Bonjour à tous,

On se retrouve sur cette histoire après plusieurs mois "d'absence" ! Je m'en excuse sincèrement ! J'ai fait, refait et rerefait le chapitre sans qu'il soit à la hauteur de ce que je souhaitais obtenir; puis, il devait passer entre les mains de Miss Pupitre et j'ai mis à temps fou avant de réussir à le lui extirper !

Je remercie les personnes qui suivent cette fiction et on se retrouve très bientôt !

Merci à Guest pour son commentaire !


Danzo était un homme bon lorsqu'il n'était encore qu'un enfant. Il adorait les autres et plus particulièrement sa petite sœur qu'il chérissait plus que tout. À la naissance de Mikoto, il passait la majeure partie de son temps à regarder le visage de poupon de sa cadette alors qu'elle dormait profondément dans son berceau. Il arrivait qu'il y passe des heures à la contempler sous toutes les coutures tant il aimait voir les différences entre eux. Malgré le fait qu'ils soient du même père et de la même mère, Danzo était toujours aussi étonné de voir qu'ils n'avaient rien en commun physiquement parlant et cela s'était accentué lorsqu'ils avaient grandis.

A tout juste deux ans, Mikoto avait un visage doux, une peau de porcelaine, des yeux et des cheveux aussi noirs que la nuit et un corps finement musclé. Danzo, de pratiquement neuf ans son ainé avait un visage aux traits durs, une peau légèrement bronzée, des yeux et des cheveux d'un noir terne et un corps ferme qui ne le rendait pas très souple. Mais ces différences ne l'avaient pas empêché d'aimer sa sœur de toute son âme.

Hélas, cet amour inconditionnel - qu'il lui vouait - n'était guère apprécié par la nourrice en charge de Mikoto. Elle voyait d'un mauvais œil la relation qu'entretenait la petite princesse avec l'héritier du royaume et elle en fit part au Roi dès que ses soupçons devinrent trop lourds à porter.

« Ne vous inquiétez pas ma chère, j'étais moi-même très attaché à ma sœur à cet âge-là, lui avait répondu le souverain. »

La nourrice ne lui en avait plus parlé mais surveillait du coin de l'œil tous les agissements de Danzo envers sa petite sœur. Elle grimaçait à chaque fois qu'il la prenait dans ses bras, qu'il rigolait avec elle ou même lorsqu'il chantait pour elle afin que la petite puisse s'endormir. C'était devenue une obsession dévorante que de surveiller le jeune prince afin qu'il n'essaye pas de faire de Mikoto sa concubine ou Reine.

Il n'était pas rare dans les autres royaumes qu'un Roi épouse sa sœur afin de faire perdurer une lignée pure, mais ce n'était pas le cas au pays du Feu. La nourrice mettait un point d'honneur à ce que cela n'arrive jamais et elle commença même à monter Mikoto contre son frère. Petite, la jeune princesse n'arrivait pas à comprendre ce qu'il se passait, son frère était tout pour ses yeux d'enfants : quelqu'un de fort et de respecté, d'assidu et de sociable, une personne sur qui elle pouvait se reposer et surtout jouer à tout moment de la journée ou de la nuit. Hiruzen avait dû intervenir à cette époque et avait retiré Mikoto des mains de sa nourrice. Danzo l'avait toujours remercié et il le faisait encore même si maintenant, il ne voyait en sa sœur qu'un obstacle à franchir.

Danzo, avant d'être l'homme qu'il est désormais, n'était pas un être au cœur froid et dénué de sentiments. C'était un garçon souriant, intelligent et très curieux. Mais surtout, extrêmement protecteur envers son entourage. Il avait tué pour la première fois alors qu'il avait tout juste huit an, uniquement pour protéger sa petite sœur. Un assassin avait pénétré l'enceinte du palais et par un pur instinct, Danzo s'était précipité dans la chambre de Mikoto lorsqu'il avait entendu les gardes s'agiter à la poursuite de l'inconnu.

L'aiguille à tricot de sa petite sœur s'était retrouvée dans le cœur de l'homme alors qu'il essayait d'assassiner Mikoto. Danzo était arrivé par derrière et n'avait pas hésité une seconde à le poignarder pour protéger son plus précieux trésors. L'assassin s'était écroulé sur la moquette et son sang avait vite imprégné les fibres. Mikoto ne se réveilla même pas un seul instant et dans un geste purement fraternel, il replaça les couvertures sur le petit corps de sa sœur pour qu'elle n'attrape pas froid. D'un point de vue externe, beaucoup crurent qu'il était responsable de cet attaque et que par pure remord, il avait fini par demander à l'assassin de se suicider après tout, comment un enfant de cet âge aurait-il pu viser aussi juste ? Cette question continuait encore de se faufiler à travers les oreilles indiscrètes du palais.

De son œil critique, Danzo observait la place principale être décorée pour le festival en l'honneur de Susano. Il n'aimait pas se souvenir de cette époque enfantin car il revoyait toujours le visage souriant de Mikoto et puis, il se voyait lui, faible et pathétique mais se croyant suffisamment fort pour porter le poids de son pays. Qu'est-ce qu'il était naïf à cette époque, naïf et trop bête pour survivre dans ce monde.

Il se glissa dans une étroite ouverture murale. Il n'avait toujours pas la souplesse de sa sœur mais son corps arrivait plus facilement à se faufiler plus par habitude que par réel envie. A l'aide d'une allumette, il embrasa l'huile entreposée dans des cornières creusées à même la terre et le liquide prit feu, éclairant son chemin, lui permettant ainsi de se déplacer aisément. Le mur se referma derrière lui sans qu'il n'ait besoin de faire le moindre geste en sa direction.

A cette étape de sa route, la pierre taillée était remplacée par des blocs de terre mal découpés puis un mélange de différents types de sable prit sa place sous ses pieds c'était ici que la nature reprenait ses droits. Les grandes cavités, qui se reflétaient tels des ombres fugaces, avaient été creusées avant même que Konoha ne naisse. Ce changement de terrain lui indiquait le tournant à prendre afin de ne pas se tromper dans sa destination, combien de fois avait-il perdu sa route en arpentant ces tunnels obscurs ?

À plusieurs mètres au-dessus de sa tête, le palais fourmillait de toutes parts mais seuls de vagues syllabes parvenaient à ses oreilles, les mots étaient étouffés par les multiples couches qui formaient le sol du palais et le plafond de ces souterrains.

Danzo continua à suivre le chemin de feu avant de virer brusquement sur sa droite. Une toute petite porte en bois se tenait immobile à deux mètres devant lui. Par les différentes fentes, brillait la lumière d'une dizaine de bougies que ses acolytes avaient allumé en attendant son arrivée.

Il toqua trois fois sur la porte, attendit dix secondes, puis toqua deux autres fois sur le battant. Quelques murmures s'élevèrent derrière le bois puis quelqu'un déverrouilla la serrure pour lui permettre d'entrer.

Devant lui, se tenait un garçon pas plus âgé qu'Itachi, il lui sourit et s'écarta prestement de l'ouverture pour lui permettre d'entrer. Danzo n'aimait pas trop cet enfant car il lui rappelait son enfance et même si le gamin semblait être bien plus ouvert d'esprit que lui à son âge, il y avait quelque chose qu'il n'arrivait pas à discerner au fond de ses prunelles. Et c'était cet inconnu qu'il redoutait car il ne savait pas à quoi s'attendre.

Lorsqu'il regardait attentivement cet enfant, il avait la nette impression de se retrouver à attendre la morsure sauvage d'un serpent colérique auquel il ne pouvait pas s'échapper. L'Uchiha ne savait pas si c'était les cheveux blancs ou le visage innocent et pourtant si froid du gamin qui le mettait sur ses gardes, mais il n'arrivait pas à lui faire totalement confiance. Hélas, ses plans ne pouvaient pas fonctionner sans le soutien de cet homme et l'enfant servant d'intermédiaire, Danzo ne pouvait pas lui demander de quitter la pièce au risque de voir tous ses projets s'effondrer.

Il commençait tout juste à enclencher le mécanisme. Le premier caillou venait d'être lancé dans l'eau et il avait effleuré sa cible, il ne pouvait donc pas abandonner maintenant alors qu'il touchait du doigt sa vengeance.

Il n'avait rien contre sa petite sœur, il lui permettrait même de vivre à travers les années mais elle était une nuisance à son futur et il se devait donc de l'éliminer de la scène qu'il voulait créer. Hors, il savait pertinemment que même le meilleur des plans avait une faille, il lui fallait donc un moyen de fuite dans le cas où son projet serait découvert. Et cet homme sera là pour l'aider à disparaitre.

Pendant longtemps, il avait continué à observer Mikoto dans l'ombre. Même si son cœur battait furieusement de jalousie, il ne pouvait qu'admirer ce qu'était devenue sa petite sœur et il continuait à enlever tous les obstacles qu'elle pouvait trouver sur son chemin. Mais, on lui avait arraché sournoisement la dernière chose à laquelle il tenait, son dernier espoir : lorsqu'elle s'était fiancée à Fugaku le monde de Danzo avait fini de s'écrouler. Elle ne lui souriait plus, elle souriait désormais à cet homme dont elle s'était éprise. Et comme tous les autres, Mikoto avait lentement rangé son grand frère dans une case dénommée « oublie » et il avait terminé d'y sombrer. Il savait qu'elle n'était pas la seule fautive, après tout, il s'était de lui-même éloigné de sa sœur mais dans l'unique but qu'elle ne perde pas cette joie qui la définissait tant. Elle n'avait juste pas compris et même si Mikoto s'était désespérément accrochée à son frère, elle avait lentement abandonné à son tour.

Comme une vieille habitude, Danzo avait continué à l'observer s'épanouir, devenir toujours plus belle, toujours plus forte, toujours plus radieuse et parfaite. Mais chaque être humain à ses faiblesses et Danzo avait trouvé celle de sa chère petite sœur : l'amour qu'elle portait à son mari et à ses deux fils. Il l'attaquerait indirectement car l'Uchiha savait qu'il ne pourrait jamais blesser physiquement Mikoto.

Au départ, il avait pensé s'attaquer à Itachi mais étrangement l'enfant semblait s'être rendu compte de la malveillance de son oncle et s'était rapidement tenu éloigné de lui. Et puis, Danzo n'avait pas pu se résoudre à le tuer lorsqu'il l'avait directement regardé, parce qu'Itachi l'avait vu alors qu'il semblait invisible aux yeux des autres. Danzo avait fermé les yeux sur cette vie pour se concentrer sur autre chose. Et puis, Sasuke était né.

De nouveau, il avait commencé à imaginer une multitude de plans. Le plus simple revenait à être présent pour l'enfant jusqu'à qu'il puisse le manipuler ouvertement, le plus compliqué était de le tuer dans son sommeil. Hélas, il ne put mettre aucun de ses projets à profit car Mikoto veilla à ce qu'il soit toujours entouré et Itachi, preuve d'une grande maturité, se mit à protéger son petit frère dans toutes ses actions.

Il ne restait plus qu'un seul moyen pour Danzo d'ouvrir les voies du pouvoir, celui de tuer Fugaku. Mais il ne pouvait pas le faire aussi facilement, tout comme il ne pouvait pas tuer les futurs héritiers du royaume. Lorsqu'il avait établi ses plans d'assassinat d'Itachi et de Sasuke, sa conscience le ramenait souvent à la réalité. S'il venait à tuer l'un des deux frères, le palais le suspecterait directement et il serait isolé par mesure de sécurité afin que l'un des héritiers puisse tout de même survivre.

Danzo avait passé l'âge d'agir avant de réfléchir. C'était pour cela qu'il avait fait appel à cet homme, pour que son plan n'ait plus aucunes failles.

Il avait d'abord commencé par placer des espions un peu partout dans le royaume mais surtout dans le palais. Danzo avait un réseau d'hommes souterrain qui veillaient à lui rapporter le moindre déplacement des rats du Roi ou des colombes de la Reine. Rien ne lui était inconnu et même la garde royale avait une graine pourrie en son sein.

« Vous avez été longs Danzo.

A votre différence, je ne peux m'absenter trop souvent au risque d'être suspecté par la Reine, répondit-il acide à l'un de ses acolytes présents. »

La pièce sentait le renfermée, elle était étouffante et pas seulement à cause des bougies qui l'éclairaient. Son espace d'une dizaine de mètres carré étouffait Danzo qui s'était habitué à vivre dans des pièces bien plus ouvertes. Une petite table de chêne brut trônait au milieu et des multitudes de plan du palais s'empilaient sur le bois. Il retira de sa manche un nouveau parchemin, qu'il posa sur les autres feuilles dans une pyramide déséquilibrée.

« Voici le dernier plan, justifia-t-il en s'écartant. J'y ai rajouté les passages découverts au cours du mois dernier. »

Il se garda de leur expliquer que ce n'était pas lui qui avait investi les vieux couloirs mais des enfants qu'il avait éduqué dans cet unique but. Il avait commencé à se créer un véritable réseau de petites fourmis qu'il avait récupéré dans les rues des bas quartiers. Danzo leur offrait un toit, à manger et de quoi s'habiller en échange les enfants suivaient une formation stricte pour devenir de parfaits espions et s'ils en avaient les compétences, ils apprenaient aussi l'art de l'assassinat.

« Cet imbécile ne va pas tarder à revenir, il faut tuer la Reine avant que son cheval ne foule le pays du Feu, déclara l'un des hommes présents.

La Reine ne doit pas mourir, ordonna Danzo de sa voix puissante. »

La Reine ne devait pas mourir et il mettrait un point d'honneur à ce qu'elle survive. Mais pourquoi s'embêter à conserver un obstacle s'il pouvait devenir gênant par la suite ? Tout simplement parce que Danzo continuait à tenir à sa sœur, plus qu'il ne le montrait et plus qu'il ne le croyait. Mais ce n'était pas l'unique raison qui le poussait à maintenir Mikoto vivante.

« Si la Reine meurt, le peuple criera vengeance et Itachi est devenu suffisamment adulte pour se douter que nous serions derrière le meurtre de sa mère.

Pourtant, tu n'as aucun scrupule à faire assassiner son mari, objecta un homme à sa droite. »

Danzo ne supportait pas les nobles. Il ne les aimait déjà pas lorsqu'il était enfant mais il avait fini par les haïr lorsqu'il avait percé sa bulle d'innocence qui l'entourait. Sauf qu'il n'avait pas le choix que de les garder à ses côtés, après tout ils lui permettaient d'assurer sa position au sein de la cours et puis, lorsqu'il s'agissait de rumeurs, leurs femmes étaient encore plus efficaces qu'une annonce dans le journal royal.

Mais il les détestait encore plus lorsque ces imbéciles arrivaient à appuyer là où cela faisait mal. Mettre à mort le Roi revenait à lancer une allumette dans un bidon d'huile, le peuple s'animerait d'une rage destructrice et ce n'était pas ce qu'il voulait. C'est pour cela que Danzo avait déjà pris toutes ses précautions pour que l'assassinat se fasse de la meilleure des manières. Ainsi, personne ne pourrait le suspecter.

Pour commencer, il avait fait placer deux de ses hommes dans la grande armée du pays du Feu. L'un des espion avait une unique mission, blesser le Roi. L'autre, devait lui confirmer la blessure de Fugaku. Elle n'avait pas besoin d'être mortelle, le Suzerain devait revenir en vie au royaume avant de décéder mais il fallait qu'elle soit suffisamment profonde pour que l'on puisse croire que mort s'en suive.

Avant de rejoindre ses stupides acolytes, Danzo avait reçu un message de son espion. La mission était un franc succès. Le soldat avait blessé le dos du Roi en faisant passer cette attaque comme une légitime défense. En effet, l'espion avait attendu qu'un ennemi tente de blesser Fugaku par derrière, s'était jeté sur le dos du Roi en le blessant mais au moment où le suzerain s'était retourné, il n'avait vu qu'un soldat protégeant ses arrières contre un ennemi. Tout s'était déroulé comme prévu et un sourire mauvais avait orné les lèvres gercées de Danzo. Il avait rapidement détruit le mot en brûlant le bout de papier par la flamme d'une bougie. Les cendres avaient été dispersées par la fenêtre, ne laissant plus aucunes traces.

Au retour de l'armée impériale, il ferait tuer ses espions afin que personne, outre lui, ne sache qu'il était à l'origine de la blessure du Roi. Danzo était fourbe mais pas stupide, s'il souhaitait que son plan fonctionne, il se devait d'éliminer tous problèmes à la racine avant qu'une mauvaise herbe ne pousse. Rares étaient les espions qui survivaient, seuls les plus combattants avaient cette chance.

« Le Roi reviendra d'ici deux jours. Je ne serai pas là pendant ce laps de temps, ne me cherchez pas, ordonna-t-il d'une voix rocailleuse. »

Ces derniers temps, Danzo avait éliminé bien trop de personnes et ses rangs commençaient à diminuer. S'il continuait ainsi, il n'y aurait bientôt plus que ses favoris et il ne pouvait pas se résoudre à les éliminer maintenant, il en avait encore besoin. L'Uchiha n'avait donc pas d'autres choix que de retourner dans les bas quartiers pour trouver de nouveaux outils. Et puis, il allait devoir les éduquer plus rapidement que les autres, il ne pouvait donc pas se permettre de prendre n'importe quel gamin orphelin ou en manque d'amour.

Une fois de retour à la surface, il commença à préparer son voyage. Danzo n'avait pas une minute à perdre s'il souhaitait partir à la tombée de la nuit. Son absence ne serait pas remarquer tout de suite, mais les colombes de la Reine n'hésiteraient pas à lui rapporter sa fuite dans les bas-fonds, et s'il y avait bien une personne dont il devait se méfier, c'était Mikoto. Elle était suffisamment prévoyante et intelligente pour se douter de ses manigances et il n'était pas encore temps qu'il entre en guerre avec elle.

L'estrade était vraiment magnifique, elle englobait presque la totalité de la grande place et même la fontaine paraissait bien triste aux côtés de ce chef-d'œuvre. Danzo passa la main sur l'une des poutres taillée et remercia Susano de sa clémence. Il n'était pas homme à prier pour obtenir ce qu'il voulait, mais par moment, il remerciait leur Dieu pour veiller sur eux. Danzo avait grandi dans l'espoir d'être choisi par Susano pour monter sur le trône mais en devenant adulte, il avait vite compris que placer ses espoirs dans une divinité ne ferait pas tout, il devait agir pour obtenir ce qu'il souhaitait.

En réalité, Danzo ne voulait pas devenir Roi. Il avait eu un aperçu du rôle en observant sa sœur et il y avait bien trop de problèmes à résoudre, bien trop de choses qui n'allaient pas dans un sens de logique suprême, et puis la moindre de ses actions était analysée par le peuple. Ce qu'il souhaitait vraiment, c'était manipuler le Roi dans l'ombre, être l'origine de la force du suzerain tout en restant inconnu au reste du monde. Il n'avait pas besoin que chaque être vivant murmure son nom.

C'était pour cette raison qu'il devait anéantir Fugaku et éliminer sa sœur du rôle de Reine. Les deux adultes étaient bien trop intelligents pour être manipulés, bien trop forts pour qu'on tente de leur dérober le trône à coup de menace. Il ne restait à Danzo que le choix d'un assassinat pour déstabiliser la cours.

Danzo observa les nombreux drapeaux flottants au vent. Tous arboraient le signe distinctif des Uchiha, un éventail qui permettait d'éventer le feu afin que ce dernier ne s'éteigne jamais. Aucun symbole ne correspondait mieux à sa famille que ce dernier, car depuis le créateur de leur dynastie, le pays du Feu s'était toujours réanimé même dans les pires crises, qu'elles soient naturelles ou faites de la main de l'Homme, la royauté et le peuple avait toujours un feu ardent qui brulait dans leurs poitrines.

Danzo s'éloigna de la place principale et s'engouffra dans les petites ruelles. Les lumières étaient éteintes depuis plusieurs heures et seule la lune serait témoin de son passage. Une arme blanche à portée de main en cas de rencontre incongrue, Danzo se faufilait tel un rat dans le vaste labyrinthe que représentaient les quartiers sordides aux alentours de Konoha.

Vu de l'extérieur, la capitale s'élevait telle une montagne regorgeant d'habitations, d'individus et d'animaux en tout genre. C'était un rêve inaccessible pour les gens qu'il comptait rencontrer ce soir, mais pour certains cela ne serait plus un espoir. Ils ne vivraient peut-être pas à la lumière des rues gorgées de soleil et de plantes, mais ils arpenteraient les souterrains, surveillant les moindres faits et gestes des habitants. Ce n'était certainement pas ce qu'ils auraient espéré, mais ils vivraient déjà une vie bien plus honorable que l'actuelle. Du moins, c'était sa façon de voir les choses.

Son voyage ne dura qu'un jour et deux nuits. Il revint avec trois jeunes nouvelles recrues dont le potentiel était déjà plus que suffisant. Les trois enfants s'étaient révélés très discrets lorsqu'ils l'avaient suivi mais fort de son expérience Danzo ne s'était pas fait entourloupé. Les gamins étaient certes invisibles physiquement mais il avait pu sentir leur présence, et pour un espion c'était l'une des premières choses à faire disparaitre.

« Ramène-moi Shin, ordonna-t-il à l'un de ses subordonnés. »

Les trois enfants attendaient à ses côtés. Prudents, ils ne cessaient de regarder autour d'eux en se méfiant de chaque ombre qui croisait leurs regards. Le plus grand se tenait fermement devant les deux autres comme s'il cherchait à les protéger d'un danger qui surgirait au détour d'un couloir.

Ils n'avaient eu aucunes difficultés pour pénétrer dans le palais royal mais Danzo restait sur ses gardes. Après tout, il ne savait pas à quel moment on pouvait le repérer.

« Désormais, tu t'appelleras Yahiko, indiqua-t-il à l'un des garçons. »

Le dénommé releva un regard franc et empli de détermination. Ses prunelles marron glacées brillaient d'une nouvelle force accentuées par sa chevelure rousse aussi brillante qu'une flamme au soleil. Danzo aimait beaucoup son regard.

L'Uchiha regarda attentivement les deux comparses de Yahiko. Il allait avoir beaucoup de travail pour en faire de parfaits espions. La petite demoiselle pourrait facilement servir. Son teint claire, ses yeux d'un ocre doré et sa chevelure d'une couleur particulière, d'un bleu tirant sur le mauve, lui permettrait d'attirer les regards et de remplir ses missions à ciel ouvert. Après tout, rares étaient les nobles qui ne tombaient pas pour une belle demoiselle cherchant un peu de compagnie. L'autre garçon, qui semblait le plus jeune de la troupe, tremblait de peur et se cachait derrière les deux autres.

« Konan et Nagato seront désormais vos noms. »

Ils se lancèrent un regard apeuré mais sous le sourire chaleureux et positif de Yahiko, ils approuvèrent finalement de la tête dans un accord muet. Cela faisait longtemps qu'ils avaient été abandonnés tous les trois. Leurs parents étaient morts à cause d'un règlement de compte ou avaient tout simplement laissés leur rejeton dans la rue, ils ne savaient pas. C'était la première fois qu'on leur accordait une réelle importance mais surtout qu'on leur offrait une véritable existence dans ce bas-monde. Ils étaient prêts à tout pour devenir important pour cette personne même si cela signifiait donner la mort.