Titre: Performance Artistique Érotique

Auteure : WendyMarlowe

Traductrice: Elizabeth Mary Holmes

Rating: M

Genre(s): Humour/Romance

Disclaimers : Sherlock et son univers ne sont pas encore à moi…

Notes : Mes remerciements à Wendy Marlowe de m'avoir permis de traduire sa charmante fanfiction, et ce à l'initiative d'Odea Nightingale à qui je dédie cette traduction. Vous trouverez le lien vers la version originale dans le tableau habituel. Bonne lecture à vous !


Ch. 1 (Le rencard)

John avait passé un après-midi particulièrement épuisant au cabinet. Il était rétamé. Une sieste, ça serait génial… peut-être un casse-croute avant et puis une heure ou deux pour se remettre d'aplomb avant de faire face aux expériences curieuses que son colocataire aura faites dans l'évier en son absence. Peut-être même qu'il sauterait le casse-croute, irait directement se coucher et ne verrait rien de l'expérience. De toute façon, il n'avait pas très faim.

John monta les escaliers, ouvrit la porte et se figea sur place. Son esprit semblait avoir divisé son attention. Une partie était captivée par la femme qui faisait les cent-pas dans le salon sous ses yeux : des jambes sexy comme pas permis, très longues et à peine couvertes par une petite jupe noire, ses talons démesurés tous aussi noirs ; John présuma que c'était là la source du cliquetis qui la suivait alors qu'elle arpentait la pièce, une poitrine aux proportions flatteuses à peine dissimulés par le top court ajusté qui dévoilait son nombril et qui permettait de garder une certaine harmonie... et ce putain de ventre plat…

Elle était grande, certainement encore plus grande que Sherlock. Peut-être un mannequin ou une actrice. Des cheveux sombres plus courts que la norme, maintenus en arrière avec un serre-tête élastique et artistiquement hérissés en pointes. L'étole de soie aérienne nouée autour de son cou avait l'air affreusement cher. John n'y connaissait presque rien en mode féminine, mais l'ensemble était plaisant, voir même très plaisant, sur elle. Elle avait l'air de savoir ce qu'elle faisait. Le maquillage était parfait, accentuant la pâleur de sa peau et ses cheveux sombres ressortaient grâce à un rouge à lèvres des plus vif et il y avait quelque chose de scintillant autour de ses yeux… Ses yeux…

« Sherlock ? »

Sherlock s'appuya contre le bras du canapé, révélant une hanche un peu plus arrondie que la sienne, probablement grâce à du rembourrage et sourit :

« Qu'est-ce qui m'a trahi ? »

« Putain, Sherlock! Pourquoi t'es sapé comme un mannequin ? Une femme mannequin ! Dans notre salon… »

« C'est pour une enquête. » Il fronça les sourcils mais, à cause de son accoutrement on avait plutôt l'impression qu'il faisait la moue. « Tu avais des doutes quand tu es rentré, alors, ce n'était pas évident immédiatement? »

« Y a pas beaucoup de femmes qui font d'un mètre quatre-vingt. »

John marqua une pause avant de continuer, il voyait que pour une fois il avait toute l'attention de Sherlock et il étala ses déductions comme elles lui venaient :

« Grande, cheveux courts, maquillage de qualité, vêtements coûteux, actrice ou mannequin, mais je pencherais plutôt pour mannequin. L'écharpe sert à couvrir ta pomme d'Adam je présume … et cette couleur te vas très bien d'ailleurs. Toutefois, je crains d'avoir à te demander comment tu sais si bien te rendre féminin. Ce sont tes yeux qui t'ont trahi, mais je doute que quelqu'un qui te connaisse peu s'en rende compte. »

« Excellent !» la moue de Sherlock laissa place à l'expression que John avait déjà vu quelques fois et qu'il qualifiait de « la gueule du charmeur ». Il s'en servait habituellement pour obtenir des informations de la gente féminine et parfois masculine, quand ils étaient sur une enquête, et, pour la première fois, toute la volonté de charmer de Sherlock se concentrait sur lui seul. C'était pour le moins…déconcertant. Et terriblement sexy…même s'il savait que la femme superbe qui lui faisait de l'œil était son colocataire.

« Qu'est ce qui me vaut tout ça? » John redemanda, à défaut de savoir quoi dire de mieux. Avec quelqu'un d'autre, il aurait cherché la caméra cachée et se serait attendu au pire, mais il s'agissait de Sherlock …

Sherlock qui se contenta de pencher la tête et de regarder John paresseusement.

« Nous avons un rencard ce soir. C'est très sélect. J'ai posé tes vêtements sur ton lit. Tu as juste le temps de te changer avant qu'on parte.»

« Un rencard. Avec toi. » John eut l'air perplexe.

Sherlock acquiesça.

« Et tu es habillé en femme. »

« Je suis costumé.» Il haussa les épaules d'une façon très féminine. « L'invitation n'était pas destinée à un couple gay. Et puis, je sais que tu te considères hétéro et que tu aurais rechigné à sortir avec moi en public si j'étais habillé comme je le suis d'ordinaire. »

John allait protester : je suis hétéro, je ne suis pas du tout intéressé par un rencard avec toi, t'es putain d'attirant comme t'en as pas idée mais les contradictions de sa phrase étant trop apparentes avant même de la vocaliser qu'il finit par ne rien dire à l'exception de « Donne-moi une minute. » Et il se précipita à sa chambre.

Sur le lit il y avait un costume neuf : une chemise, la veste, le pantalon et même les sous-vêtements, les chaussettes et une paire de chaussures flambant neuves. Tout était parfaitement à sa taille, même les chaussures. Ce qui était d'ordinaire impossible à trouver parce que les orteils de John étaient plus larges que ses talons et il devait généralement essayer tout un tas de paires avant de trouver celles qui convenaient. Il y avait quelque chose d'un peu flippant à savoir que Sherlock avait farfouillé dans sa penderie et pris ses mesures comme ça sans rien demander. Sherlock qui avait choisi tout ce qu'il porterait pour leur « rencard ». John essaya de ne pas y penser alors qu'il enlevait son pull et enfilait le costume.

Sherlock faisait de nouveau les cent-pas et semblait très à l'aise avec cette paire de talons vertigineux. Les allées et venues étaient tout à fait sherlockiennes mais la démarche et le balancement des hanches, très féminin. Cela faisait beaucoup d'effet à John. Et pas uniquement à son cerveau. Putain qu'est ce qui cloche avec toi ? C'est ton coloc, c'est tout. Il fait toujours des trucs bizarres comme ça. Le médecin essaya de se convaincre que ce n'était qu'un autre coup de Sherlock, juste encore une manifestation de son incapacité à se plier aux conventions ordinaires de l'espace personnel, aux limites de l'acceptable et à ne pas ficher le bordel dans la tête de son colocataire, mais Sherlock sourit et le rouge à lèvre souligna la courbe de ses lèvres et John se retrouvait à peiner à trouver la normalité dans la situation.

« Ça te va bien » ronronna Sherlock. Oui, Sherlock ronronna, un grondement sourd qui ne fit rien pour remettre les idées en place au médecin. « Nous devrions y aller. »

John resta sur place : « Au moins, dis-moi ce que l'on fait ce soir…dis-moi ce que ça a à voir avec une enquête. » Une pensée vint le narguer : « Bon dieu…dis-moi que c'est pour une enquête ! Que c'est pas juste que tu prends ton pied à t'habiller comme ça ? »

Sherlock eut l'air confus un très court instant. Une expression normale, sympathique et que John avait vu plusieurs fois et qui curieusement fit taire ses suspicions.

« C'est juste que tu as l'air très à l'aise avec ces chaussures. Et même avec tout le reste » se sentit-il obligé d'ajouter.

« Eh bien…j'avais la journée, tu es parti ce matin. Il m'a fallu une éternité pour tout raser. Et ce n'est pas comme si je n'avais jamais eu à le faire auparavant. »

« Pour une enquête ? »

« Oui, pendant quelques semaines. L'invitation de ce soir vient d'un artiste qui m'a connu comme Shirla, quand j'étais mannequin. Pour des magazines. Je crois même que j'ai même fini dans l'un d'entre eux , même après l'arrestation du photographe. »

« Arrêté pour quoi ? »

« Certaines de ses modèles n'étaient pas majeures. Ou pas habillées. »

« Ah. »

Sherlock chassa le souvenir d'un mouvement de poignet « Mais rien à voir avec ce soir. »

« Mais il y a bien une enquête ? »

« Très probablement. Chantage évidemment, mais je ne sais pas qui. Voilà le pourquoi de notre rencard. »

John ne fit toujours pas mine de se diriger vers la porte. « Tu vas m'en dire plus ? »

« Pas encore, je ne veux pas biaiser tes observations » Sherlock se rapprocha de lui dans une démarche chaloupée et John dut lutter pour ne pas déglutir bruyamment tant que le détective le regardait. « Appelle-moi Sherla ce soir. C'est suffisamment proche de 'Sherlock' pour que tu t'en souviennes. Et essaye d'avoir l'air fou amoureux. »

John cligna des yeux.

Sherlock se rapprocha encore et fronça les sourcils : « Non pas comme ça. Comme si tu n'étais pas sûr de savoir comment tu t'es retrouvé à assister à une performance artistique érotique en ma compagnie et que tu ne peux pas croire ta chance. À mi-chemin entre ébloui et désespéré. »

« Je …euh…performance artistique éro…. »

Et il inclina la tête et embrassa John. Son cerveau se court-circuita, les lèvres de Sherlock étaient douces et tièdes mais exigeantes jusqu'à ce qu'il finisse par céder et que John ouvre la bouche et réponde au baiser. La langue du détective eut raison de ce qu'il lui restait de réticences. Lorsque John rouvrit les yeux et se retira, il se rendit compte qu'il avait agrippé les épaules de Sherlock tandis que les doigts de celui-ci caressaient son menton.

« Va te faire foutre Sherlock!»

Sherlock ricana «Allons, tu ne voudrais pas anticiper sur le programme!»