Résumé : 10 ans après la bataille de Poudlard, Harry devient professeur de Défense contre les forces du mal. Plus qu'heureux de revenir chez lui, sa joie sera malheureusement de courte durée lorsqu'il découvrira le nouveau professeur de Potions.

Pairing : Harry/Draco

Disclaimer : Les personnages et leur monde appartiennent à J.K Rowling.


LoupSpell : Je suis contente que l'évolution te plaise :D Merci pour ton avis ! J'espère que la suite te plaira ;)

brigitte26 : Oui, Ron a vraiment muri et je suis contente que tu aime sa réaction :D En avant pour la suite et merci beaucoup à toi :)

Kelewan : Hahaaaa ce chapitre devrait t'éclairer sur la façon dont Harry commence à gérer ses sentiments alors j'espère que tu vas aimer ! Merci à toi de me lire :D

toundra95 : Merci :D tu cerne bien la manière dont Draco pourrait réagir ;) du coup j'espère que ce chapitre sera à la hauteur de tes attentes ! :)

Lils : "quelles tartes" xD tu m'as tuée ! C'est le mot, ils peuvent être sacrément tartes ^^ mais on les aime pas vrai ? Merci beaucoup pour ton avis :D

Lily-Rose : Merciii ça me fais super plaisir ! J'espère que la suite te plaira :D

Kouby : Merci beaucoup pour ce joli message ! Voilà la suite et j'espère que tu prendra toujours autant de plaisir à la lire:D

machonjuli : Merci beaucoup, ce que tu dis me donne encore plus envie d'écrire :D C'est vraiment super motivant alors merci pour ça !

Laelya : Merci :D la suite à un peu tardé mais la voilà ;)

Fleur d'Ange : Oui, Clint est plutôt idiot que foncièrement méchant :) mais j'l'aime pas trop quand même hihi ! Merci pour tes retours et j'espère que tu vas aimer la suite :)

Merci merci merci pour tout vos retours qui me donnent encore plus envie d'écrire ! Votre fidélité est tellement appréciable, j'espère de tout coeur que vous allez tous continuer à prendre plaisir à lire comme je prend plaisir à écrire et à lire vos messages 3


Dimanche 21 Décembre 2008

Draco était assis au bord du lac de Poudlard, emmitouflé dans diverses couches de Pulls. Il avait toujours préféré l'hiver à l'été, il adorait la neige.
Quand il neigeait, le silence était différent, comme si chaque son était étouffé. C'était une sensation qu'il aimait particulièrement. Il se rappelait de ses longues balades au Manoir Malfoy quand il était enfant. Son plaisir à l'apparition des premiers flocons, sa joie quand les décorations de Noël étaient installées par les elfes de maison. Il se souvint que cela le frustrait grandement, car il avait toujours rêvé de décorer lui même un sapin.
Rêve enfin devenu réalité deux semaines auparavant. Potter était venu le chercher pour lui proposer de venir décorer la grande salle, et Draco s'était senti profondément heureux.
Les dernières semaines avaient été agréablement bizarres. La soirée qu'il avait passé chez Potter au square Grimmaurd les avaient rapprochés l'un de l'autre. Draco se sentait désormais vulnérable : il était bien trop attaché à lui, et n'envisageait plus sa vie sans son amitié. Il s'était même rapproché de Granger et Weasley. Ce dernier l'avait contacté une semaine après ce fameux repas pour le remercier car , grâce à lui, ils avaient trouvé une alternative à la composition des pastilles de gerbe, et il lui en était visiblement très reconnaissant. Draco avait même été invité à dîner chez eux avec Potter, et il y avait passé un très bon moment. Si on lui avait dit une chose pareille quelques années en arrière, il n'y aurait jamais cru.
Il avait également prit contact avec sa tante Andromeda, avec laquelle il échangeait de nombreuses lettres. Il avait été extrêmement ému que sa tante accepte discuter avec lui, malgré l'ancienne et très noire histoire familiale qu'ils partageaient.
Draco devait le reconnaitre, depuis que Potter était son ami, sa vie était bien plus heureuse et prenait un tournant qui le ravissait au plus haut point. Mais malgré tout, cela l'effrayait. Potter semblait désormais indispensable à son équilibre, à son bonheur.

Il entendit des pas s'approcher de lui. Il ferma les yeux pour profiter du son de la neige qui craquait sous les chaussures. Il les rouvrit quand Potter s'assit à côté de lui. Les deux hommes restèrent silencieux quelques minutes durant. C'était calme. Tellement apaisant. Draco se sentait encore mieux maintenant que l'ancien Gryffondor l'avait rejoint.
La plus grande partie des élèves étaient rentrés chez eux pour les fêtes, tandis que certains préféraient passer Noël ici. Draco, lui, était systématiquement rentré chez ses parents pendant sa scolarité.
Pour sa première année en tant que professeur, McGonagall lui avait proposé de rentrer chez lui pour passer le réveillon de Noël avec sa famille, mais il hésitait sincèrement.

- Alors, tu as pris ta décision pour le soir du réveillon ? Lui demanda alors Potter

Draco l'observa du coin de l'oeil. Potter lui donnait souvent l'impression d'avoir accès à ses pensées, ce qui était extrêmement frustrant. Lui qui se donnait toujours tant de mal pour ne rien laisser paraître !

- Pas encore.
- Tu sais, tu n'es vraiment pas obligé de rester. Comme je me suis porté volontaire, nous sommes suffisamment nombreux pour gérer cette petite poignée d'élève ce soir là. Tu devrais en profiter pour voir tes parents.
- Là n'est pas la question, Potter. Je ne suis juste pas sûr d'avoir envie de passer le réveillon là bas.

Draco espérait que Potter ne lui poserai pas trop de question. Il n'avait pas envie de rentrer dans les détails de ce qu'il ressentait, mais il savait qu'il ne pourrait pas s'en empêcher si le brun insistait. Il brisait ses défenses. C'était trop simple de parler avec lui, cela se faisait naturellement.
Mais c'était stupide d'espérer une chose pareille, Potter n'en resterait sûrement pas là.

- Tu n'as pas envie de les voir ? Lui demanda-t-il.

« Gagné. » Pensa Draco.

- C'est pas ça. Je me sens juste bien ici. Parfois j'ai l'impression d'être moi, juste moi : Draco Malfoy, professeur de Potions. Et non pas Draco Malfoy le Mangemort.

Il sentait le regard de Potter sur lui, mais il continua à regarder droit devant lui.

- Si je rentre au Manoir … J'ai peur de perdre de vue ce Draco là, même le temps d'une soirée. Le soir du réveillon, je souhaite simplement fêter Noël là ou je me sens bien.
- Je comprend.
- Qu'est-ce que tu ferais à ma place ?

Il tourna enfin les yeux vers Potter, et il attendit. L'avis de l'autre homme comptait pour lui, et il voulait qu'il le sache.

- Et bien, regarde moi ! Lui dit Potter avec un petit haussement d'épaules, Jusqu'ici, je passais Noël avec les Weasley. Mais là, je n'ai pas envie de voir Ginny. Je ne veux pas me gâcher ce moment magique de l'année. Alors je préfère rester ici pour le réveillon, et j'irai déjeuner chez les Weasley le lendemain midi. Ginny sera chez les parents de Clint.

Draco acquiesça, et reporta son regard au loin devant lui. Potter n'avait pas tort. Il pouvait toujours rester à Poudlard le 24, et déjeuner avec ses parents le 25 non ? Oui, cette idée lui plaisait.

- Merci pour ton avis.
- Je t'en prie.

Ils restèrent quelques instants à contempler le lac en silence, avant que Potter ne se lève.

- Je commence à sérieusement me les cailler. Tu viens ?
- Je vais rester encore un peu. Je te rejoins dans la grande salle pour dîner.

Potter acquiesça avant de se détourner. Draco l'observa, simple ombre se dirigeant vers l'immense château illuminé. La scène était magnifique, et il regretta de ne pas avoir d'appareil photo sorcier en sa possession pour l'immortaliser. Il soupira.
Oui, Potter brisait ses défenses. Oui, Potter le rendait vulnérable. Oui, une vie sans Potter à ses côtés lui semblerait bien fade désormais. Et c'est ce qui l'effrayait le plus.
Car quand une personne devient si importante à votre équilibre personnel, le risque de souffrir un jour s'installe lentement mais sûrement.
Et Draco se demandait s'il n'était pas déjà trop tard.


Mercredi 24 Décembre 2008

Harry terminait d'ajuster sa tenue en se regardant dans le miroir. Il avait choisi un simple costume noir, avec une chemise blanche et une cravate noire également.
Il tentait vainement d'aplatir ses cheveux qui, comme toujours, semblaient se dresser dans tous les sens possible. S'avouant vaincu, il soupira.
Enfant, Harry avait toujours détesté noël. En y repensant, en vivant chez les Dursley, il y avait de quoi … Mais son arrivée à Poudlard avait considérablement changé sa manière de voir les fêtes de fin d'année. Il adorait désormais cette période, quand le château était décoré de toute part et que la neige scintillait dans le parc.
Harry eut un petit pincement au coeur quand il se rappela qu'à cette heure-ci, les Weasley devaient être tous réunis pour fêter le réveillon, alors que lui n'y était pas. Ce soir, c'est Clint qui était assis à sa place au Terrier.
Oh, Molly avait grandement insisté pour qu'il se joigne à eux, mais ce que Harry désirait le moins était justement de se retrouver à la même table que Ginny et Clint ce soir. Cela lui aurait gâché tous ses réveillons de noël à venir, ternis par ce souvenir.
Il se consola en se remémorant que demain midi, il y serait, en compagnie de ses deux meilleurs amis et de sa famille adoptive, autour d'un repas délicieux, tandis que les deux personnes qu'il voulait fuir à tout prix seraient à des kilomètres de là.
Oui, demain serait un beau jour.

Harry avait précisément organisé le cour de ses pensées pour garder le meilleur pour la fin : Ce soir, il passait le réveillon en compagnie de Draco Malfoy.
Il sentit son coeur battre un peu plus fort et ses lèvres s'étirèrent en un sourire tellement niais qu'il détourna les yeux de son reflet, un peu honteux. Jamais il n'avait ressenti une telle attirance envers quelqu'un. Cela allait bien au delà du physique, car oui, Draco Malfoy était un très bel homme, mais c'était bien plus profond que ça. Harry se sentait comme complet en sa présence, comme si l'ancien Serpentard était capable de combler le trou béant dans sa poitrine, blessure tellement ancienne et infectée qu'elle n'avait jamais complètement guérie.

- Vous êtes très élégant, maître !
- Merci Kreattur, lui répondit-Harry, comment se passent les préparatifs en cuisine ? Tu n'es pas trop fatigué ?
- Kreattur n'est jamais fatigué, lança fièrement le petit elfe, Kreattur aime son travail, servir son maître au sein de Poudlard est un grand honneur. Maintenant Monsieur, si vous permettez …
- Bien sûr, je t'en prie. Merci d'avoir repassé ce costume pour moi.
- Tout le plaisir est pour moi, maître.

Il s'inclina et disparu dans un « crac » retentissant. Harry sourit. Il ne put s'empêcher de penser que, si on lui avait dit une chose pareille lorsqu'il avait rencontré l'elfe au cour de sa cinquième année, il n'y aurait pas cru. Il aurait même rit.
Vérifiant sa tenue une dernière fois dans le miroir, il souffla un grand coup pour se donner du courage.

Quelques minutes plus tard, il se trouvait devant la porte des locaux de Malfoy, la gorge sèche et les mains moites.
Lorsque cette dernière s'ouvrit, laissant apparaître son collègue et ami, Harry retint sa respiration.
Malfoy était d'une beauté indescriptible. Il portait un costume gris de l'exacte même couleur de ses yeux, et une chemise blanche légèrement entrouverte au niveau de son torse, laissant deviner une très légère pilosité entre ses pectoraux.
Lorsque leurs regards se croisèrent, Harry eut une folle envie de l'attraper par la nuque et de l'embrasser passionnément. Au prix d'un effort considérable, il se retint en avalant bruyamment sa salive.

- Euh, salut. Lança-t-il pitoyablement. Tu … tu es superbe.

Malfoy haussa les sourcils.

- Dis moi Potter, dois-je te rappeler que ce soir, c'est le réveillon de Noël ?
- Ben, ouais, je sais …
- Non parce que là, on pourrait croire que tu m'emmène au bal !

Harry rougit et serra les poings, les mots de Malfoy l'ayant blessé.

- Et bien, si sa majesté Malfoy veut bien me pardonner … rétorqua-t-il, j'avais oublié qu'on était pas vraiment « amis », alors j'ai juste voulu être sympa en te faisant un compliment.
- Bon, arrête ta petite crise Potter, tu sais très bien que nous sommes amis.
- Mouais. C'est juste que parfois t'es tellement … toi !
- Je sais, le monde entier m'envie cette personnalité brillante ! Mais t'en fais pas, t'es pas mal non plus. Répondit le blond avec un petit sourire en coin.
- Ouais c'est ça !

Harry sourit à son tour, se demandant si Malfoy parlait de sa personnalité, ou de son physique … Bien que, au fond, l'un ou l'autre lui allaient très bien !


Draco observait Potter terminer son énième part de tarte à la mélasse comme s'il n'avait pas mangé depuis trois semaines.
Le repas avait été succulent, et comme d'habitude, les elfes de maison s'étaient surpassés.
Le sauveur du monde sorcier était littéralement vautré sur sa chaise, les paupières rendues lourdes par la digestion et sa consommation de Whisky pur feu et d'hydromel aux épices fournit par Madame Rosmerta.

- Je vais exploser ! Dit-il en riant, la tête en arrière.
- Toujours aussi classe Potter ! Répondit Draco, qui l'observait en coin, son menton posé dans sa main, le coude sur la table.

Potter se redressa et rapprocha son visage de celui de l'ancien Serpentard.

- Mais dis moi Malfoy, ça t'arrive jamais à toi ?
- Quoi donc ?
- Bah d'être un peu moins classe ? De te laisser aller ? De retirer une bonne fois pour toute le balais de Quidditch enfoncé profondément dans ton -
- Ok ok stop ! Le coupa le blond, ne pouvant s'empêcher de sourire. Figure toi mon cher Potter que je suis très doué pour lâcher prise !
- Je demande à voir tiens !
- Dois-je te rappeler que nous sommes des professeurs encore fraîchement recrutés ? Se bourrer la gueule devant les élèves vois tu, je ne suis pas certain que ce soit une grande idée !

Potter regarda autour de lui avec exagération, avant d'inviter son ami à faire de même d'un geste de la main.

- Tu vois encore beaucoup d'élèves toi ?

Draco tourna les yeux vers la grande salle, et effectivement, il constata qu'ils étaient seuls. Depuis quand ? Il n'en avait aucune idée. Quelle heure était-il ? Ça non plus il n'en savait rien. Il regarda Potter, sentant son ventre se contracter avec effroi : quand ils étaient ensemble, Draco perdait la notion du temps et du monde qui l'entourait.

- Depuis quand sont-ils tous partis ?
- Mmmh, depuis mon avant dernière part de tarte ?

Draco ne put retenir un rire devant l'air faussement coupable de Potter. Ce dernier lui sourit, avant de leur servir un nouveau verre.
Ils burent, encore et encore. Leurs voix devenaient pâteuses, signe que l'alcool commençait sérieusement à faire effet. Ils riaient et parlaient de tout et de rien.

- Non mais sérieusement Potter, Cho Chang !
- Ouais bon, ça va ! Et toi et Parkinson alors ?
- Il n'y a jamais rien eu entre Pansy et moi ! Se défendit Draco, l'air outré.
- À d'autres !
- Mais puisque je te le dis !
- Ben tiens !

Draco appuya son index contre le torse de Potter pour appuyer chacun de ses mots.

- Il n'y a jamais rien eu entre moi et Pansy !
- Ok admettons ! Qui alors ?
- Mais c'est qu'il est curieux le Gryffondor ce soir …
- Attend, t'étais du genre toujours entouré d'une horde de pimbêches de Serpentard, me dis pas que t'en a pas un peu profité ?
- J'ai toujours eu d'autres préoccupations. Je n'ai jamais trouvé le temps, ou voulu trouver le temps de m'intéresser aux filles.
- Explique moi pourquoi alors !

Potter le regardait de ses grands yeux verts. Trop verts.
Draco détourna le regard, fronçant légèrement les sourcils.

- J'ai toujours été beaucoup trop obsédé par toi.

Il se tourna à nouveau vers Potter, réalisant la portée de ses mots. Et l'autre professeur semblait mesurer la même chose, en vue de l'expression de surprise collée à son visage. Draco se maudit intérieurement, quelle idée de boire autant !

- Comprend moi Potter, commença-t-il pour s'expliquer, tu as toujours fait parti de ma vie. Bien avant que l'on se rencontre. Mon enfance se distingue en deux parties : la première, ou l'on m'apprenait à être un parfait Malfoy : contrôler ses émotions, ne rien laisser paraître, se sentir supérieur grâce à la pureté du sang … et l'autre, ou l'on ne me parlait que de toi. Toi qui avait survécu et vaincu le Seigneur des Ténèbres, toi qui avait mon âge et que j'allais donc rencontrer à Poudlard, toi avec qui je devais absolument devenir ami pour convaincre une bonne fois pour toute le monde sorcier que les Malfoy n'étaient pas du côté du mal. Toi, toi et toujours toi.

Potter le regardait intensément, et s'était imperceptiblement rapproché de Draco.

- Avant même de te rencontrer, j'étais malade de jalousie. Pourquoi mon père, alors que je faisais d'énormes efforts afin d'attirer son attention, afin qu'il soit fier de moi, n'avait que ton nom à la bouche ? Qu'est-ce que tu pouvais bien avoir de plus que moi ?

Draco se passa la main dans les cheveux et s'enfonça un peu plus dans son siège.

- Quand tu as refusé mon amitié, ça a été un coup dur. Je m'étais préparé à ce moment depuis tant d'années. Que tu me préfère Weasley était terrible, mon père était furieux. Mais pas forcément contre moi, il a fini par dire que tu n'en valais certainement pas la peine, que tu ne devais pas être si puissant qu'on le disait pour avoir choisi comme ami un soit disant traitre à son sang et une … née moldue. Mais tu m'avais retiré la seule et unique opportunité de rendre mon père fier de moi. Et je te détestais pour ça. J'avais horreur que tu m'ignore, que tu fasse comme si je n'existais pas ! Alors si je devais te blesser en parlant de tes parents, ou blesser tes deux meilleurs amis pour que tu fasse attention à moi, je le faisais sans hésiter.

Potter s'était encore un peu plus rapproché. Draco ne parvenait plus à s'arrêter de parler, livrant ce qu'il avait sur le coeur, se libérant de sa propre emprise sur ses sentiments.

- Quand mon père a été enfermé à Azkaban à cause de toi, j'étais tellement en colère ! Ensuite, j'ai été marqué par cette horreur, lança-t-il avec dégout en remontant la manche de son bras gauche.

Les yeux de Potter se posèrent sur la marque des ténèbres, et il tendit la main. Ses doigts effleurèrent le tatouage un court instant, avant qu'il se retire, levant à nouveau les yeux vers Draco.

- Voldemort nous a fait vivre un enfer, à ma mère et à moi. Lui et les autres Mangemorts. Nous avions tout perdu. Et moi, c'était contre toi que j'étais en colère. Car tout ce que moi, je voulais, c'était sentir que j'avais de l'importance aux yeux de quelqu'un ! Quelqu'un d'autre que ma mère … Mon père ne m'apportait aucune affection, toi tu avais peut-être perdu tes parents, mais tu était si bien entouré ! J'étais profondément jaloux. De toi. Mais aussi de Weasley et Granger. Toi, le héros, le sauveur, tu sauvais tout le monde sauf moi ! Et j'étais terriblement perturbé car je voulais à la fois que tu me vienne en aide, et à la fois que tu me foute la paix. Que tu reste le plus loin de moi possible. Alors ouais Potter, j'avais autre chose en tête que de me trouver une petite amie avec qui forniquer dans des salles de classe vide en pleine nuit.

Terminant sa tirade, il planta ses yeux dans ceux de Potter. Ils s'observèrent longuement, sans rien se dire, sans esquisser le moindre mouvement. Ce moment semblait magique, suspendu dans le temps.
Draco savait qu'il regretterait ses mots demain matin, qu'il s'en voudrait d'avoir à nouveau fait preuve de faiblesse devant l'ancien Gryffondor. Mais pour l'instant, il était bourré.
Et les yeux de Potter étaient beaucoup trop verts.

- J'ai toujours été obsédé par toi aussi. Lui dit Potter, la voix rauque, presque dans un murmure.

Draco sentit plus qu'il ne vit leurs corps se rapprocher encore un peu l'un de l'autre, lentement. Il était beaucoup trop bourré.
Tout cela était une erreur, une monstrueuse erreur. Alors pourquoi ne réagissait-il pas ?
Potter semblait perturbé, ailleurs. Ses yeux quittèrent ceux de Draco pour se baisser imperceptiblement, et ses joues déjà rosies par l'alcool devinrent plus rouge encore.
Potter regardait ses lèvres, et cela ne fit pas paniquer Draco outre mesure. Un frisson le parcouru alors, et il regarda à son tour la bouche de Potter. Elle semblait si proche.
Il sentit un frisson le parcourir tandis qu'il commençait à sentir le souffle de Potter sur son visage.

Plusieurs « cracs » retentirent alors, et ils sursautèrent tous les deux, se tournant vers l'origine du bruit.
Les elfes de maisons étaient apparut et commençaient à ranger et nettoyer la grande salle avec le plus grand soin.
Draco sembla soudain se réveiller, et il se leva d'un bond.
Potter sursauta une deuxième fois, et regarda Draco d'un air un peu inquiet. Le blond détourna les yeux, serrant les poings.

- Bonne nuit Potter. Joyeux Noël.

Il se précipita en direction de la sortie d'une démarche rapide, ne cherchant même pas à rester digne, comme se devait de l'être un Malfoy, car il lui fallait fuir, et vite.
Son coeur battait la chamade lorsqu'il arriva dans ses appartements, et il rassembla ses affaires d'un coup de baguette fébrile.
Et avant de se laisser le temps de réfléchir, il attrapa de la poudre de cheminette et annonça d'une voix tremblante :

« Manoir Malfoy. »


Jeudi 25 Décembre 2008

Comme toujours, Molly avait fait à manger pour un régiment. C'était délicieux, mais Harry n'avait presque pas touché à son assiette, ce que tous avaient remarqué.
Après avoir insisté pour qu'il se serve à nouveau, Molly finit par abandonner, lançant un regard appuyé à Ron et Hermione que Harry n'eut aucun mal à comprendre : « vous allez lui remonter le moral et que ça saute ! ».
Très peu subtilement, Ron proposa à son meilleur ami de l'accompagner faire une petite balade digestive dans la neige autour du terrier. Hermione les accompagna.

Ils marchèrent en silence, seul le craquement de la neige sous leur chaussure semblait briser la quiétude de cette belle journée.
Au bout d'un moment, Harry s'arrêta. Ses amis se retournèrent et le regardèrent avec attention, comprenant qu'il avait besoin de leur parler.

- Je suis amoureux de Draco Malfoy.

Harry s'était préparé à diverses réactions de la part de ses deux meilleurs amis, surtout celle de Ron en fait.
Mais à aucun moment il n'avait imaginé ce qui allait suivre …

- Et ben mon pote, il t'en aura fallu du temps pour t'en rendre compte. Lui dit-il d'un air grave en posant sa main sur son épaule en signe de réconfort.

Harry sentit ses yeux s'écarquiller sous la surprise, et dévisagea Ron, puis Hermione.

- Qu'est ce que tu veux dire par là ? Demanda-t-il d'une voix tremblante.
- Ben, tu as toujours été obnubilé par Malfoy, depuis toujours.

Harry soupira en se passant la main dans les cheveux, ce que venait de dire Ron lui rappelait sa conversation de la veille avec le Serpentard.

- Mais j'aimais vraiment Ginny … et je ne suis pas gay ! Je n'ai aucune attirance pour les hommes à part lui …
- Bien sûr que tu aimais Ginny, répondit Hermione d'une voix douce, c'est ton premier amour, ton amour de jeunesse et donc, un amour très particulier. Mais toi et Malfoy ça a toujours été plus compliqué, plus profond que ça. Plus profond qu'une attirance, qu'un sexe. Qu'il soit un homme n'est pas important.
- Pour moi ça ne l'est pas. Dit Harry.
- Et pour nous non plus mon pote, rétorqua Ron, du moment que tu es heureux.

Sentant ses yeux devenir humide, Harry baissa la tête. La main de Ron, toujours posée sur son épaule fit une légère pression. Son meilleur ami n'était pas doué pour les démonstrations d'affection, mais ce petit geste signifiait beaucoup.
Ils parlèrent de ces derniers mois, de ce que Harry avait ressenti, de cette fameuse soirée au square Grimmaurd ou il avait pleinement réalisé l'étendue de ses sentiments.
Enfin, il leur raconta la soirée précédente.

- Et puis il s'est enfui. Juste comme ça. Moi je suis resté comme un con sur ma chaise plusieurs minutes, à me demander si tout ça était vraiment arrivé. Quand finalement j'ai voulu aller le voir, il était parti.
- Comment ça parti ? Demanda Hermione.
- Toutes ses affaires avaient disparus.

Ron et Hermione échangèrent un rapide regard.

- Ouais, on est d'accord, leur dit Harry, ça craint. J'ai tout gâché.
- Je ne pense pas.
- Hermione soit réaliste ! Il est parti !
- Je suis réaliste Harry. Et je pense que s'il s'est enfui, c'est parce qu'il a eu peur. Si vraiment il n'avait rien ressenti, il t'aurais simplement rejeté, il n'aurais pas mis sa carrière en péril.
- Peut-être que non. Mais peut-être aussi qu'il me déteste maintenant, que je le dégoute, qu'il à honte … je ne veux pas le perdre ! Tant pis si notre relation ne doit jamais aller plus loin, je veux simplement qu'il fasse parti de ma vie, qu'il soit près de moi.
- Bordel, tu l'aime vraiment hein … Dit alors Ron d'une petite voix.

Harry le regarda dans les yeux, conscient qu'il devait avoir l'air plus malheureux que jamais.

- Tu n'as pas idée à quel point.


C'est ici que ce clôture ce chapitre 10 ! Seulement deux mois d'absence, pas mal non ?
Sérieusement, j'ai eu beaucoup de mal à écrire ce chapitre, je me relisais, j'effaçais, je recommençais ... je lis parfois sur d'autres fanfictions des personnes remercier leur Bêta (c'est ça le terme ?) je comprend pas trop comment ça fonctionne (novice que je suis ...) mais je suis preneuse d'informations si vous en avez ! :)
J'espère que ce chapitre vous aura plu, je vous fais plein de bisous et je vous dis à très vite pour la suite ! Bonne soirée et belle semaine à vous :)