Bonjour à tous !
Voici le 40ème et dernier chapitre de cette histoire. La suite sera postée dès jeudi. Je l'ai bientôt terminée donc pas d'interruption !
Merci de continuer à me lire, m'écrire ... et bien sûr merci à Elyrine qui travaille sur cette fic depuis son début et continue de travailler sur la suite !
Bonne journée et à jeudi
Sydney8201
Musique du chapitre :
Still waiting de Sum41
Chapitre 40 : Nouveau monde
« Si tu peux aider ce monde à se reconstruire, Dean, tu ne dois pas hésiter. Peu importe ce qui ressortira de cette catastrophe. Peu importe qu'il n'y ait plus rien à conserver après son passage. Le monde aura besoin d'hommes comme toi. Il aura besoin de gens bons et déterminés à faire lui un endroit meilleur. Je sais que tu ne vois pas l'apocalypse comme un nouveau départ pour l'humanité. Je sais que tu la vois comme la fin de tout. Mais je ne suis pas de ton avis. Je vois cela comme la chance de repartir à zéro. De tout recommencer et de faire en sorte qu'on ne commette plus les mêmes erreurs. J'espère que cette apocalypse nous aura appris à respecter ce que la Terre a à nous apporter. Qu'on aura appris à être un peu plus modeste, un peu plus conscients de notre place. On pourra reconstruire quelque chose si on tire les leçons nécessaires. Et cela commencera par les gens. Ceux qui sont encore en vie. Ceux qui ont besoin qu'on les aide. Ne les oublie pas, Dean. Montre-leur le chemin. Tu es un leader né, mon frère. Je sais que tu en es capable. »
Journal de Sam Winchester. 30 août 2016.
Tout était rentré dans l'ordre avec une facilité qui continuait de surprendre Castiel à chaque fois qu'il y pensait. Il avait l'étrange sensation d'avoir toujours fait partie de ce groupe quand bien même il ne les connaissait que depuis quelques semaines. Il avait trouvé sa place sans aucun problème, avait tissé des liens et se sentait chez lui dans cette ancienne base militaire.
Tout était simple ici. Personne ne cherchait à occuper une autre place que la sienne. Personne ne donnait d'ordre et attendait qu'on lui obéisse. Personne ne prenait de décisions sans être concerné. Tout était discuté et débattu. L'avis de chacun était écouté. C'était une démocratie au sens propre du terme. Une communauté qui avait su tirer des leçons des échecs du passé. Castiel était fier d'en faire partie même s'il n'avait pas réellement aidé à sa mise en place.
Il était devenu un membre respecté en quelques jours. Il lui avait suffi de faire ses preuves avec les enfants. Il faisait son travail comme il l'avait toujours fait et sans réellement faire quoi que ce soit de plus, on l'avait intégré.
Il en allait de même pour Dean et Gabriel. Son petit ami avait obtenu le respect de tout le monde après sa blessure et sa guérison éclair. Beaucoup le regardaient avec admiration. Et même s'il semblait ne pas en avoir conscience, la majeure partie des gens du camp le considéraient comme un atout important dans leur communauté.
Gabriel était également parfaitement intégré. Il ne lui avait pas fallu plus de quelques jours pour convaincre tout le monde qu'il était quelqu'un de bien, d'intelligent et d'utile qui faisait preuve d'une grande générosité. Il faisait rire beaucoup de monde. Il détendait l'atmosphère quand c'était nécessaire mais savait également faire entendre sa voix quand il en avait besoin. Il s'était fait des amis au sein du campement et avait tissé des liens forts avec Dylan.
Dean était également devenu très proche du jeune homme. Il était évident qu'il le considérait comme un petit frère qu'il devait protéger mais à qui il devait également apprendre tout ce qu'il savait. Dylan était un garçon formidable. Il les avait beaucoup aidé au début et n'hésitait jamais à prendre leur défense quand Richard rappelait à qui voulait l'entendre qu'il était contre leur présence au camp.
Il n'était pas le seul à être de leur côté. Lisa les soutenait continuellement. Gilda, Victor et bien d'autres en faisaient de même. Il était facile de s'attacher à ces gens en de comprenant qu'ils ne souhaitaient que leur bien.
Les rôles de chacun étaient clairement définis au sein du camp. Castiel enseignait aux enfants. Gabriel était en charge des réserves de nourriture et des inventaires. Dean aidait Dylan quand ils devaient sortir chercher des provisions et s'était vu attribuer des tours de garde. Il veillait à la sécurité du camp et semblait s'être totalement épanoui dans ce rôle. Red était toujours là pour l'aider. Tout n'était pas parfait mais ils avaient tiré le meilleur de leur arrivée au camp. Ils n'avaient nullement l'intention de partir à présent.
A l'extérieur, les contaminés continuaient de faire des ravages. Les survivants se faisaient de plus en plus rares. Le monde comme ils l'avaient connu touchait à sa fin. Et Castiel était impatient de voir ce qui en ressortirait. Ce qu'ils seraient capables de rebâtir quand l'infection aurait disparu.
Les choses allaient également parfaitement bien entre Dean et lui. Leur relation avait connu un début compliqué mais leur lien était plus fort que jamais. Ils passaient tout leur temps libre ensemble sans se cacher des autres. Ils assumaient leur histoire au grand jour. Mis à part Richard et quelques-uns de ses amis, personne n'avait émis la moindre critique sur eux. Ils avaient été accepté en tant que couple. Castiel ne pouvait pas rêver mieux.
On leur avait enfin fourni un second lit pour leur chambre et ils en avaient fait bon usage depuis. Gabriel avait plusieurs fois demandé à changer de chambre pour ne plus avoir à les entendre et ne se privait pas de le leur faire savoir. Castiel n'en avait toutefois pas honte. Il était heureux avec Dean et n'avait pas à cacher le fait que leur vie sexuelle était également parfaitement épanouie.
Dean continuait à écrire son journal. Il continuait à refuser que quiconque puisse le lire. Il passait parfois de longues heures à écrire sans s'arrêter. Castiel était curieux. Il aurait aimé pouvoir savoir ce que ces pages contenaient. Si Dean avait écrit quoi que ce soit à son sujet. Mais il refusait de contraindre son petit ami à le lui montrer. Il le ferait en temps voulu. Quand il serait prêt.
Quand le jeune homme n'était pas avec lui ou en train de monter la garde quelque part, il passait du temps avec Ben. Il avait expliqué à Castiel qu'il aimait beaucoup le jeune garçon. Ils avaient été très proches l'un de l'autre quand Dean était encore avec Lisa. Ben le voyait comme le père qu'il n'avait jamais eu. Il avait été en colère à son départ et lui avait crié dessus avant de choisir de l'ignorer et de ne plus répondre à ses appels. Mais depuis leurs retrouvailles, Ben venait souvent le voir. Il écoutait ses conseils et lui confiait ses inquiétudes et ses doutes. Ben était un garçon intelligent que Castiel aimait également beaucoup.
Malgré l'apocalypse et la maladie qui continuait de décimer les gens autour d'eux, ils avaient réussi à trouver une stabilité en laquelle ils ne croyaient plus. Castiel pensait parfois qu'il n'avait jamais été aussi heureux de sa vie. Il avait tout ce dont il avait besoin à présent. Seule la mort d'Anna pesait sur lui. Mais il vivait également un peu pour elle.
Dean était rentré de son dernier raid quelques heures plus tôt. Dylan et lui avaient été chargés de trouver de nouveaux médicaments. Castiel était inquiet à chaque fois qu'il voyait son petit ami quitter le camp. Il se souvenait de la peur qu'il avait eu en le voyant revenir blessé quelques semaines plus tôt. Il avait confiance en ses capacités, de même qu'en Dylan et Red pour veiller sur lui. Mais il ne pouvait s'empêcher d'attendre son retour avec une certaine angoisse. Leur raid avait été un succès. Et après avoir passé deux heures à fêter son retour dans les bras de Castiel, Dean était à présent de garde à l'entrée du camp.
Castiel observait la tour depuis laquelle il surveillait les alentours. Il ne le rejoignait que rarement quand il était de garde. Il ne voulait pas le distraire. Mais cette fois, il avait envie d'être avec lui. Ils avaient été séparés pendant deux jours et les deux heures passées ensemble ne lui suffisaient pas. Il avait besoin de plus.
Il grimpa donc dans la tour pour passer un peu plus de temps avec lui. Dean ne l'avait visiblement pas entendu approcher puisqu'il sursauta quand Castiel se racla la gorge derrière lui pour lui annoncer son arrivée. Le jeune homme fit aussitôt volte face pour le regarder.
- Hé Cas... qu'est-ce que tu fais là ?
Castiel haussa les épaules en s'approchant. Il déposa un rapide baiser sur les lèvres de son petit ami avant de venir s'accouder à la rambarde pour regarder au-delà des limites du camp. Il commençait à faire nuit et la visibilité était clairement limitée. Après quelques secondes, Dean prit place à côté de lui. Il avait un fusil de chasse dans les mains. Personne au camp n'était armé mis à part ceux qui montaient la garde et ceux qui s'entraînaient au tir dans l'endroit dédié à cette activité. Cela évitait les accidents. Castiel trouvait la décision sage.
- Tu me manquais, répondit-t-il finalement.
- On s'est vu il y a moins d'une heure. Et pendant un très long moment, il me semble. J'en porte encore les marques, répliqua Dean en souriant.
Castiel devait reconnaître qu'il avait manqué de délicatesse. C'était toujours comme ça quand Dean revenait d'un raid avec Dylan. Il avait besoin de se rappeler que son petit ami était en vie et qu'il était bel et bien avec lui. Le sexe était généralement violent. Passionné. Il laissait des traces. Il savait que Dean portait plusieurs marques de morsure sous son T-shirt et sans nul doute les traces de ses doigts autour des hanches. Il devait reconnaître qu'il aimait l'idée d'avoir laissé sa marque sur le jeune homme. Il était convaincu que Dean adorait ça aussi.
- Je sais mais tu m'as manqué pendant ces deux jours et... je ne suis sans doute pas encore rassasié, confia-t-il.
- On ne va pas faire l'amour dans la tour. Je dois rester concentré.
- Je ne pensais pas au sexe... ou du moins pas qu'à ça. J'avais juste envie d'être avec toi.
Dean fit un pas sur le côté jusqu'à ce que son épaule soit collée à celle de son petit ami. Il pouvait sans doute sentir les dernières traces de l'angoisse que son absence avait causée. Castiel ne lui en voulait pas de continuer à accompagner Dylan. Il savait que son petit ami avait besoin de sortir parfois, qu'il avait toujours besoin de rouler même s'il aimait être au camp. C'était le compromis parfait pour lui, et Castiel ne lui demanderait jamais d'arrêter.
- Tu peux rester... si tu promets de ne pas me distraire, accepta alors Dean.
Castiel hocha la tête. Il était rare que le camp soit attaqué, il ne l'avait d'ailleurs pas été une seule fois depuis leur arrivée. Mais il était important de rester prudent afin d'abattre la menace avant qu'elle ne devienne ingérable. Quelques contaminés traînaient autour du camp la nuit. Les gardes étaient alors chargés de surveiller qu'ils n'approchaient pas trop et de les abattre s'ils étaient devant les grilles.
- Je peux te promettre d'essayer, lança finalement Castiel.
Castiel savait que son petit ami prenait sa tâche à cœur. C'était une des raisons pour lesquelles il l'aimait autant. Il était prêt à tout pour veiller sur les gens qu'il aimait. Il ne pensait jamais à lui en priorité et n'hésitait pas à se mettre en danger pour les autres. Il était généreux et courageux. C'était sans doute pour cela que les gens l'admiraient autant.
- Et pour ce que tu as dit tout à l'heure, désolé mais je ne te crois pas. Tu penses toujours au sexe. Tu es obsédé par moi.
Castiel tourna le visage vers Dean et l'observa une seconde. Il souriait mais avait les yeux rivés sur l'extérieur. Sur ce monde hostile qui exigeait d'eux qu'ils soient constamment sur leurs gardes. Dean plaisantait avec lui mais Castiel savait qu'il était totalement focalisé sur sa tâche. Qu'il était prêt à agir si nécessaire.
- J'ai toutes les raisons de l'être. Tu es sexy et sans nul doute l'homme le plus attirant de tout le camp. Je ne suis sans doute pas le seul à être obsédé par toi.
Castiel avait réussi à vaincre sa jalousie concernant Lisa. Il savait à présent que la jeune femme ne ferait rien pour les séparer. Mais il avait remarqué les regards que certaines femmes posaient sur son petit ami. Il n'aimait pas cela. Cela le rendait possessif et jaloux.
- Oui mais tu es le seul avec qui je couche alors tu n'as aucun souci à te faire de ce point de vue-là, répliqua Dean sans quitter la route des yeux.
Castiel n'avait aucun doute sur ce point. Il savait à présent que le jeune homme n'avait pas l'intention d'aller voir ailleurs. Il avait confiance en lui et en la sincérité de ses sentiments.
- Tu n'es même pas tenté ? Victor est plutôt attirant et Dylan est carrément canon.
- Victor est totalement hétéro et Dylan est comme mon petit frère. Alors non merci... mais la façon que tu as de le faire remarquer me ferait presque me demander si ce n'est pas moi qui devrais être inquiet.
Castiel secoua la tête en riant.
- Je te l'ai dit. J'ai déjà l'homme le plus sexy du camp dans mon lit. Je ne vois pas ce que je pourrais demander de plus.
Dean rit à son tour avant de reprendre son sérieux et de soupirer longuement. Il semblait fatigué. Son dernier raid avait visiblement épuisé une bonne partie de son énergie et le reste avait été brûlé quand Castiel et lui avaient fait l'amour. Il avait bien besoin de repos. Mais il n'abandonnerait pas son poste. Pas temps qu'on ne serait pas venu le relayer.
- Tu ne m'as pas dit comment ça s'est passé avec Dylan. Vous n'avez pas rencontré trop de difficultés ?
Il ne posait jamais la question. Il savait combien les raids à l'extérieur pouvaient être difficiles et dangereux. Si Dean ne lui en parlait pas, il ne cherchait pas à obtenir de détails. Mais il avait la sensation que ce dernier raid pesait encore sur son petit ami. Qu'il avait vu quelque chose à l'extérieur qui l'avait particulièrement chamboulé. Il n'était toutefois pas sûr que Dean accepterait d'en parler. Il laissait généralement cela derrière lui quand il était de retour.
- Pas vraiment. L'endroit était quasi désert. C'était plutôt simple. On est entrés, on a pris ce dont on avait besoin et on est ressorti. Rien de plus.
Castiel était convaincu que son petit ami ne lui disait pas tout. Il ne s'en était pas rendu compte à son retour. Il avait été bien trop absorbé par son besoin d'être proche de son petit ami. Mais à présent qu'il avait les idées un peu plus claires, c'était évident. Dean avait vu quelque chose qui continuait à le perturber. Et il avait besoin d'en parler, de se confier s'il voulait pouvoir l'oublier ensuite.
- Vraiment ? Demanda-t-il alors sans regarder Dean.
Il savait que son petit ami avait du mal à se confier quand on avait les yeux rivés sur lui.
- Cas, souffla le jeune homme après quelques secondes.
- Non, Dean, écoute. Je sais que tu n'as pas envie de m'en parler et je comprends. Mais je sais aussi combien le monde à l'extérieur de ces murs peut être... difficile. J'y ai vécu un temps je te rappelle. Et je n'ai pas oublié simplement parce que je suis en sécurité à présent. Je peux comprendre.
Dean soupira à nouveau longuement. Castiel avait envie de le regarder, de se tourner vers lui et de le prendre dans ses bras. De lui dire qu'il n'avait rien à craindre, qu'il pouvait tout lui dire et qu'il l'écouterait. Mais il savait que son petit ami avait besoin de temps avant de se confier. Besoin de trouver les bons mots pour traduire correctement ce qu'il ressentait. Il devait le laisser réfléchir dans son coin sans le brusquer. Sans lui donner la sensation d'être acculé.
- Il y avait ces gens sur la route. Un couple avec un bébé. Ils n'étaient pas armés et... Dylan était méfiant. Il pensait qu'ils pouvaient être... qu'ils pouvaient servir d'appât. Qu'il s'agissait d'un piège. Mais il avaient un bébé, Cas. Un nouveau-né et je... je ne pouvais pas...
Dean s'interrompit alors et Castiel passa aussitôt son bras autour de sa taille pour lui apporter un semblant de réconfort. Ce n'était sans doute pas suffisant mais c'était un début. Il ne fut pas surpris de sentir son petit ami trembler. Il était évident que revivre ce moment était difficile pour lui. Dean avait besoin d'aider les autres. Il avait tenté de l'ignorer mais c'était ancré en lui, sans doute depuis l'enfance. Il pouvait comprendre les inquiétudes de Dylan. Il était important de se montrer prudent. Ils l'avaient compris avec Gordon. Mais il savait également que son petit ami avait dû avoir une furieuse envie de voler au secours de ces gens. De ce bébé. Il avait peur à présent d'entendre la suite. Peur de ce que Dean allait lui raconter.
Dylan voulait leur laisser des provisions et un couteau pour qu'ils puissent se défendre. Je voulais leur proposer de nous suivre. De venir au camp pour que leur bébé soit en sécurité. Je ne pouvais pas laisser un enfant à l'extérieur... je ne pouvais pas les abandonner là. On s'est disputés et quand Dylan a enfin accepté d'aller au moins leur parler, des contaminés ont surgi de nulle part. On était trop loin, Cas. On n'a rien pu faire. Ils les ont massacrés. Tous les trois. Le bébé... il hurlait et... si on n'avait pas perdu de temps à se disputer, on aurait pu les sauver. Il était évident qu'ils étaient seuls. Ce n'était pas un piège. On... je n'en veux pas à Dylan, je le comprends, même, mais je... je me sens coupable. Ils sont morts par notre faute.
Castiel tourna finalement le visage vers Dean. Il pouvait deviner des larmes sur ses joues malgré l'obscurité ambiante. Il savait combien son petit ami souffrait à cet instant précis. Combien il devait s'en vouloir de ne rien avoir pu faire. C'était plus fort que lui. Il se sentait coupable à chaque fois que quelque chose se passait mal. Même s'il ne pouvait rien faire pour l'en empêcher.
- Dean, ce n'est pas de votre faute. On ne peut pas sauver tout le monde, rappela-t-il.
- Alors quoi est-ce qu'on sert ? Pourquoi avoir survécu si on ne peut pas aider ceux qui en ont besoin ?
Castiel n'avait pas la réponse à cette question. Il savait néanmoins que Dean avait déjà réfléchi au sujet et qu'il avait probablement pris sa décision depuis un moment.
- Qu'est-ce que tu veux faire ? Demanda-t-il alors.
Dean tourna la tête dans sa direction. Il semblait triste mais également déterminé. Les larmes ne roulaient plus ses joues. Il avait repris le contrôle sur ses émotions. Il se sentait à présent investi d'une mission et personne ne pourrait plus le convaincre de renoncer. Pas même Castiel. Il n'avait toutefois pas l'intention d'essayer.
- Je veux les aider. Je veux leur offrir une place ici... une chance d'être en sécurité. On pourrait... on pourrait mettre en place une équipe pour rechercher des survivants. Je veux bien m'en charger et je suis sûr que Dylan viendra avec moi. Je ne peux pas... je ne peux pas continuer à ignorer qu'il y a des gens innocents à l'extérieur. Des gens qui ont besoin d'aide et qui méritent tout autant que nous d'être en sécurité ici.
Castiel hocha la tête. Cela lui semblait effectivement être une bonne idée. Il aurait préféré que son petit ami ne soit pas volontaire pour conduire ces expéditions. Ce serait dangereux. Ils pourraient tomber sur des personnes mal intentionnées et plus armées qu'eux. Il savait toutefois que Dean ne renoncerait pas.
- Je suis de ton avis, Dean. Je veux les aider mais on ne peut pas non plus ignorer le fait qu'il existe des gens comme Gordon... des gens qui tenteront de nous prendre ce qu'on a sans poser de questions. Tu ne peux pas ramener tout le monde.
Dean hocha la tête. Il était visiblement du même avis que son petit ami. Il avait failli mourir à cause de Gordon. Il savait bien que tous les survivants n'étaient pas des gens biens. Ils allaient devoir faire le tri et s'assurer que les personnes qu'ils ramèneraient ne seraient pas mal intentionnées.
- On pourrait mettre au point une sorte de test. Les interroger sur ce qu'ils ont fait jusque là. Les mettre sur surveillance à leur arrivée. Je sais bien qu'il y a des gens qui sont dangereux mais il y a également des gens biens. Des gens comme Rufus et... je veux les aider, Cas. Je ne peux pas continuer à fermer les yeux sur ce qui leur arrive. Je sais que Sam ne l'aurait pas voulu non plus.
Dean parvenait à parler un peu plus facilement de son frère, à présent. Il n'avait toujours pas fait son deuil et ne pourrait très certainement jamais le faire totalement. Mais il avait appris à vivre avec la douleur de sa mort et n'attendait plus avec impatience de le rejoindre. Il avait fini par comprendre qu'il avait encore des choses à vivre. Qu'il pouvait trouver du bonheur dans ce monde même si la personne qu'il aimait le plus n'était plus là. Il ne faisait jamais de longs discours sur Sam. Ne racontait que très rarement des choses sur leur enfance ou leur vie avant. Mais il l'évoquait. Prononçait son nom sans grimacer ou se mettre à parler. C'était un progrès que Castiel ne pouvait pas ignorer.
- Il faudra que tu soumettes ton idée au conseil. On ne peut pas prendre cette décision seuls. Plus maintenant. C'est comme ça que ça fonctionne ici et on l'a accepté en restant.
Dean grimaça alors une seconde. Castiel était convaincu que le jeune homme n'irait pas contre les règles du camp. Il ne mettrait pas leur place en péril. Pas quand ils avaient enfin trouvé leur place au sein de la communauté. Mais cela lui coûtait d'avoir à demander la permission. Et si toutefois il était confronté à un refus, Castiel n'était pas sûr qu'il serait capable de l'accepter.
- Je sais que je ne peux pas... je ne vais pas agir dans leur dos. Je ne prendrai pas ce risque. Mais j'ai besoin qu'ils comprennent, Cas. J'ai besoin qu'ils m'écoutent et qu'ils acceptent. Je ne sais pas si je pourrais continuer à faire comme s'il n'y avait pas des gens à l'extérieur qui ont besoin de mon aide.
Castiel posa une main sur l'épaule de son petit ami et le regarda durant de longues secondes dans les yeux. Il aurait voulu pouvoir lui dire que tout finirait par s'arranger, qu'ils obtiendraient ce qu'il souhaitait et qu'ils pourraient aider les gens qui en avaient besoin à l'extérieur. Mais il ne voulait pas lui mentir. Il était évident que ce n'était pas aussi simple. Le camp n'était pas extensible. Ils ne pouvaient pas accueillir tout le monde. Ils auraient besoin de plus de nourriture alors qu'ils en manquaient déjà pour le nombre qu'ils étaient actuellement. Et il y avait le risque de tomber sur quelqu'un déterminé à tout leur prendre. Il y avait de fortes chances pour que leur demande soit rejetée. Dean devait en être conscient.
- Je ne suis pas sûr qu'ils verront les choses du même œil. La plupart d'entre eux n'ont pas vécu suffisamment longtemps à l'extérieur pour avoir une idée précise de ce qu'on y vit quand on est seul ou quand on est pas suffisamment armé pour se défendre. Ils ont été protégés ici. Je ne suis pas sûr qu'ils seront prêts à mettre tout cela en péril pour des inconnus.
- Dylan le sait, rappela Dean aussitôt.
- Et Dylan sera de ton côté. Je suis convaincu que tu auras son soutien. Je ne suis juste pas sûr que cela suffira à faire pencher la balance en ta faveur.
Dean soupira alors. Castiel savait qu'il ne lui en voulait pas d'être aussi pessimiste. Il comprenait sa position. La partageait sans doute un peu. Mais il avait besoin d'y croire. Parce qu'il n'était pas le genre d'homme à accepter que les autres souffrent s'il avait la moindre chance de le leur éviter. Il était du genre à se sacrifier pour tout le monde. Sa vie n'avait d'intérêt que s'il la mettait au service des gens. Qu'ils les connaisse ou pas. Cela faisait de lui un homme bien. Mais dans un monde comme celui dans lequel il vivait, cela le rendait inévitablement malheureux. Parce qu'il ne pouvait pas sauver tout le monde même s'il le voulait de tout son cœur.
- Ils nous ont accueilli, lança finalement Dean en cherchant visiblement à se raccrocher à quelque chose.
- Parce que Lisa te connaissait et parce que tu as sauvé la vie de Gilda. Dean, je ne pense pas qu'ils nous auraient acceptés ici si Lisa n'avait pas plaidé pour nous.
La plupart des gens du camp n'étaient pas mauvais. Mais ils avaient autant conscience de la chance qu'ils avaient que de la précarité de leur situation. Ils voulaient faire en sorte de rester en sécurité. Même si cela impliquait de laisser d'autres mourir à l'extérieur.
- Sans doute pas mais... Cas, qu'est-ce que je dois faire ? Comment veux-tu que je ferme les yeux sur ce qui se passe dehors ?
- Je sais que tu ne le peux pas. Et je ne t'en blâme pas, Dean.
Il aimait Dean pour l'homme qu'il était. Il était tombé amoureux de lui pour ses nombreuses qualités et pour ses défauts. Pour ses faiblesses et ses forces. Il le suivrait sans hésiter une seconde. Il le soutiendrait quelle que soit sa décision. Il était juste plus réaliste que lui.
- Je sais que tu ne veux pas partir. Je sais que Gabriel veut rester aussi. Et je ne peux pas vous demander de... je suis perdu Cas.
Castiel sentait la détresse chez son petit ami. Il aurait aimé pouvoir le soulager. Il aurait également aimé savoir quoi lui dire. Mais il n'existait pas de solution miracle. Il n'y avait que deux options. Le conseil acceptait leur requête et Dean pourrait enfin faire ce dont il avait tant besoin ou ils refusaient de les suivre et le jeune homme serait alors contraint de vivre avec cette culpabilité permanente ou de partir. C'était aussi simple que ça.
- Dean, écoute-moi... je t'aime et je n'ai pas l'intention de t'abandonner. Quelle que soit ta décision, je te suivrai. Je serai à tes côtés.
- Je ne peux pas te demander ça. Je ne peux pas non plus le demander à Gabriel et je sais que tu ne le laisseras pas derrière.
Castiel aurait effectivement du mal à abandonner son frère. Mais il pourrait l'envisager s'il savait Gabriel en sécurité au camp. Le choix n'était pas simple mais il était évident. Dean serait en danger permanent à l'extérieur et Gabriel en sécurité derrière des barricades. Il était facile de déterminer lequel aurait le plus besoin de lui.
- S'il le faut... si on en arrive là, je partirai avec toi. Je ne te dis pas que c'est ce que je veux. Ce camp est tout ce que je rêve de trouver depuis le début de ce cauchemar. Mais je ne pourrai pas m'y sentir chez moi si tu n'es plus là.
- Cas...
- Non, Dean. Inutile de chercher à me convaincre du contraire. J'ai besoin de toi bien plus que je n'ai besoin de ce camp. C'est aussi simple que ça.
Le jeune homme ferma alors les yeux et se pencha en avant jusqu'à ce que son front soit collé à celui de Castiel. Ils restèrent ainsi en silence durant quelques secondes avant que Dean ne reprenne finalement la parole.
- Je t'aime, souffla-t-il.
Castiel sourit malgré la peur qui le tenaillait.
- Je t'aime aussi.
- Je ferai en sorte de les convaincre. Avec le soutien de Dylan et de Lisa... avec le tien aussi, je pense qu'ils pourraient entendre raison.
- Je l'espère.
Il n'y avait pas grand-chose de plus à dire sur le sujet. Leur décision était prise et ils ne reviendraient pas en arrière. Castiel ne voulait plus en parler. Il voulait profiter du temps qu'il leur restait avant de se confronter au conseil. Il se soucierait du reste quand ils auraient leur réponse.
- Je me demande ce que Rufus devient, murmura Dean en reculant le visage.
Castiel repensait parfois à l'homme qui avait sauvé la vie de son petit ami. Il espérait de tout son cœur que Rufus soit encore en vie et qu'il ait pu rejoindre la Louisiane sans encombre. Qu'il ait trouvé ce qu'il cherchait là-bas. Il regrettait qu'il ne soit plus avec eux. Il aurait pu être un atout pour le camp.
- Je suis sûr qu'il va bien, assura-t-il alors.
- J'aurais aimé qu'il reste avec nous. Il me manque. Et franchement, c'est bizarre parce que je ne le connaissait pas vraiment.
- Il t'a sauvé la vie. Il a également sauvé la vie de Red. Je suppose que ça crée des liens.
Dean hocha la tête. Castiel était convaincu que ce n'était pas la seule raison pour laquelle son petit ami tenait autant à Rufus. Mais une nouvelle fois, il refusait de poser la question. Il préférait laisser à Dean une chance de lui expliquer par lui-même.
- Il me rappelait Bobby, finit par avouer Dean, prenant Castiel par surprise.
Il ne s'était pas attendu à ce que le jeune homme s'explique aussi rapidement. Il était bien plus ouvert que lors de leur rencontre. Il parlait plus facilement de son passé. Mais il ne lui avait pas confié grand-chose de personnel. Castiel avait fini par penser qu'il n'en parlerait jamais. De toute évidence, il s'était trompé.
- Bobby ? Répéta-t-il alors pour encourager son petit ami à en dire plus.
- Bobby était un ami de mon père. Il nous a souvent gardés, Sam et moi, quand on était enfant. C'est avec lui que je jouais au base-ball et au foot. Il n'y avait qu'avec lui que je pouvais être un enfant. J'avais pris l'habitude de l'appeler « oncle Bobby ». Il n'était pas de ma famille mais il était... il était bien plus un père pour moi que mon vrai père. Quand le monde... quand tout ça a commencé, j'ai espéré qu'il s'en sorte. Je sais aujourd'hui qu'il est mort. Rufus lui ressemble.
Castiel savait que son petit ami n'avait pas eu une enfance facile. Cela leur faisait un point commun en plus. Il était toutefois content de voir que Dean avait eu l'occasion d'être un enfant même si cela n'était que parfois. Il aurait aimé pouvoir rencontre Bobby et le remercier pour tout ce qu'il avait fait pour son petit ami.
- Il n'y a pas que lui... parfois, je repense à toutes les personnes que j'ai croisées dans ma vie... à celle qui ont compté et celles qui n'ont été que de passage. Et je me dis qu'ils sont tous probablement mort aujourd'hui. Bobby, Charlie, Benny, Sam... mon père... mes employés... Garth, tout le monde. Ils me manquent tous.
- Certains ont peut-être survécu. Ils sont peut-être quelque part en sécurité à se demander ce que toi tu es devenu. Peut-être que tu finiras par les croiser à nouveau un jour.
Dean haussa les épaules. Il ne semblait pas convaincu. Castiel ne l'était pas non plus. Il lui arrivait aussi de se demander ce qu'était devenu les gens qu'ils avaient connus avant. Mais c'était quelque chose qui le déprimait et il faisait donc en sorte de ne pas trop s'attarder dessus.
- C'est comme ça, de toute façon... je suppose qu'il en va de même pour tout le monde. Je suis déjà chanceux d'avoir pu retrouver Lisa et Ben.
- Et de t'être fait de nouveaux amis en chemin.
- Ça aussi, concéda Dean en souriant.
Castiel était soulagé de le voir se détendre un peu. Parler de la vie d'avant était quelque chose que tout le monde faisait à présent. Mais c'était quelque chose de déprimant et qui rendait nostalgique. Ils devaient regarder devant eux et ne plus se retourner constamment. Repenser au passé en permanence les conduisait à faire du surplace.
- Franchement, parfois, je me demande comment vous faites pour me supporter. Je sais que je ne suis pas facile à vivre. Sam me le disait souvent.
- On n'est pas forcément plus faciles à vivre que toi. Je pense qu'on a tous nos défauts. Il faut apprendre à les accepter. C'est tout.
Dean secoua la tête en passant ses bras autour du cou de son petit ami. Il vint ensuite se coller à lui. Castiel sentit aussitôt un frisson lui remonter la colonne vertébrale. C'était comme ça à chaque fois que Dean était aussi proche de lui. Ça n'avait pas changé depuis la première fois où ils avaient couché ensemble.
- Tu es parfait, toi. Tu es gentil, drôle, intelligent et raisonnable. Tu es courageux et généreux. Tu trouves toujours les bons mots pour me remonter le moral. Tu es incroyablement séduisant et un véritable dieu du sexe. Tu es parfait. Moi... je suis juste moi.
Il avait dit cela sur le ton de la plaisanterie mais Castiel savait parfaitement qu'il pensait réellement une partie de ce qu'il venait de dire. Il croyait réellement ne pas le mériter. Il ne se rendait pas compte de ses nombreuses qualités, ni du fait que tous les gens du camp le voyaient comme un héros. C'était fatigant de devoir le lui rappeler en permanence. Mais Castiel savait qu'il ne le faisait pas exprès. Il n'agissait pas ainsi juste pour s'entendre dire le contraire. Il pensait réellement ne rien valoir. Et sans doute cela datait-il de son enfance. Castiel aurait aimé avoir quelques minutes en tête-à-tête avec John Winchester. Il aurait aimé lui dire combien il le détestait pour avoir ainsi privé son fils aîné de toute confiance en lui-même.
- Je ne suis pas parfait. Je suis même loin de l'être. Je suis ennuyeux, parfois. Je ne comprends pas la moitié de tes références ni même la plupart de tes plaisanteries. Je ne suis pas vraiment drôle et je peux être directif et manquer de patience. Donc non, je ne suis pas parfait. Toi non plus, mais personne ne l'est.
Dean hocha la tête mais ne semblait pas réellement convaincu. Castiel n'en avait toutefois pas fini. Il avait encore des choses à dire et peu importait que Dean ne soit pas encore prêt à les entendre.
- Tu n'es pas parfait mais tu es parfait pour moi. Même si tu refuses de le croire, tu es intelligent. Tu es drôle, aussi, et tu es généreux. Tu es prêt à tout pour les gens que tu aimes. Tu es fort et parfaitement capable de te défendre seul. Tu es courageux et je sais que s'il ne doit rester qu'une seule personne dans ce monde, ce sera toi. Tu es un leader-né. Tu es beau sans même en avoir conscience. Tu es humble. Tu es gentil. Tu es l'homme que j'aime.
- Mais je ne suis pas sexy... et visiblement pas doué au lit, le coupa Dean en souriant.
- Je n'avais pas fini. Si tu m'avais laissé continuer sans m'interrompre, je t'aurais dit que tu es sexy. Parce que tu l'es... et sans nul doute le meilleur coup de ma vie.
Castiel fut surpris de voir les joues de Dean rougir en entendant ce dernier compliment. D'ordinaire, c'était lui qui avait du mal à parler de sexe, lui qui était mal à l'aise quand on évoquait ouvertement le sujet. Il était amusé de voir son petit ami aussi gêné. Il ne put résister à l'envie d'en dire plus.
- Tu veux que je t'en dise plus ? Demanda-t-il alors.
Dean détourna les yeux mais hocha la tête.
- S'il te plaît, murmura-t-il ensuite.
Castiel l'attira à nouveau contre lui jusqu'à ce que son petit ami puisse sentir l'effet que cette conversation avait sur lui. Il fut rassuré de sentir que Dean était dans un état similaire.
- J'aime la façon que tu as de me serrer contre toi et de gémir sans retenue quand j'ai un ou plusieurs doigts en toi. J'aime comment ton corps semble fait pour accueillir le mien. J'aime sentir tes lèvres contre les miennes. J'aime que tu sois aussi sensible quand j'embrasse ton cou ou juste derrière ton oreille. Et j'aime plus que tout que tu me laisses prendre soin de toi ensuite. Que tu me laisses glisser ma langue là où personne ne t'avait touché avant. J'aime l'idée d'avoir été le premier... d'être le seul à savoir ce qu'on peut ressentir quand on te pénètre.
- Cas, stop, souffla Dean.
- Pourquoi est-ce que je m'arrêterais, Dean ?
Le jeune homme remuait ses hanches contre les siennes, frottant son érection contre celle de Castiel. Ce n'était pas suffisant pour les pousser à l'orgasme mais assez pour les conduire à oublier toutes leurs bonnes résolutions. S'ils continuaient ainsi, ils finiraient par faire l'amour là où ils se trouvaient. Ils risqueraient alors de se faire surprendre. Castiel refusait que quiconque puisse les voir en pleine action. Il refusait que quelqu'un puisse voir son petit ami nu.
- Parce que si tu ne t'arrêtes pas, je vais me jeter sur toi et on sait tous les deux où cela va nous conduire. Je te l'ai dit. Je dois rester concentré.
- Rien ne t'empêche de l'être. Je ne te demande rien. Je ne fais que parler.
- On sait tous les deux que tu ne fais pas que parler, protesta Dean en le repoussant gentiment.
Il lui tourna ensuite le dos pour observer à nouveau l'extérieur. Castiel sourit en le regardant prendre place contre la rambarde. Il était légèrement penché en avant, mettant ses fesses en valeur. C'était trop pour Castiel. Il ne pouvait pas laisser passer cette opportunité. Il vint donc se coller contre le dos de son petit ami, son érection pressant contre ses fesses. Il passa ensuite ses bras autour de sa taille avant de poser son menton sur son épaule. Dean ne le repoussa pas. Mais il poussa un soupir qui en disait long sur ce qu'il ressentait.
- Dire qu'il a fallu que j'attende la fin du monde pour enfin ouvrir les yeux, constata le jeune homme en penchant sa tête sur le côté pour que sa tempe soit appuyée contre celle de Castiel.
- Dire qu'il a fallu que j'attende la fin du monde pour trouver l'homme de ma vie, répliqua aussitôt ce dernier.
Il continuait de regretter sa vie d'avant. Il regrettait d'avoir perdu son travail, de devoir se battre pour survivre, de ne plus pouvoir profiter du confort de son appartement. Il détestait ce que le monde était devenu. Mais il ne regrettait pas une seconde d'avoir pu rencontrer Dean. En ça, il était heureux que le monde ait pris fin.
- Dire que je refusais l'idée que vous puissiez m'accompagner, au début, souffla finalement Dean.
- Je suis content que tu aies changé d'avis.
- Je suis content aussi.
Ils se turent ensuite pendant de longues secondes. Castiel en profita pour apprécier pleinement la sensation du corps de Dean contre le sien. Il n'était plus question de sexe même s'ils feraient sans nul doute l'amour dès qu'ils seraient dans leur chambre.
- Je veux croire qu'on peut faire quelque chose de ce qu'il reste de ce monde. Je refusais d'y penser avant. Je refusais de croire qu'il existait un espoir pour nous. Mais je sais à présent qu'on peut reconstruire quelque chose. On peut tirer des leçons de ce drame et bâtir un endroit meilleur tous ensemble.
Castiel hocha la tête. Il aimait cette idée, lui aussi. Il avait gardé cet espoir dans un coin de son esprit depuis le début de ce cauchemar. C'était ce qui lui avait permis d'avancer sans totalement perdre la tête. Il avait été difficile de continuer à y croire, parfois. Surtout après Gordon. Ou quand ils avaient perdu le centre commercial. Mais il continuait de garder espoir parce qu'il voulait croire que l'humanité avait une seconde chance. Qu'elle pouvait faire mieux.
- Je suis sûr qu'on en est capable. Ensemble, on est capable de tout, souffla Castiel.
Dean ne répondit rien mais Castiel savait exactement ce à quoi il pensait. Pour réussir à bâtir un monde meilleur, ils auraient besoin de l'accord du conseil. Besoin de pouvoir sauver la vie de ceux qui continuaient de se battre à l'extérieur. Ils allaient devoir s'atteler à leur tâche dès le lendemain. Mais pour le moment, ils pouvaient encore ignorer les risques. Ils pouvaient ne pas penser à quoi que ce soit d'autre qu'à la chance qu'ils avaient de s'être trouvés et d'être encore en vie et en sécurité. Castiel refusait de penser à autre chose. Il tourna donc le visage dans le cou de Dean jusqu'à avoir le nez collé contre sa peau. Il inspira ensuite profondément, s'imprégnant de l'odeur unique de son petit ami. Dans ces moments-là, il oubliait tout le reste. Il oubliait les contaminés et les gens qui leur voulaient du mal. Il oubliait tout ce qu'ils avaient encore à accomplir et les dangers auxquels ils devraient inévitablement faire face dans l'avenir. Il oubliait la précarité de leur situation. Il n'y avait plus que lui et l'homme qu'il aimait. Celui qu'il avait failli perdre à de trop nombreuses reprises mais qui était là avec lui. Dont il pouvait sentir le parfum et la chaleur. Il chassa tout le reste et ne songea plus qu'à Dean. Peu importait ce que l'avenir leur réservait. Peu importait ce que le monde deviendrait. Peu importait tout et tout le monde. Castiel avait tout ce dont il avait besoin ici et il se battrait pour le garder. Personne ne pourrait l'arrêter. Il avait trouvé le bonheur malgré la fin du monde. Malgré la perte des êtres qui lui étaient chers. Il avait trouvé Dean dans un monde détruit qui ne semblait plus rien avoir à lui offrir. Il voulait voir cela comme un signe. Celui qu'il avait encore une raison de vivre et qu'elle se trouvait dans ses bras. Qu'elle ne le quitterait pas.