Epilogue : Quand vient la fin, débute une nouvelle histoire.


10 ans plus tard…


La forêt brillait comme un tableau d'une œuvre splendide. Les feuilles voletaient au rythme de la brise légère. On eut l'impression d'être en plein cœur de l'été alors qu'il ne venait qu'à peine de commencer. C'était comme si la noirceur qui régnait autrefois dans les royaumes d'Albion avait complètement disparu. L'herbe semblait plus verte, l'eau plus bleue, le soleil éclatait de mille feux. Cette atmosphère rendait propice au rire et à la joie. Et c'est exactement ainsi que nous retrouvons nos héros.

- Ne les écoute pas, mon amour, pouffa tout de même le roi Neville. Tu es aussi beau et fort que d'antan.

- Malheureusement, ils n'ont pas tort. La vieillesse me rattrape, j'en conviens.

Sur leurs chevaux, Neville apparut en premier. De long cheveux jusqu'aux épaules, une couronne lui saillait la tête. Il était vêtu d'habits de chasse, même s'il ne portait aucune arme. Le roi Severus juste derrière avait maintenant les cheveux et la barbe grisonnante. Mais ce mélange de noir et blanc ne le rendait que plus beau. Quelques plissures sur sa peau montraient sa sagesse, comme il l'aimait à l'appeler.

- Mais je suis persuadé de faire encore mouche, avant même cet imbécile heureux.

- Gageons alors. Rit encore Ron. Que ce soir ma prise sera meilleure que la tienne, si toutefois tu as réussi à mettre dans le mile.

En troisième vint le rouquin qui avait pris ses dix ans comme un glorieux combattant. Il avait à sa figure toujours cette redoutable cicatrice. Loin de choquer, elle lui donnait cet air d'homme de bataille, clairement démontrée par sa taille et sa largeur. Des bras musclés par l'arc et des jambes fines. C'était comme si il avait fini de grandir à vingt-cinq années. Et maintenant, il avait même l'ascendant sur Draco.

Blaise derrière lui haussa les yeux aux ciels. Il y avait bien quelque chose qui n'avait pas changé, c'est sa témérité à toujours vouloir prouver qu'il était meilleur. Déjà dix ans qu'il le supportait sans pouvoir le quitter. Le noir savourait chaque moment passé loin du château de Camelot. Il avait réussi à convaincre Arthur de le démettre de ses obligations pour suivre les trois autres à Serpentard, chose peu facile. C'est Merlin qui le lui accorda d'ailleurs. Le noir n'avait guère changé. Gardant toujours ces traits parfaitement lisses, ce qui agaçait grandement les autres. De tous, il était le seul qui paraissait plus jeune que trente ans. Sauf Ron dans un lit. Mais la réflexion ne fut pas bien perçue. Il était peut-être vrai qu'il n'aurait pas dû utiliser les termes : « impression de baiser un jeune juvénile tous les soirs. » Vraiment mal perçu.

Draco suivait tranquillement, comme à son habitude, calme mais souriant. Il avait lui aussi opté pour des cheveux longs, tirés en arrière, retenus par une barrette d'or, avec une fine et longue tresse de chaque côté. Sa peau lisse, ses yeux étirés brillants de gris, Harry l'avait souvent comparé à un elfe. Et il aimait ça. Il portait une simple chemise blanche avec un pantalon lin marron. Il ne portait pas d'arme non plus, il n'en avait pas besoin vu les capacités magiques qu'il possédait maintenant. Enfin, son petit-ami avait gagné en finesse aussi, mais plus musclé. Il portait une barbe de trois jours, et ses cheveux étaient toujours hirsutes, bataillant pour savoir de quel côté se placer. Il avait laissé tomber sa capuche pour profiter du doux soleil, mais c'était rare. Dans la neige comme sous un soleil de plomb, il portait ses capes du grand Ferys. Draco se demandait comme il faisait pour ne pas avoir trop chaud ou trop froid.

Les deux faisaient avancer leurs chevaux côte à côte, s'adonnant à la bavarderie de tout et de rien. Il y avait longtemps qu'ils ne s'étaient pas retrouvés ainsi tous ensembles, les activités des uns et ou des autres les empêchant d'être à nouveau six. Ron continuait de chercher Severus qui répondait à la fois sévèrement, à la fois souriant à ses affronts.

- Ron, tu apprendras que je ne veux pas semer la discorde entre nous. C'est pourquoi je n'ai pas encore empoisonné ton vin, cingla le vieux roi. Mais parfois, tu le mérites bien !

- Pitié, Sev', fais-le, qu'on en parle plus, singea Blaise.

- Allons, ça suffit, s'imposa Neville. Dîtes nous plutôt comment se portent Edwan et Elenwë. Il paraîtrait qu'ils en font baver à ses pères et le pauvre Kilgharrah.

- Pas qu'eux, soupira Blaise. Nous n'arrêtons de lui courir après. Ils sont tellement vivants. Déjà dix ans et ils disparaissent comme un rien.

- C'est totalement de la faute d'Harry. Engueula Draco.

- Quoi ? S'étrangla celui-ci. Qu'ai-je fait encore ?

- Tu leurs donnes une très mauvaise éducation. Merlin et toi les gâtaient bien trop. Et surtout, tu leurs apprends comme nous échapper.

Harry ne répondit rien, souriant dans son coin. Draco vit cela et leva les yeux aux ciels. Son amour était incorruptible.

- Quant à Kilgharrah, dit Ron, il a pris l'habitude de faire quelques siestes en attendant le retour des enfants. Il ronfle tellement fort que tout Camelot sursaute à chaque fois. Mais que voulez-vous la vieillesse, ça épuise, n'est-ce pas, Severus ?

L'homme grommela. Il touchait la cinquantaine, il n'allait pas encore mourir !

- Ne l'écoute pas, répéta Neville en s'approchant et déposant un baiser sur sa bouche, moi je te trouve parfait.

Ron rit mais cela n'atteint plus Severus qui était rassuré et ravi. Ils s'enfoncèrent un peu plus dans la forêt puis Neville prit un tournant inattendu. Ils le suivirent sans rien dire jusqu'à ce qu'il s'arrête soudainement et descende de cheval.

- Vous entendez ça… Murmura-t-il.

Les autres prirent le temps d'attacher les chevaux avant de le suivre. Ron plissa les yeux.

- J'ai l'impression… comme un déjà vu.

- Dans un rêve, murmura Harry.

- Ou le rêve d'un rêve… Précisa Draco.

Neville s'avança encore, perçant la douce forêt de liège et se retrouva dans une semi-clairière inondée de soleil. Il resta coi un instant, regardant de haut en bas un étrange arbre qu'ils étaient tous sûrs d'avoir déjà vu quelque part. Harry fut le premier à s'aventurer, très vite suivi par Draco, puis les autres.

- C'est lui, murmura Neville. Il me parle.

- Neville, toutes les plantes te parlent, ironisa Ron. Ce n'est pas un secret.

- Non, non… Celui-là me parle vraiment. En fait, il nous parle à tous, vous n'entendez pas ?

- Que dit-il ? Demanda sereinement son mari.

Le brun plissa les yeux, c'était un murmure, il n'entendait rien du tout. Il s'approcha encore, se laissant guider par l'arbre. Il se colla à lui, tendant l'oreille.

- Je n'entends pas…

Les autres se mirent soudainement à l'entendre aussi, et comme hypnotisé, ils se collèrent aussi à lui. Et puis ce fut comme un déclic, l'arbre se mit lentement à les aspirer sans qu'ils ne puissent se débattre. Draco s'accrocha à Harry par la main, le brun tira comme il put vers l'extérieur mais il ne pouvait rien faire. Il glissait à l'intérieur comme dans des sables mouvants.

Deux secondes plus tard, qui à eux leur parut une éternité d'effroi, Harry, Ron, Neville, Draco, Blaise et Severus se retrouvèrent parterre dans un enchevêtrement de corps informes, au pied d'une étrange armoire. Ils se regardèrent tous un par un, complètement choqués. Ils étaient les mêmes que cette fois-là où ils avaient traversé l'armoire, autant en âge qu'en apparence, même les habits. Un à un, les souvenirs revinrent. Ils étaient revenus à Poudlard et seulement quelques secondes s'étaient écoulées.

Ils se levèrent, incapable de dire un mot. Neville se retourna vers l'armoire et regarda son fond. Il posa une main dessus mais ne tomba que sur la planche de bois. Alors lentement il referma la porte.

- Qu'allons-nous faire, maintenant ? Murmura Ron, incapable de laisser la tension monter.

Ils se le demandaient tous sans oser essayer d'imaginer…

- Vivre, certainement… Murmura Severus, accablé par le chagrin d'être parti. Différemment.

Neville s'avança et posa une main et sa tête sur son torse. Le grand homme passa ses bras autour de lui. Sa douceur le contredit, elle était toujours la même, n'avait pas changé d'un pouce. Peut-être que leurs corps oui, mais il put lire dans ses yeux, qu'au fond, il restait toujours le même qu'il y a quelques minutes.

- Peut-être pas tant que ça… Dit-il en lui souriant.

Les cinq autres visiteurs du futur sourirent aussi.


Ou dix ans avant.


- Neville, qu'est-ce que tu fais ?

Le Griffondor se glissa dans son lit, à la manière d'un chat, alors que Severus, bien que perdu, ne le repoussa pas tant que ça. Au contraire, il l'accueillit dans ses bras, referma la couverture autour de lui et le colla autant qu'il put contre son corps.

- Une semaine que nous sommes rentrés, Severus. Un jour de plus et je divorce de toi.

Severus soupira et posa ses lèvres sur son front.

- Mon amour, nous sommes rentrés, c'est cela le problème. Je ne souhaite pas que l'on m'éloigne de toi. Et si jamais notre liaison se savait, je risquerai la radiation ou même la prison. Du plus… Nous ne sommes plus mariés. Tu ne peux divorcer.

Neville grogna, embrassa son cou.

- Demain, je quitte Poudlard, avec un diplôme que je ne veux plus.

Severus rit et resserra son étreinte.

- La surprise de tous quand trois des pires élèves de Poudlard se sont retrouvés les meilleurs. Ou quand Draco et Blaise se sont invités à la table des Griffondors pour embrasser leur compagnon.

- Pendant que moi, je le voyais au loin, intouchable, imperturbable. Il y a bien des fois je me demande si tu m'aimes vraiment. Accusa le plus jeune. Ciel me manque. Lui au moins, me prouvait son amour pour moi tous les jours.

Le professeur secoua la tête, agacé. Puis il murmura.

- Demain, tu quittes l'école, Neville. Avec un diplôme que tu ne veux plus peut-être, mais avec un mari que tu veux toujours, j'espère.

Le brun se releva d'un coup et fronça les sourcils.

- Que veux-tu dire ?

- Où veux-tu aller, je viendrais. Où tu t'installeras, je m'installerai. Je ne suis devenu roi que si tu l'étais aussi. J'aurais pu être roturier, cela m'aurait été égal. Tant que tu étais avec moi. Et comme Merlin était le serviteur d'Arthur, je l'aurais été aussi… Juste pour être avec toi…

Neville se mordit la lèvre.

- Tu sais… qu'en dix ans de règne et d'amour, c'est la plus belle chose que tu m'aies dite ?

- Nous prenons un nouveau départ, Neville. La vie nous donne une seconde chance. Ou plutôt une troisième. Alors, je la saisis. Et cette fois-ci je te parlerai. Pour combler le vide qu'a laissé Ciel dans ton cœur. Je t'aimerais pour deux. Avec des mots… Les veux-tu ?

Neville sourit. Il le regardait si intensément qu'il comprit qu'il ne plaisantait pas du tout. Qu'il le demandait à nouveau en mariage, qu'il lui demandait à nouveau de vivre ensemble. Peu importe où ils iraient… Ils seraient ensembles.

- Partons où je veux, murmura-t-il. Tant que vous êtes là, toi et tes mots. Puissions-nous vivre dix ans de plus ensemble… Mon roturier, mon serviteur ou mon roi.

Severus sourit lentement, et se pencha pour l'embrasser tendrement. Passer outre le regard des gens sur leur différence d'âge, sur leur étrange amour ou sur leur sexe ne serait pas chose facile. Mais ils surent qu'ils en viendraient toujours à bout. Ensemble.


La table, volant une dernière fois, alla s'écraser dans le décor. Blaise fut projeté à terre, vêtu d'en tout et pour tout que d'un caleçon. Son corps fut conquis par un autre au-dessus de lui, le collant pour qu'il ne puisse pas bouger d'un seul petit doigt. Il regarda Ron, lui-même dénudé, sous toutes les coutures, sentant son sexe sous ses fesses se dressaient plus vite qu'il ne l'aurait voulu. Il tenta de se distraire en regardant l'état de leur appartement. Le mobilier était cassé, les chaises étaient détruites, les rideaux déchirés, quant au lit, ce n'était plus qu'un amas de plumes volantes.

- Combien de temps on a tenu ? Demanda le roux, complètement essoufflé.

Son petit-ami leva le nez vers l'horloge et s'exclama :

- Cinq mois, trois semaines, quatre jours et trois heures !

- Non ? S'émerveilla Ron. Déjà tout ce temps que nous sommes rentrés !?

- J'aurais dit, déjà tout ce temps où nous avions réussi à ne pas nous battre mais bon, c'est vrai qu'il est de même.

- J'ai encore gagné, chuchota le roux en se penchant en avant.

- Quoi ? Non, je ne faisais qu'une pause.

Blaise se délivra d'une main rapidement et l'attrapa par la nuque. D'un mouvement de hanche, il le retourna et se fut son tour d'être au-dessus. Il se coucha immédiatement, posant sa main à quelques centimètres de sa tête et l'embrassa goulument, bougeant des hanches sur son pénis en évolution. Ron pourrait dire ce qu'il voulait, il avait gagné.

- Blaise, gémit le roux. Veux-tu bien enlever le tissu qui te sert de cache sexe pour empaler le mien dans ton si étroit petit fessier ?

- Je rêve où tu viens de formuler ta première phrase sans vulgarité depuis que nous sommes ensembles ? Le retour ne t'aurait pas rendu sentimental par hasard ?

Ron éclata de rire et se lassa tomber complètement. Il posa sa tête sur le parquet et ferma les yeux.

- J'ai touché un point sensible ? Demanda le noir, soudainement inquiet.

- Non… C'est juste que… Tu sais… là-bas… On n'était pas marier.

L'ancien chevalier écarquilla les yeux.

- Oui… En fait, on n'en a jamais parlé. J'ai toujours cru que tu… tu vois… Que ce n'était pas ton truc… le mariage, tout ça.

Blaise ne savait plus où se mettre. Le roux quant à lui ouvrit les yeux et sourit.

- Oui, mais justement, tu me connais bien. Et tu sais, tout ce qui est romantique, ce n'est pas trop mon truc alors je me suis dit qu'une bonne baston, c'était bien mieux pour t'en parler.

- Me parler de quoi Ron ?

- Se marier, Blaise ! S'énerva-t-il. Suis un peu.

- D'accord.

- Du coup, je ne sais pas trop comment le formuler. Je ne sais pas si je dois ou non me mettre à genoux ou si je dois te laisser gagner pour une fois…

- Tu ne m'as pas laissé gagner et j'ai dit d'accord, Ron.

- Ou plutôt, commencer par te faire l'amour et après te mettre à terre. Ou te baiser comme il faut avant de te caresser gentiment…

Blaise poussa un soupir de désespoir. Il allait se marier avec ça. Mais pourquoi fallait-il qu'il tombe amoureux de cet homme franchement exaspérant. Il attrapa sa baguette pour remettre de l'ordre dans leur appartement. Finalement, Ron finit son monologue qui n'avait ni queue ni tête en se réveillant brusquement.

- Tu as dit d'accord ? Tu es d'accord ?

Blaise fit voler une chemise jusqu'à lui et l'enfila avec sensualité.

- Oui, Ron. Marions-nous. Je pense que dix années de suite est suffisant pour savoir que tu es le bon.

Le roux se leva d'un bond et s'affola, mi-hystérique, mi-heureux. Le noir sourit en secouant la tête à nouveau. Cet homme allait le rendre fou, c'était certain. Il prit un pantalon de lin qu'il mit puis un jean qu'il jeta à la tête de son maintenant fiancé.

- Mets tes habits, Ron. On doit aller voir Harry. Dépêches-toi, sinon il va encore nous faire une crise du retard considérable que nous lui imposons.

Ron, échevelé, enfila piteusement son vêtement. Enfin, il se stoppa, se calma et se mit à fouiller un tiroir. Blaise ne comprit pas, fronça les sourcils. Le roux revint avec une petite boite et la lui tendit. Blaise sourit. Le bougre avait tout prévu en fait. Il ouvrit la boite et découvrit les jolies bagues qui scintillaient pour lui. Il lui laissa le plaisir de lui enfiler au doigt avant de l'embrasser.

- D'accord, je te laisse me prendre toute la nuit ce soir si tu es sage et que nous n'arrivons pas en retard !

Ron leva le poing au ciel et il ne lui fallut que deux minutes pour être prêt avant qu'il ne fronce les sourcils.

- Je n'y crois pas, tu as encore gagné.

- Ron, nous savons, toi comme moi, qu'il suffit que je tende mes fesses pour que tu m'accordes tout ce que je veux.

- Tu as de la chance que nous soyons dans un pays civilisé, car autrefois, c'est en tournoi que je t'aurais défié !

Et le noir éclata de rire.


Harry posa le dernier carton sur le pas de la maison. Il remercia et paya les déménageurs puis le camion partit en trombe. Il essuya la sueur de son front, maudissant ce si petit corps qu'il avait retrouvé il y a un an maintenant. La première chose qu'il avait faite après leur retour inexpliqué dans leur époque était de redevenir comme il était. Longiligne, musclé, parfait pour la grimpette. Draco sortit de leur nouvelle maison et lui sourit, lui tendant une bouteille d'eau. Il la prit avec plaisir, la vidant presque d'un coup.

Il le regarda longuement, il avait continué à se laisser pousser les cheveux, à sa demande. Il adorait ses cheveux longs d'autrefois. Et même si là il n'éteignait pas encore ses épaules, c'était un bon début. Embelli par les chemises et jeans contemporains moldus, il ne pouvait que savourer sa beauté. Et parfois même finir par lui arracher ses vêtements dans le salon… A peu près toutes les demi-journées, quand il n'avait rien d'autre à faire.

Harry regarda les affaires en vrac dans le salon, posé sur la table, le canapé ou autre.

- Je ne me rappelais pas avoir amassé autant de chose, dit-il à son petit-ami.

- Ne va-t-elle pas te manquer ? La maison secrète du 12 Square Grimmaurd ?

- Autant qu'à toi, le manoir Malfoy, tu ne crois pas ?

Ils rirent et s'assirent sur le parvis, entrelaçant leurs bras. Cette promiscuité d'onze ans de vie de couple ne semblait pas vouloir se tarir avec l'âge. Ils regardèrent droit devant eux. Leur maison se situait en dehors de Londres, près d'une grande forêt, le décor était féerique et leur avait rappelé tant de bons sentiments et de dizaines d'endroits qu'ils s'étaient charmés et avaient immédiatement acheté. Ainsi nostalgique, Harry lui révéla :

- Ce qui me manque le plus, c'est le doux parfum enivrant des arbres qui fleurent le printemps, et la verdoyante vallée qui remonte jusque Camelot.

- L'odeur d'hydromel des tavernes et les cris de joies, festoyant, des bals.

- Arthur et Merlin…

- Edwan ?

- Et Elenwë, bien sûr…

- Non, Harry ! Regarde là-bas, c'est Edwan !

Harry regarda à son tour et écarquilla les yeux. Ils partirent en courant, vers un homme qui marchait vers eux, un très vieil homme. Ses cheveux étaient devenus blancs et sa barbe était longue. Il avait l'allure d'Albus Dumbledore, aussi souriant et pétillant pour son vieil âge. Et malgré cela, Harry et Draco le reconnurent au premier coup d'œil. Ils s'empressèrent de l'embrasser.

- Edwan ? Mais comment est-ce possible ? Que fais-tu ici ?

- Je vous ai attendu… Dit le vieil homme. Longtemps, tellement longtemps que j'en ai perdu les comptes. Elenwë n'est pas très loin, caché quelque part. Vous pourrez aller le voir.

- Comment cela se fait ?

- Eh bien, mon père Merlin, avait le pouvoir d'immortalité, et j'en ai aussi hérité. Mais à la mort de son mari, Arthur, il a décidé de ne pas poursuivre et s'est empoisonné pour mourir à ses côtés. Ils ont vécu comme ils l'ont toujours été, fiers, forts et doux. Ils furent les premiers rois d'Albion comme il l'eut écrit, du Royaume-Uni. Grâce à vous. Et grâce à Elenwë, les dragons ont peuplés à nouveau la terre…

Harry sourit et passa un bras sur ses vieilles épaules.

- Il faut que tu nous racontes tout.

- Je vais appeler les autres, s'empressa Draco.

Et les trois hommes regagnèrent la charmante demeure des Potter-Malfoy, souriant à leur futur, différent mais peut-être pas tant que ça…


FIN


A bientôt pour de nouvelles aventures !

Personne ne l'a jamais connue... (Vous ne me connaissez toujours pas ?)