7ème Année : Le Destin

Un mariage était censé être un évènement unique. L'union de deux personnes s'aimant au-delà de toute chose. Seulement voilà, le contexte ne s'y prêtait vraiment pas… Ils étaient au beau milieu d'une guerre et bien que Pansy comprenne le besoin de Bill et Fleur de se lier l'un à l'autre pendant qu'ils en avaient encore le temps, elle ne pouvait pas adhérer entièrement… et en même temps… Elle ne pouvait s'empêcher de penser que s'ils n'étaient pas qui ils étaient, la perspective d'un mariage entre elle et Harry lui semblait des plus attrayantes. Malheureusement, leur vie était loin d'être tournée vers cette optique. Et le mariage ne resterait certainement qu'un beau rêve. De plus, la guerre faisait rage dehors et un mariage parmi l'entourage du Survivant ne pouvait qu'attirer inutilement l'attention. Il était donc normal de dire que Pansy se sentait plus qu'anxieuse son instinct lui hurlant que quelque chose allait se produire aujourd'hui. Elle savait qu'Harry était à l'étage du dessous tandis qu'elle se trouvait devant un miroir, essayant tant bien que mal de fermer le dos de la jolie robe aux couleurs pastelles que Ginny Weasley lui avait prêtée pour l'occasion. Elle arborait également de petites ballerines blanches et surtout la chaîne en argent supportant le pendentif en forme de pensée en argent sertie de trois petites émeraudes en son centre. Bien qu'elle n'enlevait jamais ce cadeau fait par Harry pour son dernier anniversaire, aujourd'hui, elle avait enfin l'occasion de le mettre en valeur.

Cependant, après un dernier soupir d'agacement, elle abandonna et décida d'essayer de trouver une personne charitable qui l'aiderait à fermer sa robe. Elle descendit alors dans le salon, tout en soutenant sa robe afin que personne ne voit son soutien-gorge noir en dentelle… Là, elle trouva Harry faisant les cent pas tout en lisant la première page de la Gazette du Sorcier. Pour l'avoir déjà lu, Pansy savait exactement ce qui le dérangeait car Rita Skeeter avait refait en surface et avait repris ses vieilles habitudes sous la forme d'une biographie sur Albus Dumbledore. Le jeune homme était vétu d'un costume noir, d'une chemise d'un sombre violet faisant ressortir la couleur de ses iris. Ses cheveux avaient été coiffés autant que faire se peut même s'il avait toujours la tête de quelqu'un venant de faire une course poursuite sur un balai… Elle s'approcha de lui, se retourna exposant son dos et l'appela le faisant ainsi sortir de ses pensées.

_ Pourrais-tu fermer ma robe, s'il-te-plait ?

Harry releva la tête et se dirigea vers elle sans un mot. Il pinça le dos de sa robe et fit remonter doucement la fermeture éclair jusqu'en haut, tout en se demandant s'il ne préfèrerait pas plutôt la descendre…

_ C'est étrange non ? D'aller à un mariage avant de partir, et avec tout ce qui se passe en ce moment…

Il plaça alors ses mains sur ses épaules seulement couvertes par deux petites bretelles et déposa délicatement ses lèvres dans le creux de sou cou.

_ Peut-être que c'est justement la raison qui les a décidés à le faire, pour arrêter le temps ne serait-ce que pour une journée, fit remarquer le jeune homme.

Pansy ne répondit rien à cela, mais se retourna, posa sa main sur la joue de son homme et l'embrassa doucement gardant son visage entre ses mains, alors qu'il s'agrippait à ses hanche afin de la coller entièrement à lui. Pansy aurait voulu prolonger ce baiser mais elle préféra se séparer de lui lorsqu'elle entendit des pas descendant des escaliers et se rapprocher dangereusement d'eux.

_ Il faut que tu ailles dehors pour t'occuper de la marquise, lui murmura-t-elle avant de s'éloigner de lui.

_ Je sais, répondit Harry, lui volant au passage un autre baiser avant de s'éloigner pour de bon, croisant Fred sur son chemin un sourire taquin plaqué sur son visage.

-O-

Les préparations du mariage allaient bon train quand le Terrier reçut une visite surprise sous la forme du Ministre de la Magie, Rufus Scrimgeour. Pansy croisa alors les bras et un frisson lui traversa l'échine, se disant qu'elle aurait dû prendre un gilet, mais également que cette visite ne présageait rien de bon. Harry fut alors le premier à parler, décidant de ne pas laisser trainer les choses.

_ A quoi devons-nous l'honneur de votre venue, Mr le Ministre ?

Scrimgeour laissa son regard parcourir l'ensemble des personnes présentes avant de revenir sur Harry.

_ Je crois que nous connaissons tous les deux la réponse à cette question, Mr Potter.

Harry, Pansy, Ron et Hermione s'installèrent alors sur le sofa en se serrant les uns contre les autres si bien que Pansy était pratiquement sur les genoux d'Harry. C'était à la fois pour réussir à loger sur ce canapé mais également pour se soutenir mutuellement.

Le Ministre prit place dans un fauteuil en face d'eux et plaça un étui de velours semblant contenir certains objets sur la table basse les séparant. L'atmosphère solennelle ne rassura nullement les adolescents qui n'avaient aucune idée de comment se dérouler une telle procédure. Scrimgeour déroula alors un parchemin et commença à lire.

_ Voici ci-après exposé les dernières volontés d'Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore. Tout d'abord, à Ronald Billius Weasley, je lègue mon déluminateur, un objet de mon invention dans l'espoir que lorsque les choses paraitront les plus sombres, il lui apportera la lumière.

Il lui tendit alors l'objet se trouvant dans l'étui posé devant lui. Un objet en métal ressemblant étrangement à un briquet, Ron l'actionna et les lumières des lampes se trouvant proches de la fenêtre volèrent jusqu'au déluminateur, ce dernier se referma et lorsque Ron l'actionna de nouveau les lumières revinrent à leurs places originelles.

_ Cool… sourit le rouquin.

Scrimgeour hocha alors brièvement la tête avant de continuer.

_ A Hermione Jean Granger, je lègue mon exemplaire des contes de Beedle le Barde, en espérant qu'elle les trouve divertissants et instructifs.

Le sorcier tendit alors à Hermione un vieux livre, usé sur les bords et clairement lu un bon paquet de fois. Ron esquissa un sourire en le voyant.

_ Maman avait l'habitude de me les lire, Le Sorcier et la Marmite Sauteuse, Lapina La Babille et la Souche qui gloussait…

Pansy secoua alors la tête en voyant les visages d'Harry et Hermione.

_ Ils ont été élevés par des moldus, Ron. Ils ont eu d'autres contes pour enfants, expliqua Pansy au regard surpris du jeune Weasley.

Scrimgeour se tourna alors vers cette dernière.

_ A Pansy Phillida Parkinson, je lègue trois fioles contenant des larmes de Phénix de mon cher Fumseck. Ayant tout abandonné pour suivre ses opinions, j'espère qu'elle les utilisera pour protéger ceux qui lui sont chers et surmonter toutes les épreuves et les choix qui se présenteront sur son chemin.

Le Ministre lui donna alors une boite contenant trois fioles stabilisées par des protections. Pansy prit et ouvrit la boîte, ce qu'elle contenait avait une valeur inestimable et elle ne s'en servirait qu'en cas d'extrême nécessité. Merlin savait à quel point les larmes de Phénix étaient rares et précieuses.

Finalement, il en vint à Harry.

_ A Harry James Potter, je lègue le Vif d'or qu'il a attrapé lors de son premier match de Quidditch pour lui rappeler les bienfaits que procurent la persévérance et le talent.

Enroulé dans un fin tissu noir, il lui tendit la petite boule d'or lentement, en s'assurant que sa peau ne le touchait pas. Harry le prit finalement, le fit rouler entre ses doigts tandis que Scrimgeour posait un regard insistant sur lui, comme s'il attendait que quelque chose se produise. Mais rien n'arriva, alors il soupira lourdement, confus.

_ Alors, c'est tout ? demanda alors Harry.

_ Pas tout à fait. Dumbledore vous a légué un deuxième objet, l'épée de Godric Gryffondor. Malheureusement, il n'appartenait pas à Dumbledore de faire don de cette épée. Etant un objet d'une valeur historique, cette épée appartient…

_ A Harry ! coupa brusquement Hermione. Elle appartient à Harry. Elle est venue à lui lorsqu'il en a eu le plus besoin dans la Chambre des Secrets.

_ L'épée se présente parfois à tout élève de Gryffondor s'en montrant digne, Miss Granger, il n'en fait pas la propriété de ce sorcier pour autant. Et de toute façon personne ne sait où se trouve l'épée actuellement.

_ Pardon ? demanda alors Pansy, pensant que l'épée se trouvait toujours dans le bureau de Dumbledore à Poudlard.

_ L'épée a disparu, précisa alors Scrimgeour.

Les quatre amis se regardèrent alors brièvement avant que le Ministre ne reprenne la parole.

_ Je ne sais pas ce que vous avez en tête, Mr Potter, mais vous ne pouvez pas mener cette guerre tout seul. Il est trop fort.

Les trois Gryffondor et la Serpentard préférèrent ne pas répondre, se contentant de se lancer des regards en coin. Scrimgeour se leva alors et prit la direction de la sortie sans un mot de plus. Pansy pensa alors que cette visite avait été plus perturbante qu'autre chose. Le testament de Dumbledore n'avait rien de clair, le lègue de Pansy était plutôt censé et utile mais à quoi pourraient bien leur servir le vif d'or, le livre et le déluminateur ? Pansy sentit alors Harry lui prendre la main. Elle plongea alors son regard dans le sien et elle parvint alors à calmer les idées lui passant par la tête. Maintenant il fallait juste espérer qu'ils arriveraient à démêler les mystères de Dumbledore et que le mariage se passe sans accroc. Cependant, le destin n'était pas toujours si clément…

-O-

Les mois qui suivirent furent pour le moins éprouvants. Après leur départ en fanfare du Terrier, ils allèrent se cacher au 12 Square Grimmauld, le temps de décider quoi faire. Là-bas ils découvrirent qui était R.A.B. et grâce à Kreattur et accessoirement Mondingus Fletcher, ils apprirent que Dolores Ombrage détenait l'Horcruxe qu'ils recherchaient. Ils entreprirent alors de pénétrer au Ministère de la Magie pour le récupérer. Ils y parvinrent mais de justesse… Dans le feu de l'action, et alors qu'ils tentaient de fuir, Ron avait été désartibulé. C'est pour lui que Pansy utilisa sa première fiole de larmes de Phénix. Malheureusement, ils n'arrivaient pas à détruire l'horcruxe, ce fichu médaillon devait donc être porté à tour de rôle afin de le garder sous la main sans qu'il n'affecte trop le comportement des uns et des autres. Néanmoins, au bout d'un certain temps, sans indice, sans autre horcruxe, sans aucune piste, les sentiments négatifs furent exacerbés chez les quatre amis.

C'est ainsi que Ron partit suite à une violente dispute avec Harry et la découverte que l'épée de Gryffondor pouvait détruire les horcruxes. Hermione en fut anéantie et malgré le réconfort qu'essayaient de lui prodiguer Pansy et Harry, la jeune fille était inconsolable. La route continua alors jusqu'à ce qu'il décide d'aller à Godric's Hollow. Le recueillement d'Harry sur la tombe de ses parents fut des plus émouvants et Harry ne lâchait pas la main de Pansy comme s'il tentait de s'y raccrocher par tous les moyens afin de ne pas sombrer.

Puis, tout bascula. Bathilda Tourdesac était en fait Naguini. Une nouvelle fois, leur fuite n'avait tenu qu'à un fil et la baguette d'Harry avait été brisée pendant le transplannage, brisant un peu plus Harry au passage. Pour voir le bon côté des choses, la Forêt de Dean était un véritable enchantement, couverte de neige et de glace, elle offrait un spectacle apaisant et réconfortant. Néanmoins, le froid glacial était pénétrant, alors qu'une simple brise flottait autour d'eux. Harry se reposait à l'intérieur tandis que Pansy et Hermione se tenait assise, serrer l'une contre l'autre, à côté du feu, enveloppée dans leurs manteaux épais et leurs écharpes en laine.

Quand enfin Harry émergea de la tente, Pansy se retourna vers lui, à la fois soulagée et inquiète de le voir sortir. Hermione leva alors les yeux de son livre pour regarder son ami.

_ Comment te sens-tu ?

_ Pas trop mal… Tu t'es surpassée cette fois, Hermione, ajouta-t-il en regardant autour de lui.

_ La Forêt de Dean. Je suis venue camper ici avec mes parents il y a quelques années. Rien n'a changé… Tout est resté exactement pareil, comme si ici le temps était figé.

_ Pourtant rien n'est plus pareil… ne put s'empêcher de dire Pansy, en frottant doucement le dos d'Hermione pour la réconforter.

Harry, lui, ne disait rien. Alors, Pansy pensa qu'il était temps que les deux Gryffondors discutent en tête à tête. La Serpentard se leva et s'étira le dos brièvement.

_ Je vais faire un tour, déclara-t-elle en faisant un bref sourire à Harry. Je serai revenue dans quelques heures.

_ Ne va pas trop loin ! lui cria Hermione alors qu'elle s'éloignait déjà.

_ Et ne t'attire pas d'ennuis ! ajouta le survivant.

_ Je n'oserai jamais mon cœur, il s'agit après tout de ton monopole ! lui répondit-elle, taquine. Enfin, presque ton monopole…

Puis, elle disparut dans le feuillage, disparaissant progressivement dans ce labyrinthe blanc.

-O-

Pansy n'était pas sûre de savoir à quel point elle s'était éloigné de leur camp, elle espérait juste que les Raffleurs n'étaient pas dans les parages ou Dieu seul sait ce qui allait lui arriver. Elle aurait dû écouter Harry mais elle voulait simplement se retirer pour leur donner un peu de temps tous les deux, elle savait qu'ils en avaient besoin… Pansy était certes très importante pour Harry mais Hermione tenait aussi une place dans son cœur et elle ne voulait surtout pas que les deux amis se sentent embarrasser par sa présence. Elle savait qu'ils voulaient se parler mais n'osaient rien dire pour ne pas qu'elle se sente mise à part. Elle appréciait l'intention mais cela leur pesait à tous les deux…

C'est alors qu'elle vit une sombre silhouette à travers les arbres, se dirigeant vers le lac. Pansy se cacha discrètement derrière un arbre et le regarda écarter sa robe pour en sortir un objet long et pointu qu'elle reconnut aussitôt pour l'avoir déjà vu trônant sur le bureau du directeur de Poudlard. Son cœur tambourinait dans sa poitrine alors qu'elle pouvait distinguer les deux mots gravés dans le métal de la lame : Godric Gryffondor.

C'était l'épée qu'il cherchait. L'épée de Godric Gryffondor. La personne était en train de plonger l'épée dans le lac, au plus profond, faisant sans doute en sorte de défier quiconque souhaiterait s'en emparer. Ensuite, il jeta un sort sur le lac créant une fine couche de glace afin de rendre encore plus difficile la quête de cet objet tant convoité. Il fallait qu'elle retourne au campement, pour prévenir Harry. Cependant, lorsqu'elle fit volte-face, une main agrippa fermement son bras l'empêchant ainsi de partir.

_ Pas si vite Miss Parkinson. Ne crier surtout pas !

Reconnaissant cette voix, Pansy plongea alors son regard dans celui de son ancien professeur et directeur de maison: Severus Rogue.

_ Professeur Rogue…

_ Si je m'attendais à ça… Une Serpentard voyageant avec des Gryffondor. Le vilain petit canard du groupe si vous voulez mon avis. La cohabitation se passe bien avec les lions, ils ne vous ont pas encore dévoré, vous ne vous êtes pas encore retournée contre eux ?

Ses railleries étaient juste cruelles et injustes. Oui, elle était une Serpentard mais ça ne voulait pas dire pour autant qu'ils ne l'appréciaient pas malgré ça !

_ Et vous, Professeur, je suppose qu'un mangemort tel que vous ne dépose pas simplement une arme telle que celle-ci au pied de son ennemi juré pour rien. Ceci dit, un membre de l'Ordre du phénix n'est pas sensé tuer Dumbledore non plus. Alors la question est de quel côté êtes-vous exactement, Rogue ?

Même si Severus savait qu'il méritait toutes les questions que son élève lui posait, il n'avait aucune intention de lui répondre, pas maintenant en tous cas…

_ Ce qui s'est passé entre Dumbledore et moi ne vous regarde pas ! Par contre, il vaudrait mieux que vous teniez votre langue concernant ma visite ici, et faire en sorte que Potter vienne ici chercher l'épée, ce soir. Pouvez-vous faire ça et assumer votre côté Serpentard ou préférez-vous continuer à vous faire passer pour une Gryffondor ?

Elle se dégagea alors de lui sans pour autant détourner les yeux.

_ Ne changez pas de sujet ! J'étais là ce soir-là, j'essayai d'empêcher Drago de le tuer lorsque vous êtes arrivé ! Il vous a regardé comme s'il savait et qu'il acceptait déjà ce qui allait se passer…

Alors la vérité la frappa de plein fouet. Ses yeux s'agrandirent alors qu'elle réalisait ce qu'il s'était vraiment produit.

_ Vous l'avez tué parce qu'il vous a demandé de le faire… Afin d'éviter à Malfoy de devenir un meurtrier, pour lui donner la mort qu'il souhaitait.

Pansy n'en revenait pas. Comment n'avait-elle pas réalisé ça plus tôt ? La colère et la tristesse l'avait aveuglé à un tel point qu'elle n'avait pas compris ce qui pourtant lui pendait au nez.

_ Mais… pourquoi voulait-il mourir ?

Rogue soupira longuement avant de répondre. Il était au pied du mur…

_ Sachez simplement que les horcruxes savent se défendre lorsqu'il sente que leur mort est imminente.

Pansy fronça ses sourcils et jeta un regard noir au directeur de Poudlard. Il ne répondait absolument pas à sa question. Sachant qu'elle ne tirerait rien de plus de sa part, elle esquissa un pas pour s'éloigner de nouveau mais il l'en empêcha une nouvelle fois.

_ Laissez-moi partir! Harry doit savoir!

_ Non, justement, il n'a pas besoin de savoir pour l'instant. Il doit me considérer encore comme son ennemi et je lui dirai toute la vérité lorsque le moment sera venu. Maintenant, je veux votre parole que vous ne lui direz rien de ma présence ici ou de ce qu'il s'est passé avec Dumbledore cette nuit-là.

Pansy garda le silence pendant quelques instants pour finalement hocher la tête. Cela suffit apparemment au professeur qui finit par la relâcher.

_ Retournez-y avant qu'ils ne s'inquiètent et viennent à votre recherche.

La jeune femme lui tourna le dos pour repartir en direction du camp, elle ne prit même pas la peine de regarder en arrière.

Lorsqu'elle fut de retour à la tente, Harry était sur le point de venir la chercher. Elle le rassura et vint se blottir contre lui. Ensuite, Harry se dégagea légèrement d'elle, lui donna un chaste baiser avant de sortir de la tente pour prendre son tour de garde.

Au milieu de la nuit, n'arrivant pas à dormir, Pansy décida de se joindre à Harry dehors. Elle ne voulait pas le déranger dans ses pensées mais il avait été seul pendant trop longtemps à son goût. De plus, il fallait qu'elle sache si Rogue avait mis son plan à exécution. Elle sortit donc dans le froid glacial de cette nuit d'hiver mais ne trouva pas Harry là où il aurait dû être. Elle regarda alors autour d'elle et l'aperçut au loin suivant une forme lumineuse flottant dans l'obscurité. Lorsque ses yeux s'habituèrent au noir, elle distingua très nettement un patronus en forme de biche, exactement comme le sien…

_ Il devait beaucoup l'aimer… et tout ce qu'il peut faire à présent c'est protéger son fils. Jamais je ne comprendrai pourquoi vous avez accepté d'être le bourreau de Dumbledore, mais je respecterai toujours l'homme qui continue contre toute attente de protéger le fils de Lily Potter.

_ Merci pour le compliment Miss Parkinson.

Pansy fit alors trois bons en avant lorsqu'elle entendit par surprise la voix goguenarde qui s'était élevée juste derrière elle. Une main contre sa poitrine, elle se retourna pour trouver Rogue juste devant elle, un sourire moqueur plaqué sur le visage.

_ Bon sang, êtes-vous complètement fou ? Vous m'avez fait une de ces peurs. Comment avez-vous passé les sortilèges de protection ?

_ Je dois avouer qu'ils sont remarquablement exécutés mais je suis un expert. Potter va sans aucun doute récupérer l'épée et détruire un horcruxe cette nuit. J'espère que vous n'oublierez pas notre accord, Pansy.

_ Sachez que je me suis sentie trahie lorsque j'ai pensé que vous étiez retourné vers vos vieux démons. Vous étiez un exemple pour moi, même si Harry vous déteste, ça n'a jamais été mon cas… Alors oui je tiendrai ma promesse mais je m'attends à de plates excuses de votre part lorsque tout sera fini !

_ Je suis désolée… je suis d'accord, vous le mériterez amplement Miss Parkinson.

Alors, sans laisser Pansy reprendre ses esprits aux paroles de l'espion, ce dernier transplanna la laissant seule avec ses pensées.

Un fin sourire naquit alors sur ses lèvres. Il était désolé… Ça, c'était une première ! Il y avait de quoi être fier. Elle savait qu'elle n'arriverait pas à trouver le sommeil mais elle préféra rentrer à l'intérieur de la tente afin de s'allonger au moins quelques heures avant qu'Hermione ne se mette à paniquer lorsqu'elle verra qu'Harry ne sera probablement pas encore rentré… Il avait vraiment le don pour atterrir dans les pires situations…

Le début de matinée fut des plus mouvementés. D'abord, il fut difficile de rassurer Hermione lorsqu'elle vit qu'Harry n'était toujours pas revenu. Puis, lorsqu'enfin, il daigna montrer le bout de son nez, le choc fut de taille car Ron se trouvait sur ses talons. Hermione était alors rentrée dans une colère noire et avait entrepris de déverser toute sa colère sur le rouquin qui semblait à la fois surpris et désolé qu'elle soit dans cet état. Finalement, Hermione se calma et écouta avec attention comment Ron les avait retrouvé… Pansy fut subjuguée d'entendre tant franchise et de délicatesse dans la voix de Ron. Elle était d'ailleurs certaine que cela avait touché Hermione en plein cœur même si elle essayait de le cacher en tentant de rester en colère ne serait-ce qu'encore quelques jours, histoire qu'il comprenne et ne recommence surtout pas.

Puis, ils rentrèrent dans la tente et même si Ron et Hermione se tenaient chacun à une extrémité, Pansy ne pouvait s'empêcher de remarquer les regards en coin qu'ils se lançaient lorsque l'autre ne regardait pas. Pansy rit sous cape avant de s'isoler un moment avec Harry qui voulait lui raconter ce qu'il s'était produit cette nuit.

_ J'ai suivi un patronus jusqu'à un lac, l'épée se trouvait tout au fond alors j'ai dû y plonger pour aller la chercher. L'horcruxe ne voulait pas me laisser faire et résistait quand j'approchai trop de l'épée comme s'il savait qu'elle pouvait le détruire. Je me serai noyé si Ron n'avait pas plongé à son tour pour me sortir de l'eau, moi et l'épée. On a alors décidé de le détruire sur le champ et que c'était à lui de le faire. J'ai parlé en Fouchelangue afin de l'ouvrir et une épaisse fumée noire en est sortie. Il a parlé à Ron de ses doutes, il nous a même utilisés, Hermione et moi, en essayant de le persuader qu'il y avait quelque chose entre nous, pour le mettre en colère, le rendre jaloux, en lui disant qu'il ne pouvait pas se mesurer à moi, à ma célébrité… Après, il nous a montré nous embrassant… sans nos vêtements… C'était… trop bizarre à regarder… Mais finalement, il a réussi à passer outre et il l'a frappé en plein milieu.

Pansy hocha la tête tout en soupirant. Oui, la nuit avait dû être bien longue… Mais Harry reprit la parole avec un air gêné.

_ Tu as porté l'horcruxe toi aussi, mais tu ne sembles pas avoir les mêmes inquiétudes que Ron. Pourquoi ?

Pansy lui sourit simplement.

_ Parce que tu m'as déjà rassuré à ce sujet, il y a plus de deux ans… Tu ne te souviens pas ? Je t'ai dit mes inquiétudes sur toi et Hermione en quatrième année lors du bal de Noël. Ce soir-là, tu m'as rassuré, tu m'as affirmé qu'Hermione n'était qu'une amie et je t'ai cru. Et puis, j'ai eu le temps de vous observer depuis le temps et je sais qu'Hermione n'a d'yeux que pour Ron, sans même qu'elle ait eu besoin de me le dire. Et surtout, nous n'en sommes pas au même point qu'eux. Ron et Hermione ne sont pas en couple et Ron n'a jamais parlé de ses insécurités avec Hermione alors que moi si. Et puis, tu m'as dit que tu m'aimais et nous avons fait l'amour… Il y a de nombreuses choses qui me font me sentir mal, mais depuis ce fameux soir où nous avons fait l'amour, je n'ai jamais douté de notre amour où des sentiments que tu pouvais me porter.

Pansy enroula alors ses bras autour de son coup tandis que les yeux d'Harry trahissait l'amour profond et sans faille qu'il ressentait pour elle.

_ Alors, ne t'inquiète plus pour ça et embrasse-moi.

Et Harry ne se fit pas prié. Il l'embrassa avec un enthousiasme qu'il n'avait pas manifesté depuis des mois…

-O-

Peu de temps après ça, Hermione demanda à ce que l'on aille voir Xenophilius Lovegood afin qu'il nous éclaire sur la signification du symbole se trouvant sur le livre des contes de Beedle le Barde. Un symbole que Dumbledore avait apparemment utilisé à plusieurs reprises et qui apparaissait sur la devanture de Gregorovitch mais également à la prison de Nurmengard… Ces coïncidences étaient plus qu'étranges, cela devait signifiait quelque chose… quelque chose de très important… Le père de Luna les reçut dans sa maison mais semblait encore plus étrange qu'à l'ordinaire. Il leur expliqua tout de même le rapport entre le symbole et le conte des trois frères. Quand on y pensait, cela paraissait logique mais pourquoi Dumbledore voulait-il que l'on sache ça ? Les reliques de la mort existaient-elle vraiment ? C'était en tous cas ce qui semblait à Pansy. Cependant, ils n'eurent pas le temps d'en parler d'avantage ! Un tabou avait été posé sur le nom de Voldemort. Une nouvelle fois, ils arrivèrent à fuir in extremis sans être blessé… mais ils n'étaient pas au bout de leurs surprises car lorsqu'Harry prononça sans le vouloir le nom du Seigneur des Ténèbres des raffleurs les entourèrent et pour la première fois depuis le début de leur quête, ils ne purent en réchapper et finirent par être capturés. Hermione avait eu un éclair de génie en défigurant Harry pour ne pas qu'on le reconnaisse. Malheureusement, ça n'avait pas marché et la cicatrice d'Harry était encore assez visible pour avoir un doute sur son identité. Les raffleurs décidèrent donc de ne pas les emmener au Ministère mais plutôt dans un endroit que Pansy ne connaissait que trop bien…

Le soleil était en train de se coucher lorsqu'ils arrivèrent au Manoir Malfoy. En arrivant à la grille, Harry fut littéralement collé à cette dernière sous l'œil mauvais de Bellatrix Lestrange. A son tour, ils amenèrent Pansy à côté d'Harry. Les yeux de la sorcière brillèrent alors d'une folie meurtrière.

_ Va chercher Drago, murmura-t-elle à sa sœur se trouvant juste derrière.

Ils furent alors amener dans la salle de réception du Manoir. Bellatrix fit ensuite s'agenouiller Harry et agrippa fortement une poignée de ses cheveux. Sa baguette pointée sur le coup du survivant, elle regarda son neveu avec un sourire maniaque. Drago s'approcha alors de lui. Le corps entier de Pansy se tendit. Drago le reconnaitrait sans aucun doute.

_ Je ne suis pas sûr…

Pansy fronça les sourcils. C'était impossible, il l'avait forcément reconnu mais à quoi jouait-il exactement... Il semblait anxieux, voir même terrorisé. Pansy vit alors Lucius s'approcher de son fils et poser la même sur sa nuque.

_ Regarde le bien, Drago. Parce que si c'est nous qui livrons Potter au Seigneur des Ténèbres, tout sera alors pardonné… tout redeviendra comme avant, tu comprends…

_ J'espère qu'on ne va pas oublier qui l'a attrapé Mr Malfoy… intervint alors Scabior derrière le mangemort.

_ Tu oses me parler ainsi dans ma propre maison ! cria presque Lucius, en jetant un regard assassin au raffleur, avant que Narcissa ne l'éloigne de leur fils.

Bellatrix tira alors le jeune blond afin qu'il se rapproche d'avantage de Harry. Pansy ne comprenait pas son attitude, pourquoi hésitait-il ainsi ? Avait-il changé à ce point ?

_ S'il n'est pas celui que nous pensons, Drago, et que nous appelons le Seigneur des Ténèbres, il nous tuera tous… Nous devons être absolument certains.

_ Qu'est-ce qu'il a son visage ? demanda alors Drago, détournant ainsi pour quelques minutes l'attention de sa tante sur le survivant.

_ On l'a trouvé comme ça ! Il a dû attraper quelque chose dans la forêt… répondit Fenrir Greyback.

_ Ou on lui a jeté un maléfice cuisant… L'un de vous peut-être, demanda-t-elle en pointant Ron, Hermione et Pansy. On va vérifier vos baguettes…

En analysant les trois baguettes, Bellatrix découvrit que c'était Hermione qui avait lancé le sort à Harry. La sorcière jubilait presque, elle était maintenant certaine qu'il s'agissait bien de Potter. Puis, son souffle se coupa, la sorcière fixait intensément la main d'un des raffleurs. La main tenant l'épée de Godric Gryffondor. Pansy vit alors la mangemort changer du tout au tout, la panique se lisait sur son visage.

_ D'où tu sors ça, toi ? souffla-t-elle tremblante.

_ C'était dans le sac d'une des deux filles quand on les a fouillés, c'est à moi maintenant.

D'un coup de baguette, Bellatrix s'empara de l'épée et attaqua les raffleurs qui tentèrent de se jeter sur elle. Pansy savait qu'elle était puissante… mais elle ne s'imaginait pas à quelle point elle pouvait être dangereuse…

_ Dehors ! Fichez le camp ! hurla-t-elle alors aux raffleurs qui ne demandèrent pas leur reste et se ruèrent vers la sortie.

Alors, elle se retourna vers eux et braqua son regard dans celui de Pansy. La brune frissonna sous ces prunelles démentes qui se rapprochaient lentement d'elle.

_ Enfermez les garçons et la sang-de-bourbe dans la cave ! Je veux avoir une petite conversation avec celle-ci… entre filles… entre Serpentard.

Pansy vit alors ses trois amis être écartés par Lucius Malfoy et sa femme. Elle aperçut aussi Peter Pettigrow les attendant en haut des escaliers, prêt à les descendre dans les sombres cachots de ce Manoir.

Il ne restait à présent que Bellatrix, Drago et Pansy dans la pièce. Bellatrix agrippa alors son bras et la jeta au sol au beau milieu de la pièce. Sa chute contre le carrelage glacial résonna dans la pièce. Elle croisa le regard de Drago, elle pouvait lire dans ses yeux qu'il regrettait déjà ce que sa tante allait lui faire subir. Puis, Pansy revint sur Bellatrix. Cette dernière lui lança un sort l'obligeant à rester allongée par terre. Alors, elle se pencha sur elle, son souffle à quelques centimètres du sien. Elle serrait les dents et plongeait ses yeux dans ceux de sa victime.

_ Cette épée était dans ma chambre forte à Gringotts. Comment l'as-tu eu? Qu'est-ce que tes amis et toi avaient pris d'autre? Lui susurra-t-elle avant d'hurler dans ses tympans.

_ Nous n'avons rien pris du tout…

_ Je ne te crois pas.

La mangemort se pencha alors sur son avant-bras gauche avec sa baguette. Tout-à-coup, une douleur fulgurante lui vrilla le bras. Comme si des dizaines de poignards étaient plantés en même temps dans son bras. Elle essaya de se contenir pendant quelques secondes mais la douleur était trop fulgurante, elle ne pouvait pas bouger… ni se défendre… alors elle se mit à hurler à pleins poumons. Elle criait si fort qu'elle était certaine que ses amis pouvaient l'entendre d'en bas… Puis, elle s'arrêta pour revenir sur son visage. Pansy reprit doucement son souffle, des larmes coulaient abondamment sur ses joues.

_ Alors, traitresse… dis-moi ce que vous avez pris?

_Rien… Nous n'avons rien pris… Nous avons trouvé l'épée près d'un lac dans une forêt… Nous ne sommes pas allés à Gringotts.

_ MENTEUSE !

Elle revint alors sur son bras et les cris de Pansy reprirent de plus belle. Elle ne pouvait pas supporter ça, elle allait devenir folle… Il fallait qu'elle trouve quelque chose pour la détourner d'elle. Elle ne pouvait pas lui dire la vérité mais elle ne pouvait pas entièrement lui mentir, sinon elle le verrait…

Entre deux hurlements, Pansy parvint à dire deux phrases.

_ C'est un faux ! Ce n'est pas la véritable épée !

Bellatrix Lestrange se redressa alors pour revenir sur son visage. Elle l'examina avec attention, essayant de déceler le mensonge ou la vérité dans son regard. Pansy ne cilla pas, respirant bruyamment, elle ne détourna pourtant pas son regard de celui de sa tortionnaire.

_ Amenez-moi le goblin !

Alors, et seulement alors, Bellatrix se releva et attendit qu'on lui apporte ce qu'elle avait demandé.

Pansy put alors voir l'état de son bras. Elle avait déchirée sa veste et son pull pour mettre à nu sa peau blanche comme le lait. Elle lui avait fait de nombreuses entailles un peu partout mais surtout elle avait écrit dans sa chair deux mots qui la frappèrent en plein cœur : « Blood Traitor », ou plus simplement « Traitre à ton Sang »… Pansy ne put empêcher une autre larme de couler sur sa joue.

Peu après, Queudver revint des cachots avec le Goblin. Bellatrix braqua alors ses iris noirs sur la petite créature.

_ Je te pose la question pour la dernière fois Goblin et je te conseille de ne pas me mentir encore une fois. Qui est entré dans ma chambre forte à Gringotts ? Qui l'a volé ? Parle !

_ Je ne sais pas. La dernière fois que je suis allé dans votre chambre forte l'épée était dedans.

_ Et comment en est-elle sortie alors ? Toute seule peut-être ?

_ Il n'y a pas d'endroit plus sûr que Gringotts ! Cette épée est un faux, ce n'est pas l'originale !

Ses paroles confirmèrent celles de Pansy et cela sembla suffire à la mangemort.

_ Estime-toi heureux, Goblin. On ne pourra pas en dire autant de celle-là… ajouta-t-elle en se tournant vers Pansy.

_ Oh ça certainement pas !

La voix d'Harry était parvenue jusque Pansy mais cette dernière n'osait-y croire. Pourtant, ils étaient bien là… ses trois amis venaient la chercher… Tout se passa très vite, elle les voyait se battre contre les trois Malfoy, elle vit Harry stupéfixer Lucius… Mais elle sentit aussi le sortilège de Bellatrix la maintenant au sol se lever… elle sentit la mangemort la faire se relever, lui agripper les cheveux et maintenir un poignard contre sa gorge.

_ Arrêtez ! Lâchez vos baguettes !

Pansy entendit des objets tombés à terre.

_ Drago, vas les ramasser ! Tiens, tiens, tiens… Regardez-qui voilà, c'est Harry Potter… siffla-t-elle dans son oreille.

_ Le voilà tout beau, tout neuf et prêt pour le Seigneur des Ténèbres. Appelle-le, demanda-t-elle en se tournant vers Drago.

Néanmoins, ce dernier ne bougea pas. Son visage naviguait de sa tante et Pansy à Harry. Il doutait… Pansy le voyait bien dans son comportement, il ne voulait pas faire toutes ces choses qu'on lui ordonnait. Puis, ce fut Lucius qui releva sa manche. Pansy refusa de regarder et leva les yeux au-dessus d'elle. C'est là qu'elle le vit… Dobby… l'ancien elfe de maison des Malfoy… Il était en train de dévisser le lustre pour qu'il tombe sur Bellatrix, et accessoirement sur elle. Puis, tout se passa très vite. Le lustre se décrocha du plafond et Bellatrix la relâcha, plongeant en arrière alors que Pansy allait vers l'avant. Elle atterrit à quelques pas de Ron et Hermione, qui l'aidèrent à se relever tandis qu'Harry désarmait Drago. Ils se regroupèrent alors au fond de la pièce. Harry, Ron, Hermione, Pansy, le Goblin et Dobby. Ils étaient tous réunis et prêts à partir.

_ Elfe débile ! Tu as bien failli me tuer ! cria Bellatrix à Dobby.

_ Dobby n'a jamais voulu tué ! Dobby voulait seulement mutilé ou blessé très grièvement…

C'est alors que Dobby désarma Narcissa d'un claquement de doigt.

_ Comment oses-tu désarmer une sorcière ? Comment oses-tu défier tes maîtres ?

_ Dobby n'a pas de maîtres ! Dobby est un elfe libre ! Dobby est ici pour sauver Harry Potter et ses amis !

Pansy regarda l'elfe avec énormément d'admiration. Voilà quelqu'un qui se battait ardemment pour ses convictions et ses amis… Alors, ils s'accrochèrent à lui et l'elfe transplana mais malheureusement, le poignard qui s'était trouvé contre la gorge de Pansy quelques instants plus tôt, les suivit dans leur fuite…

Ils atterrirent alors sur une plage. Le sable et l'eau de mer collaient aux vêtements et à la peau de Pansy alors qu'elle tenait dans ses bras le corps du petit elfe. Le poignard était plongé dans sa poitrine. Les mots étaient coincés dans sa gorge alors qu'elle retirait le poignard ensanglanté. Elle entendit vaguement la voix d'Harry prononcée son nom. Elle réfléchissait de nouveau à toute vitesse alors que le survivant était à ses côtés. Elle entendit de nouveau Harry demander quelque chose à Hermione. Un remède, un sort, n'importe quoi… c'est alors que la Serpentard se ressaisit. Elle sortit de sa poche secrète, dissimulée à l'intérieur de sa veste, intraçable, la boîte contenant le remède miracle. Elle prit la deuxième fiole de larmes de phénix et la versa sur la plaie de l'elfe. Dobby reprit alors des couleurs et ouvrit grands ses eux avant de les diriger vers la jeune sorcière.

_Miss Pansy Parkinson a sauvé Dobby…

Oh oui l'elfe de maison était sauf. Ils étaient tous épuisés mais soulagés qu'aucun ne soit mort ce soir. Harry prit alors Pansy dans ses bras et lui murmura des paroles réconfortantes entrecoupées de sanglots et de remerciements. L'entendre se faire torturer sans rien pouvoir faire avait anéanti le survivant bien plus qu'il ne l'aurait imaginé… mais elle était saine et sauve à présent…

-O-

La bataille de Poudlard faisait rage. Ils avaient réussi à détruire la coupe de Poufsouffle et le diadème de Serdaigle. Il ne leur restait que le serpent… Naguini. Ils étaient justement en chemin pour le tuer. Traversant du mieux qu'ils pouvaient le champ de bataille, passant entre les jambes des géants, tuant des Acromantules au passage, et stupéfixant quelques mangemorts. Le chaos régnant était indescriptible. Ils virent Lavande Brown se faire tuer par Fenrir Greyback, une armée de détraqueurs fonçait sur eux mais ils furent bloqués par quelques patronus, dont celui d'Abelforth Dumbledore. Finalement, ils arrivèrent à destination… le petit quai, où les barques servant à traverser le lac noir étaient amarrées. Ils se cachèrent derrière les vitres et les grosses poutres consolidant le quai. Ils entendirent alors la voix de Rogue et celle de Voldemort. Le ton du Lord Noir était implacable, il allait le tuer, elle le savait et Rogue aussi le savait… elle en était certaine. Le mage noir pensait que sa mort lui donnerait enfin le plein contrôle de la baguette de sureau. Alors, pour faire bonne mesure, il lâcha son fidèle serviteur venimeux sur celui qu'il avait considéré comme son plus « fidèle » mangemort…

Pansy ferma alors les yeux souhaitant ignorer le plus possible le fait que son professeur était en train de se faire écorcher vif. Harry lui attrapa la main tentant vainement de se calmer et de l'apaiser mais rien n'y fit… il était en train de mourir et ils ne pouvaient rien faire. Puis, ils entendirent Voldemort transplaner et les gémissements de Rogue cessèrent. Pansy fut la première à réagir.

_ Il faut y aller ! murmura-t-elle en se relevant, Harry sur ses talons.

Ils trouvèrent alors Severus Rogue adosser au mur, du sang coulait abondamment de son cou. Harry s'approcha et déposa sa main sur sa blessure tentant de stopper l'hémorragie. Pansy vint à ses côtés et chercha sa dernière fiole de larmes de Phénix dans sa veste. Quant à Rogue, quelques larmes s'étaient échappées de ses yeux et il ne lâchait pas Harry du regard.

_ Prenez-les, Potter… Prenez-les… s'il-vous-plait…

Hermione lui tendit alors une fiole vide avec laquelle il put recueillir les larmes du dernier directeur de Poudlard. L'homme ne voulait pas qu'Harry le quitte des yeux.

_ Tu as les yeux de ta mère… murmura-t-il avant de perdre connaissance.

Pansy entreprit alors de verser les larmes de Phénix sur sa plaie mais s'arrêta lorsqu'elle entendit la voix de Voldemort dans sa tête. Elle versa tout de même la fiole, tout en gardant la main sur la plaie.

Il voulait qu'Harry se rende… que le massacre s'arrête enfin et qu'il se confronte à son destin… Ces paroles les avaient tous retournés et encore une fois la Serpentard reprit ses esprits avant les autres.

_ Retournez au château. Il faut que tu regardes ces souvenirs, Harry.

Harry se tourna alors vers elle.

_ Et toi ? Que vas-tu faire?

_ Je ne le laisserai pas mourir… pas maintenant… c'est la dernière fiole.

_ Tu ne crois pas qu'il est déjà trop tard… suggéra Hermione avec réticence.

_ Si je n'essaye pas, je ne le saurai jamais… Allez-y, je m'occupe de lui… je vous rejoins dès que possible…

Harry lui accorda un faible sourire, se pencha vers elle et lui embrassa doucement le front.

_ Sois prudente surtout.

Pansy se contenta de lui rendre son sourire et de hocher la tête avant que le trio de Gryffondor ne parte et ne la laisse avec le mangemort déchu.

Elle attendit, attendit… avant de soupirer finalement de soulagement. La plaie se refermait, le sang retrouvait sa place dans les veines du professeur et il reprit finalement connaissance, confus et surpris.

_ Pourquoi avez-vous fait ça ?

_ Considérez ça comment l'acquittement de notre dette envers vous… pour nous avoir pratiquement donné l'épée de Gryffondor, pour avoir tant fait pour nous aider durant cette guerre, et pour avoir toujours protégé Harry depuis le départ…

Elle lui accorda un fin sourire avant de se relever péniblement.

_ Mais maintenant, dites-moi ce qu'il s'est passé avec Dumbledore. Quels souvenirs avez-vous donné à Harry ?

Le maître des potions soupira légèrement. Il était tant qu'il avoue la vérité.

_ La vérité sur mon passé. Comment j'ai rencontré sa mère alors que nous n'étions que des enfants, comment j'ai changé de camp pour tenter d'empêcher sa mort, comment j'ai tenu son corps dénué de vie dans mes bras ce funeste soir, et enfin le plan de Dumbledore concernant sa propre mort. L'anneau des Gaunt était un horcruxe et il s'est grièvement blessé en le détruisant… Il n'en avait plus que pour une année. Il savait que Drago avait pour ordre de le tuer, il souhaitait que j'épargne l'innocence de Drago et que je m'en charge à sa place afin qu'il puisse mourir comme lui il l'avait décidé.

_ Il voulait se racheter… comprit alors la jeune sorcière. Pour sa sœur Arianna, pour sa mère et aussi pour son frère… il préférait que la mort le prenne plutôt que de continuer à vivre cette vie de remords perpétuels…

Rogue acquiesça légèrement en évitant le regard de son élève. Mais Pansy n'était pas dupe.

_ Il y a autre chose… Il voulait se faire pardonner autre chose, n'est-ce pas ?

_ Parce qu'il a préparé Potter toute sa vie comme un porc que l'on mène à l'abattoir ! Choisissant le bon moment pour lui de finalement se sacrifier comme il le devait… Il l'envoyait tout simplement vers sa mort afin de conduire Voldemort à sa perte ! Il a fait en sorte qu'Harry Potter devienne le grand martyre pour le « plus grand bien » ! Et je le maudis chaque jour pour ça… parce que j'ai passé mon temps à protéger un garçon qui était condamné à mort depuis le départ, alors qu'il méritait mieux que ça…

Pansy ne savait plus quoi dire. La vérité était en train de l'anéantir. Harry allait mourir et rien ni personne ne pouvait empêcher ça… Son cœur se brisait en mille morceaux que seul le survivant aurait pu réunir. Elle ne savait plus ce qu'elle devait faire, elle savait juste qu'il fallait qu'elle le voit, au moins une dernière fois…

Elle aida alors son mentor à se relever et le soutint alors qu'ils esquissaient quelques pas.

_ On va retourner au château et vous direz aux autres la vérité. On pourra alors finir de vous soigner convenablement s'ils savent que vous n'avez jamais été du côté de Voldemort. Harry confirmera votre histoire s'il le faut…

Rogue gémit alors de douleur mais accorda raison à la jeune fille. Il hocha de nouveau la tête et ils partirent en direction de leur école.

-O-

Pansy soupira de soulagement quand Neville s'interposa entre eux et le serpent, tuant le reptile avec l'épée de Gryffondor. La sorcière entendit alors un cri strident venant de la cour pavée à l'entrée du château. Elle s'assura que Ron et Hermione allaient bien. Ces deux-là étaient toujours serrés l'un contre l'autre, leur yeux fermés, attendant toujours que le serpent frappe. Elle aida Neville à se relever, une fois sûre qu'il n'était pas blessé, elle se rua dehors. Le spectacle la cloua alors littéralement sur place.

_ Harry…

Ils étaient les seuls à l'extérieur, séparés par une bonne vingtaine de mètres, leurs sorts vert et rouge s'entrechoquant à mi-chemin. C'était à celui qui craquerait en premier. Soudain, en regardant alternativement leurs baguettes, Pansy réalisa ce qui se déroulait sous ses yeux.

Voldemort a tenté de tuer Severus Rogue mais ça ne servait à rien car Rogue n'avait jamais été le maître de la Baguette de Sureau. La baguette peut s'obtenir soit en désarmant son adversaire, soit en lui prenant par la force. Donc, Dumbledore n'était plus non plus le maître de la baguette de sureau, sinon Voldemort en aurait été le maître directement après l'avoir pris de sa tombe. Drago… Drago avait désarmé Dumbledore le soir de sa mort, faisant ainsi de lui, son maître légitime… mais Harry… Harry avait pris de force la baguette du Serpentard lorsqu'ils se sont échappés du Manoir Malfoy. Cela voulait donc dire…

Alors, l'Expelliarmus d'Harry remporta le combat. La baguette de sureau sembla finalement se libérer de la main du Seigneur des Ténèbres, vola dans les airs, traversa la cour avant d'atterrir dans la main du Garçon-qui-avait-survécu…

C'était lui… Harry Potter était le véritable maître de la baguette de sureau, pensa alors Pansy, un fin sourire éclairant son visage. Le survivant se retourna alors vers l'entrée de l'école et son regard se posa sur la jeune femme. Ils restèrent là quelques secondes à s'observer avant que Pansy ne se mette à courir vers luis, ses yeux ruisselants de larmes… Elle finit par se blottir dans les bras du sorcier qui lui rendit son étreinte comme si sa vie en dépendait.

Un bruit attira leur attention derrière eux… Voldemort agonisait quelques mètres plus loin. Son corps se décomposait sous leurs yeux, comme si ce qu'il restait de son âme se déchirait en une centaine de morceaux… Il avait tant mis son âme à rude épreuve qu'aujourd'hui son corps ne pouvait plus garder une contenance humaine. Il ne méritait ni de laisser son corps sur terre, ni d'être accueilli dans un monde meilleur… Puis, Harry plongea sa tête dans les cheveux de la jeune femme. Il avait juste besoin d'elle pour se sentir apaisé. Ils ne se séparèrent que lorsqu'ils virent Ron et Hermione venir vers eux, main dans la main. Leurs sourires en disaient long sur ce qu'ils ressentaient, il n'avait même pas besoin de mot pour se comprendre. Ils étaient enfin libres, c'était tout ce dont ils avaient besoin…

Ensemble, ils se dirigèrent vers le pont en pierre menant aux grilles du domaine. Ils s'arrêtèrent au beau milieu du Viaduc, profitant du paysage qui s'offrait à eux. Harry et Pansy s'appuyèrent sur le rebord regardant loin vers l'horizon infini qui se profilait.

_ Pourquoi la baguette de sureau n'a-t-elle pas fonctionnée pour lui ? demanda Hermione, regardant le bâton de la mort qu'Harry détenait toujours.

_ Elle appartenait à quelqu'un d'autre… Drago a désarmé Dumbledore quelques minutes seulement avant que Rogue ne le tue. A partir de cet instant, elle était à lui… Enfin, jusqu'à ce que je désarme Drago moi-même au Manoir Malfoy…

_ Harry possède la cape d'invisibilité par l'héritage de sa famille. Dumbledore avait dissimulé la pierre de résurrection dans le vif d'or qu'il lui avait légué. Et… il est le maître de la baguette de sureau. Le Maître de la mort…

A cette réflexion, Harry ne put s'empêcher de laisser échapper un rire.

_ Oui… mais j'ai laissé tomber la pierre dans la forêt cette nuit, alors Dieu seul sait où elle est maintenant…

Pansy ne put se retenir de penser que c'était sans doute mieux comme ça…

_ Qu'est-ce que nous allons en faire ? demanda alors Ron. Il s'agit quand même de la baguette la plus puissante au monde… on serait invincible…

La Serpentard fronça alors les sourcils. Il n'avait pas besoin de ça pour être heureux. La baguette n'était qu'une source d'ennuis… Cependant, elle pouvait encore se révéler utile.

_ Essaye de réparer ta baguette avec… proposa-t-elle à Harry, qui ne semblait même pas y avoir pensé.

Il chercha les deux morceaux de sa vieille amie et la posa sur le mur. Il pointa la baguette de sureau dessus.

_ Reparo.

Les deux morceaux de houx semblèrent alors guérir d'eux-mêmes. La plume de phénix reprenait place au cœur du bois et des étincelles rouges sortirent de la baguette, une fois totalement guérie.

Harry reprit alors possession de sa vieille compagne. Un sourire illumina son visage, comme s'il était heureux, voir même soulagé, de la retrouver enfin. Harry hocha alors la tête avant de briser la baguette de sureau en plusieurs morceaux sous les regards médusés de Ron et Hermione, ainsi que celui amusé de Pansy. Il jeta ensuite les différentes parties aux opposés les unes des autres. Il se redirigea ensuite vers Pansy et lui prit la main tandis que les deux autres Gryffondor avaient toujours les yeux exorbités.

Pansy alors embrassa simplement Harry en gardant son large sourire.

_ Tu as eu raison… On n'a pas besoin d'ennuis supplémentaires.

Harry ne pouvait qu'être d'accord avec ça. Il avait eu assez d'ennuis et de menaces de mort pour au moins quatre ou cinq vies.

Les quatre amis se tournèrent alors vers la sortie. La guerre était terminée pour eux. Leur vraie vie pouvait enfin commencer. Ils avaient à présent un monde entier à découvrir et affronter… Il s'agissait juste du début de la plus grande des aventures. Une Aventure qu'ils vivraient encore comme ils avaient vécu et surmonté les précédentes… Ensemble.

NDA : Voilà j'aurais réussi à la terminer seule finalement… Je voudrais juste remercier Gouline971 qui m'a fourni la motivation nécessaire pour finir cette fiction. J'espère que vous aurez apprécié cette fanfiction en 7 chapitres. Personnellement, je suis mitigée sur celle-ci… Ne l'ayant pas commencé seule, j'aurai juste souhaité que l'on ne me laisse pas en plan sans penser un seul instant à me prévenir ou au moins s'excuser… C'est juste une nouvelle leçon à retenir… Par contre, je pense que je ne vais pas écrire de HP/PP pendant très très longtemps… N'oubliez pas de me laisser vos impressions ;) et à très bientôt !