Bonsoir.

Une revenante ?

Peut-être bien.

J'ai été très occupée dans ma vie et j'avoue que la tentation de ne rien faire quand j'en avais l'occasion m'a souvent étreinte.

Mais je ne vous ai jamais oubliés et je finirais cette fanfiction coute que coute, c'est l'engagement que j'ai pris avec vous en la mettant en ligne.

Je ne peux que fortement vous suggérer de faire un saut au chapitre RESUME, cela vous sera utile pour bien raccrocher tous les wagons, ce qui ne fera pas de mal depuis le temps que vous devez attendre.

Sinon, petite question, souhaitez-vous que je continue à faire les RAR ?

Je vous fait mille bisous et j'espère que vous êtes aussi contents que moi de vous retrouver !

Bonne lecture !


Les Charognards se cachent pour ronronner et danser OU Quand soufflent les vents d'Orient


Chapitre 17 : Loo ou Avis brûlant d'une tempête dont les Hommes se seraient bien passés


Ce fut un Grimmjow éreinté et haletant, ses canines proéminentes gênant toujours sa diction, qui brisa le silence, lui adressant la parole dans un chuintement harassé :

« - Ichimaru ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Tu l'as vue ? Tu lui as fait quelque chose ?

- Grimmjow ! C'est bien toi, cette fois-ci ? Ce n'est pas trop tôt ! Toi, tu as des choses à me dire mon beau !, l'ignora Gin, faisant sciemment fi du pincement de déception fugace qui venait de l'étreindre, refusant par-là même d'admettre qu'il appréciait plus que de raison voir son prénom franchir la barrière des lèvres du bleuté.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Répond-moi !

- En bref ? J'ai voulu déclencher ton passage, puisque tu ne voulais rien me dire, fichue tête de mule que tu es, mais tout est parti en vrille, et donc… Euh, tu es sûr que ça va ? »

Le chef de la sécurité venait de se crisper, son œil d'azur unique parcouru d'une faible étincelle d'un doré aux accents fauves. D'un grognement qui ne souffrait d'aucune protestation, il encouragea le traqueur à poursuivre.

« - D'accord, donc, ta tehila s'est, certes, bien manifestée comme prévu, mais en conservant ton apparence, et elle avait l'air complètement perdue. Sur ce, Khamsim a débarqué et s'est répandu en déclarations d'adoration éternelle, ou je ne sais quoi, et moi, au milieu de ça, j'ai essayé de faire de mon mieux pour comprendre dans quel bordel je m'étais fourré. Par conséquent, j'ai préféré ne pas m'éloigner d'elle d'un iota. A ce moment-là, mes propres tehilas s'en sont peut-être très légèrement mêlés, nous avons éventuellement eu, comme qui dirait, un minuscule différend de rien du tout et… », continua de débiter Gin, totalement absorbé par sa volonté de récapituler rigoureusement les faits, peut-être même plus pour faciliter sa propre réflexion que pour le bleuté.

Jaggerjack se détendit un peu, ses pires craintes ne semblaient apparemment pas s'être concrétisées. Il était revenu à temps, Panthera n'avait pas eu le temps de trop s'exposer, ni d'entrer en contact direct avec d'autres congénères. Exténué, il se laissa un moment bercer par le flot de paroles incessants de l'albinos, soulagé d'avoir réussi à limiter les dégâts. Heureusement qu'il n'était pas arrivé trop tard, il n'osait même pas imaginer les conséquences de…

« - Oï, Jaggerjack ! Mais ? Tu ne m'écoutes même pas en fait ? Attend, tu me conjures, non que dis-je, tu me supplies de tout te raconter, et alors que je m'exécute, fort bien gentiment d'ailleurs, Monsieur se permet de bayer aux corneilles ! Un peu de respect en plus dans cette caboche te ferait le plus grand bien, ce n'est pas faute d'avoir essayé d'ailleurs, mais non ! Monsieur Jaggerjack a la tête dur. Des années que je me décarcasse à tenter de t'inculquer le minimum syndical nécessaire à ton éducation, un peu de gratitude serait la bienvenue, mais non, qu'est-ce que je récolte en récompense de mes précieux efforts ? Monsieur est la pauvre petite victime et Je suis le vilain grand méchant loup de l'histoire. Quelle ingratitude ! Qu'est-ce que c'est que cette génération d'incapables grossiers et insolents qui se croient tout permis ? Non mais c'est un comble ! Je te leur serrerais bien la bride au ras de la carotide, moi ! Je vous jure, c'est vraiment…

Le bleuté fronça le nez tout en plissant les yeux et poussa un soupir agacé. La tirade indignée, et semblait-il, sans fin du commissaire-priseur commençait à lui faire mal au crâne, ses veines battant sourdement contre ses tempes douloureuses. Non pas qu'il s'intéressait beaucoup plus aux pépiements antérieurs de l'homme serpent, ayant déjà apaisé ses inquiétudes les plus importantes, mais, à cet instant précis, il était prêt à tout pour être épargné de devoir supporter ses ronchonnements cinglants ne serait-ce qu'une minute de plus.

Excédé, il retroussa encore plus ses lèvres qu'elles ne l'étaient déjà, et montra les dents dans un lourd grondement irrité, fusillant la pie albinos d'un regard vairon furieux.

Ladite pie s'interrompit net devant l'agacement apparent de son interlocuteur, se rendant rapidement compte de son importante digression. L'exaspération était bien présente dans les deux camps, les évènements commençant à trainer en longueur et les caractères de nos deux protagonistes n'aidait définitivement pas à mettre un terme au climat délétère qui s'était progressivement installé.

Le traqueur se décida, bon gré, mal gré, à faire une concession, investissement vital pour faire avancer les choses et dissiper les tensions néfastes à la mise en place d'un statu quo.

Il se racla la gorge et reprit, escamotant volontairement la suite de sa diatribe passionnée, non sans un regard appuyé signifiant qu'il n'en pensait pas moins :

« - Je disais donc, après que tu aies cessé de m'écouter, que nous avons expulsé l'intrus qui a eu l'audace de s'immiscer dans notre sphère spirituelle, il a à peine eu le temps d'effleurer mes petits trésors de ses sondes mentales qu'ils l'avaient déjà envoyé valser au loin. Bon débarras ! Je n'ai pas pu déterminer d'où et de qui provenait l'attaque mais je te garantis que celui qui a fait ça a dû le sentir passer, tu peux en être certain. Bon, donc voilà le programme, toi, tu restes là, de toute façon, grâce à ces charmants bracelets autour de tes jolis poignets, tu ne peux pas bouger d'ici même si tu le voulais. Moi, je fonce faire un repérage aux alentours, l'ennemi ne doit pas être encore bien loin. Ça se trouve, il pourrait s'agir de l'une de ces stupides linottes, ou bien peut-être d'un invité de la petite fête d'en bas ayant un peu trop surévalué ses droits.», hasarda Ichimaru, tout à ses suppositions, avant de poursuivre sur le même ton critique :

« - J'admets qu'il ou elle était plutôt doué(e) mais malheureusement beaucoup trop maladroit(e), je n'avais rien vu venir avant que cet amateur ne bute en plein dans mes barrières, c'est fou quand même, n'importe quel novice un minimum formé apprend dès son plus jeune âge, que dépasser les frontières, c'est griller sa couverture. Il faudrait vraiment être un nouveau-né pour commettre une telle bourde. »

Grimmjow tiqua sur la dernière phrase de l'argenté avant de relever lentement ses yeux vairons, priant de tout son être pour avoir mal entendu, avant de se sentir brutalement aspiré à l'intérieur de sa tête. Il se retrouva dans l'espace qu'il aimait à appeler son palais mental et se rua à l'intérieur, se dirigeant vers la pièce réservée à Panthera en temps normal.

Elle était vide, les deux battants de l'immense porte grand ouverts, pendant lamentablement sur leurs gonds à moitié dessoudés du mur.

Il se laissa tomber à genoux devant le gouffre béant, les yeux fixés sur l'intérieur de la vaste chambre maintenant déserte.

Ce qui ne lui laissa pas le temps de réagir assez vite quand un lourd grondement rauque et menaçant s'éleva derrière lui et qu'un poids inhumain s'abattit violemment sur ses épaules, l'enfonçant contre le sol en lui coupant la respiration. Ne pouvant se retourner, plaqué ventre contre terre, le bleuté sentit un souffle brûlant lui frôler l'arrière du crâne tandis qu'un feulement sourd résonnait à ses oreilles. Il ferma les yeux, sentant une boule d'angoisse pure se former dans sa gorge.


TO BE CONTINUED...

...

"- Une ptite review, m'sieurs dames ?"

...

...

Nan, je déconne, on va continuer encore un peu.


Lorsqu'enfin, il se décida à parler, sa voix était bien moins assurée qu'il ne l'aurait voulu.

« - Hey ma belle, tout va bien, ce n'est que moi. C'est fini, tu es en sécurité maintenant. Il ne te fera plus aucun mal, je te le promets. Je suis désolé que tout ça soit arrivé, j'aurais dû faire plus attention. Tu n'aurais pas dû avoir à subir mes erreurs. Ce n'est rien, ça va aller, je te le jure. »

Le silence qui résonna dans son dos à la suite de sa tirade d'apaisement ne fit rien pour le rassurer. Toutefois, l'écrasante masse se retira de ses omoplates, laissant l'air pénétrer de nouveau librement dans sa cage thoracique dans un sifflement. Prenant une profonde inspiration, il pivota lentement sur le flanc, soucieux de l'état de sa compagne d'âme. Et ce qu'il vit lui serra le cœur.

En temps normal, un thérian et son tehila peuvent deviner d'instinct les intentions, les émotions, les pensées même, de leur partenaire. Dès sa naissance, un lien d'âme est déjà suffisamment puissant pour permettre ce phénomène entre deux êtres inexpérimentés. Il leur suffit de se regarder dans les yeux, de croiser leurs regards, une fraction de soupir suffit. En temps normal.

Car, en plongeant dans l'ambre assombri des iris éteint de Panthera, Grimmjow ne lut rien. Strictement rien. Le grand félin, dont la posture crachait littéralement tout son rejet au visage de l'Homme, s'était fermé à son compagnon. Submergée par le choc, l'égarement, la tristesse et la rage, la tehila gronda sauvagement, ses oreilles duveteuses couchées sur la fourrure outremer de son crâne.

Un trop plein d'émotions toutes plus dévastatrices les unes que les autres.

Le choc, celui d'avoir juste entraperçu l'intensité de la relation entre l'homme à la crinière de lune et ses compagnons d'âme et de s'être rendu compte d'à quel point la sienne était différente.

L'égarement, elle ne comprenait plus pourquoi son humain agissait ainsi avec elle et le peu de repères qu'elle avait réussi à établir à l'extérieur s'était déjà envolé sitôt son retour dans leur espace, la perdant encore plus.

La tristesse, si son humain refusait de partager bien plus avec elle, cela voulait-il dire qu'elle avait fait quelque chose de mal ? Ou pire, qu'il ne l'aimait pas ?

La rage, enfin, elle si demandeuse de découvertes, avait seulement voulu aider l'humain pâle et lui l'avait rejetée, la blessant au passage, la privant ainsi d'approfondir totalement sa compréhension de sa relation avec ses tehilas. Elle, si avide d'attention, enfin elle avait eu son compagnon rien que pour elle et lui, il lui disait que c'était une erreur ? Que ce moment qu'elle avait tant désiré, tant attendu, tant appelé de ses vœux, était déjà terminé et que cela ne se reproduirait plus jamais ?

C'était bien trop à endiguer pour sa part rationnelle. Elle se targuait d'être un félin relativement civilisé et, appréciant tout particulièrement l'élégance et la courtoisie, s'appliquait à conserver sa dignité en toutes circonstances. Néanmoins, il ne fallait pas négliger sa nature irrémédiablement animale, et tous les liens du monde ne pouvaient rien y changer. Son essence profonde n'était qu'instincts, la réflexion n'y trouvait pas sa place. Instinct de survie, réflexes de prédateur, notion de territoire, volonté de chasseur, griffes et crocs, traque et mise à mort, sang et os, lutte et dominance, vainqueur et vaincu. C'était le langage qu'elle comprenait le mieux. Toutes ces subtilités humaines, elle les avait intégrées pour plaire à son bleuté. Toute cette retenue, toute cette frustration qu'elle avait accumulé uniquement pour lui. Tous ces efforts n'avaient donc servi à rien ?

Elle poussa une plainte de détresse pure, qui fit tressaillir l'humain qui lui faisait face tandis qu'un voile fauve tombait devant ses yeux

Puis, aussi simplement que cela, elle arrêta de penser.


TO BE CONTINUED (POUR DE VRAI)

Loo : vent brûlant venant du sud-ouest dans le désert du Thar. Ce vent accompagne parfois les tempêtes de sable

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