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The Five Ways To Court A Winchester

(Les cinq façons de courtiser un Winchester)

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Auteur : thejigsawtimess (/u/4021127/thejigsawtimess)

Lien vers la fic en vo : /s/8934263/1/The-Five-Ways-To-Court-A-Winchester

Traductrice : Aconit

Disclaimer : Supernatural est à Eric Kripke et à CW, et je ne suis que la traductrice

Résumé : Gabriel en a assez que Sam l'ignore et il suspecte que Castiel a le même problème avec Dean. Ensemble, ils sont certains d'être capables de concocter un plan brillant pour obtenir ce qu'ils veulent.

NdA : Se passe tout de suite après l'épisode 8 de la saison 5 (Changing Channels).
C'est un Destiel ET un Sabriel, alors soyez prêt(es) à lire autant de ces deux pairings :)

Ce concept n'est pas à prendre trop sérieusement, je ne fais que m'amuser un peu ;)

J'espère que vous apprécierez !

NdT : Voici donc le premier chapitre d'une fic qui en fera 16 au total (soit environ 47000 mots). Un grand merci à thejigsawtimess qui m'a permis de traduire sa fic ! Comme d'hab', les liens vers son profil et vers la fic en anglais sont dans mes favoris ;)


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Chapitre 1 : La première façon de courtiser un Winchester (I)

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Gabriel serra les dents, ses quatre magnifiques ailes fendant l'air sombre alors qu'il se dématérialisait du plan terrestre. Ce sentiment qui le consumait était des plus exaspérants et envoyait de la chaleur dans tout son être, obscurcissant ses moindres pensées. Il sentait la poussée familière de la barrière qui séparait la Terre et le Paradis glisser sur ses ailes et, sans bruit – pour ne pas alerter les Séraphins qui gardaient les portes du Jardin – il se laissa glisser dans un petit passage invisible à tous ceux qui ne le connaissaient pas. Alors que Gabriel avançait aussi silencieusement que possible dans ce passage sombre et étroit, une pensée le consumait, une pensée dont l'intensité rhétorique consumait toutes ses actions :

Pourquoi Sam Winchester ne m'apprécie-t-il pas ?!


Gabriel savait que, d'un certain point de vue, il était pathétique. Mais beaucoup d'autres points de vue affirmaient que Sam Winchester était drôle, et intelligent, et… okay, sexy. Et c'étaient de très bons arguments. Il avait échoué une fois de plus à attirer l'attention du jeune Winchester ; le gamin ne lui avait adressé qu'un mot ou deux durant toute cette expérience 'enfermé dans la télé', qui avait été ardue et angéliquement épuisante. Qu'est-ce qu'il ne faisait pas bien ? Sam ne semblait jamais amusé par ce que Gabriel faisait apparaître, et il avait témoigné une attention particulière à Sam, là !

Allez, mec, le casse-noisettes… l'herpès génital… ça ne montre pas que je fais une minuscule fixation sur quelque chose ? pensa Gabriel, énervé.

Ce n'était pas vraiment sa faute si ses grands frères avaient décidé d'essayer de détruire le monde avec une autre de leurs disputes hystériques et déchaînées, non ? Et puis, quand il avait présenté la vérité sur ce combat final à Sam et Dean, dans un petit paquet amusant, fun et entouré d'un ruban, soudainement c'était lui le méchant !

Gabriel atteignit la fin du passage et commença à ralentir, les ailes battant de moins en moins vite. Il vit l'ouverture devant lui et il soupira de soulagement en voyant qu'elle était toujours ouverte et que personne ne la gardait, même après tout ce temps. Il s'approcha et passa à travers le trou. Il se redressa rapidement et prit un moment pour ouvrir ses glorieuses ailes. Ce Dean l'avait engueulé avec soin. Ce n'était pas comme s'il était obligé de supporter leurs conneries. S'il avait été un autre, Dean Winchester serait en train de subir une farce hilarante et mortelle, mais – uniquement parce que Gabriel savait, pour l'avoir constatée lui-même, ce que serait la réaction de Sam à la mort de Dean (celle avec les yeux de chien battu) – il laisserait cet idiot tranquille.

Des siècles auparavant, voire même plus, Gabriel avait créé plusieurs 'issues de secours' au Jardin Céleste. Il avait fait des farces bien avant d'être désigné sous le titre de Trickster, bien que peu de gens le sachent, et même si Gabriel avait apprécié pendant des centaines d'années de pouvoir 'faire le mur' quand il le voulait sans que ses frères ne le sachent, avec le temps, la plupart de ces passages secrets avaient été scellés. Gabriel ne s'en inquiétait pas. Même lui pouvait voir que c'était dangereux d'avoir des passages non surveillés qui menaient au Paradis – et si des Démons les découvraient ? Peu probable, mais possible en théorie – et de toute façon, ce n'était pas comme si Michael ou Raphael avait réussi à tous les trouver. Ainsi, après sa dernière rencontre avec les Winchester, Gabriel put s'introduire dans ce qui avait été sa maison, juste après qu'ils l'aient capturé dans un feu sacré et qu'ils aient tiré de lui la moindre goutte d'information et de dignité qui lui restait.

Il regarda autour de lui, curieux. Le passage l'avait mené au milieu de sa cachette personnelle, qu'il avait trouvée quand il était encore un membre privilégié des 'Joyeux Compagnons' archangéliques. Techniquement, cet endroit n'était sur aucune carte et avait été soigneusement aménagé pour que ses grands frères effrayants ne le remarquent durant l'une de leurs errances soi-disant guidées par Dieu. Il l'avait conçu lui-même, évidemment – un jardin, circulaire, entouré de grands arbres verts et touffus qui l'isolait des paradis des défunts autour de lui. Gabriel s'y retirait lorsque ses frères se battaient, et ils le faisaient souvent ; lui, il refusait de s'impliquer ou de choisir un camp. Parfois, ils le cherchaient et Gabriel les entendait crier son nom (dans sa forme originelle, en Enochien) – même si le son ébranlait les oreilles fragiles des âmes qui reposaient tranquillement dans leurs paradis – mais il ne répondait jamais.

Gabriel regarda ce à quoi ressemblait à sa cachette maintenant, avec ses brins d'herbes couverts de rosée. Il se souvenait s'être assis là pendant des heures, en imaginant ce qu'aurait pu être une vie ailleurs. Mais cela aurait signifié être déchu, pensait-il alors, avant qu'il ne s'enfuie, et il ne voulait pas être déchu.

« Gabriel. »

Gabriel se retourna vivement, les yeux écarquillés, et en un clin d'œil sa grâce courut comme de l'argent liquide sur son avant-bras pour se rassembler dans sa paume en prenant la forme de la lame froide de sa dague d'Archange. Il assimila le trenchcoat, l'expression lasse, la jeunesse pure et innocente dans ces deux yeux bleus brillants.

« Castiel ? » La prise de Gabriel sur sa lame se relâcha légèrement, et sa tête se pencha – une réaction involontaire. « Comment…

— Je t'admirais beaucoup lorsque nous étions tous deux au Paradis, Gabriel. Je t'ai suivi ici une fois, à l'époque où… » La voix de Castiel mourut ; il ne voulait pas parler d'une époque qui était si profondément enracinée dans le passé que c'était physiquement douloureux d'y penser. Les lèvres de Gabriel se plissèrent en une ligne droite et fine. « Je viens ici, parfois. C'est calme, ici. Paisible.

— Privé », grommela Gabriel en rangeant sa lame. Castiel leva les yeux vers lui, mais il sentit qu'il n'y avait pas de vrai venin dans les mots de Gabriel. Il était flatté de l'admiration de Castiel. Il était une créature orgueilleuse, après tout.

Quelques instants de silence passèrent entre eux, hésitant sur la limite entre amical et gênant. Gabriel soupira puis claqua des doigts. Un banc en bois apparut au centre du jardin ; le bois était de l'acajou riche, entouré de fer noir, courbe et tordu. Gabriel s'y vautra, le visage sombre.

« Dieu que ces sales gosses sont énervants », geignit Gabriel en s'adossant au banc, les yeux fermés.

Castiel hésita un instant, gêné. Puis il soupira et sembla laisser tomber toutes ses barrières en même temps que sa posture rigide. Ses épaules s'affaissèrent et il s'assit à côté de son frère sur le banc, toujours droit – mais au moins il ne ressemblait plus à un robot.

« Ils peuvent parfois être pénibles, je le concède », acquiesça Castiel, et Gabriel ouvrit un œil pour le regarder, choqué.

« Non ! Ne me dis pas que tu es d'accord avec moi, petit frère ? Toi, qui baise le sol que foule l'aîné de ces abrutis ? » Gabriel feignait la surprise, bouche bée et une main s'agitant près de son cœur. Castiel lui lança un regard noir.

« Dean Winchester est beaucoup de choses. Loyal, moral, droit, courageux…

— Mignon, sexy, beau gosse ? l'interrompit Gabriel qui souriait maintenant en écoutant la liste des qualités de Dean.

— … Aimant, corrigea Castiel avec un autre regard noir. Mais il est aussi têtu, avec une tendance à l'autodépréciation, et, oui, il est parfois très énervant.

— Hum », dit Gabriel, les bras écartés sur le dos du banc. Il regarda son stoïque petit frère avec curiosité, l'observant avec un intérêt renouvelé. Castiel semblait être de plus irritable sous ce regard, et il répliqua,

« Quoi ?

— Tu l'âaimes ! » chanta Gabriel, ravi de sa découverte.

Castiel rougit immédiatement et il se figea, à nouveau droit comme un piquet. Une erreur de débutant, qui trahissait sa jeunesse et son inexpérience. « Je ne sais pas de quoi tu parles. »

Gabriel sourit et se dandina pour se rapprocher du jeune ange, de nouvelles idées fourmillant déjà dans son esprit avec cette nouvelle information. « Oh, je pense que si. On t'a dit d'empoigner ce joli garçon et de le hisser hors du feu, mais il t'a fait de l'effet, n'est-ce pas ? » Castiel fronça les sourcils et s'agita, gêné, pour essayer de s'éloigner de Gabriel qui envahissait à présent le peu d'espace personnel qu'il avait pu avoir. « Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu as été un peu trop avide ? Tu as guéri ses bosses et ses écorchures et tu as laissé une petite marque sur ce joli petit lot que tu as remonté tout seul ? »

Gabriel plaisantait à moitié, mais Castiel fut immédiatement sur la défensive. « Ce n'est pas ça ! La marque que j'ai laissée sur Dean était un souvenir de son tourment, un avertissement pour les autres créatures qui disait qu'il était l'homme vertueux et qu'il ne fallait pas le toucher. Ou bien je serais venu pour eux. » Les yeux de Castiel s'assombrirent à cette pensée. « Ce n'était pas une manière mesquine de le revendiquer ! »

Gabriel haussa un sourcil d'une manière experte, se pencha en arrière et croisa les bras. « Mmh mmh. »

Castiel se détourna en secouant légèrement la tête. « Ce que tu as fait aujourd'hui… c'était ridicule. »

Gabriel ricana et haussa les épaules, incapable de nier. « Peut-êêêêtre… » Il sourit et donna un coup de poing joueur dans l'épaule de Castiel. « J'ai mes raisons.

— Lesquelles ? Terrifier les Winchester pour qu'ils acceptent le plan ridicule de Lucifer et Michael ? Gabriel, tout ce plan est faillible, sans parler du fait qu'il est exagéré. Je suis certain que Dieu n'aurait jamais voulu ça, il nous aimait. Il les aimait, les humains, sa plus grande création. Pourquoi approuverait-il un plan qui nous détruirait tous ? » Castiel secoua la tête, clairement incapable de comprendre.

« Je suis d'accord, frangin, dit Gabriel en haussant les épaules à nouveau. C'est un plan stupide, vraiment stupide. Mais c'est aussi le seul qu'on ait alors…

— Alors tu as juste pensé que tu pourrais créer des centaines de réalités alternatives et y emprisonner les frères jusqu'à ce qu'ils acceptent, même si tu n'es pas d'accord ? » demanda Castiel, l'incrédulité se frayant un chemin sur son visage. Gabriel se détourna en faisant la moue. « Ou peut-être que tu as aussi une intention cachée ? »

La tête de Gabriel bougea vivement pour faire face à Castiel, et sa méfiance s'éveilla sitôt qu'il remarqua l'étincelle dans les yeux de son petit frère. « Je ne sais pas ce que tu…

— Peut-être pensais-tu que ta fixation sur Sam Winchester m'avait échappée, mon frère ? demanda Castiel avec un léger sourire qui était le miroir ironique de celui qu'avait arboré Gabriel quelques instants auparavant.

— Hé, attends… » commença Gabriel, mais Castiel n'avait pas terminé.

« Sam est une personne remarquable, il est peu étonnant que tu conçoives pour lui un tel intérêt. Tu lui ressembles beaucoup. La fuite, la désobéissance face à l'autorité paternelle, ton côté légèrement… mauvais… » De la colère entacha le visage de Gabriel. « Même si je pense vraiment que tes méthodes pour le séduire pourraient être améliorées, » finit Castiel. Il souriait pleinement à présent devant l'expression enragée de Gabriel.

« Ah ouais ? » cracha Gabriel. Les derniers mots de Castiel avaient brutalement fait naître en lui le besoin de lui prouver qu'il avait tort, un besoin qui se déversa hors de lui comme une cascade. Il sentit l'intérêt commencer à étinceler aux bords de son esprit. « … Et qu'est-ce que tu suggérerais à la place ? »

Les yeux de Castiel s'écarquillèrent. « Qu…quoi ? »

Des idées magnifiques et brillantes envahirent l'esprit de Gabriel, stimulant sa grâce avec excitation, l'envoyant courir dans ses veines jusqu'à ce que tout son corps vibre. Seul, il était presque inutile – Sam n'avait presque pas de temps à lui consacrer ; il était trop différent de toutes les manières possibles, trop blagueur, trop sarcastique, trop cruel pour le petit Sammy aimable et au bon cœur. Mais Cas – jadis le petit ange modèle du Paradis – était comme une foutu encyclopédie du savoir-faire pour rendre le petit Sammy sensible à ses charmes.

Et lui, Gabriel, était aussi parfait pour aider Cas ! Dean était tout en bravade et en humour défensif. Putain, si quelqu'un s'y connaissait dans ce genre de conneries, c'était Gabriel. Il l'avait pratiqué pendant des milliers d'années ! Cette idée le frappa comme une vague sur la côté, un tsunami de réalisation qui l'engloutit alors qu'il était sur un banc de bois dans un jardin caché :

Seuls, nous sommes inutiles et nous n'avons aucune idée de ce que nous foutons. Mais ensemble

« Castiel ! » s'exclama soudainement Gabriel, et l'expression pétrifiée de Cas devant sa soudaine explosion était probablement une indication que Gabriel avait été silencieux pendant plusieurs bonnes minutes tandis que son épiphanie venait à lui. Il agrippa son frère par les épaules, par-dessus son trenchcoat, et il rit, d'un air ravi. « Cas, gamin, t'inquiète pas. Toi et moi, on va trouver un plan. »

Les cinq façons de courtiser un Winchester.


À suivre…