Bonsoir ! Voici la deuxième partie de ce twoshot quelque peu dépressif (juste un peu), je me sentais pas super bien je crois... BREF ! Laissez-moi des reviews si le coeur vous en dit, merci de votre lecture !

Bonne lecture ~

L'aube, signe de renouveau, étendait sa palette de couleurs pastelles dans le ciel. Jason aimait ces couleurs, elles le réchauffaient de part en part et l'étreignait avec une douceur sans nom. Il aimait à s'y baigner quand le calme matinal englobait le monde d'habitude si énergique, et il aimait par-dessus tout voir ce magnifique spectacle se reflétait dans l'eau bleue et endormie de la plage voisine. Alors chaque matin, il s'y rendait à pas de loup, désireux de conserver sa rêverie solitaire et il déambulait sans but quelques minutes, parfois quelques heures.

Ce jour-là, la mer était plus calme qu'à l'accoutumée, moins bleue, presque mélancolique voire triste. Cet état d'esprit le contamina et il continua son avancée avec comme dérangeante impression de devoir croiser la mort dans quelques pas seulement.

Soudainement, il aperçut des pieds étendus sur le sable humide, là où la plage et la mer s'embrassaient délicatement, chaque baiser rythmé par le roulis incessant des vagues. Après les pieds, il aperçut des jambes, puis un corps, puis un visage, les détails se précisant à chaque nouveau pas de l'incongru invité. A quelques centimètres, il n'osa plus s'approcher, de peur de déranger le paisible dormeur et il décida d'observer attentivement ses traits. Son visage d'ange semblait détendu, comme s'il ne connaissait pas la misère que ce monde portait, ses lèvres pulpeuses étaient retroussées en un fin sourire, presque timide, et ses bras reposaient délicatement le long de son corps. On avait l'impression que quelque esprit bienveillant l'avait déposé ainsi.

Le jeune homme remarqua alors l'éclat trop blanc de la peau, translucide et vide de tout soleil, puis la couleur bleuâtre des lèvres tendues vers le ciel. Enfin, il nota l'immobilité parfaite de l'endormi, pas même troublée par le soulèvement de la poitrine significatif de la vie. Et il comprit.

Il comprit alors l'incompréhensible, il comprit l'œuvre de la mort accueillie à bras ouverts, il comprit la paix décrite par le bel assoupi et comprit que la mer, dans un dernier hommage, avait tenue à déposer son prince le plus délicatement possible, pour ne pas troubler son repos.

Tremblant, Jason se baissa et caressa sa joue, les larmes coulant sans qu'il ne pense même à les arrêter. Il passa ses bras autour du corps éteint et le souleva, il sentit les jambes bouger, telles celles d'une marionnette. Le prince des cieux avança lentement sur le sable, une procession macabre qui sonnait la fin de l'être aimé, pour toujours et à jamais.