Avé ! Et bien, voilà l'épilogue de Virtus et Honor. J'ai pris un plaisir particulier à écrire et partager cette histoire qui est le résultat de l'alliance de mes deux passions. Merci à vous qui avez lu, suivi et commenté cette histoire. Un immense merci également à la meilleure des bêtas et des amies du monde, SomeCoolName.

Rating : M. Genre très beaucoup. Genre vraiment vraiment.


Egkis rassemble les derniers feuillets et les place à l'intérieur de la pochette en cuir. Il fait un signe à l'esclave qui attend dans le coin afin qu'il les récupère et les donne au secrétaire de l'empereur. Ils repartent demain pour Argos, deux mois de voyage les attendent avant de rentrer à la maison et Egkis avait des papiers à signer avant de quitter Rome. Il aime avoir des responsabilités, s'occuper de gérer les affaires de son amant pendant que celui-ci s'occupe de la vie publique. Ils s'accordent mieux que lorsqu'Egkis était son esclave.

Cela fait deux ans que le jeune homme s'épanouit dans la relation qu'il entretient avec l'ancien général, s'accordant le droit de faire ce dont il a vraiment envie sans arrière-pensée et sans limite. Et c'est la même chose pour Aruns, notamment au lit où il montre une imagination débridée pour quelqu'un plus connu pour ses performances dans l'art du combat que dans celui de la luxure.

Des rires résonnent dans l'atrium. Suivant les coutumes, ils ont organisé une réception privée afin de fêter leur départ en province. Aruns s'est occupé des convives tandis qu'il finissait d'organiser leur voyage. La soirée est bien avancée et doit se trouver dans la salle des corps ivres d'alcool et de sexe, profitant des biens qui leur ont été offert par le maître de maison. Il remet sa ceinture autour de sa taille, passe ses bracelets de cuir qu'il a enlevés pour écrire et qu'Aruns lui a offert lorsqu'il est devenu son légat et réajuste sa tunique pourpre, essayant de se rendre présentable autant que possible. Pénétrant dans la pièce après avoir tiré sur le lourd rideau pourpre, il salue les sénateurs qui sont présents et qui ne sont pas encore occupés à autre chose. Il a gagné le respect de ces hommes par son travail sans relâche et parce que, il ne doit pas le cacher, il est l'amant d'un des plus proches amis de l'empereur. Se mettre à dos Egkis, c'est risquer sa place. Et le jeune homme aime ça.

Il fait signe à un esclave de la maison afin d'avoir une coupe de vin qu'il porte à ses lèvres, observant que tout se passe bien et s'avance dans la salle de réception, cherchant du regard son amant. Il sourit lorsque ses yeux se posent sur Aruns, la tête penchée en avant alors qu'Hadrien lui chuchote quelque chose à l'oreille. Sa main gauche est posée sur le genou du général,l'autre est passée derrière ses épaules afin de rapprocher Aruns de lui. Ils sont proches, très proches. Son amant rit aux éclats et pose son front contre le torse de l'empereur qui resserre son étreinte, riant également.

Egkis sent des frissons monter le long de sa colonne malgré la chaleur qui règne dans la pièce. La vision de ces deux hommes puissants qui se caressent et s'enlacent, ces hommes qu'il admire pour différentes raisons, le rend haletant. Il prend une nouvelle gorgée de son vin pour calmer ses nerfs mais le goût du miel et des épices explose dans sa gorge et l'assoiffe un peu plus. Et lorsqu'Hadrien serre sa main sur la nuque d'Aruns, leurs regards mêlés plein de tendresse et de respect mutuel, sa décision est prise.

Ils en ont parlé plusieurs fois, riant de leurs bêtises après l'amour. Il sait que son amant aimerait pouvoir partager ça avec lui et Hadrien, les deux hommes à qui il tient le plus, mais jamais l'ancien militaire ne le proposera. Aruns, malgré tout, continue à le protéger de ce qui lui rappellerait son ancienne vie. Si Egkis trouve ça agréable la plupart du temps, ce soir il veut montrer à Aruns qu'il est passé, depuis longtemps et grâce à lui, à autre chose. Alors, il dépose son verre sur la mensa et vient s'agenouiller face aux deux hommes qui se tournent vers lui, souriant. En le voyant, Aruns essaie de se dégager délicatement du corps d'Hadrien afin de lui faire de la place contre lui ; il va enlever la main qu'il a posée sur la cuisse de César mais Egkis est plus rapide et entrelace ses doigts à ceux de son amant, effleurant au passage l'étoffe soyeuse de la toge de l'empereur. Les sourcils d'Aruns se froncent, encore plus lorsqu'Egkis se penche vers Hadrien qui semble avoir très bien compris ce que veut le jeune homme. Il répond avec avidité au baiser que lui offre Egkis sous le regard désormais surpris d'Aruns qui balbutie quelques mots de confusion.

"Il serait peut-être bien de dire adieu à César de la meilleure des façons." explique Egkis, la voix basse et suave, en se retournant vers l'autre homme pour l'embrasser à son tour.

Aruns grogne et serre les doigts du Grec avec force. Ses lèvres se meuvent contre celle d'Egkis comme pour aspirer encore plus son souffle et le revendiquer. Hadrien se rapproche d'eux, sa main toujours autour de la nuque d'Aruns. Il tire dessus afin de les séparer et pose son front contre celui d'Aruns.

"Tu es sûr que c'est ce que tu veux ? Es-tu prêt à le partager avec moi ?"

Aruns jette un oeil à Egkis qui hoche la tête vigoureusement, montrant à quel point la perspective de passer la nuit avec Hadrien et son amant à la fois lui fait diablement envie. Aruns imagine alors le corps du jeune Grec plié sous lui tandis que ces lèvres qu'il adore sucent le membre de son ami... Il halète, son imagination l'emportant vers ses fantasmes les plus enfouis.

"Regarde-le, Aruns. On dirait un jeune chien fou qui attend ses caresses et qu'on lui dise quoi faire. Je comprends pourquoi tu ne lui résistes pas."

Egkis se soulève, prenant appui sur les genoux de son amant et de l'empereur. Il mordille le cou d'Aruns qui se laisse retomber contre Hadrien. Son souffle est court, ses mains agrippent ce qu'il a à porter. Le désir est trop grand.

"À moins que tu veuilles que nous nous occupions tous les deux de toi ?" murmure Hadrien, sa paume glissant de la nuque au bas du dos de l'ancien général. "Rappelle-toi combien tu aimais me sentir en toi. Fais-moi ce plaisir, Aruns, laisse-moi profiter de toi une nouvelle fois."

Tellement de possibilités... Aruns a l'impression de perdre la raison. Il sent les légers cercles que font les doigts d'Hadrien sur ses reins et ça l'excite autant que les dents d'Egkis sur son cou. Il regarde l'empereur agripper les cheveux de son amant et le tire en arrière. Sa bouche est à quelques centimètres de celle qui jeune homme qui halète.

"Nous obéiras-tu, Egkis ? Feras-tu tout ce que souhaitons ?"

Egkis plante ses yeux bleus dans le regard de son ancien maître qui retient sa respiration déjà courte. Est-il prêt à tout faire ce soir pour satisfaire son maître et l'empereur ? Le regard d'adoration pure que lui lance Aruns ne le fait pas hésiter une seconde. Il souffle un oui qui atterrit sur les lèvres de César avant qu'elles ne s'écrasent sur les siennes dans un baiser exigeant. Aruns gémit.

"Suce-le" ordonne Hadrien au jeune homme. "Je crois que le Gouverneur a besoin d'être un peu plus convaincu."

Egkis grogne son assentiment. Alors que l'empereur relâche sa prise sur les deux hommes, le Grec pousse sur l'épaule d'Aruns qui ne sait plus où donner de la tête. Son regard tombe sur son assistant qui écarte les pans de sa toge, sa langue léchant ses lèvres. L'homme ne cherche même pas à se dégager de ce rêve éveillé, du coin de l'oeil, il voit Hadrien passer la main sous son habit afin de se toucher, un ravissement total illuminant son visage bienveillant. Sa poitrine se bloque quand, soudain, la langue joueuse d'Egkis s'amuse avec son sexe dur depuis que le jeune a clairement dévoilé ses intention. Elle passe sur la fente, retrace les veines qui se gorgent sous l'effet du plaisir. Aruns se mord les lèvres afin de ne pas faire de bruit. Il se laisse tomber sur les coussins dans son dos, admirant les joues d'Egkis qui se creusent maintenant qu'il l'a pris en entier dans sa bouche. Il pose sa main sur la tête qui monte et descend, accompagnant les mouvements de son amant. Il se tourne vers Hadrien qui contemple avec la même passion le plus jeune jouer avec lui et lève une main pour empaumer la joue de son ami qui lui sourit.

Puis, il se penche vers lui et l'embrasse l'empereur. La sensation de sa barbe sur ses lèvres est étrange, elle lui rappelle des souvenirs qu'ils ont enfouis sous très loin. Il aimait les baisers d'Hadrien et les apprécie encore aujourd'hui. Leurs langues se mêlent, leurs dents mordent les lèvres. Cela devient fort, prenant. Il se dégage doucement en haletant :

"Hadrien, je…"

Mais Egkis choisit ce moment-là pour sucer plus fort son gland. Le gémissement qu'Aruns pousse fait tourner les têtes de ceux qui ne contemplaient pas encore le spectacle de leurs corps ensemble. Hadrien, voyant le général troublé de se donner en public ainsi, se relève - il a prévu d'autres choses désormais et ne souhaite pas perdre le consentement d'Aruns.

"Egkis, arrête." Ses lèvres sont rougies, luisant de salive et du precome de son amant qui laisse sa main dériver sur sa bouche dans un geste tendre. Hadrien se lève. "Allons dans votre chambre."

Le Grec perçoit enfin le regard des convives et la gêne que cela cause au général. Il ne veut pas de cela, veut qu'Aruns profite de sa nuit, sachant combien ne plus voir son ami va lui causer énormément de tristesse. Il veut que ces échanges n'appartiennent qu'à eux, ne soit que pour Aruns qui le mérite tant.

Il se redresse à son tour, prend la main du gouverneur dans la sienne et le tire vers leur chambre, obéissant à l'ordre de César qui les suit. Ils passent entre les corps, se retenant de se toucher plus. C'est frustrant et ça les pousse à accélérer afin de se retrouver seuls, tous les trois. Il passe le rideau qui sépare les appartements privés de l'atrium et Egkis ne desserre sa prise qu'à cet instant. Il se retourne vers les deux hommes et, un sourire insolent collé au visage, défait sa ceinture qui glisse au sol, rapidement suivie de sa tunique et de son caleçon de lin. Nu, le sexe érigé, il se dirige vers leur lit. Il entend Hadrien pousser un éclat de rire devant tant d'audace et Aruns marmonner son accord.

Allongé sur le dos, les jambes écartées, il observe Aruns le rejoindre le premier. Le calme de leur chambre et la solitude qu'ils y ont trouvé enlèvent chacune de ses barrières. Sa toge est abandonnée au pied de la couche et il se place entre les cuisses d'Egkis qui rejette la tête en arrière, attrapant les montants en fer forgé du lit. Il se penche, lèche à son tour le membre épais et Egkis se cambre, soulève ses hanches pour aller à la rencontre de cette bouche qui lui fait connaître des milliers de délicieux tourments. Le plus jeune sent le matelas qui se tasse à côté de sa tête. L'empereur est là, caressant les muscles tendus de ses bras avant de dériver vers son torse. Il pince un de ses tétons et Egkis gémit. Le sexe d'Hadrien touche sa joue alors il tend sa langue vers le membre offert, la léchant comme il peut sans pour autant relâcher les barreaux du lit - Aruns ne le voudrait pas. Les murmures que poussent César sont rauques et bas. Il approfondit la caresse de la langue d'Egkis en pénétrant les lèvres ourlées.

Egkis ferme les yeux. C'est une bataille enivrante pour savoir qui lui procurera le plus de plaisir. Aruns l'aspire, joue avec son érection comme il a pu le faire sur le sofa, alors qu'il sent celle d'Hadrien peser dans sa bouche, son poids l'excitant et l'emplissant. Aucun ne peut vaincre tant il en aime chaque seconde. Il bouge encore plus ses hanches, se perd dans la caresse de sa langue autour du sexe d'Hadrien quand soudain, il se retire. Le regard de César se fait plus sombre, plus profond.

"Tu es tellement beau." dit-il en effleurant sa lèvre avec son pouce, rejouant ce qu'ils faisaient quelques secondes avant. "N'est-ce pas qu'il est beau, Aruns ?"

Le gouverneur abandonne sa tâche et grogne son accord. De la sueur perle sur son front et son torse. Egkis le trouve magnifique, lui aussi.

"Veux-tu prendre Egkis pendant que je te baise, Aruns ?"

Egkis rejette la tête en arrière. Ce serait tellement bon.

"Par les dieux..." lâche Aruns en s'asseyant sur ses jambes, le sexe suintant.

"Tu aimes l'idée, n'est-ce pas ?"

Aruns hoche vigoureusement la tête. Hadrien s'approche de lui, la pulpe de ses doigts frôle le torse d'Egkis jusqu'à s'enrouler autour de sa verge. Il embrasse Aruns avec passion, masturbant en même temps l'autre homme. Ils gémissent tous, leurs souffles se précipitant.

"Allonge-toi sur lui et prépare-le. Je m'occupe de toi."

Egkis se tourne sur le flanc et récupère sur le chevet l'essence de calendula qu'il tend à Aruns qui le passe ensuite à l'empereur derrière lui après s'en être mis sur les doigts. Aruns sent un doigt l'effleurer. Il n'a pas été pris depuis des années, le dernier à l'avoir fait est l'homme dans son dos. Il s'allonge sur le corps d'éphèbe de son amant et l'embrasse, lui murmure des mots doux, lui rappelle combien il aime alors que son doigt lubrifié entre en lui. Hadrien flatte sa chute de reins et entre en lui à son tour. Aruns soupire et mord la lèvre d'Egkis qui se cambre à nouveau.

Ils continuent ainsi, se préparant mutuellement. Les corps sont enlacés, en symbiose totale. Aruns se relève un peu, cherchant la bouche d'Hadrien qui lui offre avec précipitation et Egkis les regarde, les yeux emplis de désir. L'image est tellement belle, ils sont si parfaits.

"Assez."

Aruns ouvre les yeux. Egkis a des tâches rouges sur le torse et la respiration tellement courte qu'il s'attend à ce qu'il s'évanouisse subitement.

"J'ai besoin de vous. S'il-vous-plaît."

Hadrien hoche la tête et se recule, laissant la place à Aruns de se placer entre les jambes d'Egkis qui soulève les genoux contre sa poitrine. Aruns le pénètre précipitamment, ils en ont tous besoin. César continue ses caresses en lui, l'écartant encore plus alors qu'il va et vient en Egkis. Le jeune homme s'abandonne totalement, en confiance. Aruns vient chercher sa bouche, le cou, la clavicule, cet endroit que le jeune homme adore sentir malmener. Hadrien coupe Aruns dans son geste en plongeant doucement en lui, le poussant dans Egkis. Le gouverneur retient sa respiration, il sent la douleur d'être à nouveau pénétré par le membre imposant de son premier amant. Le plaisir n'est pourtant pas loin. Il laisse l'empereur le prendre, ses coups de reins s'accélérant de plus en plus avant de recommencer lui-même à s'imposer dans Egkis.

Ils trouvent un même rythme au bout de quelques minutes, ils baisent dans un abandon total, allant irrémédiablement vers l'orgasme. Hadrien s'accroche aux hanches d'Aruns qui a posé son front sur le torse d'Egkis qui lui caresse le cuir chevelu, ne retenant pas ses cris. Ils ne tiendront pas plus longtemps.

"Vas-y, Aruns. Jouis." murmure Hadrien dans l'oreille de son ami. "Remplis-le. Jouissez pour moi tous les deux."

Hadrien s'écarte au moment où, dans un dernier geste, Aruns jouit en Egkis qui rejette la tête en arrière. Pendant que les coups du gouverneur ralentissent, Egkis saisit son sexe, se masturbant jusqu'à atteindre un orgasme rapide et sauvage, laissant des traînées de sperme sur son torse et celui de son partenaire. L'empereur replonge entre les fesses d'Aruns qui crie son plaisir à nouveau. Les mouvements sont frénétiques derrière lui et il se laisse faire jusqu'à ce que le feu embrase Hadrien de la tête aux pieds. Il s'accroche aux hanches avec force, sachant qu'il laissera des traces à cette place. Il jouit dans un grognement avant de s'allonger sur le côté.

Personne ne parle, seuls les bruits lointains des conversations dans l'atrium rompent le silence. Egkis se détache d'Aruns, passe au-dessus d'Hadrien afin de récupérer la toge du gouverneur qui traîne à terre. Il enlève les traces de semence sur son torse puis essuie ses amants, qui se laissent faire. Aruns les observe tous les deux avec un sourire tendre. Ce qu'ils lui ont offert ce soir est indicible.

Egkis l'embrasse puis se réinstalle entre eux, se blottissant contre le torse d'Aruns alors qu'Hadrien se place dans son dos et que ses grandes mains les enlacent tous les deux. Ils ferment les yeux.

Les Champs Elyséens doivent ressembler à cela.