Bonjoir! (: Dernier chapitre de "With Eyes Wide Open". J'espère de tout cœur que cette modeste fanfic (UA en plus, bouh la facilité, je sais je sais) vous aura plu!

Encore une fois, merci à Brooke et Kat pour les reviews

& merci à Chouploum pour les reviews (Pour "With Eyes Wide Open", "Heaven Shall Burn" et "Infestissumam")/favs/follow :D

Chapitre sept : Abbesses - Birdy Nam Nam / Gangster's Paradise - Leo Moracchioli (Metal cover) / Death On Wheels Part II - Christine / Push It - Static-X


Chapitre sept :

Depuis plus de deux mois Rick et Daryl vivaient ensemble, la maison du sheriff ayant été récupérée par le couple fraîchement renommé Walsh, la collocation avait été une obligation. Mais ce n'était pas pour leur déplaire, le premier mois avait été assez compliqué. Le chasseur avait été un peu chamboulé de voir son quotidien bousculé par un flic qui aimait un peu trop la propreté. Ils avaient finit par s'engueuler et s'étaient réconciliés au lit, tout était trop parfait.

C'était jeudi soir et Rick se préparait pour son service de nuit, il n'était pas vraiment pressé d'y aller mais c'était aujourd'hui qu'il reprenait les patrouilles avec Shane. Et ça, ça l'emplissait d'une joie malsaine incommensurable.

Une fois fin prêt il se dirigea dans le salon où fumait Daryl, qui nettoyait son arbalète en vue d'une prochaine chasse à deux.

-Bon j'y vais, je ramène de quoi manger pour demain matin. T'as envie de quelque chose en particulier ?

Le chasseur haussa les épaules en le regardant puis reprit son activité. Il crevait d'envie de partir dans les bois. La nature, la traque, la survie, tout ça lui manquait beaucoup trop. Depuis qu'ils s'étaient plus ou moins mis ensemble, Daryl n'avait pas vraiment réussi à avoir un moment à lui. Non pas que la compagnie de l'officier l'importunait, mais il avait besoin de ses moments à lui, pour se vider la tête ou bien se l'assommer avec l'alcool.

-Prends c'que tu veux, j'm'en fous.

Le sheriff sourit, attrapa son chapeau et ses clés puis le dévisagea avec envie.

-Penses à moi cette nuit.

Puis il parti en laissant échapper un doux rire, coupant le chasseur dans sa fonction qui fronça les sourcils et souffla longuement. Cet homme n'était qu'un sac de tentation, et il aimait foutrement ça.

Ses doigts glissèrent sur l'arbalète et il sentit ses reins s'embraser, quand il fut coupé par la sonnerie de son portable. Il se leva et décrocha sans même vérifier la provenance.

-Ouais ?

-Bonsoir monsieur Dixon, je suis le directeur de la prison où séjournait votre frère.

-Séjournait ?

Sa main se resserra sur le portable qui craqua sous la pression et ses phalanges blanchirent par l'angoisse. Il attendait en silence, alors qu'au loin la voiture du Sheriff partait, droit comme un bâton au milieu du salon plongé dans la lumière cru du néon.

-Je suis au regret de vous apprendre que Merle Dixon a fait une overdose dans sa cellule vers dix-neuf heures.

Il raccrocha et posa le téléphone tandis qu'un vide infini prenait place dans ses tripes, il sentait la douleur se déverser dans ses veines jusque dans le bout de ses doigts. Il n'aurait plus jamais l'occasion de voir son frère, il ne l'entendrait plus l'insulter, ou même lui raconter ses rêves un peu fou. Il ne le reverrait pas, plus jamais. Les larmes lui montèrent et il serra les mâchoires. Sans plus attendre, il prit son arbalète et parti sans se retourner.


Plus bas en ville, Rick était en train d'attendre Shane qui se chargeait de ramener les cafés. Il avait tout un tas de question à lui poser, non pas que Lori lui manquait mais il voulait comprendre pourquoi il ne lui avait rien dit. Pourquoi dans ce cas là avait-il continuer de prétendre être son ami, lui qui se targuait d'être honnête et sans états d'âme concernant l'avis des autres. Ce soir il aurait ses réponses et il pourrait définitivement tirer une trace sur ce foutu passé.

Quand Shane s'installa il lui tendit son café en souriant, Rick le prit et le remercia d'un hochement de tête.

-Content que tu ais voulu qu'on soit dans la même équipe, c'était pas pareil sans toi.

-Il y a d'autre choses que tu m'aies caché ?

Le concerné faillit s'étouffer dans son café, il ne s'attendait pas une seule seconde à ce que le sheriff soit si franc, si déterminé.

-Rick écoutes je…

-Réponds à ma question, cracha t-il acerbe.

Non il n'allait pas en démordre, il n'avait plus rien à perdre concernant Shane, il lui avait déjà tout donné.

-Non, je t'ai caché la relation entre Lori et moi, mais je n'ai pas menti quand je t'ai dit que j'étais là pour toi.

Rick parti dans un rire moqueur et se reprenant, le toisa froidement. Il se disait qu'il ne manquait pas de culot, qu'il aurait pu au moins arrêter de jouer du violon, ça devenait ridicule.

-Pourquoi tu t'en soucies d'abords ?! Tu te tapes pas l'autre taré de redneck ?!

Son sang ne fit qu'un tour et il écrasa avec une rare violence la tête de Shane contre le tableau de bord, le sang gicla sur le pare-brise et il sortit en furie de la voiture.

Il avait conscience du cerveau étriqué de son coéquipier, il avait passé outre jusque là. Mais personne, au grand personne n'insultait Daryl Dixon devant lui. Il regrettait déjà son geste que Shane sortait à son tour, un sourire aux lèvres et le nez cassé qui goûtait rapidement.

-Je suis désolé Shane, je me suis emporté.

-Je l'ai mérité, t'en fais pas, je sais que je suis allé trop loin.

Rick se rendit compte sur l'instant du véritable visage de son coéquipier, celui d'un homme qui malgré les apparences, savait reconnaître ses tords. Il se souciait toujours du sheriff, il voulait faire amende honorable et espérait qu'il en soit de même pour lui. Et puis après tout, combien de soirées avaient-ils passés à boire et à se battre ensemble, il ne les comptait même plus.

-Je ne t'ai pas menti une seule fois Rick, crois moi, dit-il en posant sa main sur son épaule. Je t'ai dit que je serais là, rien n'a changé.

À bien y réfléchir l'officier se disait qu'il n'avait rien à y perdre, qu'accepter la main que Shane lui tendait serait plus enviable que de faire cavalier seul. Qu'il n'y avait pas de honte à vouloir pardonner quelqu'un qui s'était fait manipuler, en quelque sorte.

Il se disait aussi que tout ça lui manquait, ces nuits de patrouille à se gaver de café et à discuter de tout et de rien. Que son amitié il la voulait et qu'il se sentait capable d'oublier leurs différents. Bien sûr il éviterait à tout prix Lori, ce ne serait sûrement pas le week-end prochain qu'ils feraient un barbecue tous ensembles dans la joie et la bonne humeur.

Non, là il n'aspirait qu'à retrouver son meilleur ami et sa personnalité explosive. À écouter ses blagues foireuses, ou encore ses théories sur divers sujets.

Il sourit à l'idée puis posa à son tour une main sur son épaule.

-Alors fais en sorte de pas te louper cette fois.

Shane ne répondit rien mais lui fit une promesse à travers ses yeux. Il jurait sur tout ce qu'il avait de plus cher que plus rien n'entacherait à nouveau leur amitié.

Un appel du poste les firent sortir de leur retrouvailles et ils durent partir en centre-ville s'occuper d'un délit mineur.

Quand le service de Rick se termina il passa acheter le repas puis roula en direction de chez lui. Il était dans un bien être exquis, se réconcilier avec Shane avait été inattendu, et ça ne cessait de le bercer d'une joie pure. Et là il allait rejoindre Daryl. Tout était trop parfait.

Mais la déception le frappa quand il découvrit la maison vide, pas un mot n'avait été écrit et le portable du chasseur se trouvait sur la table.

Il se précipita dans le garage et regarda un peu partout, revint dans le salon et se crispa. Daryl avait quitté le domicile sans vivres, munit simplement de son arbalète. Un stress immense monta en lui et il serra les mâchoires en cherchant quelconques indices. Mais rien, absolument rien. Tout était à sa place, il manquait simplement le plus important.

N'ayant aucune indication quant à la localisation du chasseur, l'officier passa la nuit sur le tapis, adossé au mur de la cheminée à attendre sans bouger. Il était saisit d'angoisse, il imaginait Daryl dans les pires scénarios, son expérience de flic ne l'aidait en rien. Il avait conscience des talents de survivaliste du chasseur, mais c'était la première fois qu'il partait sans le prévenir, et ça ne présageait rien de bon.


De son côté le brun était parti haut dans les montagnes. Il courrait à s'en épuiser jusqu'à arriver sur un des flans. Il s'arrêta et contempla la vue. Tout était si beau, c'était cruel de voir ça dans son état. Ça lui arrachait le cœur.

Il voulait retourner en arrière, pouvoir prendre le bras de Merle une dernière fois, l'emmener de lui-même vers le droit chemin. Mais non, rien ne pouvait changer. Il était partit et il n'avait même pas pu être là pour lui.

Il aurait voulu faire cette putain d'OD à sa place, ne comprenait pas pourquoi c'était le plus fort des deux qui partait en premier. Il ne saisissait pas pourquoi la force de son frère lui avait causée sa perte. Ça faisait un mal de chien dans sa poitrine, il ressentait sa douleur jusque dans sa gorge, ça lui soulevait le cœur. Et pleurer ne le soulageait pas, ça coulait et creusait ses joues, il ne semblait pas y avoir de fin.

Il alla au campement qu'il avait construit quelques années plus tôt en achetant la maison, un chalet de fortune se dressait maladroitement à travers les arbres. Elle ne comportait aucune fenêtre mais avait une cheminée en son centre. Le décor était austère, mais elle n'en restait pas moins chaleureuse. Sur une poutre posée contre le mur du fond, étaient installés deux cadres.

Une photo de Merle fusil en main qui s'apprêtait à tuer un cerf, une autre des deux frères avec leur trophée de chasse respectif. À cette vision le cœur de Daryl se serra violemment et il se rua sur la gnôle à sa droite. Ne voulant plus que noyer la noirceur qui agrippait tout son être.

Il passa trois jours à boire, s'arrêtant seulement l'espace de quelques heures pour dormir. Puis deux autres à broyer du noir.

Il commençait à doucement faire face à la situation, arrivant même à ne plus sentir ses larmes à la simple pensée de Merle. Au dernier jour il se sentait prêt à revenir vers Rick, il en ressentait même le besoin. Il fit un coup de ménage sommaire et quitta le chalet, le cœur un peu plus léger.


Ça faisait cinq jours que le sheriff n'avait toujours aucune nouvelle, il écumait tous les hôpitaux, toutes les morgues du comté depuis le lendemain de sa disparition. Mais rien, personne n'avait entendu parler d'un chasseur avec une arbalète. Défait et déprimé de ses dernières recherches vaines, il rentra chez lui. Sur le chemin il priait pour qu'il soit rentré, il était malade d'angoisse et ça commençait vraiment à le rendre dingue.

Arrivé sur le pas de la porte, la boule au ventre, il passa sa clé dans la serrure mais s'arrêta. C'était déjà ouvert. Il donna un grand coup de pied dedans et se précipita dans le salon, vide.

Une rage sourde le prit mais il entendit l'eau claquer dans la salle-de-bain et se dirigea à grand pas de celle-ci. Il entra sans prendre la peine de frapper, rejoignit le chasseur sous la douche et le plaqua contre la parois en l'embrassant avidement. Ses mains le touchant sans arrêt, sa bouche se déplaçant sur son cou, il gémissait de le sentir contre lui après cette attente interminable.

-Rick.

Il ouvrit les yeux et le dévisagea, son cœur battait la chamade, il le redécouvrait.

-Où est-ce que tu étais ? Je pensais qu'il t'étais arrivé quelque chose !

-Merle est … Il a fait une OD.

Il se redressa et s'écarta un instant. Il se sentit bête d'avoir eu peur pour lui, il savait qu'il n'était pas du genre suicidaire mais il n'avait pas pu s'empêcher d'imaginer le pire. C'était le rôle de sa profession, il s'était comporté comme un flic, s'était laissé emporter par la paranoïa.

-Je suis désolé Daryl …

Le chasseur haussa les épaules et se mit dos à lui en continuant de se laver. Il n'y avait pas grand chose à dire, après tout Merle avait finit par abuser des bonnes choses comme il aimait les appeler et ça ne l'étonnait pas du tout. Il ne lui restait que sa douleur, au moins son frère n'endurait plus toute cette merde. Il lui faudrait supporter un peu plus le fardeau familial, lui seul pourrait faire perdurer l'histoire des frères Dixon. Il ne faiblirait pas, il le ferait pour Merle, pour qu'il évite de le traiter de « tapette » de son cercueil.

-Restes avec moi … Souffla le brun dans un murmure.

Rick sourit et l'enlaça, pressant sa poitrine contre son dos brûlant. Il ne lâcherait Daryl pour rien au monde, même s'il le lui demandait, même s'il le lui criait. Il le garderait jalousement pour lui.

Personne n'avait réussi à le combler comme le chasseur le faisait, il n'était pas forcément très doué pour parler, mais son corps le faisait pour lui. Et l'officier en raffolait, c'était tellement plus simple qu'avec les femmes. Il n'avait pas peur d'être trop brusque ou vulgaire, il était libre et ça valait tout l'or du monde.

C'est alors que ses mains encerclèrent le ventre de Daryl et il posa son menton sur son épaule.

-Je t'aime.

Le chasseur tressaillit légèrement et ferma les yeux. Il pouvait sentir son souffle contre sa mâchoire, ses doigts glisser avec douceur sur ses hanches, ou encore son torse le tenir fermement contre lui. Il se sentait rassuré, presque soulagé qu'il soit là, à lui dire ça. Quand bien même sa douleur ne partirait jamais, au moins il l'avait lui, ce flic au sourire charmeur et espiègle.

Il tourna la tête et s'accapara de ses lèvres dans un baiser tendre et presque gêné. Le sheriff comprit et sourit contre ses lèvres en resserrant sa prise.

Il se promit de tout faire pour rester auprès de lui, quitte à y laisser son humanité et sa douceur. Quitte à tout dévaster autour de lui pour le posséder chaque nuit.

FIN


Et voilà pour le dernier chapitre, n'hésitez pas à poster une review pour exprimer ce que vous en avez pensé (: