When memories come back, it hurts

Ch. I


Disclaimer : Seul l'histoire m'appartient. La série et les personnages appartiennent à Thomas Astruc.

Bonne Lecture !


Le tonnerre éclata, résonnant contre les murs en béton de la maison, et la pièce obscure s'illumina, éclairant les deux visages qui se faisait face. Adrien retenait péniblement ses larmes, tandis que Gabriel, lui, abordait un air stricte et neutre.

— Mais Père ! Je vous ai déjà dit que je ne voulais pas faire ça ! Cessez de prendre des décisions concernant mon avenir à ma place, hurla Adrien.

Gabriel prit un air faussement outragé, et tandis que l'orage grondait, pour faire écho à la colère de son fils, il répondit :

— Tu es mon fils ! Je suis le seul capable de décider ce qui est bien ou mal pour toi !

Adrien serra les poings, et retint les larmes. Il était parfaitement capable de décider ce qui était bon ou pas pour son avenir ! Et ce, même sans l'aide de son père ! Se mordant la langue pour s'empêcher de répondre méchamment, il tourna les talons et sortit de la pièce, malgré les quelques faibles semonces de son père.

Une fois dehors de la pièce, il courut le plus rapidement possible, par peur que son père le rattrape. Il ne voulait pas l'affronter à nouveau, non. Il ne voulait pas se mettre à pleurer et passer encore et toujours pour un pleutre et un incapable.

Il claqua la porte de sa propre chambre derrière lui, et il se barricada à double tour, n'hésitant pas à pousser son lourd fauteuil devant la porte, pour se conserver un temps soit peu d'intimité.

Adrien se laissa tomber au sol, et sans vraiment qu'il puisse y faire grand chose, les larmes se mirent à couler toutes seules. Se résignant, il prit sa tête entre ses mains, et s'autorisa à exprimer sa tristesse, à coup de spasmes et de sanglots.

Lorsqu'il fut un peu calmé, Plagg sortit de son veston blanc, et vint doucement voler de sa tête. Mal à l'aise, sans vraiment savoir quoi faire, il attendit simplement qu'Adrien prenne la parole.

Après quelques minutes de silence, parfois entrecoupées par quelques gémissements et reniflements, le mannequin décida de briser le silence.

— Je n'en peut plus de cette vie ... Je vais devenir malade, Plagg ...

— Soit fort, se contenta de murmurer le kwami noir, fuyant son regard, incapable de dire autre chose pour le consoler.

Le blond hocha péniblement la tête et, essuyant les larmes qui commençait à sécher sur ses joues, il se leva, s'appuyant contre le mur le plus proche.

— Plagg, répéta-t-il. Plagg, et si je m'en allais loin d'ici ? Loin de cette maison de fou ?

— Adrien, je ne pense pas que ce soit une bonne idée ...

L'étudiant releva la tête, et plongea son regard émeraude dans celui du petit familier. Son regard brillait d'une détermination qui semblait avoir balayé toute la tristesse qui se trouvait auparavant dans ses yeux. Plagg sut qu'il ne pourrait rien faire pour dissuader son maître. Il poussa un long soupir, regardant avec regret un morceau de camembert posé sur le bureau du mannequin, qui lui tendait désespéramment les bras.

— Plagg, transforme-moi, déclara Adrien, pointant sa bague vers le petit chat.

Le kwami n'eut pas d'autre choix que de se laisser absorber par la bague. Son maître faisait une erreur, une grosse erreur. Mais qui sait, peut-être que la suite serait plus divertissante ?

— — —

Chat Noir leva son regard embué vers la lune ronde et clairvoyante. La pluie avait cessé, et le ciel était dégagé. Lui adressant une prière silencieuse, il se remit en chemin, sans vraiment savoir où il allait. Il était un peu comme un bâton jeté dans une rivière : forcé de suivre les courants, sans pouvoir revenir en arrière, ni même savoir vers où il dérivait.

Il poussa un long soupir, et se gratta la tête. C'était bien beau de vouloir s'enfuir, de s'évader de toute responsabilité. Mais il restait tout de même des questions, des obligations dont il ne pouvait se dérober. Où allait-il dormir ? Comment allait-il se nourrir ? Et comment allait-il faire tout simplement ? Il avait beau être Chat Noir, séduisant et attirant héros de Paris, il restait tout de même un adolescent de 16 ans, avec un regard tout nouveau sur le monde.

Il était un peu perdu, tel un oisillon qui prenait pour la première fois son envol, parmi un ciel rempli de fiers oiseaux affirmés.

Un instant, il songea à faire marche-arrière, retourner chez lui et faire comme si de rien n'était. Après tout, il n'était peut-être pas encore trop tard. Nathalie n'avait sans doute pas encore découvert sa disparition, et Adrien n'aurait sans doute aucun mal à se glisser chez lui, et à reprendre sa petite vie parfaite là où il l'avait laissée tomber.

Il secoua la tête. Non ! Il n'avait pas fait tout ce chemin pour retourner en arrière, comme à couard et venir pleurer dans les pattes de son père. Il n'était pas comme ça, bon sang. Il valait bien mieux que ça !

Et puis, tant mieux si son père s'inquiétait un peu pour Adrien, ça lui apprendrait à toujours vouloir contrôler la vie de son fils.

Serrant les poings, il se remit en marche, le regard dur, le cœur battant à tout rompre.

Soudain, une goutte de pluie lui tomba sur le bout du nez, et il leva la tête pour regarder le firmament étoilé qui se voilait peu à peu de nuages opaques. Avant qu'il ne puisse trouver un lieu pour s'abriter, il était déjà trempé, et glacé.

— Il ne manquait plus que ça, maugréa-t-il.

Tout en marchant rapidement, cherchant distraitement un lieu pour s'abriter, il réfléchissait en même temps.

Est-ce que Nino pouvait l'abriter ? Non, sûrement pas. Adrien ne connaissait pas son adresse, et il ne voulait pas que son meilleur ami découvre son identité secrète. Surtout que son père irait chercher en premier chez Nino, lorsqu'il remarquerait la fugue du jeune mannequin.

Alors, Alya ? Non plus. La jeune fille était certes adorable, mais elle était aussi très bavarde, et si Adrien avait le malheur de lui révéler son secret, elle s'empresserait de le publier sur le Ladyblog, et la double identité du mannequin serait percée à jour devant tout Paris en quelques secondes à peine.

Il secoua la tête. Il ne restait plus qu'une seule personne ...

— — —

« Toc toc toc. »

Marinette rabattit son coussin sur son visage, et se tournant, trouvant une position plus confortable pour se rendormir.

« Toc toc toc »

Le son recommença, et elle poussa un long soupir. Se tournant à nouveau pour observer Tikki qui somnolait à ses côtés, elle chuchota, de sa voix lasse et fatiguée :

— Tikki ... Arrête de toquer, j'essaye de dormir ...

Le kwami ouvrit un œil, avant de le refermer et de se tourner de l'autre côté.

— ... pas moi, murmura le familier en se rendormant.

Inquiète, et désormais parfaitement réveillée, Marinette s'assit dans son lit, et tendit l'oreille.

« Toc toc toc »

Elle bondit sur ses pieds, empoigna la première chose qui lui tomba sous la main, un charmant oreiller rose, et s'approcha à pas de loups de la fenêtre, d'où semblait venir les étranges bruits qui l'avaient réveillées.

Levant le coussin au dessus de sa tête, elle ouvrit la baie vitrée, et se prépara à frapper de toutes ces forces celui qui avait osé la déranger. Lorsqu'une silhouette entra précipitamment dans sa chambre, elle abattit l'oreiller de toutes ses forces sur son visiteur, espérant au moins qu'elle l'avait assommé, tant elle avait mit de force et d'ardeur.

— Aïe ! Mais ça va pas ?! Miaula une voix qu'elle reconnut entre milles.

— Chat Noir ?!

Il retira le coussin et de sa tête, et éclata de rire en voyant son visage passablement énervé. Mais son éclat de rire se stoppa lorsqu'elle lut la tristesse au fond de ses yeux, et qu'elle distinguât des traces de larmes séchées sur ses joues.

— Hé ... Minou, qu'est ce qui ne vas pas ?

Il secoua la tête, et quelques gouttelettes d'eau éclaboussèrent l'asiatique. Reculant légèrement, elle chercha à tâtons un linge dans la commode derrière elle, avant de le lancer au visage du matou.

— Avant tout, sèche toi ! Je ne veux pas que tu trempes mon plancher ...

Elle jeta un coup d'œil à la flaque sous le chat, et poussa un long soupir.

— Même si c'est déjà fait ...

Le visage de Chat Noir s'éclaira un instant, et elle crut voir l'ombre d'un sourire se dessiner sur ses petites lèvres roses. Prenant la serviette, il entreprit de se le passer un peu partout sur le corps, par dessus sa combinaison en latex moulante.

Marinette détourna les yeux du spectacle, les joues en feu.

Une fois qu'il eut fini son petit manège, il essuya le sol, là où il avait dégouliné sur le plancher. Puis, il lança à son tour le chiffon humide dans le visage de la jeune étudiante, qui poussa un cri étouffé.

Amusée, elle fit comme si elle était énervée, et elle lui tourna le dos, croisant ses bras sur sa poitrine. Avec une pointe de sourire, il s'approcha d'elle à pas de loup.

Son souffle dans son cou, son odeur musquée et sa chaleur firent battre le cœur de Marinette plus vite. Elle secoua la tête, troublée. Pourquoi ressentait-elle cela ?

Sûrement la fatigue, se dit-elle.

Cependant, pour couper court à toutes intentions ou idées malsaines, elle se retourna vivement, et , tout en évitant le regard du héros, demanda précipitamment :

— Alors, pourquoi viens-tu me réveiller au milieu de la nuit ?

Le regard de Chat Noir se voila, et il baissa la tête, son visage se tordant d'une grimace affligeante.

— Je, il chercha les mots justes avant de reprendre, ne savait pas vraiment vers qui me tourner ...

Il recula d'un pas, fixant le sol, comme s'il allait lui donner une réponse.

— Tu es la seule personne sur qui je peux compter à présent ...

Son cœur se mit à battre une cadence endiablée.

— Chat ...

— Marinette ... Je voudrais te demander si tu veux bien de moi quelques jours sous ton toit ?

Il releva la tête et planta ses iris émeraudes dans les yeux de son amie. Elle sursauta un instant étonnée de la question. Elle ne s'attendait pas du tout à ça, mais elle n'y voyait – heureusement – pas d'inconvenance. Si Chat Noir venait vivre quelques temps chez elle, cela lui permettrait d'en découvrir un peu plus sur lui, et même de percer à jour la tristesse qu'elle lisait dans ses yeux. Il ne semblait pas vraiment dans son état normal, et elle s'inquiétait vraiment pour lui.

— Je prends pas de place et je ne suis pas contraignant, continua-t-il. Je mettrais la main à la patte, à condition que tu me donnes un toit et de quoi me nourrir !

Marinette eut un léger sourire, et passa une main désinvolte dans ses cheveux lâchés. Elle imaginait sans soucis Chat Noir en train de faire du nettoyage, habillé d'un vulgaire tablier rose.

Sans rien dessous, souffla son esprit. Elle balaya bien vite cette pensée, faisant comme si de rien n'était.

— Et du fromage, continua-t-il.

— Du fromage ? Éclata-t-elle de rire.

— Pour mon kwami, murmura-t-il, presque honteux. Je ne sais pas combien de temps je pourrais tenir dans cette forme, et monsieur ne mange que du fromage.

Marinette se tut, et baissa les yeux à son tour. Elle hocha silencieusement la tête, et fit quelques pas dans l'appartement, espérant que Chat Noir brise le silence qui s'était installé dans la pièce.

— Tu ne me demandes pas ce qu'est un kwami ?

L'asiatique sursauta violemment, et cherchant à toute vitesse dans son esprit une excuse à lui sortir.

— Alya, réussit-elle seulement à articuler après un petit temps.

Elle poussa un long soupir, et fermant les yeux, elle se reprit.

— Alya m'a expliqué ... Ladybug le lui avait dit dans une interview et ... Voilà.

Elle esquissa son regard, de peur qu'il devine la supercherie. Elle ne voulait vraiment pas qu'il découvre son secret, et surtout pas maintenant, alors qu'elle s'apprêtait à cohabiter pendant quelques jours avec lui. Elle n'oserait même plus le regarder en face, s'il venait à le savoir.

— Bien sûr, je n'y avais pas pensé, rigola le Chat, totalement berné par le mensonge de Marinette.

Elle rigola à son tour, avant de se laisser lourdement tomber sur son canapé, près de la fenêtre. Chat Noir s'assit à ses cotés, et au bout de quelques instants, il posa sa tête sur son épaule.

Un long silence s'installa, parfois entrecoupés par l'orage grondant, ou les clapotis de la pluie.

— Je peux rester, alors ? Miaula-t-il doucement.

— Bien sûr, minou. Tu es ici comme chez toi.

— — —

Le réveil sonna, et Marinette émergea comme elle le put du sommeil de plomb dans lequel elle était plongée. Elle écrasa sa main sur son réveil, et se leva à reculons du lit.

— Tikki ... Tu ne pouvais pas éteindre le réveil toi-même ?

Le kwami ouvrit un œil lassé, et eut un sourire mi-amusé, mi-fatigué, avant de replonger dans un léger sommeil. Marinette leva les yeux au ciel, envoyant un coussin dans la figure de son familier.

Elle abandonna Tikki, lui accordant quelques minutes de plus de répit. Marchant comme un zombie jusque dans la salle de bain, elle se coiffa comme à son habitude, passa un coup de maquillage pour la sublimer légèrement, et enfila ses vêtements propres.

Sortant de la salle de bain, elle se rendit compte que plusieurs choses clochaient.

Chat Noir dormait sur son canapé.

Chat Noir l'avait sûrement entendu parler avec Tikki.

Et surtout. Surtout.

Chat Noir était diablement sexy, même endormi.

...

— Marinette ! Hurla Sabine Dupain-Cheng. Tu vas être en retard !

Chat Noir sursauta et se réveilla précipitamment. Regardant avec un air hagard autour de lui, il mit quelques secondes pour se rendre compte d'où il était. Croisant le regard affolé de Marinette, il lui fait un sourire assuré.

— Marinette ? Continua sa mère, montant les escaliers vers sa chambre.

— Cache-toi, la pressa la jeune lycéenne. Ma mère ne doit pas te voir ! Tu n'as qu'à rester sur mon balcon, personne n'y va jamais à part moi.

Elle jeta un coup d'œil alarmé vers la trappe qui menait vers les étages inférieurs. Sa mère devait probablement être à quelques pas de sa chambre.

— Et pour le fromage, attends que mes parents s'occupent de la boulangerie pour te glisser sans la cuisine.

Le matou hocha la tête, et se glissa dans les escaliers menant jusqu'au balcon. Adressant un dernier regard à Marinette, il ferma la trappe derrière lui.

Au moment-même où une porte se fermait, une autre s'ouvrait sur Sabine, furieuse, qui dévisagea sa fille de haut en bas.

— Marinette, à qui tu parlais ?

La styliste baissa le regard, et s'avança vers son lit, cachant la vue à sa mère et mettant Tikki dans son sac. Puis, elle se retourna vers la boulangère, et fit un sourire forcé.

— À mes posters !

Elle se tourna vers un des posters montrant Adrien en train de poser, beau comme à son habitude, et elle dit, prenant un ton théâtrale.

— Comment allez vous aujourd'hui, cher poster d'Adrien.

Sabine poussa un long soupir, et elle tourna le dos à sa fille. S'apprêtant à redescendre, elle tourna tout de même la tête pour ordonner à l'adolescente :

— Fais attention à ne pas être en retard en cours.

— Oui, maman ... souffla la jeune fille, levant les yeux au ciel.

Sabine ferma la rappe, et redescendit doucement. Marinette, quant à elle, jeta un dernier coup d'œil vers la trappe, attrapa son sac à dos rose, et s'élança derrière sa mère, priant du fond du cœur pour ne pas être en retard en cours.

Lorsque que la sonnerie tant redoutée retentit, Marinette entra en trombe dans l'établissement scolaire. Maudissant sa malchance, elle longea le couloir menant vers sa classe, et jeta un petit regard à l'intérieur de celle-ci.

Heureusement pour elle, la professeur ne semblait pas encore arrivée, et la jeune asiatique peut se glisser discrètement dans la classe, et prendre place aux côtés de sa meilleure amie.

Pourtant, il manquait quelque chose. Ou du moins, quelqu'un.

— Psst Alya, murmura discrètement Marinette. Il est où ?

Sa meilleure amie haussa les épaules, lui lançant un regard anxieux.

L'eurasienne sentit son ventre se tordre sous l'inquiétude. Elle avait un mauvais pressentiment, un très mauvais pressentiment. Et son instinct ne se trompait malheureusement jamais.

Le cœur battant, elle ne parvenait pas à se calmer. Elle savait que quelque chose clochait, que quelque chose allait perturber son rythme de vie si bien entretenu.

Le ventre noué, elle baissa le regard, et elle sursauta lorsque la prof entra dans la pièce. Elle lui adressa un regard fébrile.

— Marinette, demanda Alya, est-ce que tout va bien ? Tu es toute pâle ...

Celle-ci ne pouvait détacher son regard de la porte, et ses soupçons furent confirmés quand une certaine personne entra à son tour dans la salle de classe.

Un policier. Un air grave sur le visage. Les mains croisés dans le dos.

Le cœur de Marinette menaçait d'exploser. Elle retient avec peine ses larmes. Elle savait pourquoi il était là, sans vraiment le savoir.

Le policier s'avança, et se raclant la gorge, il finit par dire :

— Je suis ici pour vous annoncer une mauvaise nouvelle.

Il fit une courte pause, qui sembla durer une éternité pour Marinette.

— Votre camarade, Adrien Agreste, a disparu. Si vous avez toute infos concernant un enlèvement ou une fugue, vous êtes prier de les communiquer immédiatement à la police.

Le cœur de Marinette chavira, et les larmes coulèrent d'elle-même.

Son monde s'effondrait. Adrien avait disparu.


Hello ! Comme Mascarade est bientôt fini, j'ai décidé de commencer une nouvelle fiction, avec comme couple principal, le MariChat ! Ce sera une petite fiction, avec seulement trois ou quatre chapitres, et je sais pas encore vraiment ce que ça va donner, mais mon idée de base m'inspirait bien, alors je me suis lancée :3

J'espère que cette ébauche de premier chapitre vous plaira ! A bientôt pour le chapitre 2, ainsi que le chapitre final de Mascarade ! Merci de me lire !