Juste un petit drabble fleur - c'est le cas de le dire - bleue. Image de Qinni

Sous le signe des fleurs

D'aussi loin qu'il s'en souvienne, il avait toujours vendu des fleurs. Petit, c'était pour aider ses parents qui ne roulaient pas sur l'or. Après qu'un convoyeur de fonds leur ait accidentellement roulé dessus, c'était pour participer aux frais qu'il causait à son oncle et à sa tante qui avaient eu la charité de le recueillir. Après avoir eu son bac de justesse, c'est naturellement qu'il s'était orienté vers une formation de fleuriste. Sa bourse ne lui permettait pas n'importe quoi, surtout qu'il devait payer son loyer après que ses tuteurs l'aient déclaré « majeur et vacciné » - pour les vaccins Harry n'était pas sûr vu leur réticence à lui payer le médecin tant qu'il ne frôlait pas le grignotage de pissenlit par la racine – et l'aient reconduit pour la dernière fois sur le pas de leur porte – heureusement il avait trouvé rapidement une colocation pas trop chère. Et puis il aimait les fleurs, elles étaient belles et tellement moins agressives que les hommes – même celles avec des épines.

Et puis un jour un homme était rentré dans la boutique où il faisait son stage. Avec un port aristocratique et une beauté qui n'enviait rien à celle des fleurs. Harry avait été troublé par le regard appréciateur de ce Lucius, venu acheter un bouquet de roses pour sa fiancée. Plus tard il était revenu acheter de quoi fleurir sa demeure. Et sans s'en rendre compte, Harry s'était retrouvé entrainé dans des conversations, puis des sorties amicales, avait appris qu'il avait rompu avec sa fiancée après l'avoir trouvé au lit avec un autre, avait accepté d'autres sorties moins amicales et finalement se laissait embrasser en rougissant aux mots doux que le Lord lui susurrait à l'oreille.

Même s'il se demandait toujours un peu pourquoi cet homme puissant qui avait le monde à ses pieds l'avait choisi, lui qui n'était rien, il avait rassemblé son courage pour accepter la demande en mariage de celui qui était devenu sa fleur préférée... avant de manquer de s'évanouir en découvrant son « cadeau de mariage » : son futur mari lui avait acheté sa propre boutique de fleurs, son petit royaume à lui qui était couronné par les fleurs et fleurissait tout ce qu'il touchait – sous ses dehors de requin froid, Lucius avait un cœur de poète.

D'aussi loin qu'il s'en souvienne, Harry avait toujours vendu des fleurs et il en vendrait toujours. Car c'est sous le signe des fleurs qu'il avait trouvé l'amour.

FIN

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Iroko