Règle de trois

Première partie : En quête de la perluette (1/3)
Auteur : Rain
Disclaimer : Shaman King n'appartient ni à moi ni à Rea, quelle tristesse... par contre, le THJ est sorti de nos esprits noueux xd
Soundtrack : Il faudra leur dire (Francis Cabrel)

J'ai passé Youtube au peigne fin en cherchant de la musique qui correspondait à mes idées en français, mais déjà que j'ai du mal à trouver de la musique que j'aime, alors en plus de la musique qui puisse aller à un ship poly... L'ambiguité de l'anglais aide tellement, avec ses « you » ni singulier ni pluriel... mais bon. Du coup je tente d'aligner des chansons de Cabrel, en espérant pas tomber à court^^

Note :

Joyeux anniversaire Réa ! Ta (réa)pparition dans le fandom m'a fait énormément plaisir et a eu un effet extrêmement positif sur moi pour lequel je te suis extrêmement reconnaissante. Que ce soit en inventant avec moi le THJ (qui a le temps de faire la guerre des ships quand on peut embarquer sur le même ?) ou en me faisant reprendre échecs, tu es la source d'un immense fleuve de créativité pour lequel je ne saurai jamais assez te remercier.

Je sais que je t'avais parlé d'un projet pour ton anniversaire, mais il se trouve que je suis totalement bloquée dessus. Alors ensuite j'ai commencé un dessin. J'ai un beau line. Sauf que, merveille, mon ordi a eu une expérience de mort proche, et depuis ma tablette refuse de fonctionner correctement. Donc retour à la case départ. A la place de ces deux choses, voilà une petite collection de one-shots THJ qui allaient bien ensemble. Ils ne parlent pas tous de la même chose, mais il y a deux parties sensiblement reliées, avec un interlude et un épilogue. Ils se suivent tous à peu près, alors j'espère que tu vas aimer la façon dont je les vois se dépatouiller tous les trois !


La première fois que Tamao en avait parlé, Jeanne n'avait pas compris qu'elle était sérieuse.

Après tout, le tournoi était terminé. Les plus grands ennemis du Funbari Onsen étaient ses clients indélicats et les « plaisanteries » d'Hao et de Hana désormais, et si un regard noir ne les arrêtait pas, rien ne les arrêterait. Pourtant, c'était à ce moment-là que Tamao, alors qu'elles finissaient la vaisselle du matin, avait posé la question pour la première fois.

Jeanne fronça les sourcils et posa l'assiette qu'elle venait de nettoyer sur l'égouttoir. Elle devait avoir mal compris. « Pardon ?
- Je veux que tu m'entraînes, » répéta la Japonaise, les mains jointes devant son tee-shirt.

Elles faisaient la même taille, alors il n'était pas rare que les gens autour d'elle oublient que Tamao avait deux ans de plus. Tamao l'oubliait aussi, elle le lui avait confié.

Jeanne ne l'oubliait jamais. Cela ne faisait qu'ajouter à l'étrangeté de la demande.

« Que je...
- Je veux devenir plus forte, » expliqua son amie. « En tant que Shamane. J-j'aime beaucoup... Yohmei et Kino, et Yoh-sama et Anna-sama, mais... Je ne pense pas qu'ils puissent m'apprendre ce que je veux apprendre. Je... je veux que ce soit toi qui… qui m'enseigne, » et ses joues semblaient avoir un peu rosi. Elle se tortillait les doigts, visiblement gênée.

Jeanne aussi se sentait un peu rose, et cela ne l'aidait pas à réfléchir. Si elle avait mieux connu les Asakura, peut-être qu'elle aurait pu comprendre ce qui semblait gêner Tamao. Peut-être qu'elle aurait eu l'option d'aller leur poser des questions… Mais Yoh et Anna étaient absents, et Mikihisa et le reste de la famille lui faisait un peu peur, alors elle se trouva assez démunie.

« C-c'est gentil de penser que je peux t'aider, mais...
- S'il-te-plaît ! C'est... ce n'est pas un caprice. J'y ai vraiment réfléchi. » Et les yeux de Tamao, si grands, si roses, empêchaient toute pensée logique.

« Hm... si tu veux, » répondit son amie avant d'avoir réfléchi à sa réponse. Tamao prit immédiatement un air satisfait, et se remit à sécher les verres.

Il y avait beaucoup de travail ce jour-là, alors elles s'y étaient attelées sans en reparler. Jeanne ne savait pas pourquoi, mais elle aurait préféré qu'elles n'en parlent plus du tout.


« Ça ne va pas ! »

Jeanne se redressa, laissant son Over-Soul s'évanouir dans l'air. Tamao venait de jeter le modeste bouclier activé par Ponchi dans un grand fracas, faisant grimacer son amie et protester le fantôme ainsi malmené.

Tamao lui avait rappelé le matin même qu'elle voulait s'entraîner, alors Jeanne lui avait gauchement proposé d'aller derrière l'auberge et de lui montrer ce qu'elle pouvait faire. L'arbalète lui avait paru être un bon début, mais Tamao avait dit vouloir commencer avec son bouclier. Jeanne s'était donc mise à lancer des projectiles contre elle, pas trop fort pour ne pas la blesser.

Seulement voilà, Tamao s'en était visiblement rendu compte, et cela ne lui plaisait pas du tout. A grandes enjambées, elle rejoignit la Française et se planta devant elle, les mains sur les hanches. « T-tu ne m'attaques pas sérieusement, » reprocha-t-elle. « Je p-peux à peine sentir t-tes attaques et... Et je sais que tu es p-plus forte que ça. »

Jeanne sourit gauchement. « D-désolée, je.. j'ai du mal à m'adapter à ton niveau. Je peux essayer un peu plus fort, si tu veux...
- Quoi ? Non ! I-il ne faut surtout pas t'adapter, je... je veux que tu m'entraînes sérieusement, comme s- comme si nous nous battions vraiment. »

Jeanne la regarda avec un air horrifié. Elle ne pouvait pas être sérieuse ?

Tamao se froissait. « Je t'ai – je t'ai demandé de m'aider, pas de faire s-semblant ! »

Jeanne sentit son esprit se geler. La voix énervée de Tamao lui donnait l'envie de partir en courant, et ce qu'elle suggérait lui faisait mal au cœur. Parler était presque trop dur, et pourtant elle parvint à bredouiller quelque chose : « Je ne peux pas. Je ne peux pas t'aider ! Mon entraînement s'est limité à passer du temps dans l'Iron Maiden et à me blesser pour augmenter mon furyoku, ce n'est pas – ça ne peut pas s'enseigner, je...
- Alors vas-y, » répondit Tamao sur le même ton paniqué, mais avec considérablement plus d'énervement. « A-attaque-moi vraiment ! Tu peux me soigner après, non ? »

Jeanne la fixa, la panique au fond des yeux. Tamao voulait qu'elle la blesse ? Qu'elle...

Un goût amer lui remplit la bouche et elle secoua la tête avant de commencer à reculer.

Tamao, toujours agitée, la saisit par les épaules et la secoua. « Tu m'entends ? J-je te dis de m'attaquer sérieusement ! »

Jeanne n'y tenait plus; elle fondit en larmes. Cela eut l'avantage de calmer son amie, qui la fixa de longues secondes avant de la serrer contre elle.

Entre deux hoquets, Jeanne parvint à répondre : « Je ne veux pas te faire mal. Je ne veux pas ! Pourquoi c'est si difficile à comprendre ? S'il se passe quelque chose... si je... Je ne veux pas te voir comme... comme les Niles... » La dernière fois qu'elle avait attaqué quelqu'un – qu'elle l'avait fait toute seule, sans personne pour la modérer ou la retenir – elle avait... Elle avait...

Ses sanglots redoublèrent. Tamao, qui visiblement ne s'attendait pas à cela, la serra plus fort contre elle et la berça doucement. « Je... Je suis désolée, je n'aurais pas dû m-m'emporter. Je ne voulais pas dire... tu n'as pas à faire quoi que ce soit, Jeanne promis, » murmura-t-elle, la gorge nouée. « C'est juste que... je t'ai vue mourir. Je t'ai vue m-morte et Anahol et Hao ont essayé de – de te tuer et je ne pouvais rien faire, et j'avais tellement peur de... Je croyais... Je n'ai rien pu faire. Je voulais tellement te sauver et je ne pouvais pas et je ne veux pas que ça se reproduise, jamais, tu comprends ? » Elle aussi pleurait maintenant, les bras serrés convulsivement autour de Jeanne.

« Mais tu l'as sauvée, » contra une voix dans leur dos. Tamao leva des yeux brouillés et découvrit Hao. L'omnyôji, aussi placide et décontracté qu'à son habitude, lui offrit un sourire affable. Ce n'était pas rare de le voir traîner dans l'auberge, mais elle devait admettre que son timing semblait désastreux, pour dire le moins. Et... c'était Hao, donc il était difficile de croire à la coïncidence.

« Tu as fait quelque chose. Tu as protégé son corps, tu as tenu tête à Anahol, et tu m'as tenu tête à moi. Tu n'étais pas toute seule, certes, mais tu as fait tout ça. Grâce à toi, Anna a eu le temps d'arriver, et Jeanne a été ressuscitée, » rappela-t-il tranquillement.

Jeanne, qui devait être en train de reprendre sa contenance, s'essuya les yeux et se redressa, jamais vraiment très à l'aise autour de lui. Elle ne prit cependant pas la parole, se contentant de le regarder, cherchant la raison de sa présence.

« J-j'aurais voulu pouvoir faire plus, » insista cependant Tamao, les joues vaguement rosies. « Je veux pouvoir... faire plus. Protéger l'auberge m-moi-même. » Elle jeta un coup d'œil à Jeanne, hésita. « Et p-protéger mes amis moi-même. »

Hao sourit. « C'est une aspiration louable. Mais ce n'est pas à Jeanne qu'il faut t'adresser. »

L'intéressée leva les yeux vers lui, visiblement blessée malgré le masque d'indifférence qu'elle tentait d'afficher. Tamao serra les lèvres. « J-je ne vous ai pas demandé votre avis.
- Je voulais dire, pas en premier, en tout cas. Vos esprits et vos styles sont très différents. Elle peut être une bonne partenaire d'entraînement... et un bon professeur, mais uniquement lorsque ton niveau sera un peu plus haut. »

Les deux filles froncèrent les sourcils à l'unisson. « Qu'est-ce que vous imaginez ? »

Hao haussa les épaules. « Ce n'est qu'une proposition. Si ça ne va pas à l'une d'entre vous, alors vous n'êtes pas obligées de faire quoi que ce soit. Je comprends bien que tu ne veuilles pas demander aux Asakura, Tamao –
- Techniquement, » l'interrompit Jeanne, « vous en êtes un aussi. »

Hao lui offrit un sourire débordant de crocs. « Bien vu. En effet, c'est moi qui ait planté les germes des arts divinatoires chez les Asakura, et ils sont la base de l'art omnyô. Si Tamao veut vraiment devenir forte, je peux l'y aider. Evidemment, je n'ai pas énormément de temps libre, contrairement à certaines prétendantes au trône, alors Jeanne pourra rester ta partenaire pour les entraînements quotidiens qui te seront nécessaires. Je suis sûr que si elle s'y met aussi, elle pourrait y trouver quelque chose d'utile... un peu de confiance et de sérénité, peut-être. »

Jeanne ouvrit la bouche, la referma, plissa les yeux. Tamao l'observa, inquiète. Une proposition du roi ne se refusait pas... mais elle ne voulait pas blesser son amie non plus. Elle lui avait demandé à elle...

... Et en lui demandant, elle l'avait faite pleurer.

A sa grande surprise, ce fut Jeanne qui reprit la parole : « Marché conclu. Mais vous m'enseignez à moi aussi. »

Le doux rire d'Hao, étrangement, leur mit du baume au cœur à toutes les deux.


Jeanne : ...
Hao : ...
Rain : Quoi ?
Tamao : C-c'est pas un peu... court ?
Hao : Et je croyais que tu n'aimais plus les notes de fin ?
Rain : Oui mais le chapitre d'échecs dans lequel c'est censé arriver est encore très loin, et Réa les aime bien, alors voilà. Et pour la longueur, c'est normal.
Hao : Normal ?
Rain : Yep. Ceci est une série, après tout. Le prochain chapitre arrivera demain, le suivant le lendemain, et ainsi de suite !
Hao : Donc... cette petite plaisanterie va continuer ?
Rain : Eeeeeeh oui !
Hao : Merveilleux...