Bonsoir!

Me revoilà (oui j'ai beaucoup d'inspiration en ce moment haha) avec cette nouvelle fic, qui devrait être relativement courte, puisque je pense faire 4 ou 5 chapitres seulement.

J'espère que ça vous plaira, bonne lecture !


Chapitre 1

L'eau était calme, rien ne bougeait. Cela faisait maintenant bien longtemps qu'elle n'avait pas bougée, que personne n'était venu la troubler. Avant, il y avait bien quelqu'un qui venait au bord de l'eau, y cherchant un zeste de paix. Il venait tous les jours, puis avait commencé à mettre plus de distance entre ses passages. Une fois par semaine, puis une fois par mois, une fois par an.

Et finalement, un jour, il avait cessé de se déplacer. Il n'était plus venu admirer l'eau depuis des années désormais. Sans doute parce qu'il avait fini par comprendre que ça ne lui apportait que plus de souffrances, lui rappelant sans cesse tout ce qu'il avait perdu. Il espérait à chaque fois que des vagues viendraient troubler la tranquillité du lac, et lui ramener ce qu'il avait perdu, mais ce n'était jamais arrivé. Alors il avait fini par perdre espoir, et s'était résigné, son roi ne reviendrait pas.

Pourtant, ce jour-là, des bulles commencèrent à se former, puis de nettes vagues, et le corps du roi se hissa à la surface.

Arthur resta quelques minutes allongé dans l'herbe, trempé, reprenant son souffle. Puis il se releva, et regarda autour de lui. La dernière chose dont il se rappelait, c'était le visage de Merlin. Il était mort dans ses bras, il en était persuadé. Merlin avait dû l'amener ici, et voilà qu'il revenait à la vie pour une raison inconnue. N'ayant aucune idée de combien de temps s'était écoulé depuis sa mort, il tenta d'appeler Merlin, au cas où le laps de temps soit vraiment court, et que le sorcier soit encore dans les parages. Seul le vent lui répondit, et il décida de se rendre à Camelot, c'était de toute manière le seul endroit logique où aller.

Il traversa la forêt, tout en se demandant continuellement comment et pourquoi il respirait à nouveau. Le cours de ses pensées s'interrompit lorsqu'il atteignit la lisière du bois, et se retrouva au bord d'une route, qui était recouverte d'une substance grise. Il se baissa pour toucher le sol, et constata que la substance était dure, et ne lui collait pas aux doigts. Comprenant qu'un certain temps avait dû passer, il accéléra le pas pour rejoindre son royaume au plus vite.


Alors qu'il marchait seul depuis plusieurs heures, il entendit soudainement un vrombissement. Sursautant sur le coup, il attrapa son épée, et se retourna pour voir de quoi il s'agissait. Il eut à peine le temps de distinguer une sorte de grosse machine, qui semblait avoir des roues, et qui le dépassa à toute allure, manquant de lui arracher le bras s'il ne s'était pas poussé sur le côté. Une voix lui parvint, et il comprit qu'il y avait quelqu'un à l'intérieur de l'objet.

- Mais qu'est-ce qu'il fout, ce con !

Il resta un moment bouche-bée, et reprit sa route en priant pour ne pas recroiser ce genre de choses. Peut-être était-ce une nouvelle forme de magie. Merlin pourrait sans doute tout lui expliquer lorsqu'il le retrouverait. Il parvint finalement à rejoindre les terres de Camelot sans encombre, et se figea, paralysé par la vue qui s'offrait à lui. Il n'y avait plus de palais, de grandes tours, ou de petites maisons dans lesquelles les villageois avaient l'habitude de vivre. Seules des ruines lui faisaient face. Camelot n'existait plus.

Arthur commença à paniquer vivement, n'ayant aucune idée de ce qu'il était sensé faire. Il était de toute évidence resté mort pendant plusieurs années, n'avait plus de royaume, nulle part où aller, et aucune trace de Merlin, ou de qui que ce soit d'autre.

Il comprit rapidement que rester sur ses anciennes terres n'allaient pas le mener loin, et il décida de reprendre la route par laquelle il était arrivé. Il finirait bien par atterrir quelque part, ou par croiser quelqu'un qui ne soit pas dans une machine roulante.


Alors qu'il marchait depuis des heures, et qu'il commençait à désespérer, l'une des machines s'arrêta près de lui, et une vitre se baissa, laissant apparaître un homme.

- Vous allez bien ?

- Je… Euh…

L'homme le détailla rapidement, et fronça les sourcils.

- Vous venez pour la reconstitution médiévale ? C'est le weekend prochain, vous savez !

L'inconnu désigna son armure, et Arthur remarqua alors qu'il était habillé complètement différemment de lui.

- Vous savez quoi ? Montez, je vais vous déposer en ville, vous pourrez trouver un hôtel et vous changer.

Arthur le regarda avec méfiance, n'ayant aucune confiance dans l'objet métallique, mais il se résigna vite. Après tout, il risquait de marcher encore pendant des heures s'il refusait, alors autant prendre le risque. Il fit le tour de l'objet et comprit qu'il fallait tirer sur une sorte de porte pour entrer, ce qu'il fit avant de s'asseoir sur le siège. Le trajet ne dura pas très longtemps, et une fois arrivé, il ne comprenait toujours pas comment l'objet fonctionnait. Mais cela ne semblait pas être maléfique puisqu'il l'avait amené à bon port. L'homme lui désigna un hôtel, bien qu'Arthur n'était pas sûr de savoir ce que c'était, et repartit.

Arthur s'avança donc vers la porte et entra. Une femme se trouvait derrière un comptoir, et il avança jusqu'à elle.

- Bonjour ! Je peux vous aider ?

- Euh… Oui. Je… Je m'appelle Arthur, je cherche Merlin.

La femme explosa de rire, et Arthur ne comprit pas pourquoi, ce qui l'agaça fortement.

- On ne me l'avait jamais faite celle-là ! Vous avez dû subir pas mal de références. Ou alors vous êtes fan, supposa-t-elle en désignant sa tenue.

Arthur hésita, ne sachant pas ce que le mot « fan » voulait dire, et ne comprenant rien à ce qu'il se passait. Cependant, il comprenait que les codes vestimentaires avaient changés, et que son armure le rendait voyant. Il tenta alors de réutiliser les mots qu'il n'avait pas compris auparavant, espérant que ça n'empirerait pas la situation.

- Reconstitution médiévale ?

- Oh, je vois. Vous vous êtes trompé de weekend, et vous n'avez évidemment pas pris de vêtements de rechange, c'est ça ?

Arthur hocha brièvement la tête en tentant de paraître naturel.

- Des clients oublient tout le temps des fringues, je pense qu'il doit y en avoir à votre taille. Je reviens.

Elle s'éclipsa quelques secondes et revint vers lui en lui tendant des vêtements.

- Vous pouvez vous changer dans la douze, c'est la seule chambre qu'on a de libre.

Arthur récupéra les clés qu'elle lui tendait et bredouilla un merci.

- Et donc, vous cherchez votre Merlin, c'est ça ?

- Oui.

- Je suppose qu'on est tous des Arthur à la recherche de notre Merlin, après tout. J'espère que vous trouverez le votre, c'est triste un Arthur sans son Merlin. C'est quoi son nom ?

Arthur la fixa pendant plusieurs secondes, tentant de déterminer si c'était elle qui racontait n'importe quoi ou lui qui ne comprenait rien. Merlin s'appelait Merlin, comment voulait-elle qu'il s'appelle ? Il ne comprenait pas non plus pourquoi tout le monde chercherait un Merlin, mais il préféra ne rien dire, ne sachant pas dans quel genre de monde il se retrouvait.

- Vous avez une photo, au moins ? Sinon personne ne pourra vous dire s'ils le connaissent !

- Une photo ?

- Oui.

Arthur eut envie de demander ce que c'était qu'une photo, mais ça semblait être un terme naturel pour les gens de cette époque, et il n'avait pas particulièrement envie de passer pour un fou.

- Non… Je n'ai pas de…photo.

- Ah. Dans ce cas vous pourriez peut-être le dessiner, si vous savez dessiner.

Arthur se sentit quasiment soulagé en entendant enfin une phrase qu'il comprenait entièrement. Il en déduit qu'une photo devait être une sorte de dessin, quelque chose qui représenterait Merlin et qu'il pourrait donc montrer aux gens pour savoir s'ils savent où il est.

Arthur acquiesça et parvint sans trop de difficultés à rejoindre la chambre douze pour mettre les vêtements que la femme lui avait donnés. Il ouvrit la porte et détailla rapidement l'intérieur. Il y avait un lit, une fenêtre, et tout un tas d'objets inconnus. Il décida de ne pas s'en formaliser, et de ne rester que le temps nécessaire pour se changer. Merlin lui expliquerait à quoi toutes ces choses servaient lorsqu'il le verrait. Il s'assit sur le lit, mais appuya malencontreusement sur la télécommande posée là, qui alluma instantanément la télé. Arthur se tourna en sursaut vers la chose qui s'était mise à produire du bruit, et fixa longuement l'écran. Il ne comprenait décidément rien aux objets de cette époque. L'écran diffusait des images, et du son en provenait, comme s'il s'agissait d'une sorte de fenêtre sur… Dieu sait quoi. Il finit par comprendre qu'il avait mis l'objet en marche à cause du boitier rectangulaire, et tenta d'appuyer sur les boutons en espérant l'éteindre. Mais, après avoir augmenté le son, changé les images, et avoir fait apparaître divers messages tels que « plus de chaînes en VOD », n'ayant aucune idée de ce que ça voulait dire, il se mit à paniquer et balança la télécommande sur le lit en se jurant de ne plus jamais y toucher.

Il finit par réussir à enfiler les nouveaux vêtements sans provoquer d'autres catastrophes, et soupira en voyant qu'il n'était pas à l'aise dedans. Il était habitué à porter des habits amples, et il se retrouvait avec des vêtements serrés, et des matières étranges. Mais il valait sans doute mieux ça que de continuer à se faire dévisager par tous ceux qu'il croisait. Au moins, il se fondrait dans la masse.

Tout en tentant de s'habituer à tout ça, il décida d'écouter le conseil de la femme qui l'avait accueilli, et de réaliser un portrait de Merlin pour avoir plus de chances de le trouver. Par chance, il savait dessiner, et des feuilles étaient posées sur le bureau. Ce n'était pas le même genre de feuilles que celles qu'il avait à Camelot, mais peu importe. Il chercha une plume, mais n'en trouva pas, et soupira avant de remarquer un crayon posé un peu plus loin. Il observa l'objet, et tenta de faire un trait avec le bout pointu, et fut soulagé en voyant qu'un trait gris se dessinait sur sa feuille. Il s'auto félicita d'avoir mémorisé le visage de Merlin juste avant de mourir, puisqu'il n'eut pas trop de mal à le reproduire.


Lorsqu'il eut fini, il redescendit les escaliers pour rejoindre le hall d'entrée.

- Ah ben voilà, c'est déjà beaucoup mieux !

Il sourit à la femme, et lui tendit le papier.

- C'est lui votre Merlin ?

- Oui, vous l'avez déjà vu ?

- Jamais, non.

Arthur soupira, déçu. Il aurait pensé que Merlin le trouverait, à vrai dire. Merlin était toujours celui qui le trouvait, et il avait l'impression d'être perdu sans lui.

- Ca fait longtemps que vous ne l'avez pas vu ?

- Oui, on dirait… J'aurais pensé qu'il serait là quand je reviendrais, mais il ne l'était pas. Je ne sais pas où il est.

- Eh bien, si vous êtes parti longtemps, il en a peut-être eu marre de vous attendre.

- Quoi ?

- Vous savez, si vous laissez les gens trop longtemps sans nouvelles, ils finissent par perdre espoir. Peut-être que votre copain en a eu marre de vous attendre, et qu'il s'est trouvé un autre Arthur.

- Non ! Il ne m'a pas oublié !

- Si vous le dites. Je dis ça pour vous moi, je vous conseille simplement de ne pas vous faire trop d'espoirs. Vous avez essayé de l'appeler ?

- Je ne crois pas qu'il m'entendrait…

- Avec un téléphone….

Arthur vacilla légèrement. Encore un mot qu'il ne comprenait pas.

- Vous n'avez pas son numéro, n'est-ce pas ?

- Non…

- Bon, eh bien je vous souhaite bonne chance en tout cas. J'espère que vous retrouverez votre Merlin, peu importe son vrai nom.

Arthur tiqua à cette nouvelle remarque sur le nom de Merlin, puis sourit brièvement et quitta l'hôtel. Il ne savait pas où il allait, mais il avait besoin de trouver Merlin. Maintenant. Il décida donc de montrer son portrait aux gens qu'il croisait, mais personne n'était capable de lui dire quoi que ce soit. Commençant fortement à désespérer, noyé au milieu de termes incompréhensibles, d'objets tous plus bruyants et étranges les uns que les autres, et surtout seul, il finit par se laisser tomber sur un banc.

- Eh ! Vous êtes perdu ?

Arthur leva les yeux pour découvrir une jeune femme qui lui souriait.

- Oui… Non, je… Je cherche…cet homme.

Il préféra ne pas citer le nom de Merlin, n'ayant pas envie de retomber dans les discussions étranges sur son nom, et lui montra le papier.

La jeune femme soupira, visiblement déçue.

- Oh, vous êtes gay. Super.

Elle s'éloigna sans prendre la peine de lui dire si elle connaissait Merlin, et Arthur la regarda s'éloigner, perplexe. Il ne se trouvait pas vraiment joyeux, et quand bien même ne voyait pas en quoi cela pourrait être un problème, et en déduit donc que le terme avait du changer de signification, même s'il ne voyait pas ce que ça pouvait bien vouloir dire désormais.


Lorsque la nuit commença à tomber, il n'avait toujours rien, et il décida de retourner à l'hôtel en espérant pouvoir y passer la nuit. Il avait souvent dormi dehors, mais dans l'herbe, et il ne tenait pas à se faire rouler dessus par l'une des « voitures », s'il avait bien associé le terme qu'il avait entendu au bon objet.

La femme à l'accueil sourit en le voyant revenir.

- J'étais sûre que vous reviendriez. Je vous ai gardé la chambre au cas où, déclara-t-elle en tendant les clés.

- Merci… Mais je… Je n'ai pas d'argent.

- Oh… Laissez-moi deviner, vous étiez parti à l'étranger et vous avez tout perdu, donc vous êtes revenu et vous essayez de retrouver votre mec en espérant qu'il pourra vous aider ?

- Euh… Quelque chose comme ça, j'imagine.

- Vous devriez chercher un job au lieu de chercher votre Merlin, de l'argent vous sera plus utile.

- Je… Je ne sais rien faire.

- Bon, vous savez quoi ? Vous me faites de la peine. Voilà ce que je vous propose : je vous donne la chambre, et en échange vous m'aidez à faire le service la journée, ce qui vous laisse le soir pour chercher votre copain.

Même s'il n'avait pas tout compris, et notamment pourquoi elle appelait Merlin « son copain » ou « son mec », ne connaissant même pas le deuxième terme, mais il supposait qu'elle parlait de lui de la sorte parce qu'elle croyait que Merlin n'était pas son nom, il comprenait qu'elle lui donnait un travail. Il n'avait jamais travaillé de sa vie, et savait d'ors et déjà qu'il allait avoir beaucoup de mal à comprendre et à réaliser les tâches qui lui seraient confiées, mais il avait besoin de dormir quelque part, et il accepta donc en souriant.

- Parfait, je vous donne les clés ! Faites attention, vous aviez laissé la télé allumée tout à l'heure.

Arthur hocha la tête, devinant que la télé était l'écran qui affichait des images. Il rejoint la chambre, et prit soin de poser le boitier qui commandait la télé loin de lui, pour être sûr de ne jamais la mettre en marche. Il fit ensuite un tour complet de la pièce, et il connaissait la plupart des objets. Seulement, la nuit tombait de plus en plus, et il ne voyait quasiment plus rien. N'ayant pas vu de torche, il se demanda comment les gens s'éclairaient. Il tenta alors de toucher un peu à tout en espérant déclencher quelque chose qui lui apporterait de la lumière, et finit par appuyer sur l'interrupteur en reculant. La lumière s'alluma, et il se retourna pour voir ce qu'il avait fait. Il appuya sur le bouton, et il faisait noir à nouveau. Il fixa longuement le bouton, appuyant plusieurs fois dessus, se demandant comment il pouvait contrôler la lumière. Encore quelque chose qu'il devrait demander à Merlin, à supposer qu'il parvienne à le trouver.

Il poussa la seule porte de la chambre en dehors de celle par laquelle il était entré, et arriva dans la petite salle de bains. Il entra dans la douche en tentant de comprendre ce que c'était et comment ça marchait. Il poussa le robinet, et se retrouva instantanément trempé. Il le referma immédiatement, ayant compris que les gens se lavaient certainement dans cet endroit étrange et qui semblait compliqué à utiliser.


Le lendemain matin, après avoir réussi à se lever et à s'habiller sans trop de problèmes, il descendit pour travailler. Il appréhendait ce moment, n'ayant d'une part jamais travaillé, et étant de l'autre sûr qu'il allait devoir utiliser des objets inconnus. La femme –qui s'appelait donc Gisèle –lui demanda de répondre au téléphone pour prendre les réservations, et il eut l'impression qu'elle lui parlait dans une autre langue. Il suivit son regard et comprit que le téléphone se trouvait à sa droite.

Après avoir sursauté en l'entendant sonner pour la première, avoir paniqué, et avoir finalement réussi à décrocher avant de s'interroger sur quelle sorte de magie lui permettait d'entendre des gens qui n'étaient pas là, il parvint à prendre une réservation, comprenant enfin ce qu'il était sensé faire. Alors que le téléphone ne sonnait plus depuis un moment, Arthur se laissa aller à penser. Merlin lui manquait. Il espérait qu'il serait capable de vite le retrouver. A vrai dire, il espérait surtout qu'il était encore en vie. Il s'était visiblement passé un très long moment, et puisque Camelot avait disparu, il en déduisait que tous ceux qu'il connaissait, Gaius, Gwen, Gwaine et les autres chevaliers… Tous étaient probablement morts depuis longtemps. Pourtant, il ne pouvait pas s'empêcher d'être sûr que Merlin était toujours là, quelque part. Il en était persuadé, bien qu'il ne pouvait pas s'expliquer pourquoi.

Après avoir finalement fini sa journée, qui lui avait semblé interminable, il quitta l'hôtel pour retenter sa chance avec les passants. Il finit par entrer dans un bar, et demander aux gens s'ils avaient vu Merlin, jusqu'à ce que le patron du bar ne l'interpelle.

- Qu'est-ce que vous faites ?

- Euh… Je cherche quelqu'un, je… Ne pensais pas que ça dérangerait.

- Vous cherchez qui ?

- Merlin.

- Merlin ? Vous recherchez vraiment quelqu'un qui s'appelle Merlin ?

- Oui, pourquoi ?

- Rien, c'est juste que c'est loin d'être courant comme nom. Pas facile à porter. M'enfin, tant que vous, vous ne vous appelez pas Arthur !

L'homme se mit à rire de sa propre blague, et Arthur le regarda en fronçant les sourcils.

- Enfin, Merlin et Arthur ! Ne me dites pas que vous ne connaissez pas les légendes Arthuriennes, on est en Grande-Bretagne bordel !

Arthur eut la vague impression d'être pris pour un abruti, et décida d'y remédier.

- Non, non, je connais. Je n'avais juste pas…

- Mmh, je vois. Et donc, vous le trouvez votre Merlin ?

- Non, soupira Arthur. Personne ne l'a vu. Je commence à me demander s'il est encore en vie…

- Oh, c'est moche. Vous avez une photo, on ne sait jamais ?

Arthur lui tendit le papier, n'ayant que très peu d'espoir.

- C'est un dessin ? C'est pas courant non plus, ça. Mais bon, faites voir… Au moins, je peux vous dire qu'il n'est pas mort.

- Vous le connaissez ?

- Pas vraiment, je ne savais même pas qu'il s'appelait Merlin, et croyez-moi je m'en serai souvenu. Je l'ai rencontré il y a quoi, un an ? J'étais dans une mauvaise passe à l'époque, à la rue je veux dire, et le gars m'a aidé, il m'a offert les clés de ce bar. J'ai cru que c'était une mauvaise blague, ou un plan pourri, mais j'ai tenté le coup, et le banquier m'a appris que l'endroit avait déjà été voté pour accueillir un bar, et qu'il avait reçu un appel de l'acheteur disant qu'il me laissait ses parts –la totalité des parts, donc. Si je vis encore aujourd'hui, c'est grâce à ce mec. Si vous le retrouvez, dites lui merci de ma part.

Arthur eut un sursaut de motivation, et se jeta à moitié sur l'homme.

- Où ? Où est-ce que l'avez vu ?

- Je ne sais pas trop, à quelques rues d'ici, mais j'imagine qu'il doit encore être dans le coin, cependant je ne peux pas vous dire où, c'était il y a un peu plus d'un an.

- Je vois. Merci beaucoup !

- Vous devriez essayer tout ce qui est œuvre de charité, ça m'a l'air d'être le genre de type à aimer aider les autres.

Arthur hocha la tête et sortit du bar, reprenant enfin espoir. Merlin, son Merlin, était bien vivant et probablement près d'ici. Il ne savait pas ce qu'était une œuvre de charité, mais il connaissait le mot charité, et en déduit qu'il devait s'agir d'endroits où l'on aidait les pauvres. Seulement il ne savait pas où en trouver. Il demanda alors aux gens dans la rue, qui lui indiquèrent un « restaurant » pour les nécessiteux un peu plus loin.


Arthur s'y rendit aussi vite qu'il pouvait, et poussa les portes en priant pour que Merlin y soit. Il fut cependant vite coupé dans son élan lorsque tout le monde se tourna vers lui, le fixant avec dédain. Il supposa qu'il ne ressemblait pas à un pauvre, et que ceux vraiment dans le besoin avaient l'impression qu'il venait leur voler leur place. Il s'apprêtait à expliquer qu'il était là pour trouver quelqu'un lorsqu'il le vit sortir de d'une pièce qu'il devina être la cuisine.

Merlin était là. Arthur afficha un large sourire, et Merlin se figea en le voyant. Il le fixa sans bouger pendant plusieurs minutes, comme s'il voyait un fantôme. Finalement, Arthur ne tenait plus, et s'avança à grands pas vers lui, avec la seule envie de le serrer dans ses bras. Lorsque Merlin comprit qu'Arthur venait vers lui, il sembla reprendre ses esprits et repartit d'où il venait aussi vite que possible. Arthur fronça les sourcils, et pressa le pas pour le rattraper.

- Merlin ? Merlin !

Merlin ne répondit pas, et fuyait toujours plus loin. Arthur tenta de le suivre, mais fut bloqué par les gens qui sortaient des cuisines.

- Oh, mais poussez-vous !

Il les poussa et parvint à traverser les lieux jusqu'à pousser une porte qui le mena dehors. Il fouilla toute la rue du regard, mais Merlin avait disparu. Il hurla son nom, sans réponse. Il se laissa alors tomber sur les marches de l'arrière du restaurant, dépité. Merlin le fuyait. Il ne comprenait pas pourquoi. Il aurait du être heureux de le voir, tout comme lui l'était.

Il se demanda brièvement si sa fuite pouvait avoir un lien avec le fait qu'il lui ait avoué être un sorcier, mais Arthur était pourtant sûr de lui avoir fait clairement comprendre qu'il l'acceptait tel qu'il était avant de mourir. Il se prit la tête entre les mains, complètement perdu. Il avait besoin de Merlin. Il ne pourrait jamais survivre dans ce monde sans lui, ni découvrir pourquoi il était revenu à la vie. Il se jura alors de le retrouver et de le forcer à lui parler. Il ne pouvait de toute manière s'agir que d'un malentendu, Merlin ne pouvait pas réellement être passé à autre chose et vouloir garder Arthur hors de sa vie, comme l'avait suggéré Gisèle. Du moins, il l'espérait de tout son coeur.