Note de l'auteur :
Cadeau bonus, je vous offre un deuxième épilogue ! Les remarques faites dans le chapitre précédent sont toujours valables !
Bonne année 2019 !
Gros bizoux
Crystal of Shadow


Epilogue : le secret de Salazar

Harry regarda pensivement le morceau de parchemin qu'il avait en main.

C'était la bonne adresse. Mais il était surpris par l'endroit.

-Bonjour !

Harry bondit de surprise pour se retrouver face à face à une jeune fille qui ne devait pas être plus âgée que lui.

-Bonjour, sourit Harry. Vous m'avez fait peur !

-Ce n'était pas mon intention, je suis désolée, s'excusa la fille. Vous cherchez quelque chose ?

-Je suis à la recherche de la famille Slyther, avoua Harry.

La jeune fille perdit immédiatement son air avenant.

-Qui êtes-vous ? gronda-t-elle

-Je m'appelle Harry Potter, se présenta le brun.

Elle le regarda attentivement pendant quelques instants avant de prendre la parole.

-Suivez-moi, ordonna-t-elle.

Elle le mena dans la confortable demeure et l'installa dans un salon en le priant de l'attendre. Harry obéit donc et se mit à admirer le mobilier Moldu.

Car c'était ce point qui l'avait surpris en arrivant, le fait que ceux qu'il cherchait vivait dans une zone totalement Moldue. Chic et très aisée, certes, mais Moldue quand même.

-Il y a bien longtemps qu'un Sorcier n'a pas foulé ces terres, constata une voix bien plus âgée que son hôtesse.

Harry se leva et se retourna pour démentir mais il se figea, subjugué.

-Lucinda ?! balbutia Harry

-Peu auraient été capables de reconnaître mon ancêtre en moi, milord, sourit la femme. Je suis Malia Slyther, enchantée de vous rencontrer. Et la personne qui vous a accueilli est ma fille, Leiah. Malheureusement, elle a essentiellement pris de son père.

-Harry Potter, pair de ce royaume et de cette nation, s'inclina Harry.

-Installez-vous, je vous prie, invita Malia.

Tous les trois prirent place et quelques instants plus tard, une femme apporta un service de thé. Elle servit tout le monde avant de se retirer.

-Il me semble que vous savez que je suis Sorcier, commença Harry. Mais vous vivez dans une zone Moldue et je n'ai jamais entendu parler de votre nom de famille.

-C'est tout à fait normal, sourit Malia. Nous portons le nom de Cindaslove depuis que nos ancêtres ont décidé de nous éloigner du monde Sorcier.

-Pourquoi ont-ils fait cela, si ce n'est pas indiscret ? osa Harry

-Pour une raison similaire à votre venue, milord, fit Malia.

-Maman ! pesta Leiah. Arrête de jouer avec lui. Il ne nous veut aucun mal !

-Comment pouvez-vous en être sûr ? s'étonna Harry

-La Magie est partout, sourit Leiah.

-Laissez-moi vous raconter une histoire, proposa mystérieusement Malia. Celle d'une histoire d'amour qui réussit à perdurer à travers le temps.

-D'accord, fit Harry, envoûté.

Malia se resservit une tasse de thé.

-Mon ancêtre, Lucinda, et son mari étaient unis par un amour très profond, raconta Malia. Mais sa belle-famille ne l'aimait pas vraiment parce que son mari aurait pu faire un mariage tellement plus prestigieux. Cependant, elle leur prouva que leur point de vue était totalement faux de nombreuses fois et la famille décida de les laisser tranquille. Un jour, elle se sentit faible mais ne prévint pas tout de suite son époux qui était à son travail. Son état se dégrada rapidement et ce furent ses enfants qui appelèrent leur père de la gravité de son état. Il fit tout pour la sauver mais il était trop tard. Alors qu'ils profitaient de leurs derniers instants, ils réalisèrent que la maladie qui s'était déclarée subitement n'était pas naturelle et ils découvrirent rapidement qui en était à l'origine, pour une sombre histoire d'héritage. Le couple décida de prendre certaines précautions et de protéger leur famille par plusieurs rituels magiques. Je ne vous les détaillerai pas tous, seulement un. En s'appuyant sur la mort de Lucinda, son mari a maudit leurs enfants.

-Comment ? bondit Harry

-Une malédiction n'est pas forcément mauvaise, rabroua Malia.

Harry baissa la tête, penaud. C'était ce que lui serinait Théo à chaque fois qu'ils discutaient de son titre.

-Excusez-moi, fit Harry.

-Ce n'est pas grave, balaya Malia. Je disais donc, il a maudit ses enfants en faisant en sorte que les garçons soient stériles.

-Pourquoi ? demanda sincèrement Harry

-Il disait toujours que pour un enfant, on pouvait toujours être sûr de la mère mais jamais du père, sourit Malia. Il a fait de sa famille un matriarcat.

-Je ne comprends pas, souffla Harry.

-Il voulait être certain que ses descendants soient les siens par le sang et non par reconnaissance de paternité magique, expliqua Malia. Il ne voulait pas que les enfants illégitimes entre dans sa famille parce que le véritable père n'avait pas pris ses responsabilités.

-Où voulait-il en venir ? demanda Harry

-C'est très simple, fit Malia. Il ne voulait pas que ses filles soient violées pour que leurs bourreaux s'incrustent dans sa famille pour récupérer son héritage. C'était le projet de l'un de ses cousins les plus virulents.

-Sa propre famille … verdit Harry.

-Moi aussi je serais révoltée si on voulait faire cela à ma fille, assura Malia. Donc, pour que ce projet ne puisse pas être mené à terme, il avait maudit sa descendance pour que les garçons ne puissent pas avoir d'enfants de quelque manière que ce soit, puis il emménagea à la mort de Lucinda ici. Il éleva ses enfants ici jusqu'à ce qu'ils soient en âge de se débrouiller seuls et instaura plusieurs règles. La première d'entre elles ne veut qu'aucun de ses descendants n'auraient de baguettes magiques, pourtant démocratisées par ses amis.

-Pourquoi ? s'étonna Harry

-Parce que cela rendait dépendant et surtout moins à l'écoute de sa propre magie, répondit Leiah. Est-ce que tu penses qu'un Sorcier saurait se défendre sans sa baguette ?

-Non, confirma Harry. C'est d'ailleurs comme cela que je me suis débarrassé de certains. Sans baguette, ils sont moins que des Moldus puisque même eux savent utiliser leur environnement pour se défendre.

-C'est vrai, sourit Malia. Donc, nous n'avons pas de baguette et nous ne mettrons jamais les pieds dans une école de magie. Du moins, jusqu'à notre majorité.

-Pourquoi ? fit Harry

-Mes ancêtres ne voulaient pas que nous soyons formatés par les instances au pouvoir, expliqua Malia. Ils avaient eu d'assez grandes disputes au sujet des magies qui convenaient d'enseigner aux élèves et quand ils ont compris qu'on écartait les magies occultes uniquement par superstition, ils ont refusé que leurs descendants soient conditionnés.

-Mais pour avoir une preuve de vos connaissances … s'inquiéta Harry.

-Nous passons nos examens en candidats libres, sourit Leiah. Par exemple, j'ai passé les miens l'an dernier en France, maman à Salem, et ainsi de suite.

-Mais jamais en Angleterre, précisa Malia. Nos ancêtres avaient comme qui dirait la dent dure contre ce pays.

-Je peux comprendre, sourit froidement Harry.

Lui-même ne portait pas son pays en haute estime. Tout ce dont il avait été victime n'avait pas pu se faire sans la complicité passive – ou active – du gouvernement magique.

-Mais vous êtes magiques ou Moldus ? ne put s'empêcher Harry

-Magiques, répondit Malia. Mais nous avons une approche de la magie … non conventionnelle.

-Magie sans baguette, lâcha Leiah.

-C'est un mythe pour beaucoup … souffla Harry.

-Pour toute personne qui n'a connu que la baguette, oui, fit Malia. Mais si on éduque un enfant à utiliser sa magie sans item, c'est possible.

-Ça se tient, concéda Harry. Quoi d'autre ?

-Quelques autres petits secrets, sourit Malia. Mais vous n'êtes pas là pour ça, n'est-ce pas ?

Harry rougit. Tout à l'histoire de la famille, il en avait occulté la raison de sa venue.

-Une personne particulière m'a donné cette adresse, avoua Harry. Il m'a demandé de venir vous voir pour vous informer qu'il se pourrait … que je sois de votre famille.

Malia haussa un sourcil circonspect avant de faire un geste de la main. Harry sentit la magie s'agiter.

-Un membre de la famille par droit de conquête, sourit Malia. Ce n'est pas courant, vous savez ?

-Le Droit de conquête ? Il semblerait, sourit Harry. Quand j'en ai parlé à quelques personnes, ils ont été surpris.

-Il faut disposer d'une puissance magique conséquente des deux côtés, confirma Malia. Voulez-vous confirmer votre appartenance à la famille Slytherin ?

Harry sourit. C'était pour cela qu'il était venu. Quand tout s'était calmé, Salazar l'avait appelé et lui avait indiqué où se trouvait sa famille. Le Fondateur voulait rétablir la vérité sur lui et son cousin et seul des descendants légitimes pouvaient le faire. Harry s'était proposé mais Salazar lui avait indiqué qu'avec le droit de conquête, il n'était qu'un descendant indirect, au même niveau que Tom Riddle. S'il voulait vraiment représenter les Slytherin, il fallait qu'Harry accepte d'appartenir à cette famille. Or, le Fondateur lui avait appris que le brun était réellement le descendant de Godric Gryffindor. La société Sorcière aurait du mal à avaler ce point, s'il se présentait aussi en tant que descendant de Salazar Slytherin, alors ça allait être l'apocalypse. Il était là pour en discuter avec les descendants légitimes.

Le lord leur expliqua donc ce qui l'amenait. Malia se fit songeuse.

-Il est vrai que les mensonges du cousin de notre ancêtre ont trop longtemps régné sur l'Angleterre Sorcière, constata Malia. Mais si deux descendants de Fondateurs se montrent pour rétablir la vérité, surtout avec les archives du Château de Jade et les nôtres, ça devrait rappeler quelques petites choses aux Sorciers.

-Deux ? relava Harry

-Deux, confirma Malia. Si vous vous présentez comme étant le descendant de Gryffindor ET de Slytherin, vous perdrez toute crédibilité. Non, le mieux serait que je vienne avec vous. J'ai toujours rêvé de pouvoir parler avec notre ancêtre. J'ai d'ailleurs quelques présents pour lui.

-Lesquels ? demanda Harry

-Le portrait magique de Lucinda, sourit Malia. Elle l'avait caché pour qu'il ne s'enfonce pas dans son deuil.

-Elle n'était pas Moldue ? s'étonna Harry

-Salazar a partagé sa magie pour tenter de la sauver, expliqua Malia. Pendant un bref moment, elle est devenue magique et ses enfants en avaient profité pour créer le portrait.

-Qu'est-ce que vous allez lui apporter d'autre ? demanda Harry

-Une chance de réussir à le débarrasser de sa malédiction, annonça Malia.

-Ça serait bien qu'il trouve enfin le repos, soupira Harry. Mais cela attendra qu'on démantèle totalement les actes d'un seul.

-Que voulez-vous dire ? demanda Malia

Harry fouilla quelques instants dans sa poche avant d'en sortir un épais carnet qu'il agrandit rapidement.

-Est-ce que vous vous tenez au courant de ce qui se passe en Grande Bretagne en ce moment ? demanda Harry

-Toujours, assura Malia. Par les canaux officiels comme officieux. Vous serez étonné de ce qu'on pourrait y apprendre …

-Pourquoi ? demanda Leiah

-Après la mort de Voldemort il y a quatre ans, Dumbledore a été convoqué pour répondre d'une plainte pour ne pas avoir protégé les élèves pendant la Bataille Finale devant un Conseil des Clans, résuma Harry. Quand il s'est avéré qu'il n'avait aucune considération pour les élèves dont il avait la responsabilité, le dragon Hogwarts, gardien de l'école, a détruit tous les liens qu'il avait avec le château et l'a soumis au Jugement de Magia.

Les deux femmes sursautèrent. Mis à part les membres du Conseil des Clans, le chef du Conseil International des Sorciers et la nouvelle directrice d'Hogwarts, personne ne savait ce qui était arrivé à l'ancien leader du « camp de la Lumière ». Pour le peuple Sorcier, le vieux Sorcier était en train de purger sa peine après avoir été reconnu coupable de non-assistance à personnes en danger, cinq ans par élève mort durant l'attaque de l'école, soit 115 ans, sans oublier les immenses compensations financières que chaque famille avait réclamé à l'ancien directeur. Et les autres plaintes en attente et en cours d'instruction.

-Je pensais que le rituel pour invoquer le Jugement avait totalement disparu, fronça des sourcils Malia.

-Ce ne sont pas des Sorciers qui l'ont condamné mais le dragon Hogwarts, sourit Harry. Disons qu'il n'a pas apprécié quand Dumbledore a prétendu avoir le contrôle total sur l'école et avec ses confidences, il n'avait pas l'intention d'être conciliant.

Harry désigna le grimoire.

-Le Jugement a pris la forme d'une profonde transe pendant laquelle toutes ses pensées, ses souvenirs et ses projets ont été couchés sur du papier, révéla Harry. Cela a pris plus de trois ans avant que le point final ne soit écrit. Voici le résultat. L'original se trouve auprès d'Hogwarts, la directrice de la Justice Magique anglaise et le chef du CIS en ont chacune une copie, je possède la seule copie officieuse, gracieusement offerte par Hogwarts.

-Pourquoi ? s'étonna Malia

-J'avais certaines questions … privées dont je voulais absolument connaître les réponses, éluda Harry, gêné.

Il ne savait pas s'il pouvait révéler que son père avait réalisé le rituel d'Ante Mortem pour lui permettre de revenir à l'âge de dix ans s'il n'était pas heureux à l'heure de sa mort. Ni que dans sa première vie, il avait été sacrifié pour que Dumbledore puisse récupérer sa magie et son patrimoine. Il voulait savoir pourquoi et Hogwarts l'avait parfaitement compris.

-Ante Mortem, n'est-ce pas ? sourit Malia

Harry la regarda, ahuri.

-C'est un rituel qui a une signature magique très particulière, expliqua Malia. Tous les écrits le mentionnant et le décrivant ont été ensorcelés pour que seuls ceux qui en ont réellement besoin pour le bien de la Magie puissent l'utiliser. A défaut de le connaître, la famille de Salazar a appris à le repérer et nous a transmis cette capacité. Avez-vous obtenu vos réponses ?

-Seulement une partie, avoua Harry. Je n'ai pas terminé de le lire.

Sans oublier qu'il y avait certaines parties qu'Hogwarts – le dragon – avait délibérément occultées car, explications prises auprès de l'intéressé, elle ne le concernait ni de près, ni de loin, et qui n'avaient eu aucun impact sur sa vie. Ça faisait rager le brun mais il comprenait le principe.

La femme lui tendit brusquement la main.

-Nous allons faire une bonne équipe, sourit Malia.

Harry serra la main.

-J'en suis certain, répondit Harry.

FIN