Nda : Bonsoiiir ! Vous étiez impatient d'avoir la suite, et bien la voilà ! :D Par contre, je dois vous avouer que le chapitre 8 n'est toujours pas fini, tout simplement parce que je fais la saison en restauration et je n'ai plus le temps d'écrire. Alors pardonnez-moi si le rythme sera beaucoup moins régulier à partir de maintenant. Une dernière petite chose, je vous remercie pour les bons retours que vous me faites, merci de vous manifester, merci de m'encourager.


Chapitre 7

Le vide.

C'était le vide complet dans l'esprit de Newt. Il lâcha la serviette qui chuta à leurs pieds, son cerveau semblait aussi choqué que lui. Les seules choses dont il était encore conscient, étaient les lèvres de Thomas qui caressaient les siennes, et cette main qui s'était glissée sur sa nuque.

Newt resta d'abord paralysé, à se sentir bête de ne pas savoir quoi faire de ses mains. Puis avec une certaine hésitation il les posa sur le torse de Thomas. Il fût stupéfait par le boucan que faisait son cœur contre sa paume. Il aurait très bien pu le repousser, stopper ce baiser qui ne rimait à rien.

Cependant il préféra se laisser faire et même mouver à son tour ses lèvres.

Ne lui demandez pas pourquoi, il ne le savait pas lui-même.

Cette réponse eu le don de donner du courage à Thomas pour se presser encore plus contre le corps du blond qui recula sous son l'élan. Ils chancelèrent jusqu'à percuter un petit tabouret auquel ils ne firent pas attention. Ils étaient partis trop loin pour considérer les dégâts qu'ils venaient de causer.

Les mains de Thomas migraient dans le bas du dos de Newt lorsqu'une odeur fît sonner l'alerte dans son cerveau. A contre cœur, il détourna la tête pour vérifier ses craintes.

– Oh putain !

Un petit feu naissait sur le tapis. Sur le coup, les deux garçons restèrent immobiles, hypnotisés par les flammes dansantes. Puis soudainement ils sortirent de leurs léthargies et se précipitèrent pour étouffer les flammes en poussant des gémissements paniqués.

Le feu mourut bien vite lorsqu'un manteau lui tomba dessus. Privé d'oxygène, il disparu en laissant derrière lui une grosse tâche carbonisée sur la moquette et de la fumée plein le salon. Après avoir poussé un énorme soupir de soulagement et remercié le ciel de ne pas l'avoir tué maintenant, Thomas souffla :

– On a eu chaud.

– C'est le cas de le dire.

– Avec toutes ces bougies éparpillées, il fallait s'attendre au pire.

– Faute à qui, crétin ?

Leurs regards s'accrochèrent à cette dernière phrase, et en une fraction de seconde ce qu'il venait de se passer entre eux leur revint en pleine tronche. Le regard de Newt fuya vers ses chaussures tandis que la panique gagnait Thomas.

"Bon sang dit quelque chose !" s'ordonna-t-il.

Il déglutit tout en tordant ses doigts. Il commença une phrase mais il s'emmêla les pinceaux et préféra arrêter le massacre. Il avait terriblement honte, il voulait s'enfoncer dix mètres sous terre, ou se barrer en courant comme un voleur. C'est l'autre garçon qui brisa le silence gênant :

– On devrait éteindre quelques bougies, avant de faire cramer tout l'immeuble.

Thomas hocha la tête et se mit au boulot, en évitant à tous prix de croiser le regard de Newt.

ooo

Minuit approchait et Thomas, allongé dans son lit, fixait toujours la petite flamme de la bougie sur sa table de chevet.

Newt l'avait raccompagné à sa chambre pour que sa peur du noir s'atténue le temps qu'il s'installe sous ses couettes. Thomas avait essayé de distinguer aux traits de son visage de la colère ou du dégoût, mais le blond était resté inexpressif, à croire qu'avoir goûté à ses lèvres ne lui avait fait ni chaud ni froid.

D'un côté, Thomas était soulagé : il n'allait pas perdre l'amitié de Newt seulement avec ce baiser complètement spontané. C'était ce qui lui importait.

Alors pourquoi se sentait-il si mal ?

J13 – Jeudi

– Tu ne manges pas ?

Thomas ramena son attention sur Brenda en face de lui.

– Si, si, répondit-il mollement.

Il disait ça, mais il n'avait pas l'appétit et n'avait même pas touché à son assiette depuis le début du repas, tandis la jeune femme s'enfournait sans grâce de grosses bouchées de nourriture.

– Pour une fois que l'on mange ensemble à midi, je suis heureuse de voir l'enthousiasme illuminer ton visage ! dit-elle, la bouche à moitié pleine. Sérieusement, je te vois planer depuis ce matin, ça se voit comme le nez au milieu de la figure que quelqu'un occupe tes pensées. Allez, vide ton sac !

Brenda sourit en prenant une autre bouchée de sa viande rouge, elle regardait Thomas de ses prunelles sombres et malicieuses qui lui rappelait beaucoup trop celles de Newt.

– Ouais, il occupe mes pensées de manière obsessionnelle et illégale. Le pire c'est qu'il doit même pas sans douter.

– « Il » ?

Avant d'annoncer indirectement qu'il pouvait être intéressé par les hommes, Thomas ne s'était même pas demandé comment la jeune femme réagirait. Une peur soudaine lui tordit le ventre.

– Ne fait pas cette tête de chiot ! s'exclama Brenda en ricanant. Ça ne me dérange pas du tout. « Il », donc.

Soulagé, Thomas prit une grande inspiration, avant de tout déballer.

Bien qu'il n'avait fait que bredouiller parce qu'il n'arrivait pas à mettre des mots sur ce qu'il ressentait et ce qu'il voulait, se confier à Brenda lui avait permit de revenir à la réalité durant l'après-midi au boulot. Ainsi il ne faisait pas trop d'erreur d'inattention.

Cependant, une fois devant la porte de l'appartement en début de soirée, l'appréhension lui comprima l'estomac, tant bien qu'il n'osa pas entrer.

Il resta de longues minutes, le front appuyé contre la porte d'entrée, partagé entre le besoin de voir Newt et la peur de ressentir une nouvelle fois ce malaise entre eux. Jusqu'à ce qu'il réalise que ça n'allait pas arranger les choses d'être là, à fuir l'inévitable. Il souffla une dernière fois et ouvrit la porte alors que son rythme cardiaque s'emballait.

Aucune tête blonde à l'horizon dans le salon et la cuisine. Il passa devant la salle de bain pour s'isoler dans sa chambre, et entendit l'eau de la douche couler.

Thomas passa les deux heures suivantes sur son lit, le nez enfoui dans son oreiller. La petite bougie à présent éteinte sur sa table de chevet était toujours là, comme pour lui rappeler ce qu'il s'était passé hier soir. Plus il y pensait, moins il avait envie de faire face au garçon qu'il avait embrassé.

D'innombrables questions faisaient bouillir l'intérieur de son crâne, dont une qui lui avait été posée par Brenda.

« As-tu aimé l'embrasser ? »

A midi, il avait sentit son visage chauffer à cette question. Ça avait été une réponse amplement suffisante pour Brenda. Il se demandait aussi ce que pouvait bien ressentir Newt. De la surprise, de la pitié, du dégoût.. Toute cette histoire le travaillait. Beaucoup trop d'ailleurs.

Il revint brutalement sur terre lorsque le sujet principal de ses pensées entra dans sa chambre sans frapper. Tendu comme un arc, Thomas se redressa en s'arrêtant momentanément de respirer. Newt sursauta en le voyant, avant de s'exclamer :

– Je ne savais pas que tu étais rentré, tu m'as foutu la trouille.

– Tu étais sous la douche quand je suis arrivé. Qu'est-ce que tu viens faire dans ma chambre ? demanda Thomas, d'une voix tellement mal assurée qu'il la reconnaissait à peine.

– Je fais un tour de rangement. Ça fait un moment que je ne suis plus dans la salle de bain, pourquoi tu n'es pas venu me dire bonjour ? D'ailleurs tu ne m'as même pas prévenu qu'on ne mangeait pas ensemble ce midi.

Thomas se crispa encore plus qu'il ne l'était à son ton irrité et se contenta de hausser bêtement les épaules. S'il était moins lâche, il aurait avoué qu'il avait eu peur de faire face à cette nouvelle situation ambiguë, de perdre cette amitié qu'il avait longuement souhaité.

Non, en fait s'il avait vraiment du courage, il avouerait que ses lèvres l'obsèdent. Il avouerait qu'il crève d'envie de refaire sa connerie, et qu'il rêve que Newt ne le voit plus seulement comme un simple ami.

– Tu repenses à hier soir ?

La question surprit Thomas. Il se tortilla, l'air gêné :

– Je suis désolé, vraiment, je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça.

A sa grande surprise, il entendit le rire de Newt. Ce rire qu'il aimait tant entendre d'habitude, mais qui à cet instant l'humiliait plus qu'autre chose.

– Tu ne vas pas t'excuser pour un misérable baiser ?

Thomas était complètement ahuri. Ça importait si peu à Newt ? Il se serait torturé mentalement toute la journée pour ce qu'il appelait un "misérable baiser" ?

– Tommy, commença-t-il d'une voix douce en prenant place à ses côtés sur le lit. Ne te prend pas la tête avec ça, ce n'est qu'un bisou. On est plus au collège, pas besoin d'en faire tout un plat.

Thomas n'en revenait pas, il l'écoutait d'un air absent en se disant qu'il s'était vraiment inquiété pour rien. Il ne savait pas vraiment s'il était soulagé que Newt s'en foute autant, que toutes les nouvelles perspectives qu'avait offert ce baiser ne se soient jamais révélées à ses yeux.

Newt capta son attention en lui pressant l'avant-bras.

– Je ne veux pas que tu te sentes gêné, surtout pas avec moi, c'est clair ?

Le brun trouva la force de lever les yeux et de hocher la tête. Il n'était pas certain de savoir ce qu'il ressentait à cet instant précis mais ce qui était sûr, c'est que ça lui faisait atrocement mal.

J17 – Lundi

Les jours passaient et la vie reprit son cours.

Ça se fît plus facilement que Thomas ne l'aurait imaginé. Depuis que Newt agissait comme si rien ne s'était passé, il faisait de même. D'un côté, ça le rassurait que cette histoire ne les avait pas éloigné, et qu'au contraire, ils avaient continué à se rapprocher.

Lors d'une soirée, Newt le laissa aux fourneaux pour voir de quoi il était capable. Il l'observa faire, de la même manière que faisait le brun d'habitude. Il s'esclaffa à nombreuses reprises face aux maladresses de Thomas qui semblait perturbé et perdu dans cet univers qu'il connaissait à peine. Il devenait de plus en plus grossier et Newt décida de lui venir en aide.

Le midi, ils prenaient leurs déjeuner ensemble. Ils en profitaient toujours pour relâcher la pression du monde exigeant des études et du travail. Le soir, ils mataient un film, puis débattaient jusqu'à pas d'heure sur le cinéma. Ils leur arrivaient de sortir en ville pour s'aérer la tête.

Leur baiser n'était qu'un lointain souvenir.

Du moins, c'est ce que Thomas laissait paraître. En vérité, il restait bien là dans un coin de son esprit tel une marque au fer rouge. Sur ses lèvres, comme un fantôme regretté.

J19 – Mercredi

Ce jour là, comme toutes les autres années, fût particulier pour Newt. Et le fait que Thomas invite Brenda à leur déjeuner habituel à la brasserie du coin ne fît qu'accroître son mal-être.

Brenda était une femme exubérante, drôle et intelligente avec un brin de taquinerie que Newt n'apprécia pas tant que ça. Faut dire qu'il n'était pas vraiment d'humeur. Il était certain qu'il l'apprécierait si elle ne se comportait pas de façon si familière avec Thomas. Elle lui parlait comme s'ils s'étaient toujours connu, pleurait de rire en sa compagnie et était beaucoup trop tactile avec lui à son goût.

Brenda essaya plusieurs fois d'engager la conversation avec Newt, d'en apprendre un peu plus sur lui, mais l'étudiant resta sur la défensive. A part le fait que ça le tapait sur les nerf qu'elle semble plus proche de Thomas que lui, Newt n'avait rien contre elle. C'était juste que pour ce jour spécial, il aurait aimé être en tête-à-tête avec son colocataire. C'est tout.

Malgré les bonnes volontés de Brenda pour le mettre à l'aise, Thomas remarqua bien que Newt la considérait comme une intruse. Ça lui fît de la peine car il appréciait beaucoup Brenda et il aurait aimé que ces deux là s'entendent bien. Mais il y avait autre chose qui le dérangeait.

Il connaissait Newt à présent, alors il pouvait affirmer que cette attitude absente et froide ne lui ressemblait pas. En temps normal il aurait clairement fait comprendre que Brenda était de trop ou alors il aurait fait son casse-pieds pour la faire fuir. Mais là il se contentait de subir sagement en limitant au possible la longueur de ses réponses aux questions qu'on lui posait.

Une boule d'angoisse naquit au creux du ventre de Thomas. Quelque chose clochait.

Avant qu'il puisse s'inquiéter d'avantage ou lui demander quoi que ce soit, Newt les quitta en arborant un sourire forcé, laissant Thomas et Brenda seuls à leur table.

– Soit l'élu de ton cœur est un asocial en dépression soit il est sacrément jaloux, dit Brenda.

– Il n'était pas dans son état normal, répondit Thomas en fixant l'assiette presque intacte de Newt devant lui.

ooo

Newt était adossé au même arbre que celui où ils avaient pique-niqué avec Thomas lors de la fête du printemps. La brise lui caressait le visage, elle était douce, chaleureuse. Il avait ramené sa jambe blessé contre lui et massait son mollet.

Il n'aimait pas sécher les cours, cependant aujourd'hui il s'accorda une pause pour se souvenir et réfléchir. Ce rituel annuel était d'une importance capitale pour lui. En milieu de l'après-midi il faillit s'assoupir, si seulement son portable n'avait pas vibré dans sa poche.

De Tommy :

Est ce que tu vas bien ? Tu n'avais pas l'air en forme ce midi, j'espère que ce n'est pas à cause de Brenda...

Newt esquissa un sourire ; Thomas s'inquiétait. Il lui répondit :

Brenda à l'air d'une fille géniale, j'avais juste la tête ailleurs. Désolé.

Bien que le rôle de Thomas dans sa vie était encore un mystère qu'il avait à résoudre, son comportement d'aujourd'hui n'avait aucun rapport avec Thomas ou Brenda.

C'était son affaire à lui, et à lui seul.

ooo

A la fin de sa journée de boulot, Thomas eut une belle surprise.

Une jolie jeune femme se tenait devant la vitrine du magasin, et l'attendait patiemment avec un grand sourire. Thomas se dépêcha de récupérer ses affaires et quitta son lieu de travail en un coup de vent, saluant ce qui restait de ses collègues.

Ravi d'avoir une visite surprise de Teresa, il l'a rejoignit presque en sautillant et l'enlaça. Il en profita pour lui glisser à l'oreille :

– On m'attend à mon lieu de travail ? Que c'est romantique.

– Que veux-tu ? Ta tête me manquait trop.

Un gêne inattendue saisit Thomas. Ces derniers temps il n'avait de yeux que pour Newt, tant bien qu'il en avait oublié le reste. Alors, aussi cruel soit-il, Teresa ne lui avait pas spécialement manqué.

Tous les deux vagabondèrent dans la ville et s'arrêtèrent prendre un verre lorsqu'un bar leur plaisait. Le soleil tombait au fil des minutes, ils profitèrent donc des derniers rayons de soleil en se promenant autour du grand lac. Un coup de vent fît virevolter la chevelure de Teresa avec une douceur infinie, Thomas admira ses mèches de charbon onduler sur son visage tel voile de soie. La jeune femme souriait de toutes ses dents depuis qu'elle était en sa compagnie, et il ne pouvait que la trouver ravissante.

En bon gentleman, Thomas la déposa chez elle et l'accompagna jusqu'à la grande porte de son immeuble. Comme l'air s'était refroidi, il enfouit ses mains dans ses poches en remerciant Teresa pour cette soirée. Alors qu'il parlait elle s'approcha dangereusement de son visage. Ses paroles ralentirent jusqu'à que des lèvres moelleuses coupent court à son discours.

Pris de surprise Thomas resta complètement figé. Teresa se recula légèrement pour murmurer :

« C'est moi qui te remercie. »

ooo

Thomas était à un feu rouge, sur la route du retour à l'appartement. Il pensait au baiser de Teresa, et à quel point ça ne lui avait strictement rien fait à l'exception de le surprendre. Il tapota ses pouces sur le volant tout en réfléchissant.

Si embrasser Teresa l'avait laissé de marbre, c'est parce qu'il ne ressentait rien pour elle.

Ça ne le tracassait pas, ne lui retournait pas le cerveau, pas comme le baiser qu'il avait échangé avec son colocataire. Ce qui démontrait qu'il en pinçait pour Newt. Thomas sourit à cette conclusion auquel il n'avait jamais osé faire face et qui pourtant lui semblait si evidente à présent.

En réalité, il s'en doutait. Il était trop obsédé par Newt et ses lèvres pour que cette envie de l'embrasser soit passagère. Trop souvent il s'était surpris à le désirer pour que ça soit une simple curiosité. Thomas s'est laissé séduire par le charme de Newt, aussi casse-couilles soit-il.

Ensuite il se mit à la place du blond. Vu la manière détaché avec laquelle il avait abordé le sujet avec lui le lendemain de l'incident, une conclusion s'imposait : Si embrasser Thomas avait laissé Newt de marbre, c'est parce qu'il ne ressentait rien pour lui.

Une pointe de tristesse piqua son cœur. C'était cruellement logique.

Le jeune homme fut réveillé par le conducteur derrière lui qui ne cessait de klaxonner parce que le feu était passé au vert et que Thomas n'avançait pas.

Ça ne servait à rien de ruminer et de se lamenter. Il embreya et passa la première.

Il devait avancer.

ooo

En tournant la poignée de la porte de l'appartement, Thomas fût surpris de constater que c'était fermé à clé. Il était tard, Newt devait déjà être rentré de l'université, songea-t-il. Son attitude étrange de ce midi lui revint en tête et son angoisse refît surface.

Parfois son colocataire fermait la porte à clé après être rentré, par habitude ou par sécurité, alors Thomas prit tout de même la peine de vérifier en entrant dans la chambre de Newt. Un simple coup d'œil lui suffit pour confirmer son absence, mais aussi son inquiétude.

Des vêtements traînaient par terre, des livres étaient tombés de son étagère et le lit était défait. Ça faisait tellement longtemps qu'il n'avait plus vu de bordel qu'il resta horrifié durant une bonne minute sur le seuil de la porte.

« Bon sang Newt, qu'est-ce qu'il t'arrive ? » murmura-t-il. Si Newt ne rangeait pas sa chambre c'était qu'il y avait un véritable problème.

Pour toutes les fois où le maniaque avait rangé sa chambre sans qu'on lui ait rien demandé, Thomas se chargea de tout remettre à sa place. Il plia ses affaires, les remit dans son placard, ramassa les livres, les rangea par ordre alphabétique, jusqu'à que son orteil cogne une boîte en bois qui dépassait sous le lit.

Thomas pesta contre cette boîte en sautillant sur son autre pieds, ce n'est qu'après la douleur passée qu'il s'y intéressa. Elle était plus grande qu'il ne pensait, et était remplie de feuilles, certaines froissées, d'autres pliées. Curieux, Thomas en saisit une et lu rapidement son contenu.

Un poids lourd comme la pierre s'écrasa violemment sur son être, ses poumons se compressèrent au fur et à mesure que les mots tranchants et décisifs se dévoilaient dans cette lettre écrite à la main. Thomas déglutit difficilement, la lettre était signée par Newt et avait été écrite il y a six ans, jour pour jour.

Il ne pouvait pas croire ce qu'il lisait, alors il prit une autre lettre au hasard et l'inspecta. C'est avec horreur qu'il découvrit les même propos, sous une autre formulation. Encore plus crue et effrayante.

Les mains de Thomas se mirent à trembler lorsqu'il comprit que toutes les lettres étaient similaires, datées au même jour, écrites par Newt et destinées à son entourage. Elles étaient toutes différentes, mais tenaient le même discours, la même chute mortelle.

Pris de panique Thomas haleta et sentit le bile remonter le long de sa gorge. Il avait devant lui une centaine de lettres de suicide.

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