Disclamer : Rien ne m'appartient, tout le mérite revient à François Descraques qui a crée Le Visiteur.

Paring : Raph&LeVisiteur.

Rating : M sans aucun doute possible.

Spoiler : je place cette histoire à la fin de la saison 4, mais avec une petite modification : ici, Le Visiteur ne décide pas tout de suite de reprendre les missions. Et ça ne tient pas compte de La Meute non plus.

Blabla de l'auteure : Alors là, je sors le gros WARNING : si vous êtes encore pur(e) et innocent(e)... qu'est-ce que vous foutez là, d'abord ?! XD ... Donc, je disais, si vous êtes encore pur(e) et/ou innocent(e), ce chapitre n'est pas pour vous. C'est le dernier, et il contient (enfin) le LEMON, détaillé toussa toussa.

Donc, pour ceux/celles qui l'attendait : Enjoy !

En espérant vous plaire.


Raph s'était roulé en boule dans le canapé. Les mots du Visiteur tournaient en boucle dans sa tête, assourdissants. Il avait raison. Attendre un délai « convenable » avant d'aimer quelqu'un, c'était une connerie. Tout chez son compagnon était hors des normes alors pourquoi vouloir faire de leur relation un pastiche de celle qu'il avait eu avec Stella ? Surtout quand on voyait le résultat. Et puis, il fallait qu'il arrête de se voiler la face : il avait envie de ce mec, son corps le lui faisant bien comprendre dès qu'ils se touchaient. Et même quand ils ne se touchaient pas, d'ailleurs.

Alors Raph fut forcé de se rendre à l'évidence, même si le chemin pour s'y rendre s'était fait à pied et à reculons. Il avait juste peur. Et il en avait plus que marre de laisser sa vie être régie par la peur. Celle de ne pas avoir d'amis, celle de perdre la femme qu'il pensait être la bonne, celle d'être laissé de coté, d'être abandonné… Avec résolution, il sortit de sa bulle douillette et retourna dans sa chambre. Ce soir il allait prendre sa vie en main, faire ce qu'il avait envie, retrouver ce sentiment que rien n'était impossible dés qu'il était près du Visiteur, ne pas écouter son cerveau qui paniquait.

Prendre la pose, prendre la photo, ajouter un « radinez-vous » en légende, cliquer sur envoyer. Tout faire s'en prendre le temps de réfléchir, pour ne pas reculer. Maintenant attendre. Angoisse, hésitation, incertitude, excitation, impatience, nervosité. Il ne pensait pas qu'on pouvait éprouver autant d'émotions en même temps. Le bruit de la matérialisation temporelle le fit sursauter et il se retourna pour faire face à son compagnon qui le dévorait littéralement des yeux.

_ Je ne pensais pas avoir de tes nouvelles aussi rapidement.

La voix du Visiteur débordait de stupre. Il sortit son téléphone, pianota rapidement dessus pour faire apparaître la photo et tourna l'écran vers Raph.

_ Ni de si agréable manière.

Le jeune hirsute se sentit rougir en se revoyant sur l'écran, il ne pensait pas que le rendu ferait si… sensuel ? Il y était torse nu, une main descendant un coté de son pantalon, laissant ainsi entre-voir le haut d'une hanche à la peau plus claire qui tranchait avec la naissance brune de la toison pubienne.

_ Vous aviez raison, pourquoi attendre ?

_ T'en es sûr, Raph ? Il n'y aura pas de retour en arrière possible après.

Le Visiteur s'était rapproché d'un pas et caressa la joue du jeune homme d'un pouce tendre. Et juste ce geste suffit à le conforter dans son choix.

_ Je sais, lui murmura-t-il en réponse, et je n'en veux aucun.

Raph prit la main calleuse et en embrassa la paume. Quand il leva la tête, il fut entraîné dans un baiser empressé auquel il répondit avec autant de précipitation. C'était comme si leurs corps, reléguant cerveaux aux oubliettes, cherchaient à se fondre en un tout. Leurs mains étaient partout, cherchant, détachant, dénouant, enlevant tout ce qui les gênaient sur leur passage. Autour d'eux, leurs vêtements formèrent un tas informe sur lequel vinrent tomber les lunettes du Visiteur et sa machine, spectateurs immobiles et silencieux de ce qui allait suivre.

Une demi-heure plus tôt, Raph se faisait cramer les neurones en réfléchissant dans son canapé. À présent, même si sa vie en dépendait, il aurait été bien incapable d'épeler son prénom. À sa décharge, avoir le corps nu du Visiteur allongé sur lui ne l'aidait pas à garder les idées claires. Quand ils s'étaient déshabillés fébrilement, il n'avait pas manqué de détailler ce que les frusques cachaient en temps ordinaire. Et le moins qu'on pouvait dire, c'était que les sapes ne mettaient absolument pas le mec en valeur. Le Visiteur avait un corps à son image : torturé, marqué, nerveux et fort.

Raph enfonça les talons dans le matelas, s'arc-boutant avec un gémissement. Le con était doué de ses mains. Il laissa une des siennes glisser le long du dos souple qui s'offrait à ses doigts, suivant distraitement quelques cicatrices avant de poser la paume sur un fessier ferme. Son autre main se resserra dans les cheveux en bataille, pour une fois propres, et attira le visage anguleux plus près de son cou pour que son compagnon continue à l'embrasser et le mordiller juste sous l'oreille. Ce que le Visiteur fit sans se faire prier, tout en ronronnant.

Il écarta un peu plus les jambes tout en appuyant sur la fesse qu'il avait en main, leurs bassins bougeant un peu vite, augmentant la délicieuse friction de leurs sexes pris dans la poigne ferme du Visiteur.

Le jeune brun se mordit les lèvres en entendant une plainte étranglée contre sa gorge. Ils étaient dangereusement proches de la fin, trop proches pour Raph qui en voulait plus. Beaucoup plus. Il remonta sa main, à contrecœur, de la fesse pour la poser sur l'épaule et la tapoter en lui disant « Stop » à chaque petit coup. Le Visiteur s'arrêta presque aussitôt dans un grognement frustré et il n'y eut plus dans la chambre que le bruit de leurs respirations haletantes.

Renard relâcha délicatement leurs deux verges palpitantes et passa ses bras autour de la taille de Raph, le gardant bien serré contre lui alors qu'il enfouissait son nez dans la douce chaleur du cou du jeune homme.

_ Raph ?...

_ Juste une minute, et on y retourne, d'accord ?

_ Faut que je te dise un truc…

_ Maintenant ?

_ Je ne sais pas comment on fait.

Raph regarda le plafond, à défaut du visage du Visiteur qui était toujours caché contre son épaule, avec un air de totale incompréhension, le temps que ses neurones du bas laissent ceux du haut se reconnecter.

_ Quoi ?! Oh putain, vous êtes vierge ?!

_ Non, poisson, abruti. Et bien sûr que non, mais ça a toujours été des filles…

_ Je croyais que tout le monde était bi dans le futur ?

_ Ouais ben en 2099 c'était pratique, en 2550 et la fin du monde, c'est un peu plus compliqué question choix.

_ C'est pas faux. Mais on s'en fout.

_ C'est pas l'important en effet… J'sais pas comment m'y prendre, je ne voudrais pas te blesser. Putain, tu avais peut-être raison, on aurait dû attendre, on –

Raph avait inversé leur position d'un mouvement de bassin et se retrouva assit à califourchon sur les hanches de son presque-bientôt amant qui plongea son regard dans les prunelles chocolat qui débordaient d'envie. Son compagnon avait un air sauvage, affamé. Et visiblement, il avait mis du Renard au menu.

_ Ne pense même pas une demi-seconde à t'enfuir.

Le Visiteur eut un merveilleux frisson en l'entendant le tutoyer. Frisson qui couru le long de son échine et qui alla se répercuter dans son membre amolli, lui insufflant une nouvelle vigueur.

_ Même en n'ayant aucune idée de quoi faire, tu te débrouillais très, très bien il n'y a pas cinq minutes. Alors, on va continuer. On va se faire l'amour et ça va être bon. Pour toi, pour moi, ensemble. Parce que tu es à moi, Renard. Mien.

Le susnommé était bien incapable de réponde quoi que se soit. Trop de tu, trop de son prénom ridicule dans la bouche de Raph. Tant de possessivité, d'appartenance. Putain de sexy. Alors il attrapa les mèches folles, légèrement humides à cause de leurs préliminaires et attira Raph dans un baiser nécessiteux et intense qui reçut le même accueil.

Il sentit Raph s'agiter au-dessus de lui avant qu'il ne rompe le baiser en grognant un juron et ne tende la main vers le tiroir de la table de nuit d'où il tira un tube bleu. Le Visiteur regarda, curieux comme un chat, son compagnon ouvrir le tube avec les dents et déposer une grosse noix d'un gel translucide sur ses doigts.

_ Qu'est-ce que c'est ?

Raph cracha le bouchon au petit bonheur la chance avant de lui répondre avec un demi-sourire aguicheur.

_ Lubrifiant.

Le Visiteur eut un blanc, le temps d'associer le mot avec la main de Raph qui disparut dans son dos, puis avec le grognement du jeune homme un instant plus tard.

_ Oh putain, t'es en train de te…

Raph hocha simplement la tête, les yeux mis clos. Le Visiteur enleva les mains qu'il avait posées sur les cuisses du jeune homme pour les mettre sur ses yeux avant de remonter dans ses cheveux.

_ T'es pas obligé, Raph. Tu peux me le faire, si tu préfères. On peut échanger, ça serait même normal vu qu'apparemment tu t'y connais mieux que moi, et que je me demande bien –

Raph avait arrêté la diarrhée verbale de son compagnon de la seule manière efficace à sa portée : il lui roula une pelle. Quand il l'entendit gémir dans le baiser, il s'écarta juste ce qu'il fallait pour qu'il puisse murmurer tout contre ses lèvres, collant leur front ensemble.

_ J'en ai envie. De toi en moi. Ok ?

_ Ok.

Renard hocha la tête rapidement en répondant d'un souffle court avant de reprendre d'assaut la bouche de Raph. Entre eux, leurs virilités étaient de nouveau pleinement éveillées et le Visiteur s'en empara, les caressant toutes deux d'une seule main aux doigts longs et agiles. Encouragé par les gémissements de Raph, il prit de l'assurance et ses caresses se firent plus insistantes.

Soudain Raph cassa le baiser et se redressa en s'aidant de sa main libre et du torse de son amant puis attrapa le tube resté ouvert. Se stabilisant sur le haut des cuisses du Visiteur, il fit couler du gel sur leurs sexes et la main qui les masturbait, les faisant glapir. Cette saloperie était froide.

_ T'es prêt ? lui demanda Raph.

Renard secoua et hocha la tête en même temps. Il était perdu. Depuis longtemps, peut-être bien depuis la première fois où il l'avait vu. Il regarda Raph se soulever en prenant appui sur sa poitrine puis s'abaisser sur son membre et il ne put qu'ouvrir grand la bouche pour essayer de faire entrer un peu d'air dans ses poumons. Il se sentait aspiré, accueilli, dans un endroit chaud et étroit, palpitant.

Il aurait aimé garder les yeux ouverts pour pouvoir regarder Raph s'empaler sur sa queue mais c'était trop pour son cerveau, son cœur, son âme. Il avait l'impression que ça allait le crever. C'était putain de divinement bon. Et quand son amant commença à augmenter le rythme, allant de plus en plus vite, il ne put plus que s'accrocher à ses hanches et suivre le mouvement avec les siennes. Il était envahi par un flot d'émotion qu'il n'était clairement pas en état d'analyser pour le moment.

Puis un éclair blanc dans sa tête, la perte de contrôle de son corps qui s'arcboutait vers le corps de son homme, qui tremblait lui aussi. Cette putain de vague, un vrai raz-de-marée qui emporta tout, sauf ce plaisir délirant, au-delà des mots.

Raph s'écroula sur lui et ils restèrent de longues minutes ainsi : mous, étalés, épuisés, comblés. Renard remarqua enfin l'humidité poisseuse qui collait son ventre et celui de Raph et sourit de toutes ses dents. Quel pied !

_ Raph ?

_ Gruuum ?

_ T'es lourd…

_ T'es con…

Raph se laissa glisser sur le coté en rigolant, écoutant en écho le rire de son mec, ce rire qui était si rare. Il sentit des doigts timides frôler les siens et les attrapa en fermant les yeux. Ils l'avaient fait. Ils avaient couché ensemble. Non... fait l'amour. Et Raph était fier d'avoir réussi à mettre en pratique ses quelques connaissances apprises récemment. Et aussi étonné de son audace avant de se dire qu'être aux cotés de quelqu'un qu'on aimait libérait de pas mal d'entraves. Il sentit son compagnon s'agiter à coté de lui et ouvrit un œil. Connaissant le gus, dans pas longtemps, il allait sortir ce qu'il ressassait probablement depuis quelques minutes.

_ Et sinon… Qui t'as appris tout ça ?

Raph se tourna la tête vers lui et le regarda en silence, s'amusant de le voir s'imaginer un milliard de scénario possible qui expliquerait l'expérience de son homme, avant d'abréger ses souffrances.

_ Internet.

Le Visiteur éclata de rire.

OoO

Henry ne leva pas les yeux de sa délicate opération quand il entendit l'ouverture de la porte être enclenchée, mais il le fit quand il entendit son ami rentrer en sifflotant joyeusement. Relevant dans ses épais cheveux bouclés ses lunettes de soudeur, il le regarda faire le tour de la table pratiquement en dansant et se servir une bonne rasade de café. Inspirant profondément, il analysa les effluves en provenance du Visiteur tout guilleret. Il sentait la lessive qu'utilisait Raph mais aussi l'odeur musquée de la sueur d'hommes. Au pluriel.

Henry sourit dans sa moustache et se leva pour aller rejoindre son ami à leur table. Il attendit aussi que son ami trempe les lèvres dans son breuvage pour lui parler, parce que c'était toujours rigolo de le voir manquer de s'étouffer. Henry était un robot avec le sens de l'humour, n'en déplaise à la principale victime de ses petites plaisanteries qui affirmait, quant à lui, qu'il avait un humour de merde.

_ Alors le Renard a bouffé le petit Rat-Raph ?

Le Visiteur recracha une partie de sa boisson et toussa violemment, fusillant du regard le Castafolte qui souriait de toutes ses dents.

_ Putain, Henry ! Mais t'es con !

_ C'était bien ?

_ Mais !

Henry leva un sourcil devant l'air outré qu'affichait Renard.

_ Vu comme tu avais l'air tout content en arrivant, je peux supposer sans trop me tromper que c'était bien.

_ Henry !

_ Quoi ?

Le Visiteur leva les yeux au ciel dans un geste exagérément théâtral. Henry fit la moue et tendit sa tasse à son petit Castabot pour qu'il la lui remplisse. Le Visiteur finit la sienne et se leva en se frottant les mains.

_ Bon, elle est où ma carte des causalités ? Qu'on planche sur la prochaine catastrophe à annuler.

Le scientifique l'observa fouiller un peu partout avec des gestes nerveux, comme s'il n'arrivait pas à tenir en place même en mouvement.

_ Tu sais… tu n'as pas besoin d'avoir l'excuse d'une mission pour retourner le voir.

Renard avait trouvé sa carte et avait commencé à la déplier mais marqua un arrêt à la suggestion de son ami. Il plongea le nez dans les lignes de causalités pour ne pas avoir à croiser le regard vert et inquisiteur qui le scrutait comme un rat de laboratoire.

_ Je ne vois pas de quoi tu parles, Henry, c'est ridicule, comme si j'avais besoin d'une excuse pour… Tu crois que ça ne ferait pas un peu trop, je sais pas, désespéré ? si j'y retournais maintenant ?

_ Il t'a dit quoi avant que tu partes ?

_ De revenir.

Henry se facepalma tellement fort que le Visiteur sursauta au bruit de tôle frappée que produisit sa tête. Les humains étaient tellement… quel terme scientifique pourrait convenir ? … cons, voilà, cons convenait parfaitement à la situation.

_ Je repose la même question que la dernière fois… qu'est-ce que tu fous encore là ?

Le Visiteur resta silencieux un instant en regardant son plus vieux comparse.

_ Et toi ? Je ne voudrais pas que tu te sentes… mis de coté. Ton amitié est importante pour moi, Henry.

_ Moi ? J'ai un million de projets en cours ici, et si j'ai besoin de te voir, je te rappelle que j'ai mon propre Tempusfugitron maintenant.

Le Visiteur lui serra brièvement une épaule avant de commencer à pianoter sur sa machine. Frappé par une idée, il s'arrêta et se retourna vers Henry.

_ Heu, Henry, Si tu pouvais passer un coup de fil, tu sais, avant de débarquer… ça serait cool.

Puis il disparut dans un petit nuage de particules. Le scientifique retourna à son travail en souriant dans sa moustache.

_ Comme si j'allais me priver de ce petit plaisir.