[Sam Winchester a vécu les six premiers mois de sa vie dans une famille heureuse; les douze années suivantes comme le fils unique de John Winchester, et la dernière décennie comme un orphelin. Il est censé mourir à vingt-deux ans en essayant de sauver la femme qu'il aime d'un feu, parce qu'il n'a pas de frère pour le retenir. Mais la nuit où Sam rencontre sa Faucheuse, il découvre que la Mort aime bien trop les références pop-culture, est trop beau pour être vrai, et hésite à le tuer.]

Traduction de Courting Death par theproblematique que l'on peut trouver sur AO3.


Chapitre 1 : Prologue

La première fois que la Mort vient à Sam, il n'est pas en mesure de ressentir quoi que ce soit. Il n'a pas peur, il n'est pas anxieux ou bien même, pour être tout à fait honnête, légèrement inquiet pour son propre bien-être. Au lieu de cela, il regarde la silhouette et pense, hébété: alors c'est comme ça qu'elle fait pour réussir à faire que les gens la suivent dans l'obscurité ou vers la lumière ou peu importe ce qu'il se passe réellement.

Huh.

La forme masculine est délicieusement élaborée et de toute évidence conçue pour attirer et interpeller; pour capturer. Quelqu'un, quelque part, lui a donné des yeux verts qui brillent d'un éclat surnaturellement vif, et des traits si parfaits que la première chose qui vient à l'esprit de Sam est le fait qu'ils ont dû être générés par ordinateur. La trace d'une barbe de trois jours sur cette mâchoire ferme appariée à des lèvres pulpeuse et à un nez droit en fait un modèle de contradictions; le genre de beauté qui pose la question de savoir qui l'a assemblée parce que, malgré tous ses miracles, la nature à elle seule n'aurait pas pu concevoir une personne aussi complexe.

"Samuel Winchester?" Demande-t-il, en une pantomime de politesse.

Ils savent tous les deux qu'il sait qui il est, ainsi que la seconde exacte à laquelle son cœur s'est arrêté.

Sam regarde la Mort pendant un long moment, observe le costume noir parfaitement coupé qu'il porte sur de larges épaules et se rend vaguement compte que ses propres vêtements sont à moitié déchirés et encore fumants. Il y a aussi du rouge qui dégouline le long de ses doigts, mais il ne ressent aucune douleur. Il a l'impression de n'être qu'une copie de son corps qui n'est qu'identique à l'extérieur; une coquille sans vaisseaux sanguins, sans nerf ou viscère.

"Il faut que tu viennes avec moi, Sam."

Sa première pensée est 'oui'. Oui, pour qu'il puisse revoir Jessica. Oui, pour qu'il puisse égoïstement demander pardon, la supplier à ses pieds, se prosterner et lui présenter des excuses pour ce qu'il considère maintenant être la pire chose qu'il n'ait jamais faite de sa vie.

Mais un moment de réflexion suffit pour réaliser que bien sûr, Sam ne s'approchera jamais de Jess. Si c'est vraiment l'au-delà, leurs âmes seront aussi loin l'une de l'autre que possible: celle de Jess haute et pure, la sienne verrouillée parmi celles qui sont souillées et celles des criminels.

"Sam? Allez, mec."

Sam se retourne et court.

Alimenté par la déception amère et douloureuse que la mort n'est pas la fin, après tout, Sam court, déterminé à revenir au monde. S'il ne peut pas trouver le doux soulagement qu'apporte le néant ici, s'il ne peut pas avoir une sorte de tabula rasa, il veut des réponses, et une fois qu'il les aura trouvées, il veut mettre le coupable en pièce à mains nues. Si son absolution doit se faire sous forme de vengeance, ainsi soit-il.

Il doit revenir dans le monde des vivants.

"Hey– wow!"

La Mort l'attend lorsqu'il tourne dans un couloir et, incorporels comme ils le sont, Sam dérape encore frénétiquement pour éviter une collision. Son agitation un brin disgracieuse lui vaut un sourcil levé.

"Du calme, gamin. Tu n'as jamais entendu qu'on ne pouvait pas échapper à–" Sam est déjà parti avant que la Mort ne puisse finir sa phrase.

Cette fois, le Magnifique aux Yeux Verts le prend joyeusement en chasse, semblant apprécier le prétexte d'une persécution.

"Tu ne penses pas sérieusement pouvoir m'échapper?"

Sam ferme les yeux et avance aveuglément, conscient qu'il passe certainement à travers les murs, les personnes, les lits et les tables.

"Où est ce que tu comptes aller exactement, pour que je ne puisse pas te trouver?"

Finalement, Sam ouvre les yeux pour constater que l'apparition l'a dépassé et est maintenant en train de courir à reculons, tourné face à lui.

Il y a comme un sourire sur son visage.

"On s'amuse," dit la Mort dans le corps d'un mannequin numériquement retouché.

La vie de Sam est vraiment bizarre, et dans toute autre circonstance, il aurait pu rire.

Il est sur le point de répondre lorsque le Dr Lena McCullough ordonne que les électrodes soient chargées à 200, et le cœur de Sam se remet à battre.