en est plus un ! Je ne sais pas encore combien de chapitres contiendra cette fiction mais plus d'une dizaine, c'est certain ! Je vous souhaite donc la bienvenue sur ma première fiction longue ! :D ]

Disclaimer : L'univers et les personnages appartiennent à la fabuleuse J.K.R à qui je ne fais qu'emprunter les personnages pour m'amuser un peu avec.

Pour ce premier chapitre, les contraintes étaient les suivantes :

Thème : Noël / Nouvel an
Entre 100 et 2 000 mots
Mots imposés : Sucreries - Larmes - Lanternes - Chemise - Quidditch - Manège - Pizza

Encore et toujours merci à ma très chère Zelo (qui change de pseudo comme de chemise :p ) pour la relecture et tout le reste.


CHAPITRE 1: Les Mots Heurtent

Lentement, les flocons tombaient par centaine sur le parc de Poudlard dépeuplé de tout élève dont la majorité avait rejoint leurs familles pour les vacances. Même Harry avait fui le château, préférant de loin le réconfort du Terrier et les délicieux mets préparés par Molly au désert qui caractérisait Poudlard à cette période de l'année. Il n'y avait bien eu qu'elle pour rester ici alors qu'elle aurait simplement pu profiter de l'insouciance des quartiers moldus londoniens qui ne se rendaient pas compte de ce qui se tramait côté sorcier.

Éclairée par la simple lueur d'une lanterne au coin de l'alcôve dans laquelle elle s'était réfugiée, Hermione gardait le regard fixé sur le parc, assistant silencieusement au couché du soleil annonciateur d'une nuit euphorique pour tous les autres. Inconsciemment, elle resserra les bras autour de ses jambes alors que sa tête vint reposer contre la fenêtre glacée. Si elle avait été raisonnable, elle aussi aurait pris le Poudlard Express. Seulement, il y avait bien longtemps qu'Hermione ne l'était plus, une question bien spécifique ayant longuement taraudé son esprit vif : Était-il nécessaire de retourner à Londres pour les vacances de Noël ? Après avoir pesé le pour et le contre, la réponse avait été clairement négative, et, une fois logée dans sa petite tête bien garnie, il avait été impossible de l'en expulser malgré l'insistance de ses parents qui requéraient sa présence en cette période plus que toutes autres. Laissant un soupir s'échapper, la jeune fille se remémora combien Noël n'était plus aussi joyeux depuis son entrée à Poudlard. Le reste de sa famille ignorant qu'elle était une sorcière, tous la dévisageaient à chaque réunion de famille où les remarques fusaient à son égard sans qu'elle ne bronche, la considérant seulement comme un petit génie incompréhensible parti à l'autre bout du pays parce que rien ne pouvait la satisfaire plus près. Bien que la consommation d'alcool lui ait été interdite, n'étant pas totalement considérée comme une adulte, l'année précédente, Hermione était tout de même parvenue à chaparder une bouteille qui s'était avérée être de très bonne compagnie, l'aidant à encaisser les coups sans répliquer. Et cela ne faisait nul doute qu'elle aurait recommencé son petit manège cette année encore si elle avait remis les pieds à Londres. Prenant une longue inspiration, elle ferma les yeux essayant d'oublier la lettre qu'elle avait reçu le matin-même lors du petit déjeuner et ravala un sanglot alors qu'une larme roulait le long de sa joue sans qu'elle n'ait eu le temps de la retenir. Désormais, même ses parents faisaient preuve de déception à son égard.

- Miss Granger ? demanda une voix masculine et dangereusement basse à qui elle n'avait aucune envie de rendre des comptes. Miss Granger est-ce que...
- Si vous êtes venu vous farcir un Gryffondor en guise de cadeau de Noël, lui coupa-t-elle la parole. Je ne suis pas celle qu'il vous faut… professeur.
- Je ne crois pas que c'est ce dont j'ai besoin.

Déstabilisée par son timbre tranquille, Hermione resta un instant bouche bée. Pourquoi ne lui avait-il pas ôté un nombre de points conséquent alors qu'elle venait de lui en offrir la possibilité sur un plateau ? Rivant son regard vers celui qui la dardait depuis son arrivée, elle l'observa sans rien ajouter. Toujours fidèle à lui même, enveloppé de noir, la sorcière remarqua que si son visage cireux encadré de longues mèches sombres semblait toujours impassible, une lueur étrange illuminait son regard. Se pouvait-il qu'il soit inquiet pour elle ? Non… Il devait simplement se jouer d'elle.

- Me pensez-vous réellement incapable de me faire du souci pour quiconque ? demanda-t-il comme s'il avait lu le fond de sa pensé qu'il avait probablement fait d'ailleurs puisqu'elle n'avait jamais appris à clore son esprit. Toujours si peu encline à bavasser, elle retourna à son occupation première, espérant qu'il la laisse en paix.

- Et bien Miss, dit-il après un temps qui leur sembla à tous deux une éternité. Avez-vous tant abusé des sucreries disséminées dans tout le château par notre très cher directeur que vous n'êtes plus en capacité de répondre à une question ?

Bien malgré elle, un léger sourire franchit ses lèvres à l'idée d'un Albus Dumbledore prenant plaisir à camoufler toutes sortes de confiseries dans les moindres recoins des décorations qui peuplaient le château depuis début Décembre, ne pouvant s'empêcher d'en grignoter quelques unes au passage.

- Voilà qui est mieux, continua-t-il d'un calme déconcertant. S'asseyant à ses côtés sans lui demander son avis, il garda une distance respectable entre eux et poursuivit : J'aurai détesté voir les larmes ravager ce charmant minois.

Hermione écarquilla ses yeux brillants alors qu'il essuyait du bout du pouce avec une douceur troublante le sillon tracé par la larme qui avait coulé le long de sa joue. Est-ce que Severus Snape, le terrible bâtard des cachots, plus couramment surnommé chauve-souris venait tout juste de lui faire un compliment ? Impossible. Elle était une Gryffondor et il les détestait plus que n'importe quelle maison. Elle devait s'être endormie contre cette fenêtre et rêver. Oui, c'était ça ! Il n'était que le fruit de son imagination. Il ne pouvait y avoir d'autre solution…

- Miss Granger, je puis vous assurer que vous n'êtes pas en train de rêver.
- Vous avez osé utiliser la légilimencie sur moi ? s'exclama-t-elle outrée.
- À dire vrai, vous pensez si fort que je n'ai même pas eu à faire cet effort. Et je vous assure que si j'entends ne serait-ce qu'une fois de plus l'un de ces surnoms dont vous m'affublez si naturellement, votre sablier risque de perdre un certain nombre de points.

Et dire qu'habituellement c'était elle qui admonestait Harry et Ron lorsqu'ils l'appelaient de la sorte... Refoulant un soupir, elle se mordit l'intérieur de la lèvre et ne put s'empêcher de l'observer à nouveau, toujours surprise qu'il se montre si pondéré à son égard. Contrairement à elle qui s'était installée en travers, lui était assis d'une manière plus naturelle, soutenant son poids sur le mur juste derrière tout en étant légèrement tournée vers elle. Ses longues mains aux ongles ras reposaient tranquillement sur ses genoux tandis que son regard d'une couleur charbon, curieusement ne la quittait pas des yeux. Continuant de le dévisager, elle s'attarda sur lui plus qu'elle n'aurait jamais osé le faire, et, avec une certaine surprise, découvrit qu'il ne portait pas ses robes sorcières mais une simple chemise cintrée qui lui conférait une silhouette affreusement fine.

- La vue vous plait Granger ? demanda-t-il la sortant de sa contemplation.
- Oh… répondit-elle détachant précipitamment son regard du corps de son professeur alors que ses joues prenaient une jolie teinte rosée. Désolée… Je ne m'étais pas rendue compte que je vous fixais...

Fière de la gêne occasionnée chez son étudiante, Severus se permit un sourire goguenard. S'il aurait pu lui rétorquer qu'elle faisait une affreuse menteuse afin d'accentuer son malaise, il n'en fit rien pour une seule et unique raison : personne ne l'avait jamais détaillé de la sorte. On lui lançait bien des regards de haine ou de dégoût, mais même Lily ne lui avait jamais offert un tel regard. Pourtant, pour ce qu'il en savait, la gamine ne semblait pas l'apprécier plus que cela. Il fallait dire que s'il ne s'était pas montré indifférent à son égard, ne pouvant décemment ignorer sa main tendue à chacun de ses cours, il restait un infect professeur, et ce, même s'il s'était quelque peu calmé depuis l'obtention du poste qu'il sollicitait depuis sa première année en tant qu'enseignant.

- Pourquoi être si aimable avec moi depuis tout à l'heure ? l'interrogea tout d'un coup la sorcière.
- Aimable ? dit-il laissant traîner un rire onctueux. Et moi qui croyais vous avoir menacé de vous enlever des points il n'y a pas si longtemps ! Décidément les Gryffondors ne font vraiment preuve d'aucune écoute !
- Verseriez-vous dans l'humour professeur ?
- Touché ! admit-il quelques rides au coin de ses yeux attestant son amusement.

Hermione écarquilla les yeux pour la seconde fois. Jamais encore elle n'avait vu plus qu'un rictus railleur sur son visage qui semblait incapable d'exprimer tout autre émotion. Même en cas de victoire de ses petits protégés au Quidditch il ne se laissait pas aller à plus que du dédain. Que pouvait donc bien lui valoir cette faveur inattendue ?

- Ne me dites pas que j'ai encore pensé trop fort ? demanda-t-elle surprenant une esquisse de sourire qui s'agrandit quand un petit rire s'échappa de sa gorge et qu'il acquiesça.

Hermione sentit alors la chaleur de son embarras envahir son visage rougissant. Il allait vraiment falloir qu'elle apprenne à mieux contrôler ses pensées. Peut-être qu'il pourrait lui donner quelques conseils à ce propos d'ailleurs ?

« Non mais vraiment, tu deviens folle ma vieille... » tempêta-t-elle contre elle-même. « Et après ça, qu'est-ce que tu voudras ? Passer une soirée au coin du feu en partageant une pizza peut-être ? Par Merlin c'est Snape ! Snape le... » Prenant brusquement conscience qu'à la manière dont elle s'invectivait, il ne pouvait que l'entendre, elle tourna subitement son regard vers le sorcier qui la regardait mi-étonné, mi-amusé.

- Je n'ai pas la moindre pizza à vous proposez, dit-il appuyant sur le terme alors qu'elle ouvrait la bouche dans le but probable de s'excuser, mais si vous le souhaitez vraiment, votre petite discussion interne peut être poursuivie ailleurs.

Hermione fixa son professeur de ses yeux ahuris. Venait-il de l'inviter dans ses quartiers ? Certes, ailleurs restait plus que vague, mais la sorcière n'était pas assez idiote pour prétendre qu'ils iraient simplement dans la Grande Salle où Dumbledore avait invité le personnel et les rares élèves restants à se joindre à lui pour le dîner qu'il voulait particulier.

- Hum, Monsieur... se risqua-t-elle. Vous ne comptez pas vous rendre dans la Grande Salle, n'est-ce pas ?
- M'imaginez-vous sérieusement, mes sarcasmes et moi au beau milieu de cette joyeuse bande d'hypocrites chantant pour le bonheur d'un directeur euphorique ?

Hermione visualisa aisément Dumbledore dans l'une de ses tenues excentriques essayer de le convaincre de jouer le jeu alors qu'il reniflerait dédaigneusement et se mit à rire franchement.

- Bien sûr que non !
- Je savais que vous comprendriez ma peine, ajouta-t-il faussement affligé.
- Mais dans ce cas, pourquoi moi, la Miss-Je-Sais-Tout, alors que je suis certaine de vous ennuyer ?
- Je crois, Miss Granger, dit-il plus d'une voix enjôleuse, que vous vous sous-estimez.

Il marqua une pause, attendant qu'elle le regarde avec ses yeux de merlan frit et ajouta :

- J'ai beau être un abominable bâtard ou tout ce que vous voudrez... Il leva une main pour l'obliger à garder la bouche close. Je ne suis pas inhumain pour autant...
- Je n'ai jamais pensé que c'était le cas professeur, dit-elle lui concédant un sourire.

Il hocha la tête, puis, se redressant prêt à partir, il lui tendit la main et reprit :

- Puisque je ne tiens pas plus que vous à me morfondre dans mon coin ce soir, que diriez-vous d'un bon verre de vin et peut être même de quelques toast subtilisés aux cuisines ?

Sans vraiment réfléchir, Hermione attrapa la main de son professeur et le suivit dans les couloirs tous plus ou moins illuminés de guirlandes et autres fanfreluches dont ni l'un ni l'autre ne se préoccupaient, seule la possibilité de passer une soirée diamétralement opposée à celle qu'ils s'étaient imaginée les séduisant.

Finalement, les larmes avaient définitivement quittées le visage de la jeune sorcière qui songea que rester à Poudlard s'avérait probablement la meilleure décision qu'elle ait prise depuis quelques temps. Et qui aurait pu prédire que la personne en qui elle trouverait une source de réconfort le soir de Noël ne serait autre que le pas si désagréable Severus Snape ? À n'en point douter, pas même Sybill Trelawney !


Juste pour la forme, les petits commentaires de Zelo :

J'adore et je vois très bien la scène se dérouler. J'imagine bien les débats qu'ils vont pouvoir mener au coin du feu en sirotant et grignotant des toasts….. Non en fait je nous vois bien faire ça à Noël en les regardant à la tv :'D (Je suis démasquée !) Oh ! Et dis donc c'est que tu changes doucement de style d'écriture toi, en bien ! (*blushing*)

"Bien malgré elle, un léger sourire franchit ses lèvres à l'idée d'un Albus Dumbledore prenant plaisir à camoufler toutes sortes de confiseries dans les moindres recoins des décorations qui peuplaient le château depuis début Décembre, ne pouvant s'empêcher d'en grignoter quelques unes au passage."[ça me fait penser à la recherche d'indice sur l'ex pottermore ! :'D]