2000 miles traduction

Story: 2000 miles traduction

Category: Teen Wolf

Genre: Romance/Supernatural

Author: calliope83

Last updated: 08/25/2016

Words: 78458

Rating: M

Status: Complete

Content: Chapter 1 to 18 of 18 chapters

Summary: Texte complet avec bonus. Traduction de la fic publiée sur ao3 par wreckingthefinite. Derek a déménagé depuis cinq ans à la Nouvelle Orléans. Il a beaucoup grossi, refuse désormais de s'intéresser au surnaturel. Bref, il a beaucoup changé. Stiles le rejoint pour quelques semaines et a bien l'intention de le faire changer d'avis (mais pas de poids, bien au contraire ...)

Bonjour… Je vous propose de découvrir le premier chapitre de la traduction d'une fic écrite par wreckinthefinite et que vous pouvez lire sur ao3.

Cette fic m'a séduite car elle est originale. J'ai d'abord été surprise par les choix de l'auteur et puis j'ai trouvé qu'ils étaient plutôt intéressants et crédibles.

Je vous laisse découvrir ce premier chapitre. J'attends vos réactions pour savoir si vous êtes intéressés pour découvrir la suite.

2000 Miles

Fic de wreckingthefinite sur ao3 (fic publiée le 16/01/2016)


Message de PumpkinSpy : Voilà, cette traduction ainsi que cette histoire ne m'appartiennent absolument pas. Si cette traduction vous rappelle quelque chose, c'est tout à fait normal, ceci est une traduction de Calliope83.

Calli a décidé d'accorder du temps à ses projets professionnels et de ce fait, elle a décidé de se retirer de la liste des auteurs. Malgré tout, elle ne voulait pas laisser ses traductions tomber dans l'oubli, surtout pas après le temps consacré mais aussi en pensant à ceux qui souhaiteraient relire une histoire qu'ils avaient aimé.

D'un commun accord, je reprends sur mon propre profil auteur ses traductions.


Chapitre 1

Derek regarde son portable. Il relit une fois de plus l'échange de textos. Il lui semble l'avoir déjà fait au moins une vingtaine de fois.

Stiles va venir à la Nouvelle-Orléans. Pour habiter chez lui. Pour quelques semaines, tout au moins.

Stiles que Derek n'a pas revu depuis qu'il a quitté Beacon Hills. Stiles, qui n'est plus un lycéen mais un jeune diplômé tout frais émoulu de l'université. Stiles qui n'a plus 17 ans mais 22 ans.

Derek ne sait pas vraiment comment il est censé réagir. Pourtant, il avait été d'accord pour que Scott donne son numéro à Stiles, avait affirmé que, oui, bien sûr, il serait heureux de l'accueillir chez lui pour quelques semaines pendant qu'il chercherait un emploi. Sur le moment, cette décision lui avait semblé assez facile à prendre. Stiles faisait en quelque sorte partie de la meute. Et puis c'était une faveur qu'il faisait à Scott. En plus, Derek avait une deuxième chambre à coucher chez lui.

Où était le problème ?

A présent, alors qu'il regarde les textos de Stiles et vérifie les informations concernant son vol, qu'il prend conscience qu'il doit aller le chercher à l'aéroport dans quelques jours, il se sent complètement démuni et accablé.

La veille de l'arrivée de Stiles, Derek se rend à pied au bar qui est situé au coin de sa rue. On y sert aussi de la nourriture, des plats typiques de la cuisine cajun, une nourriture des plus réconfortantes, servie en grosses quantités : des gumbos aux fruits de mer, garnis généreusement de crevettes et de crabe, des haricots rouges et du riz épicé bien consistant, des jambalayas cuisinés avec des cuisses de poulet et des andouillettes luisantes de graisse. En fin de semaine, on y sert des langoustes cuites à l'étouffée et des crevettes à la créole. Au printemps, d'énormes platées de langoustes bouillies accompagnées de pommes de terre rouges et d'un maïs si épicé que vos doigts brûlent quand vous le mangez.

Derek commande deux plats de jambalaya avec une bière et, en supplément, de la baguette française. La serveuse est une fille qui s'appelle Katie, toute menue, étudiante à l'université de la Nouvelle Orléans. Elle a un anneau au nez et une cascade de magnifiques tatouages style Art Déco qui prend naissance autour de son cou, descend le long des ses bras, et achève sa course à l'attache de ses doigts. Elle écoute sans sourciller Derek formuler sa commande gargantuesque. Derek est un habitué et il laisse toujours un pourboire équivalant à 25% de l'addition.

_ C'est parti, dit-elle en lui lançant un sourire.

La dernière fois que Derek avait vu Stiles, c'était à Mexico, lorsqu'il s'était transformé complètement pour la première fois en loup. Avant sa transformation, alors que Derek pensait qu'il était en train de mourir, le gosse s'était retourné pour le regarder, à l'entrée de la porte du temple. Derek n'avait pas été sûr de ses intentions : allait-il continuer à avancer, allaitil partir ?

S'ils avaient été dans un film de cinéma, il ne l'aurait pas fait. Il ne serait pas parti.

Mais la vie, ce n'est pas un film et, finalement, cela n'aurait rien changé de toute façon. Stiles et Derek auraient dû deviner tous les deux que Derek s'en remettrait. S'ils avaient dû tirer une leçon de leurs aventures communes, elle aurait été la suivante : Derek ne mourait jamais. Des événements dramatiques étaient arrivés à chaque personne de leur entourage et, à de nombreuses reprises, Derek en avait été responsable mais il s'en était toujours tiré à bon compte, quelles que soient les circonstances.

Derek soupire, avale d'un trait sa bière, même si agir ainsi ne va pas le faire se sentir mieux. La serveuse intercepte son regard vers le bar et le geste qu'il fait pour qu'elle lui apporte une autre bière. Il y a une raison qui justifie qu'il lui laisse un pourboire aussi conséquent. C'est une excellente serveuse – et elle est calme, peut-être un peu triste. Derek l'aime bien.

Demain soir, il va chercher Stiles à l'aéroport et tout ce qu'il a cherché à fuir depuis les cinq dernières années de sa vie va lui éclater en pleine figure.

Évidemment, Stiles... Évidemment. Il avait toujours été celui qui bousculait tout, surgissait quand on ne l'attendait pas, celui à être fourré tout le temps dans ses pattes, alors que les propres bêtas de Derek envisageaient de l'abandonner.

Il renifle, remercie d'un hochement de tête la serveuse lorsqu'elle pose devant lui une autre bière. Ses bêtas. Quel foutu cauchemar cela avait été ! Deux qui étaient morts, deux qui s'étaient enfuis. Voilà ce qu'avait été son legs d'alpha. Abandonner son titre de chef de meute pour sauver Cora avait été la meilleure décision de sa vie, de très loin la meilleure qu'il ait jamais prise, au cours d'une vie où il n'avait pas cessé d'en prendre des mauvaises.

Et maintenant il montre la gorge à ce foutu Scott Mc Call, se montre docile, plus que quiconque. Mais bon sang, Dieu merci, vraiment. Scott le laisse rester à titre symbolique dans la meute et prend des nouvelles de Derek, de temps à autre, quand celui-ci se rend deux fois par an en Californie pour contrôler ses propriétés et rencontrer son comptable. La plupart des alphas n'accepteraient pas au sein de leur meute un bêta qui est absent en permanence, qui ne montre aucun intérêt à revenir dans la meute ou à la servir. Derek a juste besoin d'être lié à une meute pour échapper au statut d'oméga – même s'il n'est rien d'autre en vérité qu'un loup solitaire. Scott semble comprendre et respecter son choix ; il ne lui met jamais la pression, ne lui pose jamais de questions.

En toute honnêteté, c'est un bon alpha, bien meilleur que Derek aurait pu l'être.

Katie quitte prestement son comptoir et demande :

_ La nourriture, ça allait ?

Derek regarde son assiette, presque aussi propre que s'il l'avait léchée.

_ Comme toujours, dit-il en lui adressant un petit sourire.

_ Bien, dit-elle, vous voulez un dessert ? Ce soir, il nous reste du pudding à la manière cajun. »

Derek fronce les sourcils, prenant le temps de peser le pour et le contre. La nourriture ici est fantastique mais c'est avant tout un bar et un grill. Les desserts ne figurent pas habituellement au menu. Il pose une main sur son ventre, rond et si plein qu'il frotte légèrement ses cuisses.

La serveuse sourit, pose une main sur son épaule et la presse lorsqu'elle se penche pour récupérer son assiette, le genre de geste décontracté et chaleureux, caractéristique de l'hospitalité sudiste et que Derek avait appris à tolérer et apprécier, lorsqu'il avait déménagé à la Nouvelle Orléans.

_ Vous ne le regretterez pas, promis.

_ Vous avez probablement raison.

_ Bien sûr que j'ai raison. Je reviens tout de suite.

Et elle a drôlement raison ! Le pudding à la cajun ne le déçoit absolument pas. Il ne connaissait même pas l'existence de ce truc jusqu'à ce qu'il vienne s'installer à la Nouvelle Orléans mais maintenant, c'est l'un de ses plats favoris. Trempé dans du whisky, noyé dans le beurre, fait avec du pain français, ce dessert est sucré et riche, juste un peu trop excessif, tout à fait à l'image de la ville elle-même.

Derek adore vivre dans cette ville. Il avait choisi la Nouvelle Orléans, un peu au hasard. Après Mexico, il voulait juste larguer les amarres. Loin de Beacon Hills, loin de la Californie, loin des phénomènes surnaturels.

Il ne connaissait absolument personne à la Nouvelle Orléans mais cette ville vibrante de tout son charme éclectique l'avait comme aspiré et avait fait de lui un véritable citoyen néo-orléanais. Désormais, cinq ans plus tard, il ne peut descendre à pied sa rue sans croiser un voisin qu'il connaît, sans aller dans un des commerces du quartier qu'il fréquente régulièrement.

Il y a un seul aspect de sa vie, en revanche, qu'il a maintenu secret à la Nouvelle Orléans. Personne ne sait qu'il est un loup-garou et Derek apprécie qu'il en soit ainsi. Il est conscient que la situation est paradoxale. Il a déménagé dans une ville si renommée pour ses phénomènes surnaturels que les touristes peuvent suivre des itinéraires spéciaux pour visiter des lieux hantés, acheter des gris gris et des poupées vaudou pour les emporter comme souvenirs chez eux tandis que lui – qui est bel et bien un être surnaturel- a déménagé dans cette ville pour faire comme s'il n'en était pas un.

Encore une fois, le stratagème fonctionne peut-être parce que la Nouvelle Orléans est une ville qui tolère très bien les bizarreries et autres excentricités.

Katie pose le pudding sur la table, servi dans un énorme bol rempli à ras bord ainsi qu'une tasse de café fort aromatisé à la chicorée, même s'il ne l'a pas commandée. Elle pose aussi à côté de la tasse de la crème et du sucre.

Vraiment, c'est une sacrée bonne serveuse. De toute façon, on a intérêt à l'être quand on travaille dans ce genre de ville : la Nouvelle Orléans prend l'alimentation très, vraiment très au sérieux.

Bien sûr, cet intérêt pour la nourriture a probablement été un facteur déterminant dans sa prise de poids depuis qu'il vit dans cette ville : il a pris vingt kilos en tout.

Derek verse une quantité généreuse de sucre et de crème dans son café, laissant courir une main indolente et rêveuse le long de la courbe de son ventre.

La faute en incombe en partie à cette ville. La Nouvelle Orléans prospère grâce à la nourriture, l'alcool et la luxure. Personne ne se récrie devant le vice, et l'immoralité est une règle de vie. Mais il mentirait s'il affirmait que prendre du poids est entièrement dû à des circonstances géographiques. L'autre facteur, probablement le plus déterminant pour être tout à fait honnête, était que grossir constituait pour lui une source de réconfort. La saveur de la nourriture en elle-même, bien sûr, était à l'origine de ce bien-être mais ce réconfort résultait aussi de la sensation qu'elle lui procurait et de l'image qu'elle renvoyait de lui. Il semblait moins menaçant, et ressemblait un petit peu moins à une arme dangereuse, à un tueur.

Il a l'air encore fort et puissant : il reste tout de même un loup qui pèse 110 kilos et mesure 1 mètre 83, alors, oui , il en impose encore. La partie supérieure de son corps est encore solidement charpentée. Mais il a aussi un ventre proéminent et ses joues, la ligne de sa mâchoire, ses pectoraux, même ses biceps se sont comme amollis.

Il avale un dernier morceau de pudding et se cale, avec un soupir, dans son siège. Il se sent juste bien d'être à ce point rempli. La colère qui était son ancrage habituel fond comme neige au soleil, et son loup dort en paix, au chaud , repu et nonchalant.

Alors s'il était le genre de gars à aller consulter un thérapeute – et ce n'est pas vraiment possible de le faire quand vous ne pouvez pas expliquer que vous êtes un loup-garou alors que tous vos problèmes viennent de là – on lui dirait probablement qu'adopter comme mécanisme de défense compensatoire la stratégie qui consiste à s'empiffrer pratiquement chaque jour n'est pas la solution la plus saine.

Et puis merde après tout. La santé des loups-garous étant ce qu'elle est, il ne se fait pas vraiment de souci à propos du diabète et des maladies cardiaques. Parmi le grand système de stratégies de défense mises en place par les Hale pour gérer leurs traumatismes – ce qui inclut les carnages meurtriers de Peter, les années de Malia passées dans la peau d'un animal sauvage, les errances de Cora à l'étranger, prendre du poids , tout bien considéré, semble être la solution la plus douce.

Cette nuit-là, de retour dans son petit appartement situé au second étage d'un immeuble en centre-ville, qui donne sur la rue où défilent les parades traditionnelles, avec balcon, un bien immobilier vraiment de tout premier ordre, il se demande ce que Stiles pensera quand il verra combien il a changé. Derek n'a pas honte de sa carrure. La plupart du temps, il se sent beaucoup mieux dans sa peau avec ce poids-là qu'autrefois à Beacon Hills. Mais, d'un autre côté, ses joues brûlent un peu à la pensée que Stiles va le revoir pour la première fois depuis si longtemps avec le gros ventre qu'il a maintenant.

Le gosse avait eu le béguin à l'époque pour lui. Son attirance avait été péniblement évidente. Si jamais un peu de ce sentiment amoureux subsiste encore, cinq années plus tard, Derek estime que sa nouvelle apparence va probablement tout gâcher.

Mais c'est préférable, bien sûr.

Au moment où l'avion atterrit, Stiles se sent si fébrile et nerveux qu'il pense qu'il va tomber de son siège. Il n'a pas pris son Adderal parce qu'il s'est figuré qu'il arriverait peut-être à mieux dormir s'il ne le prenait pas. En réalité, cette décision s'est avéré une énorme erreur. Il n'a pas dormi du tout et il est sur le point de péter les plombs. Son voisin semble vraiment souffrir physiquement de la proximité de Stiles.

Stiles fait un courageux effort pour arrêter de taper sur ses cuisses avec ses mains mais c'est une tentative probablement trop dérisoire et trop tardive pour arranger quoi que ce soit. Il ne peut pas empêcher ses contractions musculaires : il est nerveux.

Stiles n'a jamais été le genre de type à tout planifier. La plupart du temps, il agit instinctivement et improvise. Ce mode de fonctionnement, d'habitude, lui convient. C'est ce qui l'a amené à se retrouver ici, sur le point de quitter cet avion pour aller dans une ville qu'il n'a jamais visitée et s'installer dans la chambre disponible d'un loup-garou qu'il a connu autrefois quand il était au lycée.

Au moins, personne ne peut prétendre que sa vie est ennuyeuse.

Il n'a aucune idée de l'accueil que va lui réserver Derek. Il est vraiment étonné, en toute honnêteté, que Derek ait bien voulu l'héberger. Quand il a lancé à Scott l'idée d'aller à la Nouvelle Orléans, un peu comme une boutade, celui-ci avait immédiatement mentionné son nom. Stiles avait appris, bien sûr, que Derek s'était installé là-bas, mais il l'avait en quelque sorte oublié. Il n'avait pas vu Derek depuis des années et ne pensait plus à lui que comme l'Objet Originel Transitoire et Temporaire de son Désir Adolescent.

Scott s'était montré un peu hésitant lorsqu'il lui avait donné le numéro de Derek.

_ Il est différent, n'avait-il pas arrêté de répéter, un peu énigmatiquement.

_ Différent en pire ? avait demandé Stiles, un peu inquiet. Derek n'avait pas été au début de leur rencontre tout sucre et tout miel.

_ Non, non, juste… non, il est bien. Juste…. Différent.

_ Merci, Scott, tu m'es d'un grand secours, vraiment, mec …

L'aéroport international Louis Armstrong est extrêmement différent de l'aéroport de la Californie du sud. Un vrai orchestre de cuivres, un genre de fanfare, joue près de l'endroit où l'on récupère les bagages et tout autour de lui flottent des accents insolites et l'odeur de la nourriture cajun. Certaines personnes, probablement des touristes, arborent des colliers de perles dont on s'affuble le jour du Mardi Gras, même si on est en juillet et que Stiles est presque certain que cette fête se célèbre en février. Quand il sort de la porte des arrivées et pénètre dans la nuit de Louisiane, il est frappé par une vague d'air si lourde et humide qu'il sent presque sur sa peau des gouttes d'eau se former. Il est presque minuit mais on dirait qu'il fait 90 degrés ; partout on sent l'odeur de marécage et de cyprès.

Il reconnaît cependant facilement la Camaro, un repère familier dans cette mer d'inconnu. Son moteur est en marche, au ralenti, elle est garée le long d'un trottoir, directement devant un panneau qui indique : stationnement interdit. Apparemment, certaines choses ne changeront jamais.

Stiles charge sur son épaule son sac à dos et tire sa valise, tout en se dirigeant vers la Camaro.

La porte côté conducteur est ouverte et … wow.

Ah oui, Derek est différent, vraiment sacrément différent. Différent d'environ vingt kilos. Il ressemble encore à Derek Hale, mais à une version altérée de sa personne, de celle qu'on pourrait voir dans les miroirs déformants des fêtes foraines.

Durant les deux secondes où Stiles s'empresse de coller un sourire sur son visage et de lever la main pour faire signe, il compose au moins dans sa tête une douzaine de versions de textos à Scott, qui toutes se résument finalement à peu près à : 'Mais quand tu disais différent, tu voulais dire qu'il était devenu gros ? Merci du tuyau, mon pote !'

Parce que vraiment ? Ce n'est pas comme si c'était important que Derek ne soit plus un mur ambulant de muscles mais cela aurait été bien que Stiles soit mis au courant de sa transformation avant d'être brutalement confronté d'un seul coup à la réalité. Spécialement depuis que Stiles …. est … comment dire … eh bien … pas du tout insensible au charme des grands et gros gaillards… Et Scott le sait bien, bon sang !

Stiles avait officiellement annoncé son homosexualité vers la fin de son année de terminale et ensuite, il était sorti avec une série de mecs taillés comme des bûcherons dont le rapport entre masse musculaire et graisseuse était variable.

Scott avait fait la connaissance de la plupart d'entre eux. S'il n'avait pas remarqué qu'il éprouvait une prédilection pour un type d'homme bien précis, alors il était foutrement aveugle.

Bon, bien sûr, il s'agit de Scott. Il pourrait bien foutrement ne pas l'avoir remarqué du tout.

Stiles porte son attention vers Derek alors que celui-ci contourne l'avant de la Camaro pour le rejoindre. Stiles se décide alors à lui donner une accolade plutôt que de lui serrer la main. De toute façon, de quelque manière qu'ils s'y prennent, ce sera probablement gênant. Comment pourrait-il en être autrement lorsque vous retrouvez, cinq ans plus tard, l'objet de vos désirs adolescents frustrés et inassouvis ?

Donc, la situation sera bizarre, d'une manière ou d'une autre. Alors autant que Stiles saisisse cette occasion pour se rapprocher de Derek, pas vrai ?

C'est vrai mais c'est un moment irrévocablement gênant. Stiles lève son bras, attrape Derek dans une étreinte fraternelle, que Derek lui retourne très prudemment.

_ Salut, mec, dit Stiles, se détachant après un moment de lui.

Il se recule d'un pas pour jeter un autre coup d'œil à Derek. Ce dernier porte un jean, des bottes, un T-shirt noir, c'est pratiquement la même garde-robe qu'il avait à Beacon Hills, même s'il fait sacrément chaud ici. Et ces jeans ! Mais bon sang, Stiles ne sait même pas comment Derek a réussi à les enfiler et à y entrer, ils sont terriblement serrés sur ses cuisses et sont boutonnés sous son ventre que le tshirt noir ne camoufle pas vraiment.

Hein, quoi ? Stiles prend soudain conscience que Derek lui parlait alors que de son côté, il était en train de le dévisager, le pauvre…

Ce pauvre homme sexy et débraillé qui porte une vraie barbe maintenant … Comment Stiles est-il censé assumer de vivre tout près de cet homme durant les deux prochaines semaines ? Il s'agit carrément de son béguin de lycéen mais en bien mieux encore parce qu'il représente désormais la combinaison fatale : « amour adolescente de lycée + nouvelle inclination perverse pour les gros gaillards = Derek Hale ».

Comment, bon sang de bonsoir, va-t-il pouvoir gérer la situation ?

Derek lui lance un drôle de regard et fait un signe brusque de la tête en direction du coffre.

_ Ok, et si nous mettions tes bagages à l'arrière ?

_ Oh oui, bien sûr, ok. »

Avant que Stiles ait pu esquisser le moindre mouvement, Derek se baisse pour ramasser sa valise, l'obligeant à le talonner pour le rejoindre à l'arrière de la Camaro.

Bon sang. Mais sérieusement. Tous les textos qu'il va envoyer à Scott. Il va faire exploser son portable. Quand on est frères, on n'agit pas de cette façon l'un envers l'autre.

Oh, bordel, ce sera un été long, très long.


Voilà, c'est une relation très inhabituelle, j'en ai conscience. Si vous avez envie de poursuivre la découverte de ce texte, faites-le moi savoir.