Hello les accros du SQ ! voilà le dernier chapitre de cette story...enfin ! Franchement j'en ai chié ces dernières semaines pour suivre un rythme supportable de post :/ ouais je sais que 15 jours entre deux chapitres ça fait rigoler beaucoup de monde mais pas moi :( parce que je déteste attendre en tant que lectrice alors je me mets une pression de dingue dès que je dépasse la semaine...quoi qu'il en soit...celle-ci...it's done ! Hi Ha ! :))
Je vous souhaite donc une bonne lecture (ou pas !? :/ ;) et une bonne fin d'année 2017, une bonne année 2018 et une...euh ! ouais bref :P
Mention spéciale à la Miss Lullanallaby \o/ qui nous a enchantés avec ses "Réveils" et semble bien partie pour reproduire l'expérience avec "Au Pair"...vamos chica ! :))
SQ
Jour J, appartement des Charming, 9h30…
Snow tournait autour de sa fille et de son petit-fils, éberluée. Son mari venait d'emmener la dinde, prête et farcie par ses soins, au diners pour la cuire. Elle s'était arrangée avec Granny pour disposer d'un de ses fours, parce que les quatre heures de cuisson nécessaire auraient occupé le sien pour la matinée. Et en attendant son retour, elle s'accordait une pause en observant silencieusement le travail de sa double descendance, ahurie.
Henry s'était autoproclamé commis de cuisine de sa mère, dès leur arrivée à 8h, et depuis ils n'avaient pas levé la tête ni l'un ni l'autre. Emma distillait ses ordres clairement et gentiment, et le ballet de leurs actions respectives n'avait de cesse de fasciner Snow. Sa fille se comportait comme une pâtissière émérite, posée et sûre de sa tache, pendant que son petit-fils préparait, pesait et lui tendait les ingrédients. Une Apple Pie magnifique, sûrement la plus belle qu'elle ait eu l'occasion de voir de sa vie, tournait déjà dans son four depuis une bonne demi-heure. Sa princesse avait même fait les deux pâtes brisées nécessaires à sa conception, alors qu'elle-même les avait toujours achetées toutes prêtes.
Le bruit de la porte d'entrée la sortit de son hypnose et elle se tourna pour voir David en arrêt à quelques mètres d'eux, un sourire fière et heureux sur les lèvres. Leurs regards se croisèrent un instant et ils partagèrent un moment de tendre connivence, teinté de surprise.
Manoir Mills, 10h15…
Regina tournait en rond un plumeau à la main, s'acharnant sur le moindre grain de poussière, comme si leur présence était un affront personnel assez important pour y consacrer toute sa concentration. L'énergie belliqueuse qu'elle y mettait, dépassait largement le cadre de l'action, tant et si bien que la lampe derrière le canapé bascula de son guéridon sous l'agression et ne dut sa survie qu'à l'épaisseur de la moquette. Excédée, sa Majesté se figea un instant, elle sentait sa magie pulser au bout de ses doigts, en accord avec son humeur désastreuse. A qui allait-elle faire croire que cette occupation désespérée et ennuyeuse au possible l'empêchait de se retourner le cerveau dans tous les sens ?
Le plumeau disparut dans un nuage violet pendant que la lampe flottait jusqu'à son support, et chaque particule poussiéreuse existante dans l'enceinte de la maison se désintégra dans un pschitt à peine audible. Regina se laissa tomber sur le divan et soupira de lassitude, cette journée serait certainement la plus longue de sa vie.
Appartement des Charming, 11h45…
Snow n'avait toujours pas réussi à réquisitionner le four pour les 25 minutes de cuisson de ses pains de maïs, elle haletait presque d'effarement en contemplant le dessus du comptoir longeant son évier et ses plans de travail, couverts de trois sublimes tartes, deux Pecan et une Apple, toutes plus appétissantes les unes que les autres, sans compter la quatrième, aux pommes à nouveau, qui cuisait encore.
Emma, finissant de ranger et nettoyer pendant qu'Henry aidait son grand-père à la plonge, s'approcha d'elle doucement. Elles avaient à peine échangé quelques mots ces dernières heures, et rarement autres que « Où tu ranges les saladiers ?...A quelle heure je vais récupérer le four ? »
— Alors ? Que penses-tu de mes desserts ?
Sa mère se tourna vers elle la bouche entrouverte et cligna plusieurs fois des yeux avant de lui répondre.
— Vraiment ma chérie ?...et bien je…oui ma fille j'avoue, je suis épatée…ma ex-colocataire m'avait cachée ce talent…je ne me doutais pas de ta passion pour ce repas !?
La mine effarée et admirative que sa mère ne pouvait s'empêcher de porter ponctuellement sur le comptoir, comme si elle avait besoin de s'assurer qu'elle n'était pas victime d'hallucination, finit par faire éclater de rire les trois autres membres de la tribu. David prit la parole, entre deux gloussements.
— Tu as bien fait de prévoir large en tout cas, elles ont l'air tellement bonnes que ça ne me dérangera pas d'en manger toute la semaine.
La sauveuse ricana.
— Arrête de rêver ! Y'en a deux qui sont pas pour ici.
Henry la fixa, surpris et attentif. Sa mère n'avait semblé jusqu'à maintenant ni revancharde du manque de confiance de Snow depuis le départ, ni particulièrement orgueilleuse de ses prouesses du matin. Pourtant lui n'en revenait toujours pas du calme et de la rigueur qu'elle avait mis à sa tache, si ce n'était l'élocution et les expressions faciales, il aurait presque été prêt à croire que son ex-Evil-maman avait usé d'un sort pour se glisser dans l'enveloppe corporelle de son élève. Car Emma avait réalisé ses promesses avec un sérieux et une concentration vraiment étonnants de sa part.
Et maintenant, il attendait curieux, de découvrir la suite de la discussion qui ne tarderait pas après une telle annonce, il était sûr depuis l'altercation assez houleuse entre ses grands-parents et elle de son retour chez sa mère adoptive il y a deux jours, que sa sauveuse de mère ne louperait pas une occasion de poser les jalons de leur futur commun. Bien entendu, la petite brune aux yeux verts craqua la première.
— Ha bon ? Pour qui as-tu cuisiné les autres ?
— Regina.
Une chape de plomb tomba sur le loft après qu'ils se soient tous arrêtés dans leur mouvement.
Manoir Mills, 18h30…
Regina devenait folle, elle n'avait reçu aucune nouvelle depuis leur départ du matin. Elle ne s'attendait pas à être invitée pour le café, certes, néanmoins un petit coup de fil d'information, quelques mots, juste pour lui donner une tendance n'aurait pas été de refus. Elle se rongeait les sangs en imaginant tout et n'importe quoi, du plus probable au plus délirant. Et pourtant elle n'avait pas loupé une seconde aujourd'hui pour déjà recenser toutes les raisons évidentes qui pousseraient Emma à se détourner d'elle, mais non, malgré tout, elle en trouvait toujours plus, ou d'autre, épuisant !
Qu'est-ce qu'elle avait imaginé de toute façon ?! Passer du statut d'Evil Queen abhorrée de tous à celui de petite amie officielle de la sauveuse !? Son ricanement amer lui fit monter les larmes aux yeux, elle s'en voulait d'avoir laissé tout cela arriver, elle sentait bien cette petite lueur d'espoir qui réchauffait ses nuits et ensoleillait ses journées depuis déjà trop longtemps pour y renoncer sans séquelle. Quoi qu'il advienne dorénavant, le mal était déjà fait, cette princesse de pacotille avait réussi là où tout le monde avait échoué depuis Daniel. Et considérant qu'avec celui-ci le stade romantique n'avait jamais été dépassé…« Emma, ne m'abandonne pas j'en mourrais… ».
Des larmes épaisses et brûlantes roulèrent sur ces joues pendant qu'elle suppliait le ciel, le diable et tous les dieux et sorciers existants ou ayant existé de lui accorder cette faveur, leur promettant de la choyer et la chérir le reste de sa vie, solennellement. Sa Majesté sentit une chaleur enivrante parcourir ses veines en acceptant, pour la première fois sans conteste ni excuse oiseuse, l'amour incommensurable qu'elle avait développé en quelques semaines pour cette enquiquineuse blonde de Shérif.
En quelques semaines ? oui, bon, elle admettait que des sensations inexplicables lui avaient peut-être créée quelques insomnies, antérieurement à ces cours de cuisine, perceptions assez inconcevables pour les reléguer au second plan, puis sa malédiction était tombée, et avec elle ses dernières raisons de repousser la seule qui finalement, même en sachant réellement qui elle était et ce qu'elle avait fait, ne l'avait jamais laissée tomber. Emma s'était interposée entre elle et la foule en colère, lui sauvant certainement la vie, elle lui avait permis de garder contact avec leur fils, comprenant à quel point c'était important pour elle. Oui c'était la seule finalement qui avait vu derrière son masque bien avant qu'elle ne l'enlève pour elle.
La sonnette de l'entrée lui fit lâcher le livre qu'elle trainait avec elle de pièce en pièce, comme si cela allait subitement lui donner envie de se poser pour une lecture apaisante, sur la table basse du salon. Regina inspira fortement pour se calmer et faire disparaître par magie les ravages sur son maquillage, puis se rua vers le hall, tendue, allumant la lampe du porche d'un claquement sec des doigts.
La porte s'ouvrit à la volée sur un Henry qui sursauta de surprise, au point de batailler pour retrouver l'équilibre, devenu précaire, des deux tartes qu'il portait à bout de bras.
Regina se jeta en avant pour aider son fils en se saisissant de l'une des deux, lui permettant de récupérer ses deux mains pour l'autre.
— Henry !?
— Désolé maman…je voulais pas les écraser en les portant pour que tu vois comme elles sont trop belles !
La brune rigola de l'enthousiasme exacerbé de son petit prince, et de soulagement aussi, heureuse d'avoir enfin des échos de cette journée.
— C'est moi qui m'excuse…j'ai presque arraché la porte.
Ils rigolèrent un instant tous les deux, puis Regina baissa les yeux sur l'Apple Pie qu'elle tenait et son sourcil se haussa doucement.
— Henry ?
— Oui maman ?
Sa Majesté reporta son regard sur la Pecan que maintenait le jeune garçon.
— Est-ce que…est-ce que ce sont vraiment…
— Oui ! Tu as vu elles sont magnifiques ! Si tu l'avais vue maman ! Oh si tu avais vu comme elle s'est trop bien débrouillée ! T'aurais tellement été fière de ton élève !
— Vraiment !?
Regina ne pouvait plus lâcher les deux tartes, son regard étincelant passant de l'une à l'autre, s'embuant de seconde en seconde. Elle était sans voix maintenant face aux deux merveilles qui semblaient sorties des étagères réfrigérées d'une pâtisserie-chocolaterie de renom, Emma avait vraiment mis un soin tout particulier à la présentation. Les noix de Pecan entières, posées sur le dessus pour la décoration, formaient des arabesques élégantes si parfaites qu'elles semblaient avoir été tirées au cordeau, et le quadrillage de l'Apple Pie avait été délicatement tressé avec les lanières de pâte, donnant une originalité gracieuse aux diagonales. La voix de son fils la sortit de sa fascination émouvante.
— Et tu les as pas goûtées ! Une tuuuuueerrrriiiiiiie ! David a mangé les trois quart de la Pecan à lui tout seul ! Snow lui a promis une crise de foie monumentale avec la chantilly et la glace à la vanille !
Regina gloussait face à l'attitude passionnée et hilare d'Henry, rouge d'excitation, en lui débitant ses exclamations à toute vitesse. Elle réalisa soudainement qu'ils étaient toujours sur le porche.
— Viens, rentrons…je te prépare un chocolat-cannelle et tu me racontes tout cela…comment es-tu venu jusqu'ici ? Pas à pied en les portant tout de même !?
— Non, David m'a déposé avant de ramener le plat de la dinde à Granny…rhaa non pitié ! Pas de chocolat-cannelle ! On vient juste de finir de manger, j'en peux plus…et en plus Snow avait mis tellement de cannelle dans la sauce cranberries qu'avec maman on s'est dit que ça allait nous dégoûter pour 15 jours au moins !
Sa Majesté laissa un sourire narquois recouvrir ses lèvres en fermant la porte derrière elle et son fils.
— Sainte Snow a loupé la sauce ?! Il faut absolument que tu me racontes cela en détail.
Ils se dirigèrent en ricanant tels deux Mills vers la cuisine et posèrent les tartes sur la table.
— Et attends que je te parle des patates douces complètements cramées !
— Langage Henry ! Brûlées !
— Tu sais c'était juste après la déclaration de maman donc je comprends un peu…la dinde était super bonne !
— La décla…comment ? Henry où est ta mère ?
— Elle aide Snow à ranger et nettoyer…un repas comme ça c'est beaucoup de bordel pour quelques heures quand même.
— Henry ! Mais enfin qu'est-ce qu'il te prend de parler comme un charretier !?
— Et bien tu vois en écoutant ma mère biologique pas aussi bien éduquée que nous tout à l'heure te défendre avec ses mots et bien…et bien finalement je me suis dit que c'était pas si important…non ?
Regina regarda son fils, bouche entrouverte et sourcils froncés, pendant si longtemps, qu'il en finit par se demander si, en mélangeant « mère biologique » avec « te défendre » en corrélation directe avec les Charming, il n'avait pas cassé quelque chose définitivement chez sa mère, une atteinte de la moelle épinière ou une rupture d'anévrisme brutale, enfin quelque chose de violent. Puis elle finit par se ressaisir doucement et papillonna des yeux quelques secondes avant de planter un regard d'acier dans ses prunelles faussement innocentes.
— Henry ! Je t'ordonne de tout m'expliquer par le menu…immédiatement !
Il rigola un petit peu, puis s'assit effrontément sur le plateau de la table, à côté des tartes, et sourit gentiment à sa mère.
— D'accord maman.
Flashback…
— Comment ça Regina !?
— Ben oui Regina…t'en connais beaucoup toi ? Parce que moi j'en connais qu'une, même à Boston je ne connaissais pas de Regina donc à part Mme le maire je vois pas !?Et toi ?
David lâcha le plat qu'il s'était arrêté de laver depuis un moment, depuis LE moment, et le bruit du plaf dans l'eau de l'évier sembla aiguillonner Snow qui n'avait rien trouvé à répondre à l'ironie de sa petite princesse.
— Et pourquoi tu cuisines pour Regina !?
Emma éclata d'un rire sans joie et fixa un regard lourd de reproche sur sa mère.
— Pas con ça comme question ! Ben ouais pourquoi je cuisine pour Regina ? Et je dirais même plus ! Pourquoi je cuisine en fait alors que je suis pas capable de faire cuire un œuf sans déclencher une sortie des pompiers !?
David, alerté par le ton de sa fille qui montait dans les aigus, contourna le comptoir pour se rapprocher d'elle tout en se positionnant, peut-être inconsciemment mais tout de même, à côté de sa femme.
— Tu t'en sors très bien ma chérie ! Tes tartes sont…
— Mes tartes sont le résultat de trois semaines d'acharnement non-lucratif de la méchante de l'histoire ! Qui ELLE a compris pourquoi j'étais blessée que ma môman propose comme première activité purement familiale un de mes pires cauchemars…CUISINER !
Cette fois le silence qui succéda au cri s'épaissit au point de donner à Henry l'impression d'un bourdonnement désagréable aux creux des oreilles. Il bougea sa mâchoire de droite à gauche pour essayer d'y remédier tout en observant chaque protagoniste. Sa mère fusillait sa grand-mère des yeux, celle-ci avait baissé les siens depuis un petit moment déjà, son menton tremblait légèrement, et enfin son grand-père qui fronçait les sourcils, semblant démêler des choses dans sa tête un peu trop intense pour lui, pourtant c'est lui qui rompit la trêve.
— Non-lucratif ! Comme c'est mignon ! C'est pour ça que tu lui as rendue TON fils la veille de Thanksgiving !?Pour ne pas la remercier de t'avoir aidée !?
Emma tourna ses deux lance-roquettes, émeraudes et armés, vers son père.
— N'essaye même pas bordel ! N'essaye surtout pas de lui foutre je ne sais quelle connerie ou complot à la con sur le dos ! C'est Henry qui m'a suppliée pour retourner vivre auprès de la seule maman qu'il a eu depuis sa naissance ! Et c'est moi qui l'ai suppliée de m'apprendre à cuisiner alors que franchement ! Ouais franchement la pauvre ! Elle a vraiment eu de la patience ! Moi je me serais massacrée à coup de pelle dans la tête au deuxième cours tellement j'étais nulle ! Mais tu vois elle, elle a pris le temps, elle a essayé au moins, elle m'a pas juste mise sur le côté, et voilà ! Tourne-toi et regarde le comptoir hein !?...Alors !?...Evil Queen 1- Charming 0 !
Retour au présent…
Regina éclata d'un rire mélangeant l'hystérie à l'amusement. Elle était soufflée, et totalement bouleversée mais elle le cachait bien, par l'ardeur d'Emma à la défendre, voire même la réhabiliter ? Pourtant elle était aussi terrifiée de se retrouver ainsi exposée.
— Et ensuite ? Qu'est-ce que…dis-moi Henry s'il te plaît !
— Rien d'aussi marrant…après c'était la séquence émotion…Snow s'est jetée au cou de maman en pleurant comme une madeleine et David les a serrées dans ses bras en appelant à l'apaisement…typique !
— Serait-ce du cynisme mon petit prince que j'entends dans ta voix ?
Henry rigola à la question et regarda droit dans les yeux rieurs de sa mère avec malice, elle lui avait toujours parlé comme à un adulte, enfin assez jeune, lui expliquant qu'elle préférait élever son niveau linguistique plutôt que l'appauvrir en bêtifiant les mots. Et oui ! C'était son ex-Evil-maman et il l'adorait pour ça aussi finalement.
— Nan…c'était plutôt émouvant...mais tu sais vivre avec les trois pendant des semaines c'était quand même un peu fatiguant, entre maman qui se demande toujours comment elle peut se retrouver avec un jeune couple comme parents, et eux qui la couvent comme si elle allait disparaître dans les dix secondes mais qui n'y connaissent rien et font bourde sur bourde…pffff ! Fatiguant !
Ils rigolèrent un moment tous les deux, appréciant à sa juste valeur ce moment filial. Ils se regardèrent ensuite en se souriant tendrement, semblant se rappeler simultanément du temps où ces instants peuplaient leur quotidien. Henry se jeta de la table pour aller serrer sa mère dans ses bras, s'agrippant à sa taille, la tête posée sur son buste. Regina lui passa la main dans les cheveux, le serrant contre elle un peu plus.
— Pardon maman pour les horreurs que…
— Non Henry…non ne t'inquiète pas de cela…j'ai mes torts aussi…profitons encore un peu de tout ce bonheur…nous parlerons plus tard.
Un soupir de ravissement lui répondit, et le câlin se prolongea, leur tendresse agissant comme un baume nécessaire face aux agissements des derniers mois, pour lesquels ils avaient chacun quelque chose à se reprocher.
Manoir Mills, 19h45…
Regina et Henry avaient discuté encore un moment du déroulement du repas chez les Charming, le jeune garçon la rassurant sur l'humeur bon enfant présent à table une fois la crise passée et les excuses présentées et acceptées, néanmoins il imaginait que sa mère trainait aussi un peu pour parler avec Snow.
Ils avaient finalement décidé de s'installer à la salle à manger pour se lancer dans une partie de scrabble quand la sonnette de la porte retentit à nouveau. La brune faillit bondir, toutefois la présence de son fils la poussa à plus de réserve. Celui-ci d'ailleurs s'était déjà levé pour aller ouvrir, se trouvant le plus près du hall.
— Hey gamin ! Ça va tu digères bien ?
— Oui mais je risque pas de remanger avant demain !
— Tu m'étonnes ! J'ai jamais vu une si petite chose ingurgiter autant ! Impressionnant gamin ! Et c'est une professionnelle de la gloutonnerie qui te le dit !
Ils rirent en rejoignant Regina qui n'avait pas bougé d'un cil. Le premier regard qu'elles échangèrent les cloua sur place. Emma s'arrêta net à l'entrée de la pièce, sa veste à la main, le souffle coupé. Quant à sa Majesté, elle peinait à faire bonne figure, sentant une envie sauvage et irrépressible de se jeter sur elle pour…« Respire Regina respire…ton petit prince est là, avec vous, respire…»…la brune ferma les yeux quelques secondes pour se reprendre tout à fait, elle les rouvrit pour les poser sur son fils et lui sourire gentiment.
— Tu peux ranger le jeu, s'il te plaît, mon ange ?
Henry lui sourit en retour.
— Oui maman…et après vous voulez faire quoi ? Emma tu restes avec nous ce soir ?
La blonde sursauta à son interpellation et bredouilla.
— Ou-iii…non…j'sais pas si…quoi ?
Regina soupira en levant les yeux au ciel pendant que le petit brun s'esclaffait bruyamment.
— Vraiment Miss Swan !? Bien que je ne me sois toujours pas remise du miracle que représentent les deux chef d'œuvre qu'Henry m'a ramenée de votre part, j'admets néanmoins que votre potentiel en cuisine a explosé…par contre l'élocution reste un problème auquel il faudra que l'on s'attelle.
Le sourire éblouissant doublé du regard tendre que la brune offrit à Emma pour accompagner sa boutade la laissa pantelante une nouvelle fois, subjuguée et muette. Regina vint à sa rescousse, pressée de s'isoler avec sa belle.
— Bon ! Je ne vous propose pas de faire à diner au vu de votre dernière conversation ? Hum ? Bien…Henry, je t'autorise à lire un peu mais la journée a été longue donc…au lit !
— Oh non m'man s'il te plaît ! C'est Thanksgiving !
— Et bien justement jeune-homme…nous n'allons donc pas le fêter sur huit jours comme Hanouka…Allez, pyjama, brossage de dents et au lit ! Et ne discute pas sinon je supprime l'option lecture, tu as déjà largement profité hier au soir d'un horaire plus que souple.
Henry bougonna pour la forme, conscient de voir ses exigences se réaliser un peu trop facilement dernièrement, et rangea la boîte du scrabble dans le meuble d'angle. Il embrassa ensuite ses mamans, qui lui promirent de monter le voir dans un petit moment, le temps d'une discussion.
Une fois leur fils disparu à l'étage, Regina quitta sa chaise pour venir prendre sa sauveuse par la main, se débarrassant de sa veste de l'autre en la posant sur le dossier d'une chaise, et l'entraina à sa suite jusqu'à la cuisine. Emma se laissa faire docilement, toujours un peu chamboulée par l'émotion partagée plus tôt, juste avec quelques regards, constatation somme toute terrifiante et merveilleuse.
Regina les arrêta face à la table, où trônaient toujours les deux tartes, et se tourna vers la sauveuse en lui attrapant l'autre main.
— Emma…quand as-tu appris la magie ?
La blonde resta interloquée un moment avant de remarquer le sourire pétillant et largement malicieux de sa Majesté.
— Ha ha ! Très drôle vraiment ! Tu devrais pourtant être fière au lieu de te moquer !
— Oh mais je suis excessivement fière ! Voire même totalement orgueilleuse Miss Swan ! Et pourtant je continue à me demander par quel prodige tu as réalisé de si belles tartes parce que…
— Je pensais à toi.
— Co…comment ?
— J'ai pas arrêté de penser à toi c'est tout…à tout ce que t'as fait, tout ce que tu m'as dit, tout ce que tu m'as montré, martelé…et puis aussi je voulais tellement réussir pour toi, pour leur montrer de quoi t'es capable, que tu peux être comme eux, même meilleure qu'eux, plus patiente, plus douce, plus…je crois que je suis folle amoureuse de toi en fait.
Si Henry avait été présent, il aurait pu constater que finalement sa mère était bien loin de l'accident cérébrale qu'il avait supputé plus tôt en lui contant sa fin de matinée, parce que là, tout de suite, elle avait certainement déjà dépassé le stade de la réanimation.
Emma souriait, soulagée d'avoir réussi à mettre des mots sur ses sentiments, puis son sourire se crispa quand elle se rendit compte de l'état de choc post-traumatique dans lequel paraissait se trouver sa belle brune, qui n'avait ni cillé ni respiré depuis sa déclaration d'amour.
— Regina ça va ? Hey ! Tu veux t'asseoir ?
L'esprit de sa Majesté réinvestit son corps brutalement à l'appel de sa princesse, et elle leva vers sa blonde inquiète des yeux brillants de larmes et d'adoration.
Regina voulait lui dire à quel point elle l'aimait, de quelle manière elle l'aimait et continuerait à l'aimer pour toujours. Oui elle avait vraiment envie de céder au côté guimauve de la force, oui, elle, la presque-encore-mais-plus-tout-à-fait Evil Queen sentait un besoin irrépressible de déclarer sa flamme à cette étonnamment adorable sauveuse. Quoiqu'il en soit, dans un premier temps, il y avait bien quelque chose qui lui faisait encore plus envie.
Regina retira ses mains de celles de la blonde et les glissa sur sa nuque, en se plaquant contre elle. Elle sentit immédiatement les bras d'Emma enserrer sa taille et appuyer un peu plus le contact de leurs deux corps. Son soupir de satisfaction à cette constatation s'écrasa sur les lèvres de sa sauveuse, pour bien des raisons.
Emma eut juste le temps de se dire que, puisque sa Majesté désirait encore l'embrasser, c'était certainement que son annonce sentimentale ne l'avait pas complètement rebutée, avant que la langue de celle-ci se frotte contre la sienne avec une sensualité à lui ôter toute faculté autre que buccale et tactile.
Elles se perdirent de longues minutes dans l'échange, parcourant le corps de l'autre de leurs mains impatientes et fébriles, reprenant leur souffle quelques secondes, le temps d'un baiser au creux du cou ou d'un gémissement rauque susurré à l'oreille, avant de replonger sur l'addiction labiale omniprésente. Les corps commencèrent à tanguer dangereusement, à se presser toujours plus sans tenir compte de la répartition des charges. Emma rattrapa sa Reine de justesse quand elles finirent par basculer côté placards.
— Oups ! c'était moins une Majesté !
Regina ne revint pas sur l'incident, omnibulée par bien plus intéressant, elle se plaqua de dos au meuble-penderie et tira la blonde dans ses bras, pour reprendre exactement où elles en étaient, accrochées aux lèvres l'une de l'autre. Les jambes s'écartèrent graduellement, suivant d'instinct le balancement imperceptible des bassins. Et quand le haut de la cuisse d'Emma se plaqua sur l'entrejambe de la brune, l'atmosphère se chargea brutalement en phéromone, et la sauveuse recula d'un bond, apeurée.
— Wow ! On arrête là parce que…parce que sinon…
Sa Majesté avait déjà très mal vécu le repli brutal de sa blonde, alors elle n'apprécia pas plus son idée de tout interrompre.
— Emmaaaa…Henry est sûrement endormi sur son livre, l'ampoule de sa lampe de chevet n'est pas un danger immédiat…reviens contre moi ou je te force à le faire !
La sauveuse ricana gentiment en observant l'air désespéré de Regina, rouge de colère et surtout de passion, qui la fusillait d'un regard noir de tellement de chose contradictoire qu'il en était attendrissant.
— Je me sens quand même pas très à l'aise en plein milieu de la cuisine avec le gamin à l'étage…
— Vous me prenez pour une mère indigne Miss Swan ! J'ai bloqué les accès de cette pièce et insonorisé par la même occasion, je serais alertée par ma magie si Henry cherche à nous joindre, ce qui d'après moi est fort peu probable au vu de l'état de fatigue de notre petit prince en rentrant du repas.
— T'aurais pu le dire ! T'as fait ça quand bordel !?
— Langage Emma !
— Waouh ! Tu as rangé le « Miss Swan » ? Ça c'est de l'amour ou je ne m'y connais pas !...quoi que tout bien réfléchi je m'y connais pas vraiment en fait…
Emma finit sa tirade avec une moue perplexe aussi adorable qu'agaçante pour la brune qui en soupira d'ennui.
— Nous allons vraiment publier les bans !? Ou puis-je éventuellement espérer une compensation très…physique, au stress que ton silence a engendré chez moi aujourd'hui ?!
La sauveuse rigola franchement et sourit de toutes ses dents à sa Reine.
— Tu veux que je réponde à quelle question en premier ?
Regina leva son sempiternellement craquant sourcil et lui sourit d'une manière tout à fait vicieuse.
— A ton avis Missss Swaaannn…
Cette fois il n'y eut plus de retour en arrière possible, sa Majesté venait de finir de cramer le cerveau d'Emma avec sa voix suave et traînante. La sauveuse se rapprocha d'elle immédiatement et captura sa bouche avec autorité, forçant le passage de ses lèvres en l'écrasant entre elle et le mur. L'ardeur de l'échange déclencha des vagues de frisson en pagaille aux creux des reins de chacune, et les jambes s'écartèrent avec beaucoup plus d'empressement que précédemment.
Emma mit fin au baiser, sous les protestations molles d'une brune au regard flou, et se décolla juste assez pour déboutonner prestement le gilet que Regina portait sur sa chemise cintrée, puis tira sur celle-ci pour la sortir du pantalon. Elle passa ensuite ses deux mains dessous, de part et d'autre de sa taille, et commença à lui griffer doucement les flans de ses ongles courts, en se réappropriant sa bouche.
La sauveuse laissa son corps peser contre celui de la brune, glissant ses mains sur ses reins, jusqu'à ce que le haut de leur cuisse respective s'emboite parfaitement, ses hanches entamèrent alors un balancement subtil qui rendit le baiser de plus en plus langoureux. Les paumes de la sauveuse continuèrent leur expédition en glissant sur les belles fesses fermes de sa brune, et elles les pressèrent avec volupté, appuyant encore un peu plus leur friction.
Regina s'accrocha un peu plus fermement aux épaules de sa blonde, sentant ses jambes trembler sous la force de son désir. Elle arracha ses lèvres avec difficulté de celle d'Emma et plongea un regard implorant dans les émeraudes brûlantes posées sur elle.
— Emmaaa…
C'est tout ce que sa Majesté arriva à formuler et cela fit sourire Emma d'une manière un peu taquine, mais surtout tendre.
— Tu préfères pas qu'on monte dans ta chambre ? T'as l'air un peu faible d'un coup !?
La brune grimaça d'être associée à un tel adjectif.
— Je ne suis pas faible…jamais !...et nous irons dans ma chambre…cependant…plus tard…
— Ah oui ? Une envie culinaire subite Majesté ?
Regina ricana quelques secondes, sortant doucement, et à contre-cœur, de sa transe. Elle jaugea de l'état des pupilles et du souffle d'Emma rapidement, et ricana à nouveau.
— Non, les cours de cuisine sont terminés pour l'instant…par contre…quand je pense à ceux d'anatomie, surtout associés à cette pièce en particulier, cela me donne terriblement chaud Miss Swan.
La brune se mordit sensuellement la lèvre inférieure et remonta ses deux bras autour de la nuque de sa belle sauveuse pour la plaquer fermement contre elle, et lui susurrer suavement à l'oreille.
— Alors continuons si vous le voulez bien Miss Swan…non ?
Le cœur d'Emma loupa un battement pendant qu'une chaleur sourde et impérieuse se répandait au creux de son ventre, juste avant de se précipiter entre ses jambes. Elle hoqueta puis bredouilla.
— Oui ma…ou-ouii ma Reine…
Regina gloussa de satisfaction et marqua le cou d'une blonde fébrile et haletante. Elle la repoussa ensuite doucement et plongea un regard lascif tout autant qu'impérieux dans celui d'une blonde frémissante.
— A genoux Emma.
La sauveuse retint le cri qui lui brûla les lèvres quand ses rotules rencontrèrent le carrelage du sol avec un peu trop de vigueur, tellement sa réponse à l'appel de son envoûtante brune avait été immédiate, et peut-être un peu trop enthousiaste. Elle oublia vite néanmoins ses articulations pour tendre des mains avides vers la ceinture du pantalon de Regina, mais sa Majesté l'en empêcha.
— Tss ! Tss ! Tss ! Pas touche Miss Swan…contente-toi de regarder.
Emma leva ses pupilles dilatées d'envie vers le noir captivant d'intensité d'une brune qui arborait un rictus concupiscent absolument irrésistible, et elle ne sut jamais où elle trouva la force de hocher positivement la tête, soumise et pantelante.
Regina commença alors à se déshabiller, et chaque geste, plus délicat et élégant les uns que les autres, devint rapidement une torture. Sans parler de la brûlure rétinienne presque insupportable à la découverte de chaque parcelle de peau.
Oh mon Dieu cette peau, si soyeuse, si hâlée, si addictive, et ces seins ! Dieu ses seins ! Emma respirait de plus en plus difficilement, attendant le signal, l'autorisation, qui ferait toute de même mieux d'arriver sous peu parce qu'elle n'était pas sûre de résister encore longtemps à cet immobilisme imposé.
La brune nota en gémissant, troublée, la rapidité à laquelle paraissait se détériorer la patience statique de sa sauveuse, qui en tremblait littéralement, elle n'avait même pas encore fini d'ôter entièrement sa chemise, celle-ci lui enserrant toujours les bras au niveau des coudes, et la blonde semblait déjà prête à lui arracher avec les dents.
Leurs regards se croisèrent, puis revinrent et s'ancrèrent. Regina continua son effeuillage en gardant fermement les yeux de sa blonde dans les siens. Enfin jusqu'à la chute de son pantalon sur ses chevilles. Emma baissa les yeux et sa position la situait pile face à la délicieuse petite culotte en dentelle rouge sang de la déesse faite femme la surplombant. Elle se passa une langue affamée sur les lèvres et un gémissement étranglé lui fit relever les yeux vivement.
Cette fois l'embrassement fut consensuel et l'assentiment immédiat.
Emma sourit tel un chat et plaqua sa bouche sur la dentelle, qu'elle découvrit totalement mouillée, arrachant un cri rauque à sa brune. Elle leva ensuite les yeux pour s'assurer que sa Majesté n'en perdait pas une miette, et étira sa langue pour lécher la culotte de bas en haut, s'attardant sur le clitoris gonflé et dur, pour tourner autour d'un muscle ferme et décidé.
Regina abandonna la vision brûlante pour se basculer contre le mur, griffant les portes de placard de ses ongles pour supporter le tourment sans hurler ni défaillir. Elle gémit bruyamment puis haleta.
— La…la culotte Emmaaa…tout de suite…
La blonde gloussa, fière de mettre sa Majesté dans tous ses états, et tira le morceau de dentelle définitivement trempé, le long des jambes fines et musclées de sa belle, l'envoyant rejoindre le tas enfin complet. Ses yeux remontèrent vers la source de chaleur qui lui irradiait le visage, malgré les centimètres les séparant, et elle posa doucement ses lèvres sur les boucles douces du pubis avant de glisser sa langue sur le clitoris, délicatement, le titillant par petite touche, d'un côté, puis de l'autre, arrachant par là même des suppliques agrémentées de menaces à une Regina dont le bassin ondulait de plus en plus furieusement, obligeant la sauveuse à la bloquer de ses bras, enroulés autour de ses hanches.
Puis Emma se recula brutalement et commença à arracher ses vêtements en se relevant, avant même que sa majesté ait le temps de l'invectiver méchamment. La brune préféra d'ailleurs se jeter sur elle pour l'aider, déclenchant un combat épique de cris et de gestes désordonnés. Les encolures paraissaient s'être rétrécies, tout comme les passants des boutons du jean noir, habillé pourrait-on dire, et la maladresse impatiente qu'elles y mettaient ne faisait qu'aggraver la situation. Le craquement significatif d'une manche figea la scène, et elles éclatèrent de rire après avoir constaté l'apocalypse vestimentaire dont était victime la sauveuse, ni nue, ni encore totalement habillée, avec des bribes de tissus entortillés sur presque tous les membres, donnant l'impression qu'elle se débattait avec une camisole de force à moitié déchirée.
— Oh mon Dieu Emma…je suis désolée…attends…non ne bouge pas…voilà c'est mieux…
Regina s'était reprise la première, comme souvent, et s'astreignait à libérer une blonde qui pouffait encore un peu. Un deuxième tas accompagna le premier sur le sol de la cuisine, sa Majesté en profita pour quitter ses échasses hors de prix, appréciant la fraicheur du carrelage sous ses pieds meurtris.
Elles se retrouvèrent donc, dans leur plus simple appareil, face à face, à se dévorer des yeux, se frôlant doucement du bout des doigts par intermittence, s'observant perdre pied et saccader leur respiration. Regina se recula finalement, avec un sourire plus que coquin aux lèvres, et s'appuya nonchalamment contre le mur derrière elle, reprenant sa pause en modulant son regard d'affamée à carrément vorace. Emma n'attendit pas d'en recevoir l'ordre cette fois, et elle s'avança puis se baissa docilement pour reprendre sa place aux pieds de sa Majesté.
Elles partagèrent un dernier regard, aussi amoureux qu'enflammé, pendant que la sauveuse laissait ses mains remonter le long des cuisses de sa belle, les faisant bifurquer lentement vers l'intérieur. Quand ses doigts touchèrent au but, elles gémirent toutes les deux en fermant les yeux, et Emma se pencha pour poser sa bouche sur sa prochaine mission, pendant que la tête de sa majesté basculait à nouveau vers l'arrière.
Regina mourait de plaisir à chaque coup de langue, chaque baiser déposé sur ses lèvres, chaque incursion plus ou moins audacieuse dans son sexe, de la pointe puis du plat pour laper telle une assoiffée. Elle passa l'une de ses mains derrière la tête blonde qui faisait des merveilles entre ses cuisses et appuya légèrement, juste pour faire sentir sa présence, sans directive ni pression.
— Emmaaa…c'est tellement booonnn…encore Emma…
La sauveuse approuva en gémissant, et décala l'une des jambes pour la remonter sur son épaule, s'ouvrant le passage pour des pénétrations un peu plus profondes avec sa langue. La brune replaça en urgence ses deux paumes sur la porte du placard la soutenant, sentant au feu qui grondait dans son ventre, l'approche d'un tsunami ravageur, certainement capable de menacer le peu de contrôle qu'il lui restait sur son corps. Et Regina avait vu juste.
Quelques secondes à peine après qu'Emma ait délaissé ses va-et-vient linguaux, pour se concentrer sur son clitoris d'un petit suçotement léger secondé par la délicatesse évanescente d'une langue douce, un orgasme prodigieux lui ravagea la conscience, elle flottait depuis trop longtemps au bord du gouffre pour résister plus longtemps à ce délice. Un cri rauque traversa le calme de la pièce.
Regina se rendit compte de s'être écroulée quand les deux bras de sa sauveuse, une fois de plus, la plaquèrent contre elle fermement. Emma l'avait sentie s'affaisser et était venue à sa rencontre en se relevant, l'agrippant au passage. La blonde la serra dans ses bras en soupirant de bonheur et d'émotion, se délectant de la sentir alanguie et confiante, au point d'oublier le plus commun des sentiments, l'instinct de survie. Elle lui passa une main caressante dans le dos et lui murmura doucement.
— Je serais toujours là pour te rattraper ma Reine.
La brune sourit à ces mots et resserra l'étreinte, pas encore prête à se décoller de la peau douce et chaude d'Emma. Elle analysa rapidement la situation et un nuage violet les déposa allongées, et toujours enlacées, sur sa couette.
— Vraiment pratique la magie…faudra quand même que j'essaye un jour, juste pour voir.
Regina ricana en réponse et se laissa glisser sur l'arrière pour croiser le regard pétillant de sa blonde.
— Dieu nous en préserve Miss Swan…restez-en à ce que vous faites de mieux.
Sa Majesté se fendit d'un sourire carnassier et conclut d'une voix suave.
— Me faire jouir.
Emma gronda, tel un fauve excédé, et se rua sur la brune pour la basculer sur le dos, grimpant sur elle d'un coup de rein facile, sous ses éclats de rire harmonieux. Elles luttèrent un moment et la blonde l'emporta, puisque c'était à la régulière, bloquant les mains de Regina de chaque côté de sa tête avec les siennes enroulées autour de ses poignets. Elles se fixaient en souriant malicieusement, et la brune amorça un léger déhanchement d'avant-arrière pour frotter son pubis sur celui d'Emma, en suspension juste au dessus d'elle.
Les respirations devinrent rapidement chaotiques face aux sensations mouillées et torrides que déclenchait chaque rencontre des bassins. Regina ralentit brusquement avant de s'arrêter tout à fait, et attrapa la sauveuse par la nuque, enfouissant ses doigts dans les boucles blondes, pour tirer son visage vers elle. Elle embrassa tendrement une Emma perdue et haletante et lui fit un sourire rassurant.
— La nuit ne fait que commencer Emma, je peux te l'assurer…j'ai cependant une question à te poser et une chose à te dire.
La sauveuse, malgré une envie en contradiction totale avec le fait de se détacher de ce corps sublime et chaleureux, se redressa sur un coude et se décala sur le côté pour concentrer son attention, interpellée par le ton sérieux de Regina.
— C'est un drôle de moment pour une discussion importante vu ton air, mais vas-y.
— Non justement…je pense qu'il est temps…tout d'abord…as-tu dit à tes parents pour nous deux ?
— Nan…je pense pas que ce soit une bonne idée pour l'instant.
Emma ne put interpréter l'expression de la brune à sa réponse, et cela la mit vite mal à l'aise, terrifiée à l'idée qu'elle puisse se méprendre sur ses intentions et, au mieux la jeter dehors, au pire être blessée.
— Regina sincèrement, je me fous des autres et de leur avis, et c'est pareil pour Snow et David…je remercie le ciel tous les matins en me réveillant d'être une burne en cuisine et…
— Langage ma puce.
Sa Majesté se pencha nonchalamment pour embrasser sa…puce ? Ebahie et figée sur le coup. Elle se réinstalla ensuite comme si de rien était et la tranquillisa.
— Tu as eu raison…c'est un peu précipité.
— Ah bon tu trouves aussi ?...mais tu trouves quoi d'un peu rapide exactement ?
Regina avait baissé les yeux sur le bras de sa blonde, posé en travers de son ventre, qu'elle caressait du bout des doigts. Elle les releva prestement, surprise par la voix tremblante. Le doute douloureux qu'elle découvrit sur les traits d'Emma, sa belle et courageuse Emma, la décida à accélérer son propos.
— Je suis d'accord avec toi dans le sens où cela ferait beaucoup d'un coup je pense, la malédiction vient à peine d'être brisée, je suis toujours la grande méchante de l'histoire, chaque chose en son temps, alors ne nous précipitons pas à clamer haut et fort ce qui ne regarde personne pour l'instant.
— Encore faudrait-il qu'il y ait un truc à clamer hein…
Regina leva les yeux au ciel en ricanant gentiment.
— Tes propos me confortent dans l'urgence de passer directement à ce que je veux te dire.
Sa Majesté se redressa et se tourna à nouveau pour cette fois prendre en coupe le visage de la sauveuse dans ses mains. Elle plongea un regard brillant de larmes contenues, rattrapée en une seconde par l'émotion, dans les émeraudes soucieuses de la femme avec qui elle espérait passer le reste de ses jours.
— Je t'aime Emma…je t'aime si fort.
La bouche de Regina, humide des larmes qui avaient fini par déborder, accapara celle de la blonde, extatique, dans un baiser long et tendre. Son retrait fut de courte durée, puisque la sauveuse la ramena immédiatement vers elle pour lui répondre avec une tendresse tout aussi bouleversante. Elles se séparèrent au ralenti, continuant à se promettre la lune, les yeux dans les yeux, le sourire au coin des lèvres. Elles n'allaient certainement pas se cacher indéfiniment, un tel amour ne passerait pas inaperçu bien longtemps, et elles l'assumaient d'ores et déjà quel qu'en soit l'étonnement provoqué, néanmoins elles s'accordaient un peu de répit avant de repartir à l'attaque, l'année écoulée n'avait pas été de tout repos. Par contre elles seraient côte à côte et non plus face à face dorénavant. L'avenir semblait pour une fois plein de promesses.
Regina se rallongea finalement en entrainant la blonde sur son épaule, la serrant dans ses bras, embrassant son front. Elle la berça un moment avant de reprendre.
— Si tu savais le nombre de fois où j'ai erré dans la cuisine aujourd'hui…comme si chaque pas, chaque souffle, me ramenait toujours à cette pièce…je voulais que tu m'y fasses l'amour encore et encore…cette journée a été un calvaire !
Elles rigolèrent ensemble du ton excessivement dramatique, puis Emma s'extirpa des bras tendres avec un air qui ne laissait guère place à l'imagination sur ses intentions futures.
— Je comprends maintenant pourquoi tu tenais absolument à commencer dans la cuisine…hum !? C'est bien ce que tu as dit tout à l'heure ? Commencer ?
Regina se mordit sensuellement la lèvre inférieure, et passa ses bras sur la nuque de sa sauveuse dès qu'elle se retrouva une nouvelle fois au dessus d'elle.
— Je n'ai pas l'intention de revenir sur ma parole Miss Swan…ce ne serait pas très « Royal » comme comportement.
La suite se passa de commentaire…mais certainement pas de gémissements.
SQ
Et voilà ma chérie...encore une de corrigée pour toi, mon cœur, ma vie, mon amour...je te remercie de ta patience et de ton abnégation, je t'aime ma Julia :3:3 :3 :3 :3