Ciao a tutti, chers lecteurs. Voilà (enfin) le nouveau chapitre que je vous poste depuis l'Italie, et oui j'y suis encore depuis 8 mois et à cette occasion je me suis rendu sur le lieu où se passe une grande partie de cette histoire. Vous l'aurez compris je parle de Volterra ! C'est une sensation très étrange que de se retrouver dans ce lieu si important dans ma fiction, ça permet de mieux visualiser l'espace dans lequel évolue les personnages, c'est drôle mais on n'imaginerait pas Aro Volturi vivre ici et pourtant c'est bien pour ça que c'est brillant comme idée. Même si dans le film «New Moon», ce n'est pas Volterra que l'on voit (même sur les plans aériens) mais bien Montepulciano une ville à 2h de cette dernière et qui lui ressemble beaucoup.

Je remercie une fois de plus celles et ceux qui suivent et qui me laissent des reviews. Enfin pour ceux qui rêvent désespérément de voir Angélica & Aro ensembles (Petite pensée pour toi Lola, je sais que tu en meurs d'envie). Je dois leur faire savoir, qu'il leur faudra attendre et prendre leur mal en patience…mais, car il y a toujours un « mais » je pense qu'ils ne seront pas déçus de cette attente. Faîtes-moi confiance, je sais où je veux mener cette histoire.

Enfin petite précision, j'ai remarqué que la vie et origine de certains des membres de la famille Volturi était assez mal connu. C'est pourquoi j'ai décidé d'écrire un chapitre spécial qui leur ait dédié. Pour cela je me suis aidé du livre «Tous les secrets de la saga Twilight : Le guide officiel illustré» Une nouvelle fois j'ai pris un peu trop mon temps, et je m'en excuse. J'espère que ce chapitre vous plaira, bonne lecture.

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Note informative :

Volterra (Année 1836) : Le clan des Volturi.

A l'instar de toutes sociétés, il faut des dirigeants chargés de veiller au bon fonctionnement des institutions établies. Chez les vampires, ce rôle revient à la famille Volturi, qui règne sans partage depuis son fief de Volterra en Italie, qu'ils contrôlent en secret depuis l'époque étrusque. Ce statuts particulier, qui faisait des membres de ce clan une lignée presque « royale », s'explique par le fait que certains d'entre eux vivent depuis plus de 3000 ans. Les Volturi agissent comme la royauté non officielle dans le monde des vampires, ils sont aussi un clan incroyablement influent. Ils sont également considérés comme étant des "patrons nocturnes de l'art". L'action principale des Volturi, est de garder la société secrète des vampires cachée du monde des humains.

Le clan à son origine, fut fondé par Aro et Marcus ainsi que Caïus, avec pour objectif : Celui de gouverner le monde des vampires. Entre 400 et 500 après J.C, les Volturi se mirent à usurper le contrôle du monde des vampires en déclenchant une offensive contre le clan le plus puissant du monde : Les Roumains. Au lieu de les attaquer directement, ils ont habituellement exigé qu'ils se conforment aux lois qu'eux-mêmes avaient édictées, pour le bénéfice de toute la communauté selon eux. Face au refus évident et dédaigneux des Roumains, les Volturi sont parvenus à faire passer leur agression pour un mouvement destiné à défendre leur espèce au lieu de revendications territoriales, ce qu'elle était en réalité.

La guerre a duré presque un siècle et n'a jamais été officiellement terminée, puisqu'il reste encore à ce jour deux survivants du clan roumain originel. Si les Volturi ont fini par l'emporter, c'était parce qu'Aro avait consciemment créé des vampires doués de divers talents. De leur côté les Roumains avaient été moins prévoyants, se constituant de troupes dont la force physique n'avait pas tenu longtemps face aux soldats d'Aro. Après la défaite des Roumains, leur cible suivante était les Égyptiens, avec seulement deux survivants, Amun et Kebi. Leur pouvoir a augmenté incroyablement après avoir recruté vers 800, Jane et Alec, deux jumeaux vampires avec des dons extrêmement puissants, et ont par la suite rendu le clan intouchable. Ils ont utilisés les dons des jumeaux pour la première fois lorsque le clan roumain a tenté de reprendre le contrôle et ont étés vaincu facilement par l'armée des Volturi grâce à leurs pouvoirs. Avec le temps, les Volturi, sous la direction d'Aro, Caïus et Marcus, mirent en place des lois dans le monde des vampires et punirent ceux qui ne les respectaient pas, et ceux qui risquaient de s'exposer aux humains.

Aro nomme ses sbires « La Garde » laquelle doit une soumission absolue aux cinq Volturi principaux à savoir : Aro, Marcus, Caïus, Sulpicia et Athenodora. Ils préfèrent rester confinés chez eux, cachés aux mortels, et utilisent des congénères comme serviteurs. Afin de prévenir tout problème à leur encontre, les Volturi sont entourés de 32 gardes, dont 9 sont présents en permanence. Il s'agit de puissants vampires recrutés tant pour leurs pouvoirs que leurs capacités. Aussi, pour subvenir à leur besoins "vitaux" les Volturi font importer leur nourriture, ce rôle revient principalement à Heïdi, elle est la seule a apporté des êtres humains à manger aux Volturi. La hiérarchie de la garde tient à la puissance de chacun. Ceux qui n'ont que leur force physique à offrir sont moins respectés que ceux ayant des aptitudes supplémentaires. Le garde est symbolisé par la couleur du manteau : plus ce dernier est sombre, plus le vampire qui le porte est important.

Au fil des siècles le Palazzo dei Priori, lieu de résidence bien gardé des Volturi, n'avait que très peu changé depuis sa construction au Moyen Âge. Les membres fondateurs du clan, à l'exception de Caïus, la quittent rarement. Ils ont fondé la ville il y a trois mille ans. Ils continuent d'ailleurs de posséder la plupart des terrains alentour. La structure principale de la demeure des Volturi consiste en un château datant du Moyen âge construit dans les murs de la cité antique. L'élément le plus remarquable de l'édifice est la grande tour qui le domine. La plupart des quartiers d'habitation sont situés en sous-sol, dans des tunnels qui couvrent trois niveaux sous Volterra. Il existe plusieurs accès. L'entrée principale est sise au niveau de la rue. Toutes les portes du hall mènent à des bureaux banals et sans issue, les accès aux souterrains sont sévèrement protégés. Le château est également accessible par les égouts de la ville.

A l'origine, Aro, Caïus et Marcus étaient convenus de régner ensemble en réalité, c'est Aro qui a toujours pris les décisions. C'est également lui qui avait pensé les plans ayant permis aux Volturi d'étendre leur emprise sur les vampires du monde entier. Avec le temps, Marcus accablé par une tragédie personnelle, s'est désintéressé du clan, quant à Caïus il est devenu obsédé par le seul aspect châtiment du pouvoir. Aro se charge de tout le reste.

De temps à autre, des vampires abordent directement les Volturi, en quête d'un poste au sein du clan. En général, Aro possède déjà une meilleure version du don ou du talent offert. Si ce n'est pas le cas, le candidat est accueilli avec joie. Ceux qui ne sont pas retenus sont autorisés à s'en aller en paix. D'autres pairs rendent visite aux Volturi par simple curiosité. Aro encourage ce genre de pèlerinages, car ils lui donnent la possibilité de lire dans l'esprit de ses visiteurs. Vieux de plusieurs millénaires Aro à un intérêt pour tout ce qui sort de l'ordinaire.

XXX

Point de vue : William (Année 1836).

Le vampire se tenait assit à son secrétaire depuis quelques heures, rédigeant dans un carnet ses comptes rendus de mission ainsi que des annotations personnelles. Bien qu'ayant une mémoire parfaite dû à sa condition de vampire, le jeune homme ne s'était pas défait de cette habitude qu'il avait de son vivant. Pendant ses heures d'écriture il aimait plus que tout être seul, William restait un homme très secret et ne se livrait que très rarement sur ce qu'il ressentait au fond de lui. Dans ce lieu où cohabitaient une trentaine de vampires il n'y en avait qu'un seul avec qui il menait ses missions à l'extérieur et avec lequel il pouvait se dire « ami » Ce vampire c'était Afton. Il avait rejoint les Volturi comme le compagnon de la discrète Chelsea. C'est elle qui avait exigé qu'il intègre le clan puisqu'il n'avait pas un pouvoir assez puissant pour gagner une place dans la garde sur ses propres mérites. Et parce que le pouvoir de Chelsea était la clé de la coexistence, de l'ordre et du succès du clan à travers les siècles, Aro lui donnait toujours ce qu'elle voulait, c'est ainsi qu'Afton a été conservé à travers les siècles comme membre de la garde. Les deux hommes se ressemblaient à bien des égards, comme par exemple le fait qu'ils n'étaient pas vraiment désirés au sien du clan Volturi, et qu'ils s'y étaient retrouvés par la force des choses.

En revanche pour ce qui était de William ce n'était pas son don qui lui avait causé du tort auprès de ses congénères, ce que les autres n'avaient de cesse de lui reprocher plus ou moins subtilement c'était de porter le nom « Di Rosebourg », ce nom que certains considéraient comme maudit, tant il n'était pas sans rappeler une autre personne qui le portait. Une personne à qui le vampire ressemblait énormément physiquement. William ignorait royalement ses médisances et leurs regards accusateurs, il y avait eu droit toute sa vie d'humain, pour d'autres raisons. Il n'avait pas honte de son nom, au contraire il en était fier et ne se gênait pas pour le faire savoir.

Un autre vampire avec qui William avait lié une étroite amitié vivait lui aussi en ce lieu sinistre qu'était le palazzo. En effet le maître Marcus semblait l'avoir pris en sympathie depuis maintenant un siècle. Le « maître Marcus » comme tous ici l'appelait, était physiquement parlant le plus jeune des membres fondateurs du clan Volturi puisqu'il avait était transformé avant d'avoir vingt ans. D'après ce que William avait pu apprendre de sa vie, Marcus aurait rencontré Aro peu de temps après sa propre métamorphose, à cette époque maintenant lointaine Marcus était un nomade solitaire, mais il n'avait pas tardé à être séduit par les idées et l'enthousiasme de son tout premier ami vampire. De plus sa capacité remarquable à voir les relations qui unissaient les gens était fort utile à Aro et à ses ambitions. Cependant, des suites d'un drame personnel Marcus s'était totalement désintéressé des projets du clan ainsi que de l'exercice du pouvoir. Il s'était complétement refermé sur lui-même, noyé dans un chagrin et une tristesse éternelle.

Marcus passait le plus clair de son temps dans la bibliothèque, c'est à cette occasion qu'il fit plus amplement connaissance avec le jeune William, qui tout comme lui cherchait à fuir la compagnie des autres immortels qu'abritaient ces lieux. A la vérité Marcus comprenait mieux que quiconque la relation du vampire vis-à-vis de sa sœur. Quand bien même il était conseillé au sien du clan de ne pas évoquer ce sujet sensible. Les pensées de William revenaient inexorablement vers sa jeune sœur, en particulier à la dernière fois que le destin les avait réunis. En y repensant, il n'en demeurait pas moins subjugué et impressionné de ce changement incroyable chez elle, rien que dans l'expression de son regard où il avait pu y lire une volonté implacable, William admirait son courage, avoir osé faire ça. Revenir à Volterra sous le nez de tous pour sauver son ami Indien. Même si aux yeux de William cela relevait plus de l'inconscience que d'un acte de témérité. Cette fameuse nuit elle avait de nouveau et d'une façon assez magistrale prit la fuite, ce qui eut pour conséquence de rendre Caïus fou de rage. Il était dans une fureur telle que William ne l'avait jamais vu auparavant, en effet le maître Caïus n'avait pas pour habitude que ses proies lui filent entre ses doigts et avec une telle facilité.

Caïus n'avait jamais éprouvé que du mépris pour « la protégée » d'Aro. Un mépris qui depuis s'était transformé en une haine grandissante, féroce, qui avait pour origine la peur, la menace et par-dessus tout l'envie que lui avait inspiré dès le premier jour le pouvoir exceptionnel de la jeune femme. Il s'était toujours senti menacé par ceux qui étaient différent de lui, ayant conscience de sa propre faiblesse et du risque que les autres créatures plus forte que lui représentaient. Il avait toujours partagé les aspirations impériales d'Aro. Quant à ce dernier, en dépit de l'absence de don particulier chez Caïus, il appréciait semblait-il son ambition et son immense aptitude à la haine, en sachant que ce qui pouvait être une force et une faiblesse lui offrait de vastes possibilités de manipulation.

Il n'avait pas échappé à William que Caïus n'avait pas la patience d'Aro, cependant il a toujours été prêt à adhérer aux plans à long termes de son comparse, dans la mesure où il avait compris qu'ils lui offriraient la meilleure occasion d'obtenir ce qu'il voulait. Caïus se contentait de passer son temps à punir ceux qui enfreignent les règles édictées par Aro, laissant à celui-ci la prise de décision. En effet, quand on vivait avec les Volturi depuis déjà un siècle, on avait le temps de s'apercevoir de certaines choses dans la hiérarchie et l'exercice du pouvoir entre ses trois dirigeants. Et il était évident que le vrai maître du clan était : Aro.

A cette pensée William laissa échapper un soupir d'agacement. Il était difficile pour lui d'exprimer ce qu'il ressentait vis à vis de cet homme à la personnalité si troublante, impénétrable. William se surprenait même à penser que s'il n'y avait pas eu tous ces évènements entre Aro et sa sœur, il l'aurait sans doute apprécié. Cependant, la réalité fut toute autre. Avec le recule il comprenait que l'humaine qu'avait été sa sœur soit tombée sous le charme de cet homme. Lors de ce fameux soir où le vampire avait revu sa sœur, le maître avait exigé de lire dans son esprit et aussi étonnent que cela puisse paraitre Aro n'avait absolument rien dit, n'avait fait aucun commentaire, se contentant d'un simple contacte de la main et s'en était allé la mine impassible, sans aucunes représailles. William s'était attendu à toutes les réactions de sa part, mais certes pas à celle-ci. « Je le connais fort mal » se disait-il sans cesse. Mais dans le fond qui connaissait vraiment Aro Volturi ?

Au premier abord, Aro avait tout d'un homme respectable : intelligent, cultivé et adepte des bonnes manières. De plus, pensa William. Il possédait une certaine classe pourrait-on dire, un sens de la rhétorique et de la manipulation verbale saisissant. Mais l'aguichante façade cachait pourtant un dangereux meurtrier. Aro était capable d'effrayer, de manipuler et de plier les autres à sa volonté avec des mots de tous les jours. Pour cela, il n'hésitait pas à utiliser son immense charisme et sa personnalité complexe. Ses capacités mentales sont étonnantes, mais quoi de plus normal quand on est âgé de trois millénaires. Un autre détail qui laissait William perplexe était l'étrange «sympathie» que le maître lui témoignait, en effet même s'il gardait des réserves à son égard, fort était de constater que Aro restait charmant avec lui et ne le traitait pas comme un vulgaire domestique. De nombreuses fois ils s'étaient retrouvés en grande conversations, cependant il y avait toujours entre eux un sujet constamment et soigneusement évité. Inutile de préciser lequel. Aro semblait vouloir se rapprocher de lui, mais pour quelle obscure raison ? Pour mieux le manipuler ? Le jeune homme n'avait pas les réponses à ses interrogations.

Tout à coup le vampire entendit toquer à sa porte, ce qui eut pour effet de le sortir de ses réflexions. Il savait qui était son visiteur, il referma donc son carnet en s'écriant : -Entre Afton !

Aussitôt la porte s'ouvrit laissant place à son ami, Afton était un homme grand au corps svelte. Il avait les cheveux mi-longs de couleurs châtains et quelques mèches rebelles tombaient parfois devant son visage long aux traits anguleux. C'était un bel homme, cependant il était plutôt d'une beauté ordinaire. La beauté, universellement répandue chez les vampires venait de leur peau cristalline. Mais aussi de l'aspect parfaitement lisse et brillant de leur épiderme. De même que sa couleur donnait l'illusion d'un visage dénué de défauts. Certains vampires étaient indéniablement plus beaux que d'autres, venant du fait qu'ils étaient déjà dotés de cette qualité de leur vivant. Toutefois son ami n'en faisait pas grand cas. Il avait pour lui bien d'autre qualité que la beauté, ne serait-ce que par son charisme, son ingéniosité et sa détermination. C'était un charmeur né. Afton abordait un large sourire aux lèvres en s'approchant du bureau de son ami, puis il lui lança avec ironie : -Alors mon ami, tu n'as toujours pas achevé des mémoires ?

-Très drôle Afton…comme toujours. Répliqua le jeune homme sur un ton sarcastique. Puis remarquant qu'il avait revêtu sa tenue de voyage il ajouta : -Tu vas quelque part ?

-Tout juste ! Je venais te prévenir que nous partons pour Londres. Avoua-t-il avec bonne humeur.

-Nous ? S'étonna William. –Dois-je comprendre que je suis du voyage. Demanda William qui n'avait pas grande envie de partir en mission maintenant.

-Bien entendu ! Répondit Afton un peu surpris de son manque d'enjouement. D'ordinaire William était ravi de l'accompagner. –J'ai réussi à obtenir des maîtres que tu m'accompagnes, entre nous mon prince tu as besoin de sortir…

-Cesse donc de m'appeler ainsi ! Ordonna sèchement William, toutes allusions à son passé d'humain avaient le don de le mettre de mauvaise humeur.

-Je te taquine, détend-toi un peu ! Le sermonna Afton les sourcils froncés devant l'air renfrogné de son ami. Cela dit il n'était pas non plus surprit de cette attitude venant de lui.

-De quelle nature est cette mission ? Interrogea l'autre.

-Aller faire un petit tour parmi la racaille qui hante les égouts de Londres. Tu te souviens de George n'est-ce pas ?

-Difficile d'oublier cet illuminé. Confirma William qui c'était levé pour aller enfiler son manteau resté sur l'un des fauteuils de la pièce. –Il ne s'est toujours pas fait assassiné celui-là ?

-Quel sens de l'humour William. Répliqua Afton hilare. –Les maîtres souhaitent savoir s'il poursuit toujours ses activités occultes, et si par hasard il en aurait entendu des rumeurs, des bruits de couloir. Tu vois le genre.

Ce vampire prénommé George aimait l'idée de narguer les humains en leur faisant croire qu'il était un prince de l'enfer, en utilisant le pseudonyme "Astaroth". Il asservissait des humains amoureux de l'occulte, leur demandant de sacrifier tout ceux à quoi ils tenaient le plus cher en échange de son aide surnaturelle, tout cela pour le simple plaisir de voir jusqu'où les humains iraient pour atteindre leurs objectifs, même s'il avait le pouvoir de tout prendre. Certains vampires aimaient se divertir avec des humains, cependant George avait une conception du jeu plus sombre que la moyenne. C'était également pour cette raison que les Volturi gardaient un œil sur lui et ses activités.

-D'autre nous accompagne ? Demanda William en partant dans la pièce voisine qui menait à sa chambre.

-Non ! Il n'y a que nous deux. Encore heureux je n'aurais pas aimé être affligé de la petite peste ! Répondit son comparse en pesant ses derniers mots.

-Il est vrai que Jane n'est pas des meilleures compagnies. Reconnu William avec un sourire, il commença à préparer rapidement sa malle de voyage avant d'ajouter : – Quand partons-nous ?

-Mais quand son altesse sera prête ! Rétorqua Afton en riant avant d'éviter de se prendre la malle que William venait de préparer dans la figure, des suites de cette remarque. –Quel caractère ! Renchérit-il. –Bon, je vais t'attendre dans le hall d'entrée.

-Oui fait dont ça, je te rejoindrai après ! Répondit son ami en claquant la porte une fois qu'il fut sorti.

XXX

Note informative :

Bien qu'il existe plusieurs modes de vie vampiriques, le plus répandu est le nomadisme. La plupart des vampires se déplacent fréquemment et évitent de s'installer de façon définitive dans un endroit. Tout cela pour une raison simple ne pas se faire remarquer des humains vivent sur place. Et de ce fait ne pas attirer l'attention des Volturi si trop d'humains venaient à disparaitre dans une région. Enfin il y a une autre raison c'est la lassitude. Les vampires vivent si longtemps qu'ils demeurent dans une éternelle quête de nouveauté. Quelques clans font toutefois exception à cette règle et possède des résidences permanentes ou semi-permanentes. Cela exige des subterfuges pour passer inaperçu à la fois des humains et des Volturi. Mais en général les vampires ne se donnent pas cette peine.

Le plus souvent, les clans sont constitués de deux vampires. En règle générale, seul le lien unissant un couple est assez fort pour surmonter la compétitivité en matière de soif de sang. Les clans plus importants sont moins stables et ont tendance à s'effondrer à cause de violences intestines. Cependant, contrairement à l'amour ce qui est susceptible de cimenter un clan plus vaste, c'est l'ambition. Par nature les vampires ont l'esprit de compétition, certains d'entre eux sont parvenus à canaliser ce trait de caractère dans un dessein commun qui dépasse les intérêts particuliers. La soif de pouvoir est également un facteur de collaboration.

En ce qui concerne les Volturi, leur unité n'avait rien de naturelle. Le vampire à son origine est un être solitaire, quand bien même il existe des clans, les membres qui le compose ne parviennent pas à se supporter longtemps. Le secret de l'unité et la fonctionnalité des Volturi repose sur le don d'une seule d'entre eux : Chelsea, elle est le pilier de l'organisation. Sa capacité à nouer comme à défaire des liens entre les personnes, c'était révélée fort utile. Elle est également en mesure de dissoudre les loyautés entre membres d'un clan à l'exception des relations amoureuses plus puissantes que son pouvoir. Les attachements qu'elle parvient a créé sont presque aussi forts que des unions sentimentales. C'est elle qui empêche les jumeaux aux dons redoutables des remettre en question leur subordination aux membres fondateurs. Elle a aussi permis à Aro de recruter autant de vampires talentueux qui au départ, n'avaient aucune envie d'appartenir aux prestigieux Volturi, tels Démétri et Heidi. Son don s'exerce longtemps et ne s'estompe pas sitôt qu'elle s'en va. Mais il finit par s'effacer avec le temps après des décennies ou des siècles selon la durée d'exposition de la cible.

Ce rôle vital fait de Chelsea le vampire dont Aro est le plus dépendant, face auquel il est le plus vulnérable également. De par le fait il entretient avec elle des relations uniques parmi ses gardes. Chelsea est autorisée à porter le manteau d'un noir pur des fondateurs du clan. Elle obtient souvent tout ce qu'elle veut. Son compagnon Afton en est un exemple. Chelsea jouit des avantages qu'offre la vie au sien des Volturi et disons-le, de la sécurité de l'emploi. Du moins tant qu'Aro n'a pas trouvé quelqu'un possédant une version plus accomplie de son pouvoir.

Aro est tout sauf imprudent, cependant, et il n'est pas vulnérable très longtemps. Il a par conséquent veillé à ce que Chelsea soit souvent exposée au pouvoir de Corin au fil des siècles. Il est évident que Chelsea ignore tout de la véritable force du don envoûtant de Corin. De ce fait elle aurait énormément de mal à quitter les Volturi.

XXX

Quelques jours plus tard :

Au Palazzo le calme régnait depuis le départ des deux vampires. Pourtant dans une des pièces des souterrains on pouvait entendre très distinctement des bruits de lutte venant de la salle réservée aux entrainements. Les gardes Volturi y passaient une bonne partie de leur temps, surtout Félix et Santiago car ils faisaient tous deux partie des très rares gardes dénués de talent particulier. En revanche ce qui les distinguaient de la norme c'était leur capacité physique, en particulier pour Félix, il était de loin le vampire le plus fort qu'aient rencontré les Volturi. Comme son collègue, il porte le manteau gris clair des membres les plus bas dans la hiérarchie, mais son poste est permanent. Ils participaient à la plupart des expéditions punitives du clan. Mais ils n'étaient pas les seuls à s'entrainer ce jour-là, Renata et la sublime Heidi c'étaient joints à eux.

-Et bien, Heidi nous n'avons pas souvent le plaisir de te voir parmi nous à l'entrainement. Lui fit remarquer Félix. –Tu ne vas pas à la pêche cette semaine ?

-Très amusant Félix, vraiment. Répondit-elle en passant une main sensuelle dans sa belle chevelure acajou pour les ramener en arrière. –J'avais envie d'un peu d'exercice en joyeuse compagnie.

-C'est trop d'honneur que tu nous fais ma chère. S'exclama Renata. –Peut-être, voudrais-tu te mesurer à l'un d'entre nous ?

-Mais très volontiers ! Accepta Heidi avec enthousiasme, puis jugeant ses adversaires potentiels son regard de braise s'arrêta sur la masse imposante qu'était Félix. –Pourquoi pas toi, Félix ?! Déclara-t-elle avec un de ses éternels sourires ravageurs.

Le vampire en question lui rendit son sourire, signe qu'il acceptait le défi et l'invita à prendre position. Aussitôt le combat commença sous les yeux des deux autres. Heidi n'attaquait jamais de façon directe, elle savait utiliser la force de son adversaire contre lui et Félix le savait bien. Ce n'était pas la première fois qu'ils s'affrontaient. Le but de ces entrainements n'était pas de s'arracher des membres, mais d'immobiliser son adversaire le plus rapidement possible et sans avoir recours à ses pouvoirs pour ceux qui en avaient du moins. Tout cela servait à développer ses propres techniques de défense face à un ennemi potentiel. D'habitude c'était à Démétri qu'incombait la tâche qu'était la formation au combat et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'était pas tendre à l'ouvrage. Alors en son absence son comparse Félix avait pris le relai, car cela faisait maintenant presque quatre ans que Démétri n'était pas revenu au Palazzo. Certes quatre ans n'était rien dans la vie d'un vampire, juste un battement de cil tout au plus.

En un rien de temps Félix se retrouva plaqué au sol. Heidi savait très bien se défendre, la seule raison de sa présence ici en salle d'entrainement, était pour tuer son ennui en l'absence prolongé de Démétri. La belle immortelle n'avait jamais était la femme d'un seul homme. Cependant, Démétri était l'amant avec lequel elle entretenait une relation plus ou moins stable. Heidi était un vampire d'origine Allemande. Dans les premiers temps de sa vie vampirique vers 1550, elle vivait dans le clan de sa créatrice Hilda. Cette dernière avait était accusée d'attirer l'attention à cause de l'importance de son groupe et de ce fait tous les membres sauf deux, en ont était détruits. Considérée comme repentante Heidi a été épargnée et l'autre Victoria avait réussi à s'enfuir. Grâce au pouvoir de Chelsea, Heidi était devenue sans s'en rendre compte d'une loyauté absolue aux Volturi. Depuis ce jour la vampire était un membre indispensable au quotidien du clan. Sa première tâche était d'orchestrer des stratagèmes complexes afin d'attirer des humains à Volterra pour nourrir les Volturi.

Mais aujourd'hui, elle profitait d'un de ses rares moments de libre pour passer son temps en compagnie de la femelle vampire avec qui elle avait une belle affinité, Renata. En ce qui concernait cette dernière, elle venait d'une étrange famille de Malte, favorable aux vampires et qui au fil des siècles en avait produit plus d'un. Renata avait été créée vers 1260 par son ancêtre Luca. Au début elle souhaitait aider son grand-oncle Luca à protéger et perpétuer la lignée, mais tout changea quand de par son pouvoir qui consistait à se protéger, de même que les autres, en repoussant les attaques physique, elle n'avait pas tardé à attirer l'attention des Volturi, qui l'ont invitée à les rejoindre. Luca, ne souhaitant pas d'ennuis avec le clan (sa fréquentation des humains était déjà mal vue) l'avait encouragée à accepter. Et de nouveau Aro s'était assuré de la loyauté et la fidélité de Renata au clan, notamment à lui-même. Sur son ordre, Chelsea lui a attaché Renata en particulier. Elle lui est si liée qu'elle préférait mourir plutôt qu'il soit blessé. Lorsque qu'Aro quitte Volterra elle l'accompagne toujours comme garde du corps personnel. A l'arrivée d'Heidi, les deux femelles s'étaient tout de suite bien entendu. La personnalité réservée de Renata et l'excentricité de l'allemande avait rendu cette relation complémentaire.

-Et bien Félix. Ricana Renata, en le voyant se faire malmené par Heidi. –Elle ne te mène pas trop la vie dure ?!

-Ne lui fais pas des caresses l'ami ! Lança à son tour Santiago en riant. –Attaque !

Félix ignorait royalement ses remarques trop occupé à anticiper les attaques répétées de son adversaire. Quand il commença enfin à répliquer le combat devint vraiment intéressant pour leurs spectateurs qui se chargeaient de le commenter. Tout à coup un autre vampire fit irruption dans la salle. Sa venue mit fin au combat en cours et toutes les regards se tournèrent vers lui, sa taille de jeune adolescent le rendait facilement identifiable.

-Et bien. Dit une voix désinvolte. –Je vous en prie ne vous dérangez pas pour moi, ce combat semble si intéressant.

-Alec ! Répondit Heidi sans émotions dans la voix, le regardant de la tête en bas. –Viens-tu te joindre à nous à ton tour ?

Alec fit non de la tête avant de répondre : -Je venais voir comment se passait votre petite séance. Ne faites pas attention à moi. Poursuivez !

Heidi et Félix se détournèrent de lui pour en revenir là où ils s'étaient interrompus. Il faut dire qu'Alec et sa sœur n'étaient pas vraiment appréciés au sien de la garde, en particulier Jane. Cette dernière n'hésitait jamais une seconde de se servir de son don sur les autres vampires de la garde, plus particulièrement quand elle perdait un combat. En fin de compte tous savait que la jumelle d'Alec ne savait pas vraiment se battre, et ce pour une raison simple, Jane avait trop confiance en son pouvoir et se croyait par conséquent intouchable, également par le fait qu'elle était devenue plusieurs siècle auparavant la commandante en chef de la garde Volturi.

Alec vient alors se poster près des deux autres spectateurs, quand Renata lui demanda : -Au fait Alec, ta sœur n'est point avec toi ? Il est rare de vous voir l'un sans l'autre.

-En effet, tu as raison. Répondit Alec avec un sourire discret. –Il se trouve qu'aujourd'hui elle a mieux à faire.

-Vraiment ? Cela doit être une affaire importante. Répliqua Renata sans le regarder.

-Oui, on le dire comme ça. Répondit-il d'un air absent avant d'ajouter : -Et elle a demandé à ne point être dérangée.

Renata échangea un regard entendu avec Santiago, laissant un faible sourire apparaître sur leurs lèvres avant qu'il ne s'estompe subitement. Bien sûr, ils savaient où se trouvait Jane et surtout avec qui. Pour justifier de ne pas être dérangé et reléguer son frère au second plan. Un seul vampire avait le pouvoir d'éveiller en elle autant d'intérêt que son frère Alec.

XXX

Volterra se retrouvait sous un ciel nuageux en cet après-midi de juillet. Une légère brise soufflait dans la cour intérieure du palazzo dei Priori. Sous les grandes arcades qui entouraient le jardin, marchaient deux personnes, un homme accompagné de ce qui semblait être à première vue une enfant. Tous deux marchaient l'un à côté de l'autre d'un pas tranquille, comme s'ils se promenaient dans un parc quelconque. La petite silhouette avait la chevelure blonde attaché en un chignon qui la vieillissait de quelques années. Elle parlait avec un homme vêtu d'une toge d'un noir d'encre semblable à la couleur de ses longs cheveux. Lui gardait ses mains dans le dos en longeant le petit jardin, écoutant la jeune fille qui semblait l'entretenir de certaines choses confidentielles. Cette jeune fille c'était Jane, et aussi surprenant que cela puisse paraître elle abordait un joli sourire sur ses petites lèvres pulpeuses. En vérité les rares instants qu'elle passait en compagnie de son « sauveur » étaient pour elle le plus grand bonheur qui soit dans son existence. Jane sans son visage féminin pourrait facilement passer pour un garçon et elle avait la taille d'une enfant de douze ou treize ans. Étonnamment elle n'avait plus cette apathie ou lassitude avec laquelle elle avait l'habitude de s'exprimer dans sa voix enfantine et haut perchée. Non elle était une toute autre jeune fille en compagnie d'Aro Volturi.

La relation qui s'était établie entre eux au fil des siècles, était très complexe. Pour la comprendre il fallait en connaître les origines. Avant 800, Jane a été choisie par Aro lorsqu'elle était encore une enfant humaine. L'idée de la laisser grandir en compagnie de son frère et de ses parents fut réduite à néant lorsque les superstitieux de leur village les avaient condamnés au bûcher pour sorcellerie. Aro était arrivé juste à temps pour sauver Jane et son frère des flammes du bûcher, informé de ce qu'il se passait par un nomade qui connaissait son intérêt pour ces deux jeunes humains. Il les avait libérés et aussitôt transformés. Puis après avoir révélé sa véritable nature de manière un tantinet théâtrale, il a été contraint à détruire tout le village, afin de respecter sa propre loi du secret. Il n'avait épargné aucuns témoins et avait ramené chez lui ses deux nouveaux atouts les plus précieux.

Dès lors Jane avait développé une véritable vénération pour Aro, qu'elle appelait avec adoration et dévotion « Maître ». Quant à ce dernier, il aimait la compagnie de Jane qu'il trouvait parfois réconfortante. Bien sûr il n'ignorait rien des sentiments de la jeune fille qu'était restée Jane, à son égard. Il savait même les utiliser à son avantage. Tantôt il se montrait protecteur, voir paternaliste et soudain sans transition, se montrait séducteur, charmant avec elle. Ce qui laissait sans cesse planer l'ambiguïté dans leurs rapports de tous les jours.

-Maître. Appela Jane de sa voix aiguë pour attirer son attention voyant qu'il ne l'écoutait qu'à moitié. Ce qui était devenue chose courante chez lui depuis quelques temps. Aro ne répondit pas, mais tourna légèrement la tête dans sa direction, lui signifiant ainsi qu'il l'écoutait.

-Vous me semblez loin, mon maître.

-Ce n'est rien Jane, je réfléchissais. Répondait Aro en passant sous une arcade pour pénétrer dans le jardin suivi de Jane. –Ne te préoccupe pas de cela ma charmante. Ajouta-t-il sur un ton qui se voulait affectueux. –Alors tu souhaitais m'entretenir de quelque chose, n'est-ce pas ?

-Oui, maître. Confirma la petite blonde. –J'aurais une question à vous poser si vous me le permettez ?

-Je t'écoute ma chère. Dit Aro avec bonne humeur. –De quoi s'agit-il ?

Jane sembla hésiter un moment : -Pourquoi ne pas m'avoir laissé la tâche que vous avez confié à Afton ?

Aro sourit à cette question, il oubliait parfois que sa petite Jane était d'un naturel jalouse. Lui faisant face il lui caressa la joue du revers de la main droite, geste qui avait pour effet de la calmer presque instantanément. –Allons, chère Jane. Ce n'est que cela qui te préoccupe. Laisse-moi donc profité de ta présence encore quelques temps. Je ne doute point que tu ne puisses régler cette affaire, bien au contraire. Mais je préfère confier cette mission à Afton et au jeune William, car la situation exige la plus totale des discrétions. Et dans ce domaine William est excellant. Expliqua-t-il d'une voix posée.

A l'entente du nom de William, la garde grimaça de dégout, ce à quoi Aro ne fit pas grande attention, lui se contentait d'examiner avec minutie un des rosiers du jardin. Jane l'observa avec intérêt porter la main à l'une des roses en face de lui, sans doute la plus belle et d'un pourpre intense.

-Ce rosier est magnifique cette année, ne trouves-tu pas ? Interrogea-t-il, changeant subitement de sujet.

-Certes, maître. Répondit simplement Jane qui ne voyait pas ce que le rosier venait faire dans leur conversation. –Maître, pourquoi faites-vous confiance à cet homme ? Finit-elle par demander, le ramenant au sujet qui l'intéressait.

Aro la fixa de nouveau le regard impassible, puis il dit : -William, s'est révélé être d'une très grande utilité et efficacité sur le terrain. C'est un espion de choix. Tu l'as vu toi-même, son don s'est développé avec une telle rapidité qu'encore aujourd'hui je l'avoue, j'en suis impressionné.

-Mais vous n'avez-vous jamais crains qu'il s'en serve pour…

-Et pour quel motif ? La coupa Aro, sachant ce qu'elle allait dire. –Il nous est loyal, je m'en suis assuré il y a longtemps.

-Donc vous ne regrettez plus sa métamorphose accidentelle ? Interrogea Jane l'air renfrognée.

-Certes non, plus aujourd'hui. Tu sais, il y a tellement de gens qui pensent avoir toujours raison que cela ne me dérange point que je puisse avoir tort quelques fois. Reconnu Aro sans se défaire de son sourire en coin. –Il faut savoir profiter de chaque imprévu quand il se présente. Et dans son cas, l'imprévu était de taille. Cela nous a permis d'ajouter un nouveau membre à notre maisonnée. Expliqua Aro, qui en même temps cueille la rose qu'il avait entre ses doigts et en huma le doux parfum.

-Ce rosier est le plus robuste qui soit dans ce jardin, sans doute de ce fait donne-t-il des roses d'une telle beauté. Reprit alors Aro plus lui-même, changeant encore une fois de sujet.

-Je ne savais pas que vous aimiez à ce point les roses, mon maître. Répondit la petite blonde, ne comprenant toujours pas pourquoi ce maudit rosier suscitait tant d'intérêt chez lui.

-Je les adore… Sais-tu chère Jane, que les roses sont cultivées en Chine et en Perse depuis 5000 ans et en Grèce depuis l'âge du bronze. Littérature et poésie antiques se réfèrent souvent à la rose sans qu'il soit aisé d'en définir l'espèce ou la variété avec certitude. Chez nous les Grecs, la rose était la fleur d'Aphrodite, déesse de l'amour et d'Aurora, la déesse aux doigts de roses. Depuis des millénaires, la rose fascine. De tous temps, les artistes ont vu en elle une source d'inspiration inépuisable, un emblème de l'amour absolu, au point de la hisser au rang très convoité de reine des fleurs.

-Je vois ! Répondit Jane qui l'écoutait maintenant avec attention: -Plusieurs histoires et citations existent au sujet de cette fleur.

-Tout à fait et il en est une de ces histoires que j'apprécie particulièrement, peut-être voudrais-tu que je te la raconte ? Proposa-t-il sachant qu'elle ne refuserait pas.

-Oui, s'il vous plaît maître. Accepta la garde, en retrouvant le sourire.

-Sache charmante Jane, que de tous temps, la reine des fleurs a émerveillé les hommes. Dans la mythologie grecque, on attribue également la naissance de la rose à Chloris (Flore chez les Romains), déesse des fleurs. Selon la légende, Chloris se promenait lorsqu'elle trouva le corps sans vie d'une nymphe pour laquelle elle avait beaucoup d'affection. Afin de faire d'elle la plus belle fleur, elle la métamorphosa en une rose et demanda aux autres dieux d'enrichir sa création de leurs pouvoirs : Aphrodite lui accorda la beauté éternelle, Dionysos la baigna dans un nectar pour lui révéler le plus doux des parfums et enfin les Trois Grâces ajoutèrent la joie, le charme et l'éclat…

-C'est une belle histoire maître. Commenta Jane dont le regard de braise passait du beau visage de son maître, à la rose qu'il tenait entre ses doigts. –Celle que vous tenez dans votre main est très fournie en épines. Lui fit-elle remarquer. Cela ne donne point envie de la cueillir.

-Au contraire petite Jane. Reprit Aro en l'examinant à son tour :-Ne ditons pas que «La rose n'a d'épine que pour celui qui veut la cueillir» ou encore, «Qui veut cueillir une rose, ne doit pas en craindre les épines.»

-Des proverbes, maître ? demanda Jane cherchant toujours où il voulait en venir.

-Des vérités, ma chère. Répondit-il en caressant délicatement les doux pétales de la rose de son index d'une blancheur qui contrastait avec le pourpre de cette rose. –Mais il en ait une…Reprit Aro plus pour lui-même. -… Au parfum si doux et envouteur, celle-là cache en son cœur un poison. Un poison certes délicieux, mais qui n'en est pas moins mortel.

Il semblait de nouveau pensif, l'air lointain. Jane ne disait plus rien, elle avait bien une idée sur la raison de cette nouvelle absence dans le regard sombre de son maître adoré. Avec le temps elle avait fini par comprendre ce que ce regard signifiait, et comme à chaque fois que cela se produisait Jane bouillonnait d'une rage intérieure qui la consumait dans tout son être, Aro était en train de songer à «Elle». Les yeux de la petite blonde devinrent aussi noirs que la longue chevelure de son maître. «Même mille lieux de Volterra, cette maudite garce s'immisce entre moi et mon maître.» Pensa soudainement Jane avant de regarder furtivement autour d'elle. Elle aurait volontiers massacré toutes les roses de ce jardin qui lui volaient toute l'attention d'Aro.

Quand ce dernier releva le regard vers Jane, il ne lui échappa pas que les yeux de la petite vampire se faisaient fuyant, signe qu'elle cherchait à contenir quelques mauvais sentiments au fond d'elle. Il la connaissait si bien qu'il en souriait presque d'amusement.

-Allons ma chère. Susurra-t-il en tendant une main vers elle, arquant son index sous son menton pour faire en sorte qu'elle le regarde. Il n'avait pas l'intention de prononcer un mot, mais bien de savoir ce à quoi elle pensait en cet instant précis. Quelle sombre pensée tenait-elle à lui dissimuler avec cet air fuyant. Aro eut cependant, vite la réponse à sa curiosité. «Comment pouvez-vous la préférer à moi ?» En entendant cette pensée raisonner tel un écho dans son esprit le maître retira sa main du pâle visage rond de Jane, comme si il s'y était brûlé. Aro ne disait rien, mais le regard qu'il lui adressait parlait pour lui. Jane honteuse que son maître ait découvert cette pensée refoulée, que depuis des années elle gardait au fond de son cœur, baissait les yeux telle une petite fille ayant été prise en faute.

-Maître, veuillez me…Commença Jane de sa voix frêle avant qu'Aro ne l'interrompe.

-C'est une excellente question. Répondit Aro le visage impassible. –Je vais te laisser y méditer, ma chère. Car vois-tu, même si ta compagnie m'est agréable, il est tard et j'ai à faire. Dit-il en commençant à tourner les talons.

-Je vous ai offensé, maître. Intervient Jane la mine déçue que cette simple pensée ait mis fin à leur entrevue.

-Pas du tout, Jane. Répondit Aro avec un certain détachement dans la voix, puis lui tournant maintenant le dos. –Je dois dire que je ne m'attendais pas à d'autres pensées venant de toi. Et une dernière chose ma chère, je te serais reconnaissant de bien vouloir laisser ces roses ainsi que ce jardin tel que tu le vois. Un jardin sans la reine des fleurs est d'une telle tristesse, n'est-ce pas ? Ajouta-il d'une voix faussement attristé avant de disparaitre de la vue de la garde immobile, encore tremblante de rage cherchant maintenant qui paierait les frais de sa soudaine mauvaise humeur.

XXX

William et Afton : Angleterre (Année 1836) :

Les deux vampires résidaient dans l'un des nombreux repaires appartenant aux Volturi. Le clan possédait plusieurs résidences éparpillées stratégiquement dans certains pays d'Europe. Tout cela ayant pour but un meilleur contrôle de la population vampirique à travers le monde et de permettre à des expéditions Volturi de rester plus longtemps à l'issus de tous sur un territoire. Ces repères pouvaient être des hôtels particuliers ou encore de simples demeures isolées, toutes administrées par un ou plusieurs membres choisi avec soin pour cette tâche et appartenant au puissant clan des Volturi. Dans le cas présent, les deux amis se trouvaient dans un hôtel particulier en plein cœur de Londres. Ils étaient arrivés depuis peu et élaboraient déjà leur entrevue avec George, convenant de la marche à suivre, sachant très bien que cet individu ne les accueillerait pas à bras ouverts.

-Ne laissons rien au hasard. Dit William en faisant les cents pas dans le salon. –Je doute qu'il nous déroulera le tapi de bienvenue…

-Rien du genre « Bonjour, avez-vous fait bon voyage ? » Ironisa Afton, assit dans un des fauteuils.

-Non, aucun risque. Je pense qu'il serait judicieux de s'y rendre de jour, il ne s'y attendra certainement pas.

-Je suis de ton avis. Mais n'oublions pas que ce n'est qu'un simple contrôle, je ne pense pas que les choses ont vraiment changées depuis la dernière fois que nous lui avons rendu visite. Malheureusement il n'est pas idiot, il sait qu'on garde un œil sur lui et ses agissements.

-Certes. Acquiesça l'autre. –Mais rappelle-toi, il ne faut jamais le sous-estimer celui-là. Notre informateur nous a confié qu'il était plus agité et irascible que d'habitude. Quelque chose a dû le contrarier.

-Un détail nous aurait-il échappé, tu crois ? Demanda Afton en haussant les sourcils.

-Peut-être, nous verrons bien de toute manière. Répondit simple William avant de s'asseoir en face d'Afton.

-De plus il nous faut savoir combien ils sont dans ce trou à rat.

William allait répliquer quand un autre vampire entra dans la pièce, à leur grande surprise il s'avéra que ce n'était autre que Démétri. Au moment où il entra dans le salon, un silence pesant s'installa instantanément, il fallait reconnaitre qu'il avait une mine affreuse. Il portait une tenue de voyage usée et ne semblait pas s'être nourrit depuis plus d'une semaine. Quand le regard de Démétri se posa sur les deux autres vampires présents, il leur lança avec mépris :

-Qu'est-ce que vous regardez ?

-Bonjour, Démétri. Le salua William sur un ton faussement enjoué. –Quel plaisir de te voir ici.

Démétri renifla de dédain à cette réponse. Il ôta son mentaux et le jeta sur le dos du fauteuil le plus proche.

-Une mauvaise nuit, peut-être ? Se hasarda Afton.

-On peut dire ça. Lâcha le grec.

-Notre chère Heidi…Reprit Afton d'une voix douce. – Je la cite, t'envoie « Son bon souvenir » et espère te revoir bientôt parmi nous à Volterra.

William cru un court instant voir l'ombre d'un sourire sur ses lèvres du traqueur à l'entente du nom de la belle Heidi. Cependant, son sourire s'évanouit bien vite.

-Quel bon vent t'amène en Angleterre ? Interrogea Willliam.

-Ce ne sont pas tes affaires, n'est-ce pas Di Rosebourg. Rétorqua Démétri avec hargne.

William ne fut pas surpris de sa réponse et encore moins de son animosité à son égard, autrefois ils se trouvaient en bonne entente tous les deux. Mais les récents insuccès du traqueur dans la capture de sa sœur avaient jeté un froid sur leur relation. En effet Démétri reprochait sans cesse à William d'avoir en toutes occasions laissé s'enfuir sa sœur, déjà que l'humiliation qu'il subissait aux vus de ses échecs était difficilement supportable pour lui et sa réputation, il fallait en plus que le frère de cette dernière lui mette des bâtons dans les roues.

-Je t'en prie, vient t'asseoir avec nous. L'invita Afton d'un ton diplomate. –Tu sembles venir de loin, Heidi nous a dit que tu te trouvais en Russie?

-En effet. Confirma le vampire qui semblait s'apaiser quelque peu en venant s'asseoir près d'Afton.

-Cela fait bien longtemps que nous ne t'avons point vu à Volterra… Poursuivi Afton avant que Démétri ne l'interrompe.

-Et à qui la faute ! Coupa-t-il en toisant William qui restait toujours silencieux.

Ce dernier lui rendit seulement son regard, ne souhaitant pas déclencher les hostilités avec Démétri, du moins pour le moment. D'ordinaire le traqueur était charmant, d'humeur taquine, toujours très sûr de lui, mais aujourd'hui il était visiblement à bout de nerfs, car pour la première fois dans sa longue vie, il se retrouvait confronté à une adversaire plus forte que lui, prête à tout pour lui échapper.

-Si tu crois que cela me plait de passer mon temps à courir après une stupide femelle. Ajouta-t-il avec dédain.

Afton allait répondre à sa remarque, quand son ami fut plus rapide:

-Pas si stupide que ça, pour t'avoir fait courir pendant près de 116 ans.

-Cela ne serait point arrivé si toi, son frère ne l'avait pas laissé filer i ans ! Répliqua aussitôt avec véhémence le traqueur en pointant sur William un doigt accusateur. –Tu la tenais et pourtant tu l'as laissé s'enfuir une nouvelle fois. Je ne comprends pas pourquoi les maîtres ne t'ont pas puni pour cela. Pourquoi maître Caïus ne t'a pas…

-C'est fou ce que tu lui ressembles en cet instant ! L'interrompit William avec dérision. –C'est sûr que pour toi les maîtres ne font pas d'exception. Et entend-moi bien Démétri, car tu n'as pas fini de courir. Jamais tu ne parviendras à ramener ma sœur à Volterra.

A ces mots Démétri poussa un hurlement de rage, et se redressa subitement de son fauteuil qui se renversa en arrière. Il fit un pas en direction de cet arrogant aussi fou que sa sœur, et lui cracha : -C'est peut-être vrai, Di Rosebourg. Tant qu'il y aura quelques fous de ton espèce qui la protégerons d'Aro. Car ne t'y trompe pas c'est bien comme ça qu'elle procède, en asservissant les hommes. Ce nomade, l'indien et d'autres encore. Et ce Cullen, j'ai toujours été convaincu qu'il en savait bien plus qu'il ne voulait bien le dire. Tous des imbéciles, elle se sert d'eux, de toi, comme bouclier. Dès que vous ne lui êtes plus utile, elle disparaît comme par enchantement. Je ne vois pas ce que maître Aro trouve à cette femme de si exceptionnel qui mérite tant d'acharnement…

-Alors je te conseille, mon ami. Intervient Afton avec détachement. –De te faire examiner les yeux.

William adressa un sourire discret à son ami, avant de reporté son attention sur Démétri, celui-ci était figé telle une statue, seuls ses poings qu'il tenait fermement serrés le long de son corps tremblaient légèrement signe qu'il contenait sa colère.

-Sachez une chose tous les deux. Dit Démétri la mâchoire crispée, comme s'il contrôlait chacun de ses mots. -Rien ne dure éternellement. Un jour, ta sœur commettra une erreur qui la perdra. Et tu peux me croire Di Rosebourg, même toi tu ne pourras point la sauver de son destin.

Sans en ajouter d'avantage, et après avoir soutenu le regard méprisant de William. Le traqueur s'en alla à grande hâte du salon sans se retourner.

-On était quand même ravis de te revoir Démétri. Lui cria Afton le ton plein t'entrain. –Je passerai le bonjour à notre belle Heidi pour toi.

Son ami pouffa de rire, avant de dire d'une voix narquoise : -C'est qu'il m'impressionnerait presque.

-J'ai bien cru qu'il allait te sauter à la gorge. Fit remarquer Afton.

-Il y pensait surement.

-Mais avouons qu'il n'a pas complètement tort en ce qui concerne ta sœur.

-Cela seul l'avenir nous le dira. Répondit William dans un haussement d'épaules. - Bon, maintenant reprenons là où nous en étions, avant cette interruption, tu veux.

XXX

Plusieurs semaines après :

Les deux vampires venaient d'arrivés au cimetière de Highgate, situé au nord de Londres. Le site était couvert d'arbres, de buissons et de fleurs sauvages, dont la plupart avaient été plantés puis laissés à l'abandon, donnant un aspect sauvage à la végétation. Ils s'avancèrent dans l'une des allées sur leur gauche et la remontèrent d'un pas tranquille, invisible aux yeux de tous, grâce au pouvoir de William. Ce matin-là le temps était pluvieux et une légère brume flottait dans l'air, donnant un aspect encore plus lugubre au lieu. Il était environ 7 heure du matin, par conséquent ils ne risquaient pas de croiser grand monde dans les allées. Plus dans un coin reculé du cimetière laissé à l'abandon, ils arrivèrent devant l'entrée d'un caveau où l'inscription avait était effacée par le temps.

–Nous sommes arrivés. Déclara William.

-Ouais, Je vois ça. Marmonna Afton, en observant avec attention l'entrée d'un caveau en parti recouvert de lierre, devant lequel ils s'étaient arrêtés.

-Allons-y ! Dit William en arrachant d'un coup sec le cadenas qui verrouillait la grille.

-Après toi ! Répondit poliment son comparse en lui faisant signe de la main, pour l'enjoindre à passer devant.

-Naturellement ! Rétorqua l'autre en soupirant l'air blasé.

Quelques secondes plus tard, William et Afton, descendaient un escalier en pierre aux marches assez raides qui menait dans les entrailles du repaire de Georges. Tout au long de leur descente l'atmosphère devenait de plus en plus froid et l'air plus rare. Ils étaient de nouveau visibles quand ils arrivèrent à une espèce de pièce circulaire. L'endroit était désert, ils y avaient trois corridors, un en face d'eux, les deux autres à droite et gauche. Tout à coup la lueur d'une torche scintilla au bout du corridor d'en face.

-Qui va là ? Rugit une voix masculine, sortant de l'obscurité.

Les deux vampires ne dirent mot, attendant que l'individu vienne jusqu'à eux. Ils avaient tout de suite compris à l'odeur et aux battements d'un cœur, qu'il s'agissait d'un humain.

Quand ce dernier apparut dans leurs champs de vision, William le détailla de la tête aux pieds et ce qui le frappa c'était les traits tirés, les paupières lourdes, le visage ridé, les cheveux grisonnants. Il était vieux. D'habitude, les vampires préféraient de jeunes serviteurs humains. Celui-là était vêtu d'un long manteau en cuir usé, des bottes recouvertes de boue. Il devait être sans conteste le gardien du cimetière.

-Je sais que vous êtes là ! Reprit-il de sa voix roque. –Montrez-vous !

Quand l'homme les aperçu enfin, il plissa les yeux cherchant visiblement s'il connaissait ces deux hommes, puis aussitôt il écarquilla les yeux se figent sur place quand il vit et reconnu les deux pendentifs qu'arboraient ces inconnus.

-Je constate que tu n'ignores pas qui nous sommes, humain. Parla sombrement Afton.

Le vieil homme cligna de ses lourdes paupières et les battements de son cœur s'accélèrent.

-Mes seigneurs. Répondit-il en s'inclinant respectueusement, tremblant. –Mon maître, ne m'a point avisé de votre venue.

-Conduit nous à lui ! Ordonna Afton.

L'homme hésita visiblement mal à l'aise.

-C'est que… je n'ai pas le droit d'aller plus loin que ce corridor, seigneur.

Afton allait répondre quand William le devança :

-Dans ce cas écarte toi de notre chemin et retourne à ton office.

L'humain ne se le fit pas répété deux fois, inclinant de nouveau la tête, terrifié. Il s'en alla à grande hâte par l'escalier duquel ils étaient arrivés précédemment.

-Quel comité d'accueil. Lâcha froidement Afton.

-Viens. Appela William. –Nous devoir nous annoncer nous-même.

XXX

Dans une grande salle au haut plafond et aux colonnes de pierre, décorée de vieilles tapisseries et d'antiquité diverse et variée. Il n'y avait aucun interstice laissant enter la lumière du jour. La salle était éclairée à la bougie sur des chandeliers disposés ici et là. C'est dans cette atmosphère lugubre et poussiéreuse que les deux Volturi venaient d'être « accueillis »non sans hostilité par l'un des subordonnés du maître des lieux, un vampire également. Mais pas un immortel ordinaire celui-là était complétement asservi par George, sans volonté propre, sans personnalité. Il faisait partie de ce que le commun des immortels appelait avec dédain «Les décadents ». Des vampires ne pensant que par leur instinct de prédateur, n'ayant aucun but ou raison d'être à part servir les autres, soumis à la domination d'un ou plusieurs immortels.

William et Afton, avaient été invités à s'asseoir en attendant le maître. Quelques que minutes plus tard, George se montra enfin à eux. Physiquement le vampire ressemblait à un jeune homme de vingt ans, de taille moyenne, de belle carrure. Son beau visage, ses cheveux bouclé couleur or lui arrivant aux épaules lui donnaient presque l'air d'un ange. Si son regard glacial et pénétrant ne le trahissait pas à chaque fois qu'il daignait poser les yeux sur vous. Si d'autres créatures de la nuit pouvaient dégager une aura terrifiante, lui était clairement malfaisant. Sa malveillance se voyait sur son délicat visage. Il les considéra un moment et sans même les saluer il leur parla sans détour:

-Que venez-vous faire dans mon domaine ? Demanda sombrement George en les toisant l'œil mauvais, visiblement il n'appréciait pas les surprises.

Afton se racla la gorge, et regarda furtivement autour de lui avec un haussement de sourcil. Il ne semblait pas considérer cet endroit comme un «Domaine».

-Tu dois bien en avoir une petite idée, non ? Répondit William d'une voix posée. –Des rumeurs sont remontées jusqu'à nous, comme quoi tes créations manqueraient du minimum requis en matière d'éducation, ainsi que de discrétion.

-Elles sont infondées ! Se défendit aussitôt George sans pour autant laissé paraître la moindre inquiétude à être ainsi confronté.

-Nous venons justement nous en assurer. Reprit Willliam. –Mais avant commençons par le commencement, veux-tu.

George consentit à lui obéir et vint s'assoir dignement sur son siège en face des deux Volturi. Tout de suite ils échangèrent pendant un moment des banalités avec leur hôte avant de commencer leur interrogatoire.

-Combien êtes-vous à vivre dans ton domaine ? Interrogea Afton, après que son collègue eut terminé sa phrase.

-Cinq ! Répondit simplement George, sans le lâcher de son regard perçant.

-A notre dernière visite, vous étiez six. Lui fit remarquer William.

-En arrivant ici. Poursuivi Afton. –Nous n'avons vu et senti qu'un seul autre vampire à part toi.

-C'est exact ! Confirma George.

Ces phrases concises et vagues suscitèrent automatiquement des questions chez les deux compères, ce n'était pas le genre du maître des lieux de rester si peu prolixe, de toute évidence George les laissait volontairement dans le noir.

-Alors où sont les quatre autres ? Interrogea Afton, le ton cette fois soupçonneux.- Vous êtes plutôt du genre casanier, non ?

Cette fois la lueur rougeâtre dans les yeux si mystérieux de leur hôte passa à une étrange teinte plus sombre, plus pourpre.

-Qu'est-ce que vous insinuez ? Réagit le vampire sur un ton un peu défensif.

-Mais rien du tout, mon cher. Je constate. Rétorqua l'autre. –Il y avait dans mon souvenir une femelle ici, en plus de trois mâles. On aimerait bien savoir ce qu'ils sont devenus. Tes serviteurs ne disparaissent pas sans raison.

George se crispa quelque peu aux remarques d'Afton. Quelque chose semblait l'avoir contrarié. Il n'avait de toute évidence pas envie de parler de ses activités. Cependant, il se trouvait pris entre deux feux et devait s'estimer chanceux de n'avoir à faire qu'à ces deux-là plutôt qu'aux jumeaux en sorcellerie comme on les appelait ici-bas. Il sembla chercher ses mots et après une inspiration il répondit :

-Je les ai envoyé accomplir un travail pour mon compte.

-De quelle nature est ce travail ? Les as-tu envoyé tous les quatre ? Et quand ça ? Questionna successivement William.

Un mince rictus sans joie éclaira brièvement les traits aristocratiques du vampire.

-Je ne crois pas que cela vous regarde. Décréta George, bien décidé à garder ses secrets pour lui.

-Répond au monsieur, mon cher ! Répliqua narquoisement Afton à ce dernier.

George le fusilla aussitôt du regard. Afton s'approcha de l'oreille de son voisin et lui souffla sans que leur «hôte» ne puisse l'entendre :

-Je crois que je commence à regretter la présence de notre sorcière mal-aimée. Il est plus loquace d'habitude, il faut l'inciter à parler. On devrait envisager de le ramener avec nous s'il le faut.

William pour seule réponse sourit : -Peut-être que cela serait la solution en effet. Dit-il à voix haute en fixant George. L'intéressé releva le menton affichant une arrogance qui le caractérisait, sans doute comprenait-il que ses «invités» avaient sans doute l'intention d'user des méthodes peu recommandable à son endroit pour lui faire avouer ce qu'il tenait de leur dissimuler. Il savait pertinemment que s'il s'obstinait dans la voie du silence ils y viendraient. Puis toujours stoïque, les dévisageant avec un air ouvertement dédaigneux, il leur dit:

-Il est de notoriété depuis quelques temps maintenant. Commença George d'une voix froide et presque vénéneuse. –Que le grand Aro Volturi aurait égaré un objet de valeur.

Les deux vampires restèrent impassibles à ses propos. Le laissant poursuivre.

-J'ai donc décidé d'envoyer mes serviteurs, savoir ce qu'il en était. Fin de l'histoire.

-Tu as donc bien envoyé tes larbins en mission de reconnaissance, le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils ne sont pas très discrets. Intervient Afton. –Mais une chose m'échappe encore…tu as déclaré plus tôt que ton clan comptait cinq vampires, dont toi y compris, alors que vous étiez six lors de notre dernière visite…qu'est devenu le sixième ?

Afton et William comprirent qu'ils venaient de touché un point sensible car George émit soudainement un bas sifflement d'avertissement, visiblement cette intrusion dans ses affaires privées lui était très déplaisante.

-Je constate avec ravissement que la sainte inquisition Volturi ne m'a pas envoyé ses serviteurs les plus sots. Les nargua-t-il à son tour, ce qui était déjà très téméraire en soit. -En temps normal je serais presque flatté de cette attention. Mais voyant que la tension entre lui et ses ''convives'' venait de monter d'un cran le vampire jugea préférable d'arrêter de lui-même ce petit jeu dangereux. -Le sixième membre de mon clan est partie il y a déjà plusieurs années.

-Pourquoi donc ? Interrogea William curieux de ce détail.

-Je ne sais pas. Répondit sobrement George. Cette personne a juste fait le choix de quitter le clan d'elle-même.

-Et qui était cette personne ?

Là un silence sépulcrale envahi la pièce déjà lugubre. C'était certainement un sujet que le vampire ne souhait pas converser avec eux. Toutefois il prit la sage décision de desserrer les lèvres.

-La femelle.

Suite à cet aveu il détourna brièvement les yeux puis quand il les reposa à nouveau sur eux, ses yeux étaient glaciales…il n'en dirait pas plus.

-Ça je le comprends qu'elle soit partie, l'endroit ne sied guère à une Dame. Se moqua une dernière fois Afton. Bon parlons peu, mais parlons bien. Je ne vais pas t'apprendre ce que disent les lois à propos de l'anonymat. Les maîtres ferment déjà les yeux sur tes divertissements nocturnes. Je te conseille de rappeler tes créatures au plus vite. Autrement on s'en chargera et tu en subiras les conséquences.

George ne répondit rien, cependant sa mâchoire semblait douloureusement contracté, il fulminait de rage. Il n'avait pas pour habitude qu'on lui dicte sa conduite, encore moins par des gardes Volturi.

-De plus. Ajouta William. Ce qui m'étonne, c'est qu'après tout ce temps d'inactivité, tu envoies tes vampires à l'extérieur pour s'enquérir d'une affaire qui ne te concerne en rien. Alors dis-moi George, que cherches-tu à obtenir des Volturi ? Si tu as une quelconque requête à formuler auprès d'Aro, je t'en prie suis-nous jusqu'en Italie.

-Et qu'est-ce qui te laisse penser que j'ai une requête à formuler ? Demanda-t-il avec mépris.

-Ce n'est pas le cas ? Fit mine de s'étonner William. –Voyons, tu ne fais jamais rien sans que cela te rapporte quelques gains.

-J'aurais peut-être bien une demande à faire. Reconnu George après un instant de silence. –Mais pas aujourd'hui. Maintenant je vous ai entendu et je crois que nous en avons fini.

-Pour aujourd'hui seulement ! Renchérit Afton, avant de se lever suivit par William. Les deux amis n'avaient pas plus envie que ce sombre personnage de s'éterniser ici. –Notre visite, n'avait pour seul but qu'une clarification de situation.

-Nous reviendrons. Assura William en toisant George qui semblait pressé de les voir partir. –D'ici là je te prie de mettre de l'ordre dans tes affaires. Quand tes serviteurs reviendront fait-le nous savoir, nous aurons des questions à leur poser.

George resta de marbre jusqu'à qu'un sourire mauvais ne déforme son beau visage. Il fit comme si de rien était et les salua avec une fausse courtoisie. Regardant de ses yeux sombres les deux Volturi quitter les lieux.

XXX

Une fois dehors et de nouveau invisible, Afton demanda à son compagnon :

-Et bien, quel démon ! C'était aussi déplaisant pour toi cette entrevue ?

-Il nous cache volontairement des choses, mais ça ce n'est pas une surprise. Répondit William, ignorant la question de son ami. –Tu as vu comment il était mal à l'aise à certains moments.

-Oui, la prochaine fois on lui enverra Jane lui passer le bonjour. Il restait vague dans ses réponses. Et puis c'est quoi cette histoire de requête à l'intention d'Aro ?

-Je ne sais pas. Répondit William pensif. -Mais quelque chose me dit que nous en aurons le fin mot de cette histoire très prochainement.

Ils marchèrent un moment en direction de la sortie la plus discrète du cimetière, la pluie n'avait pas cessée depuis leur entrée dans le caveau. Et personne ne semblait se trouver dans les alentours.

-Alors Wlliam. Appela Afton, rompant le silence. –Maintenant que nous venons de sortir des enfers, tu ne voudrais pas que nous discutions du sujet sensible ?

-Tu penses sincèrement que c'est le moment de parler de ça. Le sermonna son ami. –Et tu devrais parler plus fort. Tu sais que mon don nous rend invisible, mais ne couvre pas le son de nos voix.

-Excusez-moi mon prince. Mais je me permets d'insister. Allons William, tu sais que tu peux tout me dire. Je sais que tu n'as toujours pas reçu de nouvelles de Corin. Hors cela fait presque un mois que nous sommes partis et elle ne t'a toujours pas écrit.

-C'est normal, c'est sa manière de prédilection pour me punir quand elle estime que je me comporte comme le dernier des idiots. Répondit-il avec indifférence, comme si il y était habituer et n'en faisait plus grand cas.

-Vraiment ? S'étonna Afton. –En tout cas tu ne me feras pas croire que cela ne te fais rien.

-Elle est seulement en colère contre moi. Ça lui passera. Dit-il avec certitude.

-Certes, mais ça fait quand même quatre ans que cette situation dure, tu sais que ma femme m'en parle quasiment tout le temps. Tu n'es pas sans savoir qu'elles sont très amies ces deux-là.

-Ce ne sont pas les affaires de Chelsea que je sache ? Rétorqua William maintenant ennuyé.

-Bien sûr que non, et c'est d'ailleurs ce que je m'efforce de lui faire entendre, mais tu connais mon épouse. On dira ce que l'on voudra mais dans la vengeance et en amour, la femme est plus barbare que l'homme.

-Ce n'est pas faux. Cependant, ce qui nous pose des problèmes c'est sa jalousie maladive. Tu te souviens de la dernière petite soirée que nous avons faite dans la salle commune réservée à la garde. (Afton hocha la tête en signe d'affirmation) J'ai eu le malheur de converser un peu trop longtemps avec Renata et de l'avoir invité à danser. De nouveau dans nos appartements, Corin m'a fait une scène terrible. Elle s'imagine des choses qui n'existent pas…

-Mais laisse-là donc s'imaginer, elles adorent ça ! Répondit Afton en riant.

-Il n'y a pas de quoi rire. Si je l'écoutais ma sœur serait la cause de tous nos problèmes.

-Qu'est-ce que ta sœur vient faire dans l'histoire ? Demanda Afton surprit de ce détail.

-Tout ! Selon Corin, mais à l'inverse d'elle ma sœur ne m'a jamais empêché de respirer. Elle me reproche de faire passer ma sœur avant tout le reste. Et c'est la vérité, je ne m'en suis jamais caché qu'elle passerait avant tout dans mes décisions. Et personne pas même Corin n'y changera quoi que ce soit. Elle peut m'ignorer autant qu'elle veut, je ne cèderai point à ses simagrées. D'une certaine façon je l'aime, autrement j'aurais déjà mis fin à notre relation.

-Je comprends, mais je sens que ce n'est pas la seule raison qui explique votre éloignement.

-Tu es perspicace Afton. Reconnu son ami avec un léger sourire. En effet il y a bien autre chose, vois-tu je suis parfaitement conscient qu'elle utilise son don sur moi, pas toujours, mais de temps en temps c'est certain. C'est ce qui a d'ailleurs déclenché notre dernière dispute.

-Alors là je te comprends mieux que personne mon ami. Intervient l'autre d'une voix compréhensive. –Je vais te dire, au début de ma relation avec Chelsea, l'idée qu'elle puisse utiliser son pouvoir sur moi pour me retenir auprès d'elle, m'avait traversé l'esprit, je l'avoue. Je pense que le plus important est le respect ainsi que les sentiments que tu portes à l'autre, qui doit t'empêcher de dépasser certaines limites au-delà desquelles il ne faudrait mieux pas s'aventurer. Tu me suis ?

-Je pense avoir saisi l'idée. Bon, on parlera de problème de couple une autre fois. Dit subitement William abrégeant la conversation. –Il est temps de rentrer. Je dois écrire au plus vite un rapport détaillé à Aro.

À suivre….

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Et voilà mes amis, pour ce nouveau chapitre ! J'espère qu'il vous a plu ? Dîtes-moi ce que vous en avez pensez, votre avis m'intéresse. Comme vous l'avez lu, j'ai laissé Angélica tranquille pour cette fois. J'espère que vous avez maintenant une vision plus globale et claire du fonctionnement des Volturi. Je vous retrouve dans le prochain chapitre. A presto, amici miei !