Disclaimer : Je ne tire aucun bénéfice de l'écriture de cette fiction, si ce n'est un immense plaisir. Shingeki no Kyojin appartient à ce cher Hajime Isayama, et le scénario de cette fiction sort de ma tête. Il est donc un peu poussiéreux.

Bonjour à tous ! Me revoilà pour une nouvelle fiction sur le fandom de Shingeki no Kyojin, une histoire dont je suis cette fois-ci bel et bien l'auteur et non la traductrice. :) (En passant, je remercie encore une fois les gens qui ont lu et chaleureusement commenté « La Séduction pour les Nuls » ! Bisous à tous !)

Il s'agit ici d'un univers alternatif qui n'en est pas réellement un puisque c'est un UA « réincarnation ». L'histoire se déroule à notre époque. L'intrigue est un peu longue mais ça deviendra déjà plus intéressant dans un ou deux chapitres. Pour ceux qui penseront que je blablate un peu, souvenez-vous que le moindre détail peut être clé.

C'est ma première fiction d'une telle envergure. Le scénario est déjà bouclé, vu et revu donc sauf en cas de force majeure, elle sera finie ! Je compte néanmoins sur vos avis et critiques car je cherche désespérément à progresser. Les chapitres seront postés avec une semaine d'intervalle aussi longtemps que j'aurai de l'avance. Sans plus attendre, je vous propose le prologue.

Prologue

La température ambiante était représentative d'une soirée de septembre dans la banlieue de Tokyo. L'air était doux, et une brise rafraichissante caressait les arbres plantés le long des rues. La pénombre était défiée par le scintillement des étoiles, et la lueur des réverbères répondait à celle des élégantes maisons aux fenêtres éclairées. Il était déjà minuit passé, mais les derniers effluves de l'été incitaient les gens à rester éveillés plus tard que de coutume, si bien que des bribes de conversations provenant des habitations et des jardins venaient s'échouer dans le quartier désert. Presque désert.

En bordure du quartier, dans la cour du complexe scolaire « Lycée Shiganshina », une silhouette imposante progressait péniblement vers le grand portail de l'entrée. Le directeur de l'établissement, un homme bedonnant d'une quarantaine d'années à la calvitie naissante, venait de terminer sa journée après avoir bouclé des affaires importantes au prix de quelques heures supplémentaires (Cas de délinquance. Dégradation de matériel couteux. Saloperie de gosses.), et se dirigeait à présent vers sa voiture, garée sur le bord de la chaussée.

Monsieur Balto était un homme nerveux. Son enfance, qu'il avait passée martyrisé par ses frères aînés et brimé par ses camarades de classe, l'avait modelé en un individu stressé et alerte au moindre élément perturbateur qui viendrait déséquilibrer son existence. Il en était venu à haïr les enfants, mais paradoxalement, savait comment composer avec eux. Ainsi, adulte, il avait fini par occuper le poste de directeur d'établissement scolaire. Une profession morne assortie à un mariage raté et une progéniture désobéissante. Mais le véritable ennemi de Monsieur Balto était le suivant : sa surcharge pondérale. Constamment anxieux, il avait adopté la terrible habitude de se consoler avec de la nourriture malsaine, en vertigineuses quantités. La sonnette d'alarme avait été tirée cinq ans auparavant par son médecin traitant, qui tentait de le prévenir des dangers d'un tel surpoids. Il pesait alors plus de 140 kilos. Mais il ne tint pas compte à temps de ces mises en garde. Aussi, son corps, ne supportant plus les maltraitances qui lui étaient infligées, eut tôt fait de l'abandonner, organe après organe, muscle après muscle : calculs rénaux, hernies discales, diabète… Après une interminable succession de traitements inefficaces et trop onéreux au goût du pingre individu, ce dernier débuta une descente aux enfers – opérations, dettes, accidents cardio-vasculaires – qui se solda par le seul moyen qui lui resta d'endiguer la douleur : la drogue.

Il avait familiarisé avec un soir, éméché à la sortie d'un bar, en compagnie de quelques collègues qu'il avait passé des heures à accabler de ses problèmes personnels. L'un d'eux, à l'apogée de leurs déboires, lorsque des coupelles de saké s'accumulaient sur la table, lui avait tendu ce qu'il lui assurait être de l'héroïne pure, un « truc infaillible contre la douleur, tu vas voir ». Il l'avait accepté, signant sa dépendance aux substances illicites pour les années à venir. Les effets de la drogue apaisant radicalement ses souffrances, il avait rapidement trouvé des vendeurs auprès desquels il se fournissait régulièrement. Mais, s'il avait trouvé une échappatoire à ses ennuis de santé, sa vie n'en était devenue que plus angoissante. Jamais son secret ne devait être révélé au grand jour. Sa réputation serait ruinée et il en perdrait son emploi. Ni son aigrie d'épouse ni ses enfants irresponsables n'avaient connaissance de ses clandestines affaires.

L'homme atteignit enfin le portail de fer qu'il ouvrit à l'aide de son trousseau de clés, avant de se figer brusquement. Il était persuadé d'avoir vu une ombre se mouvoir furtivement près de sa voiture. Il fit quelques pas dans la rue, alerte. Il avait certainement rêvé ou vu un chat. Il finit par se détourner, sans pour autant baisser sa garde. Monsieur Balto avait quelques soucis, ces derniers temps. Ces anciennes dettes médicales s'étaient ajoutées à de nouvelles, liées majoritairement aux frasques de son fils, qui l'avaient amené à prendre du retard dans le paiement de ses fournisseurs. Ces derniers, qui, jusque-là, lui avaient paru être les gens les plus sympathiques et compatissants du monde, étaient subitement devenus successivement pressants, agressifs et finalement menaçants. Après quelques messages inquiétants, il avait commencé à recevoir des lettres à son bureau, puis chez lui, qui menaçaient à tout moment d'être découvertes par sa femme. Il avait réellement cessé de dormir la nuit, à partir du moment où il avait trouvé un oiseau mort dans sa boîte aux lettres.

Il referma le portail, s'approcha de son véhicule et le déverrouilla pour s'asseoir sur le siège conducteur. Il poussa un glapissement effrayé lorsque qu'une voix s'éleva soudain, bien trop près de lui :

« - Salut, bouboule.

Un individu était appuyé contre le capot de sa voiture. Monsieur Balto envisagea un instant de s'enfuir en démarrant en trombe, mais les deux personnes qui surgirent à leur tour de la pénombre pour l'encercler l'en dissuadèrent.

- Tu croyais qu'on allait attendre encore combien de temps que tu viennes nous payer, gros lard ? demanda le premier, un homme d'âge moyen, maigre et chauve.

- Notre boss n'est pas du genre patient, renchérit cette fois-ci une femme, qui transportait un sac.

Le directeur sortit lentement de sa voiture, les mains crispées sur son pantalon trop serré, le visage luisant de sueur. Il osa émettre un petit rire nerveux qui sonna jaune.

- Voyons, messieurs, vous ne doutez tout de même pas de mon honnêteté ?

Le troisième homme de main sortit un couteau à cran de sa poche. Il s'approcha lentement de lui, rayant profondément de flanc de la voiture au passage.

- Je vous jure que je vais payer, implora-t-il en reculant, tout semblant d'assurance oublié. Ce n'est qu'un léger contretemps, une histoire de flux bancaires, je vais avoir l'argent.

Il se rassainit légèrement en voyant l'homme abaisser son arme, et fut donc surpris lorsqu'un violent coup de poing à la tête le fit tomber assis par terre.

- Des flux bancaires ? Il se fout de ma gueule ? cracha l'individu.

- Il me faut juste un peu plus de temps ! supplia-t-il en s'agrippant aux genoux de son agresseur.

Du coin de l'œil, il vit la femme ouvrir son sac.

- Qu'est-ce que c'est ? se risqua-t-il à demander.

- On va s'assurer que le message passe bien, cette fois-ci, lui répondit-elle vicieusement.

Elle sortit plusieurs objets que Balto identifia avec horreur comme étant des explosifs rudimentaires.

- Ne faites pas ça ! Je vous jure que j'ai compris ! Je vais payer ! cria-t-il en se relevant et en tirant la femme par le coude, ce qui lui valut un nouvel uppercut à la mâchoire.

Dans un élan de courage, il revint à la charge et tenta de faire trébucher l'homme chauve, qui le renvoya au sol d'un violent coup de pied dans le nez. Etourdi et impuissant, il essuya le sang qui coulait sur son visage et ne put qu'assister à l'embrasement de l'établissement scolaire, secoué de sanglots silencieux. Il voyait son existence partir en cendres avec les bâtiments. Il n'entendit que vaguement l'un des mercenaires le mettre en garde, une dernière fois.

- La prochaine fois, ce sera ta maison. Nous savons où tu habites, alors tu devrais nous payer sans tarder. »

xxx

Si vous êtes arrivés jusqu'ici, c'est bon signe. Je vous invite à me faire part de la moindre réflexion que vous pourriez avoir à faire, au niveau de l'histoire comme de l'écriture ou des aspects pratiques (longueur des chapitres, etc).

A la semaine prochaine !