Ajout octobre 2018: Je vais bientôt retirer cette fiction, car je l'ai adapté en roman, et il va bientôt paraître. ;-)

Voilà, on y est, dernier chapitre les ami(e)s.

J'ai un pincement au cœur en postant ce dernier chapitre.

Bonne lecture


Erik attendait son avion. Charles était parti au duty-free pour s'offrir un bon scotch – chose qui allait devenir rare aux pays du pétrole-. Erik portait un chapeau à large bord, il lisait paisiblement le journal du jour. Il partait l'esprit léger. Il quittait la vieille Europe pour de bon. Il allait laisser ici ses années de souffrance, sa rage, sa colère, ses souvenirs douloureux. Il avait épongé sa vengeance au sang des monstres qu'il avait sacrifié. Oui, il n'avait plus rien à dire à cette Europe, où reposaient les dépouilles des loups de son enfance. Il était né Polonais, il avait grandi Juif, puis apatride, ensuite expérience, créature, il avait recollé les morceaux brisés de son être avec la haine. Il était devenu homme, il avait tué, il était devenu mafieux, vengeur, riche, puissant. Un redoutable mutant, une personne crainte et respecté… avait-il abusé de son aura ? Oui. S'en repentissait-il ? Non, il avait tant souffert qu'il n'avait récupéré qu'un peu de ce qu'on lui devait. Sa dignité restauré au prix de cadavres, il s'était rassasié d'ex nazi en fuite et puis… il était devenu amoureux… sa perte selon certain, son salut pour sa part. Oui. Charles Xavier l'avait entraîné dans son sillage de lumière. Sa bonté l'avait éclaboussé et il avait refusé de laisser filer cette étoile. Il n'avait plus goût pour la mort ou la destruction. Il avait goût pour Charles. Vivre avec lui. L'aimer. Alors, Oui, Erik quittait l'Europe, comme une terre trop pleine de d'un passé lourd. Erik s'en allait. Il ne comptait pas revenir. Jamais. Il avait tout vendu. Sa garçonnière, ses bureaux, son réseau, sa maison, il avait donné congé à ses domestique, la petite Moira pleurait à chaude larmes le jour de son départ… Il n'avait gardé de ce passé que ses toiles de maîtres. Il les avait récupérés aux bras des nazis, il refusait de les perdre. Charles ne lui demandait pas de tout arrêter pour le suivre. Non Erik le faisait avec joie. Il voulait devenir cet homme nouveau. Il se lavait de son passé. Il quittait cet autre lui. Il allait construire un avenir sûr pour Charles et lui. Il avait pour la première fois depuis des décennies, fois en l'avenir. Il voulait prendre part au rêve de Charles, il voulait en être l'architecte et le bâtisseur. Son école était une belle idée, un peu trop utopique pour tenir sans le raisonnement froid et placide d'Erik, mais une belle idée malgré tout. Erik attendait l'avion, sa planche de salut, son dernier envole.

Charles réapparut, à ses bras pendait deux sac qui laissaient échapper des tintements sourds. Erik sourit.

- Tu as fait le plein ?

- Je compte les cacher dans notre chambre, sinon Logan va tout nous siffler en une semaine.

- A vu de nez je dirais plutôt deux jours.

Ils se sourirent. Emma les avait déposés une heure avant. Elle c'était retenue de pleurer. Elle ne venait pas. Sa vie à elle était là : entre Oxford et Londres. Elle ne pouvait pas quitter tout ce qu'elle avait construit pour les suivre. Elle leur avait dit adieu. Elle avait cessé d'importuner Erik avec cette histoire… il y avait plus important. Emma connaissait suffisamment bien Erik pour savoir qu'il partait pour de bon. Elle ne le reverrait que lorsqu'elle traverserait l'Atlantique. Il ne viendrait plus. Elle avait le cœur lourd, la tête pleine de mots, mais au final elle ne sut que dire et se contenta de les serrer de toutes ses forces contre lui. Charles était resté en retrait. C'était leur moment. Il se connaissait depuis si longtemps elle et lui. Ces adieux étaient terribles, mais pas définitifs. Ils c'étaient parlés mi en polonais, mi en russe. Ils se souriaient. Emma était repartie dans un tourbillon de parfum floral, de voiles d'une robe légère, sous une chaleur toute relative de début août. Charles avait regardé cette femme d'une beauté singulière quitter le hall des départs avec une pression sur le cœur. Elle allait lui manquer.

Une voix consensuelle annonça le début de l'embarquement pour leur vol en direction de l'aéroport de New York JFK. Charles et Erik se rendirent à la porte d'embarquement. Ils firent enregistrer les emplettes de Charles puis gagnèrent leurs places. Erik retira son chapeau, il passa une main dans ses cheveux et réorganisa leur aspect.

- Nerveux.

- Je ne crois pas, répondit Erik en s'asseyant contre Charles.

- Tu sembles au contraire serein.

- C'est que je le suis. Et toi ?

- J'ai un trac terrible.

- Le vol va bien se passer. Je suis à bord, il ne peut rien t'arriver.

- Je ne parle pas de ça… Et si j'étais un professeur exécrable ?

Erik saisit la main de Charles et embrassa leur alliance sans le quitter des yeux. Il laissa ses lèvres errer sur ses doigts avec tendresse.

- Ne doutes pas de toi. Tu es fantastique, murmura-t-il avant d'ajouter plus taquin : Souviens-toi, tu étais un serveur hors pair.

Charles récupéra ses doigts dans une grimace.

- Je trichais ! Je lisais les pensées des clients.

- Oh ! Je suis surpris ! se moqua Erik.

Le sourire d'Erik se figea et devînt un rictus sombre. Charles fronça les sourcils, il tourna son visage dans la direction que regardait Erik. Un homme aux yeux noirs les observait d'un œil mauvais. Il avait surpris leurs sourires, leur complicité, leur amour. Il les jugeait. Charles lui sourit.

- Laisses tomber, on ne va pas se gâcher le vol à cause de lui.

- Je n'aime pas comme il te regarde.

- Bien dans ce cas.

Dormez.

L'homme piqua du nez dans la seconde qui suivit. Erik se détendit.

- Tes pouvoirs se sont vraiment développés de façon exponentielle.

- Merci. J'ai travaillé dur.

- Et dire qu'avant tu ne t'en servais presque pas.

- Là je n'en use que par nécessité.

- Tu pourrais faire tellement plus.

- Je n'en vois pas l'intérêt.

- Pour le moment, sourit Erik en caressant le contour du visage de Charles.


Ils avaient atterri en fin de journée. Un taxi les attendait dehors. Le chemin jusqu'au manoir se fit au même rythme que la course du soleil. Ils passèrent les grilles dans l'embrasement du soleil, qui se reflétait sur les hautes fenêtres de la demeure. C'était splendide. Charles descendit de voiture. Raven attendait assise sur les marches du perron un livre posé à sa gauche. Elle était bleue, elle était superbe. Elle souriait. Charles fit un pas vers elle. Raven se jeta dans ses bras. Des larmes, des rires, des promesses, bercèrent leur retrouvaille. Raven se détacha ensuite de Charles pour considérer Erik.

- Raven, dit-il en inclinant sa tête sur laquelle son chapeau avait retrouvé sa place.

Raven le considéra une seconde, puis deux, avant de se fendre d'un sourire franc.

- Beau-frère, bienvenu chez toi.

Pour Charles c'était le plus beau cadeau que sa sœur puisse lui faire. Erik sourit. Raven les fit entrer. Le soleil se couchait. Ils étaient rentrés chez eux.


Erik vissait sans l'aide d'aucun outil la plaque d'entrée de l'école sous un soleil de plomb. C'était la touche finale pour officialiser l'ouverture de l'institut. Charles était assis dans l'herbe à quelques pas de lui. Raven était allongée de tout son long sur un Hank trop timide pour lui dire quoi que ce soit. Logan fumait son cigare la mine taciturne pour changer, il regardait droit devant lui au travers ses lunettes de soleil.

- Fini, annonça Erik en se retournant vers le petit groupe.

- YEAH ! cria Raven en levant ses mains pour applaudir.

- Une bonne chose de faite, concéda Charles en souriant.

- On n'a plus qu'à accueillir nos premiers élèves, sourit timidement Hank fasciné par la beauté bleue de Raven.

- Mouais, grogna Logan en mâchouillant son cigare cubain – une importation clandestine-. C'est qui la première gamine à débarquer ?

- Une télépathe, annonça Erik en attrapant Charles par les épaules pour lui planter un baiser dans la nuque.

Ce genre de geste tendre arrivait souvent et cela ne dérangeait personne. Charles se sentait heureux, accepté.

- Comme si avec un on était déjà pas suffisamment fliqué ! soupira Logan bougon.

- Mais qu'est-ce que tu as à la fin ? demanda Raven en chatouillant Hank avec un brin d'herbe.

- C'est juste que bientôt ici ça va grouiller de marmots. Je ne suis pas certain d'avoir envie de passer mon temps à les surveiller…

- Ce n'est pas ton rôle, tu vas être professeur.

- Je sais Prof'… Mais bon, je ne suis pas certain d'être un prof irréprochable.

- C'est normal d'avoir des doutes, ils pavent le chemin du Juste, dit d'un air docte Charles.

- Ecoutez-le parler celui-là ! Ça y est tu as un diplôme, alors tu nous parles comme un savant !

Raven sauta sur ses jambes pour venir donner un petit coup à Charles.

- Bon, je vais retourner au labo… Je dois terminer d'élaborer le Cerebro au plus vite.

- Ah ce gros machin qui bouffe la moitié des sous-sols, se lamenta Erik.

- Attendez ! Je voulais faire une photo ! s'exclama Charles en sortant de la poche de son jeans un appareil photo.

- Roh ! bougonna un peu plus Logan.

- Je voudrais garder une trace de la première équipe pédagogique de l'école, devant la plaque…

- Comme une photo de classe ? demanda Raven amusée.

- Oui, ou comme les fondateurs de l'institut Xavier, fit Charles dans un clin d'œil.

- Donnes-moi ça.

Erik souleva d'un geste de la tête l'appareil photo dans les airs. Il le reconnu au premier coup d'œil. C'était le même que celui qu'ils avaient utilisé en Grèce. Erik sourit. Il orienta le petit appareil de telle sorte que l'on voit les cinq membres de l'équipe, ainsi que la plaque flambant neuve, les grilles ouvertes et dans le fond le manoir en plein midi.

- Et souriez, recommanda Charles en s'installant contre Erik.

L'appareil cliqueta, immortalisant leur sourire, expression et la seconde où tout allait débuter.


Erik tremblait. Il tentait de contenir la tempête qui mugissait en lui. Il était tôt, ou tard. Il ne portait qu'un pantalon de nuit, il était sur le palier du manoir. Devant lui dans l'ombre, la silhouette d'un jeune homme s'avançait prudemment. Il l'avait retrouvé.

Erik c'était réveillé, il avait senti, ou entendu quelque chose. Il avait vu par la fenêtre le garçon. Il savait que Charles allait ouvrir les yeux. Il c'était penché sur lui, avait embrassé son front et mentit :

- Je vais manger un petit truc. Je reviens. Rendors-toi.

Charles avait remué, fait signe que oui, il l'avait entendu et comprit. Erik avait traversé sans bruit le manoir. Il était pieds nu. On était mi-octobre. Le froid entourait la propriété, mais pas l'intérieur du bâtiment. Si bien qu'Erik avait oublié qu'il ne portait presque rien.

Maintenant il était là. Debout dans le froid. Il referma la porte derrière-lui, il ne voulait pas laisser croire au jeune homme qu'il allait l'invité à rentrer. Erik réprima un frisson.

- Comment tu m'as retrouvé ? demanda la voix tranchante d'Erik.

Le jeune homme était pâle, ses cheveux clair reflétait les reflets de la lune, il semblait hésiter, douter.

- J'ai vu une photo dans le journal…

Erik maudissait l'idée saugrenue qu'avait eue Charles début septembre en envoyant la photo qu'ils avaient fait devant la plaque neuve aux journaux pour promouvoir l'ouverture de son institut. Maintenant il devait se retrouver presque nu face à… lui !

- Qu'est-ce que tu veux ?

- Je voudrais…

- Oui ? s'impatienta Erik qui parlait d'une voix rapide et basse.

- Que l'on apprenne à se connaître et que l'on se voit de temps en temps pour…

- Non.

Le jeune homme était déçu, très déçu même. Erik réprima son envie de céder à sa proposition.

- … Je peux savoir pourquoi ?

- Je ne crois pas que cela te regarde.

- Pourquoi tu es si distant ? Pourquoi tu es si mystérieux ? Pourquoi tu m'évite ? Je ne suis pas…

- Chut ! imposa Erik en faisant deux pas vers lui pour le faire taire. Tu vas réveiller tout le monde ! Quand on s'est vu à Oxford l'année dernière c'était déjà une belle ânerie. Jamais je n'aurais dû accepter ton rendez-vous…

- J'ai adoré cette soirée moi…

- C'était agréable oui, mais elle ne peut pas se reproduire.

- Pourquoi ? On ne vit plus si loin toi et moi et je suis…

- Chut ! Charles va t'entendre, ou te sentir, alors maintenant, rentres chez toi. Oublies-moi.

Le jeune homme s'approcha, il dévoila son regard gris, voilé de tristesse.

- Qui est Charles ? C'est qui ce type ?

- Ça ne te regarde pas, rentres chez toi.

- Non, c'est qui ?

- N'y pense même pas ! N'essaie pas de rentrer !

- Erik ?

Charles était emmitouflé dans une épaisse robe de chambre, les cheveux en désordre, une barbe de deux jours, des cernes et les pieds traînants. Il était dans l'embrasure de l'immense entrée.

- Qu'est-ce que c'est que cette réunion nocturne ? demanda-t-il en approchant un peu plus. Mais, seigneur, Erik, tu vas mourir de froid !

Erik déglutit. Charles sentit immédiatement le cerveau d'Erik se mettre en niveau de stress maximal. Quelque chose n'allait pas. Charles se figea, il essaya d'assembler les pièces du puzzle. Pourquoi Erik en pleine nuit retrouverait un jeune garçon devant chez eux ?

- Erik ? redemanda Charles d'une voix nouée d'inquiétude.

- Charles, pourquoi tu n'es pas resté dormir ?

- J'ai eu faim aussi… je ne t'ai pas trouvé dans la cuisine. Qui est-ce ?

- C'est lui Charles ? questionna le jeune garçon.

- Oui, avoua Erik dépassé.

Les trois hommes se regardèrent tour à tour. Seul Erik détenait les clés du quiproquo.

- C'est aussi ton fils ? demanda le jeune garçon aux cheveux délavés.

Charles fronça les sourcils.

- Non, je ne suis pas le fils d'Erik, je suis son mari, dit Charles d'une voix qui le mettait au défis de le juger.

Le jeune garçon siffla et s'approcha à une vitesse vertigineuse de lui.

- Peter ! s'exclama Erik en essayant de le retenir.

- Je suis Peter, le fils d'Erik, annonça le jeune homme en serrant la main de Charles dans un large sourire.

- Pa-pardon ? bégaya Charles.

- Je peux tout expliquer, assura Erik.

- Eh bien Erik et ma mère ont couché ensemble il y a dix-sept ans et…

- Merci je sais comment on fait les enfants, coupa Charles.

- Peter m'a retrouvé l'année passée…

- Pourquoi je ne l'apprends que maintenant ?!

Erik serra ses lèvres, il avait envie de serrer le cou de Peter également.

- Rentrons boire un thé pour nous réchauffer et mettre nos esprits au clair.

Charles avait parlé d'un ton clair et parfaitement réveillé.

Ils se tenaient tous les trois dans la trop grande cuisine. Peter avait descendu son thé en moins d'une seconde. Bien que Charles soit profondément irrité d'apprendre l'existence d'un enfant à Erik, il n'en restait pas moins fasciné par son don.

- Vous pourriez, reprendre par le début ? demanda-t-il en versant une sixième tasse à Peter.

- Ma mère m'a toujours caché l'identité de mon père, en disant que c'était un mégalo dangereux… Mais en fouillant le grenier j'ai retrouvé son journal intime quand elle était jeune et… j'ai découvert un nom : Lehnsherr. J'ai fait des recherches et j'ai retrouvé la piste de mon père : Erik. L'année passée j'ai profité d'un voyage scolaire pour le voir. On a passé une soirée ensemble. On s'écrivait un peu au début, mais depuis peu, plus rien. Alors j'ai… J'ai trouvé une photo dans le journal et je suis venu. J'veux pas causer d'ennui, je veux juste apprendre à connaître mon père et savoir d'où je viens.

- Tu viens de Washington ! gronda Erik qui avait réussi à rester silencieux jusque –là. Tu veux me connaître, je t'ai déjà tout dis sur moi, il n'y a rien de plus à savoir !

- Je voudrais construire une vraie relation père-fils.

- Mais ! Je ne suis pas ton père ! s'emporta Erik en se relevant d'un bond. Je suis ton géniteur, mais pas ton père ! Un père c'est quelqu'un qui est avec toi malade, qui t'apprend à patiner, nager, qui t'encourage dans tes études, ou te donne des putains de conseils ! Moi je ne suis pas un père ! J'ai couché une fois avec ta mère il y a des années ! Une belle erreur si tu veux mon avis ! Je sortais d'une période très compliqué pour moi et j'ai fait le premier acte libre de ma vie : coucher avec une femme ! Je n'ai plus jamais recommencé, faut pas demander pourquoi ! Charles, si je ne voulais pas t'en parler, c'est que… que j'avais peur que tu ne…

Charles se leva doucement et l'enlaça pour le calmer.

- Erik, je comprends… je comprends… mais il est ton fils… que tu le veilles ou non. Et il te demande d'être là, avec toi. Il ne te demande pas de rattraper le temps perdu, mais de créer un avenir ensemble. Je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose…

Erik, Peter, sera le seul enfant que tu puisses espérer dans ce monde. Je ne suis pas capable de t'offrir un enfant. Ne le rejette pas. Il est ton avenir également.

Erik serrait Charles de toutes ses forces. Il avait tant crains sa colère, ses cris. Finalement Erik se rendait compte que c'était lui le plus con de tous. Il avait menti à la personne qu'il aimait le plus, il avait repoussé un fils qui ne demandait qu'un peu d'attention. Le pire, c'était que ces deux personnes lui offraient le pardon, alors qu'il était loin de le mériter.

Erik ouvrit les yeux, il vit son fils. Assit penaud, ses yeux gris, ses cheveux presque blanc, de drôles de lunettes vissés sur le crâne, une tenue d'ado, des tennis usées. Erik essuya deux larmes, qui filaient sur sa joue rugueuse. Charles se recula. Erik s'approcha de Peter.

- Pardon. Je… je n'ai jamais eu d'enfant, je ne sais pas comment faire…

- Je n'ai jamais eu de père moi, soupira Peter avec un relent d'espoir.

- Et si on… on apprenait ensemble ?

Un sourire niais naquit sur les lèvres du jeune homme. Charles sourit. Oui, il lui ressemblait beaucoup, ce fils perdu. Il regarda les deux hommes s'observer, puis se prendre dans les bras, une étreinte maladroite, mais douce. Charles recula. Ils devaient parler. Il n'avait pas besoin d'être présent. Il remonta se coucher et attendit le retour d'Erik, presque trois heures plus tard.

Erik rentra sans bruit, dans la suite parental, devenue leur chambre. Il passa devant la photo encadrée, qu'avait prise Emma, lors de leur vacances en Grèce, Charles et lui endormit, lovés l'un contre l'autre, nus. Il souleva les draps et plongea dedans, collant son corps froid dans le dos de Charles.

- Tu es glacé, chuchota Charles en gardant les yeux clos.

- Je te réveille ?

- Non… Où est-il ?

- Il dort dans une des chambres non attribuée.

- Bien.

- Je pense qu'il va rester… Il a l'air d'être un petit con arrogant et squatteur.

- Il me rappelle quelqu'un… C'est une bonne chose, qu'il reste.

Charles attrapa le bras d'Erik et l'attira à lui, si bien qu'Erik se retrouva emboîté dans son dos. Erik fit glisser son menton contre la nuque de Charles.

- Non, je ne suis pas fâché, répondit simplement Charles à la question mentale d'Erik.

- J'aurai dû t'en parler dès le début.

- Oui.

- Tu m'en veux ?

- Non.

- Qu'est-ce que tu as alors ?

- Je suis fatigué, je veux juste profiter de toi avant de me lever.

Erik embrassa sa joue et se fondit contre Charles.

- Erik ?

- Hum ?

- Félicitation « papa ».

Charles esquissa un sourire avant de sentir les dents d'Erik dans son cou.

- Hey !

- Tu vas voir si je suis un « papa » ! s'exclama Erik en retournant Charles sur le dos.

- Qu'est-ce que tu… ?

Erik passa sa main encore fraîche sous le pantalon élastique de Charles et empoigna son sexe mou. Charles n'était plus du tout fatigué. Dans les yeux d'Erik, brillait une flamme qui électrisa Charles des pieds à la tête. Les lèvres sèches d'Erik capturèrent celles de Charles, tandis que ses doigts tendaient son sexe.

- Hum…

- Oui Charles ? Quelque chose à dire ?

Erik lâcha le sexe de Charles pour introduire un doigt dans son intimité, sans douceur. Charles se cambra de plaisir. Charles embrassa avidement la bouche d'Erik, tout en baissant le pantalon frigorifié de celui-ci. Erik passa deux doigts. Charles, soupira d'aise. Erik enfonça profondément ses phalanges dans l'intimité de Charles, frôlant ce point si sensible. Charles grogna de frustration en le sentant reculer devant sa prostate.

- Alors Charles ? Qu'as-tu à dire pour m'avoir appelé « papa » ?

Charles plongea son regard bleu infini dans l'acier d'Erik. Ses lèvres pourpres, ressortaient sur son visage de porcelaine. Il afficha une expression de parfait ange avant de répondre mutin :

- Tu es mon sugar Daddy.

Erik sentit la main de Charles s'emparer de son membre pour le branler lascivement. Il bloqua sa respiration sous l'effet de la surprise avant de gémir doucement.

- Sugar Daddy ? répéta presque amusé Erik.

- Oui, le mien, à moi… Han…

- J'aime assez l'idée.

Leur sourires respectifs n'en formèrent plus qu'un lorsque qu'ils s'embrassèrent à pleine bouche. Leurs corps, leur cœur, leur respiration, tous s'entrechoquaient entre eux. Le besoin vital de posséder l'autre, de le sentir, de l'aimer, brûlait entre eux.

- Je ne vais plus pouvoir attendre longtemps, gémit Charles avant de plonger sa langue dans la bouche d'Erik.

- Quoi ? Déjà ? mordit Erik.

Prends-moi !

Erik retira ses doigts de l'antre de Charles. Il le fit rouler sous lui, il lui retira parfaitement ce qui lui restait de tissu, tout en léchant son torse, dégustant les petits poils qui parsemaient paresseusement sa peau pâle. Il ajusta Charles sous lui, redressant ses genoux. Erik affichait un sourire pressé, il était impatient de dévorer son mari.

- Attends.

- Quoi ?!

Charles se redressa langoureusement, il embrassa goulûment ses lèvres, laissant une petite morsure sur son menton, avant de se retourner, les fesses en l'air.

- Comme ça, non ? demanda Charles d'une voix si sensuelle qu'Erik failli défaillir sur le champ.

La vision qu'avait Erik était tout à fait obsédante. Il se redressa sur ses genoux, se plaça en empoignant d'une main la cuisse de Charles et de l'autre, il guida son sexe durcit à l'intérieur de son amant. Charles se tordait le cou pour observer l'expression d'Erik, alors qu'il le pénétrait. Il manqua de jouir dans la seconde en sentant le sexe gonflé d'Erik le sabrer jusqu'au plus profond de son corps.

- Alors Charles, c'est ce que fait un « sugar Daddy » ? demanda d'une voix rauque Erik en donnant de léger coup de bassin.

- Han… Exactement, oui…

- Pervers !

L'exclamation d'Erik s'accompagna d'une tape sur les fesses offertes de Charles avant de s'enfoncer de plus en plus rapidement en lui. Ses allers-retours labouraient l'intimité de Charles dans un bruit obscène et excitant. Erik s'agrippa aux hanches de Charles pour ne pas perdre le rythme, tandis que Charles ployait sous la pression de plaisir, écrasant son visage dans son oreiller. Mordant le coussin, pour étouffer un cri bestial, qui grimpait dans sa gorge. Erik se cambrait de plaisir, il laissait aller son corps, il donnait sa force, sa puissance dans cet échange. Charles recevait chaque coup de butoir comme une offrande primitive.

- Charles… Charles, récita Erik comme une litanie incapable de prononcer le moindre autre mot.

Les doigts d'Erik imprimaient leur marque blanche sur la peau rougissante de Charles. Ses hanches, son dos, ses fesses, ses cuisses, partout où Erik pouvait se retenir. Charles, tremblait sous les assauts violents. Il aimait ça. Il en redemandait. Oui, encore et encore, à tout jamais.

- Charles ! Regardes moi…

Charles redressa son visage rouge, en sueur de l'oreiller, il observa Erik qui ondulait soudé à son corps. Charles avait la bouche ouverte, gémissant, respirant difficilement. Son cœur cognant comme un fou, prisonnier d'une cage trop étroite. Les deux hommes se regardaient les yeux embués de plaisir, de désir, d'amour et de bestialité.

- Tu… aimes ce que tu vois ? demanda Charles hoquetant sous les coups.

- Oh, oui, gronda Erik en se penchant sur lui pour cueillir un baiser qui n'avait rien de tendre.

En se redressant Erik saisit Charles par le torse. Ils étaient à genoux, le corps plaqué l'un contre l'autre, bougeant en rythme, bouche à bouche. Le dos de Charles ne faisait qu'un avec le torse d'Erik. La main gauche d'Erik maintenait leur position périlleuse, tandis que sa droite, plus aventureuse, branlait sans vergogne le sexe de Charles, lui arrachant des gémissements au bord des cris. Ils faisaient l'amour, comme ils feraient la guerre, sans pitié, ni merci pour l'autre. Ils ne se rendaient pas, ils ne ralentissaient pas, ils montaient ensemble au front. Leur corps à corps, tel un duel, leur demandait toutes leurs forces, mais jamais aucun des deux n'accepterait de se défaire de l'autre.

Le plaisir allait croissant. Charles savait qu'il ne teindrait plus longtemps avant d'atteindre l'orgasme. Mais il voulait attendre. Il vouait attendre Erik. Jouir avec lui, était un défi personnel, sa victoire ultime. Charles, les bras crispé autour des fesses d'Erik gémissait des sons incompréhensibles. Erik planta sa bouche à la naissance du cou de Charles, aspira le parfum de sa peau, comme la sève d'un fruit délicieux. Les coups d'Erik étaient de plus en plus erratiques. La jouissance était proche. Brutalement elle les prit tous les deux par surprise et dans un spam incroyable, ils furent touchés par un orgasme d'une puissance foudroyante. Charles s'écrasa sur le matelas, Erik s'extirpa de lui avant de s'allonger à moitié sur son dos. Ils tremblaient l'un contre l'autre, leur semence les recouvrant de manière indistincte. Erik en avant plein la main, Charles sentait le liquide chaud s'écouler de ses fesses. Leur souffre brûlant avait des saveurs interdites. L'odeur de sexe régnait autour d'eux. Celles de deux corps en action, de sperme, de draps propres et de bave. Charles encore tremblant, trouva un refuge aux creux des bras d'Erik.

- Je t'aime, souffla Erik en tirant à eux la couverture qui avait était repoussée au loin durant leur ébat.

Charles sourit à travers le nuage de bonheur qui l'embrumait. Entendre la voix d'Erik après l'amour était un bonheur indicible.

- Je t'aime répondit Charles parfaitement heureux.

Erik embrassa le nez de Charles avec une tendresse retrouvée. Soudain, cela le frappa. Oui, il était frappé. Où était passé le jeune garçon de dix-neuf ans, fougueux, impétueux et fauché qui l'avait séduit au premier regard ? Charles était là, dans ses bras, dans cet endroit incroyable. Il était le même, aussi beau, voir même plus, avec des traits plus masculins, des pouvoirs en constantes évolutions, une maturité incroyable, une sagesse presque irréelle. Toujours orgueilleux, fougueux, mais son innocence était perdue à tout jamais. Erik constata ce changement avec un brin de nostalgie. Il ne tenait plus dans ses bras le jeune garçon, il tenait l'homme. Erik sourit. Cette pensée était fabuleuse. Charles pourrait changer tout au long de sa vie, Erik ne l'aimerait que plus. Chaque année ajoutant un peu plus à son charme à son incroyable personnalité. Un jour de plus passé avec lui était un jour de rire, de bonheur, de travail, d'intellect et d'amour. Tenir Charles Xavier dans ses bras c'était comme étreindre l'avenir du monde, comme tenir, toute sa vie contre soi.

Charles lisait les pensées d'Erik avec une limpidité toute nouvelle. Il ouvrit ses yeux. Le bleu azur s'entrechoqua contre l'acier. Une sorte d'alliage se forma entre eux.

- Tu m'aimes donc autant que ça ? souffla Charles encore étonné et ému après toutes ces années.

- Attends de voir dans vingt ans.

Ils s'embrassèrent.

Rien au monde ne comptait plus que ce qu'ils formaient.

Au fond de leur lit.

Dans leur manoir, entouré d'amis, d'élèves, loin des peurs, de la haine, de l'incompréhension.

Bien au chaud, protégé dans leur cocon.

Charles et Erik formaient ce que l'un et l'autre n'aurait jamais envisagé :

Une famille.

Fin


Ajout octobre 2018: Je vais bientôt retirer cette fiction, car je l'ai adapté en roman, et il va bientôt paraître. ;-)

Alors voilà la fin d'une petite fiction qui je l'espère aura su vous divertir, vous faire sourire, vous a amusé et pourquoi pas un peu excité ;-)

J'espère de tout mon cœur que cette fin vous plaira, pour ma part, les happy ending sont importante, surtout dans le monde rude dans lequel nous vivons, il est important de garder l'espoir et l'amour au chaud.

C'est avec regret que je dis adieu à Charles et Erik, leur histoire m'a fait rêvé et j'ai l'espoir que vous avez été transporté avec eux. Je compte encore écrire sur eux, mais cette histoire me plaisait énormément, j'ai fait intervenir bon nombre de personnages clés, j'en ai zappé certains, je me suis amusée et j'avais chaque semaine le défis de vous surprendre, de vous émouvoir, de vous faire rire, ai-je réussi?

En tout les cas je tiens à remercier du plus profond de mon coeur toutes les personnes qui m'ont laissé des reviews, depuis le début, en cours de route, seulement une fois, ou des dizaines, bref merci à vous :

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Merci à celles et ceux qui m'ont ajouté dans leur liste de favoris :

Andersen-Walker - Becky 0 Malet - Chanity - ClemLeChat - Emerys08 - Lolobaleze94 - Lona DeppDowney - Lucifel13angels - Manuella black - Miss Mad Reader - Orialoulou - PinguCat - The Fanfictionner - akane keiko holmes - didi35 - sapindenoyel

Merci à vous tous qui m'ont lu depuis l'étranger, aussi bien la Suisse, que la Belgique, mais aussi l'Argentine, les US, le Japon, l'Autriche et j'oublie certainement encore des pays . Merci !

Je remercie encore ma Bêta qui a su rattraper mes fautes, mes phrases bizarrement tournée et avec patience me rendre un travail propre pour vous !

Merci beaucoup à vous tous vous m'avez beaucoup donné. Merci encore à cette artiste INCROYABLE qui a réalisé le fanart dont je me suis inspirée pour créer cette histoire : garnet quyen. Je vous invite a aller faire un tour sur son trumblr !

N'hésitez pas à me laisser un petit dernier commentaire, même celles ou ceux qui ne l'ont jamais fait, cela fait toujours plaisir d'avoir un retour de votre part :-D

Je termine en dédiant cette fict' à une personne que j'aime par dessus tout, celle qui m'a lu en première à chaque fois et qui soupirait d'aise à la fin d'un chapitre heureux, qui pestait quand un personnage la faisait tourner en bourrique et qui me réclamait encore et toujours plus de scène de sexe ( j'espère que tu en as eu suffisamment ? hihi ). Alors je te dédie cette histoire d'amour un peu folle, mon amour, ma femme.

A très vite !