Le 24ème chapitre. Je vous laisse à votre lecture et on se retrouve en bas.


Un an avait passé depuis le bal. Une année durant laquelle, Hermione et Drago s'étaient disputés, chamaillés, réconciliés et aimés. Ils avaient ri, s'étaient embrassés, s'étaient découverts et avaient même fini par s'installer ensemble, au manoir Malefoy. Hermione avait d'abord refusé, disant qu'elle préférait rester chez elle, mais Drago avait su la convaincre en assurant qu'il serait bien plus facile d'accueillir toute sa famille et tous les orphelins pour les fêtes dans une maison aussi grande que le manoir. Alors elle avait cédé, avec pour seule condition de prendre Pattenrond avec elle. Drago avait fait la tête, mais elle l'avait ramené.

—Pansy, dit à ton mec qu'on n'allume pas une cheminée avec une putain d'allumette. Nous sommes des sorciers, nous avons une baguette, grogna Drago en entrant dans le salon, les bras chargés de petits fours.

—Laisse tomber, répliqua sombrement Pansy, depuis qu'Hermione lui a appris à le faire avec des allumettes, il insiste pour le faire comme ça.

—Je vous entends vous deux, répliqua Théodore en craquant une énième allumette.

Drago et Pansy levèrent simultanément les yeux au ciel, et s'adresser un sourire amusé dans le dos du pauvre Théodore qui ne semblait pas totalement au point dans l'utilisation des allumettes. Quelques minutes plus tard, Hermione entrait dans la pièce, en tenant par la main une petite fille d'un an tout au plus, qui peinait encore un peu à mettre un pied devant l'autre.

—C'est bien, Elise, tu y es presque ! s'exclama Hermione pour l'encourager.

Quand la petite Elise leva les yeux et aperçut sa main à quelques pas d'elle, elle lâcha les mains d'Hermione et avança de sa démarche chaloupée jusqu'à Pansy qui tendait les bras. Les premiers pas de la petite Elise Parkinson-Nott venaient d'avoir lieu. Tout le monde se mit à applaudir et Théodore se précipita sur sa fille pour la prendre dans ses bras et la faire tourbillonner en l'air.

—C'est qui la gamine la plus intelligente de la terre ? C'est ma fille, roucoula-t-il.

—C'est surtout la mienne, répliqua Pansy en s'approchant à son tour et en embrassant Elise sur le front.

Théo n'ajouta rien mais regarda Pansy avec tellement d'amour et de bienveillance, qu'Hermione fut ravie de voir qu'un an plus tard, Pansy avait finalement accepté de laisser Théodore entrer à nouveau dans leur vie. Ils s'étaient installés ensemble peu de temps avant l'accouchement et menaient à présent une vie bien rangée et remplie d'amour – même si Pansy adorait se plaindre et dire que le père de sa fille ne savait pas changer une couche convenablement.

Drago s'approcha d'Hermione, et glissa un bras autour de sa taille. Il profita que la petite famille derrière lui était bien trop occupée à s'émerveiller sur les premiers pas d'Elise pour voler un baiser à Hermione.

—On pourrait en avoir un nous aussi.

—C'est trop tôt, Drago, soupira Hermione.

Ils avaient eu cette conversation des centaines de fois durant les semaines qui avaient précédé les fêtes.

—C'est vrai, sourit Drago, mais songe-y.

—J'y pense, répliqua-t-elle. Mais pour l'instant, je ne suis pas prête à te partager avec qui que ce soit. Et puis, j'aime rester au lit pendant des heures le matin.

Drago eut un petit rire, et embrassa à nouveau Hermione, de façon plus passionnée et bien moins pudique cette fois. Il s'autorisa même à venir poser une main conquérante sur le haut des fesses d'Hermione. Trop occupés à s'aimer, ils n'avaient pas entendu la porte s'ouvrir et les enfants de la Maison des Orphelins entrer.

—Arrêtez de vous faire des bisous, c'est dégoûtant, s'exclama Judith en leur sautant dans les bras.

—Salut princesse, sourit Drago en la portant.

Judith avait pris un an depuis l'année dernière et avait considérablement grandit, si bien qu'Hermione ne pouvait plus la porter et que Drago devait jouer de ses muscles pour la garder dans ses bras. Mais Judith se fichait bien de son poids, et adorait quand Drago la prenait contre lui. Une relation très fusionnelle s'était créée entre la petite fille et Drago, si bien qu'ils passaient beaucoup de temps ensemble et que la petite Judith venait régulièrement dormir au manoir. C'était sans doute ce qui avait donné des idées d'enfant à Drago.

Judith descendit des bras de Drago et se précipita sur Elise et Pansy qui étaient toutes deux assises sur l'un des canapés.

—Salut Elise ! s'exclama Judith en embrassa le bébé sur la joue.

—Bonjour Judith, sourit Pansy.

Judith se pencha et embrassa à son tour Pansy sur la joue, avant de s'installer à côté d'elle. Les autres enfants étaient déjà tous rassemblés autour du sapin et attendaient avec hâte de pouvoir ouvrir la centaine de cadeaux qui s'y trouvait

—Tu ne vas pas avec les autres ? demanda Pansy à Judith qui était restée à l'écart.

—Non, répondit Judith en se tordant les mains.

—Qu'est-ce qui t'arrive ?

—Je… je voudrais faire une annonce, mais je n'ose pas.

Pansy la regarda surprise, mais ne demanda pas plus d'information. Elle se leva et, penchée sur ses bottes à talons, tapa plusieurs fois dans ses mains pour demander le silence. Lorsqu'elle fut sûre que tous les regards étaient tournés vers elle, elle déclara :

—Notre petite Judith ici présente à quelque chose à nous dire.

—Surtout à Drago et Hermione, souffla Judith à Pansy.

—Surtout à Drago et Hermione, ajouta Pansy d'une voix claire.

Drago et Hermione se regardèrent d'un air étonné. Ni l'un ni l'autre ne savait ce que Judith voulait annoncer, aussi s'approchèrent-ils et regardèrent la fillette monter sur un tabouret qui se trouvait là. Elle sortit de sa robe un petit morceau de parchemin sur lequel elle semblait avoir écrit beaucoup de choses, et s'éclaircit la gorge en toussotant.

—Alors voilà… commença-t-elle.

Les yeux rivés sur son parchemin, elle se mit à le lire de sa petite voix douce et légèrement tremblotante.

—J'ai décidé de vous annoncer quelque chose. Depuis que je suis toute petite je vis à la maison des Orphelins. J'ai vu beaucoup de mes copains et de mes copines se faire adopter autour de moi, et je dois dire que ça m'a rendu un peu triste quand Greg est parti dans sa nouvelle famille cet été. Mais il y a quelque chose que je n'arrive pas à comprendre. Pourquoi ce sont les parents qui adoptent les enfants et pas les enfants qui adoptent les parents ? après tout, ce serait plus logique ! Alors moi j'ai décidé d'adopter Hermione et Drago comme parents. Je ne sais pas s'ils sont d'accord, mais on n'a pas demandé son avis à Greg quand ses parents adoptifs l'ont choisi, alors j'ai décidé de les adopter sans leur demander leur avis.

Des petits rires s'élevèrent dans la pièce.

—Après tout, je les aime alors je pense que ça suffit pour adopter des parents. Je les aime parce qu'ils sont amoureux et qu'ils m'aiment eux aussi, j'en suis sûre. J'aime quand Hermione fait du chocolat chaud pendant que Drago et moi, on fait des batailles de boules de neige, j'aime quand on lit une histoire le soir, devant la cheminée et j'aime aussi quand Drago m'appelle « princesse ».

Hermione jeta un coup d'œil à Drago, et elle vit qu'il était dans le même état qu'elle. Leurs yeux brillaient de larmes de joie, et leurs cœurs battaient à l'unisson. Et Judith de continuer sur sa lancée.

—Je vous promets que je serais une petite fille sage, que je vous aimerais toujours même si vous me grondez des fois. Je vous promets de pas vous réveiller trop tôt le matin, sauf quand on fait des batailles de polochons dans votre grand lit. Je vous promets qu'on sera heureux. Je ne vous appellerai pas papa et maman, parce que mon papa et ma maman sont morts, mais vous serez quand même mes parents, et nous serons heureux. Vous verrez, l'adoption c'est parfois compliqué au début – j'ai entendu Hermione le dire aux parents adoptifs de Greg – mais avec de la patience et beaucoup d'amour, on arrive à devenir une famille.

Judith fit une pause juste le temps de reprendre son souffle.

—Alors voilà, je vous annonce officiellement que je vous adopte, et je vous promets de faire de vous des parents heureux.

Le silence se fit dans la pièce, et Pansy et Théo furent les premiers à le briser. Ils se mirent tous les deux à applaudir, d'abord lentement, puis de plus en plus fort, de plus en plus vite. Pansy pleurait discrètement, tandis que Théodore avait sa gorge serrée. Tous les autres suivirent, sauf Hermione et Drago, qui, sous le choc, ne savaient pas comment réagir.

Judith descendit de son tabouret et s'approcha du couple d'un air timide. Elle leur tendit un parchemin sur lequel on pouvait lire :

« Contrat d'adoption de parents.

Je, soussignée, Judith, orpheline depuis toujours, fais le choix réfléchi d'adopter pour parents Drago Malefoy et Hermione Granger. Je promets de les chérir, de les aimer et de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour les rendre heureux.

Signature de l'adoptante : Judith.

Signature des adoptés : …. »

—Il n'y a plus qu'à signer, murmura Judith alors qu'Hermione lisait attentivement le contrat.

Drago et Hermione se regardèrent de longues secondes. Ce fut un échange silencieux, et sans que Judith ne s'en rende compte, il y eut un débat entre les deux sorciers. Seraient-ils de bons parents ? Méritaient-ils d'être adoptés par Judith ? Est-ce que leur amour suffirait à la rendre heureuse ? Tant de questions qui restaient sans réponse, mais qui en trouverait sûrement, s'ils essayaient.

—Je crois qu'on n'a pas le choix, sourit Drago en s'agenouillant devant Judith.

—C'est toi qui nous adoptes, reprit Hermione, tu es sûre de savoir dans quoi tu te lances ?

—Dans une famille, murmura Judith.

Et sans crier gare, elle se jeta dans leurs bras, éclatant en sanglots, en sanglots de bonheur. Elle passa un bras autour du cou de Drago et un autre autour de celui d'Hermione et les serra contre elle aussi fort qu'elle le pouvait. Si fort que Drago put sentir son petit cœur tambouriner dans sa poitrine, si fort qu'Hermione ne put s'empêcher de se mettre à pleurer elle aussi.

Ce n'était que la suite logique des choses, pensa Drago. C'était grâce à Judith que tout avait commencé entre eux, grâce à sa malice, à son sourire, à sa bonne humeur. Alors qui étaient-ils pour lui refuser cela ? Et puis, de toute façon, elle l'avait dit : on ne demandait jamais leur avis aux adoptés, alors ils deviendraient ses parents, un point c'est tout.


Voilà, j'ai voulu faire ce petit épilogue sur Judith, parce que c'est un personnage que j'ai beaucoup aimé et je voulais qu'elle ait une fin heureuse. Ce n'était peut-être pas inattendu, mais j'ai essayé de faire ça joliment, et j'espère que cela vous aura plu.

J'en profite pour vous dire merci ! J'ai passé 24 excellents jours en votre compagnie. Chaque jour, quand j'écrivais mon chapitre quotidien, je me demandais ce que vous en penserez, et à chaque fois que je découvrais vos commentaires le lendemain, j'ai rassurée. J'ai été ravie de vous faire partager cette histoire de noël et plus ravie encore de voir qu'elle vous a plu. Je remercie particulièrement les personnes qui ont pris le temps de commenter aussi régulièrement, car c'est vous qui avez été mon calendrier de l'avent !

Je suis triste de poser le point final de cette histoire, mais il le faut bien ! Et puis, le côté positif des choses, c'est que ca y est, c'est noël ! Je vous souhaite à tous d'excellentes fêtes de fin d'année, j'espère qu'elles vous apporteront joie et bonheur, que vous passerez de merveilleux moments en familles et entre amis.

Terminez bien cette année, et peut-être qu'on se retrouvera en 2017 pour une autre fiction ! N'hésitez pas à venir me rendre visite sur ma page face book « Brunhild Ana Writings » pour savoir où en sont mes projets d'écriture.

Joyeuses fêtes, et surtout, portez-vous bien !

Ana.