Bonjour, bonsoir pour certains.

Je reprends la plume pour une nouveauté : une réponse à un défi posté sur le forum.

Je ne mettrais pas ici l'intitulé du défi car il résume un peu toute l'intrigue et je ne veux spoiler personne. Si jamais cela vous intéresse vraiment je peux le faire par MP. Et je le posterai à la toute fin pour que vous puissiez voir si j'ai bien relevé ce défi ou non:)

Bien entendu les personnages ne m'appartiennent pas, cette fanfiction aura des personnages homosexuels et des passages très descriptifs, vous êtes prévenus !

Bonne lecture

Chapitre 1

Severus en avait marre. Vraiment. Son atelier de potions était devenu une fournaise et il suait à grosses gouttes. Lui qui supportait déjà mal la chaleur à la base, n'en pouvait plus. Il avait enlevé sa lourde cape noire et ouvert quelques boutons de sa robe. Il avait même dû attacher ses cheveux pour éviter qu'ils ne collent à son cou.

Des semaines qu'il était sur cette potion. Qu'il bataillait et n'arrivait à rien. Et s'il y a bien une chose que le grand potionniste Severus Snape n'aimait pas, c'était l'échec. Il était le meilleur et comptait bien le rester. Quand son chaudron siffla et commença à bouillonner dangereusement, le professeur eut tout juste le temps de s'écarter et de lancer un sort de bouclier avant que tout n'explose.

D'un coup de baguette il fit disparaître tous les dégâts et retourna à son bureau où s'étalaient des dizaines de parchemin gribouillés et raturés.

- Trop de poudre de corne de dragon, marmonna t-il. Et du coup pas assez d'orties séchées… Et du jus de grenade ? … Peut-être. Et plus de temps de chauffe.

Il prit une plume pour rajouter encore des mots sur ses feuilles saturées. Sûrement que personne d'autre ne pourrait jamais le relire. Puis il poussa un profond soupir.

Pourquoi se donnait-il tant de mal déjà ? Ah oui parce qu'il était malheureusement fou amoureux d'un stupide cabot, et anciennement Maraudeur, du nom de Sirius Black et qu'il voulait lui faire plaisir en lui faisant cette saleté de potion.

Severus se demandait encore comment il avait fait pour tomber amoureux au point même d'emménager avec lui, hors de Poudlard.

Faut dire qu'avec la chute de Voldemort deux ans auparavant, alors qu'Harry et ses amis étaient au Ministère de la Magie, les deux hommes s'étaient croisés bien plus souvent. Et avaient même réussi à discuter de manière tout à fait cordiale, sans proférer la moindre insulte. Entre les récompenses, les soirées et le nouveau métier de journaliste de Sirius après sa réhabilitation. L'interview qu'il avait prévu de faire à propos du passé d'espion de Severus avait du être interrompue quand ils s'étaient rués l'un sur l'autre pour s'embrasser et plus encore. Puis ce fut le temps des explications, des excuses et des engueulades. Mais c'était maintenant du passé. Ils filaient le parfait amour depuis plus d'un an.

Et même s'il ne l'avouerait jamais, il n'y a pas grand chose qu'il ne ferait pas pour garder Sirius auprès de lui.

Poussant un autre soupir il sortit un nouveau chaudron et alluma le feu en dessous. Ce serait le dernier essai de la journée. Parce que s'il revenait après ses cours il était sûr d'arriver donc très tard chez lui et son cher et tendre allait encore l'engueuler. Et comme Severus ne lui disait pas ce qu'il faisait, voulant garder la surprise, ça énervait Sirius encore plus. Le professeur de potions devait faire preuve d'une patience inimaginable dès qu'il passait le pas de sa porte.

Mais ses efforts finirent par payer et trois heures plus tard il mettait enfin un liquide presque incolore, avec juste une volute blanchâtre, dans des fioles. Au moins cela n'avait pas explosé. Et Severus allait devoir attendre avant de pouvoir faire des essais. Hors de question de faire avaler n'importe quoi à son amant, au risque de le rendre malade ou pire encore.

Il lança un sort de nettoyage avant de partir en claquant la porte derrière lui et retrouva avec plaisir la douce fraicheur du début du mois d'Octobre.

XXX

A l'opposé du château, dans le dortoir des Gryffondors, Harry Potter était aux prises avec un gros problème. Même deux gros problèmes. Qui s'appelaient Dean et Seamus. Et qui ne le lâchaient plus depuis des mois. Depuis qu'ils avaient découvert qu'Harry avait développé une résistance naturelle à bons nombres de potions, surtout les plus basiques. Apparemment c'était à cause de tout ce qu'il avait dû ingurgiter pour guérir après l'affrontement avec Voldemort. Dans de rares cas, un tel mélange pouvait provoquer des effets secondaires et, pour une fois, la chance avait été avec lui, il avait eu le moins pire. Il n'en fallait pas plus pour ses amis. Déjà que Snape s'y mettait aussi et Harry était souvent désigné comme testeur à la fin des cours.

- Je vous ai dit non ! répéta t-il.

- Allez ! supplia Dean. Une heure seulement. Même moins ! Et après on te la rend.

- Je ne vous prêterai pas cette carte ! Et je vais tuer Ron pour vous en avoir parlé !

- Soit un peu prêteur !

- Promis on ne te l'abimera pas !

- Jamais ! Surtout que ça va me retomber dessus !

- Mais non ! promit Seamus. On fera tout pour qu'il ne t'arrive rien.

- Mais bien sûr… Tu dis ça alors que vous voulez cambrioler Snape pour me faire encore ingurgiter des trucs bizarres à mon insu. En quoi il ne m'arrivera rien ?

- Tu n'as jamais rien aucune réaction à tout ce qu'on t'a fait boire après tout, rappela Seamus avec un grand sourire.

Harry préféra ne pas demander combien de fois son verre avait été trafiqué. Il préférait rester dans la douce ignorance. Et à tous les coups Ron les avait aidés plusieurs fois. Raison de plus pour ne rien savoir.

- Aucune réaction certes mais s'il manque la moindre chose, c'est moi qu'on va accuser le premier ! Snape ne m'aime pas plus depuis deux jours.

Depuis sa dernière heure de retenue où il avait encore dû récurer des tonneaux poisseux.

- Il s'est quand même amélioré ces derniers temps. Tu ne peux pas nier qu'il se défoule beaucoup moins sur toi !

Forcément, il se tapait son parrain. Alors il faisait des efforts envers Harry. Sûrement qu'il y avait eu un accord tacite entre les deux hommes. Mais comme peu de personnes étaient au courant de leur relation, Severus continuait de faire royalement chier le gamin qu'il détestait le plus dans toute l'école. Et il ne laisserait jamais passer une occasion pareille.

- J'ai dit non c'est non. Un point c'est tout ! conclut Harry.

- Oh que tu peux être rabat-joie ! grommela Dean. Tant pis, on se passera de toi.

Il tira son pote par le bras.

- T'es sérieux ? demanda Seamus une fois un peu plus éloigné. Tu veux abandonner ?

- Je n'ai jamais dit ça voyons. Mais nous allons réussir sans l'aide d'Harry. Et comme il n'en saura rien, la chauve-souris ne pourra jamais l'accuser.

- Pas bête.

Les deux garçons descendirent dans la salle de commune et se planquèrent derrière une tenture, attendant que le Survivant descende. Quelques minutes plus tard, ils le virent passer et sortir par l'ouverture du tableau. Ils patientèrent encore quelques minutes puis retournèrent dans le dortoir. Le lit d'Harry était celui du fond et sa malle, en désordre permanent, était ouverte à côté. Par contre ils eurent beau fouiller une bonne dizaine de minutes, impossible de mettre la main sur la fameuse carte.

- Tu penses qu'il l'a emmenée ? interrogea Dean.

- Il a un cours dans 5 minutes. Pourquoi veux-tu qu'il l'ait prise ? Non, il l'a juste bien cachée.

Seamus se releva et s'empara de sa baguette :

- Comment Ron a dit qu'elle s'appelait déjà ?

- La carte du maraudeur.

- Accio Carte du maraudeur.

Aussitôt un bout de parchemin s'envola de dessous le matelas d'Harry pour atterrir dans la main tendue de son ami.

- Et voilà !

Il tapota la carte de sa baguette en récitant la formule consacrée, elle aussi donnée par Ron et vit avec émerveillement le parchemin se remplir. Ils virent Harry en cours de Divination et Severus Snape, apparemment, coincé dans le bureau de Dumbledore.

- La voie est libre, constata Dean.

Sans plus attendre, ils sortirent du dortoir, passèrent le tableau de la Grosse Dame et dévalèrent les escaliers jusque dans les cachots, devant la porte qu'ils savaient mener au laboratoire de potions privé. Là ils s'arrêtèrent un instant, déjà pour reprendre leur souffle, puis pour vérifier sur la carte s'ils étaient bien seuls. Et leur professeur de potions était toujours dans le bureau du directeur. Les deux garçons se virent aussi apparaitre sur la carte et une petite bulle apparut avec un mot marqué dedans. Seamus supposa que c'était le mot de passe pour entrer dans la pièce. Il se plaça devant la porte en bois :

- Palissandre.

La porte s'ouvrit sur un grincement sinistre qui se répercuta entre les murs de pierre.

- C'est sinistre, dit seulement Dean.

Ils pénétrèrent doucement, comme si le fait d'aller trop vite pouvait tout gâcher. Et puis au cas où des sortilèges de protection avaient été posés. Ils passèrent la première pièce, le bureau, simple, sobre. Il n'y avait guère que le meuble en bois, avec quelques copies et une plume, éclairés par la lumière du couloir qui filtrait. Les deux garçons n'osèrent ouvrir les tiroirs. Ils allèrent plutôt dans la deuxième pièce, à tous les coups bien plus intéressante. Seamus fit apparaître une boule de lumière qui alla flotter au milieu de la pièce, donnant assez de visibilité.

- C'est moi ou il fait bien plus chaud ici ?

- On dirait. Il a dû finir une potion il y a peu. Et ça sent le bois brûlé.

Ils furent impressionnés par la quantité de produits qui encombraient les étagères. Il y avait des bocaux et des fioles de partout. Et parfaitement étiquetés. Il ne leur fallut pas longtemps pour voir que tout était rangé par ordre alphabétique. Hormis une étagère qui était moins remplie mais ne contenait que des produits rares et très sûrement coûteux.

- Bon, on a pas toute la journée, se réveilla Seamus. Cherchons les potions déjà faites.

Les deux Gryffondors se séparèrent dans la pièce pour être plus rapides. Finnigan jetait des coups d'œil de temps en temps à la carte afin de ne pas se faire surprendre par la chauve-souris des cachots. Il entendit son ami l'appeler :

- Je crois que j'ai trouvé.

Et il lui montra sur la table en bois, des fioles contenant un liquide transparent.

- C'est sûrement ça qu'il faisait. Il n'y a aucune étiquette et ce n'est pas rangé.

- Tu crois que c'est quoi ?

Dean prit une des fioles et l'ouvrit pour sentir. Puis il regarda à travers le verre.

- Y'a pas d'odeur en tout cas. Et ça m'a l'air plutôt transparent.

- Du Véritasérum ! Trop cool ! Avec ça Harry pourrait nous révéler plein de choses !

- Et on n'avait jamais essayé ça ! Il n'y est peut-être pas insensible ! En plus il y a douze fioles. Il ne remarqua pas s'il en manque une.

- On ne va pas en prendre une entière. Trois gouttes suffisent normalement.

- Oui mais il n'y a aucun problème si la personne en ingurgite plus. Et si ça se trouve notre pote résiste à trois gouttes mais pas plus, fit remarquer Dean.

- Super !

Les deux garçons trépignaient d'excitation. Un bruit les fit stopper net. Seamus jeta un coup d'œil sur la carte. Snape venait de quitter le bureau directorial. Ce n'était donc pas lui mais il n'allait pas tarder.

- Vite, il faut qu'on se tire d'ici.

Dean fit rétrécir la fiole et la mit dans sa poche. Ils quittèrent la pièce, en pensant à éteindre derrière eux et partirent sans plus tarder. Ils croisèrent le professeur de potions alors qu'ils quittaient les sous-sols. Cependant celui-ci ne leur accorda aucun regard et disparut vite dans les sombres cachots. Et les deux Gryffondors purent enfin respirer convenablement. Puis ils se mirent à rire nerveusement.

Fiole en poche, les garçons sifflotèrent en remontant tranquillement les marches. Ils remirent la carte du maraudeur sous le matelas d'Harry et firent une partie de Bataille Explosive dans la salle commune en attendant que leur cours commence.

Le reste de la journée se passa tranquillement. Les cours firent oublier un temps aux garçons leur plan. Par contre ils s'en souvinrent parfaitement une fois le repas du soir venu. Profitant d'une discussion passionnée de Ron et Harry sur le prochain tournoi de Quidditch, qu'ils avaient presque du mal à entendre, vu le brouhaha dans la Grande Salle, ils firent glisser le verre du brun doucement vers eux. D'un sort ils transvasèrent le contenu de la fiole planquée dans un des sacs, dans le verre doré. Puis, s'assurant que personne ne les voyait ils le remirent à sa place. Il n'y avait plus qu'à attendre.

- Les Canons de Chudley ne passeront pas les quarts de finale. Les Chauves-souris de Ballycastle ont changé d'attrapeur et il est vraiment bon.

- Ils ne se laisseront pas faire, j'en suis sûr !

- Ron… ça fait des années qu'ils n'ont pas gagné. Rends-toi à l'évidence.

- Les garçons, vous pourriez arrêter deux minutes de nous ennuyer avec vos discussions sans fin sur ce sport ?

- Mione, tu nous embêtes ! riposta Harry. On peut quand même avoir cinq minutes tranquilles.

- C'est parce qu'elle n'excelle pas en sport et ça la frustre, expliqua Ron.

- Comment ? Mais… que… Oh et puis faites comme vous voulez.

Faussement vexée, Hermione se pencha sur son assiette, feignant de ne pas entendre les rires de ses deux meilleurs amis. Et c'est avec plaisir que Dean et Seamus virent le brun prendre sa coupe pour la porter à ses lèvres. Et sa discussion sur le Quidditch devait l'avoir vraiment assoiffé car il la vida d'une traite. Finnigan se pencha sur la grande table.

- Harry ?

- Hum ?...

- Ton meilleur ami c'est bien Ron ?

- Oui.

Réponse unique, simple et dite d'une voix monocorde. Apparemment c'était bien du Véritasérum et en plus, il faisait effet. Les deux Gryffondors étaient ravis. Le jeu allait pouvoir commencer. Dean eut un petit sourire sadique qu'un Serpentard n'aurait pas renié. Il vérifia juste une fois.

- Et tu es fan de l'équipe des Flèches d'Appleby ?

- Oui.

Il ne restait plus qu'à passer aux vraies questions.

- Dis Harry, tu es amoureux de quelqu'un ?

- Mais c'est quoi ces questions ? Où est-ce que vous voulez en venir ?

Le Survivant s'était énervé. Il fixait ses deux camarades en attente d'une réponse rapide.

- Ce n'était rien… Vraiment. Juste pour tester. Tu n'as pas l'air de t'intéresser à la moindre personne alors que beaucoup de filles et de garçons te dévorent des yeux.

- Et les questions d'avant ?

- Juste pour tester si tu répondais.

Seamus souriait le plus possible et essayait de ne pas ciller et de ne pas se retourner vers son ami pour demander un peu d'aide. Harry ne fut pas dupe mais préféra ne pas aller plus loin. Il se resservit un peu de jus de citrouille et se remit à discuter avec Ron.

- Bravo, chuchota Dean.

- C'était juste, soupira Seamus. Ce ne devait pas être du Véritasérum.

- Pourtant il a répondu aux premières questions de manière presque automatique.

- Bizarre… Peut-être que la potion agit très rapidement sur lui.

- C'est plus de la rapidité à ce stade là.

- Il va falloir trouver autre chose pour la prochaine fois. Peut-être prendre dans la pharmacie de Mme Pomfresh cette fois.

- Pas bête.

- Par contre il aurait au moins pu répondre… On est ses amis quand même !

- Totalement d'accord !

Les deux garçons stoppèrent leur conciliabule pour se concentrer un peu sur le repas.

XXX

La nuit était tombée depuis peu et le couvre-feu venait d'être annoncé. Tout élève trainant dans les couloirs s'exposait au risque de se faire prendre par les professeurs faisant leur ronde ou par les préfets. Ceux-ci étant, pour la maison de Gryffondor, Harry et Hermione, avec le titre de Préfet-en-chef pour cette dernière.

Le brun finit sa ronde par le septième étage. Puis, s'étant assuré qu'il n'y avait plus personne, trichant un peu puisqu'il se servait régulièrement de sa carte du Maraudeur, au grand désespoir de son amie, il se rendit dans le couloir abritant la tapisserie représentant Barnabas le Follet. Il passa trois fois devant et s'engouffra sans plus attendre par la porte qui apparaissait. Une voix l'accueillit avant même que le panneau de bois n'ait eu le temps de se refermer complètement :

- Tu es en retard !

- De deux minutes seulement

- C'est déjà trop !

- Moi aussi je suis ravi de te voir, chéri.

Harry souleva les lourdes tentures vertes qui occupaient l'entrée. Derrière il y avait un feu qui ronflait dans une immense cheminée avec deux sièges de style victorien, verts et argents eux aussi. Puis encore des rideaux et très certainement un lit après. Il y avait peu de lumière dans la pièce. C'était très intime.

Mais le regard du Gryffondor s'attarda sur le propriétaire de la voix et surtout sur la chevelure blonde qu'il voyait actuellement. En se décalant un peu sur la droite il put voir l'intégralité de son amant. Vu les lèvres pincées et le regard glacial, Draco Malfoy était en colère. Sûrement à cause du retard et Harry n'avait pas amélioré sa situation en le gratifiant d'un tel surnom alors que l'aristocrate détestait ça. Par contre il avait enlevé sa robe d'école et ne portait qu'une simple chemise blanche, ce qui lui allait vraiment bien.

- Tu sais, ce serait plus simple d'arriver à l'heure si je pouvais dire à tout le monde que nous sommes un couple et que je te rejoins régulièrement.

- Hors de question ! Tu te tais, c'est un ordre.

Bon, dans les faits, le brun avait déjà failli à sa promesse. Ron et Hermione étaient bien entendu au courant. Mais c'était tellement plus simple pour justifier ses absences du dortoir puis Harry avait failli exploser à ne pas pouvoir parler comme ça. Surtout que ses amis l'avaient bien pris.

Les Malfoys avaient été innocentés de tout soupçon concernant leur implication dans les plans de Voldemort. Mieux encore, ils avaient été remerciés par le Ministre en personne pour service rendu en tant qu'espion, au même titre que Severus Snape. Puis leur fils n'avait jamais été inquiété, étant trop jeune au moment des faits. Il était même revenu sur pas mal de ses préjugés et s'il se vantait encore de sa supériorité, ce n'était dû qu'à sa richesse.

Et cela faisait près de six mois qu'il était en couple avec Harry. Sans que personne ne le sache. En revanche il ne fricotait avec personne en dehors de la Salle sur demande et refusait catégoriquement la moindre avance. Et le Gryffondor n'avait pas le droit d'en demander plus. Cela avait été une des premières règles d'ailleurs. Avec le fait de tenir ça secret. Et s'il devait y réfléchir, Harry ne savait pas trop non plus lui-même comment ça avait commencé. Il se souvenait vaguement d'un couloir désert puis après plus rien jusqu'au baiser passionné qu'ils avaient échangé. Il n'arrivait pas à se rappeler de quoi ils avaient parlé juste avant. Ou même s'ils avaient parlé d'ailleurs.

- Tu comptes rester debout longtemps ?

La voix de Draco le fit sortir de sa rêverie. Harry prit place dans le fauteuil inoccupé. Le feu projetait des reflets dorés sur la chevelure du Serpentard.

- Qui t'a dit de t'asseoir sur le fauteuil ? Viens ici.

Le ton était sec et n'admettait aucune discussion. Harry se releva et écarta les jambes pour se poser sur les genoux de Draco, face à lui. Il passa ses bras derrière les mèches blondes :

- C'est mieux comme ça ?

- Y'a du progrès.

Ils échangèrent un long baiser qui n'avait absolument rien de chaste. Au contraire puisque Harry sentit son corps qui se réveillait déjà.

- Déshabille-toi, murmura Draco.

Sans bouger de sa place le Gryffondor se redressa et commença à jouer avec les boutons de sa chemise. Il les défit lentement, un par un. Il sentit avec plaisir que son petit manège faisait de l'effet à son amant. En effet il sentait une bosse se former et durcir peu à peu entre ses jambes. Ce qui ne fit qu'accroitre sa propre érection et il laissa échapper un gémissement. En revanche le blond était maitre de ses expressions et seuls ses yeux trahissaient son désir. Ainsi que son impatience. Pourtant ses mains étaient sagement posées sur les accoudoirs du fauteuil. Jamais il ne faisait le premier pas. C'était à Harry de le chauffer assez. Et pour ce soir, il n'y avait pas grand-chose à faire. Déjà près d'une semaine qu'ils ne s'étaient pas vus, les deux hommes étaient à bout.

Ayant fini de déboutonner sa chemise Harry la fit lentement glisser sur ses épaules. Le frôlement du tissu sur sa peau nue le fit frissonner. Ce qui lui fit bouger le bassin et envoya une décharge dans le corps de Draco. Ce fut comme un signal pour lui. Ses mains, immobiles jusqu'à présent, effleurèrent elles aussi la peau hâlée. Il prit un malin plaisir à caresser toutes les zones érogènes de son amant. Il ne fallut pas longtemps à Harry pour être vraiment à l'étroit dans son pantalon. Pourtant ce n'était que le début. Et Draco n'était pas pressé. Cambré en arrière Harry se laissait faire docilement.

Et après un temps qui lui parut trop long les mains de son Serpentard trouvèrent ses tétons hérissés. Il les titilla puis pinça sans chercher la douceur. Mais la douleur n'était rien, elle faisait partie du jeu. C'est ensuite avec sa bouche que Draco se mit à jouer avec la chair dressée. Il alternait entre souffle léger, coups de langue et mordillement. Harry se mit à gémir franchement, se laissant complètement aller. La peau rougissait sous le traitement.

Harry n'en pouvait plus. Il en voulait plus. Ses mains voulurent déboutonner la chemise et parcourir à leur tour la peau blanche de son amant. Mais Draco s'arrêta net :

- Tss… Il est hors de question que tu diriges ! Rappelle-toi bien ça ou j'arrête tout de suite.

Les mains du Gryffondor retombèrent. C'était toujours ainsi entre eux. Par contre le blond parut comprendre la frustration de son compagnon. Il cessa toutes ses caresses.

- Lève-toi, lui ordonna t-il.

Docile, Harry s'enleva des genoux de l'aristocrate et sans se soucier de sa nudité, alla vers le fond de la pièce. Pas besoin de lui dire, il savait ce qui allait se passer ensuite. Il souleva le rideau et découvrit un lit en effet. Il s'y allongea. Mais alors qu'il allait se retourner pour regarder son chéri arriver, un sort le plongea dans l'obscurité la plus totale :

- Mais que…

- Chut… Tu vas aimer, je te le promets.

Le murmure était plus près que le Gryffondor ne le pensait. Quand s'était-il rapproché ? Il entendit un bruit de ceinture puis un frôlement de tissu. Le matelas s'affaissa un peu à sa gauche et quelque chose de chaud buta contre ses lèvres :

- Suce.

Harry prit le sexe du Serpentard entre ses mains et commença à y donner quelques coups de langue. Puis il le prit en bouche d'un coup, prenant par surprise Draco qui eut bien du mal à se retenir. Par contre il laissa échapper un long gémissement totalement indécent. Le brun fit ensuite jouer sa langue sur pénis tendu à l'extrême. De sa main il caressait la peau douce des cuisses. Il entendit le bruit d'un frottement de tissu et en déduisit que le blond avait enlevé sa chemise. Mais il ne s'arrêta pas pour autant. Ce n'était pas à lui de décider.

Draco était à quelques secondes de la jouissance quand il se retira de la bouche de son amant. Même si l'idée de jouir ainsi ne lui aurait pas déplu. Peut-être plus tard.

- Mets toi à quatre pattes, ordonna t'il.

Ne voyant toujours rien, Harry obéit. Il ne savait pas où Draco se trouvait à présent ni ce qu'il voyait exactement. Il était à sa merci. Avait-il remis la lumière ou éteint justement ? Tout son corps tremblait d'excitation et d'impatience. Il y eut un bruit métallique et ses poignets se retrouvèrent serrés de métal froid. Il était menotté. Ça ce n'était pas nouveau. Le brun sentit un frôlement sur son dos puis sur ses fesses. Puis Draco lança un sort pour le lubrifier et fit pénétrer un doigt afin de le préparer. Il ne tarda pas à en mettre un deuxième et bougea rapidement.

C'est après cette préparation plus que sommaire qu'il présenta son sexe devant les fesses de son amant. Et il le pénétra entièrement d'une poussée. Harry se mordit la lèvre pour ne pas gémir de douleur et ses mains s'accrochèrent aux chaines. La douleur allait finir par passer. Elle passait toujours.

- C'est bon hein ?

- Oui, murmura le Gryffondor.

S'il parlait plus fort, sa voix allait le trahir. Il se mordit les lèvres quand Draco se mit à bouger. Pourtant quand sa prostate fut stimulée, un cri de pur plaisir lui échappa et résonna dans la pièce. Il s'était cambré sous la décharge. Il se laissait aller à présent. Il hurlait sans se soucier vraiment de ce qu'il disait.

- Oh oui ! Comme ça ! Plus fort ! Je t'aime Draco ! C'est trop bon ! Plus fort ! Encore !

Comme d'habitude, Draco n'émettait jamais autre chose que des grognements. Ses mains pétrissaient durement les fesses du brun, sûrement qu'il y aurait des marques le lendemain.

Le Serpentard augmenta le rythme ainsi que ses mouvements de hanche. A présent il ressortait presque entièrement avant de rentrer d'un coup, en visant à chaque fois la glande sensible de son compagnon qui n'en pouvait plus. Il éjacula, intouché, se répandant à grands traits sur les draps du lit. Draco ne tarda pas à le suivre.

Les sorts qui liaient Harry au lit et le rendait aveugle se levèrent en même temps. Heureusement la lumière n'était pas trop forte. Il s'effondra sur le lit, grimaçant quand il sentit l'aristocrate se retirer. Il allait encore devoir demander à Hermione de lui faire un baume cicatrisant. Avant de perdre totalement ses forces, il jeta un sort pour nettoyer les draps, étendit ses jambes et s'allongea sur le lit. Sa tête s'enfonça dans les coussins. A ses côtés Draco s'était lancé un sort de nettoyage et s'allongea à son tour, les recouvrant tous les deux des couvertures chaudes. Il se mit sur le côté, un bras replié sous sa tête, l'autre le long de son corps. Harry se cala contre son torse.

- Je t'aime, murmura t-il avant que les lumières ne s'éteignent.

Il n'y eut pas de réponse. Il n'y en avait jamais. Harry était toujours le seul à dire ça. Mais ce n'était pas grave pour lui. Il était sûr que ses sentiments étaient partagés et que seul l'éducation stricte du Serpentard l'empêchait de fait étalage de ses sentiments. Et puis il y avait d'autres moyens de prouver son amour. Le fait même qu'ils soient là, tous les deux dans ce même lit était une preuve bien suffisante pour lui.
Ils échangèrent un dernier baiser avant de s'endormir, inconscients de la nouvelle magie qui était à l'œuvre.

Le matin ce fut la course. Déjà parce qu'Harry avait été réveillé plusieurs fois par un Draco en manque de sexe et que du coup lui il manquait de sommeil, mais aussi parce qu'il devait rentrer avant que ses amis ne se réveillent. Surtout s'il voulait faire croire à Draco que personne n'était au courant pour eux deux. S'il découchait vraiment, Ron aurait vite fait de trouver une histoire à raconter aux autres garçons et le de chambrer en privé. Il faisait encore nuit quand Harry sortit de la chambre, laissant un Serpentard encore endormi derrière lui.

Il sortit sa carte du maraudeur de sa poche afin d'être sûr d'être tranquille. Il n'y avait de toute façon que lui qui pouvait être assez fou pour être réveillé à cette heure là. Il fut surpris de voir que Snape faisait les cent pas dans son bureau. Il aurait dû être hors des murs de l'école, avec Sirius, dans la charmante maison du Square Grimmaud totalement réaménagée. Enfin, comme il n'était pas une menace immédiate, Harry ne se posa pas plus de questions. Après tout, son parrain et son professeur s'étaient peut-être encore disputés. Si c'était le cas, il était sûr d'avoir un courrier de Sirius dans la journée, demandant à son filleul préféré d'épier les moindres faits et gestes de son compagnon pour tout lui rapporter dans les moindres détails. Ce qu'Harry ne faisait jamais, bien évidemment. Parfois il prévenait même Snape. Hors de question de se mêler plus que nécessaire de la vie de son professeur. Rien qu'à imaginer qu'il ait une vie sexuelle, il avait la nausée.

Il retourna à son dortoir, désespérant de ne pas pouvoir profiter de quelques minutes de sommeil en plus.

Plusieurs étages plus bas, Severus se faisait la même remarque. Il avait dû partir plus tôt de chez lui à cause d'un problème qui l'obsédait. En effet quand il était revenu en fin de journée afin de prendre un parchemin qui lui manquait son regard avait dérivé sur sa table de travail. Et un détail le chiffonnait depuis. Et maintenant il en avait le cœur net. Il lui manquait une fiole. Sa précieuse potion avait été volée. Maintenant restait à savoir par qui. Il n'y avait eu aucune effraction en tout cas, les alarmes ne s'étaient pas déclenchées. La personne qui avait fait le coup connaissait le mot de passe ou était vraiment puissant. Et rien d'autre n'avait été volé. Pas même son étagère où pourtant une petite fortune s'étalait. C'est donc bien cette potion qui était visée. Mais qui pouvait avoir intérêt à voler ça ? Et surtout qui était au courant pour cette potion ? Il n'en avait parlé à personne, il en était certain.

Il fulminait à présent. Il était hors de question que son laboratoire privé soit pris d'assaut encore une fois. Il allait renforcer les barrières. Et il comptait bien mettre la main sur celui qui avait fait ça. Maintenant restait à savoir si ça venait de l'extérieur de l'école ou non.

A peine l'aube s'était-elle levée qu'il se rendit dans la Grande Salle. Il savait que Dumbledore était un des premiers levés quel que soit le jour. Et effectivement le directeur était assis à la table des professeurs, son air malicieux bien plaqué sur son visage, vêtu d'une robe violette tellement flashy qu'elle pouvait dégouter tous ceux qui aimaient cette couleur avant. La chauve-souris des cachots se dirigea droit vers lui :

- Quelqu'un a-t-il pénétré dans l'enceinte du château hier dans la journée ou cette nuit ? Hormis les professeurs ?

- Absolument personne. Je peux vous l'assurer. Pourquoi cette question ?

Severus ne répondit pas et se posa à table. Donc cela venait de l'intérieur. Restait maintenant à savoir si c'était pour un usage personnel ou si la fiole allait changer de propriétaire. Il n'était pas exclus que quelqu'un d'extérieur à l'école se soit servi d'un élève ou d'un professeur. Foi de Snape, il allait mettre la main sur ce gredin et lui faire payer.

De son côté Harry n'en menait pas large. Il avait une énorme douleur au ventre. Il avait l'impression que ses intestins avaient pris feu et fondaient doucement. C'était horrible.

- Tout va bien ? s'inquiéta Hermione. Tu as une tête affreuse.

- Je ne sais pas… Quelque chose que j'ai pas dû digérer sûrement.

- Il ne t'a rien fait avaler cette fois ?

Harry avait déjà été malade à cause d'une potion de luxure faite par Draco. A cause du système immunitaire surdéveloppé du Survivant, cela n'avait pas eu l'effet escompté et Harry en avait été malade pendant deux jours. Le blond avait maintenant pour ordre de ne plus rien lui faire manger ou boire. Ordre que bizarrement il respectait jusqu'à présent.

- Non, je te promets. Ce n'est pas sa faute.

- Tu devrais aller à l'infirmerie, lui conseilla son amie.

- Je suis pas sûr que Mme Pomfresh pourra faire quelque chose pour moi. Au vu de la résistance que j'ai développé…. Et si c'est pour qu'elle s'acharne encore contre moi avec tous ses examens, non merci.

- D'accord. Mais promets-moi que tu iras si ça empire.

- T'inquiète pas…

La douleur empira pourtant au fil de la journée. Et Harry ne se rendit pas pour autant à l'infirmerie. Heureusement qu'il n'avait aucun cours demandant une grande attention. Sortilèges, Divination et Histoire de la magie. Et pendant la journée, Harry serra les dents, refusant de montrer sa souffrance à sa meilleure amie. Il n'avait pas besoin en plus de sa sollicitude trop envahissante. Il avala un peu de nourriture à midi, se forçant au possible. Le Gryffondor souffla quand la douleur diminua enfin vers la fin de l'après-midi. Au repas du soir il n'y avait plus rien.

Comme au bout de quelques jours la douleur n'était pas revenue, il n'y prêta plus attention et finit même pas oublier cet épisode.

Et il n'eut aucun hibou en provenance de Sirius non plus.

Petite chose à préciser :

La quasi-totalité de cette fanfiction est déjà écrite. Je pourrais donc poster à un rythme régulier d'un chapitre tous les quinzes jours je pense.

Il y a déjà 16 chapitres d'écrits.

Alors vos avis pour ce premier chapitre ?