Salut tout le monde !

Oui je sais ce que vous allez me dire : "Mais où est-ce que t'étais passée pendant tout ce temps ?!"

Alors premièrement, je tiens à m'excuser parce que je conçois que votre attente a due être interminable depuis octobre... Pardonnez-moi je vous en prie, c'est juste que depuis octobre j'ai eu des examens, des dossiers à rendre, d'autres examens et là je viens seulement de sortir de mes partiels ! Alors je viens de passer 3 jours non-stop à vous concocter ce très long chapitre qui est également le dernier de cette petite fanfiction. J'espère que vous l'apprécierez car j'y ait vraiment mis tous mon cœur et toute mon énergie !

J'ai ré-adopté le point de vue général pour cet ultime chapitre comme pour les deux premiers ! Vous allez le voir également, ce dernier chapitre contient également toutes mes théories les plus folles pour ce qui pourrait arriver pour le final de Dragons : Par delà les rives.

Alors surtout, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !

En ce qui concerne mes prochains écrits sur Dragons, je ne sais pas si je vais continuez sachant que j'ai d'autres projets en tête en ce moment mais qui sait ? Peut-être qu'avec l'arrivée de la saison 4 le 17 février prochain, je changerai d'avis !

Je vous aime mes fans adorés...

A bientôt !


Partie 4

« Ingrid,

Si tu as lu ma précédente lettre, je n'ose imaginer l'état dans lequel tu t'es trouvée après avoir découvert celle-ci. En effet, je ne suis pas mort Ingrid. Durant la bataille, les hommes de Viggo m'ont fait prisonnier. Je t'écris parce qu'étant au plus près d'eux, j'ai pu accéder à certaines informations. Ainsi, je sais que les frères Grimborn prévoient un grand coup prochainement.

Ne vous laissez pas avoir.

D'autre part, je suis sincèrement désolé de t'avoir laissée dans le doute aussi longtemps. Je t'en pris, pardonne-moi.

Prends soin de toi,

Dagur. »

Voilà ce que la lettre de Dagur indiquait. Après l'avoir lu minutieusement, Harold et Astrid se lancèrent un regard. La blonde s'avança ensuite vers la brune et la prit dans ses bras.

– Oh Ingrid...

Lorsqu'elles mirent fin à leur étreinte, Astrid garda une main autour de l'épaule d'Ingrid. Harold regarda les filles, l'air sonné.

– J'avoue que je ne sais pas trop quoi dire... lâcha-t-il.

Ingrid lui sourit faiblement, les larmes aux yeux.

– Alors ne dis rien.

Pour toute réponse, il la prit dans ses bras à son tour.

...

– Dagur est en vie ?! hurla Varek.

Ingrid se tenait à table avec le groupe qui affichait une expression perplexe.

– Mais c'est génial ! s'exclama Kranedur.

Tout le monde tourna la tête vers lui.

– Quoi ? C'est une bonne nouvelle, non ?

Ingrid souffla.

– Bien sûr que c'est une bonne nouvelle Krane mais... commença-t-elle.

– Mais quoi ? répondit-il.

La brune lança un regard dans la direction d'Harold.

– Et si c'était un piège Kranedur, tu y as pensé ? demanda Harold.

Le jumeau baissa la tête.

– Il faut garder à l'esprit que Viggo aime jouer. Il aurait très bien pu faire faire cette lettre... Malheureusement, on ne peut être sûrs de rien. Je suis désolé, Ingrid, mais on ne peut pas courir le risque d'aller le chercher, finit-il par dire en la regardant.

Astrid vint poser une main compatissante sur l'épaule de son amie. Mais celle-ci se leva soudainement de table.

– Je crois que je vais aller me reposer un peu...

– Je t'accompagne, annonça Astrid.

Ingrid se tourna vers son amie.

– C'est gentil Astrid mais je crois que j'ai besoin d'être seule...

Elle la laissa donc partir et la bande la regarda s'éloigner, impuissante.

– Il faut qu'on fasse quelque chose ! s'indigna Varek.

– Je suis de l'avis de Varek pour une fois. On ne peut pas juste la laisser partir comme ça sachant que son frère est peut-être en vie, là dehors, entre les mains de Viggo ! s'énerva Rustik.

– Mais tout le problème est là Rustik... Il y a ce "peut-être" et je ne vous laisserai pas prendre ce risque, conclut le futur chef de Beurk.

Tout le monde se tut alors et le repas poursuivit son cours.

Les jours passèrent sur l'île et les dragons refirent bientôt leur apparition avec toute une ribambelle de nouveau-nés dont tout le village ne tarda pas à s'occuper. Les célébrations de fin d'année étant passées, il fut temps pour les dragonniers de rejoindre la Rive et reprendre leurs activités au grand dam de Stoïk qui était très attristé de les voir partir une nouvelle fois.

– Soyez prudents surtout et ne vous engagez pas dans des combats perdus d'avance, tu m'as bien compris, Harold ?

– Oui Papa, ne t'en fais pas pour nous.

– Prends soin de toi, Fils.

– Toi aussi, P'pa. Allez, on décolle ! déclara-t-il, s'adressant à l'ensemble du groupe.

Ils se dirigèrent alors vers la Rive du Dragon, plus pressés que jamais d'y retourner avec cependant une Ingrid qui demeurait silencieuse.

Le voyage leur parut extrêmement long et fatiguant tant la tension qui régnait sur l'ensemble de la clique était palpable mais Harold n'y prêta pas attention. Ce fut finalement Astrid qui prit les choses en main en allant parler à Ingrid.

– Ok ça suffit maintenant Ingrid, vide ton sac.

– Y a rien à dire.

La blonde la regarda avec obstination en fronçant les sourcils mais l'autre baissa les yeux.

– S'il te plaît Ingrid, insista la jeune fille.

– Non Astrid, c'est pas la peine. Harold a pris sa décision et il ne reviendra pas dessus alors la discussion est close.

La petite amie du jeune homme soupira.

– Oh je t'en pris Ingrid, ne me fais pas la tête comme ça, je n'y suis pour rien dans cette décision ! s'exclama Astrid.

– Bien sûr, je le sais ça Astrid mais le fait est que si je te demande de partir avec moi à la recherche de mon frère, est-ce que tu viendrais ?

Astrid ne put soutenir son regard.

– C'est bien ce que je pensais. Quoiqu'il arrive, tu iras dans son sens parce que tu l'aimes et c'est normal. Ce n'est pas moi qui vais te le reprocher mais la réalité est celle-là. Je suis toute seule et Dagur aussi.

– Ingrid, ne crois pas ça. Tu penses bien que si jamais un jour il se trompe, je ne manquerai pas de le lui dire. Et le fait que je l'aime ne m'empêchera pas de le faire. Non. En revanche, il nous est déjà arrivé de lui cacher des choses et ça il n'est plus question que je le refasse. Ça avait failli détruire notre relation.

La brune esquissa un sourire.

– Tu vois ? Tu tiens à lui plus qu'à n'importe qui d'autre ! Alors mets-toi un peu à ma place ! Mon frère est peut-être en vie, retenu par Viggo et ses hommes, livré à lui-même... Si c'était Harold qui était là-bas mais qu'est-ce que tu ferais, non de Thor ?!

– Je... débuta Astrid.

– Hey ! Regardez là-bas ! On dirait un message ! remarqua Varek.

Sans s'en rendre compte, elles étaient déjà arrivées sur la Rive et Varek venait de remarquer une lettre accrochée autour du cou d'un terreur terrible. Il vint à la rencontre de celui-ci et décrocha le papier.

– Qu'est-ce que ça dit Varek ? demanda Harold.

Après avoir lu minutieusement la lettre, l'intellectuel en fit un bref résumé à l'intéressé :

– C'est Mala, les Défenseurs des ailes ont des ennuis...

– Qu'est-ce qu'elle dit exactement ?

– Elle dit que : « [...] Les hommes de Viggo Grimborn sont sur place, ils nous encerclent. Nous ne tiendrons plus très longtemps. Nous avons besoin de renfort. Venez au plus vite. [...] » C'est ce qu'elle dit.

Le jeune chef jeta un œil à la lettre puis déclara :

– Ok les gars, on part leur venir en aide, préparez-vous à...

Mais il n'en fallut pas plus à Ingrid pour s'offusquer.

– J'y crois pas, tu pars lui venir en aide comme ça, sans condition ! Et qu'est-ce qui te dit que c'est pas un piège ?!

– Ingrid... commença-t-il.

– Laisse tomber Harold, vas-y, pars la rejoindre puisqu'elle a tellement besoin de toi ! s'énerva-t-elle.

La jolie brune s'éloigna alors, furieuse.

– Je vais rester avec elle, comme ça si jamais c'est un piège, on sera deux pour défendre la Rive, proposa Astrid avant de la suivre.

– Tu es sûre que ça va aller ? l'interrogea Harold.

– T'inquiète pas Harold, allez-y.

Astrid eut l'impression qu'il voulait ajouter quelque chose mais il se ravisa.

Les dragonniers laissèrent alors les deux jeunes filles sur la Rive du dragon, se dirigeant à toute vitesse vers l'île des Défenseurs des ailes.

Lorsqu'ils arrivèrent là-bas, que ne fut pas leur surprise lorsqu'ils constatèrent l'absence de bateaux ennemis aux abords de l'île.

– Qu'est-ce qui se passe ici ? s'étonna Rustik.

Ils atterrirent au milieu du peuple de Mala. La foule semblait étonnée. La chef des Défenseurs des ailes apparut au milieu de l'assemblée.

– Harold Haddock, que me vaut le plaisir ?

– Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Pourquoi nous avoir envoyé un message alors ? demanda Rustik.

– Pardonnez-moi mais de quel message parlez-vous ?

– Mais elle se fiche de nous ! s'agaça le brun aux yeux bleus.

– Sauf si ce n'est pas elle qui l'a envoyé... prononça Harold.

– Quoi ? Je vous suis plus là les gars... se désola le jumeau.

– C'est pourtant pas compliqué Krane, ça veut dire qu'on est tombé dans un piège de Viggo, informa Kognedur.

– Encore ?! s'exclama Kranedur.

– Est-ce que l'un d'entre vous peut m'expliquer ce qui se passe ? intervint Mala.

Varek sortit la lettre reçue plutôt dans la journée et la tendit à la reine de l'île :

– Voici le message que l'on a reçu de votre part.

La femme aux cheveux courts le parcourut avec intérêt avant d'affirmer :

– Il est évident que ce message est un faux. Je n'aurais jamais qualifié d'«hommes » les espèces de rats qui travaillent pour Viggo, ce sont des chasseurs, rien de plus, rien de moins.

Dans son coin, Harold était en train d'essayer de donner du sens à la situation qui se jouait devant lui sans vraiment qu'il se sente pris dedans. Puis, au bout d'un petit moment de réflexion, c'est comme si tout s'éclairait d'un seul coup. Tandis que tous les autres étaient en train de s'échauffer sur le sujet, il articula le prénom de sa petite amie.

– Il faut qu'on y retourne ! Elles sont en danger ! s'écria le jeune homme.

– Mais enfin Harold, de quoi tu parles ? questionna Varek.

– Les filles ! Astrid. Ingrid. Elles sont en danger ! C'est un piège ! Viggo va leur tomber dessus ! Sur la Rive ! Il faut qu'on y aille, maintenant.

– Mais enfin, pourquoi est-ce que Viggo voudrait s'en prendre à elles ? demanda Rustik.

– Je ne sais pas encore mais on ne va pas tarder à le savoir. Dragonniers, on décolle !

Ils s'envolèrent alors à toute vitesse dans la direction opposée, abandonnant Mala au passage.

– Comment j'ai encore pu tomber dans le piège ? s'énerva Harold.

– C'est vrai que ça commence à faire beaucoup, intervint Kranedur.

Le fils de Stoïk adressa un regard triste à son ami, défait. Les autres lui lancèrent un regard noir de reproches.

– Ça va aller Harold, c'est d'Ingrid et Astrid qu'on parle là, s'empressa d'ajouter Varek.

Cependant, le jeune homme ne semblait pas rassuré pour autant. Bien au contraire, son estomac lui faisait mal tellement il avait peur pour elles. Il s'en voudrait toute sa vie si jamais il leur arrivait quelque chose.

Mais quand ils aperçurent la Rive au loin, ils savaient déjà qu'il était déjà trop tard. Les bateaux de Viggo encerclaient l'île et aucune trace des filles ne se présentait à l'horizon. Ils s'approchèrent de leur base, c'est là qu'il les vit, qu'il la vit, enchaînée solidement au mât d'un de leur navire. Elle se débattait, tentant de venir à bout de ses liens, donnant des coups de pieds à quiconque essayait de l'en empêcher mais lorsqu'elle le vit, elle stoppa toute activité contestataire.

– Harold ! cria-t-elle.

– Astrid ! Est-ce que ça va ? s'écria-t-il.

– C'est un piège Harold ! Ne l'...

Le chef des chasseurs de dragons lui avait collé sa main sur sa bouche délicate.

– Je t'interdis de la toucher ! hurla Harold.

Krokmou émit un grognement qui se voulait plus que menaçant.

– Mon cher Harold, on n'attendait plus que toi... et ton furie nocturne, ricana Viggo.

Le jeune garçon fronça les sourcils.

– Krokmou ? Qu'est-ce que tu veux Viggo ?

– Ce que je veux ? Lui bien sûr ! Et la lentille de cette chère Ingrid...

La brune apparut alors aux côtés de Viggo, retenue par des gardes. Il l'attrapa par le menton en souriant puis la relâcha.

– C'est aussi simple que ça.

– Mais de quelle lentille parle-t-il Ingrid ? s'étonna Harold. Et pourquoi aurais-tu besoin de Krokmou ?

– Harold, tu sais aussi bien que moi comment fonctionne l'Œil de dragon donc je ne doute pas que tu trouveras la réponse par toi-même.

Harold ne mit pas plus de deux secondes à comprendre.

– Tu cherches des furies nocturnes ?! Mais pourquoi ? Dans quel but Viggo ?

– Ça, ce ne sont pas tes affaires mon garçon. Maintenant, soyez raisonnables tous les deux, donnez-moi ce que je demande.

– Sinon quoi ?

– Tu oses poser la question cher Harold ? Ryker !

Le frère de Viggo se positionna alors devant Astrid et plaça son arme tranchante sous le cou de la jeune fille.

– Non ! hurla Harold.

– Quand à toi Ingrid, n'as-tu pas gardé au fond de toi l'espoir de retrouver un jour ton frère ?

Ingrid et Harold se regardèrent, pétrifiés. Viggo donna un signe de tête à l'un de ses hommes de main. Deux hommes sortirent alors avec un prisonnier dont le visage était caché par un sac en toile de jute. Celui-ci se débattait mais les hommes le maintenaient fermement. Le chef des chasseurs de dragons leur indiqua un nouveau signe de tête. On lui découvrit donc le visage.

– Dagur... ? murmura Ingrid d'une voix tremblante.

Harold avait les yeux écarquillés de stupeur.

– Voilà le marché. La lentille et le furie nocturne contre cette chère Astrid et ce cher Dagur.

Ingrid tourna la tête vers Harold.

– Je suis désolée Harold.

– Ingrid...

La brune déposa la lentille entre les mains de Viggo Grimborn.

– Sage décision, jeune fille. Relâchez-le.

Dagur fut libéré et atterrit dans les bras de sa sœur dans une accolade affectueuse.

– Hé bien, qu'attends-tu Harold Haddock ? Tu veux vraiment que je fasse mourir ton amie sous tes yeux, là tout de suite ? Ryker !

Son frère réduisit la marge qui existait entre le cou de la jeune fille et son épée. S'en était trop, les Grimborn allaient beaucoup trop loin.

– C'est bon Viggo, t'as gagné...

Mais il n'eût pas le temps de terminer sa phrase. Contre toute attente, le furie nocturne poussa un rugissement sous la forme d'une onde de choc ce qui conduisit l'ensemble des membres de l'équipage y compris les frères Grimborn à se retrouver à terre. Il s'avança vers Astrid avec son fidèle dragonnier sur le dos et à l'aide de son épée de feu brûla les liens de la blonde. Elle monta sur le dos de Krokmou et celui-ci décolla en tentant d'échapper aux hommes qui essayaient déjà de le récupérer.

– Attrapez-le ! hurla Viggo.

Ils volaient au-dessus de l'eau quand le dragon fut finalement pris dans leurs filets. Harold et Astrid tombèrent alors dans la mer sans avoir eu le temps de prendre leur respiration. Ils regagnèrent bientôt la surface pour assister au triste spectacle de la capture du meilleur ami du jeune garçon. Krokmou lui adressa un regard triste.

– Krokmou !

– Adieu Harold, j'ai été bien heureux de faire ta connaissance, déclara Viggo.

Les bateaux s'éloignèrent alors de la Rive laissant l'ensemble des dragonniers abasourdis. Harold tapa un poing dans l'eau. Astrid lui posa une main rassurante sur son épaule gauche. Son regard se posa alors sur elle. Il esquissa un sourire aux sentiments mitigés mais soulagé.

– Oh Astrid, Thor merci, tu vas bien ! s'exclama-t-il en la prenant dans ses bras. J'ai eu tellement peur pour toi...

...

Viggo parti, la bande se remettait à peine de ses émotions. Il avait emmené Krokmou avec lui. Les interrogations quand à ses motivations se bousculaient dans la tête des dragonniers mais ils n'avaient pas encore la tête à ça. Dagur était de retour. C'était comme s'il avait trompé la mort de leur point de vue. Ingrid était sous le choc, comme tout le monde, mais elle se réjouissait du "retour" de son frère dans le monde des vivants. Alors voilà ce que les dragonniers faisaient, ils fêtaient son retour. Tout le monde excepté Astrid. Cette dernière était parti s'isoler dans sa chambre sans que personne ne sache pourquoi.

– Mais raconte-nous, on te croyait tous mort ! s'exclama Varek.

– On t'as vu disparaître dans la fumée ! affirma Kranedur.

– Comment t'as fait pour survivre ? demanda Rustik.

– En fait, quand je me suis jeté dans les navires en flammes avec Ombre Tueur, les hommes de Viggo nous ont pas tué, ils nous ont capturé et depuis je suis leur prisonnier. Je ne sais pas ce que mon dragon est devenu.

– Alors la lettre que j'ai reçue, elle était bien de toi ?

– Tu as reçu ma lettre ? s'étonna Dagur.

– Oui et aussi celle que tu m'avais laissée avant de partir...

– Ingrid...

– Je sais que tu n'as pas tué notre père.

Le roux sourit et prit de nouveau sa sœur dans ses bras. Harold observait la scène avec intérêt, il avait finalement eu raison d'accorder sa confiance à son ancien ennemi. C'est là qu'il constata l'absence d'Astrid.

– On va pouvoir passer à table ! s'exclama Ingrid.

– Commencez sans moi, je vais voir où est passé Astrid, indiqua Harold.

– Je crois qu'elle est montée dans sa hutte, va y jeter un œil, l'informa la brune.

Sur le conseil d'Ingrid, le garçon se dirigea vers la hutte d'Astrid. Il frappa. Personne ne répondit alors il se décida à entrer. La jeune fille était allongée sur son lit, tournant le dos au jeune homme.

– Astrid ?

– C'est toi Harold ?

– Est-ce que ça va ?

– J'ai pas très faim, c'est tout. Mais vas-y, va les rejoindre, t'en fais pas pour moi.

– A vrai dire, je n'ai pas très faim non plus...

Il s'approcha du lit de la jeune femme et s'assit sur le rebord de celui-ci. Il caressa l'épaule de celle-ci.

– Dis-moi ce qui ne va pas Astrid.

Elle le regarda puis baissa les yeux, hésitante. Elle finit par se relever en reportant son regard sur lui.

– Tout est de ma faute.

Son petit ami afficha une mine confuse.

– Quoi ?

– C'est ma faute si Krokmou s'est fait capturé... J'm'en veux tellement Harold si tu savais !

– Qu'est-ce que tu racontes ? Rien de ce qui est arrivé n'est de ta faute, ne crois pas ça Astrid !

– Mais si tu n'avais pas eu à choisir entre lui et moi, il serait toujours là, dit-t-elle au bord des larmes.

Harold soupira en la prenant dans ses bras, il lui caressa le dos pour la rassurer puis il prit son visage entre ses mains. D'une voix douce, il déclara :

– Si c'était à refaire, je le referais Astrid. Je t'aime, n'en doute jamais.

Elle ferma alors les yeux, quelques larmes débordant de ceux-ci, et le beau brun vint coller ses lèvres aux siennes.

– On ramènera Krokmou. Et on le fera ensemble, en équipe.

Astrid sourit à cette dernière remarque. Ils s'allongèrent sur son lit, entrelacés.

– Maintenant dormez gente dame, une longue journée nous attend demain.

La respiration de la jeune fille se calqua à celle de son meilleur ami tandis que celui-ci se demandait à quand remontait la dernière fois où ils s'étaient retrouvé dans une situation semblable à celle qu'ils vivaient maintenant. Il s'en souvint subitement ; c'était lorsqu'ils avaient perdu l'Œil de dragon.

L'Œil de dragon était à présent entre les mains de Viggo Grimborn. Harold avait lamentablement échoué : il n'avait pas réussi à ramener Ingrid et Sonnovent qui se trouvaient Thor sait où et par-dessus tout, il avait perdu l'Œil de dragon. Harold s'en voulait énormément, il se croyait responsable de cette situation. En réalité, les évènements l'avaient largement dépassé. Lui et toute la bande se trouvaient désormais dans une position délicate, ils devaient à tout prix récupérer l'artefact mais ils étaient seuls face au chef des chasseurs de dragons. Cependant, Harold avait compris qu'il n'était plus question de jouer maintenant : aucune erreur ne lui serait permise de nouveau. Un silence de plomb pesait sur la troupe des dragonniers depuis déjà un bon moment. Rustik finit par se décider à le briser.

– Bon, c'est pas que je m'ennuie là mais qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Harold avait encore le regard perdu dans l'océan, tenant la pièce de l'honorable chef viking fermement dans sa main droite.

– On rentre sur la Rive, déclara-t-il froidement, fixant toujours l'horizon.

Astrid ouvrit de grands yeux étonnés, elle n'avait pas l'air en accord avec la décision du jeune homme.

– Quoi ? Tu veux qu'on retourne à la Rive ? Après tout ce qui vient de se passer ? La situation est trop grave Harold, on doit en parler à ton père.

Harold se retourna alors pour lui faire face.

– Non Astrid, il est hors de question d'impliquer mon père là-dedans.

– Mais pourquoi ? s'insurgea-t-elle.

– Astrid, si on s'est éloigné de Beurk je crois que c'était pour une raison bien précise... commença-t-il.

– Visiblement pas celle que je m'étais imaginée... le coupa-t-elle.

– Enfin, tu l'as dit toi-même : on n'est plus des enfants ! s'exclama Harold. On peut gérer nos problèmes tout seul, on n'a pas besoin de l'appui de Beurk pour ça.

La discussion prenait de plus en plus d'ampleur et l'agitation se faisait pressentir, ce qui ne laissa pas le groupe indifférent. Ceux-ci s'étaient mis quelque peu en retrait, analysant la situation.

– Bon qu'est-ce qu'on fait ? On les laisse se disputer jusqu'à ce qu'ils tombent d'accord ou on intervient ? demanda Kognedur.

– Très bonne question frangine, nous sommes face à un vrai dilemme : devons-nous les laisser faire et assister à leurs désaccords, ma foi, plutôt plaisants ou alors briser ce moment si magique où ces deux âmes fragiles luttent l'une contre l'autre ? Hum... choix difficile... répondit Kranedur, se frottant le menton en plissant les yeux.

– Roh... Vous êtes vraiment des têtes de moutons vous deux... soupira Rustik.

– Bon on va faire autrement, intervint Varek, je vais leur parler.

Il se dirigea alors vers Harold et Astrid qui étaient à présent debout face à l'autre, se lançant des regards noirs. Astrid pointait Harold du doigt.

– Et tu sais que j'ai raison ! finit-elle en croisant les bras.

– Astrid, c'est non. On rentre sur la Rive, c'est non-négociable, rétorqua Harold.

– Bon alors, qu'est-ce qu'on fait ? demanda simplement Varek.

– T'as entendu le chef ? On rentre sur la Rive ! s'exclama Astrid, agacée.

Elle grimpa sur Tempête et s'envola à toute vitesse en direction de la Rive du dragon. Harold lâcha un soupir d'exaspération et se mit à la suivre. Varek se tourna vers le reste du groupe.

– Allez, on les suit.

– Hum... Y a de l'eau dans le gaz, on dirait... sourit Kognedur d'un air vicieux.

– Y a de l'eau dans quoi ?s'interrogea Kranedur.

– Rah... Tu comprends vraiment rien à rien Krane... souffla-t-elle.

Ils se rendirent ainsi jusqu'à la Rive du dragon. A leur arrivée, Astrid s'était précipitée vers sa hutte sans se retourner. Harold lui courrait après, il ne voulait pas se fâcher avec elle, elle était sa meilleure amie. Astrid referma violemment la porte de sa hutte derrière elle. Arrivé au niveau de la porte, Harold hésita à frapper mais il finit par se décider, rongé par la culpabilité.

– Astrid, on peut parler s'il te plaît ?

– Va-t-en Harold.

– Enfin Astrid, cette situation est ridicule !

Harold était en colère, il ne voulait pas se coucher sachant qu'il ne s'était pas réconcilié avec la jolie blonde. Comme aucune réponse ne lui parvint, il prit son courage à demain et entra.

– Harold... commença-t-elle.

– Bon Astrid, je sais que tu n'apprécies pas ma décision et je te comprends, je t'assure mais crois-moi, c'est ce qu'il y avait de mieux à faire. Tu connais mon père, il exagère toujours tout. Si on l'avait mêlé à toute cette histoire, il aurait tout pris en mains tout seul et on n'aurait été plus d'aucune utilité. Or c'est notre problème, c'est moi qui suis parti et qui vous ai entraîné avec moi dans tout ça. Je suis le seul responsable et je dois en assumer les conséquences maintenant. On doit apprendre à se débrouiller tout seul Astrid...

La jeune femme s'avança alors vers lui, elle releva la tête en passant une main dans ses cheveux puis posa les mains sur sa taille et sourit.

– Bon d'accord, t'as raison Harold mais tu n'as pas à faire ça tout seul, on est tous responsables dans cette histoire alors on va agir en équipe, compris ?

Harold sourit.

– Pas de problème.

– Et une dernière chose, promets-moi que si ça dégénère vraiment, on en informera ton père ? dit-elle, sérieuse.

– Je te le promets.

Ils se sourirent mutuellement et Astrid vint naturellement se blottir dans les bras d'Harold.

– Merci, murmura-t-elle.

Ils se séparèrent ensuite et Harold se dirigea vers la porte.

– Bonne nuit Astrid.

– Bonne nuit Harold.

C'était vraiment à partir de ce moment-là que la signification du mot « équipe » avait commencé à changer et à prendre tout son sens en ce qui les concernait. A présent, lorsqu'ils parlaient d'équipe c'était en tant que couple. Harold observa Astrid dormir. Elle était si belle quand elle dormait. Puis se fut bientôt lui qui se laissa peu à peu aller au sommeil.

Le lendemain, lorsque la Rive s'éveilla, il fut temps pour Ingrid de révéler ce qu'elle savait sur la lentille qu'elle avait remise plus tôt à Viggo.

– Ok Ingrid, dis nous ce que tu sais.

– Très bien. Cette lentille, je l'ai trouvé sur cette fameuse île qu'ils veulent trouver.

– L'île des furies nocturnes, c'est bien ça ? demanda Dagur.

La brune hocha la tête. Les yeux d'Harold s'écarquillèrent à cette révélation.

– Tu veux dire que... Tu l'as trouvé ?! s'étrangla-t-il presque.

– Comment t'as fait ? s'étonna Astrid.

– Vous savez, je l'ai découverte complètement par hasard ! C'était à l'époque où moi et Sonnovent voyagions seules toutes les deux. On s'était reposé sur cette île avant de repartir le lendemain. C'est là que j'ai trouvé cette lentille, cachée dans le tronc d'un arbre, comme s'il ne fallait pas la trouver. J'ai alors commencé à me poser des questions puis j'ai reconnu le symbole sur la lentille, même si c'était extrêmement petit, j'ai reconnu la forme qui était gravée sur le verre. C'était un furie nocturne. C'est là que j'ai compris, j'étais sur leur île, raconta Ingrid.

– Et alors, tu as pu en approcher ? s'excita le jeune dragonnier.

– Harold, dit-elle en marquant une pause.

Elle posa ses mains sur ses épaules.

– Ils étaient partis.

– Quoi ? Comment ça ?

– Il n'y avait aucun furie nocturne sur cette île. Il n'y avait que des ossements, des squelettes dont on pouvait aisément deviner la forme...

– Tu veux dire que...

– Je pense qu'on les a exterminé Harold...

Le futur chef en resta bouche-bée. Tout espoir d'un jour réunir Krokmou avec les siens venait de s'envoler.

– Comment tu peux en être aussi sûre Ingrid ? l'interrogea Kognedur.

– Comme je vous l'ai dit, tout ce qu'il y avait sur cette île c'étaient des carcasses de dragons morts mais ce n'est pas tout. En fait, contrairement à ce que nous pensions Sonnovent et moi, nous n'étions pas seules sur cette île. Il y avait un Chant Funeste.

– Tu crois que c'est lui qui est responsable de la mort des furies nocturnes ?

– J'en suis même certaine mais ce dont je suis encore plus sûre c'est qu'il n'est pas arrivé sur cette île par hasard, on l'y a introduit. Voilà ce que je pense : des chasseurs de dragons avaient peut être voulu éloigner les furies nocturnes de leurs îles afin de les attraper plus facilement et ils pensaient que le Chant Funeste remplirait cette tâche. Cependant, ils ne savaient peut être pas que celui-ci mangeait ses victimes ! Résultat, ils se sont retrouvés complètement dépassés par la situation et n'ont plus osé revenir sur l'île et y ont donc laissé la lentille pour que plus personne n'y retournent !

La théorie d'Ingrid semblait tenir la route mais les dragonniers semblaient perplexes. Une question restait toujours en suspens : pourquoi Viggo voulait-il à ce point se procurer des furies nocturnes ?

– Pourquoi ne pas nous en avoir parlé avant ? demanda soudain Harold.

– Et bien tout simplement parce que cette île est dangereuse Harold ! Et je n'avais pas envie de te faire de la peine avec toute cette histoire.

– C'est gentil Ingrid mais maintenant grâce à toi, on sait qu'il faut agir vite si on veut pouvoir sauver Krokmou. Cette île est loin d'ici ?

– Je dirais à deux jours d'ici en bateau.

– Maître Harold ! s'écria une voix.

Ce dernier tourna alors la tête, c'était Johann le négociant.

– Johann ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?

– Oh sir Harold ! Je suis venu vous informer d'une nouvelle peu réjouissante concernant Viggo et ses trafics de reptiles volants ! s'écria Johann, tout essoufflé.

– Viens Johann, rentre t'asseoir et explique nous ce que tu as nous dire calmement, l'invita Harold.

– Et en abrégeant si possible ! ajouta Rustik ironiquement.

Harold lui lança un regard noir. Johann s'installa alors à la table des dragonniers et ces derniers approchèrent pour écouter attentivement ce qu'il avait à leur dire.

– Voyez mes bons amis, j'ai comme qui dirait surpris une conversation sans le vouloir dans une taverne qui, ma foi, était plutôt charmante. La nourriture y était délicieuse et...

– Johann, s'il te plaît, intervint Harold en faisant signe au marchand de revenir à l'essentiel.

– La conversation Johann ? insista Astrid.

– Ah oui ! s'exclama le vieil homme. Deux chasseurs parlaient entre eux et ils disaient que leur maître préparait un piège à l'encontre de votre personne, sir Harold. Ils disaient que c'était dans la finalité de vous soutirer un bien précieux, votre dragon, le furie nocturne. A ce que j'ai compris, il leur était essentiel pour retrouver une île perdue.

– Oui on sait tout ça Johann, Viggo est déjà venu... avoua Varek.

– Est-ce que ses hommes ont évoqué autre chose ? Est-ce qu'ils ont dit pourquoi ils devaient se rendre là-bas ? le questionna Harold.

– Laissez-moi voir... Oui ! Je crois me rappeler que ça a un rapport avec un de leur grands acheteurs... Oui, l'un deux leur a passé commande d'une grande cargaison de furies nocturnes ! Il est prêt à les payer pour un bon prix, paraît-il.

Le jeune homme jeta alors un regard à l'ensemble des dragonniers.

– La voilà sa raison... Merci Johann.

– A votre service, maître Harold.

– Ce qui veut dire que Viggo nous tuera si on essaye de saboter cette mission ! s'exclama Varek.

– C'est bien plus grave qu'on ne se l'était imaginé Harold, qu'est-ce qu'on fait ? somma Ingrid.

– Je pense qu'il va falloir qu'on unisse nos forces si on veut pouvoir battre Viggo cette fois-ci, annonça le jeune homme. On part chez les Défenseurs des ailes.

Ils décollèrent alors tous en direction de l'île de Mala.

...

Après avoir expliqué toute l'histoire à la reine de la terre insulaire, celle-ci accepta volontiers de les aider. Pour elle, ce serait l'ultime bataille, leur dernière chance d'anéantir Viggo. Elle ne voudrait rater ça pour rien au monde. Son peuple s'était montré concilient, il ne leur restait plus qu'à élaborer un plan infaillible afin de mettre à mal les chasseurs de dragons une fois pour toute. D'autant plus que pour la première fois, ils avaient un coup d'avance sur lui.

– On est bien d'accord, il n'est pas question de les tuer ? demanda une dernière fois Harold.

– Tout à fait, ils auront d'abord droit à un jugement, répliqua Mala.

– On sait tous que ça revient au même, souffla Kranedur à sa sœur en pouffant de rire.

– Tais-toi, abruti ! le réprimanda-t-elle.

Mala et Harold se serrèrent la main comme deux vrais chefs de guerre. La bataille allait pouvoir commencer.

Ils ne mirent pas longtemps à retrouver la trace de Viggo et ses hommes, ils étaient déjà arrivés sur l'île des furies nocturnes. Les soldats de Mala étaient déjà partis à l'abordage des navires de Viggo. Les combats rapprochés avaient rapidement suivis ces assauts organisés. L'armée de Mala semblait prendre l'avantage mais rien n'était encore gagné. De leur côté, les dragonniers tentaient de retarder la progression des chasseurs de dragons sur l'île en incendiant leurs bateaux. Mala se battait aux côtés de ses hommes tandis qu'Harold avait pris en chasse Viggo qui se dirigeait vers l'île avec Ryker qui tenait fermement Krokmou. Dagur l'accompagnait.

– Tu ne trouveras rien ici Viggo.

L'intéressé leva les yeux vers celui qui l'avait interpellé.

– Au contraire Harold, ces furies nocturnes vont m'enrichir au-delà de l'imaginable ! s'exclama le maître des chasseurs de dragons.

– Sauf s'il n'en reste plus aucun.

– Qu'est-ce qu'il raconte encore ? grogna Ryker.

Harold se rapprocha alors du duo Grimborn.

– Tu es piégé Viggo, rends-toi, maintenant.

– Jamais ! hurla-t-il.

Contre toute attente, Viggo grimpa sur le dos du reptile aux écailles noires et s'éloigna du petit groupe à vue d'œil.

– Vas-y Harold, je m'occupe de lui ! lança Dagur au jeune homme.

Harold courut alors à la recherche d'un compagnon ailé en faisant signe à ses coéquipiers de l'aider. Il sentit alors des griffes l'agripper. C'étaient Astrid et Tempête. La blonde aida alors le jeune garçon à monter sur le dos de sa dragonne. Ils poursuivirent alors Viggo qui était juché sur Krokmou. Heureusement pour eux, de nouveau libre, le dragon tenta par tous les moyens de faire tomber son nouveau cavalier à terre. Lorsqu'ils finirent par les trouver, le duo improbable volait très bas. Harold sauta de Tempête pour atterrir sur le dos de son meilleur ami. Il poussa Viggo mais comme il se débattait en même temps, entraîna le viking avec lui dans sa chute. Une fois à terre, un combat à l'épée s'opéra entre les deux hommes. Harold porta le premier coup mais le stratège qu'était Viggo n'eut aucun mal à rattraper son retard. Il frappa à son tour mais beaucoup plus fort que ce qu'Harold pourrait jamais faire. Mais le fils de Stoïk la brute avait plus d'un tour dans son sac et c'est à ce moment précis qu'il alluma son épée de feu afin de surprendre son adversaire qui s'y brûla. Alors qu'Harold pensait avoir repris la main sur son ennemi juré, celui-ci ne se laissa pas impressionné par ses tactiques innovatrices et reprit rapidement le dessus sur le jeune garçon qui se trouva à terre, à la merci de Viggo Grimborn. Astrid qui observait la scène, faillit intervenir mais elle fut devancée par un sauveur inespéré. Le Chant Funeste. Viggo eut à peine le temps de comprendre ce qui lui arrivait qu'il fut aspergé d'ambre dans laquelle il était à présent prisonnier. Le dragon partit alors avec sa victime tandis qu'Astrid s'empressa de récupérer son petit ami avec l'aide de Krokmou. Tout ce qu'ils purent distinguer fut le cri glaçant du redoutable chasseur.

Ils s'enfuirent alors à toute vitesse vers les côtes de l'île afin d'échapper à l'imposant dragon qui ne tarderait pas à revenir. Harold caressa affectueusement la tête de son meilleur ami et celui-ci lui répondit chaleureusement sous forme d'un roucoulement de plaisir. Mais il ne fallait pas perdre de vue que le temps jouait contre eux.

– Plus vite ! cria Harold.

– On fait ce qu'on peut ! clama Astrid.

Dagur et Ryker s'affrontaient toujours dans un combat violent. Aucun des deux ne semblait prendre le dessus sur l'autre. Le cri du Chant Funeste ne tarda pas à retentir de nouveau.

– Il arrive ! Dagur, cours ! hurla le brun à l'intention de son nouvel ami.

Le chef des Parenvrilles tourna alors la tête et c'est là qu'il le vit. Il se mit à courir et Krokmou ne tarda pas à l'attraper tandis que Ryker en était toujours à se demander ce qui se passait. Il finit par tourner la tête vers la chose qui allait le mener à sa perte avant de se faire recouvrir d'une substance orange qui le figea instantanément. S'en était fini des frères Grimborn.

Il ne leur restait à présent que peu de temps avant que le Chant Funeste ne se manifeste de nouveau.

– Astrid, dis à tout le monde d'arrêter les combats. Il me reste encore une chose à faire.

– Et vous, vous allez où ?

Sa question resta sans réponse, ils étaient déjà partis.

Krokmou et son cavalier traversèrent les flammes afin d'atteindre le bateau de Viggo. Ils finirent par atterrir non sans piquer la curiosité de Dagur.

– Qu'est-ce que tu cherches, mon frère ?

– L'Œil de dragon. Il faut qu'on le récupère.

– Je te suis.

Pendant ce court temps, Astrid était allée informer Mala de la situation et à elles deux, elles avaient prévenu leur armée de ce qui arrivait. Alors que tout le monde commençait à évacuer l'île, les chasseurs de dragons ne comprenaient pas ce qui se passait. Bientôt, le Chant Funeste refit surface, seulement il n'était plus seul, d'autres l'accompagnaient et Harold ainsi que Dagur n'étaient pas encore revenus. Astrid et Ingrid commençaient à se faire du souci pour eux tandis qu'ils réapparurent dans le ciel plein de fumée auprès des deux jeunes filles qui comptaient le plus à leurs yeux.

– On est là !

Astrid plissa les yeux en hochant la tête. Ils s'éloignèrent ensuite le plus loin possible de l'île tout en aidant les bateaux de Mala à aller plus vite en les tirant. Bien qu'ils se retrouvèrent assez vite hors de danger, ils purent néanmoins observer le carnage qui se déroulait à des centaines de mètres non loin d'eux.

– La mission a été remplie avec succès, rentrons à présent, déclara Mala.

Peu de temps après,ils se retrouvèrent chez elle et elle les félicita du déroulement de la mission.

– Mais je croyais que vous souhaitiez un jugement équitable pour les frères Grimborn.

– C'est ce que j'ai dit, en effet. Mais tu sais aussi, mon cher Harold, que le seul jugement en lequel j'ai confiance est celui des dragons. Et ils ont décidé de les éliminer.

Cette femme l'impressionnait, vraiment. Elle avait réponse à tout et gardait toujours la tête froide. Harold se contenta d'approuver ce qu'elle disait d'un semi sourire qu'il accompagna d'un haussement d'épaule.

– J'ai été ravie de combattre à tes côtés, Harold Haddock. Au plaisir.

– Moi aussi Mala. Merci encore pour votre aide. A bientôt, j'espère.

– Au revoir Harold.

Leurs adieux présentés à la reine des Défenseurs des ailes, il était pour eux temps de partir. Ils se trouvaient au bord de l'île, point duquel ils comptaient partir pour économiser au maximum les forces de leurs dragons.

Ce fut ce moment précis que choisit l'intrépide Hofferson pour venir frapper son bien aimé dans l'épaule.

– Aïe ! s'écria Harold, surpris.

– Ça, c'est pour m'avoir fait peur.

Harold compris alors instantanément où elle voulait en venir. Il la saisit par la taille et vint l'embrasser sur les lèvres devant l'ensemble du groupe. Tant qu'à officialiser la chose, autant y aller à fond. Il finit par se détacher d'elle et déclara, la regardant droit dans les yeux :

– Et ça, c'est pour tout le reste.

Elle sourit et ils se prirent tous les deux dans les bras. Puis, ils se retournèrent vers la bande pour apprécier leurs réactions. Ingrid le savait déjà donc pas de surprise pour elle, Varek ne semblait pas l'être non plus. Dagur était heureux pour eux tandis que les jumeaux paraissaient ne pas comprendre. Quand à Rustik, il avait l'air comme soulagé.

– Vous étiez ensemble pendant tout ce temps et vous nous avez rien dit ?! s'énerva Kognedur.

– Qu'est-ce qui vient de se passer là au juste ? demanda Kranedur.

Sa sœur soupira d'agacement. Mais ce fut la réaction de Rustik qui les étonna le plus. Celui-ci s'approcha d'eux et d'Harold plus particulièrement.

– Enfin ! C'est pas trop tôt depuis le temps !

– Rustik ?

– Quoi ? Avec toutes les perches que je t'ai tendues, j'ai bien cru que tous mes efforts n'avaient servi à rien mais quand je vous vois tous les deux, je m'aperçois que ça en valait la peine ! s'exclama-t-il.

– Mais qu'est-ce que tu racontes Rustik ? demanda Harold, un peu abasourdi par les propos du viking.

– Attends, tu ne croyais quand même pas que j'étais réellement sur Astrid ?

Il commença à rire.

– C'était pour te rendre jaloux, vieux !

– On en apprend vraiment tous les jours... souffla le jeune homme.

– Bon, puisqu'on en est dans les révélations aujourd'hui, Dagur et moi avons quelque chose à vous annoncer également, intervint Ingrid.

– Me dites pas que vous sortez aussi ensemble vous aussi ?! l'interrogea le jumeau. Parce que là, ça serait vraiment bizarre...

– Non Kranedur, rassure-toi, il ne s'agit pas de ça. Dagur...

– Et bien en fait, Ingrid va se joindre à moi pour diriger les Parenvrilles à mes côtés et reprendre la place qui lui revient de droit, annonça Dagur en souriant avec sincérité.

– Ouah Ingrid, c'est génial, affirma Harold.

Astrid s'avança vers elle.

– Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ?

– Astrid, on ne se sépare pas tu sais, dit-elle en la prenant dans ses bras.

– On continuera à se voir alors ?

– Je te le promets.

Ça faisait beaucoup d'au revoir en une journée mais les dragonniers avaient déjà surmonté bien pire que ça.

– Au fait Harold, qu'est-ce que tu vas faire de... enfin tu vois de quoi je parle ? questionna Dagur.

Harold sortit alors quelque chose des affaires de Krokmou. Il soupesa l'objet dans ses mains.

– L'Œil de dragon ?

Il marqua une pause et observa attentivement l'artefact.

– Je pense qu'il a causé beaucoup trop de dégâts.

Il avait dit cette phrase avec un sérieux qui fit frissonner les dragonniers. Tout à coup, il se dirigea vers la pointe de la falaise sur laquelle il se trouvait et laissa tomber le vieil objet dans l'océan.

– Harold ! s'écria Varek. Mais tu es fou ou quoi ? Toutes ces connaissances... perdues à jamais au fond de l'océan... Comment on va faire maintenant pour chercher de nouvelles espèces de dragons ?

Harold arbora alors un sourire satisfait.

– On le fera à l'ancienne, en découvrant le monde par nous-mêmes Varek.

Ce dernier semblait éprouver un sentiment mitigé mais il savait que le jeune garçon avait raison. Ils remontèrent tous sur leurs dragons, s'apprêtant à s'envoler. Harold se réajusta sur sa selle avant d'ajouter :

– Il est temps de rentrer à la maison.

FIN.