L'homme et la bête
Bienvenue en Enfer !
Vous pouvez déposer votre âme sur cette table, mise à votre disposition dans ce but-ci. Hélas, la Moralité et la Décence n'ont pas pu se joindre à nous dans cette fiction *entend des sons bâillonnés depuis la cave* (^w^).
A la base, cette fiction devait être un truc mignon, voire un peu osé et provocateur, sauf que ça a encore dérapé XD
Je vous jure ! D'habitude, mes chapitres premiers sont les seuls qui suivent ma frise chronologique ! Les seuls ! Et pour une fois, même ça, ça a foiré ! Je suis au bout de ma vie !
Alors, cette fiction était supposée être postée après que j'en ai fini avec « Deux Cœurs brisés » mais j'ai eu comme un doute en repensant à cette nouvelle fic… Du coup, je préfère poster en avance, avoir des retours pour savoir si je la continue ou pas (sinon, j'ai un autre projet, supposé voir le jour plus tard) qui prendra sa place. Quoique cet autre projet est pas plus moral, en fait…
Bon, bref ! Cette fic n'est pas ma priorité (faut d'abord que je finisse l'autre), mais ça me foutra un peu de pression pour écrire de savoir que vous attendez peut-être la suite XD (la meuf qui se faisait du mal gratos).
Place à la présentation de cette nouveauté !
Il s'agit d'un UA (enfin !) dans le monde du travail ! Ouaip… U.U Dans une entreprise. Ok, ça a pas l'air fifou dit comme ça, mais y a un scénario, je vous le juuure ! Q.Q Même si c'est encore du pseudo drama à la pisse où vous allez vous demander ce que j'ai consommé avant d'écrire…
Et donc… Pour ne pas trop faire dans l'originalité :
Rated M ! Oh yeah !
Fruk ! (Enfin !)
Et d'autres couples mais je vais arrêter de spoiler comme une crétine ! ^^''
Alors, une chose qui n'était pas prévue à la base : j'ai l'impression qu'il y a un peu de mystique qui se balade dans ce chapitre d'intro… C'était pas DU TOUT prévu… Donc on va dire que c'est un délire stylistique (me faites pas chier !).
Alors, sur ce, je vous souhaite une bonne lecture !
Chapitre I :
Francis éclaira le paysage de son sourire. La journée était belle, l'air doux et le soleil radieux. Il aimait voir un paysage si harmonieux et serein. Pour peu, il se serait cru en vacances. Hélas pour lui, il allait falloir remettre ce désir à plus tard, une entreprise fonctionnant à plein régime comptait encore sur lui pour au moins les deux trimestres prochains. Après cette difficile période, il pourrait commencer à poser ses RTT et à prendre un peu de repos (bien mérité, somme toute !)
Le métro le recracha dans le quartier d'affaires de La Défense, où une masse de salariés évoluaient vers leur bureau, s'ils ne buvaient un petit café entre amis. Un lundi tranquille se tramait, un bon début de semaine intense mais productif – tout ce qu'il aimait. En bon imbécile heureux qui se respecte, Francis avait une grande satisfaction à ne serait-ce que se rendre utile dans son entreprise. Il était donc de cette catégorie de personnes qui allaient au travail avec plaisir et passion.
Après cinq bonnes minutes de marche tranquille, une immense tour se dressait face à lui, miroitante de ses fenêtres de verre allant du sol au plafond. Deux grandes portes vitrées s'écartèrent sur son passage, le laissant entrer dans sa boîte.
Au standard, deux secrétaires se levèrent, un homme et une femme, qui lui sourirent avec plus ou moins d'arrière-pensée. Il s'arrêta un instant prendre de leur nouvel, le cœur toujours ouvert à la discussion, puis les salua pour rejoindre son étage, le trente-huitième. Du grand ascenseur, il voyait un paysage urbain s'agrandir à mesure qu'il prenait de la hauteur et que l'horizon s'éloignait. Avec ce chaleureux levé de soleil, il se sentait léger, car il s'élevait vers le ciel avec délice, respirant la joie de vivre. Il aimait la vie, ses écarts, ses limites, ses jeux et ses paradoxes. Tout dans ce monde l'intéressait, il avait le cœur ouvert au moindre détail, faisant de lui une des personnes les plus aimée dans son milieu. Un philanthrope comme on n'en connaissait pas.
Il quitta l'ascenseur en sifflotant, sacoche de travail à l'épaule, et s'autorisa un highfive avec un ami de la comptabilité au téléphone, qui lui fit un clin d'œil complice. Une chaise à roulette fonça sur lui, portant une jeune femme assise dessus en tailleur, qu'il embrassa sur les deux joues avant de la laisser repartir en sens inverse.
En tant que cadre supérieur, il avait droit à son propre bureau, laissant ses camarades dans l'openspace juste à côté. Sa clé roula dans la serrure et il entra fièrement dans son petit monde à lui. Par habitude, il laissa la porte ouverte – tant qu'il ne recevait personne – et déposa sa sacoche sur son bureau parfaitement ordonné.
Il alluma son ordinateur et repartit aussi sec – le temps qu'il s'allume – se chercher un café à la machine du coin.
« Francis ! interpella une voix qu'il ne connaissait que trop.
_ Ah, Antonio, comment vas-tu ?
_ J'irais mieux quand on n'en aura fini avec cette période de boulot intense… Mais puisqu'il faut clore tous les dossiers de management avant la fin du moins prochain, j'ai pas trop le choix. De toute façon, j'ai demandé à ce qu'on recrute un stagiaire en CDD pour nous aider à finir en temps et en heure. J'espère que ma demande sera acceptée.
_ J'essayerais d'en parler à Kirkland, si je le vois
_ Tu es le meilleur.
_ Je sais, je sais !
_ Ah non ! Ne commence pas à imiter Gil ! Il m'a encore fichu la honte hier !
_ Allez raconte, je sais que tu en meurs d'envie.
_ Alors, tout à commencer à la cafétéria ! entama immédiatement l'hispanique. On déjeuner tranquillement quand deux superbes créatures des Ressources Humaines sont arrivées ! A partir de là, Gil a… »
Antonio étant parti dans son monde, Francis consentit à le laisser finir, même s'il n'allait pas trop pouvoir se permettre de trop s'éterniser. Mais ça lui faisait tellement plaisir de bavarder avec son frère de cœur qu'il ne put pas l'interrompre. Puis, entendre les exploits narcissiques de leur meilleur ami valait son pesant d'or. Il fallait vraiment qu'ils se refassent une soirée au bar, tous les trois, après le boulot. Peut-être quand ils passeront dans un cycle de travail plus vivable.
A contrecœur, ils résolurent à se séparer, mais ce ne fut que pour se donner rendez-vous à la cafétéria !
Francis regagna son bureau et commença à éplucher ses mails. De nouvelles consignes venaient d'arriver, le forçant à retravailler son projet marketing du début. Si près du but, c'était dommage. Mais les consignes étaient cohérentes et amélioreraient certainement le projet. Il se mit donc à la tâche pendant deux bonnes heures avant de se faire interrompre par sa ligne téléphonique.
« Francis Bonnefoy, j'écoute ?
_ C'est Elizaveta des Ressources Humaines à l'appareil. Juste pour vous dire qu'un stagiaire a déposé le dossier de vente à mon bureau, ce matin. Comme je sais qu'il vous intéresse, vous pouvez venir le consulter quand vous voulez.
_ Super, j'arrive tout de suite pour y jeter un œil.
_ Pas de problème ».
Il raccrocha et se leva de son bureau. A peine sortit de la pièce, il percuta une jolie petite tête blonde auquel il n'avait pas fait attention.
_ Oh, désolé Matthieu !
_ Ce n'est pas grave, Francis. Je ne faisais pas attention à où je mettais les pieds. Tu vas bien ?
_ Très bien, merci ! Et toi ? Tu as réglé ton problème de chauffage ?
_ J'ai appelé des techniciens, ils régleront ça dans le courant de la semaine.
_ Tant mieux, alors. Tu m'excuseras, je dois te laisser.
_ Aucun problème, on discutera plus tard.
_ Avec joie. A tout à l'heure, mon garçon ».
Tellement de fraicheur dans cette entreprise ! Francis était infiniment chanceux d'être devenu ami avec absolument tout le monde – sauf quelques cas isolés, mais bref ! Il descendit d'un étage et arriva aux Archives. Au bout d'un couloir, une jeune femme aux longs cheveux bruns lui fit signe – la belle Lizzy.
« Bonjour, Bonnefoy. Je vous ai fait une photocopie du dossier pour que vous y ayez accès.
_ Je croyais que les duplicatas de nos documents archivés étaient proscrits~ ! Madame jouerait-elle dans l'illégalité ?
_ Oh ça va ! Je vous fais confiance pour le détruire à la broyeuse quand vous n'en aurez plus besoin !
_ Je suis émue par tant de foi envers ma modeste personne.
_ Eh bien, allez vous émouvoir à votre bureau !
_ J'y cours, j'y vole, madame ! »
Il mima une sortie de danseuse étoile, sautillant telle une gazelle dans un pré, ce qui fit rire les autres employés autour d'eux. Francis était toujours la joie de vivre incarnée et savait redonner le sourire à tout le monde. Un véritable antidépresseur sur pattes. Puis comme il aimait profondément ses pairs, il ne voulait laisser personne de triste autour de lui. Il se savait un peu idéaliste, mais pour l'instant, ça lui avait plutôt bien réussi.
Il retourna travailler, un peu aidé par un collègue, spécialiste en marketing. Francis dû passer quelques coups de fil à des collègues Américains pour leur demander quelques chiffres auquel il n'avait pas accès. Ça lui donnait l'occasion d'exercer son anglais. Francis avait fait des études de communications – parce qu'il n'était réellement bon qu'à ça, et avait vécu des études très difficiles en langues étrangères et en économie. En côtoyant son frère de cœur, Antonio, il avait appris l'espagnol. Au collège et au lycée, il avait appris l'allemand, et il y a peu, il s'était attaché à la langue italienne. Du coup, Francis allait pour devenir un bon polyglotte. Et l'anglais, il se dépatouillait honorablement à force de pratiquer avec des collègues étrangers.
Puis, surtout, il était fier de son petit accent léger qui lui attirait les faveurs de certaines collègues. La dernières fois, une cliente ukrainienne était venue à leur bureau pour vérifier l'avancée de son projet, et avait été charmée par ce bellâtre particulièrement sociable. Lui s'amusait à draguer toutes les personnes qui lui plaisaient, plus pour jouer qu'autre chose. Mais il n'avait de vraie relation avec personne. En vrai, il se contentait d'un clin d'œil à la dérobé, d'un petit sous-entendu pour animer la conversation, mais pas de réel contact physique. Il était joueur mais les relations de bureaux lui laissaient un sentiment mitigé. Il avait peur que cela finisse par lui porter préjudice. Surtout qu'il contrôlait sa vie au millimètre près. Rien ne lui échappait.
A nouveau, il mit son travail en pause quand son ventre se mit à gargouiller. 12h30. Il se leva et rejoignit Antonio à la cafétéria. L'endroit étant un peu bondé, ils se débarrassèrent de leur plateau et partirent manger dehors, le sandwich sous le bras.
« Gilbert ne nous rejoint pas ? demanda Francis avec scepticisme.
_ Vu son poste, il est parfois obligé de manger dans son bureau pour ne pas perdre de temps. Je ne comprends toujours pas pourquoi le PDG a trouvé intelligent de foutre Gil à un rang si élevé de la boite. Il est pourtant plus fait pour bosser en équipe que seul.
_ Va savoir.
_ Kirkland, lui, il est fait pour être seul, donc sa place lui va… Mais Gil, mais c'est incompréhensible.
_ On passera le voir à la volée, au pire. Genre, une visite surprise.
_ Oh ! Avec des serpentins ?! s'émerveilla l'Espagnol déjà prêt à faire des conneries pour le simple plaisir d'être idiot.
_ Bonne idée ! J'ai hâte que Bradinsky nous licencie !
_ Pfff ! T'es bête !
_ Et toi, t'es suicidaire ! »
Mais la comparaison était intéressante.
Gilbert était effectivement un joyeux larron, fait pour communiquer et échanger. Il riait de bon cœur, avait le sens du contact et n'hésitait pas à aider (pour le plaisir de montrer à quel point il était génial). L'avoir foutu comme sous-directeur direct du PDG, le cloîtrant dans un bureau terne, c'était une sérieuse erreur stratégique. Après, le choix n'était pas anodin. Gil était efficace au boulot. Il méritait un poste haut placé. Après, il aurait sans doute préféré quelque chose de plus physique comme job. Gil aimait bouger d'un endroit à un autre, faire le lien et récolter des infos.
Et à l'inverse, nous avons Arthur Kirkland.
Dans le genre « sous-directeur », il était le bon petit cliché. Vraiment.
Deuxième personne la plus importante de l'entreprise, Kirkland avait l'âme d'un vrai patron. Il avait un self-control phénoménal et bossait comme un dingue tous les jours. Seul. Au fond d'un couloir où personne n'aimait vraiment aller, dans un bureau isolé, ce Britannique d'à peine 24 ans dominait le secteur économique de la boîte avec une poigne de fer. Francis le trouvait impressionnant. Avec deux ans de moins, Kirkland était un grade au-dessus de lui, sûrement entré par piston, chose commune dans le milieu, bien qu'il ait maintes fois prouvé qu'il méritait ce poste. C'était un autre type de parcours que celui de Francis, qui avait grimpé les échelons – certes rapidement – mais vraiment depuis le bas de l'échelle. Mais si Kirkland s'était arrangé pour être recommandé, lui n'était pas tout blanc non plus.
Francis se savait beau et agréable et il ne se cachait pas d'avoir utilisé sa gueule d'ange pour grimper les échelons. Juste en se montrant particulièrement agréable avec certaines personnes haut placées, en plus de bosser sérieusement.
Mais pour en revenir à Kirkland, c'était sûrement un jeune prodige. Il était solitaire mais bossait durement et bien. Il avait une bonne gueule typique d'anglais, avec des sourcils épais, mais ses traits étaient fins, agréables au regard. Un gentleman qui se voulait viril mais qui gardait l'androgynéité de l'enfance, avec des yeux d'une splendeur divine – Francis fantasmait sur les yeux verts depuis quelques années, même si pour lui, tout est bon à prendre en matière d'esthétisme. Kirkland était encore très jeune et il avait pourtant déjà l'étoffe d'un homme accompli. Il avait le poste le plus haut derrière le PDG, il avait l'air marié et s'habillait de façon chic avec des costumes sur mesure italiens.
Et pourtant, tous les deux ne communiquaient pas beaucoup. Malgré cela, Francis songeait à se rapprocher de lui. Il était déjà le meilleur ami de Gilbert, l'un des sous-directeurs, alors se mettre Kirkland dans la poche lui serait bénéfique au cas où le PDG déciderait de créer un nouvel emploi. Si Gil et Kirkland le recommandaient tous deux, il gagnait tout. Cependant, il ne savait pas comment le prendre pour s'en faire un ami, justement parce que leurs caractères étaient opposés. Un joyeux philanthrope idéaliste et parfois naïf d'un côté, puis un grand loup solitaire à l'allure égoïste de l'autre.
Comment pourraient-ils s'entendre ? Qu'auraient-ils à se dire ?
L'affaire semblait perdue d'avance. Ils étaient aux antipodes l'un de l'autre, aucun lien ne les réunirait jamais.
En apparence.
Du moins, c'était ce que Francis avait cru, sous-estimant ses propres faiblesses.
La journée se poursuivit donc dans une ambiance studieuse. Francis avait eu la prétention de vouloir clore ce dossier avant la fin de la journée, pour se libérer un peu de temps le lendemain, où il pourrait venir en aide à ses collègues. Et il était bien parti pour. Si personne ne le dérangeait jusqu'à 19h, il finirait sans problème.
Dans les faits, tout se passa mieux qu'il ne l'avait pensé, car à part deux ou trois coups de fil et une visite d'Antonio, il avait passé une après-midi tranquille, bien que s'étant surestimé car ayant achevé son dossier à 20h30. Rester le dernier au travail ne le dérangeait pas, c'était pour la bonne cause.
Ce fut donc le cœur en paix qu'il rangea ses affaires et éteignit son ordinateur.
Les couloirs étaient sombres, appuyés par la noirceur qui perçait par les fenêtres immenses et vitrées de haut en bas. Seul son bureau était resté allumé, et il se fit la réflexion que c'était l'ambiance parfaite pour un meurtre.
La lune offrait une clarté divine, le motivant à faire perdurer cette pénombre. Il venait de se découvrir une passion pour son bureau de nuit… La nuit, il se savait l'aimer. Mais un lieu comme son travail, qu'il connaissait par cœur… comment aurait-il pu imaginer qu'il serait si mystique avec cette luminosité qu'il adorait tant ?
Mais comprenons-le ! Le couloir de son bureau était composé sur toute une surface de vitre donnant sur le ciel. La lune se reflétait pleinement sur les murs, les objets, les courbes, et même sur lui. Aucun nuage ne venait empêcher la lune de caresser sa peau, aucun bruit ne venait percer le silence mystique qui régnait en maître.
Dopé par l'ambiance, il sentait presque ses pulsions naturistes – héritées de son grand-père – se réveiller. Le vieil homme lui avait appris à aimer la simplicité, alors Francis l'avait pris au mot. Mais son reste de moral lui disait que, malgré l'ivresse que produisait la lune sur lui, danser nu dans son bureau n'était pas un projet particulièrement épanouissant. Il n'avait jamais compris pourquoi cet astre de l'obscurité avait autant d'influence sur lui. Le mouvement de la lune influait les marées, certes, mais pourquoi lui aussi ?
Il se traita de fou et poursuivit son chemin dans les couloirs, jurant d'aller consulter un psychiatre, dès fois qu'il couvrirait un traumatisme d'enfance faisant de lui un psychopathe…
Il appela l'ascenseur et attendit qu'il ne monte la bonne trentaine d'étages qui le séparait du rez-de-chaussée.
Cependant, son attention fut portée par un bruit de chaise à roulette au loin, au fond du couloir et sa curiosité prit le dessus. L'ascenseur s'ouvrit mais Francis s'en détourna pour débuter sa marche dans le long couloir vide. Il se demandait qui pouvait être encore là si tard. Au moins, il voulait vérifier que cette personne allait bien, car il s'en voudrait d'avoir ignoré quelqu'un dans le besoin.
Plus il avançait, à pas de loup, plus il s'interrogeait.
Au fond du couloir ne se trouvait qu'une de leurs nombreuses salles de réunion. Ce n'était pas un lieu où rester le soir, bien que la vue y fût imprenable sur le quartier d'affaire de La Défense. Mais quel genre de touriste renoncerait à se dépêcher de rentrer chez lui pour apprécier la vue ?
Le même genre qui s'imagine courir à poil dans les couloirs, lui proposa sa conscience, qu'il fit taire sur le coup.
La porte était à peine entrouverte, délaissée sans honte après le passage du mystérieux retardataire. La curiosité de Francis était poussée à son maximum. Il espérait juste que ce ne soit pas un cambrioleur, mais bien un employé intrigué par le paysage. De la pièce s'échappait un son irrégulier de respiration saccadée, un peu étouffé. Pendant un instant, Francis se fit la réflexion que quelqu'un se faisait peut-être étrangler à même la table.
Il poussa donc la porte, sur ses gardes, prêt à se battre, mais il ne tomba pas sur ce à quoi il s'était attendu.
Dans son silence choqué, ses muscles se tendirent et ses sourcils se froncèrent.
Deux mains posées à plat contre la vitre comme s'il la poussait, le dos voûté pour que la tête tombe vers le sol, un homme pleurait sans retenue, au point de ne plus respirer convenablement. Emmitouflé dans un beau costume sombre, seuls des sanglots lui échappaient, des sanglots d'enfant esseulé. C'était un appel à l'aide qui glissait avec chacune de ses larmes, un désespoir certain.
Quelque chose dans le cœur de Francis lui fit mal à voir un de ses semblables dans pareil état. Il déglutit en se demandant quoi faire, alors que des pleurs continuaient d'affluer en continue. Il cessa donc de réfléchir et fit ce que son cœur l'invitait à faire.
Il entra et avança vers l'individu.
Celui-ci, entendant le mouvement, fit volte-face avec l'allure effrayé d'un animal perdu en pleine forêt. Ses mains blanches et douces tremblaient contre son gré et il sembla se recroqueviller sur lui-même, sincèrement apeuré.
Arthur Kirkland.
Le sous-directeur, irréprochable, de haut rang, doué, superbe, intelligent, intouchable, pleurait dans une salle plongée dans le noir, un soir ou il croyait être seul. Jamais, ô grand jamais, Francis n'aurait cru le voir un jour si brisé émotionnellement, si faible. Kirkland était l'éternel pilier de la boîte, il ne craquait jamais, tenait tête aux plus grands, maîtrisait tout son secteur à la perfection. Comment s'était-il retrouvé là ? Dans cet état ? Pourquoi ?
« Kirkland… Que se passe-t-il ?
_ R-rien… Va-t-en !
_ Non ».
Arthur hoqueta de ce refus, cachant son visage dans ses bras pour ne pas s'humilier davantage devant ce demi-inconnu. Après des mois à garder sa pokerface du matin au soir, il ne voulait pas que sa couverture vole de la sorte, parce qu'il n'avait pas vérifié qu'il était seul. Puis surtout pas devant ce Francis Bonnefoy, toujours d'humeur légère, avec son insupportable sourire d'imbécile heureux plaqué au visage.
« Kirkland, vous ne pouvez pas rester comme ça.
_ C'est bon, Bonnefoy, laisse-moi tranquille.
_ Vous me connaissez mal.
_ Tu ne peux pas me… me forcer à parler si je ne le veux pas… !
_ Vous êtes quelqu'un de raisonnable et de sensé. Livrez-vous un peu, ça vous fera du bien ».
Un agacement certain venait de s'emparer du Britannique. Il claqua la langue et avança vers Francis dans une allure menaçante, frottant son visage pour y retirer les traces de larmes. Maintenant, il faisait presque peur avec ses yeux rouges et son teint blême.
En un instant, il se passa une scène que Francis définirait de « mystique ». Au-delà du discours inintéressant de son patron sur l'intégrité physique et le droit au silence, ce fut l'ensemble de l'environnement qui lui heurta l'esprit avec vigueur. Dans cette atmosphère lunaire, blanchie par la lumière de l'astre nacré qui perçait le ciel, leurs deux corps s'étaient trouvés plus près qu'ils ne l'avaient jamais été.
Francis n'avait jamais approché son boss d'aussi près.
Vraiment.
C'était la première fois qu'il sentait son parfum – et quel parfum ! – ou qu'il avait la chance de se plonger autant dans ses yeux.
En voulant se montrer menaçant, Arthur s'était approché de lui au plus près, le touchant presque dans la manœuvre. Ses menaces lui rentraient par une oreille et ressortait par l'autre. Francis était trop occupé à le détailler du regard pour s'intéresser à ses beaux discours juridique, même s'il aimait bien ce petit accent anglais à peine voilé derrière sa belle voix furibonde.
Francis fantasmait vraiment sur les yeux verts.
Et surtout, la proximité de leurs deux corps commençait à l'interroger, puisqu'il voyait son patron sous un jour nouveau, il le voyait d'une manière plus… humaine, plus accessible, plus désirable. Il supposait que c'était toujours l'influence de la lune qui lui jouait des tours, car en journée il n'avait jamais trouvé Arthur sexuellement attirant. Peut-être parce qu'il ne l'avait jamais regardé autrement que de loin, très loin. Et maintenant, on le mettait devant lui, le souffle court, le corps tremblotant, les yeux brillants d'humidité ? Puis son souffle qui caressait ses lèvres pendant qu'il lui parlait… ça l'émoustillait.
« Quelle tristesse que les larmes t'aillent si bien… »
Un silence.
Puis il réalisa ses mots.
Le reproche d'Arthur venait de s'envoler dans l'espace, muselé par son propre ébahissement. Ce compliment sonnait à la fois doux et éploré, ce qui le fit rougir. Même dans le silence, leurs souffles se mêlaient – puisqu'Arthur n'avait pas trouvé la force de se reculer après cette étrange intervention. Leurs yeux s'affrontèrent dans l'incertitude, aucun des deux n'avait l'air de savoir comment faire évoluer la situation. Jusqu'à ce qu'Arthur rougisse davantage en baissant la tête, désireux de lutter contre un sentiment étrange qui gonflait en lui. Et ainsi, leurs soufflent de se mêlaient plus, et ce simple fait était absolument insupportable.
Alors qu'Arthur allait le traiter d'idiot pour cette parole dénuée de sens, Francis attrapa, au derrière de sa tête, ses courtes mèches blondes pour les tirer, relevant son visage vers le sien. Il se retint de soupirer lorsqu'à nouveau, son parfum s'imposa à ses sens. Il apprécia cette proximité indécente, surpris de ne pas être repoussé malgré ce geste osé, puis laissa la gravité le faire tomber un peu vers l'avant.
Une pression chaude engloba ses lèvres, celle d'un baiser volé dont il était l'origine sans y avoir pensé. Il s'était laissé tenter par la bête en lui, celle qui ne se réveillait qu'à l'arrivée de la lune. C'était encore elle la coupable. La nuit, Francis devenait autre, il perdait son caractère habituel et se laissait porter par ses fantasmes, ses rêves, sa partie cachée. Le monstre sommeillant en lui s'exaltait quand le jour baissait. Et à vrai dire, il aimait cette inconstance chez lui, il aimait ne pas se comprendre, avoir une part de hasard, ne pas contrôler chacun de ses actes. Juste pour s'opposer à cette partie de lui, celle du jour, qui contrôlait tout, où chacun de ses sourires avait un but et était préalablement réfléchi.
Alors, embrasser Kirkland ne lui sembla pas si incroyable que ça. Il se savait attiré par les yeux verts, sa bête intérieure avait donc pris le contrôle en voyant cette biche effrayé, en larme, s'approcher si près. Si même la proie va jusqu'à se coller au prédateur, il ne fallait pas s'étonner qu'elle se fasse bouffer.
Cette ivresse qui se glissait entre leurs lèvres le rendait fou.
Sa main descendit rencontrer sa voisine, sans qu'il ne la contrôle. Il sentait ses doigts jouer avec l'alliance tiède de son pauvre patron perdu. Il avait tellement envie d'arracher cette bague… de la détruire… parce qu'elle agissait comme une barrière pour son instinct animal. C'était le rempart de culture qui l'empêchait de devenir pleinement la bête qu'il était.
La chaleur, la douceur… ce mélange interdit de sensation, dans un lieu où les sentiments n'étaient pas les bienvenues. Tout cela était absolument jouissif. Francis jouait avec le danger, il aimait le hasard et il s'était lancé à la conquête de cette paire de lèvres sans rien préparer, juste pour le plaisir de se laisser aller. Surtout que, à défaut d'écho favorable, Arthur ne le repoussait pas non plus. Un silence, un embarra. Il profitait de son choc.
La main perdue dans ses cheveux y resta accrochée, séparant brusquement leurs deux visages alors que, pourtant, l'envie de continuer était palpable. Une oscillation animait le corps du Français, le faisant parfois chuter vers l'avant, mais il s'arrêtait à quelques centimètres pour empêcher un nouveau baiser. L'homme et la bête se battait pour obtenir tous les droits sur ce moment parfait de craquage complet.
« Arrête-moi, ordonna-t-il. Ou sinon, je continuerais ».
Toujours sous le choc, Arthur ne comprit pas tout de suite, et ses pensées se fondirent à nouveau dans un baiser qui le colla à la vitre.
Les paroles étaient à l'homme, les gestes à la bête.
« Je vais te prendre ici et maintenant, Kirkland. Alors repousse-moi avant de le regretter ».
Un nouveau baiser. Une érection naturelle de loup en rut fit comprendre à Francis qu'il quittait définitivement le monde de la civilisation. Avant de devenir un monstre, il fallait qu'on le calme. Il fallait qu'Arthur le quitte.
Celui-ci se débattit mollement, le regard perdu et naviguant à travers la pièce comme s'il cherchait de l'aide. Ce rejet de ses lèvres n'inquiéta pas l'animal, qui descendit lécher la peau de son cou. En sentant ce contact de plus en plus intime, Arthur l'écarta d'un bras, assez lentement, pour se diriger vers la porte, mais ses gestes s'apparentaient plutôt à ceux d'une brebis perdue ne sachant pas quelle attitude adopter, cependant, Francis – ou ce qu'il en restait – revint à la charge, le faisant soupirer de plaisir, l'enlaçant par derrière, glissant ses mains sur son corps.
« Non, Kirkland… Pas comme ça. Rejette-moi plus fortement… Vite… »
Lui-même conscient de sa folie, il en venait à lui quémander ce service. Il devait l'arrêter avant que ça ne dérape trop.
Les grandes mains fines du Français coururent sa chemise puis son pantalon, frôlant la ceinture comme s'il se retenait de la lui ôter. Enfin, il sembla qu'Arthur reprenait ses esprits, car il recula brusquement, poussant la bête derrière lui jusqu'à ce qu'il heurte la table.
« Désolé… »
Et en plus, il s'excusait alors qu'il n'était que la victime. Kirkland était trop adorable.
« Non, c'est moi qui le suis ».
Le Britannique rougit devant l'érection naissante du jeune homme face à lui, puis il détourna le regard, la main plaquée sur la bouche.
« J-je… Je dois y aller.
_ Je suis désolé, Kirkland. C'est à cause de la lune… je… désolé.
_ Peu importe. Oublions ça… »
Pressé d'en finir, Arthur ne semblait pas étonné que Francis accuse un astre de ses gestes, comme si c'était une excuse aussi banale que l'éternel « désolé, y avait des embouteillages » quand on arrive en retard. Tant mieux, dans un sens. C'était tellement étrange qu'il peinerait à expliquer le pourquoi du comment il avait fait ça. Ne devoir rendre aucun compte lui allait parfaitement.
Mais si Arthur se mettait soudainement à éprouver l'envie d'avoir des explications, Francis lui répondrait directement ce qu'il pensait, aussi amoral cela soit-il. Il lui dirait que le voir pleurer l'avait excité, que son corps était attirant, que la simple couleur de ses yeux le faisait bander, et surtout, qu'il était toujours shooté face à la lune pour des raisons qu'il ne s'expliquait pas.
Heureusement pour sa santé mentale, Kirkland se calma et sortit du bureau, la chemise encore froissée de leurs contacts physiques. Il ne se passerait donc rien ce soir… dommage.
Aussi triste soit-il, Kirkland n'allait pas se laisser abuser par un collègue malade mental aux hormones explosives. En tant qu'homme marié, il allait rester fidèle à sa promise et oublier cette histoire. A bien y réfléchir, Francis doutait que ce passage de laisser-aller laisse place à des représailles de son patron. Celui-ci devait avoir un peu trop honte de s'être adonné à une crise de larmes et, surtout, de ne pas s'être débattu lorsqu'il s'était fait plaquer contre la vitre.
Pourtant, Francis n'aurait pas été contre l'idée d'aller plus loin… Certes, ça ne faisait pas de sauter son patron dans une salle de réunion à 21h passé alors que celui-ci était apparemment en pleine déprime (travail ? famille ? stress ? tellement d'options pouvaient justifier ce craquage), mais Kirkland était attirant. Tant intellectuellement que physiquement (même ses sourcils épais ne rebutaient pas le Français, c'était pour dire !)
Quitta à avoir une histoire sans lendemain, il aurait été plus drôle d'aller jusqu'au bout.
Tant pis.
Il rattrapa sa sacoche, qu'il avait négligemment laissée dans un coin en entrant et s'apprêta à quitter la salle lorsque la porte s'ouvrit d'un bond.
Francis n'eut que le temps de cligner des yeux, choqué, avant d'être torturé sous une pluie de baisers désespérés.
« Do it, Bonnefoy… Now… »
Kirkland était revenu, ses mains tremblantes en train de s'activer à le libérer de son pantalon serré. L'interpellé ne chercha pas plus loin, l'astre continuant de frapper ses nerfs cérébraux, et il le fit basculer sur l'immense table de la salle.
Le sexe déjà bandé de leur précédent accrochage, Francis les débarrassa bien vite de toute couche encombrante, leurs sous-vêtements et bas de costume glissant à leurs chevilles, et il récupéra un préservatif qu'il avait glissé dans une poche intérieure de sa veste (au cas où, comme l'avait toujours prévenue sa mère par souci de santé). Les cuisses laiteuses passèrent par-dessus ses épaules, collant leurs deux intimités dans une caresse délicieuse. Arthur resta patient, le temps que celui qui allait s'unir illégalement à lui ne mette la protection sur sa verge tendue.
Francis le trouva de plus en plus magnifique, surtout sous cette luminosité mystique, avec son petit souffle saccadé et ses yeux toujours rougis de douleur. Ce vert… Ce vert brillant qui tranchait avec la nuit…
La bête se réveilla, grognant sa satisfaction d'être le maître et d'avoir ce qu'il avait convoité, cette viande délicieuse qui s'offrait en sacrifice pour son plus grand plaisir. Alors qu'il lui dévorait la bouche comme un bienheureux, son sexe glissa dans antre avec toute la souplesse dont il était capable. Doucement. Pour bien profiter du crime. Il voulait que chaque partie de leur chair tremble d'excitation, que la moindre bribe de pensée ne soit tournée que vers le plaisir bestial de cette union dangereuse.
Le subordonné et l'époux bougèrent leurs hanches d'un même mouvement, ayant déjà trouvés la symbiose parfaite qui les ferait bientôt jouir allégrement. Francis prit plaisir à remonter ses mains sur ce poitrail indécent qui s'offrait à sa vue, avec les deux boutons de chair rose pointant dans sa direction en attendant qu'il ne vienne y poser les lèvres. Ce qu'il fit sans retenue ni honte.
En passant ses bras sous ses aisselles, il s'assurait que son beau complice ne lui échappe pas. Ses coups de reins puissants avaient tendance à le faire reculer sur la table, ce qui était bien peu pratique. Il fallait donc le garder contre lui, l'accrocher, l'emprisonner dans ses bras. Il n'y avait aucune échappatoire. Ce crime, ils en profiteraient jusqu'au bout.
Complètement seuls dans cette tour abandonnée de tous, ils purent se payer le luxe d'exprimer à voix haute leur jouissance, ne retenant aucun bruit, aucun grognement, aucun soupir. Les syllabes avaient tendance à se perdre sous les assauts répétés de leurs hanches entrechoquées. Francis adorait le voir sautiller de haut en bas quand il poussait en lui sauvagement. L'autre sembla également prendre son pied, avec un plaisir presque masochiste à savoir qu'il était empalé par une bête sauvage. C'était comme si sa frustration et son stress s'était envolés, ne lui laissant qu'un visage repus et heureux. Francis sentait d'ailleurs ses parois internes se détendre à mesure que son sexe les caressait rapidement pour toucher sa prostate.
Jamais un corps ne l'avait autant excité.
Arthur enroula ses bras fins autour de sa tête pour l'inciter à continuer sa douce torture sur ses tétons, visiblement peu intéressé par l'image qu'il renvoyait. Sa saleté de réputation d'homme froid et dur s'était déjà envolée au moment où Francis avait surpris ses larmes. Peu lui importait désormais de passer auprès de lui pour ce qu'il n'était pas.
Le déhanché fougueux les força à se coller, Francis n'étant presque plus capable de tenir sur ses bras pour ne pas chuter sur lui. De toute façon, il aimait sentir leurs deux torses se frotter dans cette humide chaleur provoquée par leurs corps transpirants. Ses dents grignotèrent son épaule et les cuisses délaissées de l'Anglais allèrent s'enrouler autour de ses hanches pour exercer de fugaces pressions, l'intimant à aller aussi vite qu'il le pouvait pour lui dévaster les reins. Il s'entendit même demander quelques obscénités, comme : « démonte-moi », « ravage-moi », « baise-moi plus fort » ou d'autres terribles aveux qui laissaient entendre à quel point il était frustré et que ça n'allait pas dans sa vie.
Fier d'être ainsi désiré, Francis l'exauça avec toute la vigueur que sa jeunesse lui offrait. Dans cette pénétration, il avait l'impression d'avoir complètement fusionné avec lui, d'être entré trop profondément pour pouvoir un jour s'en séparer. Constations bien atroces, mais totalement justes.
Entre leurs deux bassins collés, le pénis érigé d'Arthur se lâcha soudainement, déversant une semence blanche collante, témoin de ce crime charnel délectable. Cet orgasme tendit ultimement ses muscles, y compris ceux qui entouraient le sexe allant et venant en lui, et dans ce resserrement délicieux, l'extase frappa enfin le Français, qui acheva son dernier coup de rein sous un cri animal.
Les deux créatures descendirent très lentement de cette passion criminelle, totalement repus de s'être adonnés à pareil comportement digne des êtres humains les moins nobles de cette planète.
Quel mal y a-t-il à être un monstre si on le reconnaissait ?
Francis se retira de cette chaleur masturbatoire, conscient d'avoir accompli quelque chose d'incroyable rien qu'à cause de ce côté pourtant renié de sa personne. S'il n'avait pas complimenté ni embrassé son supérieur, il n'aurait jamais eu le plaisir de goûter la chair interdite. Là… savoir qu'il avait craché sa semence entre ses reins, même dans un préservatif, lui donnait un sentiment de puissance aussi détestable que merveilleux. Ses doigts allèrent retirer la protection, nouant un nœud pour piéger le liquide incriminé, alors que ses yeux ne pouvaient pas se détacher du corps ruisselant de sperme et de sueurs de son compagnon inespéré. Il adorait ce souffle coincé dans sa gorge, ces petits soupirs érotiques post-orgasmiques, ainsi que ce visage totalement serein. Pour peu, il recommencerait.
Néanmoins, son partenaire était déjà en train de glisser au sol afin de relever son pantalon et son boxer tombés à ses pieds. Il se releva, réajustant ses vêtements, remontant la fermeture éclair en silence, sans un regard. Sa ceinture repris sa place et il rentra sa chemise dans son costume, comme si de rien n'était. L'illusion était parfaite. Aucun crime, aucune infidélité, rien.
Sans un bruit, le Britannique passa à côté de son complice, la tête résolument tournée vers le sol, mais s'arrêta lorsqu'il l'eut dépassé de quelques centimètres.
« Il ne s'est rien passé.
_ Cela va de soi ».
Ils étaient bien d'accord sur ce point. Tous deux avaient intérêts à garder cela secret. Arthur pour sa précieuse réputation, Francis pour gagner sa confiance et espérer s'élever dans cette entreprise.
Les deux bêtes se quittèrent pour une nuit silencieuse. Francis observa une dernière fois la lune avant de tirer les volets de sa chambre à coucher.
Elle lui souriait.
Ouais… C'est pas une blague… Ceci est vraiment ma nouvelle fic (elle est pas supposée être excessivement longue mais vu comment j'allonge ma frise chronologique de trucs à la con… bah, je vais pas trop m'avancer sur ce point.
Euh… Je préviens tout de suite, il n'était pas supposé y avoir de lemon ici… Qu'est-ce que j'ai foutu ! Comment vais-je gérer la suite, maintenant ?! Et c'est que le premier chapitre ! J'ai pas envie de voir comment la suite va finir à ce rythme ! .
Et on commence direct avec un Arthur en pleine dépression! Y a du level ou y a pas de level! XD
Puis ce Francis bipolaire, là! Homme ou bête? Haaaan! Le drama!
Bon, j'arrête de vous embêter. Dites-moi si ça vaut la peine d'avoir une suite (surtout que la suite part encore plus en sucette) ou pas.
Biz' !