Bonjour, bonsoir & bienvenue !

Des fois, j'ai des idées qui traversent mon esprit en mode TGV mais j'ai quand même le temps de les voir passer et de me dire "Oh my, mais c'est tellement une bonne idée" ! Cette fic est née comme ça. Une furtive idée qui est devenue un scénario et qui aurait dû être un Two-Shot mais bon… J'ai écrit un peu plus que prévu. Du coup, cette histoire sera en trois volets !

Bon, concernant l'histoire, j'ai quasiment tout dit dans le résumé. C'est un remix Zuzu-esque de la Belle et la Bête à la mode EverElf. Pour vous remettre un peu en contexte et pas trop vous perdre, j'ai décidé de prendre la version de Walt Disney (ce dessin animé, je l'aime tellement !) pour la trame de mon récit. Parce que les autres versions que j'avais dénichées ne me plaisaient pas du tout. Et puis dans la version Disney, ya Lumière et Big Ben et ça, je pouvais vraiment pas passer à côté ! Voilà, vous êtes parés à la lecture. Je tiens juste à préciser que le Two-Shot ne s'est pas transformé en Tri-Shot pour rien, les chapitres sont vraiment longs !

Oh ! Et si vous pensez sincèrement que je vais faire un EverElf-Belle-et-la-Bête-que-tout-le-monde-a-déjà-imaginé-trois-fois… je vous invite à faire demi-tour. Sauf si vous avez vraiment envie d'être surpris, amusé, ému, triste, etc, etc. Bref. Je vous souhaite un très bon premier chapitre.

Disclaimer oblige : la trame de l'histoire est en partie celle de Walt Disney (sauf la fin… j'ai refait à la sauce Zuzu), les personnages sont de Hiro Mashima (avec des transformations signées Zuzu, vous en conviendrez…) et je remercie mon pirate pour l'oreille attentive, les idées pourries de blagues de merde (mais aussi certains trucs cools) et l'aide non négligeable à la rédaction du scénario. Merci également à la petite Ko' qui a tellement attendu et impatiemment patienté pour entendre cette histoire. Mais, ça valait le coup, pas vrai, petite ? Fairytail-fan couple, j'ai envie de dire... cadeau ! :D

Enjoy :)


Le tailleur et la fée

chapitre 01

.o.

Il était une fois, une jeune femme aussi belle et riche qu'elle était capricieuse et égoïste. Un soir d'hiver, un vieux sorcier haut comme trois pommes à la moustache en brosse et au crâne aussi brillant qu'un soulier neuf, frappa à la porte de son manoir. Il tenait entre ses mains une statuette de fée en pierre qu'il proposa à la belle en échange d'un toit pour la nuit. Voyant l'allure du bonhomme, la jeune femme lui refusa l'hospitalité. Pire encore, elle lui cracha des insultes et lui claqua la porte au nez. Le petit sorcier, vexé de cet accueil aussi froid que le marbre, décida de lancer un sort sur la demoiselle qui avait un regard glacial et un cœur de pierre. Le sorcier déclara alors que le destin de la jeune femme serait désormais lié à cette statuette de fée et qu'à chaque regard croisé, les personnes se transformeraient en pierre, à l'image de son cœur. Avant de s'éclipser, le sorcier lança un second sort, paralysant le manoir et tous ses habitants, les changeant, eux, en objets vivants. Puis, il déclara que le sort n'était pas irréversible, que la jeune femme pourrait retrouver sa belle apparence par l'amour sincère et partagé d'un homme. Cependant, elle avait un temps limité qui était défini par la statuette en pierre. En effet, les ailes de la fée s'effriteraient avec le temps et lorsque celles-ci auraient totalement disparues, la demoiselle deviendrait telle la statuette féérique : une gargouille de pierre… Le sorcier s'en alla, laissant la jeune femme et tous ses serviteurs dans la tristesse et le désarroi.

Et le temps passa sans que la demoiselle ne trouve un homme digne d'elle…

Non loin de ces sorcelleries, dans un charmant petit village de campagne, vit un jeune homme d'une gentillesse sans égal. Il se nomme Elfman Strauss et habite avec sa grande sœur, Mirajane, dans une maison à l'écart. Pendant que le jeune homme flâne en ville, sa sœur fabrique des onguents et des potions pour les vendre à la grande ville. Mais Elfman ne fait pas que flâner. Ce qu'il aime par-dessus tout, c'est la sculpture ! Marbre, granit, calcaire, même bois, Elfman aime donner vie aux matières. Personnages, animaux, nains de jardins, fées… Le jeune homme peut passer des heures dans son atelier. Au village, personne ne comprend cette étrange passion mais tous le respecte car, Elfman est un homme doux et bon.

Ce matin, il se rend chez le tailleur de pierre, un ami de longue date. Dès qu'il passe la porte sous l'enseigne "Alberona Clive family", une voix chaleureuse s'exclame :

- Ooooh mais qui voilà ! C'est le p'tit Elfman ! Tu viens me voler ma fille, c'est ça, gredin ?!

Un homme d'une quarantaine d'année, les cheveux roux, la barbe rêche et les yeux pétillants, se lève de son siège et s'approche du nouveau venu.

- Euh… Bonjour Guildartz… Euh…

- Oh regarde Cana ma puce comme il est tout timide…

Assise derrière le comptoir à tourner des cartes sur l'établi, une jeune femme brune se met à soupirer.

- P'pa… Laisse le tranquille, tu vois pas que ce qui l'intéresse ce sont tes pierres ?

- Ha ha ! Vile garçon, tu n'auras jamais ma fille !... Mais sinon, j'ai des promotions sur le marbre rose ! C'est cadeau de la maison pour toi mon grand !

- Euh… Merci…

- Allez, je t'en mets un gros bloc dans une brouette ! A tout à l'heure ma petite Cana chérie !

- Laisse-moi tranquille, P'pa…

Et le tailleur transforme un énorme bloc de marbre rose en une dizaine de cubes de quelques mètres carrés dont il en file un au jeune Strauss. Elfman s'en retourne chez lui, le sourire innocent, poussant une lourde brouette devant lui.

En passant dans la rue, sifflotant un air connu de son pays, Elfman passe devant Jenny, la plus belle femme du village. Elle regarde le grand gaillard pousser sa brouette en soufflant, lorgnant sur son postérieur dès qu'il l'a dépassé. Elle ouvre deux grands yeux ronds.

- Whouhou ! Y'a pas à dire ! Le gars Strauss est à croquer. Il me le faut ! Bob !

Un petit homme rond à ses côtés tenant toute une panoplie de brosses, barrettes et autres maquillage se met à sourire.

- Oui, Jenny chérie ?

- Cesse de m'appeler ainsi et montons un plan pour que cet homme tombe sous mon charme !

- Oh mais il n'aura aucun mal, tu es si belle !

Elle lui lance un regard charmeur et trois jeunes hommes s'évanouissent non loin. Bob se met à rire bêtement en suivant sa maîtresse qui prend la direction du bar du coin.

Insensible à la jeune demoiselle, Elfman retourne chez lui. Il retrouve sa sœur en pleine expérimentation. Au moment où il ouvre la porte, une explosion rose le fait tousser.

- Mira ? Mira, ça va ?

- Impeccable, Elf ! Je viens de trouver un nouveau parfum, sans faire exprès, d'ailleurs…

- Mais… Mira ! Je croyais que tu arrêtais les expériences jusqu'à demain.

- Oh juste une petite.

Derrière le nuage rose, une jeune femme aux longs cheveux blancs apparaît. Elle a un air malin à peine désolé du désagrément provoqué par son expérience. Elle saute au cou de son frère.

- Tu es allé au village ?

- Oui. Guildartz m'a filé un bloc de marbre rose, je m'en vais de ce pas le travailler !

- Tu ne penses jamais à t'arrêter ? demande la jeune femme.

- Pourquoi faire ? réplique l'homme sans même se retourner.

Mirajane observe son frère en souriant. Les cheveux blancs, les épaules larges, la démarche assurée, Elfman est un véritable homme à qui il ne manque rien, à part, éventuellement, une jolie femme pour veiller sur lui lorsqu'elle n'est pas là. La jeune femme soupire puis, elle entreprend de faire un peu de rangement. Demain, elle doit aller à la ville voisine pour vendre ses potions diverses. Elle prépare donc son attelage tandis que son frère travaille la pierre.

Le jeune homme ne termine sa sculpture qu'à l'aube, alors que sa sœur s'en va pour la ville.

- Prends bien soin de toi ! déclare Elfman à sa sœur.

- Ne t'inquiète pas, Elf. Je serai très prudente, promis !

Elle l'embrasse sur la joue et elle prend les rennes de son attelage. Elfman la regarde s'éloigner, le cœur serré. Puis, il étouffe un bâillement et file se coucher.

...

Le trajet jusqu'à la ville n'est pas très long mais il fait passer par une forêt assez sombre. Mirajane n'a pas peur, elle traverse le bois sans ciller. Pourtant, aujourd'hui, elle sent que c'est différent. L'ambiance est pesante et, comble de malchance, la pluie se met à tomber. D'abord à petites gouttes puis, à verse ! Décontenancée par cette météo soudaine, la jeune femme se trompe de chemin et est obligée de faire demi-tour. Mais la tempête redouble et le cheval, effrayé par les arbres autour de lui, rue, cabre, fait tomber l'attelage et s'enfuit dans la forêt. Mirajane tente de le rattraper mais la bête est bien trop rapide et file dans le brouillard. Épuisée par le froid, aveuglée par la pluie, Mirajane se perd encore plus. Soudain, elle se rend compte qu'elle est suivie par une meute de loups. Son cœur s'emballe, elle panique et prend ses jambes à son cou.

Fuyant les loups, elle arrive devant un immense portail en fer forgé ouvrant sur une grande bâtisse. Sans hésiter, Mirajane pousse le portail et s'engouffre dans les jardins. Les loups sont bloqués mais ils tentent l'impossible pour passer. La jeune femme se rue sur la grande porte et frappe de toutes ses forces.

- Que quelqu'un ouvre ! S'il vous plait ! Je suis poursuivie par des loups affamés !

Ses coups résonnent à l'intérieur de façon lugubre. Mais, alors que les loups passent le portail, la porte s'ouvre et Mirajane pénètre à l'intérieur du manoir. Tout y est gris, froid et terriblement sinistre.

- Houhou ! Il y a quelqu'un ?!

La jeune femme s'avance dans le château, sans voir que, derrière un rideau, deux petits personnages viennent de sortir de l'ombre. Ce sont deux objets, deux objets bien vivants. L'un est un chandelier, le second est une petite horloge. Le chandelier ouvre de grands yeux ronds sur les jambes de la jeune femme.

- Mate-moi ça, Bix ! Elle est pas mal du tout cette petite nénette !

- Non, Luxus, non ! Ce n'est pas une bonne idée du tout ! La maîtresse de maison ne va pas être d'accord !

- Rhoooo mais on s'en fout ! Viens, elle a l'air d'être gelée, on va ouvrir la porte du salon, le feu dans la cheminée la réchauffera.

- Luuuuuuuxeuh ! On va se faire gronder !

Mais le chandelier n'écoute rien et se dirige vers le salon. L'horloge suit en soupirant.

Mirajane continue d'avancer. Un bruit sourd la fait sursauter. Une porte s'est ouverte dans son dos. C'est effrayant mais le feu dans la cheminée l'attire un peu. Elle avance pour s'y chauffer. Elle trouve un plateau repas et s'endort dans le grand fauteuil devant le feu crépitant. Le chandelier s'approche, fasciné.

- Lux… Luuuuux ! Reviens ici tout de suite ! couine l'horloge. Si Ever se réveille elle va…

Un grondement sourd se fait entendre. Bixrow avale bruyamment sa salive et détourne la tête.

- Oh, oh… Je crois que c'est trop tard…

...

Elfman est seul dans sa grande maison. Seul depuis trop longtemps. Il regarde l'heure. Le soleil est couché depuis un moment déjà. Il se demande pourquoi sa sœur n'est toujours pas rentrée. Soudain, il entend un hennissement dans la cour. Elfman se précipite sur la porte. Le cheval est rentré. Mais sans l'attelage. Et surtout, sans Mirajane. Il fronce les sourcils, prend sa cape, selle le pauvre cheval effrayé et s'élance dans la nuit.

- J'ai déjà perdu ma jeune sœur, hors de question de perdre Mirajane, grogne le colosse en s'enfonçant dans la nuit.

Il ne tarde pas à retrouver les traces de sa sœur. Remontant les pas précipités de la jeune femme, Elfman tombe sur l'immense château où Mirajane s'est réfugiée. Sans hésiter, le jeune homme laisse son cheval dans la cour et monte les marches du perron. Il frappe trois coups. La porte est entrouverte. Il jette un œil à l'intérieur et, jugeant le couloir gris d'un air rassuré, il entre dans le manoir.

Sans le savoir, il pénètre dans l'antre de la bête.

Elfman regarde cet étrange monde qui l'entoure d'un drôle d'air. Tout ici est triste et sombre.

- On se croirait dans un livre de conte, murmure-t-il.

Ses paroles résonnent doucement entre les murs de pierre. Il avance sans se retourner. Derrière lui, une théière accompagnée d'une tasse le suivent sans un bruit.

- Fried ! Friiiiiiied ! chuchote la petite tasse. Friiiiiiied !

- Chut, Reby ! Il pourrait nous entendre !

- Mais tu ne trouves pas qu'il ressemble à la jeune femme que la maîtresse a fait emprisonner ?

- Si, justement. C'est pour ça que je le suis.

- Qu'on le suit, Fried.

- Oui, oui, Reby. C'est pour ça qu'on le suit.

Elfman ouvre une porte, puis une deuxième. Dans le salon, il trouve la cape de sa sœur. Il redresse la tête et appelle :

- Mira ?!

Mais seul l'écho lui répond lugubrement. Fronçant les sourcils, il poursuit ses recherches. Il est à présent certain que sa sœur est ici. Prestement, il sort de la pièce. Il passe devant un rideau dont le bas se soulève une fois qu'il a filé.

- Bah ça, bon sang ! T'as vu, Bix ? Le portrait craché de la jolie prisonnière…

L'horloge désigne le chandelier d'un index accusateur.

- Si tu prononces ces mots devant Ever, elle risque de te passer un savon.

- Nianiania…

- Luxus ! Bixrow !

Les deux objets se retournent et l'horloge se précipite vers la théière et la tasse qui arrivent.

- Chuuuuut ! s'écrie-t-il en bâillonnant de sa main la pauvre petite tasse. Il pourrait vous entendre.

- Bixrow, s'il te plait, gronde gentiment la théière. Tu serais gentil de relâcher Reby. Tu es en train de l'étouffer.

- Woups ! Désolé…

- Dis-donc, Fried. Qu'est-ce que vous faites là ?

- Ce qu'on fait là ? La même chose que toi, Luxus, je présume.

Ils regardent tous les quatre la direction qu'a prise le jeune homme. Puis, ils se concertent du regard.

- Je lui indique le chemin ? demande le chandelier en allumant une petite étincelle au bout de l'une de ses branches.

L'horloge et la théière approuvent d'un même mouvement.

- Dis, Fried ? demande la petite tasse. Tu crois qu'il pourrait faire l'affaire ?

- Assurément, déclare Luxus.

- Pas-du-tout ! réplique Bixrow.

- C'est à voir, termine Fried. Après tout, seule Ever sera capable d'en juger.

Il a un sourire tendre peint sur le visage et la petite tasse se serre tout contre lui. Le chandelier soupire.

- Bon, attention les yeux ! Je vais allumer les lumières pour indiquer à cet homme la position de sa sœur.

Et soudain, les luminaires grésillent et s'éclairent, traçant un chemin lumineux dans le lugubre château qu'Elfman s'empresse de prendre, les quatre objets à ses trousses.

Les lampions guident le jeune homme jusque dans les tréfonds du manoir, dans les prisons glaciales et humides. Là, dans le noir et le silence, Elfman perçoit un sanglot.

- Mira ? appelle-t-il.

Un silence, puis, une réponse.

- Elf ?...

- Oui c'est moi ! Bon sang ce que je suis content de t'entendre ! Où es-tu Mira ?

Derrière une grille, un visage apparaît. Elfman se précipite et s'agenouille au sol. Sa sœur est là, en bonne santé, la robe sale et le visage mouillé de larmes.

- Elf, va-t-en ! Ce château est la propriété d'un monstre !

- Il doit en effet s'agir d'un monstre pour t'enfermer ainsi dans un cachot aussi malfamé !

- Je suis sérieuse, Elf ! Rentre à la maison ! Je refuse de te voir enfermé.

- Et moi donc, Mira ! Il est hors de question que je reparte sans toi ! Je t'emmène, même de force.

- Personne n'emmènera personne.

La voix est tranchante et glaciale. Elle provient de derrière Elfman. Aussitôt, le jeune homme se retourne et se retrouve face à face avec une étrange créature.

À première vue, Elfman est effrayé. La peur est lisible sur ses traits. Et puis, le jeune homme avale sa salive en se concentrant plus sur la sombre bête qui s'approche. Plus qu'une bête, c'est une jeune femme dont les membres sont faits de pierre. Ses pieds ressemblent à des pattes de chèvres coulées dans le marbre, ses bras sont grisâtres et se terminent par des griffes acérées. Mais malgré cela, son corps est svelte, ses courbes sont bien celles d'une jeune femme. Elle porte une robe verte qui dépareille avec le décor ambiant. S'il n'était pas à deux pas d'un cachot, Elfman trouverait cette étonnante créature belle. Mais elle ouvre la bouche et sa voix froide et rigide résonne entre les murs :

- Personne ne partira d'ici. Vous êtes prisonniers.

- Pitié, couine Mirajane en fermant les yeux.

Elfman détaille la maîtresse des lieux, en particulier son visage. Des traits fins, des lèvres pulpeuses, un menton droit, un petit nez… Sa longue chevelure noisette dégringole en boucle sur ses frêles épaules. La seule chose qui interpelle Elfman, c'est ce bandeau qu'elle porte sur les yeux. C'est un solide bandeau blanc noué derrière son crâne et dont les liens se perdent dans la cascade de ses cheveux. Elfman est soudainement fasciné par cette étrange beauté voilée.

- Qu'est-ce que tu regardes comme ça toi ?! grogne la jeune femme.

- Euh… Je… je… Désolé !

La créature semble un instant étonnée puis, elle hausse les épaules et désigne le jeune homme du doigt.

- Tu vas finir au cachot comme cette jeune femme !

- Non ! cire Mirajane. Je peux…

- Cette jeune femme est ma sœur ! gronde Elfman. Je ne supporterai pas de la savoir dans cet endroit une seconde de plus.

Il se lève de toute sa hauteur, toisant aisément la jeune femme. Les sourcils froncés, il ajoute :

- Tant que ma sœur est enfermée, je refuse de bouger !

- Imbécile… Cette femme a osé pénétrer dans mon logis et elle s'est chauffée à mon feu ! Je l'ai punie comme il se doit.

- Cette punition est injuste, madame !

- Elle l'est ! Cette jeune femme ne bougera pas d'ici jusqu'à la fin de ses jours !

- Certainement pas !

Mirajane est surprise par le ton rude de son frère. Il pose une main sur son cœur et déclare, criant presque :

- Par ma faute, Mira et moi avons déjà perdu notre petite sœur ! Je refuse de perdre à nouveau un membre de ma famille. Créature ! Libère ma sœur ! Et en échange, je serai à ton service… pour… le restant de mes jours…

- Elf !

Le jeune homme pose un genou au sol et baisse la tête en signe de soumission. Mirajane a les larmes qui lui montent aux yeux. Pendant un instant, le silence est total. Puis, l'étrange créature fait demi-tour et déclare :

- Soit ! Toi, l'idiot, tu restes. La jeune femme est libre. Luxus ! Libère-là et reconduit là à l'extérieur. Bixrow, tu accompagnes l'homme à une chambre. N'importe laquelle. Fried !...

La créature stoppe sa marche et se penche vers le coin du mur où la théière, l'horloge, le chandelier et la tasse sont cachés.

- Fried, rapporte Reby en cuisine. La pauvre est déjà ébréchée, c'est très vilain de l'avoir entraînée là-dedans.

- Désolée Ever, soupire la théière en baissant le nez.

La créature reprend sa marche. Elfman la regarde s'éloigner, subjugué par son aura sombre et son ton glacial. Quelqu'un tire sur son pantalon.

- M'sieur, m'sieur !

Elfman baisse le regard et voit la petite tasse ébréchée qui le regarde avec un grand sourire.

- Euh… oui ? Petite tasse ?

- J'm'appelle Reby. Et dis, tu es venu nous libérer ?!

- À vrai dire, pas vraiment… J'étais venu pour ma sœur et…

- Elfman !

Mirajane délivrée par le chandelier saute dans les bras de son frère et la petite tasse baisse le nez vers le sol alors que la théière la pousse de l'anse pour la ramener en cuisine.

- Mira… j'me suis fait tellement de soucis pour toi. Mais tout va bien. Prend notre cheval et retourne à la maison.

- Mais… et toi ?

- Ne te fais pas de soucis pour moi, tout ira bien ! Après tout, je suis au sec. Rentre.

Il dépose un baiser sur le front de sa sœur et la laisse s'éloigner derrière le chandelier qui lui éclaire la route en parlant de tout et de rien. Mais la jeune femme ne l'écoute pas.

- Pfff, celui-là… Quel beau parleur !

Elfman se penche vers l'horloge qui vient de parler. Il a l'air vexé. Le jeune homme ne peut s'empêcher de le trouver rigolo.

- Bon, c'est pas tout mais nous avons une chambre à trouver. Monsieur ?

- Appelez-moi Elfman.

- Enchanté, je suis Bixrow, valet de sa très chère Evergreen. On peut dire que vous avez eu de la chance, Ever devait être dans un bon jour pour vous avoir laissé la vie sauve. Mais trêve de bavardage, montons. Si vous voulez bien me suivre…

Et Elfman suit la petite horloge jusqu'au rez-de-chaussée puis, au premier étage où elle laisse le jeune homme dans une chambre simplement décorée et fraîche. Elfman pousse un soupir et s'allonge de tout son long sur le lit.

Là, il commence à réfléchir. Il aurait dû davantage marchander avec la maîtresse des lieux, il aurait dû sauver sa peau et sa sœur. Il se met à avoir des regrets et une petite larme commence à rouler sur sa joue.

- Mira, soupire-t-il.

- Oh allons, mec ! Arrête de pleurer sur ton sort !

Elfman sursaute !

- Qui est là ? Qui parle ?

- Mais moi, assurément !... Nan, retournes-toi imbécile !

Elfman se tourne vers le mur et se retrouve face à une armoire parlante qui le regarde de ses deux yeux froids. Effrayé, le jeune homme pousse un cri et tombe à la renverse, directement sur ses fesses. Aussitôt la porte s'ouvre sur l'horloge paniquée :

- Ooooh ! Je crois qu'il y a urgence ! Black Jack, Black Jaaaaaack ! hurle-t-il en courant dans tous les sens. Un homme à terre ! Qu'est-ce qu'il se passe ? T'as vu un fantôme mon gars ?!

- Il n'est pas blessé au moins ? demande la théière en passant sa tête par l'encadrement de la porte.

- Euh…

- Ah oups, je suis sincèrement navré.

L'armoire se penche en avant et tend sa poignée. Elfman l'a saisit et se laisse soulever du sol par le mobilier. L'horloge époussette le bas du pantalon du jeune homme pendant que la théière fait les présentations.

- Elfman, voici Grey, le glacier du manoir ! Grey, voici Elfman. Notre… euh… Notre invité !

- Enchanté !

- Héhé, p'tit gars, souffle l'horloge. Armoire à glace, tu piges ?!

Elfman approuve, plus par automatisme que par réelle compréhension. Soudain, un cri se fait entendre du couloir.

- Connard ! Il m'a encore pissé dessus !... Et sur le tapis de la maîtresse en plus ! Reviens là, petit imbécile !

D'un même mouvement, Bixrow et Fried se retournent, étonnés d'entendre Luxus hausser ainsi la voix. Ils s'approchent de la porte et comprennent aussitôt ce qu'il se passe. Une tornade rose déboule en aboyant furieusement, suivie de près par un chandelier éteint et trempé.

- Luxus… Euh… ça va ?

- Non, Fried. C'est la troisième fois cette semaine. Je ne sais ce que ce crétin a contre moi. Et ne te moque pas, Bix, où je remonte tes aiguilles !

- Promis, j'ai pas ri !

Les trois objets se tournent vers la pièce. Elfman caresse en souriant le marchepied en velours rose qui vient de s'oublier sur le chandelier. Chandelier qui grogne entre ses dents, maudissant l'animal et se demandant comment le nouveau a réussit à l'apprivoiser en si peu de temps. Mais c'était sans compter sur l'armoire qui se met à râler :

- Rha mais bordel, Natsu ! Sors de cette chambre ! Tu vois pas que tu empeste le caniche humide là ! Va jouer ailleurs.

Aussitôt, le marchepied se met à grogner puis, sans aucune raison apparente, il se jette sur l'armoire et lui mord le pied ! Énervé, Grey pousse un hurlement et se met à poursuivre Natsu dans tous les couloirs.

- Euh… demande Elfman. C'est normal qu'ils… ?

- Oui, oui. Une vieille rancœur, soupire la théière.

- Crétin de chien, va ! grogne le chandelier en s'essuyant dans un rideau avant de se rallumer.

- Attention ! s'exclame l'horloge en fixant sa trotteuse. 3, 2, 1…

- C'EST QUOI CE BORDEL ICI !

Une nouvelle voix se fait entendre. Une voix féminine suivit de deux coups sourds, d'un couinement de cabot et d'un "aïe" glacé.

- Retournez à vos pièces respectives ! Et que je ne vous voie pas vous poursuivre à nouveau dans les couloirs de la demeure, non mais !

Elfman avance un peu dans le couloir. Il voit alors une balayette, haute d'à peine 30 centimètres foutre une rouste au marchepied et à l'armoire. D'un seul coup. Puis, elle s'éloigne.

- Hé, Erza ! interpelle le chandelier. Natsu a pissé dans le couloir aussi, tu peux nettoyer !

- J'arrive ! Oh mais que vois-je ? Ne serait-ce pas ce jeune homme dont tout le monde parle ? Elfman, c'est ça ?

- Oui. Bonjour, enchanté.

- De même, je suis Erza.

L'horloge tire sur le pantalon du jeune qui se penche sur le nouvel objet.

- Ne lui tend pas ta main !

Mais, étonnamment, Elfman serre la pince à la balayette sans décrocher une grimace.

- La vache ! souffle la pendule dans l'oreille de la théière. Il est balèze le gars.

La théière approuve du bec.

- Ouais. Il nous faut cet homme…

Les deux approuvent, imaginant des plans improbables dans leurs cervelles d'objet, tandis que la balayette se transforme en balai afin de faire son travail de nettoyage et qu'Elfman regarde en souriant l'armoire regagner la chambre, son plafond fortement gondolé. Luxus soupire en le voyant. Il lui donne un coup de coude dans le mollet et s'exclame :

- Allez, finit les bavardages ! Elfman, retourne dans ta chambre, on t'appellera pour le dîner. Allez, oust ! Fried ?! En cuisine, Fried. On a besoin d'un homme en cuisine. Bix ? Approche, Bix.

L'horloge approche son nez et le chandelier lui murmure à l'oreille :

- Va tenter d'appréhender Ever. Ce serait bien qu'elle vienne manger avec… l'invité. Pigé ?

- Pigé. Mais je ne peux rien te garantir. Tu connais Ever aussi bien que moi, Lux…

La pendule s'éloigne à petits pas tandis que le chandelier se rend en cuisine vérifier l'avancée du dîner.

...

Pendant ce temps, au bar du village, Jenny et son fidèle Bob sont en train de mettre en place un plan pour qu'Elfman l'épouse, pour de bon. Ce balourd lui a déjà refusé trois demandes ! Elle est en train d'échafauder une brillante approche du sujet lorsque la porte s'ouvre sur Mirajane affolée.

- Aidez-moi, je vous en supplie ! Elfman est prisonnier d'une gargouille !

Un silence suit sa phrase. On n'entend que la jeune femme respirer difficilement. Puis, un immense éclat de rire saisit le bar.

- Mais je suis sérieuse ! s'écrie Mirajane.

- Mais bien sûr ! soupire Jenny. Pauvre Elfman chou ! Emporté par une gargouille ?! Mais qu'est-ce que tu as inhalé comme potion pour te rendre aussi folle, Mira ?!

- Je ne suis pas folle ! J'ai sérieusement besoin d'aide ! Il y a un manoir au beau milieu de la forêt, c'est là-bas qu'Elfman est prisonnier !

- Tu as une preuve de ce que tu avances, ma poule ?

Mirajane regarde Jenny avec un air de mépris. Elle n'a rien pour prouver ce qu'elle avance et personne n'a visiblement l'air de la croire. Vexée et passablement irritée, la jeune femme fait volte-face et sort du bar.

- C'est ça ! Retournes avec tes potions bizarres ! nargue Jenny.

- Oué, oué ! ajoute le petit Bob.

Et pendant que Mirajane ravale sa rancœur en rentrant chez elle, loin dans la forêt, un manoir se prépare à servir le dîner.


NdZ Je vous avais prévenu que c'était Zuzu-esque et que c'était long ! Ah ! Oui, je suis horriblement méchante. Avec Bob, de un. Bon Jenny, elle a toujours été un peu perfide avec Mira donc ça passe. Ensuite, oui, j'ai osé mettre Fried en madame Samovar. Et vous savez quoi ? Je ne le regrette pas d'un poil ! J'ai également fait un Guildartz complètement fada mais ça, bon c'est excusable... non ? Ensuite, Luxus, c'était tout cuit et Bixrow... Ouiiiii, je saiiiis, Bixrow est un petit peu "chouineur" mais, avouez que ça lui va bien. Et si vous n'avez pas rigolé à la blague de l'armoire à glace, je serai triste parce que franchement, elle est trop bonne ! Et puis... Et puis vous verrez que j'ai transformé d'autres persos aussi... Mais ça, ce sera pour une prochaine fois ;)

Comme cette micro-fic fait trois chapitres, vous en avez un aujourd'hui, vous en aurez un autre dans la semaine (normalement) et le dernier dimanche !

Et pour les reviews, on ne change pas une équipe qui gagne, c'est juste dessous :)