Voilà donc le chapitre 7. Le chapitre de résolution. Déjà la fin de cette fiction, que j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire...Enfin bon. On se retrouve en bas. Merci à Animevivir, tinalabombe, Pyroptose et Eyto pour leurs reviews, et bonne lecture !

Chapitre 7 : Les victimes

-Dès le début, dès le meurtre de M. Virashi, il a été établi que seuls 7 personnes pouvaient être le meurtrier. Mais, très vite, le nombre de mes suspects est passé à 5.

-Oui, Mlle Oyiba d'abord, vous nous avez dit pourquoi, et puis M. Kinai, qui a été assassiné ensuite.

-Non, M. Mike. Je ne comptais pas M. Kinai dans les deux personnes que j'avais innocentées à ce moment. Mais l'une d'entre elles était bien Mlle Oyiba. Vous savez pourquoi.

-Et j'imagine que l'autre était mademoiselle Virashi ?supposa l'écrivain. C'est pour ça qu'elle n'est pas ici.

-Non, je ne parlais pas de mademoiselle Nagisa.

-Ah oui ? Et de qui s'agissait-il, alors ?

-De vous-même, monsieur Tsukinowa.

-Ah !fit l'écrivain, agréablement surpris. Et pourrais-je savoir pourquoi ?

-Lorsque Conan a parlé avec monsieur Hanazuno alors que nous revenions vers le salon, après nous être rendus compte que les pneus avaient été crevés et que le téléphone ne marchait pas, il lui a dit que vous veniez d'arriver, et que vous veniez à peine d'entrer dans le manoir. Or, le dispositif pour préparer la coupure avait été posé à l'avance. Vous veniez à peine d'entrer, donc vous n'aviez pas pu aller préparer ce dispositif. Je vous ai donc éliminé de la liste des suspects. Vous pourriez me dire qu'à ce stade de l'enquête, ce n'était qu'une supposition. Et, en somme, vous auriez peut-être raison. Mais plus tard, après la découverte du corps de Mlle Oyiba, lorsque nous étions tous réunis dans le salon, j'en ai eu la confirmation. Le disjoncteur n'a pu être trafiqué qu'à quatre moments : par M. Hanazuno quand il est allé le vérifier, avant de quitter le manoir ; par M. Mike alors que M. Hanazuno était déjà dans la voiture ; par mademoiselle Nagisa pendant votre absence ; ou alors par un invité en arrivant. Mais comme monsieur Hanazuno confirmait qu'avant son départ, tout allait bien avec le disjoncteur, et que, je le rappelle, vous veniez d'entrer avant notre arrivée, vous n'aviez pas pu trafiquer le disjoncteur, et j'avais donc là eu la preuve formelle de votre innocence.

Il y eut un silence admiratif. Conan souffla un peu, puis reprit :

-Puis il y a eu le meurtre de M. Kinai. Ma liste est alors passé d suspects.

-L'un d'eux était M. Kinai, dit alors le majordome. Mais qui était l'autre ?

-Votre collègue.

-Quoi ? Mais...Pourquoi, monsieur Mouri ? Je...balbutia le chauffeur.

-C'était très simple à déduire. Rappelez-vous du déroulement du meurtre de M. Kinai. La question était : « comment le meurtrier est-il entré » ? J'avais déduit, et à raison, que la victime avait elle-même ouvert la porte. Le meurtrier était probablement quelqu'un en qui M. Kinai avait confiance. Il avait toqué à la porte en disant devoir parler à Kinai, peut-être de l'identité du meurtrier, nous ne pouvons pas le savoir, et Kinai lui a ouvert. Inutile de vous rappeler la suite. Maintenant, j'ai une question : qu'est-ce qui vous choque dans cet hypothèse, qui est, je vous l'assure, la vérité ?

-Je ne vois pas, souffla Hanazuno.

-Je crois que j'ai compris...dit soudain l'écrivain, qui semblait vouloir se rattraper pour ses hypothèses pour la plupart erronées.

-Oui, monsieur Tsukinowa ?répondit Conan en souriant dans son nœud papillon.

-Pourquoi le meurtrier lui a-t-il ouvert ?

-Exactement ! Nous sommes en pleine nuit, la soirée a été mouvementée ! Quelqu'un vient frapper à la porte du magnat de la presse, le réveille...Et notre future victime lui ouvre ! Pourquoi ? Parce qu'il la connaissait suffisamment, ou avait une bonne raison pour le laisser parler. Cela correspond surtout à Mlle Nagisa, à Mlle Paizumi ou encore, peut-être, Mlle Oyiba. À la rigueur vous aussi, M. Tsukinowa, ainsi que vous, monsieur Mike, en tant que majordome de ce manoir. Mais monsieur Hanazuno, un « simple » chauffeur, avec qui il n'a aucun lien particulier, non, ce n'est pas possible ! C'est pour cela que le meurtre de monsieur Kinai m'a permis de vous innocenter, monsieur Hanazuno.

Hanazuno eut une réaction somme toute normale : un profond soupir de soulagement.

-Excusez-moi, monsieur Mouri...fit alors le majordome d'une voix éraillée. Je ne suis pas sûr de devoir bien prendre ce que je viens d'entendre...Bien entendu, je suis ravi de l'innocence de Ken et de monsieur Tsukinowa, mais...Étant le seul suspect restant présent dans cette pièce, je ne crois pas que...M'accuseriez-vous ?

-Attendez encore, monsieur Mike. Puis est venu le meurtre de Mlle Oyiba. Il ne m'a permis d'innocenter aucun suspect. J'étais dans le flou le plus total. Et il fallu attendre que je me retrouve dans le salon pour que je me rende compte de l'erreur monumentale que j'avais commise... Et qui m'a permis d'innocenter un autre suspects.

-Dîtes-nous vite quel était cette erreur, monsieur Mouri, le pressa Mike.

-Lors de la découverte du corps de Mlle Oyiba, j'avais déduit que le meurtrier l'avait fait venir dans sa voiture lorsqu'elle était seule dans sa chambre, en lui envoyant un message sur son portable, qu'elle n'avait pas sur elle.

-Oui ? Et donc ?

-Il a fallu une phrase de Mlle Paizumi pour que je me rende compte que c'était d'une stupidité sans nom.

-Attendez, vous parlez de...fit Hanazuno qui commençait à comprendre.

- « -Après, je n'ai pas pu envoyer un mail, soupira l'actrice. C'est le problème d'être dans un endroit isolé... »répéta textuellement Conan en imitant la voix de l'actrice. Nous sommes dans un endroit isolé, le réseau ne passe pas par ici ! Donc le meurtrier n'a pas pu lui envoyer un message sur son portable !

-Mais...Mais alors...Comment l'a-t-il fait venir dans le garage, dans ce cas ?demanda Mike, interloqué.

-Quelle est la manière la plus simple de parler à quelqu'un ? De vive voix. Le coupable a demandé à Mlle Oyiba de le retrouver plus tard dans le garage alors qu'il était juste à côté d'elle ! Et dans ce cas, il n'y a que deux possibilités. Soit le coupable était monsieur Hanazuno ou monsieur Tsukinowa, qui se trouvaient à ses côtés avant qu'elle aille dans sa chambre, soit c'était Mlle Paizumi ou Mlle Nagisa, qui lui auraient communiqué le message alors qu'elles l'emmenaient dans sa chambre. Autrement dit, monsieur Mike, à aucun moment vous n'auriez pu lui communiquer ce message, et vous ne pouvez pas être le coupable non plus. C'est à ce moment que je vous ai innocenté de la liste des suspects, qui étaient donc deux.

Le regard du majordome à cet instant était empli de gratitude.

-Attendez un instant, monsieur Mouri...dit soudain Hanazuno, qui commençait à comprendre. Si je vous ai bien suivi, les seuls suspects qui vous restaient à cet instant étaient Nagisa et Mlle Paizumi. Or Mlle Pazumi a été assassinée à son tour. Êtes-vous en train de me dire que la personne que vous accusiez de tous ces crimes est..Nagisa ?

Il y eut un silence. Puis « Kogoro » répondit, d'une voix lente :

-C'est en effet ce à quoi je suis arrivé.

-Quoi ? Comment osez-vous ?s'emporta le chauffeur. Comment osez-vous accuser Nagisa de...D'avoir commis ces meurtres ! Elle...Elle n'aurait jamais pu faire ça ! Elle...

-Calme-toi, Ken, dit doucement . Laisse M. Mouri terminer. Il n'a pas encore tout dit...

-Si le coupable était Nagisa, tout s'expliquerait d'une manière très simple. Pendant l'absence de M. Mike et de M. Hanazuno, elle va au disjoncteur et prépare son dispositif. À notre arrivée, tout est prêt. Elle va dans le salon, et, lors de la coupure, elle s'éloigne de M. Tsukinowa, s'empare du pic à glace, poignarde son père en prenant garde à ne pas recevoir de sang, laisse sa carte, et reprend sa place. Puis, la nuit, elle va devant la chambre de M. Kinai, prétend peut-être savoir qui est le meurtrier, que sais-je ? En tout cas, Kinai lui ouvre et retourne se coucher. Elle le tue alors avec le stylet, laisse sa carte, et repart par la porte qu'elle laisse ouverte. Le lendemain, quand elle raccompagne Mlle Oyiba jusqu'à sa chambre, elle lui souffle discrètement, sans se faire remarquer par Mlle Paizumi, d'aller l'attendre dans sa voiture. Une fois seule, Mlle Oyiba s'exécute. Puis, plus tard, profitant du départ de M. Tsukinowa et de Mlle Paizumi, elle va jusqu'au garage. Mlle Oyiba l'attend. Elle la tue avec sa matraque, lui prend son portable, laisse sa carte, et s'en va. Reste un meurtre, celui de Mlle Paizumi. Au bout de plusieurs longues heures passées dans le salon, elle propose, c'est elle qui propose, remarquez-le bien d'aller demander aux employés de préparer le dîner. Elle se doute que quelqu'un va proposer d'aller chercher quelques affaires dans les chambres et, au pire, elle l'aurait fait elle-même. Elle n'est pas la première à aller dans sa chambre, mais qu'importe ? Lorsque son tour vint, elle entre, et prend entre autres son panier rempli de bobines. Quoi de plus simple que de glisser un flacon de somnifères dans ce panier ? Ensuite, elle met discrètement le somnifère dans chaque repas, en prenant garde de ne pas en avaler. Ensuite, elle fait semblant de s'endormir. Lorsque nous nous sommes tous endormis, elle transporte le corps de Mlle Paizumi dans sa chambre, l'allonge sur le lit, et lui tire une balle dans le front. Elle laisse tomber le pistolet et la carte par terre, quitte la chambre, regagne le salon et fait croire qu'elle s'était elle aussi endormie. À moins qu'elle n'ait alors bu à son tour le reste de sa dose de somnifères, qui sait ? Et voilà comment accomplir quatre meurtres, sans laisser la moindre preuve.

Il y eut un long, très long silence. Tsukinowa semblait profondément choqué, le majordome était complètement dévasté, et Hanazuno ne faisait que répéter : « Je ne peux pas y croire, non, Nagisa, non, je ne peux pas y croire... »

-Toutefois...Ensuite, j'ai croisé son regard. Et je vous assure, messieurs, que sa tristesse était sincère. Elle ne pouvait être le meurtrier. S'il l'avait fallu, je l'aurais juré devant un tribunal, quitte à mettre ma réputation en jeu.

À ces mots, le regard du majordome, mais surtout celui du chauffeur, s'éclairèrent aussitôt.

-De plus, ajouta « Kogoro », après coup, j'ai pensé à deux éléments d'importance égale qui prouvent l'innocence de Mlle Nagisa. Tout d'abord, eh bien, si M. Tsukinowa et Mlle Paizumi n'étaient pas partis durant les recherches, elle n'aurait pas pu aller dans le garage assassiner Mlle Oyiba, et elle ne pouvait prendre ce risque...Cela dit, je reconnais que dans ce cas, elle aurait sans doute trouvé une excuse. Mais l'autre élément, lui...Je ne doute pas de la robustesse de Mlle Nagisa, mais...Mlle Paizumi était une femme d'âge mûr ! Et je ne crois pas qu'une jeune femme aurait pu, seule, l'amener jusque dans sa chambre, surtout en montant des escaliers. C'est ce qui m'a permis d'innocenter Mlle Nagisa.

Il y eut une exclamation de joie de la part des deux détectives, et même l'écrivain y participa.

-Cela dit, dans ce cas, il y avait un problème...Je n'avais plus aucun suspect.

Cette phrase de Kogoro fit l'effet d'une douche froide.

-Qu'est-ce que cela signifiait ? Avais-donc fait une erreur dans mes déductions ? Non, c'était impossible. Y avait-il donc deux coupables ? Non, je ne pouvais y croire. Tous ces crimes me semblaient avoir été commis par une personne seule, et le « je » de la dernière carte, qui me semblait sincère, me l'a confirmé. Mais alors, qui ? Et c'est alors que j'ai repensé à un détail...Les cartes...

Les trois hommes étaient suspendus au parole du détective.

-Pourquoi laisse ces cartes ? Pourquoi prendre le risque de prévenir ses prochaines victimes ? Et c'est là que j'ai compris...Ce n'était pas leur but...Depuis le début, ces cartes étaient un leurre...Pour préparer la dernière

-Que...Que voulez-vous dire, monsieur Mouri ?

-Cette carte ne signifiait pas, comme je l'ai cru à tort au début, que le meurtrier nous parlait, à nous, et nous avertissait de son prochain meurtre. Non...En fait, le but de cette carte était de faire croire qu'il y aurait un prochain meurtre...Alors qu'il n'y en aurait jamais eu. Pour la simple et bonne raison que l'assassin gisait déjà, mort, allongé sur le lit, une balle dans le front.

-Quoi ?! Vous voulez dire que...

-Que la grande actrice s'est suicidée, et que c'est elle qui a commis tous ces crimes. L'assassin se nomme Rokio Paizumi.

Il y eut une énorme exclamation. La surprise se lisait sur tous les visages.

-Vous êtes fou !s'exclama le majordome, qui n'en croyait pas ses oreilles.

-Oui, mademoiselle Paizumi n'aurait jamais fait ça, renchérit l'écrivain.

Mais Kogoro secoua la tête.

-Reprenez tous les faits que j'ai énoncés pour mademoiselle Nagisa et, après quelques modifications, vous verrez que tout fonctionne parfaitement. Dès son arrivée, Mlle Paizumi va au disjoncteur et prépare son dispositif. Elle connaît très bien le manoir, elle y a été très souvent. Dans le salon, lors de la coupure, elle s'empare du pic à glace, poignarde son hôte en prenant garde à ne pas recevoir de sang, laisse sa carte, et reprend sa place. Puis, la nuit, elle va devant la chambre de M. Kinai, prétend peut-être savoir qui est le meurtrier, que sais-je ? Malgré leurs divergences, ils sont amis, Kinai lui ouvre sans méfiance t retourne dans son lit. Elle le tue alors avec le stylet, laisse sa carte, et repart par la porte qu'elle laisse ouverte. Le lendemain, tout comme aurait pu le faire mademoiselle Nagisa, quand elle raccompagne Mlle Oyiba jusqu'à sa chambre, sans se faire remarquer par Mlle Nagisa, elle lui souffle discrètement d'aller l'attendre dans sa voiture. Une fois seule, Mlle Oyiba s'exécute. Puis, plus tard, après le départ de M. Tsukinowa, elle va jusqu'au garage. Mlle Oyiba l'attend. Elle la tue avec sa matraque, lui prend son portable, laisse sa carte, et s'en va. Reste un « meurtre », le sien. Au bout de plusieurs longues heures passées dans le salon, elle sait que quelqu'un va proposer d'aller demander aux employés de préparer le dîner, ou d'aller chercher quelques affaires dans les chambres. Au pire, elle l'aurait fait elle-même, qu'aurait-elle risqué ? Bientôt, elle n'aurait plus jamais été suspectée ! Elle est la première à aller dans sa chambre, et ce que j'ai dit sur Mlle Nagisa tient aussi pour elle ! Quoi de plus simple que de glisser un flacon de somnifères dans sa petite trousse ? Ensuite, elle met discrètement le somnifère dans chaque repas, en prenant garde de ne pas en avaler. Ensuite, elle fait semblant de s'endormir. Lorsque nous nous sommes tous endormis, elle quitte la pièce et monte dans sa chambre. C'est très facile pour elle, pas de corps à transporter ! Elle s'allonge sur le lit, laisse tomber la carte par terre, et prend le pistolet. Et, sereine, elle se tire une balle dans le front. Comme elle l'avait prévu, le pistolet s'échappe de sa main et tombe sur le sol, comme si le meurtrier l'avait laissé tomber par terre. Et à cet instant, tout est fini. Elle n'a évidemment pas besoin de regagner le salon. Voilà comment se sont déroulés tous les événements sanglants de ces dernières heures.

Conan s'attendit à un nouveau silence, mais Hanazuno s'exclama aussitôt :

-Non ! Je ne peux pas croire ça ! Vous n'avez aucune preuve !

-Oui, il a raison ! Et puis, pourquoi Mlle Paizumi aurait-elle fait ça ? Pourquoi ces meurtres horribles ? Elle connaissait la douleur que cela ferait à mademoiselle Nagisa de perdre son père...Ou de la perdre elle-même...

-Et puis, monsieur Mouri, vous n'êtes pas loyal, ajouta Tsukinowa. Tout à l'heure, vous aviez parlé de quatre meurtres ! Mais en fait, l'un d'entre eux était un suicide !

-Non, monsieur Tsukinowa. Je n'ai pas menti. Il y a bien eu quatre meurtre dans cette demeure. Sauf que l'un d'eux remonte il y a de ça 10 ans.

-Quoi ?s'exclama le majordome, qui se figea. Vous voulez dire que...

-Que le quatrième, ou plutôt le premier meurtre, est celui de Mme Yoko, la mère de Mlle Nagisa. Et que Mlle Paizumi a tué ces trois personnes pour venger son amie.*

Cette nouvelle fit l'effet d'une bombe. Les trois hommes se turent instantanément. Et « Kogoro » parla, d'un ton grave :

-J'ignore comment elle a appris cela, mais mademoiselle Paizumi a su que sa meilleure amie avait été assassinée. Et, à moins qu'elle ne l'ait appris que récemment, elle a attendu 10 ans pour châtier les meurtriers, venger son amie, se venger elle-même, peut-être, qui sait, et, surtout, venger mademoiselle Nagisa. Elle a tout minutieusement préparé. Je suppose que l'ordre des meurtres lui-même n'était pas dû au hasard.

Kogoro se tut un instant, puis reprit :

-D'abord, l'exécuteur. Kirosuke Virashi était un ami, certes, mais c'est uniquement grâce à son amie défunte qu'elle l'avait connue. Donc ça ne changeait rien. Je suppose, quoi que je ne sois sûr de rien, que c'est lui qui a tué sa femme en versant dans son verre une dose excessive de somnifères.

Puis, le complice. Kenta Kinai et elle ne s'étaient jamais vraiment entendus. Elle n'aurait aucun remords. Là encore, ce n'est qu'une supposition, mais je pense qu'il était au courant du meurtre de Mme Yoko. Peut-être y a-t-il participé ? En tout cas, Mlle Paizumi ne l'aurait pas tué pour rien.

Et, ensuite, le motif. Kié Oyiba était sans aucun doute le mobile du meurtre. Virashi devait se débarrasser de sa femme qu'il n'aimait plus pour pouvoir ensuite épouser sa nouvelle âme sœur. Elle aussi était sans doute au courant du meurtre. Ils ont juste attendu, par prudence et par convention, pour éviter les ragots, avant de se mettre ensemble. J'extrapole peut-être, mais je ne crois que ce n'est pas un hasard si elle n'a été « que » la troisième victime. Mlle Paizumi voulait la terrifier, la faire mourir de peur, avant de la tuer.

Et, enfin, elle-même. Pour que la réussite de son plan soit totale, elle devait mourir. Et surtout en faisant passer cela pour un meurtre. Et, enfin, sa vengeance aurait été accomplie.

-Mais, pourquoi ?hurla presque Hanazuno. Pourquoi se suicider ensuite ?

-Pour préserver Mlle Nagisa.

Il y eut une nouvelle pause.

-Cela rejoint l'idée des cartes : Mlle Nagisa ne devait jamais apprendre le crime commis par son père, et l'identité du meurtrier. Pour lui laisser l'image de « tante Rokio »...Mourir était le moyen le plus sûr. Mais, dans ce cas, en faisant passer cela pour un meurtre. D'où la carte : une carte où il aurait été inscrit « C'EST ACHEVÉ » aurait pu faire éveiller les soupçons. Il fallait donc faire croire à un nouveau meurtre, même s'il n'aurait bien entendu jamais eu lieu. Car, surtout, jamais, au grand jamais, Nagisa ne devait apprendre la vérité.

-Et qu'en savez-vous ?explosa Mike.

-Parce que je l'ai lu, répondit calmement « Kogoro ».

-Quoi ?!

-Je vous l'ai dit, Mlle Paizumi ne souhaitait pas que Mlle Nagisa apprenne la vérité. Toutefois, comme la plupart des meurtriers animés par l'esprit de vengeance, elle a un sens aigu de la justice. J'ai donc pensé que, même si elle s'était suicidée, elle avait dû laisser une trace de son crime derrière elle. De plus, je ne pense pas qu'elle aurait pris le risque de laisser quelqu'un se faire accuser à sa place...Mais, si j'avais raison, quelle serait cette trace ? Toujours dans cette logique, elle avait dû laisser un indice pour que je puisse le trouver...Et c'est là que je me suis souvenu de cette phrase...

-Laquelle, M. Mouri ?

-Celle-ci : « -Après, je n'ai pas pu envoyer un mail ». bien sûr, ce n'était qu'une supposition, mais...J'ai donc envoyé Conan esssayer d'accéder à son compte et...Conan, montre-leur.

-Oui, Kogoro !

Les trois hommes virent avec surprise Conan sortir de derrière le lit. Il de dirigea vers l'ordinateur et commença à l'allumer. En faisant cela, il dit :

-J'y suis donc allé, mais il y avait un mot de passe. Devinez ce que c'était ?

Il n'y eut pas de réponse, alors Conan tapa sur le clavier de l'ordinateur, tout en épelant les lettres :

-Rien de mieux que le mobile de ses crimes : Y-O-K-O.

Il y eut une exclamation. Puis Conan se mit à lire, d'une voix grave :

- « Félicitations, monsieur Mouri, si vous lisez ce message que, je pense, vous ne lisez pas hasard. Mais j'en prends le risque. Vous avez probablement noté mon allusion à ce message toute à l'heure. Donc, vous l'avez compris, c'est moi qui ai tué Virashi, Kinai et Oyiba. Ne vous méprenez pas, je n'ai aucun remords, même maintenant. J'ai accompli ma mission, et maintenant, je peux partir. Je l'ai dit, à vous ou au petit Conan, Yoko était ma meilleure amie. Et je ne pouvais laisser le meurtre de ma meilleure amie impuni. De plus, Nagisa est désormais libre de l'emprise de son père, et peut désormais vivre sa vie. Certes, l'argent avec lequel elle va vivre est d'origine frauduleuse, une énième machination de son cupide père. Mais tout au long de ma carrière, j'ai gagné une certaine somme, et elle est ma principale héritière. Plus quelques sommes léguées à Hirohiko, à Ken et à Akira, pour me faire pardonner de ces cruelles journées. Pour ma part, j'avoue être ssez satisfaite de l'issue de ces crimes. Tout s'est parfaitement déroulé. Mais je manque à mes devoirs. Vous vous demandez sans doute comment j'ai su pour le meurtre de ma chère Yoko ? J'avais communiqué avec elle peu de temps avant sa mort, et elle m'avait confié les doutes qu'elle avait sur la conduite de son mari, et sur sa relation avec cette saleté d'Oyiba. Et il voyait très souvent Kenta, ces jours-ci. Et, peu de temps après, elle est morte. Vous comprenez aisément que mes soupçons se sont aussitôt éveillés. Mais que pouvais-je faire, sans aucune preuve ? Et puis, il y a un mois, j'étais allé boire avec Kinai. Il a trop bu, et a tout déballé. C'est là que j'ai tout appris. La lassitude de Virashi vis-à-vis de sa femme, sa relation adultère avec Oyiba, la complicité de Kinai dans ce crime, qui avait lui-même apporté les somnifères à son ami. Et, dès ce soir, j'ai pris une décision. J'allais tous les tuer pour ce qu'ils avaient fait. Et, à la fin, je me suiciderai. Je n'avais plus vraiment goût à la vie depuis des années, et je ne tenais pas à aller en prison si j'étais démasqué. Quant aux cartes...Rien ne me faisait plus plaisir que d'effrayer Oyiba, et puis...Je ne tenais pas non plus à ce qu'on apprenne que je m'étais suicidé. Par « on », j'entends Nagisa...À propos, monsieur Mouri, êtes-vous seule quand vous lisez ceci ? Ou Nagisa est à vos côtés ? Si elle est ici, à vos côtés, dîtes-lui que je m'excuse sincèrement si je l'ai attristé par mes actes. Et je ne lui demande pas de me pardonner.

Mais, maintenant, je suis satisfaite. Actuellement, vous dormez tous dans la salle à manger grâce aux somnifères que j'ai glissés dans vos repas. Je finis d'écrire ce message, et puis je m'allongerai, je préparerai la carte, et je me tirerai une balle dans ma tête. Et là, tout sera achevé. Désormais, Yoko peut reposer en paix. Adieu à tous ceux qui liront ce message. »

Il y eut un grand silence. Personne n'osait parler. Puis, au bout de quelques minutes, Hanazuno demanda enfin :

-Où est Nagisa ?

-Elle dort dans sa chambre.

-Pourquoi n'est-elle pas ici ? Pourquoi lui cacher la vérité ?

-Ce n'était pas mon intention. Je pensais seulement que vous sauriez mieux lui dire la vérité que moi. Ai-je tort ?

-Je crains que non, souffla le majordome.

-Bien. Une dernière chose. Monsieur Tsukinowa et Monsieur Mike...Pouvez-vous me laisser un instant seul avec ma fille et monsieur Hanazuno ?

Depuis le début des déductions de son père, Ran n'avait quasiment rien dit. Le majordome et l'écrivain hésitèrent un instant, puis quittèrent la pièce.

-Ran...Crois-moi, je sais bien ce que tu ressens...dit Conan, qui pensait à l'affaire Ray Curtis. Mais les idoles ne sont jamais toutes blanches, elles aussi ont leurs secrets, leurs penchants criminels...Et on ne peut jamais tout savoir, ils savent bien jouer le jeu. Notamment les acteurs...

Ran hocha la tête, et ne dit rien. Elle sourit tristement, et quitta la pièce, laissant le chauffeur « seul » avec le détective.

-Qu'y a-t-il, monsieur Mouri ?

-Je vous conseille de tout lui dire.

-Quoi ? De...De quoi parlez-vous ?

-De mademoiselle Nagisa.

-Quoi ? Non, je...

-Inutile d'essayer de me cacher la vérité. J'ai bien vu comment vous la regardiez, et l'attention que vous lui portiez. Vous vous connaissez depuis l'enfance, elle vous estime, prenez le risque. Ce n'est pas grave si vous n'êtes qu'un « simple » chauffeur...Croyez-moi, tentez votre chance...Je sais personnellement que mieux vaut ne pas attendre pour déclarer sa flamme...Faites-le tant que vous en avez l'occasion.

Le chauffeur resta figé quelques instants, puis se reprit :

-Mer...Merci, monsieur Mouri.

Et le chauffeur quitta la pièce. Aussitôt, Conan sortit de sa cachette, et poussa un grand soupir.

(…)

-Ah, papa !s'exclama Ran en voyant son père descendre les escaliers. Qu'est-ce que tu faisais ?

-Il se reposait un peu !dit précipitamment Conan. Dis, où est mademoiselle Nagisa ?

-Ici, mon garçon !fit la jeune fille en avançant, aux côtés du chauffeur.

Conan remarqua qu'elle tenait le chauffeur par la main, et un sourire lui vint aux lèvres.

-Monsieur Mouri, Ken m'a mis au courant. Je...Je tiens à sincèrement vous remercier pour l'enquête que vous avez mené. Tante Rokio a fait son choix, elle pensait bien agir, ce n'est pas à moi de la juger. De l'autre côté, ma mère s'en occupera...

-Monsieur Mouri...demanda l'écrivain, encore sous le choc. Comment allons-nous faire, pour la police ?

-Ah !s'écria Conan. Mlle Paizumi a laissé un post-scriptum dans son message. Avant de venir, elle a demandé à son avocat d'envoyer un message à la police un jour donné, aujourd'hui. Dans ce message, elle demandait à la police de venir ici aujourd'hui, vers 15h. Donc nous n'avons plus que quelques heures à attendre !

-Ah, merci, mon garçon ! Je me souviendrai longtemps de ces journées. Ça pourrait m'inspirer pour mon prochain roman, mais..Je ne souhaite pas écrire des romans policiers...

Conan eut un petit sourire. Mike lui glissa alors quelques mots à l'oreille :

-Dis-moi, mon garçon...

-Oui ?

-Je t'ai vu parler dans ton nœud papillon, tout à l'heure...Pourquoi ?

-Ah, je..J'aime parler tout seul !

-Vraiment ? Mais...

-Monsieur Mike, pouvez-vous venir, s'il vous plaît ?

-Oui, bien sûr, mademoiselle Nagisa !

Le majordome s'éloigna, et Conan poussa un grand soupir.

-Tout est terminé, maintenant, pensa-t-il.

Il s'avança vers la porte à pas lents.

-Tant de morts, tant d'horribles crimes dans ce manoir...Et tant de secret...

Et, un secret, il en avait gardé un. Il ne comptait pas le révéler, jamais. Pourquoi ? Lui-même l'ignorait. Mais, en ouvrant l'ordinateur, quelque chose avait glissé. Une carte. La dernière carte de Rokio Paizumi. Et, dessus, il y avait marqué :

C'EST ACHEVÉ


Alors ? Avez-vous été surpris ? Trouvez-vous ça cohérent et crédible ? Auriez-vous choisi un autre coupable ? Un élément ne vous semble pas clair ? Posez toutes vos questions !

Je tiens à remercier Pyroptose et tinalabombe, qui ont, je crois, reviewé à chaque chapitre. De plus, désolé, Pyroptose, ce n'était pas Mike ! Mais merci beaucoup d'avoir mené l'enquête tout au long de cette fiction, avec tes reviews si complètes !

Autre message à Animevivir : non, ce n'était pas une incohérence, pour l'histoire du portable ! C'était prévu !

Passons maintenant au passage complètement inintéressant est dispensable, que vous ne devez lire que si vous souhaitez avoir des informations supplémentaires sur la fiction !

Un chapitre de résolution est très dur à écrire. Tout doit être réaliste, et il ne faut oublier aucun élément, et tenter de satisfaire les éventuels enquêteurs. J'espère que ce chapitre vous a convenu malgré tout !

Maintenant, passons à quelques informations sur les divers personnages de cette fiction !

Mike est basé sur le personnage du majordome de l'affaire du gardien du temps ( tome 72-73 ). J'ai juste changé son physique, mais c'est sur ce personnage qu'il est basé. Et, message à Pyroptose, je ne l'aurais jamais fait coupable, car " le coupable est le majordome " est un trop gros cliché.

Hanazuno est lui basé sur le chauffeur Watabiki dans l'affaire du " 4 " dans le tome 48. Là encore, j'ai changé son physique, mais il est basé sur lui.

D'ailleurs, Nagisa elle-même est basée sur la jeune chef cuisinière de la même affaire. Et je pourrais faire la même remarque que précédemment.

Quant au prétentieux écrivain Tsukinowa, il est basé sur le personnage d'Umemiya de l'affaire de la mariée empoisonnée de la fin du tome 8. Et même remarque.

Virashi, Kinai, OYiba et Paizumi, eux, ne sont basés sur aucun personnage en particulier. Cependant, cette dernière ne devait pas être le coupable à la base. Mais par élimination, c'est tombé sur elle.

Voilà tout pour ces informations parfaitement inutiles et dispensables ! J'espère qu'elles vous auront intéressé malgré tout !

J'avoue être assez satisfait de cette fiction, que j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire. Je crois que c'est ma meilleure fiction policière à ce jour.

Voilà tout !On se retrouve bientôt, probablement sur " Les ailes d'Icare " !

J'espère que ce chapitre, et cette fiction en général, vous a plus ! Reviewez, si c'est le cas !